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« On replantera des arbres de 6 mètres de haut »

Depuis hier, on replante des arbres sur le quai Veil Picard. Des tilleuls euchlora comme sur le quai de Strasbourg. Ces nouveaux spécimens ont été cultivés au Pays-Bas.
L’aspect des bestiaux est pour le moins surprenant : taillés « en rideau » pour ne pas gêner Monsieur Tram et ses câbles aériens, on les croirait en deux dimensions. À l’heure de la 3D omniprésente, c’est ballot.

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On attend impatiemment le printemps prochain, les brindilles naissantes et les nouvelles feuilles qui donneront un peu de tenue à tout. Pour l’instant on se croirait presque revenu au bon vieux temps du télégraphe :

telegraphe

Mais au-delà de l’aspect de ce qu’il va bien falloir s’habituer à nommer « des arbres », c’est la hauteur de ses nouveaux tilleuls qui a le goût amer d’une promesse non tenue :

Les six mètres promis ont visiblement été victimes d’une cruelle récession économique botanique. Ces premiers tilleuls replantés entre Canot et l’encorbellement mesurent à tout casser 4 mètres et en étant large.

mesures

Il faut dire que depuis quelques temps, on nous avait préparés à cette révision à la baisse. Tout d’abord dans une interview du responsable du projet tramway que l’Est Républicain publiait le 8 octobre dernier :

« Nous allons planter des tilleuls d’une taille respecta­ble », explique Pascal Gude­fin, le patron du projet. Hauts de 4 à 5m, les arbres ont déjà une dizaine d’an­nées. Cultivés aux Pays­Bas, ils ont été régulièrement dé­placés, pour les habituer à leur transplantation défini­tive. »

Et puis dans le BVV de ce mois de novembre :

BVV

Mouais, le 4 à 5 mètres c’était pour faire généreux. On est dans la fourchette basse. Peut-être même en-dessous.

Mais voilà : une taille « respectable » pour Pascal Gudefin. Une taille « conséquente » pour le BVV. Et comme dans les Jardins du Luxemboug À PARIS sacrebleu ! Si avec ça on ne vous convainc pas qu’ils sont vachement grands ces arbres !
Heureusement ils grandiront. En tout cas, on l’espère.

C’est le moment de relire cet ancien billet qui a désormais un peu plus de trois ans : Arbres, arbustes, bonsaïs… que verrons-nous verdir sur le Quai Veil Picard ? 

Terminons sur une note positive parce que zut quoi ! De nouveaux arbres ont été replantés place de la Révolution et ils dépassent largement les 6 mètres de haut :

revolution-arbres

 

Un roi débonnaire

Le conte qui suit n’est pas de moi. Son auteur est la surnommée « Nisou » qui avait déjà écrit le texte « juste quelques mètres » que j’avais publié en janvier dernier.
Voici donc ce conte. Il s’agit d’un pamphlet et comme tous les pamphlets, il plaira à certains et déplaira à d’autres. Je le trouve pour ma part très joliment écrit.

Il était une fois un roi débonnaire qui vivait sur un royaume tout de vieilles pierres douces et polies à l’abri de grands arbres, la vie s’écoulait paisiblement des deux côtés de la rivière, sans aucun ennemi héréditaire, nul cataclysme naturel ou guerrier à craindre.

Le peuple parlait surtout des saisons pour se plaindre, trop chaud, trop froid et en accusait parfois les services du roi. C’était un peuple râleur mais pacifique qui, dans l’ensemble remettait sa confiance dans la chose publique qu’il avait choisie depuis un siècle. Attaché viscéralement à son royaume, il ne dédaigna jamais l’avenir, à sa façon un peu libertaire et frondeuse en préservant toujours farouchement son environnement unique et si précieux.

Son royaume était rond, environné de collines avec un cœur serti d’une rivière. Il était envié ailleurs, parfois moqué pour une certaine langueur.
Mais ce peuple chargé d’histoire et plein de bon sens savait prendre son temps. Il soupirait d’aise de rentrer dans son royaume quand il revenait d’ailleurs où la prétendue modernité avait rendu les cités grises et le peuple fatigué et essoufflé.

