Visiblement aucun média n’a souhaité rapporter cette anecdote qui s’est déroulée à la fin du débat de ce mercredi après-midi entre les trois candidats présents au second tour des élections municipales bisontines. Elle mérite pourtant que l’on en parle. Je me lance.
La journée avait été agitée à gauche. De grosses tensions depuis que la veille (mardi), Franck Monneur (dissident de l’équipe Fousseret actuelle ayant obtenu + de 6% des voix au 1er tour) avait « dézingué » Jean-Louis Fousseret (c’est le mot qu’avait choisi l’Est Républicain sur ses affichettes de mercredi).
Il faut dire qu’il n’y était pas allé de main morte Franck Monneur. N’ayant pas reçu la main tendue espérée de la part du maire, il déclarait mardi à la presse à propos de Jean-Louis Fousseret « (il) s’est comporté comme un monarque hautain, méprisant, ce que je dénonce fortement ». Ajoutant : « il ne mérite plus d’être le maire de cette ville ».
Bref, le lendemain, Franck Monneur se fait lyncher comme il se doit par des militants PS soutenant JLF. A tel point qu’on les croirait en service commandé. Sans doute une impression. Sur Facebook notamment, certains se lâchent publiquement. Parmi eux des adjoints sortants semblent régler de vieux comptes.
Voilà qui est sans doute de bonne guerre. Quand on envoie un missile, on s’en prend en retour. Mais était-il opportun de laver son linge sale en famille ?
Bref, on aurait pu en rester là. Le candidat Fousseret aurait pu chercher à se montrer au-dessus de tout ça, laisser passer la crise et passer à autre chose, à l’essentiel : une campagne sur le fond pour se faire réélire face à son seul véritable adversaire, Jacques Grosperrin.
Mais voilà que le débat de mercredi touche à sa fin. Les caméras arrêtent de tourner. Les candidats se lèvent. C’est le moment que Jean-Louis Fousseret choisit pour ouvrir un dossier et en sortir des copies d’une lettre qu’il distribue aux journalistes présents.
Il s’agit de la « lettre d’engagement » que Franck Monneur lui avait adressée avant la constitution de la liste JLF2014. On imagine que ce dernier y dressait un bon bilan du mandat qui se termine et surtout qu’il y manifestait le désir de rempiler. La suite on la connait : pas de place pour lui sur la liste, le choix d’y aller en dissident, 6% au premier tour. Un score honorable.
Ce soir-là, l’artillerie lourde a donc été sortie : la lettre de motivation de celui qui aujourd’hui fait dans la dissidence. Histoire d’exposer ses contradictions au grand jour. En OFF on a dit. Pas pour être publié. Plutôt pour vous montrer quel vilain dissident il est.
Sans doute l’a-t-il bien mérité penseront certains.
Mais était-ce bien raisonnable et convenable de la part de Jean-Louis Fousseret – qui nous promettait de mener une campagne digne – de se livrer ainsi devant la presse à un coup bas aussi mesquin ? Et cela à quelques jours du second tour. Ne convenait-il pas plutôt pour JLF de relever le niveau, de se montrer au-dessus de toutes les petites mesquineries de cette campagne et de tout faire pour rassembler les forces qui – à gauche – seront nécessaires à sa réélection ? Au lieu de ça, il aura donc préféré sortir les archives et s’essuyer les pieds sur celui qui avait osé sortir la tête du rang. Fusse-t-il un traitre à sa famille politique. Le timing n’est pas le bon.
Voilà pour l’anecdote.
Heureusement, en politique on ne prend pas de carton rouge pour ce genre d’échange d’indélicatesses.
Il se murmure toutefois que les bulletins blancs prolifèrent quand une campagne devient nauséabonde.
le bison qui suit une consigne de vote blanc donnée par monneur me fait bien dire que le bison etait a gauche mais lui meme decu par la gauche.
pourquoi ne pas voter grosperrin qui pourrait aider à corriger ce systeme fousseret qui nous attend ? le vote sanction anti jlf et anti FN est utile a besancon !!
Du tout. Je ne suis aucune consigne de vote. Je n’aime pas les consignes de vote. Chacun est libre de choisir. Par contre je pense que laisser la campagne s’enfoncer ainsi dans un marécage de coups bas peut finir par donner envie de voter blanc aux électeurs de gauche indécis.
Oui Bison, tu as raison. De toutes façons, le débat d’hier soir a été minable dans tous les sens du terme, et cela aussi bien que pour Belfort que pour Besançon. Des candidats qui s’invectivent sans retenue, pas le moindre échange sur des projets concrets, et tout cela encouragé par une journaliste partisane uniquement soucieuse de questionner les candidats sur leurs prétendus accords secrets entre eux ou avec le FN. Cacophonie finale, et profonde impression de malaise et d’écoeurement. On a les politiques que l’on mérite, et selon ce principe, nous ne devons pas valoir grand-chose.
Bonjour,
« Par contre je pense que laisser la campagne s’enfoncer ainsi dans un marécage de coups bas peut finir par donner envie de voter blanc aux électeurs de gauche indécis. » Alors pourquoi exposer sur ce blog cette anecdote ?
Fanny, vous n’aimez que les vérités qui vous arrangent ? Ou alors bien aseptisées ? Cette « anecdote », comme vous dites, est révélatrice d’un comportement bien peu glorieux de la part de quelqu’un qui se présente comme irréprochable.
Ce n’est pas du tout le sens de mes propos, quelles seraient donc les idées qui m’arrangent ? Je suis tout à fait d’accord sur le caractère « bien peu glorieux ». Je m’étonnais de voir relayer cette anecdote. Vous confirmez qu’il s’agit d’un comportement bien peu glorieux, digne toutefois de faire le sujet d’un article de blog…
C’est précisément pour le caractère choquant de cette anecdote que le bison teint a eu raison de la rendre publique, comme il a eu raison de dévoiler les coulisses du blog parodique « le bison peint », et cela à sa manière, sans parti-pris, en distribuant les coups équitablement, si j’ose dire…