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Couic !

Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti cela. Cette intuition que le choix que l’on s’apprête à faire restera vain s’il ne prend pas corps là, tout de suite – dans l’instant.

Ce moment de lucidité fugace où l’on pressent que s’accorder le temps d’y réfléchir serait prendre le risque de trouver une, deux puis dix bonnes raisons d’attendre le lendemain, le mois suivant, l’année prochaine. Et finalement de ne plus y penser du tout.
Je me rappelle avoir arrêté de fumer comme cela il y a bientôt dix ans.

Ce jour-là, j’avais au fond de la poche un paquet de tabac tout juste acheté et même pas encore ouvert. J’avais également pris conscience depuis quelques semaines qu’arrêter de fumer devenait nécessaire. Le plaisir choisi et ponctuel de la petite clope par-ci par-là ayant insidieusement laissé la place à l’habitude. Mes doigts décidaient sans moi. Ils roulaient seuls et de leur propre chef, des cigarettes que je fumais sans réelle envie et de plus en plus fréquemment.
Et c’est là qu’en pleine rue, j’ai eu ce petit échange intérieur avec moi-même (schizophrénie vous dites ?) :

– Pose ton paquet de tabac, tes feuilles et ton briquet dans la rue, là, maintenant.
– Et je fais comment si je reprends envie de fumer dans deux heures ?
– Tu rachètes toute la panoplie ET tu passes pour le dernier des couillons.
– Aux yeux de qui ?
– À tes propres yeux, banane !

J’ai tout posé sur une marche d’escalier. Je n’ai plus fumé pendant huit ans. L’orgueil a une puissance insoupçonnée.

Cette manière de prendre une décision radicale et soudaine parce que l’on sent dans un moment de lucidité que c’est LE choix qu’il faut faire, c’est exactement ce qui m’a poussé à me retirer de Twitter et Facebook il y a maintenant un mois. C’était le moment et c’était nécessaire.

Depuis le début de l’année déjà, les nouveaux billets étaient devenus rares sur le blog.
En cause ? Un manque d’inspiration, d’idées et d’envie d’écrire. À l’origine certainement une forme de lassitude après plus de quatre ans à alimenter le blog de manière plus ou moins régulière.
Ce dernier est donc pour le moment en stand-by mais il évoluera – je l’espère – vers quelque chose de différent dans un avenir plus ou moins proche.

La couleur « Petit Canard Enchaîné local » que certains lui attribuaient est évidemment flatteuse pour moi et pour tous ceux qui y ont contribué (mille mercis à eux). Elle est malgré tout surévaluée. Car si l’intention de départ avait effectivement à voir avec cela, je n’ai ni les moyens, ni le temps d’en faire assez pour faire bien.
Je rappelle juste que je ne vis pas de ce blog, que les instants que je lui consacre sont pris sur mon temps libre qui n’est pas extensible et que je souhaite par ailleurs consacrer à d’autres activités importantes pour moi.
En d’autres termes, je ne souhaite plus jouer au petit jeu du blog local d’actualités / polémiques ou pas… Cette envie-là m’a passé.

Laissons donc tout cela à la presse en espérant très fort qu’émergeront un jour des « Médiapart locaux » véritablement instigateurs et décomplexés vis à vis de tous les pouvoirs locaux. Des médias capables d’investiguer en réponse à un « Les yeux dans les yeux, je n’étais pas informé… » plutôt que de se contenter de le publier et puis… plus rien.

Ayons des utopies.

Quant à la page Facebook – puisque c’est surtout là que l’absence a été remarquée – elle était devenue quelque chose d’assez étrange pour moi. Être suivi par plus de 10.000 abonnés est certes gratifiant mais cela vous confère une pseudo-importance assez déstabilisante. Avec le risque de finir par se prendre soi-même un peu trop au sérieux.

Les gens attendent beaucoup de vous. Ils vous considèrent comme un machin hybride à mi-chemin entre le média d’information et le service public. Ils ne remarquent pas toujours l’aspect décalé de certaines publications, prennent les fake au pied de la lettre et s’énervent même parfois après coup.

Concrètement, ce sont des dizaines de messages par jour, très sympathiques pour la plupart. Des informations et des photos que l’on vous envoie, des demandes de publications sur la page (chats perdus, événements à annoncer, demandes d’aides en tous genres). Bien vite il devient impossible de répondre favorablement à tous, voire même de répondre tout court.
Tout cela est chronophage et énergivore quand on a le désir de le faire correctement : la lecture des commentaires publiés sur la page (presque tous), la modération (parfois nécessaire), les publications, les gens à remercier, les précisions à demander, les contents, les mécontents, les commentaires second degré que certains prennent au premier. Les points Godwin…

Entendons-nous bien, je ne me plains pas de cette situation. Je l’ai bien cherchée et je considère comme une chance que cette page soit devenue un « lieu » où autant de Bisontins (et pas seulement) se retrouvent pour partager, discuter, sourire, s’entraider, s’interroger, plaisanter mais aussi évidemment grincer, éructer, s’énerver…

Malheureusement, on n’échappe pas non plus aux commentaires faciles et simplificateurs. Aux réflexions populistes à deux balles, au « tous pourris » généralisateur dès qu’il est question de politique. Au racisme rampant voire franchement assumé dans les commentaires de certaines actualités.
Cela me navre et il faut l’avouer, l’idée de participer malgré moi à l’exposition de ces idées bas du Front me pose problème et je m’interroge sur ma propre responsabilité.

C’est précisément en lisant l’un de ces commentaires, que le besoin de « tout couper » est devenu évident et nécessaire il y a un mois tout juste. Un commentaire somme toute bien anodin mais peut-être celui de trop. Le déclencheur.
Pour moi c’était le moment et ça s’imposait. La prise de recul était devenue nécessaire.
J’aurais bien sûr pu me mettre simplement en retrait et laisser la page active pour ceux qui souhaitaient s’y exprimer.
Mais voyez-vous, les réseaux sociaux ont l’incroyable capacité de se rappeler constamment à votre bon souvenir. Les commentaires et les messages privés vous sont notifiés. Et puis il y a cette tentation d’y retourner pour jeter un oeil « juste pour voir ». Difficile dans ces conditions de prendre du recul.

Donc couic ! Et ça fait du bien. Jusqu’à quand ? Pour toujours ? On verra.

Désolé pour tous ceux qui se sont inquiétés et à qui la page manque. Je comprends que ce départ soudain ait pu étonner, voire décevoir. Je n’ai pas répondu à la plupart des mails, c’est vrai. J’ai préféré attendre un peu et écrire une bafouille quand le moment se présenterait. C’est ce que je fais aujourd’hui suite à l’article de Bernard Payot paru hier (29/06) dans l’Est Républicain.

Et puis il y a cette question que l’on m’a posée à plusieurs reprises : as-tu reçu des pressions ?
Soyons clair : non. Je n’ai pas été menacé, bâillonné. Pas torturé non plus… À cet égard et afin de rassurer ceux qui douteraient de ma capacité à pouvoir (encore) ruer du sabot, je peux promettre ceci : si pressions il y avait, et d’où qu’elles proviennent, ce blog en ferait immédiatement état, dans le détail. C’est promis.

J’ai d’ailleurs découvert hier, à la lecture du billet de l’Est Républicain, que le maire de notre bonne ville avait prononcé « en privé » cette classieuse sentence à mon sujet :

« S’il continue à nous faire ch…, on appellera le rectorat et on verra. »

(NDLR : je suis enseignant de profession)

Une phrase sortie de son contexte et qui a été prononcée dans des circonstances que le journaliste ne précise pas. Le bon sens nous permet toutefois de la dater avec plus de précision que le Carbone 14. Disons entre la fin glorieuse et médiatique du blog « Bison Peint » et la panique d’un second tour qui – en (con)sacrant Jean-Louis III – mit fin de justesse à la Jacquerie qui menaçait Jean-Louis II.