Un jour sinistre survint, que se passa t -il ? nul ne le sut, certains accusèrent une potion de fiel versée par un méchant conseiller, d’autres le sort jeté par une vouivre délestée de son diamant, ou peut-être les effets d’un vent d’automne pernicieux, bref le roi décida à la seconde qu’il fallait inscrire une œuvre pour sa postérité et imiter son cousin royal du royaume d’à côté.
Il décréta que les calèches ne menaient pas assez bon train bien qu’il ne les empruntait jamais, creusons une faille dit-il pour un long serpent sur rail qui fera ma fierté et qui amusera les sujets qui y seront transportés.
Le peuple intervint, le conseilla, voulut participer à ce projet d’envergure.
Que fichtre d’un peuple ignorant ! Je veux que l’on voit ce serpent, c’est ce qui est important et on le verra là au plus près du cœur serti du royaume.
Le peuple proposa, argumenta, le roi décida. Il se défit des sages conseillers qui lui barrait la route.
Il traça une longue cicatrice au milieu des vieilles pierres chargées de passé, fit arracher des arbres vénérables qui les avaient ornés et chasser hors des murs par des jets de pierre les oiseaux qui y nichaient. Voilà qui est mieux se félicita-t-il, table rase et boule de gomme, c’est pour le bien de mon peuple. Celui-ci gronda, mais le roi fit arrêter les manants, brûla leurs écrits et s’apprêta à rétablir en l’aménageant, l’ancien lieu des exécutions publiques. Il vida son coffre de pièces d’or, emprunta dans tous les autres royaumes, et leva de lourds impôts.
Son royaume si paisible fut mis sens dessus dessous par des travaux gigantesques dont il tenait informé jour après jour ses citoyens par le biais de jolis parchemins dorés. Le peuple murmurait et lui, répétait : tout cela est bon pour vous. Grand seigneur, il tenait des tribunes en personne pour expliquer, expliquer à ce peuple décidément rétif au progrès et ses conseillers au sourire figé approuvaient de la tête.

Seulement, le joli royaume perdait son âme jour après jour, à chaque coup de massue et à chaque mouvement de scie. C’est le cœur du peuple qui était assommé et découpé. Les indigents et impotents ne trouvaient bientôt plus de calèches, les oiseaux n’étaient jamais revenus et le vide s’installait, même le sieur Jouffroy avait été enlevé à l’amour du peuple, par jalousie sans aucun doute.

Le grand serpent fut enfin mis en route, drapeaux et oriflammes saluèrent son passage, entourés de curieux. Il fit vibrer rageusement les dernières vieilles pierres en les menaçant à son passage, transportant quelques goguenards partis se vider une pinte. Il passait et repassait inlassablement, rempli ou non d’un peuple pressé ou désœuvré à l’œil indifférent sur ce qui fut.
Les arbres replantés à la hâte pour consoler le peuple, avaient l’air alanguis de demoiselles maladives qui ne grandiraient jamais soutenus par de grandes béquilles et les passants baissaient la tête en pressant le pas sous les rafales d’un vent glacial ou d’un soleil de plomb. Dans la rivière mugissante, la vouivre attendait sa vengeance.
Les paroles d’un chantre esseulé qui rimait ses strophes avec beauté et progrès se perdirent à jamais dans le souffle du serpent.

Une indicible tristesse s’empara du royaume, un manque indéfini au-delà des yeux que seules les larmes peuvent combler. Le serpent transportait un peuple devenu aveugle des fantômes se reflétant dans le fleuve.

Un jour, le serpent s’immobilisa dans un dernier crissement comme par enchantement ou par panne de courant et de la sciure mêlée de sang de sève, des racines surgirent vengeresses et firent éclater les rails.

Dans sa retraite, le roi attristé par la mélancolie de son peuple retrouva sa bonté et leur demanda en toute humilité ce qui était bon pour eux.

Besançon d’hier à demain… les pages qu’on tourne

J’aime que ma ville évolue. Mais j’aime surtout qu’elle l’assume et associe intelligemment ses habitants à ses mutations.
J’aime que Besançon ait des projets d’avenir ; que nos quartiers ne restent pas immuables. Mais j’aime aussi que l’on donne aux habitants la possibilité de « tourner la page » d’un passé dont on ne se déleste pas comme on le fait d’une paire de chaussures usagées.

Je ne suis ni pro ni anti-tram. Mais il est vrai que le sujet m’intéresse. En tant que blogueur, ce projet est une « mine d’or »… notamment de par la communication catastrophique qui le caractérise depuis le début.

Concernant les platanes du quai Veil Picard. J’ai parfaitement assimilé, depuis le vote du projet, qu’ils allaient disparaitre. Ce que j’ai cependant du mal à accepter c’est que l’on n’ait rien proposé aux Bisontins pour leur permettre de « faire leur deuil » de l’ancien quai. Que cela ait été fait « en douce » sans même communiquer la date de l’abattage et en en gardant le secret jusqu’à la dernière minute.
Vous savez, c’est la bonne vieille méthode de l’infirmière qui doit faire une piqure à un gosse douillet : elle parle d’autre chose, elle attend que l’enfant regarde ailleurs et paf ! Elle pique.
Mais bon sang ! Nous ne sommes pas des enfants.

