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En relisant ta lettre…

Visiblement aucun média n’a souhaité rapporter cette anecdote qui s’est déroulée à la fin du débat de ce mercredi après-midi entre les trois candidats présents au second tour des élections municipales bisontines. Elle mérite pourtant que l’on en parle. Je me lance.

La journée avait été agitée à gauche. De grosses tensions depuis que la veille (mardi), Franck Monneur (dissident de l’équipe Fousseret actuelle ayant obtenu + de 6% des voix au 1er tour) avait « dézingué » Jean-Louis Fousseret (c’est le mot qu’avait choisi l’Est Républicain sur ses affichettes de mercredi).

Il faut dire qu’il n’y était pas allé de main morte Franck Monneur. N’ayant pas reçu la main tendue espérée de la part du maire, il déclarait mardi à la presse à propos de Jean-Louis Fousseret « (il) s’est comporté comme un monarque hautain, méprisant, ce que je dénonce fortement ». Ajoutant : « il ne mérite plus d’être le maire de cette ville ».

Bref, le lendemain, Franck Monneur se fait lyncher comme il se doit par des militants PS soutenant JLF. A tel point qu’on les croirait en service commandé. Sans doute une impression. Sur Facebook notamment, certains se lâchent publiquement. Parmi eux des adjoints sortants semblent régler de vieux comptes.

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Voilà qui est sans doute de bonne guerre. Quand on envoie un missile, on s’en prend en retour. Mais était-il opportun de laver son linge sale en famille ?

Bref, on aurait pu en rester là. Le candidat Fousseret aurait pu chercher à se montrer au-dessus de tout ça, laisser passer la crise et passer à autre chose, à l’essentiel : une campagne sur le fond pour se faire réélire face à son seul véritable adversaire, Jacques Grosperrin.

Mais voilà que le débat de mercredi touche à sa fin. Les caméras arrêtent de tourner. Les candidats se lèvent. C’est le moment que Jean-Louis Fousseret choisit pour ouvrir un dossier et en sortir des copies d’une lettre qu’il distribue aux journalistes présents.
Il s’agit de la « lettre d’engagement » que Franck Monneur lui avait adressée avant la constitution de la liste JLF2014. On imagine que ce dernier y dressait un bon bilan du mandat qui se termine et surtout qu’il y manifestait le désir de rempiler. La suite on la connait : pas de place pour lui sur la liste, le choix d’y aller en dissident, 6% au premier tour. Un score honorable.

Ce soir-là, l’artillerie lourde a donc été sortie : la lettre de motivation de celui qui aujourd’hui fait dans la dissidence. Histoire d’exposer ses contradictions au grand jour. En OFF on a dit. Pas pour être publié. Plutôt pour vous montrer quel vilain dissident il est.
Sans doute l’a-t-il bien mérité penseront certains.

Mais était-ce bien raisonnable et convenable de la part de Jean-Louis Fousseret – qui nous promettait de mener une campagne digne – de se livrer ainsi devant la presse à un coup bas aussi mesquin ? Et cela à quelques jours du second tour. Ne convenait-il pas plutôt pour JLF de relever le niveau, de se montrer au-dessus de toutes les petites mesquineries de cette campagne et de tout faire pour rassembler les forces qui – à gauche – seront nécessaires à sa réélection ? Au lieu de ça, il aura donc préféré sortir les archives et s’essuyer les pieds sur celui qui avait osé sortir la tête du rang. Fusse-t-il un traitre à sa famille politique. Le timing n’est pas le bon.

Voilà pour l’anecdote.
Heureusement, en politique on ne prend pas de carton rouge pour ce genre d’échange d’indélicatesses.
Il se murmure toutefois que les bulletins blancs prolifèrent quand une campagne devient nauséabonde.

http://www.youtube.com/watch?v=KM0FgudWMpU

L’heure des soutiens

Voici venir le temps où notre candidat aux Municipales pense sortir un gros atout de sa manche : la liste des personnalités lui apportant leur soutien.

Qu’un candidat mette en avant ses soutiens politiques est tout à fait normal et logique car ils y a entre eux des valeurs communes, ils partagent le même « métier » politique et appartiennent bien souvent au même parti. Ainsi, on trouve du côté de Jacques Grosperrin, les soutiens de Alain Chrétien, Jacques Pélissard, Jean Lassalle, Rama Yade…
Jean-Louis Fousseret avance quant à lui les noms de Marie-Guite Dufay, Barbara Romagnan, Claude Jeannerot, Paulette Guinchard…

Mais franchement, qu’avons-nous à faire de savoir qu’un ancien sportif médaillé aux JO, un ancien joueur de foot ou un chanteur célèbre soutient tel ou tel candidat ? Je veux dire par là : en quoi ces soutiens affichés sont supposés peser sur le choix du bulletin que nous glisserons dans l’urne dans quelques semaines ?

Tiens par exemple, le chanteur Guillaume Aldebert affiche son soutien à Jean-Louis Fousseret. Soit. Et après ? Les parents des gamins qui écoutent en boucle « Enfantillages 1 et 2 » sont supposés être influencés et voter JLF, c’est bien ça ?
Imaginons maintenant qu’ils N’EN PEUVENT PLUS ces parents des chansons que leurs gosses font tourner en boucle. Ne risquent-ils pas de voter pour l’adversaire – par pure vengeance mesquine ?

Du côté de Jacques Grosperrin, on trouve le soutien d’un entraîneur de foot historique du BRC qui a même été capitaine de l’Équipe de France ! Bien. Et on en fait quoi ? Si j’aime le foot alors je vote Grosperrin, ça j’ai compris. Mais si le foot me sort par les trous de nez ? Dois-je alors voter pour Fousseret parce qu’il a le soutien d’un médaillé olympique de lutte ? Pffff…. du coup j’hésite.