Sinon j’ai à nouveau arrêté de fumer le jour où j’ai « tout coupé ». Cette fois je compte tenir plus de huit ans. Pour le reste, on verra bien.

Dans l’immédiat je tente un retour à mes premières amours.

Pour le Rectorat, composez le 03 81 65 47 00

 

Et le César du meilleur court métrage est attribué à…

affiche

“Avant que de tout perdre” ! Yeah, une nouvelle victoire franc comtoise aux Césars ! En effet, le court métrage de Xavier Legrand a été tourné en Franche-Comté (à Montbéliard précisément). De quoi fanfaronner un peu, comme ici !

Dans la satisfaction générale, il risque quand même d’y avoir un rire jaune : celui de la Région de Franche Comté.
Retour en arrière, décembre 2012, la Région décide de supprimer les aides à la création cinématographique pour un motif essentiellement économique. Effectivement les collectivités doivent faire des économies,  on trouve l’argent où l’on peut.

Mais manque de chance, quelques semaines après, “Louise Wimmer” de Cyril  Mennegun remporte le césar du meilleur premier film et bien d’autres récompenses. Le film  se déroule à Belfort d’où est originaire le réalisateur et il n’aurait jamais vu le jour sans les aides régionales.
D’ailleurs le réalisateur en parle ouvertement lors des interviews post-césar. Celle-ci par exemple accordée au site Factuel en février 2013, extrait :

Est-ce que vous auriez fait la même carrière si la Région n’avait pas aidé vos films ?
Pour mon premier court-métrage et les documentaires, le soutien de la Région était vital. Pour « Louise Wimmer » tourné en partie à Belfort aussi, mais là on était déjà dans une autre économie.
C’est triste de supprimer ces aides pour l’énergie de la jeune création qui aura du mal à émerger, les techniciens et tous les dommages collatéraux…
C’est une très mauvaise nouvelle. Je suis d’ailleurs très surpris car le site de la Région mentionne mon César et le Prix Delluc. Elle s’enorgueillit de ce qui arrive sans pudeur tout en supprimant cette politique !
Il y a pourtant aujourd’hui chez les jeunes auteurs une belle vigueur. C’est maintenant qu’il fallait augmenter les aides et c’était sans doute possible. Certains choix méritaient d’être discutés, et c’est là-dessus qu’il aurait fallu travailler…

La Région va perdre beaucoup parce que les talents s’en vont (toute la petite industrie audiovisuelle qui va des petits producteurs aux prestataires de services).>
La Région pourra faire plus de voies de chemin de fer. Elle aide les sportifs : évidemment, le retour en terme d’images est plus rapide quand il s’agit d’un cycliste. Il faut dix ans pour émerger dans le cinéma. Aider, cela veut dire accompagner… Sans cela, cette politique n’a pas de sens.”

Bon sur le coup, la Région fait le dos rond, un moment de honte est vite passé et puis comme il n’y a plus de financement c’est le type de situation qui ne se reproduira pas de sitôt.

Raté ! Cette année c’est même encore plus fort car non content d’obtenir le César 2014 du meilleur court-métrage, le film de Xavier Legrand a aussi été sélectionné pour les Oscars après voir remporté le grand prix du festival de Clermont Ferrand (festival référence pour les court-métrages).
Et encore une fois, ce film a vu le jour en partie grâce… aux aides de la Région Franche-Comté

Extrait d’une interview que Xavier Legrand a accordé au site « film de culte » le 31/08/2013 :

FDC: Comment as-tu connu ton producteur et comment avez-vous financé le film ?
XL : J’ai rencontré Alexandre Gavras par le théâtre. J’étais assistant à la mise en scène sur un spectacle dont il a réalisé l’adaptation en film. Quelques temps après ce tournage, alors que je jouais au théâtre, j’étais arrivé à une version de mon scénario que je jugeais satisfaisante. J’étais donc prêt à être lu et à partager cette histoire afin d’avoir des avis et des critiques. Alexandre a fait partie de ce premier groupe de lecteurs. Le projet l’a séduit immédiatement. Il m’a proposé de le produire. Il m’a donné toute sa confiance et m’a encouragé à faire mes premiers pas derrière la caméra. L’aventure a commencé : nous avons constitué un dossier de financement et nous avons obtenu des aides de la Région Franche-Comté, du CNC de Canal+ ainsi que de l’Association Beaumarchais-SACD.
(…)
FDC: De quel budget disposais-tu ? Et combien de jours de tournage ?
XL: Le tournage a duré neuf jours et s’est déroulé intégralement à Montbéliard en région Franche-Comté, puisque le film a eu des aides financières de cette région. J’ai eu la chance d’avoir le budget nécessaire pour faire le film, et surtout pour payer et défrayer tous les membres des équipes techniques et artistiques, tous au tarif court métrage. Mais j’ai dû interroger à nouveau certaines choses pour entrer dans le budget qui m’était imparti. J’ai finalement trouvé des solutions plus créatives qui correspondent encore mieux au film que celles que j’avais pu envisager au départ.

 

Au-delà même de ces aides directes, tourner un film en Franche Comté c’est aussi permettre aux techniciens locaux, aux acteurs de la branche de travailler et de rester sur place, créant ainsi le terreau nécessaire pour que d’autres productions puissent se faire…

Et puis on ne peut pas nier que voir des lieux connus sur grand écran, ça fait toujours plaisir !

Décidément le cinéma et la Franche-Comté, c’est “je t’aime moi non plus”. Car rappelons-le : le cinéma est né en Franche Comté, enfin… les frères Lumière y sont nés, mais une attitude un peu trop « collabo » pendant la Seconde Guerre mondiale en a fait des persona non grata dans la région (alors qu’à Lyon, on ne s’est pas du tout gêné pour les mettre à l’honneur).

À l’heure où l’on communique à tout va pour attirer le chaland dans nos contrées, on peut prendre un double pari sur un avenir pas si lointain :
– dans quelques années les oeuvres de ces cinéastes qui ont fait rayonner la Franche-Comté seront encore là, bien visibles dans le monde entier ;
– dans quelques années, chacun aura oublié cette « marque territoriale” qu’est “l’Originale Franche-Comté” lancée à grand frais et supposée être LA solution au déficit d’image de notre région.
Cette « marque territoriale » aura été remplacée par une autre encore plus chère, et l’on justifiera sa création par l’inefficacité de la précédente.

Les films eux, se tourneront ailleurs.

 

Besançon : paie ta soirée en boîte, c’est pour les élections !

A Besançon, nous sommes vachement gâtés pour les élections municipales.

Il y a déjà cette incroyable scoumoune qui entache la campagne du candidat Fousseret et qui fait le bonheur de la presse locale.

Heureusement, nous avons aussi notre petit rayon de soleil : un autre candidat qui a décidé de mener une campagne atypique. Alors que les candidats dits sérieux se livrent au jeu habituel des réunions de campagne et de leur désespérant ratio de 8 militants pour 2 curieux (j’exagère à peine), celui-ci a opté pour la fête. Oui : la fête.

Ce nouveau venu c’est Ismaël Boudjekada. Dix-huit ans à peine et déjà le bagout, les chevilles, les postures gestuelles et langagières des politiciens du lointain XXe siècle. Vidéo :

Bref, Ismaël Boudjekada – si jeune soit-il – a décidé de se présenter aux élections municipales bisontines.
Soyons clair : il est toujours réjouissant de voir des jeunes qui s’engagent et prétendent aspirer au « renouvellement ». Même si en l’occurrence on en est loin, tant sur la forme que sur le fond. Tout cela ressemblant surtout à un grand brassage de vent pour faire parler de soi.