Ces platanes étaient là depuis plus de cent ans. Ils appartenaient au quai. La Ville aurait pu organiser en amont une fête, un concours photo ou relever des témoignages d’habitants… Cette dame par exemple aurait eu tant de choses à dire sur son quai. Cela l’aurait aidée elle aussi à passer à autre chose.
Bien sûr qu’il y aurait eu de la nostalgie mais cela aurait donné l’occasion à chacun de dire « au revoir » dignement ; et pas seulement à des arbres mais aussi à un paysage familier, à un lieu chargé d’Histoire (la grande) et d’histoires (les petites).
Bref, on aurait pu vivre un moment symbolique et fort tous ensemble puis on aurait su regarder vers l’avenir. Sans regret et sans jeter nos souvenirs dans le Doubs pour autant.
L’Association Tambour Battant est d’ailleurs à l’origine d’une idée similaire qui devrait prochainement aboutir. Une fête pour « saluer » l’actuel pont Battant qui sera détruit au printemps…

Aujourd’hui ce que l’on a vu était bien différent : des agents de la ville tournant en toute discrétion dès 6h du matin pour installer des panneaux et des barrières avec comme consigne de ne surtout rien dire. Des policiers collant des PV sur des véhicules afin de les faire déguerpir au plus vite du quai. Bien sûr qu’on aurait pu installer dès la veille des panneaux pour prévenir mais… cela aurait appris aux curieux que c’était la veille du grand jour. Et le silence, le secret étaient de mise dans cette affaire. Pourquoi au fait cette paranoïa ?
Ensuite ce furent les bûcherons qui se mirent au travail, encore encadrés par quelques policiers au cas où les Bisontins, ces grands enfants, auraient eu l’idée de leur faire avaler leurs tronçonneuses.
Bilan de la journée : un coup de gomme sur l’ancien quai. Efficace, rationnel, organisé… pour le facteur humain, rien. Vous ne vouliez pas une cellule psychologique non plus hein ?
En définitive, encore un chouette coup de com’ bien réussi pour l’opération tramway qui n’en avait décidément pas besoin.

Malgré ça, je ne suis même pas un anti-tram. Juste un habitant peiné par cette manière de faire les choses. D’être pris pour un enfant par ces « grands » qui nous administrent et ne nous font pas confiance.
J’aime que Besançon change. Qu’elle sorte de sa carte postale. Qu’elle ne soit pas qu’une ville musée engoncée dans ses remparts, servie et resservie à la sauce Vauban-Victor-Hugo – jusqu’à la nausée.
J’ai juste envie qu’on réalise que les habitants de cette ville ont du coeur, des souvenirs, des attaches et que ça n’en fait pas des « conservateurs » pour autant. Qu’on leur donne envie de ce « demain ». Qu’ils n’aient pas sans cesse l’impression qu’on leur impose.

Photo Nico Greys

L’abattage des platanes du Quai Veil Picard a débuté ce lundi matin

Cette fois, c’est « pour de vrai » comme disent les gosses. Et comment on va leur expliquer aux gosses ?

L’abattage des platanes du quai Veil Picard a commencé ce lundi 23 janvier 2012 en début de matinée. Les tronçonneuses sont actuellement « à l’oeuvre » et il faudra sans doute quelques jours pour « tout faire disparaître ».

Finalement, il n’y aura eu aucun communiqué en amont en provenance du Grand Besançon ou de la Ville comme cela avait été notamment le cas en décembre dernier avec les peupliers de l’avenue François Mitterrand.
Non voyez-vous, avec les platanes, l’affaire était entendue : la population ne devait surtout pas savoir. Le sujet était classé sensible et afin de limiter au maximum les risques de fuites, très peu de personnes avaient été informées de la date du jour J.

A titre d’anecdote pathétique, il faut savoir que les élus écologistes bisontins ont été soigneusement tenus à l’écart. Y compris ceux qui – de par leurs fonctions d’adjoints – auraient dû être informés. Non non surtout pas eux, pas les écolos ! Vous pensez bien… Imaginez un peu qu’ils fassent appel à des activistes du genre à grimper dans les arbres et à s’y enchaîner… comme cela s’était notamment passé à Tours l’an dernier.

Il fallait absolument éviter cela. Alors a Besançon, on a décidé de l’a jouer « top secret ». Et aux grognons on opposera sans doute avec un soupçon de dédain qui va si bien à « celui qui sait » l’argument habituel qui doit tous nous consoler :

[quote]Le solde sera positif lorsque le tramway sera là. Il y aura plus d’arbres qu’avant, vous verrez.[/quote]

Chouette alors ! De quoi se plaint-on ?

