Union des Commerçants : le faux départ de Jérôme Cart

Aujourd’hui le site MaCommune.info titrait « Jérôme Cart démissionne de l’Union des commerçants de Besançon. »

Les statuts de l’association exigent en effet que la présidence en soit confiée à un commerçant en activité. Or, ce ne sera plus le cas de Jérôme Cart – l’actuel président – dont le magasin « Cart Encadrements » fermera le 1er juin prochain.

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On aurait pu en rester là. Mais voici le courrier que vient d’envoyer Jérôme Cart aux adhérents de l’Union des Commerçants.

Objet : Nouvelle Administration de lUnion des Commerçants de Besançon
Chères Adhérentes , Chers Adhérents,
bonjour
Les Administrateurs de l’Union des Commerçants de Besançon souhaitaient vous informer de la nouvelle administration de notre association.
Le Conseil dAdministration de l’UCB s’est réuni Mardi 14 Mai 2013 à 19 h 30. Lors de ce Conseil, j’ai confirmé ma démission prévue du poste de Président suite à la cession du droit au bail de ma société CART Encadrements en date du samedi 1 er Juin 2013 .
Suite à un vote à l’unanimité des Administrateurs présents et représentés, l’association sera co-présidée par Madame Christiane MARCHANDEAU et par Monsieur Jean Jacques VOINET.
Les Administrateurs m’ont proposé de rester dans l’association comme Directeur afin de continuer à manager l’équipe composée de Philippe VIEILLE pour toute la partie commerciale et de Marie-Claire DAVIOT pour la partie comptable et administrative.
Nous restons à votre disposition si vous souhaitez de plus amples renseignements .
Jérôme CART, Président

Voici qui fait mentir le titre de l’article de Macommune car au final M.Cart ne démissionne pas de l’UCB. Il ne quittera pas le navire. Il cessera juste de le commander depuis « le pont ».
Un nouveau poste sera donc créé pour lui au sein de l’association des commerçants : celui de directeur salarié (même si ce dernier mot a été oublié dans le courrier ci-dessus).

Certaines mauvaises langues ne manqueront pas d’y voir une manière habile de contourner les statuts : nous avions un président – ABRACADABRA ! – nous avons un directeur.

Message de service : Laurence – si tu nous lis – tu aurais peut-être dû tenter toi aussi d’obtenir un poste de « directrice » au MEDEF,..
Faux départ

Faux départ

 

Directeur de l’UCB. Un poste pas trop exposé médiatiquement. Un peu éloigné du pont du navire certes, mais une position parfaite pour conserver toute son influence auprès des commerçants.
Cela pourrait même tomber à point nommé à l’approche des municipales de 2014. Voilà un poste clé sur lequel Jacques Grosperrin – candidat désigné par l’UMP afin de conquérir Besançon en 2014 – saura probablement s’appuyer pour attiser une « tramophobie » électoraliste de bon aloi.

Et sinon, quid de la masse salariale de l’UCB ? Elle devrait logiquement augmenter du fait d’une équipe dirigeante qui gonfle, qui GONFLE… L’UCB compterait donc désormais trois permanents.
Rien n’est dit pour l’instant sur la rémunération du directeur et sur celles des deux co-présidents (à moins que désormais présidence rime avec bénévolat).

Voilà un sujet dont on pourrait penser qu’il ne concerne que l’Union des Commerçants et ses adhérents. Mais ce serait oublier qu’une part essentielle du budget de l’association provient des bénéfices des deux braderies annuelles. Deux jours durant lesquelles la Ville de Besançon cède son droit de voirie à l’association qui perçoit les droits de place auprès des commerçants itinérants.
Extrait de la Presse Bisontine du mois de septembre 2012 ;

Presse Bisontine (septembre 2012)

Presse Bisontine (septembre 2012)

Question : à budget égal, une masse salariale qui augmente ne risque-t-elle pas d’entraîner logiquement une réduction de la part consacrée aux animations (qui constituent un objectif majeur de l’UCB) ?

Animation : Parce que nous pensons que l’achat doit rester un achat plaisir, nous investissons au quotidien dans un cadre exceptionnel (vitrines, propreté) et dans un ensemble d’animations ponctuant les saisons et dynamisant notre centre-ville. (source : UCB)

A ce propos, lorsque la Ville de Besançon avait acceptée la création de la seconde braderie en 1999, n’avait-elle pas exigé en contrepartie que ses recettes soient exclusivement consacrées aux animations ?
L’engagement a-t-il été tenu ?

Mise à jour (jeudi 16 mai 2013) : l’Est Républicain semble lui aussi avoir cru à ce faux départ…

cap 2013-05-16 à 09.54.04

Est Républicain du 16 mai 2013

 

 

12 réflexions sur « Union des Commerçants : le faux départ de Jérôme Cart »

  1. andré hubert Demazure

    Une fois de plus le « Bisonteint » informe sans tabous ses lecteurs, loin des petits papiers « entre amis » des autres médias du web ! Bravo et merci . Continuez tant que vous le pourrez !

  2. Luc

    Oui,

    Félicitations de toujours creuser… sans vous contenter, comme l’Est-Républicain ou maCommune.info de reprendre un communiqué de presse sans chercher à en savoir plus… Le journaliste, le vrai : c’est VOUS.

  3. tramologue

    Bison merci pour la trame, j’adore tes histoires, mais je voudrais la rendre lisible à tes lecteurs : alors, Il Etait Une Fois Un Homme que tous détestaient parce qu’ils voulaient être maire et qu’ils n’étaient que pères. Ils avaient déjà des trains cachés dans des greniers ventrus, mais lorgnaient celui du vice roi étalé en plein air, chaloupe espagnole du plus bon goût que le bon goût français ait pu ramener sous ses jupes en sky vert. « Allons zau camp du Nil! » chantaient sans coeur les esbaudis du tournoi des six mandats, qui regardîmes et protestâmes, jusqu’à ce qu’il ce qu’ils se rappellent se rappellent se (quoi? damned?! J.F (NDLA le nom a été amputé pour épargner un procès au bisonfeint qui est très dur de la corne, je ne voudrais pas me faire griffer) J.F (donc, je me reprends) a du travail, ce n’est pas l’heure de jouer, vous vous essuirez les pieds DANS le tram quand il sera là, épargnez vos semelles à essayer de le faire dessus (en plus, sa police est occupée avec les papillons alors c’est pas correct, gaffe!)
    Sur ce les hommes maris se sont donnés rendez-vous pour la prochaine animation commerciale avec des tongs, et c’est la fin de l’histoire : c’était donc que c’était des étrangers : on est en franche comté eh, y a jamais de soleil! Les cons.
    PS à l’intention du conseil d’administration du général en chef du plan d’engorgement des routes de la ville : merci de préparer un plateau repas CRUDITES pour changer, le chef Minot va nous faire une attaque s’il continue à se prendre pour un socialiste!

  4. And so...

    Bonjour,

    Autre précision, les 3 permanents de l’UCB (les deux mentionnés par l’ex-Président + lui désormais) sont 3 ex-librairie CART.

  5. danopio

    La séquence que vit le commerce traditionnel bisontin est inspirée du pire scénario:
    -prolifération de la toile et de la grande distribution
    -tram programmé en pleine crise
    -mésentente entre la municipalité et l’Union des Commerçants.
    Les péripéties associatives de l’Union sont connues, mais elles ne sont pas les seules à mériter l’intérêt des projecteurs. Les commerçants sont seuls face à la déferlante des travaux. Inexistant l’accompagnement municipal ou d’agglo; anecdotique un service du développement local qui n’a plus de directeur depuis 2 ans; étonnant cet adjoint au commerce qui proclame dans la presse que le commerce traditionnel est mort; marginales les indemnisations.
    Et pourtant il faudra bien sortir l’attelage de l’ornière et convaincre tout le monde de tirer dans le même sens. Il convient de fédérer toutes les bonnes volontés, qu’elles soient individuelles, collectives et institutionnelles. L’organisation associative type 1901 n’est plus adaptée au problème. Dans un premier temps, missionner un manager du commerce compétent et volontaire; redéfinir les champs d’intervention des services économiques de la Ville et de l’Agglo et les objectifs de l’Office de Commerce…
    La polémique a ses petits plaisirs impuissants. Mais après ?

  6. Judge

    Et après ? Je sais déjà le présent : un ex-Président devenu directeur salarié (mais chut) qui aura vendu ses deux boutiques le temps de son mandat, et qui reste en place… On aura connu plus convaincu ! Ce ne sont pas les recettes magiques qui auront manqué pourtant.

    Monsieur Cart aura très fortement nuit à l’image de l’UCB et durablement affaibli les commerçants du centre-ville en décourageant un peu plus encore les clients (car personne ne nie l’influence des travaux du tram) à fréquenter le centre-ville. Entre inertie et en ne cessant jamais d’attiser les mécontentements et les inquiétudes alors que sévit une crise sans précédent, il aura fragilisé une profession… qui n’est plus la sienne et dont il souhaite pourtant encore présider la destinée. Commerçants, on se réveille ?

  7. CD POY

    Le plus triste (voire pathétique à mon avis) est le sort réservé à Madame Christiane MARCHANDEAU et Monsieur Jean Jacques VOINET, deux vice-présidents fantoches, alors que Jérôme Cart, évidemment, continuera à tirer les ficelles et à décider de TOUT… En sont’ils conscients. Cela viendra, à moins qu’ils ne le savent déjà et l’acceptent.

    1. Sky

      Restera à vérifier, et cela ne sera pas difficile, qui après le 1er juin dirigera véritablement l’Union des Commerçants. Son directeur salarié (employé quoi) chargé de mettre en musique les décisions des deux vice-Présidents et du Conseil d’Administration ? Continuera t’il à tirer les ficelles ? A suivre…

  8. Zohut

    Moi, la question que je me pose, c’est de savoir qui dirige l’UCB… Monsieur Cart ou les deux co-présidents (fantoches ou pas ?). Cette question, ils devraient se la poser aussi, et vite !!

    1. Habit

      On verra après le 1er juin, date de la prise d’effet de la démission de J. Cart. Beaucoup disent qu’il continuera à tirer les ficelles, salaire à la clef, comptant sur la passivité de deux VP à sa botte. Rémunérés ou pas d’ailleurs ?

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