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Et le César du meilleur court métrage est attribué à…

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“Avant que de tout perdre” ! Yeah, une nouvelle victoire franc comtoise aux Césars ! En effet, le court métrage de Xavier Legrand a été tourné en Franche-Comté (à Montbéliard précisément). De quoi fanfaronner un peu, comme ici !

Dans la satisfaction générale, il risque quand même d’y avoir un rire jaune : celui de la Région de Franche Comté.
Retour en arrière, décembre 2012, la Région décide de supprimer les aides à la création cinématographique pour un motif essentiellement économique. Effectivement les collectivités doivent faire des économies,  on trouve l’argent où l’on peut.

Mais manque de chance, quelques semaines après, “Louise Wimmer” de Cyril  Mennegun remporte le césar du meilleur premier film et bien d’autres récompenses. Le film  se déroule à Belfort d’où est originaire le réalisateur et il n’aurait jamais vu le jour sans les aides régionales.
D’ailleurs le réalisateur en parle ouvertement lors des interviews post-césar. Celle-ci par exemple accordée au site Factuel en février 2013, extrait :

Est-ce que vous auriez fait la même carrière si la Région n’avait pas aidé vos films ?
Pour mon premier court-métrage et les documentaires, le soutien de la Région était vital. Pour « Louise Wimmer » tourné en partie à Belfort aussi, mais là on était déjà dans une autre économie.
C’est triste de supprimer ces aides pour l’énergie de la jeune création qui aura du mal à émerger, les techniciens et tous les dommages collatéraux…
C’est une très mauvaise nouvelle. Je suis d’ailleurs très surpris car le site de la Région mentionne mon César et le Prix Delluc. Elle s’enorgueillit de ce qui arrive sans pudeur tout en supprimant cette politique !
Il y a pourtant aujourd’hui chez les jeunes auteurs une belle vigueur. C’est maintenant qu’il fallait augmenter les aides et c’était sans doute possible. Certains choix méritaient d’être discutés, et c’est là-dessus qu’il aurait fallu travailler…

La Région va perdre beaucoup parce que les talents s’en vont (toute la petite industrie audiovisuelle qui va des petits producteurs aux prestataires de services).>
La Région pourra faire plus de voies de chemin de fer. Elle aide les sportifs : évidemment, le retour en terme d’images est plus rapide quand il s’agit d’un cycliste. Il faut dix ans pour émerger dans le cinéma. Aider, cela veut dire accompagner… Sans cela, cette politique n’a pas de sens.”

Bon sur le coup, la Région fait le dos rond, un moment de honte est vite passé et puis comme il n’y a plus de financement c’est le type de situation qui ne se reproduira pas de sitôt.

Raté ! Cette année c’est même encore plus fort car non content d’obtenir le César 2014 du meilleur court-métrage, le film de Xavier Legrand a aussi été sélectionné pour les Oscars après voir remporté le grand prix du festival de Clermont Ferrand (festival référence pour les court-métrages).
Et encore une fois, ce film a vu le jour en partie grâce… aux aides de la Région Franche-Comté

Extrait d’une interview que Xavier Legrand a accordé au site « film de culte » le 31/08/2013 :

