« L’agglomération et la ville de Besançon se sont engagées conjointement dans une démarche de prospective à l’Horizon 2030.
Il s‘agit, pour les deux collectivités, de s’interroger sur le devenir de leur territoire et de procéder à un exercice visant à dégager les lignes de force sur lesquelles leur projet va pouvoir reposer. »
Pas simple de tirer des plans sur la comète. Complexe et aléatoire d’émettre des hypothèses sur ce que le futur sera. C’est toute la science (pas exacte du tout) de la prospective.
Cela me rappelle cette image étonnante qui date du début du XXe siècle. À cette époque, de nombreux illustrateurs s’amusèrent à imaginer l’an 2000 — cette date si lointaine.
Ce fut un véritable exercice de style : on s’évertua à représenter le futur en imaginant les modes de vie, les progrès technologiques, les transports, l’urbanisme, etc.
Il est intéressant et instructif de revoir aujourd’hui ces images paléo-futuristes.
Un dessinateur représenta par exemple ce facteur sur une bicyclette volante. Pratique : grâce à son biclou ailé, il distribue le courrier aux balcons et fenêtres, sans même descendre de sa monture.
Ce que cette image nous apprend, c’est que l’on a inévitablement tendance à envisager le futur à la lumière des progrès technologiques de notre époque. Au début du XXe siècle, c’était justement les premières machines volantes qui avaient la cote. D’où le vélo volant, mais aussi…
les pompiers volants :
les machines volantes individuelles ou familiales (Allemagne) :
Alors certes, faire de la prospective à 18 ans (Besançon 2030) est plus réaliste qu’imaginer le monde dans un siècle. On ne joue pas forcément à Madame Irma et la démarche est sans doute nécessaire.
Mais qui parmi nous aurait envisagé, quinze années en arrière, le bouleversement qu’allait constituer dans notre quotidien le développement d’Internet et des nouvelles technologies (plus si nouvelles que ça d’ailleurs) ? Rappelez-vous — pour voir — de ce qu’était votre vie avant… Les plus jeunes n’ont même pas connu. C’était pourtant hier.
Notre facteur de l’an 2000, tel qu’on le fantasmait en 1900, chevauchait une hyper hi-tech bicyclette volante. Mais il livrait toujours de bonnes vieilles enveloppes renfermant de classiques lettres… en papier.
La dématérialisation des échanges est passée par là et elle a fait mieux que les machines volantes. Poésie mise à part, le vélo qui vole aurait été moins efficace qu’un simple email.
Et pourtant nous sommes en 2012 et les facteurs font toujours du vélo « normal » (souvent électrifié c’est vrai). Ils livrent toujours des journaux en papier, des BVV en papier et des lettres en papier, même si elles se font de plus en plus rares.
Mais pour combien de temps encore ?
A voir sur le Web
- Quelques-un de ces fameux dessins représentant l’an 2000 vu des années 1900 (côté français)
- Quelques autres (côté allemand)
- Prospective 2030 sur le site de la Ville de Besançon et du Grand Besançon.