Bref, j’ai toujours un peu l’impression que l’on prend l’électeur pour un simplet avec cette affichage de soutiens de personnalités. Genre :

Dites Madame Dupont, vous avez vu ? Un CHANTEUR CÉLÈBRE soutient Jean-Louis Fousseret ! Je suis sûr que vous l’avez vu chez MICHEL DRUCKER il y a quelques années ! Si ça c’est pas la preuve qu’on a un bon maire, hein Mme Dupont 🙂 ? Alors vous n’allez quand même pas faire la fine bouche.
Comment ? Ah non Madame Dupont ! Il n’y a pas de François Hollande dans les soutiens de notre maire. On ne voit pas de qui vous voulez parler. Du tout.

Oh ! Monsieur Raymond ! Vous aimez le foot n’est-ce pas ?  Eh bien sachez qu’il y a un ancien CAPITAINE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE parmi les soutiens de Jacques Grosperrin ! Le foot c’est la vie hein M’sieur Raymond ?
Quoi ? Le monsieur Copé dont on parle en mal à la télé… un soutien de Jacques Grosperrin vous dites ? Euh, non non, il est juste venu pour une visite de courtoisie vous savez.
Mais sinon, regardez : on a un DIRECTEUR DE THÉÂTRE ! Je suis certain que vous regardiez « Au Théâtre Ce Soir » quand vous étiez jeune, n’est-ce pas M’sieur Raymond ?

Ah bon ? JLF a aussi un directeur de théâtre dans ses soutiens ? Non mais attention M’sieur Raymond : il y a THÉÂTRE et théâtre !

Besançon : paie ta soirée en boîte, c’est pour les élections !

A Besançon, nous sommes vachement gâtés pour les élections municipales.

Il y a déjà cette incroyable scoumoune qui entache la campagne du candidat Fousseret et qui fait le bonheur de la presse locale.

Heureusement, nous avons aussi notre petit rayon de soleil : un autre candidat qui a décidé de mener une campagne atypique. Alors que les candidats dits sérieux se livrent au jeu habituel des réunions de campagne et de leur désespérant ratio de 8 militants pour 2 curieux (j’exagère à peine), celui-ci a opté pour la fête. Oui : la fête.

Ce nouveau venu c’est Ismaël Boudjekada. Dix-huit ans à peine et déjà le bagout, les chevilles, les postures gestuelles et langagières des politiciens du lointain XXe siècle. Vidéo :

Bref, Ismaël Boudjekada – si jeune soit-il – a décidé de se présenter aux élections municipales bisontines.
Soyons clair : il est toujours réjouissant de voir des jeunes qui s’engagent et prétendent aspirer au « renouvellement ». Même si en l’occurrence on en est loin, tant sur la forme que sur le fond. Tout cela ressemblant surtout à un grand brassage de vent pour faire parler de soi.

Mais quid de cette campagne atypique et de la fête évoquée plus haut ?

Dans la dernier numéro de la Presse Bisontine, Ismaël Boudjekada explique mener une campagne à pas cher. « Son budget de campagne n’excédera pas 3.500 euros » car il « a fait l’impasse sur une permanence de campagne » et n’a « pas d’agent de communication » … Soit.

« Par contre, Ismaël Boudjekada annonce un événement de campagne baptisé Une autre idée de Besançon. Il se déroulera le samedi 1er mars, place Pasteur puis place de la Révolution avec des concerts gratuits sur une scène. S’ensuivra une soirée à la discothèque la 8ème avenue (désormais BOXX Club) « en présence d’artistes ». Sauf que pour cette soirée, l’entrée sera cette fois payante : 10 euros précise le candidat dans la Presse Bisontine.

La voilà donc la fête : un concert de soutien à la candidature d’Ismaël Boudjekada.
Mouais, sur les places du centre-ville, pourquoi pas. Il y a du passage. Des gens s’arrêteront sans doute, tendront l’oreille et voudront bien prendre un petit tract pour la route. Mais qui paiera 10 euros pour accéder à une soirée électorale dans une boîte de nuit un samedi soir ?

C’est un coup à se retrouver avec le même ratio que les autres ça : 2 curieux pour 8 militants. Et une boîte vide un samedi soir, c’est vraiment ballot.

L’astuce

Mais Ismaël Boudjekada est malin. Il a trouvé l’astuce. Ou en tout cas, il semble le croire.

Voici donc sa recette pour attirer les potentiels électeurs à son événement électoral festif payant (ne manquez surtout pas le point 8) :

1. Créer une page Facebook dédiée à cette événement et la baptiser innocemment : « ÉVÉNEMENT SUR BESANÇON »

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 2. Annoncer un truc de ouf avec des people, tout en évitant soigneusement de dévoiler des éléments concrets

Extrait du descriptif de la page :

L’objectif est simple : mettre sur pied la plus importante des soirées bisontines ! Nos invités de marque seront dévoilés un à un, tout comme nos artistes originaires de Besançon qui assureront le show à leurs côtés !

Ils viendront de Besançon, Toulouse, Paris, Lyon, … vous les avez connus, sur TF1, sur vos chaînes sportives, sur D8, sur Youtube,… Ils seront là pour vous, l’histoire d’une soirée unique ! Photographes (depuis un drone également), cameraman, seront là pour immortaliser cet événement.

 

3. Mener un teasing acharné

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Observer la manière de glisser une information sur l’éventuelle présence d’un artiste connu sans confirmer ni l’infirmer son identité dans les commentaires :
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4. Organiser des petits jeux pour faire GAGNER DES PLACES !

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5. Publier un teaser vidéo aguicheur
[Quelques jours après ce billet, cette vidéo a été effacée. J’en avais fait une sauvegarde que voici.]

Et la capture d’écran de la page Youtube avec la liste des artistes annoncés.

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6. Pour achever de vous convaincre : la bonne action

A SAVOIR : LES BÉNÉFICES SERONT RÉSERVÉS À DIFFÉRENTES ASSOCIATIONS DONT LA PRINCIPALE BÉNÉFICIAIRE SERA ÉLA (Parrainée par Zinedine Zidane).