[quote]Votre grand-mère est décédée ? Ah la la… mais vous savez que chaque jour il y a plus d’enfants qui naissent que de vieux qui meurent ? Allons, séchez vos larmes quoi. Le solde est positif puisqu’on vous le dit…[/quote]

Oui je sais j’exagère mais c’est comme ça : aujourd’hui je m’en cogne de vos statistiques car j’ai une boule là, dans la gorge. Il y a un temps pour tout. Pour l’instant c’est le temps de la mélancolie, de la tristesse de voir disparaître en quelques jours un paysage familier, des arbres complices, de l’ombre pour l’été.

Quant aux nouveaux arbres – la génération montante – on les attendra au moins deux ans et pendant ces deux années, le quai sera bien nu.

Une vidéo sur l’abattage filmée aujourd’hui et partagée par un internaute (merci à )

Quelques photos prises ce lundi et déposées sur Facebook par des internautes (les crédits sont sur chaque image).

Enfin quelques images de l’automne dernier le long du quai. Une vidéo pour se souvenir de nos 87 vieux compères quand ils étaient encore debout.

Pour compléter, je vous suggère vivement de lire ce magnifique texte qui m’a été confié ce vendredi soir : Juste quelques mètres

Jouffroy d’Abbans en bonne voie pour éviter la geôle

Pré-générique : le regard d’un homme de bronze en plan serré.

Résumé succinct des deux précédents épisodes

Une statue de bronze très singulière, connue et appréciée des Bisontins.
Un tramway incompris à l’existence encore bien virtuelle.
Des travaux imminents qui feront entrer de plain-pied la réalité du tram dans notre quotidien.
Des platanes centenaires accusés d’avoir la rage rongés par de vils champignons et généreusement euthanasiés.
Un journal municipal qui avertit de l’imminence de tous ces bienfaits et signale – en bonus – le prochain déboulonnage de ladite statue.
Les réseaux sociaux qui s’en mêlent. Une page Facebook. Twitter. Maudit Web !
Le paternel sculpteur qui découvre le sort réservé à son oeuvre par ce biais et tombe des nues.
Un article dans la presse locale qui raconte tout ce que vous venez de lire…

Générique

Le lendemain…

France 3 Franche-Comté consacre un reportage à notre affaire. L’occasion de voir Pascal Coupot, le sculpteur, en personne et d’entendre sa réaction. Une discussion s’amorce en fin de reportage entre lui et le directeur du projet tram…

[iframe http://www.youtube.com/embed/nQggEueo1JY? 570 350]

France 3 Franche-Comté – JT 12/13 – 31 août 2011

La page Facebook – quant à elle – compte bientôt 200 aficionados du statuaire marquis. Ce n’est pas énorme mais ça a suffi à attirer l’attention de l’Est Républicain et de la municipalité …

Sur la méthode d’abord : un billet caustique mais plutôt bien vu…

Est Républicain du 31/08/20111

Sur le fond ensuite : un article écrit par Eric Barbier (comme celui de la veille) apporte des éléments en provenance de la Ville de Besançon et de son maire – Jean-Louis Fousseret.

Extraits :

[quote] Face à l’excitation de quelques internautes toujours prompts à chercher la petite bête, l’équipe municipale a revu sa copie. Jean-Louis Fousseret certifie dans un premier temps que le père du bronze, Pascal Coupot, « va bien être contacté.
(…) « on va appeler l’artiste pour indiquer notre démarche et le repositionnement de la statue. Et on le fera avec lui, c’est une évidence »[/quote]

Excités vous dites ? Ou peut-être juste « concernés » et sachant utiliser les outils du XXIe siècle pour se mobiliser et défendre une cause.
Une cause symbolique : de par son emplacement, cette statue est un peu le dernier arbre du quai et… le seul que l’on peut encore sauver. Elle en est assurément la plus vieille branche puisque Jouffroy aura 260 ans le 30 septembre prochain.
N’empêche. Chacun sera rassuré d’apprendre que la Ville n’a pas « oublié de consulter le sculpteur » – contrairement à ce que je titrais dans le billet précédent. La Ville a juste omis de le faire AVANT de sceller le sort de la statue dans le BVV…
En substance : « le BVV est parti tout seul »… mais il est encore temps de rattraper le coup. Et tant mieux.

[quote] Aucune certitude pour l’instant sur l’avenir à court terme du marquis. « Il a peut-être été envisagé à un moment de la mettre dans les caves mais c’est impossible. On va essayer de voir où on peut la mettre pendant les travaux », explique Jean-Louis Fousseret. « Peut-être de l’autre côté du pont, on va voir ». [/quote]

En voilà une bonne nouvelle ! Merci Monsieur le Maire d’avoir su écouter et de vous montrer attentif à l’attachement que les Bisontins portent à cette statue.