Mais quid de cette campagne atypique et de la fête évoquée plus haut ?

Dans la dernier numéro de la Presse Bisontine, Ismaël Boudjekada explique mener une campagne à pas cher. « Son budget de campagne n’excédera pas 3.500 euros » car il « a fait l’impasse sur une permanence de campagne » et n’a « pas d’agent de communication » … Soit.

« Par contre, Ismaël Boudjekada annonce un événement de campagne baptisé Une autre idée de Besançon. Il se déroulera le samedi 1er mars, place Pasteur puis place de la Révolution avec des concerts gratuits sur une scène. S’ensuivra une soirée à la discothèque la 8ème avenue (désormais BOXX Club) « en présence d’artistes ». Sauf que pour cette soirée, l’entrée sera cette fois payante : 10 euros précise le candidat dans la Presse Bisontine.

La voilà donc la fête : un concert de soutien à la candidature d’Ismaël Boudjekada.
Mouais, sur les places du centre-ville, pourquoi pas. Il y a du passage. Des gens s’arrêteront sans doute, tendront l’oreille et voudront bien prendre un petit tract pour la route. Mais qui paiera 10 euros pour accéder à une soirée électorale dans une boîte de nuit un samedi soir ?

C’est un coup à se retrouver avec le même ratio que les autres ça : 2 curieux pour 8 militants. Et une boîte vide un samedi soir, c’est vraiment ballot.

L’astuce

Mais Ismaël Boudjekada est malin. Il a trouvé l’astuce. Ou en tout cas, il semble le croire.

Voici donc sa recette pour attirer les potentiels électeurs à son événement électoral festif payant (ne manquez surtout pas le point 8) :

1. Créer une page Facebook dédiée à cette événement et la baptiser innocemment : « ÉVÉNEMENT SUR BESANÇON »

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 2. Annoncer un truc de ouf avec des people, tout en évitant soigneusement de dévoiler des éléments concrets

Extrait du descriptif de la page :

L’objectif est simple : mettre sur pied la plus importante des soirées bisontines ! Nos invités de marque seront dévoilés un à un, tout comme nos artistes originaires de Besançon qui assureront le show à leurs côtés !

Ils viendront de Besançon, Toulouse, Paris, Lyon, … vous les avez connus, sur TF1, sur vos chaînes sportives, sur D8, sur Youtube,… Ils seront là pour vous, l’histoire d’une soirée unique ! Photographes (depuis un drone également), cameraman, seront là pour immortaliser cet événement.

 

3. Mener un teasing acharné

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Observer la manière de glisser une information sur l’éventuelle présence d’un artiste connu sans confirmer ni l’infirmer son identité dans les commentaires :
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4. Organiser des petits jeux pour faire GAGNER DES PLACES !

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5. Publier un teaser vidéo aguicheur
[Quelques jours après ce billet, cette vidéo a été effacée. J’en avais fait une sauvegarde que voici.]

Et la capture d’écran de la page Youtube avec la liste des artistes annoncés.

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6. Pour achever de vous convaincre : la bonne action

A SAVOIR : LES BÉNÉFICES SERONT RÉSERVÉS À DIFFÉRENTES ASSOCIATIONS DONT LA PRINCIPALE BÉNÉFICIAIRE SERA ÉLA (Parrainée par Zinedine Zidane).

 

7. Expliquer enfin qu’il ne faut pas trainer

Parce que les places ça part vite vous comprenez. Et donner le lien vers le site qui attend votre carte bleue

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Tiens au passage, c’est plus cher que ce qui a été annoncé à la Presse Bisontine :

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Et voilà le point 8. C’est mon préféré. C’est là que réside toute l’originalité de la démarche :

8. Ne surtout pas informer les participants qu’il s’agit d’un événement… ÉLECTORAL lié à la candidature d’Ismaël Boudjekada aux municipales bisontines

Eh oui ! les gens… accrochez-vous bien : cette information n’est pas indiquée sur la page Facebook de l’événement. Elle ne l’est pas plus dans son descriptif que dans les statuts postés par les organisateurs. Et rien non plus sur la page de vente des billets.

Et pourtant, c’est bien d’un événement de campagne dont il est question. Le principal intéressé la expliqué à la Presse Bisontine et c’est ainsi qu’il l’a commenté sur son profil Facebook personnel en postant le teaser de la soirée :

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J’ai donc moi aussi posé une question sur cette page événement pour avoir des explications.

Embrouille ?

Vis à vis des potentiels clients, c’est clair. Vendre une soirée en boîte en omettant délibérément de préciser qu’il s’agit d’un événement de campagne, c’est juste éthiquement problématique non ?
Cette manière de faire de la politique autrement est prometteuse…

Imaginez un instant la joie des participants ayant déboursé le prix d’une place pour une soirée en boîte avec des people-comme-à-la-télé et se retrouvant – sans en avoir été informés – dans un happening politique déguisé. Et ce même s’il ne s’agit pas de transformer la soirée en meeting mais juste au candidat de se faire un peu mousser en présence d’artistes-vus-sur-Youtube.
Pour sûr, ces veinards ressortiront avec une haute idée du renouvellement en politique.

Si l’on en croit les différents statuts publiés par les organisateurs, 1000 places sont disponibles et il n’en resterait plus que 100.
Feignons un instant de croire en l’authenticité de ces chiffres : déjà 900 personnes auraient acheté une place pour cette soirée sans avoir été informées de sa nature politique.

Et au fait, comment seront payés les artistes promis ?

Dans la Presse Bisontine, Ismaël Boudjekada précise :

Les artistes viennent gracieusement. Je vais dépenser moins de 1 000 euros pour leur déplacement.

Trop sympas ces artistes ! Alors comme ça, ils viennent gratuitement soutenir notre candidat aux élections municipales ?
À moins qu’eux aussi – tout comme les potentiels clients de la soirée (ou potentiels citoyens électeurs, on ne sait plus) – aient « oublié d’être prévenus » de la réalité de ce coup de campagne. Ce serait quand même ballot. On n’ose pas l’imaginer.

Quid des risques juridiques en période de campagne ?

La loi électorale ne précise rien sur ce genre de situation. Organiser un événement électoral « qui ne se dit pas » et que l’on déguise en soirée festive payante semble avoir échappé jusque là au législateur. C’est là que notre candidat innove.

En revanche, là où notre candidat pourrait se placer en situation délicate vis à vis de la loi, c’est au regard du financement de cette soirée et donc… de sa campagne.
Voici ce qu’affirmait Ismaël Boudjekada dans la Presse Bisontine à propos du financement de cette soirée :

Nous avons fonctionné uniquement dans le cadre de partenariats. Par exemple, mes T-shirts à l’effigie de notre liste nous sont offerts par un commerçant.

Les T-shirts c’est juste un exemple donc. On imagine alors qu’il y a eu d’autres cadeaux du même type en provenance de commerces ou d’entreprises. La mise à disposition de la 8ème avenue peut-être ? Notre candidat appelle cela des « partenariats ».

Sauf que voilà, il y a dans le Code électoral ce fichu article L 52-8 qui dit :

Les personnes morales, à l’exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat, ni en lui consentant des dons sous quelque forme que ce soit, ni en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués.

Traduction : il est interdit pour une personne morale publique ou privée (c’est le cas d’un commerce) de faire un don d’argent, de service ou de matériel (des T-shirts par exemple) au profit de la campagne d’un candidat.

Il semblerait que la campagne pas chère d’Ismaël Boudjekada pourrait finalement lui coûter plus cher que prévu.