 

7. Expliquer enfin qu’il ne faut pas trainer

Parce que les places ça part vite vous comprenez. Et donner le lien vers le site qui attend votre carte bleue

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Tiens au passage, c’est plus cher que ce qui a été annoncé à la Presse Bisontine :

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Et voilà le point 8. C’est mon préféré. C’est là que réside toute l’originalité de la démarche :

8. Ne surtout pas informer les participants qu’il s’agit d’un événement… ÉLECTORAL lié à la candidature d’Ismaël Boudjekada aux municipales bisontines

Eh oui ! les gens… accrochez-vous bien : cette information n’est pas indiquée sur la page Facebook de l’événement. Elle ne l’est pas plus dans son descriptif que dans les statuts postés par les organisateurs. Et rien non plus sur la page de vente des billets.

Et pourtant, c’est bien d’un événement de campagne dont il est question. Le principal intéressé la expliqué à la Presse Bisontine et c’est ainsi qu’il l’a commenté sur son profil Facebook personnel en postant le teaser de la soirée :

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J’ai donc moi aussi posé une question sur cette page événement pour avoir des explications.

Embrouille ?

Vis à vis des potentiels clients, c’est clair. Vendre une soirée en boîte en omettant délibérément de préciser qu’il s’agit d’un événement de campagne, c’est juste éthiquement problématique non ?
Cette manière de faire de la politique autrement est prometteuse…

Imaginez un instant la joie des participants ayant déboursé le prix d’une place pour une soirée en boîte avec des people-comme-à-la-télé et se retrouvant – sans en avoir été informés – dans un happening politique déguisé. Et ce même s’il ne s’agit pas de transformer la soirée en meeting mais juste au candidat de se faire un peu mousser en présence d’artistes-vus-sur-Youtube.
Pour sûr, ces veinards ressortiront avec une haute idée du renouvellement en politique.

Si l’on en croit les différents statuts publiés par les organisateurs, 1000 places sont disponibles et il n’en resterait plus que 100.
Feignons un instant de croire en l’authenticité de ces chiffres : déjà 900 personnes auraient acheté une place pour cette soirée sans avoir été informées de sa nature politique.

Et au fait, comment seront payés les artistes promis ?

Dans la Presse Bisontine, Ismaël Boudjekada précise :

Les artistes viennent gracieusement. Je vais dépenser moins de 1 000 euros pour leur déplacement.

Trop sympas ces artistes ! Alors comme ça, ils viennent gratuitement soutenir notre candidat aux élections municipales ?
À moins qu’eux aussi – tout comme les potentiels clients de la soirée (ou potentiels citoyens électeurs, on ne sait plus) – aient « oublié d’être prévenus » de la réalité de ce coup de campagne. Ce serait quand même ballot. On n’ose pas l’imaginer.

Quid des risques juridiques en période de campagne ?

La loi électorale ne précise rien sur ce genre de situation. Organiser un événement électoral « qui ne se dit pas » et que l’on déguise en soirée festive payante semble avoir échappé jusque là au législateur. C’est là que notre candidat innove.

En revanche, là où notre candidat pourrait se placer en situation délicate vis à vis de la loi, c’est au regard du financement de cette soirée et donc… de sa campagne.
Voici ce qu’affirmait Ismaël Boudjekada dans la Presse Bisontine à propos du financement de cette soirée :

Nous avons fonctionné uniquement dans le cadre de partenariats. Par exemple, mes T-shirts à l’effigie de notre liste nous sont offerts par un commerçant.

Les T-shirts c’est juste un exemple donc. On imagine alors qu’il y a eu d’autres cadeaux du même type en provenance de commerces ou d’entreprises. La mise à disposition de la 8ème avenue peut-être ? Notre candidat appelle cela des « partenariats ».

Sauf que voilà, il y a dans le Code électoral ce fichu article L 52-8 qui dit :

Les personnes morales, à l’exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat, ni en lui consentant des dons sous quelque forme que ce soit, ni en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués.

Traduction : il est interdit pour une personne morale publique ou privée (c’est le cas d’un commerce) de faire un don d’argent, de service ou de matériel (des T-shirts par exemple) au profit de la campagne d’un candidat.

Il semblerait que la campagne pas chère d’Ismaël Boudjekada pourrait finalement lui coûter plus cher que prévu.

Des explications pas convaincantes

J’ai interrogé Ismaël Boudjekada sur Twitter pour avoir quelques explications :

twitter1

 

Réponse :

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Vérifions sur le site d’achat en ligne.
En un clic, on arrive au formulaire nous invitant à saisir les données de notre carte bleue. Aucune mention d’Ismaël Boudjekada et de « qui il est ». On achète les billets sans être informés.

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Autre tentative d’explication :

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Pourtant, le 27 janvier, un petit curieux demande des informations sur les organisateurs de l’événement. On lui donne deux noms.

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En évitant soigneusement de préciser les liens avec la campagne électorale en cours et de lui donner les positions des deux protagonistes dans la liste présentée aux municipales. Les voici :

liste

 

Soyons clairs, l’initiative d’organiser une soirée festive sur Besançon est une bonne chose. Toutefois, le faire en temps de campagne alors qu’on est soi-même candidat et raconter dans la presse qu’il s’agit d’un événement lié à cette candidature est au mieux maladroit, au pire très risqué. Car en matière de contentieux lié au financement des campagnes électorales, la jurisprudence n’est pas tendre.

Alors bien sûr, après ça, Ismaël Boudjekada essaiera de nous convaincre que l’après-midi c’est gratuit (campagne) et que le soir c’est payant (pas campagne). En contradiction totale avec ce qu’il avait raconté dans la presse.
Il tentera aussi de nous expliquer que ces fameux T-shirts n’ont finalement jamais existé. Que c’est la presse qui a publié trop vite. Evidemment.

Ah tiens ! C’est fait :

facebook

Allez ! Vivement un vrai renouvellement sincère et honnête des pratiques politiques. On comptera sur d’autres pour cela.

Pour aller plus loin

Je vous invite à lire les échanges sous ce post que j’ai publié sur la page de l’événement. Mais aussi l’échange sur Twitter avec Ismaël Boudjekada.

