France Inter à Besançon : des tweets qui vexent

Sympas ces messages bien clichés sur Besançon. Ils ont été récemment publiés sur Twitter par le compte @Xxxxxx (à lire de bas en haut). (J’ai anonymé toutes les références de ce billet). 
Le pauvre. Obligé de prendre le train à contrecoeur pour Besançon. On n’oblige personne non plus à venir chez nous hein… Mais bon, on suppose qu’il n’a pas eu le choix et que ça le saoule.  Liberté d’expression quoi. C’est le jeu. Chacun a le droit de raconter ses états d’âmes sur Twitter.
Il doit toutefois s’attendre aux réactions des « concernés ». En l’occurrence : les Bisontins.

Mais voilà, je suis curieux. Ah tiens, le monsieur s’appelle M….. et son profil Twitter nous apprend qu’il « (…)parle dans France Inter (sic) » .

France Inter ? Le France Inter qui sera en direct de Besançon ce jeudi 10 novembre ? Oups !

En effet, M….. est chroniqueur dans une émission de France Inter en déplacement à Besançon.

Comme les équipes de France Inter sont arrivées dès ce mardi soir à Besançon, notre chroniqueur découvre la ville, enregistre des sons, des ambiances. Il fait son job quoi. Avec le talent qui est le sien. Et comme il est aussi une personne « privée » et qu’il a de l’humour, il twitte ses impressions – façon private joke grinçant – comme je le fais moi-même régulièrement sur Twitter. On sait que ça fait sourire les amis, les habitués qui suivent le fil de nos petits messages.

La différence c’est que M……. est journaliste/chroniqueur et travaille pour une radio de service public que nous accueillons (avec fierté) dans notre ville. Ca fait un peu genre « je crache dans la soupe »… en tout cas certains pourront le percevoir comme ça. Ca a d’ailleurs été le cas (réactions épidermiques) dès que j’ai relayé le message suivant sur Twitter :

Personnellement ce n’est pas le contenu qui m’a fait grincer les dents car j’aime l’humour qui ose, qui gratouille et se montre outrancier. Ce qui m’a agacé c’est le côté : « on twitte des grosses conneries sur cette ville de province sans penser une seule seconde qu’Internet et même Twitter sont arrivés jusqu’à ce trou froid et suicidogène…« .
Et pourtant, nous sommes quelques-uns à attraper au vol et à relayer tout ce qui se dit sur Besançon dans les réseaux sociaux. En quelques minutes, les tweets de M……. ont fait le tour de la twittosphère bisontine (qui commence à prendre de l’ampleur).

Pour ma part, je ne pointe pas du doigt M…….. Pas envie de passer non plus pour un « grincheux de province ». Mais je crains que ses messages soient perçus au premier degré notamment au niveau des politiques locaux qui manquent parfois d’humour quand il s’agit de l’image de leur ville…. Et ils gardent toujours un oeil sur ce qui se dit sur Twitter.

Moi, j’y vois surtout un cas d’école intéressant :

  • sur la manière dont les journalistes et plus généralement les personnages publics peuvent s’exprimer sur Twitter (on sait que c’est un sujet chaud dans certaines rédactions et on connait les gaffes de certains politiques).
  • sur la perception de la province par « les Parisiens » (attention : populisme inside) et la lassitude que l’on a parfois des clichés éculés que l’on répand trop souvent sur nos villes « du bout du monde ». On finit donc inévitablement par réagir sans humour et par s’énerver plus que de raison.

A ce sujet, M……. devrait peut-être lire mon récent billet « Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre Bisontine ». Cela pourrait lui éviter quelques désagrément avec les autochtones. Autochtones qui au final n’ont qu’une envie : l’accueillir à bras ouverts, à condition qu’on ne les prenne pas trop pour des bouseux primaires. Non mais !

Comme je ne suis pas du genre à me cantonner à ma première impression, j’ai eu un petit échange via Twitter avec M……. qui semble avoir apprécié sa découverte du quartier Planoise.
Tiens ! Voilà quelque chose de réjouissant : sortir un peu du centre-ville et des clichés sur Victor Hugo, le temps et la Citadelle pour faire découvrir aux auditeurs de France Inter un autre quartier et une autre population trop souvent laissés de côté dans l’image que la « Besançon officielle » cherche à se donner. Aller donc trouver une carte postale de Planoise tiens.

Bah oui, et ça pourra faire du bien également aux auditeurs du centre-ville et des banlieues pavillonnaires qui eux non plus ne manquent pas de clichés premier degré sur Planoise. A suivre.

Mise à jour à 18h12

M……. a effacé les tweets qui avaient été mal perçus et il s’est excusé. Bienvenue à Besançon et sans rancune. On peut tous être maladroits. Il y a juste des circonstances qui amplifient le ressenti.

9 réflexions sur « France Inter à Besançon : des tweets qui vexent »

  1. valeria_e

    Je comprends et je ne comprends pas.
    OK. Besançon c’est ta ville et tu veux qu’on l’aime.
    Paris c’est la mienne. Crois-tu que j’interpelle ou que je fasse un billet sur tous les gens qui disent que Paris c’est de la merde ?
    OK. Ce mec travaille aussi pour Inter.
    So what ? Ses tweets à ton avis sont-ils la parole officielle de la radio ? Tu le ne penses pas. Moi non plus.
    Bonheur et Besançon riment certainement. En tout cas mes amis qui y vivent et travaillent me le disent

  2. Val

    Besançon. J’y ai vécu, j’en suis partie. Direction Paris, Dijon, Lyon. Séjour à Toulon, Lille, Reims… Au final, je suis rentrée, Besançon est la plus belle ville de France.

  3. fitz

    Pas de quoi fouetter un chat: quand je vivais dans le sud et que je disais d’où je venais, j’avais droit au mieux à des regards consternés, au pire à des remarques lourdingues, genre:  » Vous voyez le soleil de temps en temps? » D’ailleurs, PERSONNE ne peut situer Besançon sur une carte. Une sorte de non-lieu dans un no mans land pour benêts qui l’ignorent…

  4. buzz

    bonsoir,

    a priori, vous avez oublié de flouter le nom de M….. dans l’icône de l’article, en page d’accueil.

    bisou.

  5. Bisontin_expatrié

    C’est de l’humour mais il est clair que venant d’un journaliste de service public ça fait franchement gros cliché lourdingue et « parisianiste ». C’est comme certaines blagues, on peut les prendre au second degré et rire de tout mais il peut rester quand même un certain malaise !
    C’est le risque quand les médias parisiens donnent la chance à la « Province » (par définition tout ce qui est en dehors de chez eux) de recevoir un peu la lumière des grands médias pendants quelques jours. Il serait bon d’avoir des vrais médias francs-comtois (ouverts sur le monde) avec des moyens pour décentraliser véritablement la culture et l’information et s’affirmer en dehors de la référence à « Paris ». En résumé, ne plus être « La Province ».

  6. Aimi

    Je suis arrivée à Besançon pour les études, en 2001. Cette année, après 7 ans de chômage, j’ai pu enfin quitter cette ville, cette région où je m’enlisais. Où il n’y avait aucune dynamique d’emploi. Où je n’ai pu me faire aucun ami tellement les gens sont fermés et individualistes. Où l’insécurité grandit. La ville dont chaque rue sent la pisse et la merde. La ville dont le maire détruit tout. Je ne regrette pas Besançon. Une ville où il fait bon vivre… Quand on en a les moyens. Et encore…

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