FDC: Comment as-tu connu ton producteur et comment avez-vous financé le film ?
XL : J’ai rencontré Alexandre Gavras par le théâtre. J’étais assistant à la mise en scène sur un spectacle dont il a réalisé l’adaptation en film. Quelques temps après ce tournage, alors que je jouais au théâtre, j’étais arrivé à une version de mon scénario que je jugeais satisfaisante. J’étais donc prêt à être lu et à partager cette histoire afin d’avoir des avis et des critiques. Alexandre a fait partie de ce premier groupe de lecteurs. Le projet l’a séduit immédiatement. Il m’a proposé de le produire. Il m’a donné toute sa confiance et m’a encouragé à faire mes premiers pas derrière la caméra. L’aventure a commencé : nous avons constitué un dossier de financement et nous avons obtenu des aides de la Région Franche-Comté, du CNC de Canal+ ainsi que de l’Association Beaumarchais-SACD.
(…)
FDC: De quel budget disposais-tu ? Et combien de jours de tournage ?
XL: Le tournage a duré neuf jours et s’est déroulé intégralement à Montbéliard en région Franche-Comté, puisque le film a eu des aides financières de cette région. J’ai eu la chance d’avoir le budget nécessaire pour faire le film, et surtout pour payer et défrayer tous les membres des équipes techniques et artistiques, tous au tarif court métrage. Mais j’ai dû interroger à nouveau certaines choses pour entrer dans le budget qui m’était imparti. J’ai finalement trouvé des solutions plus créatives qui correspondent encore mieux au film que celles que j’avais pu envisager au départ.

 

Au-delà même de ces aides directes, tourner un film en Franche Comté c’est aussi permettre aux techniciens locaux, aux acteurs de la branche de travailler et de rester sur place, créant ainsi le terreau nécessaire pour que d’autres productions puissent se faire…

Et puis on ne peut pas nier que voir des lieux connus sur grand écran, ça fait toujours plaisir !

Décidément le cinéma et la Franche-Comté, c’est “je t’aime moi non plus”. Car rappelons-le : le cinéma est né en Franche Comté, enfin… les frères Lumière y sont nés, mais une attitude un peu trop « collabo » pendant la Seconde Guerre mondiale en a fait des persona non grata dans la région (alors qu’à Lyon, on ne s’est pas du tout gêné pour les mettre à l’honneur).

À l’heure où l’on communique à tout va pour attirer le chaland dans nos contrées, on peut prendre un double pari sur un avenir pas si lointain :
– dans quelques années les oeuvres de ces cinéastes qui ont fait rayonner la Franche-Comté seront encore là, bien visibles dans le monde entier ;
– dans quelques années, chacun aura oublié cette « marque territoriale” qu’est “l’Originale Franche-Comté” lancée à grand frais et supposée être LA solution au déficit d’image de notre région.
Cette « marque territoriale » aura été remplacée par une autre encore plus chère, et l’on justifiera sa création par l’inefficacité de la précédente.

Les films eux, se tourneront ailleurs.

 

“On ne va pas à la campagne pour créer des startup”

Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule.

Le 25 mai, les téléspectateurs de la chaîne régionale de service public – France 3 Franche-Comté – ont pu assister à une émission en direct consacrée au Haut Débit (revoir ici).

Le Haut débit, c’est LE service indispensable pour qui veut téléphoner, communiquer, bloguer, s’informer, acheter, et bien d’autres choses qui font notre quotidien. Mais tous les citoyens ne sont pas égaux devant l’accès à ce service, devenu service universel en Finlande.

En effet, l’ADSL repose sur les lignes téléphoniques “cuivre” et le refrain est bien connu : plus l’on est éloigné d’un NRA, plus le signal est faible (1 mégabits par seconde maximum en download, on parle alors de zone grise) jusqu’à ne plus être reçu, on parle alors de zone blanche.

Pour palier à cette limitation, dans les agglomérations comme celle de Besançon, on commence déjà à déployer le FTTH (la fibre optique jusqu’à l’abonné) qui ne souffre plus de limitations puisque la capacité de transmission sur une fibre optique est virtuellement illimitée, la distance entre l’abonné et le nœud de raccordement pouvant être quant à elle de plusieurs dizaines de kilomètres. Notons que malgré les belles promesses faites par certains opérateurs à nos chers élus en présence des médias, les raccordements des immeubles (et donc d’abonnés) sont à la traîne à Besançon.

Élargissons un peu notre vision en nous intéressant à ce qu’il se passe réellement en Franche-Comté…

Etat des lieux

Faute d’infrastructures performantes, d’une population clairsemée avec de nombreuses petites communes et du manque d’intérêt des opérateurs privés pour les zones peu ou pas rentables, notre belle Franche-Comté comporte de très nombreuses zones grises et blanches. Ces zones sont clairement visibles dans la SCORAN, un état des lieux des infrastructures numériques publié en 2011 par le Conseil Régional.