 

 

 

Sergio Leone, Besançon, les Municipales

Cette scène mythique du cultissime film de Sergio Leone « Le Bon, la Brute et le Truand » constitue une parfaite allégorie de l’état de la campagne pour les Municipales à Besançon.
Une différence néanmoins : à Besançon, la scène se rejoue à quatre.

Bien sûr, on sait qu’il n’y aura pas seulement quatre listes aux Municipales mais ce quatuor-là nous offre un magnifique remake de la scène finale du film de Leone. Quatre protagonistes qui patientent nerveusement, la main sur le Smith & Wesson programme, en évitant soigneusement d’être le premier à dégainer. De peur de subir dans la seconde le tir croisé des trois autres.

Alors en attendant, chacun observe ses adversaires. Celui – historique – d’hier mais aussi celui qui aurait dû être dans son propre camp et représente désormais une adversité peu confortable (« je te tiens, tu me tiens… »).

Côté John-Lee F., on fait dans l’auto-caressage du poil (petite pression du pouce sur la cartouchière pour se rassurer).
Chez Jack G, on profite de toutes les opportunités pour provoquer son principal rival (frôlement de l’index sur la gâchette).
Rue des Granges, JFH tente un coup d’esbrouffe façon « c’est moi qui ai la plus grosse [permanence] » (pression de la paume sur le long canon de la Winchester mais impossible jusque-là de savoir s’il y a une cartouche à l’intérieur).
Et puis il y a Franck M. – petit candidat en lice mais remonté comme un mustang qui se serait échappé de son enclos (pression nerveuse sur la crosse du revolver offert jadis par John-Lee F.)

Ils s’observent, se toisent, se provoquent mais rien ne vient. Rien qui ne dépasse leurs rivalités en cours. Pas l’ombre d’un programme.

Chez Sergio Leone, plus c’est long, plus c’est bon. Mais là, j’en connais qui ont déjà zappé.

Sans parler de ce candidat FN en embuscade sur le toit du saloon qui attend patiemment sans bouger…

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Josette Sahle votera Jean-François Humbert

Josette Sahle, ça faisait un bail qu’on n’avait pas eu de ses nouvelles. On commençait presque à s’inquiéter. C’est donc avec plaisir que je partage avec vous ce « message électronique » reçu ce jour.
J’y ai juste incorporé quelques liens afin d’illustrer les propos de cette sacrée Josette.

Cher Monsieur Teint,

voilà bien longtemps que je ne vous ai écrit. Il faut dire que les pitoyables saillies auxquelles vous vous êtes livré à de fréquentes reprises contre Monsieur Grosperrin avaient achevé de me convaincre de votre engagement partial dans cette campagne, voire de votre ralliement au candidat socialo-communisto-écologiste sortant.

Cependant, cette lamentable affaire « bisonpeint » que vous avez révélée la semaine dernière m’oblige à admettre que vous pouvez aussi fourbir contre la gauche. Voilà qui me rassure au moins temporairement sur l’impartialité du traitement que vous faites des élections municipales sur votre site internet.

Ceci étant dit, j’arrive au sujet du présent message électronique. Je suis, voyez-vous, une citoyenne heureuse. Je le suis depuis qu’en arpentant la rue des Granges, je me suis retrouvée devant la toute nouvelle permanence de Jean-François Humbert.

J’étais jusque-là bien décidée à apporter mon bulletin à M.Grosperrin ; non tant par adhésion au personnage mais parce que cette ville est (mal) gérée depuis bien trop longtemps par une gauche maquillée de ROUGE À POIS VERTS du plus mauvaise effet !

J’en reviens donc à M.Humbert. Comme vous et à l’instar de nombreux Bisontins, je doutais fortement que ce monsieur aille au terme de sa candidature tant il nous avait accoutumés, lors de précédents scrutins, à l’exécution de reculades penaudes absolument pathétiques.

Pour dire la vérité, ce n’est pas tant la vision de la permanence de M.Humbert qui m’a mise en joie mais les événements récents dans lesquels ce monsieur s’est trouvé impliqué.

Monsieur Humbert est sénateur, tous les Bisontins le savent. Mais il est aussi membre du bureau du Sénat ce que j’ignorais encore la semaine dernière. C’était sans compter sur la presse et les médias (tout entiers acquis à la gauche) qui ont su nous le rappeler.

Le bureau du Sénat a donc été appelé il y a quelques jours à se prononcer sur l’éventuelle levée de l’immunité du sénateur Serge Dassault.

Monsieur Dassault est un parlementaire discret mais il a deux défauts qui déplaisent énormément à la gauche morale : il a fait fortune (ce qui est normal quand on travaille bien plus de 35 heures par semaine !) et il est l’heureux propriétaire du seul quotidien de France à ne point être inféodé à la gauche : le Figaro.

Toute la presse nationale avec au premier rang le torchon médiapart (ne me demandez pas d’y mettre une majuscule) ont accusé M.Dassault des pires méfaits : trafic d’influence, achat de votes, association de malfaiteurs et autre blanchiment… Comme si la justice de notre pays n’avait pas d’autres chats à fouetter avec les VRAIS malfaiteurs et criminels en liberté !

Les magistrats de gauche (forcément) n’ont évidemment pas tardé à emboité le pas aux médias organisateur de cette cabale, promettant à M.Dassault une garde à vue imminente. Un détail toutefois : l’immunité du sénateur Dassault devait être préalablement levée par le Sénat et, à lire notre presse bien-pensante, cette procédure ne devait être qu’une simple formalité.
Or c’était sans compter sur le vote HISTORIQUE de 13 membres du bureau du Sénat (et un abstentionniste) sur 26 qui ont su s’opposer COURAGEUSEMENT à la levée de l’immunité de M.Dassault !

Parmi eux, on trouve bien sûr les sénateurs de droite ; et je m’en félicite. Monsieur Humbert en fait partie même s’il a refusé de le confirmer à la presse, se contentant d’affirmer avoir voté « en son âme et conscience ». Une démonstration d’humilité qui l’honore et m’émeut.

Comprenez bien que cet acte seul était déjà de nature à me convaincre de voter pour M.Humbert. Mais à la réflexion, c’est l’extraordinaire capacité de ce monsieur à s’opposer à ce que l’on nous présentait comme « impossible » qui a achevé de me persuader.