[quote]« Notre leitmotiv, c’est informer », martèle le premier édile de Besançon qui se refuse de répondre aux pages Facebook publiées par « des anonymes.[/quote]

Pan ! Pour le bison ! L’anonymat… ma pathétique facette « Superman mégalo ». Je sais, je sais c’est mal, c’est lâche, c’est couard… mais voyez-vous : qui irait voir Clark Kent au cinéma ? Mégalo je vous dis.
Mais revenons un peu aux « amoureux du marquis ». Ceux qui se sont inscrits sur la page Facebook. Ils ne sont pas anonymes – eux – et ils commencent à être nombreux. Espérons toutefois qu’ils sauront redevenir anonymes – en 2014 – dans le secret de l’isoloir.

[quote]Ce que ça montre aussi, c’est que cette œuvre est très prisée, autant que le Victor Hugo de l’esplanade de la mairie ».[/quote]

Question de goût mais oui, le marquis ne laisse personne indifférent.

En clair, les choses semblent évoluer dans le bon sens. Espérons que la Ville de Besançon et Pascal Coupot trouveront un lieu approprié à l’installation temporaire du marquis durant les travaux.

Et l’Est Républicain d’ajouter :

[quote]Les bonnes idées sont les bienvenues pour que les travaux du tram ne marchent pas sur les pieds du grand homme et que celui-ci continue à conserver son pouvoir d’attraction sur les citadins et les touristes.[/quote]
Alors ça, les internautes n’ont pas attendu qu’on leur suggère et certains (j’en fais d’ailleurs partie) s’en sont donnés à coeur joie. Donnant libre cours à leur imagination débridée pour imaginer le futur emplacement de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.

Petite sélection

Mise en garde : quelques images sont très légèrement retouchées et certaines contiennent même de l’humour

maître-nageur à la piscine La Fayette (par @Yvestan)

Fontainier (par @GeryH)

Bouliste (par JM.Blondeau)

Girouette

Homme-fontaine (par @GeryH)

Politiquement (in)correct (par Dreamin kate)

Aux manettes du tram ! (par @GeryH)

L'endroit idéal pour admirer le tram…(par JM.Blondeau)

Quelques « détournements » en bonus

Abbey road (par JM.Blondeau)

Il faut sauver le soldat Jouffroy

Sauvez marquis

Envie de proposer d’autres montage photo avec le marquis ? Vous pouvez télécharger le fichier contenant l’image de la statue détourée en cliquant ici (fichier PSD – format Photoshop)

Vous pourrez ensuite poster vos images en vous inscrivant sur la page Facebook ci-dessous.


Statue du marquis déplacée : la Ville de Besançon a « oublié » de consulter le sculpteur

Dans le billet précédent, il était question du début des travaux du tramway sur le quai Veil-Picard dès l’automne 2011, de la fin des platanes centenaires bientôt tronçonnés et d’un dommage collatéral inattendu : la disparition de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.

L’oeuvre sera en effet remisée dans un sous-sol durant les deux ans de travaux annoncés puis réinstallée sur le futur nouveau pont Battant.
L’annonce en a été faite dans le BVV du mois de septembre (voir ci contre).

Je me suis personnellement ému sur ce blog de « la mise au placard » du marquis et j’ai créé une page Facebook pour réunir tous ceux qui le souhaitent (Bisontins et non Bisontins) autour d’une idée simple : demander à la Ville de Besançon de faire son possible pour que la statue trouve temporairement place dans autre lieu de la ville… mais pas dans une cave.


L’avis du créateur de la statue du marquis

Il restait à recueillir la réaction de celui qui – à l’évidence – est le premier concerné : le « père » du marquis – le sculpteur Pascal Coupot.

C’est Fabrice Barbier, reporter-photo-vidéo-presse de profession, qui l’a contacté par téléphone. Qu’il en soit remercié. Voici la synthèse qu’il a fait de cet entretien.

Contacté hier soir (samedi 27 août), Pascal Coupot s’est étonné de cette annonce de «déboulonnage» de son oeuvre qui trône sur le Quai depuis 1998. C’est avant tout une question de principe, car ce dernier n’a pas été contacté par les services de la municipalité avant cette annonce dans le BVV.
Rappelons que l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits. Donc P. Coupot se devait d’être prévenu de ces projets municipaux.
Par ailleurs, ce dernier précise que cette oeuvre commandée fut conçue pour être placée à son emplacement actuel, donc pas question dans le futur de la fixer à n’importe quel lieu dans la boucle. Il y a un respect de l’oeuvre et de l’artiste à avoir.
Dans le projet final «tram» la statue devra reprendre sa place actuelle Quai Vieil Picard, et non pas aller se balader sur le futur pont Battant sans son aval.
Concernant le stockage de la statue dans le sous-sol de l’église de la Madeleine, Pascal Coupot regrette que cet emblème touristique disparaisse de la vue des visiteurs.
Lorsque nous lui suggérons d’implanter Jouffroy au milieu du quai de Strasbourg, il reste dans l’interrogation : Pourquoi pas, mais il faut que je réfléchisse, il y a des problèmes techniques à ne pas oublier. Pour toute décision l’artiste demande à la municipalité de Besançon de bien vouloir le contacter rapidement.