L’enjeu est de taille puisque selon ce très officiel document, “à partir de 2030, l’augmentation de la population de Franche-Comté dépendra fortement de l’attractivité régionale alors qu’elle aura longtemps été portée par la croissance naturelle. L’aménagement numérique du territoire joue un rôle important dans l’attractivité d’un territoire, notamment par la disponibilité d’accès Internet très haut débit.”

Le message est limpide : c’est le moment d’intervenir avant de constater les dégâts économiques et démographiques si notre Région venait à ne pas rattraper le retard qu’elle a accumulé en la matière ces dix dernières années. Une première alerte avait été lancée par le Conseil économique et social dès 2001, puis une nouvelle six ans plus tard, en 2007, dans un autre rapport.

Aujourd’hui, les problèmes auxquels sont confrontés les élus ne sont pas simplement technologiques : ils sont en premier lieu économiques puisque lorsque les opérateurs privés n’investissent pas pour créer l’infrastructure de nouvelle génération, ce sont l’Etat et les collectivités qui devront le faire. Bien entendu, l’investissement public n’est pas à fonds perdus puisque le réseau d’initiative publique (RIP) sera ensuite loué dans les mêmes conditions techniques et économiques aux différents opérateurs privés qui en feront la demande pour fournir leurs propres services.

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La fibre pour tous, c’est possible ?

La question qui se pose désormais est de savoir si la fibre optique pourra réellement arriver dans les tous les foyers comtois à courte ou moyenne échéance.

Le coût global d’investissement pour couvrir 100 % des usagers franc-comtois en FTTH est de 765 millions d’euros, un chiffre insurmontable en pleine crise économique que la SCORAN pondère toutefois en proposant des scénarios techniquement et financièrement plus réalistes puisque certaines parties du territoire ne seront jamais rentables (fermes isolées et hameaux) et nécessiteront inévitablement l’usage d’une technologie d’accès alternative.

On relève à ce sujet que le sénateur Yves Krattinger, également Président du Conseil Général de Haute-Saône, a souligné lors de son intervention sur France 3 Franche-Comté que l’usage du Satellite devait rester une rustine et ne pas être proposé massivement dans les zones rurales en raison des limitations/contraintes technologiques qui s’imposent aux utilisateurs. Mais il ne s’est pas montré pour autant très rassurant pour ce qui concerne son département : « Le FTTH jusqu’au bout, c’est un voyage sur la lune qu’on peut pas se payer ».

Le Conseil Général du Doubs a quant à lui opté pour la création d’un syndicat mixte qui va être chargé de déployer le RIP qui aura pour objectif d’apporter progressivement le FTTH/FTTO (variante pour les pros) aux foyers et entreprises des communautés de communes adhérentes à la structure. Espérons que celles qui ne sont pas adhérentes ne tarderons pas à l’être.

Après un premier échec pour apporter le haut débit à tous les jurassiens, le Conseil Général du Jura continue d’être volontariste et a affiché ses intentions de déploiement avec le soutien de son syndicat d’électrification (SIDEC) à qui il reste à apprendre le métier d’opérateur d’infrastructures télécoms pour éviter que ne se reproduise un couac intervenu récemment.

Et du côté du nord Franche-Comté, même constat d’échec pour la première initiative initiée par le Syndicat Mixte de l’Aire Urbaine (SMAU) il y a quelques années, ce qui modère sans doute les ardeurs des élus locaux. Des plans sont toutefois dans les cartons.

