Quand Yves-Michel Dahoui réagit sur Facebook à un article de l’Est sur la fin d’Electro-clique

La preuve que les réseaux sociaux peuvent aussi être un lieu d’expression démocratique où l’on peut interpeller nos élus et les faire réagir.
Je diffusais il y a quelques heures sur Facebook une capture d’écran d‘un article paru dans l’Est Républicain du jour. Il y est question du Festival Electro-clique qui vient de connaître sa dernière, son ultime édition… il n’y en aura pas d’autre.

Cet événement, présenté dans l’article comme le dernier festival à destination « des jeunes » (l’Herbe en zik ayant déjà jeté l’éponge), laisse donc un vide. L’article,  qui est en fait une interview de Vincent Nicod de l’association Citron Vert, laisse entendre que la Ville de Besançon n’aurait pas réagi face à l’annonce de la disparition du festival.

Est Républicain du mercredi 6 juin 2012

Je poste donc sur Facebook cet article accompagné d’un commentaire un pouillème ironique :

Electro-clique c’est fini.
Après la disparition de « Herbe en zik », c’était le dernier festival bisontin pour les « jeunes »…
Vincent Nicod, de l’association Le Citron Vert (organisatrice du festival) s’exprime, évoque un certain autisme côté Ville et préfère quitter Besançon pour le sud de la France…
Pour les jeunes étudiants, il reste les fortifications Vauban, la Citadelle, les festivals de musique classique et la future Maison de Victor Hugo.
Ok ok c’est pas très excitant pour la jeunesse tout ça mais vous verrez, quand ils seront à la retraite nos étudiants, dans quelques années… ils reviendront et ils trouveront tout ça formidable.
C’est juste une question de temps.

Très vite les commentaires fusent. Le passage concernant l’adjoint à la culture semble remporter un grand succès. Comme d’habitude, sur les sujets polémiques, on trouve de tout.

Pot-pourri :

Et voilà que la conversation prend une autre tournure avec l’intervention de Yves-Michel Dahoui – l’adjoint à la Culture – qui répond :

Bonjour à toutes et à tous

Je comprends l’émotion suscitée par les déclarations de Vincent NICOD.
Je souhaiterai en premier lieu apporter une précision : vous réagissez à un article dont l’auteur ignore les règles les plus élémentaires de sa déontologie professionnelle , contrairement à tous ses autres collègues . Il n’a ainsi pas pris la peine de m’appeler pour recueillir le point de vue de la Ville….j’ai donc, comme vous ,découvert le point de vus exprimé par V. NICOD dans la presse ce matin.Voilà donc pour la méthode…..Dans une démocratie il est logique d’être critiqué à condition toutefois que tous les points de vue puissent s’exprimer.
Sur le fond : vous soulevez des questions pertinentes, notamment en ce qui concerne les difficultés que rencontrent les bars en tant que lieux de diffusion musicale.Nous avons actuellement une réflexion sur ce sujet, avec le BASTION entre autres, sachant que s’agissant d’activités commerciales, les possibilités d’intervention de la Ville sont réduites.Par ailleurs il existe de nombreux facteurs  » extérieurs  » qui compliquent considérablement les recherches de solution ( contraintes liées à la sécurité, nuisances liées au fait que les personnes fument désormais dehors etc…) Mais nous ne renonçons pas !
Je suis d’ailleurs disposé à échanger avec vous tous,non seulement sur ce point particulier mais aussi, de manière plus générale, sur tout ce qui touche à la création, aux changements qui s’opèrent , aux perspectives etc…Ce sera également l’occasion d’entendre vos propositions. Je reste convaincu de la nécessité , en dehors de toute polémique , de nous écouter et de nous respecter.
Aussi je proposerai prochainement à toutes les personnes intéressées une date pour une rencontre. Merci de vous manifester sachant que cette réunion pourrait se tenir avant la fin du mois de juin.
Enfin j’ai une requête à vous adresser : quelle que soit la sévérité de vos commentaires, ne développez pas une image caricaturale de l’élu écoutant distraitement un acteur culturel en faisant ses mots croisés… Il s’agit là d’une forme de populisme qui n’a pas besoin d’être encouragée. Le débat culturel mérite mieux et en ce qui me concerne j’y suis prêt, dans le respect de toutes vos sensibilités.
Bien Cordialement

Yves-Michel Dahoui, Adjoint à la Culture

Et voilà comment Facebook peut servir à autres choses qu’à poster des photos de chats 🙂

Pour suivre et participer à la conversation en cours sur Facebook c’est ici ; et quelque chose me dit qu’elle est loin d’être terminée. N’hésitez pas non plus à vous exprimer dans les commentaires.

9 réflexions sur « Quand Yves-Michel Dahoui réagit sur Facebook à un article de l’Est sur la fin d’Electro-clique »

  1. Saga

    Je ne trouve pas l’information concernant l’éventuelle fermeture pour 3 ans du musée des Beaux-Arts…

    1. Saga

      Je le pensais très fort aussi, à croire que les « jeunes » doivent venir à Besançon uniquement pour faire la fête et déranger les voisins tous les soirs !