Grosse bourde donc : sceller le sort d’une statue et l’annoncer sans avoir préalablement consulter l’artiste…
Cette omission ne pose pas problème qu’au niveau « diplomatique » mais également dans le champ juridique puisque l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits… Aucun changement de destination ou de mise en scène de l’oeuvre ne peut être décidé sans son accord.

Il serait donc temps que la ville contacte Pascal Coupot pour discuter avec lui du sort de notre cher marquis.

Notons que le sculpteur n’est pas opposé par principe à l’installation temporaire de la statue dans un autre lieu de Besançon ; pour peu que cela se fasse avec son accord et que les contraintes techniques le permettent.

A suivre donc… et n’oubliez pas, vous avez aussi votre mot à dire. Pensez à « aimer » cette page Facebook et à la faire tourner.
Bisontins comme non Bisontins – ceci concerne tous ceux qui ont croisé un jour cette statue si singulière.


Camille et Claude, un amour platanique

Le premier jour

Camille : – Je n’oublierai jamais ce matin-là – sans doute le pire moment de mon existence. Ils m’ont glissée de force dans ce sol inconnu – la terre était froide…
Tout autour, ce n’étaient que coups de pioches, voix rigolardes d’hommes indélicats et heurts des sabots des chevaux contre le pavé poussiéreux.
Ça m’a semblé une éternité.
Lorsque tout s’est enfin arrêté, j’ai perçu un tumulte assourdissant : l’eau de la rivière.
C’était au printemps et le Doubs était bien haut. Il charriait des branches et des troncs – nos frères. J’étais terrorisée, pensant que l’eau viendrait sans doute me prendre moi aussi.
Si jeune et tellement craintive, j’en souris aujourd’hui. Comprenez bien que tout était nouveau pour moi et la nouveauté m’effrayait. Et puis cette implacable solitude qui s’annonçait : mon destin d’arbre…
Heureusement, Claude était là.
Je l’apercevais pour la première fois, tout près de moi ; il venait aussi « d’emménager ».
Il était jeune, le tronc lisse et son feuillage demeurait encore rare. Sa présence m’a tout de suite rassurée. Dès cet instant, j’ai éprouvé l’envie – ou devrais-je dire le besoin – d’être au plus près de lui.
Je crois que c’était le plus beau jour de ma vie.

Claude : – Quelques feuilles – une dizaine tout au plus – sur le sol devant moi. C’est la première chose que j’ai vue après avoir été « enterré » là par ces types brutaux chargés de nous « installer ». C’était de petites feuilles d’un vert si tendre, d’une découpe si délicate… J’ai su immédiatement que ce n’étaient pas les miennes.
J’ai alors cherché leur propriétaire et c’est là que j’ai découvert Camille ; elle était à quelques pas de moi. Fraîchement enracinée, elle aussi. Elle paraissait perdue et totalement vulnérable.
Ma sève n’a fait qu’un tour. J’ai pensé ramasser ses feuilles et les lui rapporter – « Mademoiselle, vous avez égaré… »
C’est là que j’ai compris ce qu’être un arbre veut dire. On demeure là où l’on nous plante. Bouger…
Les feuilles sont restées sur le sol et avec Camille, nous ne nous sommes plus jamais éloignés l’un de l’autre, ni rapprochés d’ailleurs.
Ces quelques pas entre elle et moi sont devenus notre océan à nous. Un océan infranchissable.

BisonTeint : – Vous utilisez « elle » et « lui » quand vous parlez l’un de l’autre.
Pardonnez-moi mais, les platanes comme tous les arbres et comme l’ensemble des végétaux d’ailleurs, n’ont pourtant pas de sexe…

Claude : – « Le » caillou et « la » pierre n’en ont pas non plus…

Camille : – Pas de sexe donc pas de sentiments, c’est cela que vous pensez ? Pourtant l’attirance, la connivence était là dès le début entre nous. Comment vous expliquer…

Le complice

BisonTeint : – Peut-on parler d’amour entre deux platanes ?

Claude : – En fait, ce mot et cette idée nous étaient complétement étrangers jusqu’à ce jour d’été. C’était quelques temps avant la guerre – la Grande comme ils disent. Celle qui a vidé les rues de Besançon de tous les hommes jeunes durant de nombreuses saisons. Tu t’en souviens Camille ?

Camille : – Je me le rappelle. C’était un jour pluvieux. Ils l’ont amené dans une charrette tirée par un cheval. Ils l’ont posé là, juste entre Claude et moi, ils l’ont fixé au sol et il n’a plus bougé. Comme nous.