Vous l’aurez sans doute compris en lisant les quelques lignes précédentes, en Franche-Comté, le Conseil Régional a préféré passer la patate chaude et ne distiller que quelques subventions : ce sont donc les départements (conseils généraux) ou agglomérations – qui ont chacun eu l’obligation de publier leur SDAN (Schéma d’Aménagement Numérique) – qui ont pris la compétence aménagement numérique à contrario d’autres Régions comme le Limousin qui ont raisonnablement préféré fédérer leur territoire autour d’un unique mais grand projet d’avenir. Chacun a les élus visionnaires ambitieux qu’il mérite dirons-nous…

En résumé, faute d’un chef d’orchestre régional en l’état actuel, la fibre partout et pour tous les comtois à court ou moyen terme restera une utopie.

Le rôle de l’opérateur « historique »

C’est l’argent public qui a financé l’incontournable boucle locale cuivre actuellement propriété de l’opérateur privé Orange (ex-France Télécom, détenu encore à 27% par l’Etat). Ce dernier touche une rente d’environ 400 millions d’euros par an liée à la location de cette paire de fils aux opérateurs tiers et in fine, aux abonnés, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’aller proposer aux élus crédules une solution dite de “montée vers le très haut débit”. En pratique, cela vise à ajouter un équipement sur le réseau Orange qui s’avère au passage pour l’opérateur une bonne occasion de doper maintenir sous perfusion son vieux réseau cuivre quelques années décennies pour continuer de percevoir la rente qui va avec, et probablement renforcer son monopole local au détriment de la concurrence provoquant l’ire de certains représentants de collectivités et associations de consommateurs.

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“On ne va pas à la campagne pour créer des startup”

Passons désormais à un volet trop souvent oublié : une fois que l’on a mis en place les (gros) tuyaux et que le territoire dispose d’un service d’accès (très) haut débit, il faut utiliser comme il se doit cette profusion de débit.

“On ne va pas à la campagne pour créer des startup lancera le journaliste de France 3 Franche-Comté durant son émission du 25 mai. Quel propos tragique ! Cela sous-entend en effet que l’on ne peut envisager vivre à la campagne que lorsque l’on rentre dans l’une des catégories définies par les clichés communs : personne à revenus modestes et/ou âgée, agriculteur ou individu désirant vivre d’amour et d’eau fraîche. Des propos d’autant plus surprenants que les reporters de France 3 Régions réalisent régulièrement des reportages sur ces zones délaissées par les services publics et dans lesquelles il n’y a presque plus de commerces/entreprises… et par extension, d’emplois et donc d’avenir. Est-ce une raison pour laisser mourir ces territoires ?

C’est bel et bien à la campagne – loin de tout (vidéoclubs, bibliothèques, galeries commerciales, musées…) – qu’il y a le plus besoin de services et donc, c’est dans ces territoires péri-urbains ou ruraux que le (très) haut débit fixe (via le FTTH ou VDSL2) comme mobile (la fameuse « 4G ») a un rôle majeur à jouer pour permettre aux gens de consommer mais aussi de travailler pour une entreprise lointaine (via le télétravail) ou même créer leur propre entreprise.

Car l’aménagement numérique est aussi un enjeu majeur de développement économique. Des entreprises « Internet » nées dans les territoires ruraux, il en existe un nombre considérable même si dans l’imaginaire de certains, il serait toujours mieux de dire que l’on est implanté en plein cœur de Paris.

On pourrait notamment citer le numéro un français des articles de pêche, “Pecheur.com“, créé et toujours établi dans l’Allier. Même topo pour le célèbre portail “jeuxvideo.com” créé par un jeune entrepreneur au milieu des années 90 dans le Cantal, sans doute l’un des départements les plus enclavés de France avec la Lozère, la Creuse et notre Haute Saône de laquelle peu de pépites du web ont été extraites à ce jour.

Il ne faut pas regarder le train passer mais faire en sorte de le prendre dès maintenant : le numérique pèsera demain un poids considérable dans notre économie. Internet a créé plus de 700 000 emplois, soit 25% des emplois créés en France depuis 1995 selon un rapport du cabinet McKinsey. A titre d’exemple, dans la région Nantaise, le numérique représente déjà 45 000 emplois selon Frenchweb.