Des explications pas convaincantes

J’ai interrogé Ismaël Boudjekada sur Twitter pour avoir quelques explications :

twitter1

 

Réponse :

Twitter2

Vérifions sur le site d’achat en ligne.
En un clic, on arrive au formulaire nous invitant à saisir les données de notre carte bleue. Aucune mention d’Ismaël Boudjekada et de « qui il est ». On achète les billets sans être informés.

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Autre tentative d’explication :

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Pourtant, le 27 janvier, un petit curieux demande des informations sur les organisateurs de l’événement. On lui donne deux noms.

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En évitant soigneusement de préciser les liens avec la campagne électorale en cours et de lui donner les positions des deux protagonistes dans la liste présentée aux municipales. Les voici :

liste

 

Soyons clairs, l’initiative d’organiser une soirée festive sur Besançon est une bonne chose. Toutefois, le faire en temps de campagne alors qu’on est soi-même candidat et raconter dans la presse qu’il s’agit d’un événement lié à cette candidature est au mieux maladroit, au pire très risqué. Car en matière de contentieux lié au financement des campagnes électorales, la jurisprudence n’est pas tendre.

Alors bien sûr, après ça, Ismaël Boudjekada essaiera de nous convaincre que l’après-midi c’est gratuit (campagne) et que le soir c’est payant (pas campagne). En contradiction totale avec ce qu’il avait raconté dans la presse.
Il tentera aussi de nous expliquer que ces fameux T-shirts n’ont finalement jamais existé. Que c’est la presse qui a publié trop vite. Evidemment.

Ah tiens ! C’est fait :

facebook

Allez ! Vivement un vrai renouvellement sincère et honnête des pratiques politiques. On comptera sur d’autres pour cela.

Pour aller plus loin

Je vous invite à lire les échanges sous ce post que j’ai publié sur la page de l’événement. Mais aussi l’échange sur Twitter avec Ismaël Boudjekada.

 

 

 

Bison Peint : suite de l’enquête et révélation

Tout d’abord ceux qui ont manqué l’épisode précédent feraient bien de se rattraper. Ils le trouveront ici : Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

À vrai dire, ce premier billet a frustré pas mal de gens car au final… il ne répondait pas à la question posée. Mais avouez qu’il vous a mis l’eau à la bouche.
Il y était question de la montée en puissance dans la campagne pour les Municipales bisontines de l’étrange et anonyme blog « bisonpeint.net », clone visuel de bisonteint.net et grand pourfendeur de la droite locale (et uniquement d’elle).

Dans ce précédent billet, on vous parlait notamment d’un achat de publicités ciblées sur Google : une recherche sur « bison teint », « municipales Besançon », « Fousseret » mais aussi « Grosperrin », et « Gonon » vous affichait une chouette pub pour bisonpeint.net. Tout cela bien sûr dans le but de récupérer un peu d’audience.

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Eh bien devinez quoi ! Quelques heures après ce premier billet, les publicités avaient disparu. Tiens donc… notre Bison Peint aurait déteint (dépeint ?) en voyant son stratagème ainsi mis en lumière ?

Bon, on ne va quand même pas vous laisser sur votre faim une seconde fois. Alors abordons les choses sérieuses et parlons de la petite enquête que nous avons menée à plusieurs mains (yeux, oreilles et souris) sur le site bisonpeint.net. D’où le « on » et le « nous » employés dans ce billet.

Si tout le monde pensait que ce blog était réellement anonyme, la curiosité éveillée de quelques internautes permet aujourd’hui de faire une révélation… étonnante.

Précisons avant de commencer que tous les éléments présentés ci-dessous sont publics. Chacun peut y avoir accès librement et légalement.

Petit cours d’Internet pour les nuls

Lorsque vous voulez mettre en ligne un site web, il vous faut commencer par choisir un hébergeur et un nom de domaine. Cela vous oblige à « déposer » ce domaine (exemple : bisonpeint.net) auprès d’un registrar, prestataire spécialisé qui va se charger d’enregistrer le nom auprès d’un registry pour être reconnu sur le net.

Pour retrouver le propriétaire d’un nom de domaine, c’est un « Whois » (Who is ? en anglais, « qui est ? » en français) que l’on utilise.
C’est là qu’entre en action un outil bien connu des spécialistes du domaining et de la sécurité informatique nommé « domaintools » qui permet de disposer de précieuses informations sur la vie d’un nom de domaine.

Voici ce que nous donne actuellement la page concernant notre blogueur :

capture-whois-actuel

whois2

En décodant ces informations qui peuvent paraître incompréhensibles, on remarque que la personne qui a déposé le nom de domaine bisonpeint.net l’a fait le 26/09/2013 et a donné comme identité à son hébergeur : « Françoise Bisonpeint ».
Ne cherchez pas dans les Pages Blanches car c’est évidemment une fausse identité.

On apprend également dans ce WHOIS que « bisonpeint.net » a fait le choix d’un hébergeur et registrar français (OVH). Ce prestataire a donc servi d’intermédiaire pour cet internaute qui a dû, au passage, faire usage de sa carte bancaire. Laissant de facto une trace utilisable par l’hébergeur et la justice si nécessaire.

A priori l’enquête s’arrêtait là. Rien à se mettre sous la dent au sujet de notre Bison Peint.

Le Diable se cache dans les détails

Dans la page de Domaintools, un détail attire pourtant l’œil : « 15 records have been archived since 2013-09-29 ». Autrement dit, depuis le 29 septembre 2013 (sachant que le domaine a été enregistré le 26), le robot Domaintools a effectué 15 passages et archivé à chaque fois les informations liées au domaine.

whois-history

Et si des modifications avaient été effectuées depuis le 26/09 ? Comme par exemple l’identité de celui qui a déposé le domaine… Hein ? Allez savoir ! Dans ce cas-là Domaintools pourrait nous le dire.
Pas de chance : ses services sont payants. Mais heureusement, ce site offre une période d’essai gratuite de 7 jours. Alors profitons-en !

Le coup était presque parfait

Après avoir créé un compte sur Domaintools, nous pouvons enfin remonter le temps et consulter l’historique des modifications relatives au domaine bisonpeint.net.
Rien de particulier à première vue. Toutes les versions archivées présentent les mêmes informations : Françoise Bisonpeint et encore Françoise Bisonpeint. Sauf…

Sauf le tout premier enregistrement (archivé trois jours après le dépôt du nom de domaine) qui nous donne une autre identité :

whois

Un nom et un prénom qui seront vite modifiés, et pour cause : un bref détour par les Pages Blanches nous apprend que cette personne existe bel et bien et habite à Besançon :

adresse

Notre petite enquête aurait encore une fois pu s’arrêter là et rester sans suite car peu importe que derrière notre Bison Peint se cache Pierre Dupont ou Marie Martin… Nous n’en aurions rien dit.

Mais en l’occurrence le patronyme apparu ci-dessus est évocateur pour qui s’intéresse un minimum à la vie publique bisontine.
Selon un document administratif mis à disposition par une mairie et indexé par Google, c’est en effet à la même adresse que réside un certain Christophe D...

permis

Monsieur D… occupe les fonctions de conseiller technique au cabinet du maire de Besançon depuis 2012.
Simple coïncidence ? Voilà en tout cas un sérieux doute qui s’installe sur l’auteur réel de ce blog, sur ses motivations et sur ses liens avec la campagne en cours.

Y aurait-il donc à gauche une campagne officielle digne, propre et respectueuse ? Et une autre campagne menée dans l’ombre et en sous-main, qui en serait l’exacte opposée ?
Doit-on envisager qu’un proche conseiller du maire-candidat puisse y être impliqué ? Beaucoup de questions que certains se feront sans doute le devoir de poser.

Et qui d’autre ?

Car tout porte à croire que ce blog n’est pas le joujou d’une seule personne. On y a déjà noté une multiplicité de compétences (une plume, une graphiste, l’aspect Web…)
Rappelez-vous que lors du tout premier billet consacré à bisonpeint.net, nous avions observé que des photomontages étaient déjà présents sur le serveur plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant la publication des billets qu’ils devaient illustrer. Ceci démontre que des publications étaient préparées bien à l’avance. On est loin d’une improvisation au jour le jour.

Au passage, quid des moyens humains et financiers mobilisés pour alimenter et soutenir la promotion de ce blog (notamment l’achat de publicité sur Google) ? Une petite place pour eux dans les comptes de campagne ?

Autant de questions désormais posées, au premier rang desquelles des interrogations sur le plan de l’éthique. À l’heure où la défiance des citoyens envers leurs élus a rarement été aussi grande, pense-t-on vraiment qu’avec des procédés aussi minables, on leur donne encore envie d’y croire et de voter ?

Et ceci, faut-il encore y croire ?

A l’heure où nos concitoyens sont critiques vis à vis du monde politique, il faut que la campagne des municipales soit placée sous le signe de la transparence et du refus de la démagogie.

 Communiqué de Nicolas Bodin (Directeur de campagne de Jean-Louis Fousseret) sur le récent questionnaire de Jacques Grosperrin

Et cela ?

question

reponse1

reponse2

via Twitter

François Hollande et Harlem Désir, qui prônent la fin de l’anonymat sur le net, apprécieront à coup sûr tant de génie déployé pour assurer la réélection d’un candidat PS, en balançant des peaux de bananes sous les pieds du camp adverse.

On se souvient enfin du goût prononcé pour les actions en justice de « Jack le dépité » (c’est ainsi que que « Bisonpeint » surnomme Jacques Grosperrin), aujourd’hui candidat de la droite aux municipales et qui pourrait s’estimer à minima injurié voire diffamé par ce blog.

Les conséquences de ce qui n’était au départ qu’un coup bas dans la campagne pourrait s’avérer particulièrement désastreuses.

Au cas où le blog bisonpeint.net venait à disparaitre de Web, vous trouverez ci-dessous l’ensemble des pages de ce blog archivées (16,6 Mo)

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Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

Et si l’on reparlait un peu de ce mystérieux blog anonyme apparu dans le paysage politique bisontin à la fin du mois d’octobre dernier ? Ce blog, je vous l’avais déjà présenté dans un précédent billet.

Rappelons d’abord l’essentiel en quelques images

  • le blog en question se trouve à l’adresse bisonpeint.net (rappelez-vous qu’ici c’est bisonteint.net) ;
  • à gauche c’est bisonpeint.net et à droite bisonteint.net (avant son récent relooking) :

deuxblogs

  • comparons aussi les logos des deux blogs :

deuxlogos

Bilan : un frère jumeau. Jumeau de par l’aspect, le nom et l’URL (adresse Web) mais pas par le contenu. Car si l’on s’efforce ici de gratouiller à gauche, à droite comme au centre lorsque l’actualité politique locale le justifie, il n’en est rien chez bisonPeint.net qui nous promettait pourtant le grand nettoyage :

Foi de Bison Peint, ce blog a décidé de ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle ! Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !

Une volonté de tout repeindre contredite dès ses premiers billets ; ce nouveau blog ne repeignant que le côté droit de la classe politique bisontine. Ce fut le sujet du précédent billet en novembre dernier auquel notre Bison Peint répondit d’ailleurs par un billet façon « copain copain ». Histoire d’avoir la paix.

Un blog qui fait campagne

Depuis, notre Bison Peint n’a pas varié dans sa ligne éditoriale. Tapant à tour de rôle sur les diverses personnalités politiques bisontines de la droite et du centre : Mireille (ou Elisabeth, on s’y perd) Péquignot, Jean-François Humbert, Jean Rosselot, Jacques Grosperrin, Philippe Gonon, Jean-Philippe Allenbach, Sophie Montel, Odile Faivre-Petitjean, jusqu’à l’illustre (ou pas) inconnu désigné comme tête de liste FN aux municipales.
Remarquons que si elle est totalement partiale, la plume qui officie sur bisonpeint.net est généralement bien trempée et ses photomontages dénotent un certain savoir faire. Voici le dernier en date :

Coeur-des-hommes

Le constat est clair, bisonpeint.net est un blog qui mène campagne à gauche. Plus précisément, il s’agit d’un blog créé dans l’optique des élections municipales et dont la seule raison d’être est de dézinguer la droite bisontine et ses alliés.

Un blog qui se donne du mal et… des moyens

J’avoue avoir été intrigué par cette méthode consistant à créer le clone d’un blog existant. C’est se donner bien du mal car chacun peut ouvrir son blog avec une facilité déconcertante. De nombreuses plateformes proposent ce service gratuitement.
Et pour n’en citer que quelques-unes : wordpress.com ou pour faire genre « je blogue sur un vrai site d’actu » : 20minutes.fr ou nouvelobs.com.
En quelques clics votre blog est ouvert. Ça ne coûte rien donc pas de carte bleue et… pas de trace. On peut même y indiquer une identité bidon.
C’est mal mais c’est parfait pour un blog anonyme voulant se frotter à la campagne pour les Municipales, non ? formulaire

Ce n’est pourtant pas le choix qu’a fait notre Bison Peint qui n’a d’ailleurs pas mis que de l’énergie dans la balance pour créer son blog, mais aussi… des euros :

  • un nom de domaine et un hébergement : environ 30 euros pour 1 an ;
  • un thème premium (payant). Le même que celui que j’utilisais depuis 3 ans : 39 euros

Alors pourquoi se donner tant de mal pour cloner un blog existant ?

Si au début j’ai cru à un détournement temporaire doublé d’un sympathique clin d’œil, il est récemment devenu évident que l’objectif de ce clonage était de ressembler le plus possible à bisonteint.net afin de détourner une partie de ses lecteurs et donc de les tromper.
Ce n’est en tout cas pas une première à Besançon puisque lors des élections municipales de 2008, un mystérieux blog anonyme « besancon08 » hébergé par 20minutes – et plutôt bien écrit lui aussi – était venu tenter de faire de l’ombre à un autre blog initié par un citoyen bisontin (le Blog de la Boucle), lui aussi hébergé à l’époque par 20minutes.

Une bête opération de récupération du trafic en quelque sorte dont le point suivant devrait achever de vous convaincre.

Une campagne d’achat de mots clés sur Google

Le 15 décembre dernier, plusieurs personnes me signalent qu’en tapant « bison teint » sur Google, une publicité s’affiche en dessous des résultats :

adDingue ! Notre Bison Peint s’est offert des « adwords » !
Comprenez qu’il paie afin que Google affiche cette publicité en fonction de certains termes de recherche définis à l’avance.
Après quelques essais auxquels plusieurs internautes ont participé, il est apparu que cette publicité s’affiche lorsque l’on saisit les mots clés « bison teint » « bisonteint » ou encore « bisonteint.net ».

Voilà donc comment ce blog compte attirer une partie de ces visiteurs : en jouant sur la confusion entre les deux blogs. CQFD.
Mais ce n’est pas tout…

L’achat de nouveaux mots clés et pas n’importe lesquels

Depuis fin décembre, je remarque que de nouveaux mots clés provoquent l’affichage de la pub de bisonpeint.net sur Google : « municipales Besançon », « bisontin.net » (arf) mais aussi des noms de politiques locaux. D’abord « Fousseret » et « Alauzet » ainsi que – et voilà qui va faire grincer quelques dents – : « Grosperrin » et « Gonon » !

Allez donc trouver le blog de campagne de Jacques Grosperrin sur Google. Je vous souhaite bon courage ! Ce site de campagne est tellement mal référencé qu’on ne le trouve que très difficilement. Par contre, une recherche sur le mot « Grosperrin » vous renverra la pub pour bisonpeint.net qui se fera un plaisir de vous accueillir pour vous dire du mal du candidat de la droite et de ses alliés. Ouille !

Capture d'écran des résultats d'une recherche "Grosperrin" sur Google

Capture d’écran des résultats d’une recherche « Grosperrin » sur Google

Aux dernières nouvelles, notre Bison Peint a mis un peu plus d’euros dans l’escarcelle de Google. Désormais certaines pubs s’affichent au-dessus des résultats du moteur de recherche. Ça n’a l’air de rien, mais c’est diablement plus efficace.

bisonteint

Pour qui roule bisonpeint.net ?

Dans cette campagne pour les municipales, c’est évident, il roule pour la gauche. Mais avons-nous affaire à un militant qui fait sa petite popote dans son coin, de son propre chef et pour l’amour de l’art ?
Pourquoi pas, même si l’on soupçonne derrière la bestiole une conjugaison de compétences (une plume, un graphiste, quelqu’un qui bidouille un peu avec le Web)… Mais on peut s’y mettre à plusieurs n’est-ce pas ? D’ailleurs ce blog (ici) réunit aussi des rédacteurs divers.

Autre hypothèse qui poserait un sérieux problème au moins éthique : Bison Peint, qui semble avoir les moyens pour mener son action, serait un outil de campagne « OFF » piloté de « plus haut ».
Auquel cas, nous serions très loin de la campagne digne, positive et respectueuse promise à gauche.

Mais on ne va pas tout vous raconter en une seule fois.

À suivre… 

 

Précision : les mots clés cités ci-dessus n’entraînent pas l’affichage automatique de la pub pour bisonpeint.net dans le moteur de recherche Google.
Lorsque le budget investi quotidiennement par le client est atteint (lequel correspond à un certain nombre de clics sur le lien ou de pages vues) la pub ne s’affiche plus jusqu’au lendemain.
Cette publicité est par ailleurs ciblée et ne s’affichera pas pour tous les internautes.

Le sondage en carton

Sur son blog de campagne, Jacques Grosperrin a publié un billet supposé synthétiser les résultats du questionnaire qu’il faisait parvenir aux Bisontins il y a quelques semaines (et que vous pouvez consulter ici).

Comme on pouvait s’y attendre, c’est une synthèse à charge contre l’équipe sortante que nous livre le candidat de la droite.

 

Évidemment, ce type de questionnaire n’a aucune valeur représentative. On sait bien que ce sont majoritairement les personnes de sensibilité proche du candidat « questionneur » qui prennent le temps et se donnent la peine de répondre et de renvoyer le formulaire.

Nous savons également que les questionnaires ont ensuite été dépouillés par des militants de la sensibilité dudit candidat et que ce dernier nous livre au final les résultats qui l’arrangent, avec l’interprétation qu’il veut bien leur donner.
Bref, l’impartialité qui seule peut garantir la validité d’un tel sondage est absente du début à la fin du processus.

Le questionnaire Grosperrin est donc un chouette sondage en carton, formaté dès le début pour casser du bois sur le dos de l’équipe sortante.
Mais que dire ? Le candidat de l’opposition est dans son rôle. Il flingue, il dynamite, il disperse, il ventile.

Dans un style bisounours-tout-va-bien diamétralement opposé, on peut aussi conseiller la lecture du bulletin de campagne de Jean-Louis Fousseret.

ABRACADABRA

Par contre là où l’on commence à penser que M.Grosperrin nous prend quand même pour de sacrés gros naïfs, c’est quand on lit la remarque méthodologique qui précède les résultats de son enquête :

methode

La palme revenant à cette conclusion :

Le groupe répondant est donc représentatif de l’opinion des Bisontins.

Ben voyons. Une bonne répartition géographique pourquoi pas, même si on aimerait voir les chiffres par quartiers. Mais sinon, la représentativité des tranches d’âge et des catégories socio-professionnelles, elle est garantie aussi ?

Remarquez maintenant l’entourloupe dans la présentation des résultats : on n’écrit pas « 65% des sondés ne sont pas satisfaits de la propreté à Besançon. »
Non, non, on préfère largement :

65

Ou un peu plus loin :

90

Nous n’avons plus affaire à une enquête portant sur le ressenti de ceux qui ont bien voulu répondre aux questions de M.Grosperrin. Nous voilà face aux résultats d’un sondage mené sur… ABRACADABRA ! … un panel représentatif de la population bisontine !

Joli tour de passe-passe non ?

Bref, encore une fois et même si cela méritait un petit décryptage, tout cela est de bonne guerre dans une querelle électorale.
C’est juste que prendre ainsi les Bisontins pour des truffes peut finir par les vexer et être au final contreproductif.

Le malaise

Car il y a un vrai malaise qui s’immisce lorsque le site d’info local Macommune, consulté par beaucoup de Bisontins, publie des passages du communiqué de Jacques Grosperrin sans jamais prendre la précaution de préciser que ces extraits sont simplement copiés-collés depuis un communiqué de presse.
Le malaise arrive quand Macommune termine son billet en publiant la fameuse et risible « Remarque méthodologique » évoquée ci-dessus.

macommune
Que comprendront les lecteurs ? Probablement que c’est Macommune – le site qui les informe – qui apporte ces précisions après s’être penché de manière journalistique sur la méthodologie de ce questionnaire.
Il liront aussi que Macommune a conclu sur la bonne représentativité du groupe sur lequel a porté cette enquête. Ils en déduiront enfin que ce sondage est représentatif de l’opinion des Bisontins. Ce qu’il n’est pas.

On pleure.

L’abus de copier-coller est définitivement dangereux pour le journalisme.

 

Le tram de Besançon pris en flagrant « déni » de pavés chinois

Ce mercredi 6 novembre, nous découvrions dans l’Est Républicain un article sur les ouvriers qui posent les pavés sur le parcours du tramway de Besançon.

On y lisait notamment ce passage dans lequel Jean-Charle Cuenot, directeur du groupement en charge de la pose des pavés, explique :

extrait-est

La partie surlignée en jaune n’a pas échappé à Michel Omouri (conseiller municipal UMP) qui publie le 8/11 un billet en forme de communiqué sur son blog.
Et voilà notre élu qui s’indigne de ces emplois occupés par des « paveurs portugais méritants ». Et de poursuivre en pestant contre ces « pavés chinois low-cost » . Et d’extrapoler enfin avec ironie sur « la qualité connue des productions chinoises » .

C’est de bonne guerre. Michel Omouri est élu d’opposition et nous sommes en pleine campagne pour les Municipales. Toute polémique est bonne à prendre. Mais disons-le, venant d’un sarkozyste patenté, le coup de la vierge effarouchée par le grand vilain libéralisme, c’est assez bluffant.

Des pavés chinois ?

paves (2 sur 1)De mon côté cela fait déjà quelques mois que je collecte des informations sur ces fameux pavés. Ils m’ont attiré l’œil dès le mois de mars dernier quand ils ont été stockés de manière très photogénique sur la place de la Révolution.

Comme vous l’avez peut-être déjà remarqué, les palettes sur lesquelles nos pavés sont conditionnés portent toutes une affichette. On y trouve des informations sur leur type, leur référence, le code correspondant à leur coloris, leurs dimensions et… leur provenance.

Exemple d’une affichette photographiée place de la Révolution en mars 2013. Observez le logo en haut à droite ainsi que les lettres soulignées.

affichette

XMSXD c’est Xiamen San Xiang Da, une société chinoise poids lourd de l’export de granit chinois vers le reste du monde. Extrait de la page de présentation de leur site Web :

Les pierres proposées proviennent principalement de Fujian, Shandong, Hebei, Nanjing, Guangdong etc.
Aujourd’hui SANXIANGDA exporte aux quatre coins du monde et notamment en France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Espagne, Nouvelle-Zélande, Maroc, Algérie, Portugal, Italie, Suisse, Grèce, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Australie, Corée, Japon, Brésil, Dubai etc. La capacité d’exportation de SANXIANGDA est d’environ 3,000 containers par an.

Tiens, au passage, une information qui devrait en partie consoler Michel Omouri : Xiamen San Xiang Da est une filiale du groupe français VM Matériaux à Xiamen.

Alors ces pavés chinois, une surprise ?

Si Michel Omouri avait lu plus attentivement l’Est Républicain du 24/11/2012, il aurait déjà pu lancer cette polémique il y a presque un an. On y lisait un article de Serge Lacroix en forme de compte-rendu d’une matinée où la presse était invitée « par Jean-Louis Fousseret, en sa qualité de président de l’agglomération, à venir découvrir les quelques 14,5 kilomètres de tracé du chantier du tramway » .

À la fin de ce billet, nous apprenions :

Le tronçon Est, quant à lui, prend plus de temps, sauf place de la Révolution où les travaux de dallage seront les seuls à utiliser des pavés de Chine, pour être raccord. Ailleurs, les pavés viennent d’Espagne ou du Portugal.

Donc rien de nouveau sous le soleil. Les pavés chinois de la place de la Révolution étaient annoncés il y a un an déjà.

Les explications officielles

Le jour suivant le communiqué de Michel Omouri, un nouvel article paraît dans l’Est Républicain. Il revient sur cette polémique et donne la parole à Pascal Gudefin – chef du projet Tram – qui s’efforce de désamorcer en expliquant :

« Nous sommes dans un système économique li­béral (…) où s’exerce la libre concurrence. Pour tout projet d’aménagement, des appels d’offres sont lancés. Et ne pas choisir des fournisseurs au prétexte qu’ils sont chinois reviendrait à faire du favoritisme, ce qui est répréhensible. »

Puis d’ajouter concernant le coût et la qualité  des pavés :

« Par rapport à de la pierre française, leur coût est inférieur de 20 %. »

« Il va de soi que des garanties ont été demandées, et que ces pavés ont subi de nombreux contrôles. Leur qualité est irréprochable, tant pour leur résistance au gel que pour leur capacité à accepter le poids de véhicules lourds porteurs. »

Déminage

L’article de l’Est Républicain se poursuit et Pascal Gudefin achève de déminer la polémique :

[Pascal Gudefin] précise également que tous les pavés, loin de là, ne pro­viennent pas d’Asie. « Les chinois sont ceux qui sont de plus petite taille », explique­-t-­il. Ils sont posés sur une partie du quai Veil Picard, et sur la place de la Révolution.

Mais voilà, à l’évocation de pavés chinois sur le quai Veil Picard, l’auteur de l’article s’est soudainement rappelé de son billet de novembre 2012. Ce billet précédemment évoqué et dans lequel il relatait cette fameuse matinée « découverte du tram ». Et plus précisément lorsqu’il avait écrit que place de la Révolution « les travaux de dallage seront les seuls à utiliser des pavés de Chine, pour être raccord . »
Est-ce à dire que l’on promettait des choses en l’air il y a un an avant l’attribution des marchés ? Tiens tiens…. Ni une ni deux, notre reporter décide alors d’aller vérifier par lui-même sur le parcours du tram si on lui a bien dit toute la vérité …

Non, non, non… J’ai un peu extrapolé là, c’est vrai. En fait, ce dernier paragraphe n’est que science fiction. Personne à l’Est Républicain n’a fait ça. On s’est contenté de diffuser la version officielle telle que le chef du projet de Tram l’a fournie prête à imprimer. Et tout cela sans relever que cette version avait évolué depuis l’an dernier. Voilà qui aurait pourtant pu mettre la puce à l’oreille.

Et pourtant…

Et pourtant des pavés chinois, on n’en trouve pas seulement place de la Révolution à Besançon. La ville de Besançon m’avait d’ailleurs répondu sur ce point via son compte Twitter le 22 août dernier :

twitter-aout

twitter

Dès août l’information avait donc été donnée officiellement : les pavés viennent tous de Chine et on ne les trouve pas seulement place de la Révolution et quai Veil Picard… comme on continue pourtant trois mois plus tard à le dicter à la presse quotidienne.

Et si on vérifiait ?

Samedi 9 novembre, jour de la parution de ce dernier article de l’Est Républicain, je suis monté sur mon vélo électrique (pièces chinoises, assemblage bisontin) équipé de mon smartphone (assemblé en Chine) afin de prendre quelques photos ; avec comme objectif de vérifier cette version officielle lue dans mon journal du matin :

capture

Sur le tronçon Chamars, Grette, Planoise, Hauts du Chazal, je ne trouverai rien : les pavés sont déjà posés et tout est « clean ». Direction donc la partie Est du parcours du tram. Les parties pavées se trouvent principalement aux endroits piétonniers, sur les axes proches de la boucle et sur les places.
C’est parti :

  • Avenue Cusenier où les travaux de pavage battent leur plein :

Cusenier
Nous sommes à 400 m de la place de la Révolution et malgré la « version officielle », les palettes regorgent de pavés chinois estampillés XMSXD.
Et oh ! Suprise ! Ce ne sont pas seulement de « petits pavés » mais aussi de belles dalles de plus de 60 cm de long. Ne devaient-elles pas provenir d’Espagne ou du Portugal ?

photo-4

Certaines sont même désignées « bordure » :

photo-2B

 

  • Un passage place Flore où le pavage va bon train.
    Là aussi, on trouve des pavés XMSXD :

 Mais aussi du Anjou Granit Import… made in China :

Et des dalles plus grandes dont celles-ci de 60 x 60 cm :

  • Allons maintenant du côté des Vaites. Là le tracé du tramway est moins avancé. Sur un terrain vague, le long du chemin du Vernois, sont stockés les pavés, dalles et bordures de granit qui vont être employés sur la fin du tracé Est.

Et là aussi, surprise. Un peu partout :

photo-10

On y trouve même de « petits pavés » d’un mètre de long. Ce sont des dalles en relief pour les non-voyants :

photo-11

  • Retour sur le quai Veil Picard dont seuls les « petits pavés » sont supposés venir de Chine…  C’est loupé :

 

En vérité, les petits pavés de droite ET une bonne partie des dalles (pour ne pas dire toutes) que l’on voit à gauche sur la photo viennent de Chine. Les affichettes présentes sur les nombreuses palettes en attestent.

 

Quand à la place Jouffroy d’Abbans en cours de travaux, elle aussi sera recouverte de pavés chinois :

La référence de granit G682 n’est en effet produite qu’en Chine :

photo-27

 

Un petit tour de vélo aurait donc suffi à barrer les mentions inutiles mensongères avant publication. Encore faut-il avoir un vélo.

mentions-inutiles

 Au fait, acheter des pavés chinois, c’est mal ?

Ne nous voilons pas la face. Il a bon dos Michel Omouri de tomber des nues en découvrant que Besançon s’apprête à faire rouler son tramway de marque espagnole sur des pavés chinois. Le granit chinois inonde littéralement le BTP mondial depuis le début des années 2000. Et M.Omouri sait très bien que ce n’est pas l’apanage des villes de gauche que de l’utiliser. Nombre de villes UMP en sont également pavées.

« Les Chinois ont débarqué il y a cinq ans et se sont adjugé depuis la majorité des gros marchés, comme les réseaux de tramways », confirme Philippe Robert, PDG de La Générale de granit, l’une des premières graniteries de France, basée à Louvigné-du-Désert, en Ille-et-Vilaine.
En 1997, la France avait importé 186 tonnes de pavés ou bordures chinois. En 2002, les importations ont atteint 29 398 tonnes et, au premier trimestre 2003, la Chine est devenue officiellement le premier exportateur mondial de granit. Un matériau proposé en moyenne de 30 à 40% moins cher que la production française.
l’Express – Le granit chinois écrase tout (23/10/2003)

Un granit moins cher pour diverses raisons : un coût de la main d’œuvre moins élevé, des conditions de travail moins exigeantes et dont au final on ne sait pas grand chose…  Des contraintes environnementales, fiscales et sociales bien plus souples que celles que nous connaissons en Europe… Autant de raisons qui font que les granitiers français de Bretagne ou des Vosges par exemple ne peuvent plus s’aligner et disparaissent petit à petit. Même le tramway de Brest utilise deux tiers de pavés chinois sur son tracé, c’est dire.

Mais que faire ? Les appels d’offres suivent des règles bien précises et même si l’on pouvait passer outre en y intégrant des exigences de coloris ou de types de granit produit uniquement en Bretagne par exemple, que dirait cette fois les élus d’opposition : que c’est trop cher ? Aurions-nous d’ailleurs les moyens de nous offrir un revêtement en granit à ce prix-là ? Pas sûr.

À la vérité, c’est le système global qui se mord la queue. Les règles de notre système libéral mondialisé nous poussent à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Nous aurons nos pavés moins chers grâce au granit de Chine ? Soit. Nous sommes satisfaits. Les carrières de granit des Bretagne sont loin d’ici et ça n’entraînera pas de chômage chez nous.
Par contre, les Bretons… dites, ce serait sympa d’acheter Peugeot quand vous changerez de voiture, hein ? Ça crée des emplois chez nous vous comprenez ?

Oui je sais, c’est un peu simpliste mais il y a un fond de vrai, non ?

Et quid de la qualité ?

Là dessus on est en droit de dire… « qui vivra verra » car d’autres villes ont connu des précédents fâcheux. Notamment à Toulouse et Belfort, où il y a quelques années, la place Corbis fut entièrement pavées d’un granit chinois qui ne résista par aux frimas de l’hiver comtois. Alors certes le chef du projet Tram nous promet « une qualité irréprochable » mais comment le croire après ce flagrant « déni » de pavés chinois ?

Pourquoi toutes ces cachoteries ?

Visiblement cette polémique dérange. Elle est lancée par un élu d’opposition à quelques mois des élections municipales. Alors on préfère atténuer les choses en prenant des libertés avec la vérité, au risque finalement d’amplifier ladite polémique : juste des petits pavés, de tout petits pavés et seulement place de la Révolution et un peu sur le quai Veil Picard. Ben voyons…

Peut-être souhaite-t-on également ménager la sensibilité des nombreux aficionados locaux (élus pour certains) d’Arnaud Montebourg et de son combat (au moins médiatique) pour le redressement productif… Des pavés chinois ? Et des gros ? Nombreux en plus ? Vous n’y pensez pas ?

Quant à l’Est Républicain on ne peut pas lui en vouloir d’avaler les couleuvres d’un si fidèle annonceur. Et puis creuser dans le granit, fût-il chinois, c’est bien trop fatigant.

 

Toutes les photos prises lors de ma petite balade à vélo
sont géolocalisées sur cette carte.

« On replantera des arbres de 6 mètres de haut »

Depuis hier, on replante des arbres sur le quai Veil Picard. Des tilleuls euchlora comme sur le quai de Strasbourg. Ces nouveaux spécimens ont été cultivés au Pays-Bas.
L’aspect des bestiaux est pour le moins surprenant : taillés « en rideau » pour ne pas gêner Monsieur Tram et ses câbles aériens, on les croirait en deux dimensions. À l’heure de la 3D omniprésente, c’est ballot.

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antennes

On attend impatiemment le printemps prochain, les brindilles naissantes et les nouvelles feuilles qui donneront un peu de tenue à tout. Pour l’instant on se croirait presque revenu au bon vieux temps du télégraphe :

telegraphe

Mais au-delà de l’aspect de ce qu’il va bien falloir s’habituer à nommer « des arbres », c’est la hauteur de ses nouveaux tilleuls qui a le goût amer d’une promesse non tenue :

Les six mètres promis ont visiblement été victimes d’une cruelle récession économique botanique. Ces premiers tilleuls replantés entre Canot et l’encorbellement mesurent à tout casser 4 mètres et en étant large.

mesures

Il faut dire que depuis quelques temps, on nous avait préparés à cette révision à la baisse. Tout d’abord dans une interview du responsable du projet tramway que l’Est Républicain publiait le 8 octobre dernier :

« Nous allons planter des tilleuls d’une taille respecta­ble », explique Pascal Gude­fin, le patron du projet. Hauts de 4 à 5m, les arbres ont déjà une dizaine d’an­nées. Cultivés aux Pays­Bas, ils ont été régulièrement dé­placés, pour les habituer à leur transplantation défini­tive. »

Et puis dans le BVV de ce mois de novembre :

BVV

Mouais, le 4 à 5 mètres c’était pour faire généreux. On est dans la fourchette basse. Peut-être même en-dessous.

Mais voilà : une taille « respectable » pour Pascal Gudefin. Une taille « conséquente » pour le BVV. Et comme dans les Jardins du Luxemboug À PARIS sacrebleu ! Si avec ça on ne vous convainc pas qu’ils sont vachement grands ces arbres !
Heureusement ils grandiront. En tout cas, on l’espère.

C’est le moment de relire cet ancien billet qui a désormais un peu plus de trois ans : Arbres, arbustes, bonsaïs… que verrons-nous verdir sur le Quai Veil Picard ? 

Terminons sur une note positive parce que zut quoi ! De nouveaux arbres ont été replantés place de la Révolution et ils dépassent largement les 6 mètres de haut :

revolution-arbres

 

L’abus de banque d’images nuit à la crédibilité : l’exemple des Montagnes du Jura

Elle est magnifique cette photo sur la page Facebook des « Montagnes du Jura« . Elle donne vraiment envie de faire des raquettes entre les sapins enneigés du massif jurassien. Vivement qu’il floconne !

montagnes-du-jura

Mais c’est quoi au fait les « Montagnes du Jura » ?

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Les frères Lumière : ces Bisontins dont Besançon s’enorgueillit si peu

Source : Wikipedia. Crédit : Arnaud 25

Source : Wikipedia. Crédit : Arnaud 25

À Besançon, la maison natale des frères Lumière se trouve à quelques mètres de celle de Victor Hugo.
De la naissance de l’illustre écrivain pourtant resté seulement quelques semaines, la ville s’enorgueillit sans complexe. On vient d’ailleurs d’inaugurer la Maison de Victor Hugo.
Mais seule une plaque murale signale la maison natale des frères Lumière. La naissance en nos murs des inventeurs du cinématographe aurait pu être valorisée depuis bien longtemps mais rien n’a jamais été fait à Besançon.
Ou si peu : un collège qui porte leur nom, une rue discrète dans le quartier Montjoux et une sculpture de Pascal Coupot qui rend hommage à leur Arroseur arrosé dans la cour de la médiathèque Pierre Bayle. Continuer la lecture