Claude : – C’était un banc. Il était vert. Avec Camille, nous l’avons d’abord haï. Rendez-vous compte : à cette distance entre nous s’ajoutait désormais cet obstacle, cet intrus, ce corps étranger inerte fait de bois mort et de ferraille…

Camille : – Les premières années, il n’a pas beaucoup servi. Quelques vieux s’y reposaient parfois. La plupart semblaient attendre la fin de la guerre – le retour de leurs fils. Beaucoup ont espéré en vain.
Quand la guerre s’est enfin achevée, nous avons vu venir sur le banc des couples. Nous les avons regardés s’enlacer, se prendre la main, se caresser et s’embrasser. Nous avons ressenti leurs souffles, perçu leurs murmures et leurs confidences.
Certains nous ont même associés à des serments que nous conservons gravés ici et là.

Claude : – Dès lors, le banc a cessé d’être un obstacle pour devenir notre complice. Nous vivions par procuration les histoires d’amour qui y naissaient, y murissaient et s’y éteignaient parfois…

Camille : – Pour moi, les ruptures… après toutes ces années, c’est toujours aussi triste. Je ne m’y habituerai jamais. A chaque fois, j’y laisse des feuilles. On pleure ce qu’on peut.

Claude : – Camille… mon écorcée vive.

Camille : – Je sais… une incorrigible romantique. Claude me taquine souvent avec ça…

Le désir

BisonTeint : – Donc l’exemple de ces amoureux vous a en quelque sorte « inspirés » ?

Claude : – Oui. Et nous y avons pris goût et avons commencé à ressentir des émotions a priori peu banales chez nous les arbres.
En automne, par exemple. Le grand effeuillage annuel nous a rendu, au fil des années, de plus en plus pudiques (…)

Camille : – Et le printemps. J’adore le printemps ! Nos premières feuilles, nos branches qui s’étirent, s’allongent pour s’effleurer enfin ! Toute l’année nous attendons ce moment.

Claude : – Vous semblez surpris ? Vous ne levez pas souvent les yeux n’est-ce pas ? Les arbres se frôlent au printemps ; soyez attentifs. Leurs feuillages s’entremêlent. C’est réconfortant après un hiver long de se sentir moins seul.

Camille : – Mais cet ersatz ne nous satisfaisait plus. Nous voulions être comme ces amoureux sur le banc. Nous aimer sans distance…

BisonTeint : – L’amour donc ? Mais un amour trop platanique platonique à votre goût…

Camille : – Oui. Cette époque était terriblement frustrante.

Claude : – Mais c’est oublié aujourd’hui…

La maturité

BisonTeint : – Dois-je comprendre que votre grand âge a eu raison de l’attirance physique ?

Claude : – Nullement, bien au contraire. La maturité l’a même exacerbée. Nous ne nous sommes jamais résignés et nous avons fini par trouver comment nous y prendre… tout en protégeant au mieux notre intimité.

BisonTeint : – Vous m’intriguez énormément. Comment vous y êtes-vous pris ?

Camille : – Ça me gêne d’en parler…

Claude : – Je veux bien vous révéler une part invisible de notre histoire.
Voyez-vous, n’ayant pas notre place sur le banc, nous nous sommes rejoints…

Camille : – …en dessous.

BisonTeint : – Incroyable ! Jamais je n’aurais imaginé…

Claude : – Nous profiterons jusqu’au bout de cette chance d’être ensemble.

Camille : – D’autant que nous savons que ce printemps sera le dernier. Les gens en parlent sur le banc…

BisonTeint : – Je n’osais pas vous en parler…

Claude : – Mais nous n’avons pas peur. Nous serons abattus ensemble. Nos troncs et nos branches formeront enfin le même bois.

BisonTeint : – Et les 85 autres platanes du quai, prennent-ils cela avec la même philosophie ?

Camille : – Les autres ?

Claude : – Quels autres ?

J’ai quitté Camille et Claude en pensant que s’assoir sur un banc entre deux platanes n’a décidément rien d’anodin.
Je les ai laissés entre eux sur ce quai Veil Picard ou tant d’histoires petites et grandes restent à raconter, pour peu que l’on s’arrête, observe et écoute.

Camille est Claude ont été abattus le lundi 23 janvier 2012.

Quelques photographies de Camille et de Claude.