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A travers les services de développement économique (ARD FC, ADED, Destination 70, etc) qui sont un peu plus nombreux que les entreprises qu’ils arrivent à séduire chaque année, la Franche-Comté devrait rapidement s’emparer de ce vivier d’emplois totalement délaissé au profit du soutien aux industries déclinantes.

Ne devrions-nous pas tendre les bras aux startup qui ne sont qu’un numéro RCS de plus à Paris pour leur proposer de venir s’installer et se développer avec leurs équipes dans nos sublimes territoires verts, au cœur de l’Europe, bien desservis par les autoroutes, LGV à portée européenne et, peut être un jour, réseaux Très Haut Débit ? Le loyer d’un bureau ou entrepôt à Paris et sa proche banlieue comparé à Besançon, Vesoul ou encore Dole laisse songeur. Force est de constater qu’en la matière, nous avons une très grande longueur d’avance : pourquoi ne pas en profiter ?

Preuve ultime de l’inertie régionale en la matière s’il y en avait besoin, selon un rapport du SGAR de Franche-Comté (à télécharger ici), ”la filière TIC [franc-comtoise, ndlr], dont le poids en terme d’emploi est inférieur à la moyenne française, est constituée essentiellement d’entreprises de faible effectif”. Inquiétant.

Peut-être qu’un jour, au lieu de soutenir les pseudos-syndicats, notre Région – et donc nos chers élus – soutiendront enfin avec une vision réaliste et cohérente le développement de cette économie en investissant durablement dans les infrastructures, usages et services… Loin des clichés que l’on continue pourtant d’ancrer dans l’inconscient collectif avec des pensées jacobines d’un autre âge : “créer une société Internet à la campagne, malheureux, vous n’y pensez pas… ça ne marchera jamais”.

Vous serez sans doute ravi de savoir que le navigateur dans lequel vous avez peut-être chargé cette page a été créé dans une ferme danoise. Oui, et alors ? C’est aujourd’hui l’un des trois navigateurs internet les plus utilisés du monde par lequel transite indirectement des milliards de pages vues et contenus dont l’impact sur l’économie locale, nationale et mondiale est parfaitement visible et mesurable.

Nul doute qu’il y a encore tant de choses aussi importantes à inventer depuis nos fermes comtoises…

Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule. 

Quand la Ville de Besançon remet les pendules à l’heure sur Fun Radio

C’est l’histoire d’un coup de com’ qui aurait pu passer inaperçu. C’était compter sans la vigilance de certains fonctionnaires du service communication de la Ville de Besançon et leur détermination à ne pas laisser dire n’importe quoi sur l’image de leur cité.

Pour celles et ceux qui n’ont rien suivi, le 8 mai dernier, un jeune homme originaire des Vosges contacte « la libre antenne » de Fun Radio (21h-minuit). Celui-ci évoque en direct les difficultés que lui pose son accent à couper au couteau lorsqu’il s’agit de séduire les filles…

Quelques minutes plus tard, au fil de la discussion, certains des animateurs croient reconnaître l’accent franc-comtois. La suite fut une raillerie en règle de l’Originale mais totalement inconnue et ignorée Région de Franche-Comté, ainsi que de sa capitale régionale : Besançon.

Manque de chance (ou heureux hasard), le twittos @blogbesancon était en train d’écouter cette émission et n’a rien raté de cet extrait qu’il a immédiatement twitté, provoquant évidemment l’émoi de la communauté des twittos bisontins.

Ensuite tout s’est enchaîné. Bien décidé à ne plus laisser des « Parisiens » dénigrer la Ville sans réagir, Benjamin Teitgen, directeur adjoint du service communication de la Ville, s’empare de l’affaire et décide de répliquer de façon totalement décalée.
Le plus sérieusement du monde, Benjamin Teitgen et son équipe adressent alors un colis de goodies bisontins (parmi lesquels une bouteille de Bisontine !) et un courrier aux animateurs de l’émission. Ces derniers accusent réception de cet envoi… en direct dans leur émission du mercredi 22 mai.