Il faut bien dire qu’autour de moi et même parmi des personnes de sensibilité politique proches de la mienne, certains doutaient de l’avenir de M.Dassault et s’étaient même laissés convaincre de la nécessité de sa comparution devant la justice.

Moi, je n’ai pas mangé de ce pain-là. Je suis bien informée car le Figaro a su traiter cette soit-disant affaire avec la réelle objectivité qui a manqué au reste de la presse. M.Humbert non plus ne s’est pas laissé duper.

Que penser alors d’un homme capable de sauver celui que tous nous présentaient comme « insauvable » ?

Pour moi c’est clair : d’un tel homme on peut dire qu’il est capable de tout réussir ! et d’accomplir même l’impossible ! y compris pour sa ville s’il en devient le maire !

On nous prédit que dans l’avenir Dijon supplantera Besançon dans tous les domaines ? M.Humbert saura retourner cette situation et Dijon fera bientôt preuve de modestie devant sa grande sœur Besançon !
Le retour du glorieux passé horloger bisontin ? Avec M.Humbert j’y crois !
La fin des beuveries étudiantes au centre-ville et le retour de la sécurité ? Il le fera !
L’enterrement définitif de ce projet de tramway hors de prix et inutile ? Il le pourra !
L’installation de la FNAC (tant espérée par mes petits enfants) ? Oui bien sûr, ça et tant d’autres choses auxquelles les autres candidats ne croient plus !

Je vous le dis Monsieur Teint, je suis désormais une citoyenne heureuse car j’en suis convaincue : à Jean-François Humbert rien d’impossible !

 

Affaire « bisonpeint » : réécoutez le Forum de la presse de France Bleu Besançon

L’affaire « bisonpeint » comme on l’appelle désormais n’en est qu’au début de ses développement. On y reviendra d’ailleurs dans un prochain billet.

En attendant, vous devriez écouter le Forum de la Presse de France Bleu Besançon de ce vendredi 10 janvier 2014.
Christelle Caillot (France Bleu), Sophie Guillin (France 3) et Bernard Payot (l’Est Républicain) reviennent sur cette affaire et le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne mâchent pas leurs mots.

Quant à vous les Bisontin(e)s vos avis sur cette affligeante affaire sont les bienvenus dans les commentaires.

 

Bison Peint : suite de l’enquête et révélation

Tout d’abord ceux qui ont manqué l’épisode précédent feraient bien de se rattraper. Ils le trouveront ici : Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

À vrai dire, ce premier billet a frustré pas mal de gens car au final… il ne répondait pas à la question posée. Mais avouez qu’il vous a mis l’eau à la bouche.
Il y était question de la montée en puissance dans la campagne pour les Municipales bisontines de l’étrange et anonyme blog « bisonpeint.net », clone visuel de bisonteint.net et grand pourfendeur de la droite locale (et uniquement d’elle).

Dans ce précédent billet, on vous parlait notamment d’un achat de publicités ciblées sur Google : une recherche sur « bison teint », « municipales Besançon », « Fousseret » mais aussi « Grosperrin », et « Gonon » vous affichait une chouette pub pour bisonpeint.net. Tout cela bien sûr dans le but de récupérer un peu d’audience.

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Eh bien devinez quoi ! Quelques heures après ce premier billet, les publicités avaient disparu. Tiens donc… notre Bison Peint aurait déteint (dépeint ?) en voyant son stratagème ainsi mis en lumière ?

Bon, on ne va quand même pas vous laisser sur votre faim une seconde fois. Alors abordons les choses sérieuses et parlons de la petite enquête que nous avons menée à plusieurs mains (yeux, oreilles et souris) sur le site bisonpeint.net. D’où le « on » et le « nous » employés dans ce billet.

Si tout le monde pensait que ce blog était réellement anonyme, la curiosité éveillée de quelques internautes permet aujourd’hui de faire une révélation… étonnante.

Précisons avant de commencer que tous les éléments présentés ci-dessous sont publics. Chacun peut y avoir accès librement et légalement.

Petit cours d’Internet pour les nuls

Lorsque vous voulez mettre en ligne un site web, il vous faut commencer par choisir un hébergeur et un nom de domaine. Cela vous oblige à « déposer » ce domaine (exemple : bisonpeint.net) auprès d’un registrar, prestataire spécialisé qui va se charger d’enregistrer le nom auprès d’un registry pour être reconnu sur le net.

Pour retrouver le propriétaire d’un nom de domaine, c’est un « Whois » (Who is ? en anglais, « qui est ? » en français) que l’on utilise.
C’est là qu’entre en action un outil bien connu des spécialistes du domaining et de la sécurité informatique nommé « domaintools » qui permet de disposer de précieuses informations sur la vie d’un nom de domaine.

Voici ce que nous donne actuellement la page concernant notre blogueur :

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En décodant ces informations qui peuvent paraître incompréhensibles, on remarque que la personne qui a déposé le nom de domaine bisonpeint.net l’a fait le 26/09/2013 et a donné comme identité à son hébergeur : « Françoise Bisonpeint ».
Ne cherchez pas dans les Pages Blanches car c’est évidemment une fausse identité.

On apprend également dans ce WHOIS que « bisonpeint.net » a fait le choix d’un hébergeur et registrar français (OVH). Ce prestataire a donc servi d’intermédiaire pour cet internaute qui a dû, au passage, faire usage de sa carte bancaire. Laissant de facto une trace utilisable par l’hébergeur et la justice si nécessaire.

A priori l’enquête s’arrêtait là. Rien à se mettre sous la dent au sujet de notre Bison Peint.

Le Diable se cache dans les détails

Dans la page de Domaintools, un détail attire pourtant l’œil : « 15 records have been archived since 2013-09-29 ». Autrement dit, depuis le 29 septembre 2013 (sachant que le domaine a été enregistré le 26), le robot Domaintools a effectué 15 passages et archivé à chaque fois les informations liées au domaine.

whois-history

Et si des modifications avaient été effectuées depuis le 26/09 ? Comme par exemple l’identité de celui qui a déposé le domaine… Hein ? Allez savoir ! Dans ce cas-là Domaintools pourrait nous le dire.
Pas de chance : ses services sont payants. Mais heureusement, ce site offre une période d’essai gratuite de 7 jours. Alors profitons-en !