      En tant qu’étudiante, j’ai eu affaire à ces prototypes, et les soirées de révisions deviennent vite un enfer…

      Sans compter qu’en ce qui me concernait, je n’avais pas les moyens de sortir, même pour prendre un pot…

      1. Manu T

        Etudier OK, mais on est pas jeune pour toute sa vie… Faut aussi savoir s’amuser à côté des études. Étudier tout seul dans sa petite chambre d’étudiant toute la semaine en mangeant des pâtes à la cuillère parce que les 3 fourchettes sont sales, c’est le discour qu’on tient à Papa Maman pour dire que tout va bien et qu’un pti billet pour acheter du beurre et du ketchup ça ferait du bien. Mais quand même!
        C’est vrai que Besak ça manque cruellement d’événements attractifs!!

        1. Saga

          Question de tempérament aussi, il y a des jeunes qui préfèrent étudier que sortir – ou qui n’ont pas les moyens de sortir et par conséquent, qu’on n’invite pas…
          Personnellement, que Besançon manque cruellement d’emplois me préoccupe beaucoup plus que les prétextes pour les jeunes de se bourrer la gueule…

  2. orwhat

    La culture musicale a besancon a toujours été un point faible, La rodia est une salle de concert que j’attendais depuis presque 15ans ! On peut au moins leur (l’administration bisontine) accorder cela. Pour le reste besancon doit evidement avoir son festival en pleine ville ! Malgré les échecs des musique de rues et autres il faut apprendre de ces erreurs et ne pas renoncer ! Personnellement je crois a un vrai festival a Besancon eclectique pour toutes les tranches d’ages ! Peut etre par des acteurs locaux mais il bon aussi d’avoir du sang neuf et d’etre encadrer par des personnes qui maitrise ce genre de chose. Regarder comment un festival tel que Musilac a grandi en quelques années parce que encadré par équipe responsable et compétente, soutenu par sa ville. Il est devenu une référence dans les festival en pleine ville en quelques années. Besancon a des endroits qui sont magnifiques pour accueillir ce genre d’évènement. Et meme si des riverains ont des nuissances pendant quelques jours cela ne doit en aucun cas être une excuse. Le tram apporte des nuissances et alors ? il est en train d’être fait non ! (Peut importe si on est pour ou contre la n’est pas la question).
    Mais cela ne peut se faire sur du court terme il faut une vrai volonté politique economique et culturel de la part de tous les acteurs et qu’on arrete de se tirer dans les pates nous voulons tous un festival digne de ce nom a Besancon alors tous ensemble je pense que nous pouvons l’avoir !

    N’oubliez pas que la culture permet d’ouvrir les esprits et les pensées …

    Voila ma petite contribution au débat.

    Positive attitude 😉

  3. sobeth

    J’ai 50 ans et culturellement je m’ennuie très fort à Besançon, alors les jeunes ça doit être encore bien pire…
    La Rodia n’est pas suffisamment exploitée peut être par manque d’ambition (Arno programmé pour le nième fois ça fait pas un peu trop ?).
    Quant à créer un festival, cela ne se fait pas en 2 ans parce que la municipalité veut son festival. C’est un travail de longue haleine (ne pas oublier que les Eurockéennes ont eu des débuts très difficiles) pour trouver une ligne de programmation et un public. L’alchimie est plus compliquée que de tracer le parcours d’un tram.
    Oui, il y a plein d’endroits pour faire plein de choses. Alors, pourquoi ça ne fonctionne pas ?
    par manque de curiosité du public, par manque de créativité, parce que tout se transforme localement et rien ne vient d’ailleurs ?
    Vous avez des idées vous ?

    1. Saga

      ça ne fonctionne pas pour toutes les raisons que vous avez évoquées, mais aussi je pense parce que ce n’est pas la priorité de la Ville. En fait, on ne sait pas vraiment ce que le maire veut en faire, sur quoi mettre l’accent pour la mettre en valeur. Alors il fait le tram, pour la modernité du transport, il fait Vauban, pour la culture (sachant que les touristes ne viennent à la Citadelle que pour le zoo), il promeut les nanotechnologies, oubliant au passage que cela ne génère pas franchement d’emploi dans la région. Il s’offusque quand on parle de Besançon comme de « la campagne dans la ville » alors que c’est ce qui fait pourtant son charme et sa singularité. Bref, Besançon souffre d’une identité qui n’est pas clairement définie et sont les choix municipaux ne sont pas les plus prioritaires.
      Maintenant, je me souviens en 2006 d’un festival lié au cinéma, ça c’était une bonne idée, mais ça n’a pas donné de deuxième édition car cela a visiblement été un gouffre financier, combiné au fait que cela a été mal organisé, comme d’habitude…

      1. sobeth

        Il faudrait faire un benchmark avec les autres villes de France. Le problème est-il propre à Besançon ?
        Les autres villes de taille équivalente font-elles mieux ?

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