Camille et Claude ont accepté de laisser leur pudeur de côté pour se livrer à mon objectif. Vous l’aurez compris, entre ces deux platanes rien n’est innocent. Innocentes, ces images ne le sont pas non plus. Certaines sont pour le moins érotiques. Soyez prévenus et faites-en bon usage…

Léon

Léon, c’est le dernier. A moins que ce soit le premier.
Lui préfère d’ailleurs voir les choses comme ça : être en tête de cortège plutôt qu’en queue de peloton. Par amour-propre sans doute…
D’autant que Léon n’a pas toujours tenu la pôle position

En prenant des cernes, Léon est devenu un peu snob : il aime à se considérer comme le seul arbre de la place plutôt que comme le quatre-vingt-septième du quai.

C’est lui que l’on croise en premier quand on longe le Doubs depuis Battant. Il est aussi le premier à nous offrir son ombre généreuse quand le soleil plombe en été.

Sa situation lui offre une vue bien dégagée sur la place Jouffroy et sur le pont. Alors depuis toujours, Léon observe et il regarde la ville changer.

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Et puis il y eut ces moments décoiffants qui rythmèrent son existence de souvenirs inoubliables…

1910. Le Doubs est monté si haut que le Pont Battant en fut presque submergé. Léon était encore si jeune. Il en conserva une crainte de l’eau et des caprices de cette rivière…
Dès lors, ses branches poussèrent plus volontiers dans la direction opposée.

Juin 1940, le Pont Battant : Boum !

Ce jour-là, il se souvient, ce fut comme un automne précoce. De nombreuses feuilles arrachées par le souffle. Les rescapées furent recouvertes d’une poussière jaune ; celle des pierres du vieux Pont presque deux fois millénaire.
Rien n’est éternel. Léon le comprit alors pour la première fois.

Et ce fut le début d’un hiver très long.


Quand le printemps revint, les Bisontins bâtirent un nouveau pont. Quelques arbres trop proches furent abattus. Pas éternels eux non-plus.
Et c’est ainsi que Léon devint le premier.

Quelques années plus tard, ce furent l’espoir et la colère de ce flot d’hommes et de femmes : les LIP.
Il les vit venir vers lui depuis la rue Battant, puis ils le dépassèrent.
A cet instant, Léon aurait voulu les suivre. Mais les racines ça vous retient.


Plus récemment est arrivé ce nouveau voisin avec ses drôles de racines.
Plus jeune, Léon l’aurait certainement considéré comme un rival sur ses terres. Mais aujourd’hui, il prend plaisir à observer la valse des passantes qui lui lancent des œillades complices, les enfants qui le touchent et lui parlent, les fêtards qui lui griment la face et le coiffent d’objets de toutes sortes.

Léon, ça lui fait des vacances…


Léon a été abattu le lundi 23 janvier 2012.
Les témoins présents sur place m’ont rapporté qu’il fut le premier du quai à tomber.

Léon en quelques clichés

De nouveaux arbres sur le quai Veil Picard ? Une promesse non tenable…

La promesse était ferme et prétendait répondre à l’émoi suscité par l’abattage annoncé des 87 platanes du quai Veil-Picard : d’autres arbres de 6 mètres de haut devaient être replantés le long du futur encorbellement du quai.

httpv://www.youtube.com/watch?v=NmEQQ1UVIJY
© CAGB

Voilà ce que Jean-Louis Fousseret annonçait le mercredi 30 juin 2010, schémas et modélisations à l’appui, aux 131 élus du Grand Besançon réunis en Conseil Communautaire afin de débattre puis de voter le projet de réalisation du futur tramway bisontin.

Au cours de cette séance, Françoise Presse, une élue appartenant au groupe « Verts », avait mis en cause la faisabilité technique d’une plantation d’arbres aussi hauts en bordure de l’encorbellement. Provoquant une réaction très vive de J.L. Fousseret.

httpv://www.youtube.com/watch?v=mCmJIp7WT64
© CAGB

Or aujourd’hui, l’affaire semble pliée : de ces fameux arbres de 6 mètres de haut nous ne verrons jamais le feuillage.  Les balades estivales sur le  quai Veil-Picard se feront sans ombre et plein sud. L’impossibilité technique de planter de grands arbres dans l’encorbellement est reconnue.
Cette information n’est pas un canular et elle  sera sans doute diffusée plus officiellement dans les jours ou les semaines à venir et les raisons de cette prise de conscience tardive ne manqueront pas de nous être expliquées.
Gageons toutefois que cela provoquera un émoi justifié chez les Bisontins.

En attendant, je propose un nouveau mot : encorbeller.

Encorbeller : (v.)  Se faire encorbeller. Synonyme : se faire endormir par une promesse sur un sujet qui fâche.
Exemple : les élus du Grand Besançon se sont fait encorbeller par des belles images de modélisation qui resteront virtuelles…


Ceci dit, je vous invite à relire cette anecdote sur la valse des images de modélisation de ce fameux encorbellement.
A la lumière de ces grands arbres que nous ne verrons jamais, cette anecdote devient très intéressante non ?