Le résultat a de quoi faire pâlir tous les services com’ de collectivités : près de 10 minutes « gratuites » d’antenne en début de soirée, des centaines de milliers d’auditeurs dans toute la France qui ont entendu à plusieurs reprises le nom d’une ville qu’ils ignoraient pour beaucoup et de laquelle certains garderont désormais un a priori positif… Sur la page Facebook de l’émission, près de 500 likes.

La mairie de Besançon nous a envoyé une lettre... - KAREL LIBRE ANTENNE OFFICIEL

Voici l’extrait intégral incluant la lecture de la lettre envoyée par la Ville :

Voila un coup de com’ indubitablement réussi dont l’auteur et les Bisontins peuvent être satisfaits.

Non seulement la Ville a été proactive pour défendre son image mais elle s’est offert une tribune à moindre frais sur une grande radio nationale très écoutée par les jeunes adultes. Quand on sait que Besançon est une ville estudiantine mais hélas encore un peu trop endormie, chercher à corriger cette image de cité inconnue nichée au milieu de la campagne est une démarche salutaire.

À la différence du Conseil Régional et de sa très onéreuse inutile campagne « Originale Franche-Comté » dont l’impact est hélas nul (La Région est-elle plus connue après cette campagne traditionnelle et qui n’a rien d’originale d’ailleurs ? Non répondent les sondages), la Ville de Besançon a affirmé et démontré que l’on pouvait communiquer  massivement et subtilement auprès d’une cible spécifique sans débourser des millions d’euros.

Tout cela n’aurait pu avoir lieu sans l’humour des uns (Fun Radio, dont les animateurs ont joué le jeu) et l’auto-dérision des autres (le service com’ de la Ville) qui a su agir au bon moment et en optant pour le bon ton. D’autant qu’en cette période économico-météorologiquement déprimante, l’humour est un rempart pertinent.

Bref, ce coup était vraiment parfait et ce n’est peut-être pas terminé puisque la Ville a invité Fun Radio à venir réaliser une émission en direct de Besançon. Une proposition que l’équipe de la « libre antenne » a retenue.
De quoi rendre jaloux les Montbéliardais et leurs élus qui n’avaient pas su faire preuve d’autant d’humour lorsque Jamel Debbouze s’était moqué de leur ville lors d’un récent spectacle retransmis à la télévision.

À suivre donc…

Billet rédigé avec l’aide de Caribou Dagno, rédacteur invité (qui ne bosse pas à la Ville et n’a été payé par personne pour donner son opinion). Merci à lui.

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Quand la Région Franche-Comté invente le sondage d’autosatisfaction

Sur le site du Conseil régional de Franche-Comté, il y a un sondage mythique. Un parfait exemple de questionnaire orienté.

C’est mignon non ces questions de bisounours ? On appelle ça un « questionnaire fermé ». On prétend vous demander votre avis mais en définitive, les réponses sont préétablies et également très « guidées ».

Les cinq envies/attentes qui sont proposées à votre choix sont toutes très consensuelles, formulées précisément afin que rien ne dépasse dans le rang des sondés. Quoi que vous répondiez, cela reviendra à dire : « Avec le TGV ça va être trop d’la balle ! ». Pas même la possibilité de voter « blanc ».

La question posée est elle-même un petit chef d’œuvre puisqu’on ne vous demande pas :

« D’après vous, que doit prioritairement apporter le TGV Rhin-Rhône à la Franche-Comté ? »

Non. On vous questionne sur ce qui va se passer :

« D’après vous, que va-t-il apporter prioritairement à la Franche-Comté ? »

En fait ce sondage vous propose de faire un pari sur l’avenir. C’est un peu le PMU, un peu Elisabeth Tessier, un peu l’oracle de Delphes.

