En page 3 de l’Est Républicain de ce vendredi 4 janvier, la société Monoprix s’est offert cet encart publicitaire.

Vous l’aurez compris, le Monoprix « en kit » installé sur le parking Marché Beaux-Arts de Besançon sera désormais ouvert le dimanche matin. Le portail Web de Monoprix n’en fait d’ailleurs pas encore mention.

Il s’agit probablement d’une mauvais nouvelle pour le Casino Shop de la rue Moncey qui était jusqu’alors la plus importante enseigne alimentaire du centre-ville ouverte le dimanche matin. Rappelons que l’ouverture de ce Casino Shop avait coïncidé avec la fermeture temporaire du « Monop' », le temps de son installation provisoire sur la rive du Doubs. Que restera-t-il désormais à cette enseigne Casino qui, en affichant des prix dignes d’une superette de camping de Côte d’Azur, avait tout de même réussi l’incroyable tour de force de faire passer Monoprix pour une enseigne… à « bas coût » !? Enfin… j’exagère un peu.

Et sinon, les petits commerçants de la boucle déjà bien en mal depuis quelques mois, que vont-ils en dire ? N’y a-t-il pas contradiction entre cette ouverture le dimanche matin et la vocation de « locomotive » du commerce de centre-ville attribuée au Monop’ par le maire de Besançon lors de la réouverture de l’enseigne en octobre dernier ? Les quelques petits commerces alimentaires ouverts le dimanche matin ainsi que le petit marché de Battant ne vont-ils pas se trouver en situation de concurrence frontale avec le Monop’ et en souffrir ?
Voir ici quelques réactions suite à l’ouverture dominicale d’un Monoprix à Dijon en septembre 2011.

Quid de la législation ?
En principe, les commerces alimentaires peuvent ouvrir le dimanche. Encore faut-il que leur activité essentielle porte sur la vente de produits alimentaires. Or, le Monoprix ne se privera pas de vendre, le dimanche matin, les produits présents dans ses autres rayons (hygiène/beauté, maquillage, produits d’entretien, petit bricolage, maison, loisirs…) ; même s’il est vrai que le rayon vêtements n’est plus présent dans le magasin temporaire du Marché Beaux-Arts.

C’est l’Inspection du Travail qui est compétente pour s’opposer à une ouverture dominicale. Dans d’autres villes, la justice a parfois été saisie. Souvent à l’initiative de syndicats d’employés de la grande distribution craignant l’extension du travail dominical. Voir notamment le cas du Monoprix de Périgeux.

Au passage, voici un texte publié dans l’Est Républicain du jeudi 3 janvier dernier. Il s’agit d’une lettre ouverte d’une commerçante du centre-ville adressée à Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon. Remarquons que ce courrier n’est pas signé par l’Union des Commerçants Bisontins… que l’on n’entend plus guère depuis quelques mois.