Le coup était presque parfait

Après avoir créé un compte sur Domaintools, nous pouvons enfin remonter le temps et consulter l’historique des modifications relatives au domaine bisonpeint.net.
Rien de particulier à première vue. Toutes les versions archivées présentent les mêmes informations : Françoise Bisonpeint et encore Françoise Bisonpeint. Sauf…

Sauf le tout premier enregistrement (archivé trois jours après le dépôt du nom de domaine) qui nous donne une autre identité :

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Un nom et un prénom qui seront vite modifiés, et pour cause : un bref détour par les Pages Blanches nous apprend que cette personne existe bel et bien et habite à Besançon :

adresse

Notre petite enquête aurait encore une fois pu s’arrêter là et rester sans suite car peu importe que derrière notre Bison Peint se cache Pierre Dupont ou Marie Martin… Nous n’en aurions rien dit.

Mais en l’occurrence le patronyme apparu ci-dessus est évocateur pour qui s’intéresse un minimum à la vie publique bisontine.
Selon un document administratif mis à disposition par une mairie et indexé par Google, c’est en effet à la même adresse que réside un certain Christophe D...

permis

Monsieur D… occupe les fonctions de conseiller technique au cabinet du maire de Besançon depuis 2012.
Simple coïncidence ? Voilà en tout cas un sérieux doute qui s’installe sur l’auteur réel de ce blog, sur ses motivations et sur ses liens avec la campagne en cours.

Y aurait-il donc à gauche une campagne officielle digne, propre et respectueuse ? Et une autre campagne menée dans l’ombre et en sous-main, qui en serait l’exacte opposée ?
Doit-on envisager qu’un proche conseiller du maire-candidat puisse y être impliqué ? Beaucoup de questions que certains se feront sans doute le devoir de poser.

Et qui d’autre ?

Car tout porte à croire que ce blog n’est pas le joujou d’une seule personne. On y a déjà noté une multiplicité de compétences (une plume, une graphiste, l’aspect Web…)
Rappelez-vous que lors du tout premier billet consacré à bisonpeint.net, nous avions observé que des photomontages étaient déjà présents sur le serveur plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant la publication des billets qu’ils devaient illustrer. Ceci démontre que des publications étaient préparées bien à l’avance. On est loin d’une improvisation au jour le jour.

Au passage, quid des moyens humains et financiers mobilisés pour alimenter et soutenir la promotion de ce blog (notamment l’achat de publicité sur Google) ? Une petite place pour eux dans les comptes de campagne ?

Autant de questions désormais posées, au premier rang desquelles des interrogations sur le plan de l’éthique. À l’heure où la défiance des citoyens envers leurs élus a rarement été aussi grande, pense-t-on vraiment qu’avec des procédés aussi minables, on leur donne encore envie d’y croire et de voter ?

Et ceci, faut-il encore y croire ?

A l’heure où nos concitoyens sont critiques vis à vis du monde politique, il faut que la campagne des municipales soit placée sous le signe de la transparence et du refus de la démagogie.

 Communiqué de Nicolas Bodin (Directeur de campagne de Jean-Louis Fousseret) sur le récent questionnaire de Jacques Grosperrin

Et cela ?

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via Twitter

François Hollande et Harlem Désir, qui prônent la fin de l’anonymat sur le net, apprécieront à coup sûr tant de génie déployé pour assurer la réélection d’un candidat PS, en balançant des peaux de bananes sous les pieds du camp adverse.

On se souvient enfin du goût prononcé pour les actions en justice de « Jack le dépité » (c’est ainsi que que « Bisonpeint » surnomme Jacques Grosperrin), aujourd’hui candidat de la droite aux municipales et qui pourrait s’estimer à minima injurié voire diffamé par ce blog.

Les conséquences de ce qui n’était au départ qu’un coup bas dans la campagne pourrait s’avérer particulièrement désastreuses.

Au cas où le blog bisonpeint.net venait à disparaitre de Web, vous trouverez ci-dessous l’ensemble des pages de ce blog archivées (16,6 Mo)

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Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

Et si l’on reparlait un peu de ce mystérieux blog anonyme apparu dans le paysage politique bisontin à la fin du mois d’octobre dernier ? Ce blog, je vous l’avais déjà présenté dans un précédent billet.

Rappelons d’abord l’essentiel en quelques images

  • le blog en question se trouve à l’adresse bisonpeint.net (rappelez-vous qu’ici c’est bisonteint.net) ;
  • à gauche c’est bisonpeint.net et à droite bisonteint.net (avant son récent relooking) :

deuxblogs

  • comparons aussi les logos des deux blogs :

deuxlogos

Bilan : un frère jumeau. Jumeau de par l’aspect, le nom et l’URL (adresse Web) mais pas par le contenu. Car si l’on s’efforce ici de gratouiller à gauche, à droite comme au centre lorsque l’actualité politique locale le justifie, il n’en est rien chez bisonPeint.net qui nous promettait pourtant le grand nettoyage :

Foi de Bison Peint, ce blog a décidé de ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle ! Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !

Une volonté de tout repeindre contredite dès ses premiers billets ; ce nouveau blog ne repeignant que le côté droit de la classe politique bisontine. Ce fut le sujet du précédent billet en novembre dernier auquel notre Bison Peint répondit d’ailleurs par un billet façon « copain copain ». Histoire d’avoir la paix.

Un blog qui fait campagne

Depuis, notre Bison Peint n’a pas varié dans sa ligne éditoriale. Tapant à tour de rôle sur les diverses personnalités politiques bisontines de la droite et du centre : Mireille (ou Elisabeth, on s’y perd) Péquignot, Jean-François Humbert, Jean Rosselot, Jacques Grosperrin, Philippe Gonon, Jean-Philippe Allenbach, Sophie Montel, Odile Faivre-Petitjean, jusqu’à l’illustre (ou pas) inconnu désigné comme tête de liste FN aux municipales.
Remarquons que si elle est totalement partiale, la plume qui officie sur bisonpeint.net est généralement bien trempée et ses photomontages dénotent un certain savoir faire. Voici le dernier en date :

Coeur-des-hommes

Le constat est clair, bisonpeint.net est un blog qui mène campagne à gauche. Plus précisément, il s’agit d’un blog créé dans l’optique des élections municipales et dont la seule raison d’être est de dézinguer la droite bisontine et ses alliés.

Un blog qui se donne du mal et… des moyens

J’avoue avoir été intrigué par cette méthode consistant à créer le clone d’un blog existant. C’est se donner bien du mal car chacun peut ouvrir son blog avec une facilité déconcertante. De nombreuses plateformes proposent ce service gratuitement.
Et pour n’en citer que quelques-unes : wordpress.com ou pour faire genre « je blogue sur un vrai site d’actu » : 20minutes.fr ou nouvelobs.com.
En quelques clics votre blog est ouvert. Ça ne coûte rien donc pas de carte bleue et… pas de trace. On peut même y indiquer une identité bidon.
C’est mal mais c’est parfait pour un blog anonyme voulant se frotter à la campagne pour les Municipales, non ? formulaire

Ce n’est pourtant pas le choix qu’a fait notre Bison Peint qui n’a d’ailleurs pas mis que de l’énergie dans la balance pour créer son blog, mais aussi… des euros :

  • un nom de domaine et un hébergement : environ 30 euros pour 1 an ;
  • un thème premium (payant). Le même que celui que j’utilisais depuis 3 ans : 39 euros

Alors pourquoi se donner tant de mal pour cloner un blog existant ?

Si au début j’ai cru à un détournement temporaire doublé d’un sympathique clin d’œil, il est récemment devenu évident que l’objectif de ce clonage était de ressembler le plus possible à bisonteint.net afin de détourner une partie de ses lecteurs et donc de les tromper.
Ce n’est en tout cas pas une première à Besançon puisque lors des élections municipales de 2008, un mystérieux blog anonyme « besancon08 » hébergé par 20minutes – et plutôt bien écrit lui aussi – était venu tenter de faire de l’ombre à un autre blog initié par un citoyen bisontin (le Blog de la Boucle), lui aussi hébergé à l’époque par 20minutes.

Une bête opération de récupération du trafic en quelque sorte dont le point suivant devrait achever de vous convaincre.

Une campagne d’achat de mots clés sur Google

Le 15 décembre dernier, plusieurs personnes me signalent qu’en tapant « bison teint » sur Google, une publicité s’affiche en dessous des résultats :

adDingue ! Notre Bison Peint s’est offert des « adwords » !
Comprenez qu’il paie afin que Google affiche cette publicité en fonction de certains termes de recherche définis à l’avance.
Après quelques essais auxquels plusieurs internautes ont participé, il est apparu que cette publicité s’affiche lorsque l’on saisit les mots clés « bison teint » « bisonteint » ou encore « bisonteint.net ».

Voilà donc comment ce blog compte attirer une partie de ces visiteurs : en jouant sur la confusion entre les deux blogs. CQFD.
Mais ce n’est pas tout…

L’achat de nouveaux mots clés et pas n’importe lesquels

Depuis fin décembre, je remarque que de nouveaux mots clés provoquent l’affichage de la pub de bisonpeint.net sur Google : « municipales Besançon », « bisontin.net » (arf) mais aussi des noms de politiques locaux. D’abord « Fousseret » et « Alauzet » ainsi que – et voilà qui va faire grincer quelques dents – : « Grosperrin » et « Gonon » !

Allez donc trouver le blog de campagne de Jacques Grosperrin sur Google. Je vous souhaite bon courage ! Ce site de campagne est tellement mal référencé qu’on ne le trouve que très difficilement. Par contre, une recherche sur le mot « Grosperrin » vous renverra la pub pour bisonpeint.net qui se fera un plaisir de vous accueillir pour vous dire du mal du candidat de la droite et de ses alliés. Ouille !

Capture d'écran des résultats d'une recherche "Grosperrin" sur Google

Capture d’écran des résultats d’une recherche « Grosperrin » sur Google

Aux dernières nouvelles, notre Bison Peint a mis un peu plus d’euros dans l’escarcelle de Google. Désormais certaines pubs s’affichent au-dessus des résultats du moteur de recherche. Ça n’a l’air de rien, mais c’est diablement plus efficace.

bisonteint

Pour qui roule bisonpeint.net ?

Dans cette campagne pour les municipales, c’est évident, il roule pour la gauche. Mais avons-nous affaire à un militant qui fait sa petite popote dans son coin, de son propre chef et pour l’amour de l’art ?
Pourquoi pas, même si l’on soupçonne derrière la bestiole une conjugaison de compétences (une plume, un graphiste, quelqu’un qui bidouille un peu avec le Web)… Mais on peut s’y mettre à plusieurs n’est-ce pas ? D’ailleurs ce blog (ici) réunit aussi des rédacteurs divers.

Autre hypothèse qui poserait un sérieux problème au moins éthique : Bison Peint, qui semble avoir les moyens pour mener son action, serait un outil de campagne « OFF » piloté de « plus haut ».
Auquel cas, nous serions très loin de la campagne digne, positive et respectueuse promise à gauche.

Mais on ne va pas tout vous raconter en une seule fois.

À suivre… 

 

Précision : les mots clés cités ci-dessus n’entraînent pas l’affichage automatique de la pub pour bisonpeint.net dans le moteur de recherche Google.
Lorsque le budget investi quotidiennement par le client est atteint (lequel correspond à un certain nombre de clics sur le lien ou de pages vues) la pub ne s’affiche plus jusqu’au lendemain.
Cette publicité est par ailleurs ciblée et ne s’affichera pas pour tous les internautes.

Belfort : quand Damien Meslot (dé)bloque sur Twitter

Pour une fois ça se passe à Belfort. Ce n’est pas si loin Belfort. Et comme ça concerne un député… ça concerne aussi tous les Français n’est-ce pas ?

Le député en question c’est Damien Meslot qui est élu UMP dans la 1ère circonscription du Territoire de Belfort. On a jusque-là surtout pris l’habitude d’entendre Damien Meslot pousser des « coups de gueule » de manière opportune à l’occasion des manifestations contre le Mariage pour tous ou encore en poussant des cris d’orfraie après avoir découvert sa bobine sur le désormais célèbre « Mur des cons » du Syndicat national de la Magistrature.

Aujourd’hui Damien Meslot est en campagne pour conquérir la mairie de Belfort. Et comme il est également présent sur Facebook et sur Twitter, c’est par ce biais que certains Belfortains et potentiels futurs administrés l’interpellent.

C’est précisément ce qu’a voulu faire mon amie @sofyling en réponse à un tweet que Damien Meslot publiait ce 4 janvier :

tweet-meslot

Pas de réponse de M.Meslot mais très vite c’est le compte « Jeunes Actifs UMP 90 » qui s’y colle :

meslot-tweet-suite

Mais voilà, le journée passe et toujours pas de réponse de Damien Meslot.
Et c’est là que @sofyling constate qu’elle a été tout simplement « bloquée » par le candidat. Elle peut toujours insister, reposer sa question, ce dernier ne verra plus ses tweets s’afficher. C’est LA punition ultime sur Twitter. On la réserve généralement aux spammeurs et aux personnes abusives.
Bref, voilà notre @sofyling bannie pour avoir osé poser poliment une question à un candidat qui sollicite son suffrage… et qui est par ailleurs son député.

blocage

Vient alors l’argument à deux centimes d’euros du compte précédemment cité :

tweet

On résume : notre amie, très présente aux différents événements belfortains, y voit rarement Damien Meslot et l’interroge sur le sujet.
Il n’a pas le temps de répondre car… il passe sa vie sur le terrain. Ce terrain où elle s’étonnait précisément de ne jamais le voir. Alors il la bloque.
Allez comprendre.

Une anecdote me direz-vous ? Sans doute. Même si elle peut-être représentative d’une certaine manière d’envisager la politique en se caressant le nombril avec ses quelques supporters tout en ignorant le contact direct avec les autres. Les autres : ceux qui s’interrogent, vous interrogent et ne constituent pas un bulletin de vote acquis.

N’empêche, avec cette petite anecdote, Damien Meslot nous apprend deux choses :

  • il ne connait pas l’effet Streisand. Ce phénomène lié à l’extraordinaire capacité du Web et des réseaux sociaux à amplifier ce que l’on a cherché à cacher ou à réaliser en douce.
    En l’occurrence, @sofyling est très suivie sur la twittosphère belfortaine et pas pour y faire de la politique. Cette non-réponse de Damien Meslot et ce qu’il convient d’appeler une forme de censure de sa part, ne sont pas restées entre lui et @sofyling. Cela a été retweeté (partagé) sur Twitter et observé par des électeurs belfortains. Mais aussi par les journalistes locaux, des blogueurs, d’autres politiques…
    Il aurait pourtant suffi à M.Meslot de prendre exemple sur son rival Christophe Grudler qui sait y faire avec Twitter. Il aurait pu répondre d’un sympathique et habile :

Mon agenda ne me permet pas d’être présent à tous les événements mais j’y suis chaque fois que c’est possible. Au plaisir de vous y croiser!

  • un autre point dont on peut être sûr : Damien Meslot n’a pas lu le fort utile Petit manuel à l’usage des politiciens sur Twitter de mon ami @legrugru.
    Il y apprendrait notamment que Twitter n’est pas l’outil virtuel et désincarné que pensent ceux qui l’utilisent pour de mauvaises raisons. Il découvrirait alors que de vraies communautés locales se créent aussi autour de cet outil. Que ces dernières sont constituées de vrais gens – par ailleurs électeurs – qui se rencontrent même « en vrai » (sur le terrain comme dirait l’autre). Que ces « twittos » discutent alors de tout, y compris des élections municipales, des candidats et des contacts qu’ils ont eu (ou pas) avec eux via Twitter.
    Tiens d’ailleurs, un apéro en twittos est prévu à Belfort le 11 janvier prochain.

Et au passage, un ancien maire de Belfort a déjà fait fort avec Twitter. Il serait dommage ne pas au moins l’égaler :

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Conclusion : Damien Meslot devrait réfléchir à tout cela en écoutant un disque de Barbra Streisand pour se détendre un peu. Il pourrait éventuellement ensuite reprendre la main sur son compte Twitter.
Le confier à un enfant n’était pas une bonne idée.

 

* photo empruntée aux archives du Post (et légèrement modifiée)

 

 

La balle dans le pied

Alors que les Bisontins attendent encore les vœux de Jacques Grosperrin pour la nouvelle année, voilà que le très sarkozyste UMP Alain Marleix se charge de souhaiter une excellente année 2014 au candidat de la droite bisontine. Ça se passe dans le Journal du Dimanche de ce 5 janvier.

Le JDD s’interroge sur la potentiel vague bleue aux prochaines municipales et interroge Alain Marleix qui fut le secrétaire national de l’UMP, chargé des élections de 2004 à 2008.
Celui-ci répond sans langue de bois :

Nous avons plein de grandes villes sans tête de liste crédible. À Nantes, il n’y avait personne. Ni à Besançon, ni au Mans !

Jacques Grosperrin sera ravi d’apprendre qu’il n’est au mieux pas une « tête de liste crédible » et au pire « personne ».
Quant aux Bisontins, ils seront sans doute flattés d’apprendre qu’à l’UMP, on ne croit pas à la crédibilité du candidat de droite qu’on leur a pourtant imposé.
Alors bien sûr, certains se pressent de trouver comment décrédibiliser Alain Marleix :

via Twitter

via Twitter

N’empêche, l’UMP sait décidément y faire quand il s’agit de se tirer une balle dans le pied.