En définitive, on ne voit vraiment pas en quoi ces réponses pourront apporter un quelconque indicateur aux services du Conseil régional afin de cerner vos attentes et vos envies. Chacune correspond déjà à l’un des objectifs de l’action régionale et évidemment que – dans l’idéal – l’arrivée de la nouvelle ligne LGV est supposée contribuer à tous ces objectifs. C’est en tout cas ce que l’on nous a promis. Alors pourquoi faire un choix ? A quoi bon être sondé ?

Alors pour quoi faire ?

Pour commencer, ce sondage est là pour nous rappeler les bienfaits attendus du TGV Rhin-Rhône. Ils sont là – les cinq – présentés sous nos yeux ébahis et l’on se dit qu’on est des petits chanceux.

Ensuite si l’on avait réellement voulu connaître vos envies et vos attentes, sans doute auriez vous eu la possibilité de faire vos propres propositions. Nous n’aurions plus affaire à un sondage fermé mais à une enquête sérieuse mais là… Mais là ce serait risqué pour l’image du TGV Rhin-Rhône car tout ne va pas bien contrairement à ce que laissent entendre les rumeurs bisounours.
Laisser remonter les récriminations c’est prendre le risque de retrouver sur le Web régional des attentes du type :

  • Pas d’augmentation de tarif excessive notamment sur les liaisons qui existaient déjà et sur lesquelles au final le gain de temps est négligeable (Besançon-Paris notamment) ;
  • une navette Viotte-Auxon au fonctionnement et à la tarification lisible ;
  • des parkings qui ne pratiquent pas des tarifs évoquant plus le racket organisé qu’une mission de service public ;
  • des TGV qui ne soient pas les vieilles rames recyclées des lignes plus anciennes ;
  • … (à vous d’en proposer d’autres dans les commentaires)

Alors à quoi servira ce sondage ?

Regardons d’abord les votes déjà enregistrés :

Maintenant imaginons comment les résultats de ce sondage pourraient être évoqués dans le prochain Franche-Comté Mag – magazine du Conseil régional.

C’est imaginaire bien sûr…


Pour aller plus loin

Très chère horloge…

Voilà une information qui chatouille ou grattouille c’est selon…
Cela concerne l’horloge monumentale installée place de la Révolution sur la façade du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, depuis le mois de décembre dernier.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr

Ce que l’on savait déjà

Cette énorme horloge design a été commandée et financée par le Conseil régional de Franche-Comté afin de matérialiser le compte à rebours jusqu’à l’arrivée des premiers TGV en gare d’Auxon-Dessus, le 11 décembre 2011.
Cette commande a coûté environ 40 000 euros au Conseil régional.

Ce que l’on ne savait pas…

C’est la Ville de Besançon qui réglera les frais d’installation. Et la facture est salée : 35 000 euros !
Les élus seront amenés à valider cette dépense… déjà engagée, lors du Conseil municipal du 14 février prochain.

En résumé

  • Prix de l’horloge : 40 000 euros aux frais du Conseil régional de Franche-Comté qui n’a pas oublié d’y apposer son logo de la manière la plus ostentatoire qui soit et restera le légitime propriétaire de l’œuvre au terme du compte à rebours.
  • Frais d’installation de l’horloge : 35 000 euros facturés à la Ville de Besançon… qui en échange de cette « petite participation aux frais » aurait tout de même pu prétendre y glisser son logo.
    Eh bien non ! Pas la moindre cédille rouge à l’horizon !

Coût total de l’engin : 40 000 + 35 000 = 75 000 euros

L’information a été twittée par Philippe Gonon (Conseiller municipal MODEM) le vendredi 4 février suite au passage en commission de cette dépense.

Et que deviendra cette horloge après le 11 décembre 2011 ? On murmure qu’elle rejoindrait sa cousine de 6 tonnes à la gare d’Auxon…
Qui paiera alors sa désinstallation et son déménagement ? Pas les Bisontins s’il vous plait.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr