Archives de catégorie : Culture

Besançon a son Daft Punk !

Voilà une vidéo qui va mettre le sourire aux lèvres de Bisontins. Elle vient d’être publiée sur Youtube par le mystérieux LogaMono qui se met en scène dans différents paysages bucoliques bisontins. Il y interprète « Dream in a Dream », une musique électronique de sa composition, à l’aide de différents synthés vintage installés sur une barque ou encore sur une brouette.

À la manière des Daft Punk, il prend garde de ne pas dévoiler son visage. Mais notre Daft Punk bisontin lui, ne porte pas de casque bling bling, mais plutôt… des bottes en caoutchouc.

Bref, un clip plein d’humour qui ne va pas manquer de faire le buzz à Besançon… On notera la magnifique performance du vent en guest star à 2 minutes 10 !

Au fait, Logamono a créé sa page Facebook.

J’ai contacté LogaMono qui, s’il souhaite rester anonyme, a bien voulu se raconter un peu. Il pratique le piano en amateur depuis l’enfance et s’est mis à la composition assistée par ordinateur depuis quelques années,

Cela m’a ouvert un champ de possibilité très large pour mes compositions.
Par hasard, lors du vide grenier des Chaprais, je suis tombé sous le charme de vieux instruments vintage. Je me suis dit que je pouvais leur donner une deuxième vie dans un clip vidéo un peu décalé (ce n’est évidemment pas le son de ces instruments que l’on entend dans le morceau).

Je n’avais pas d’idée précise du morceau que j’allais mettre en image. C’est début décembre que j’ai commencé à travailler sur le morceau actuel.

Et puis, le 24 décembre, j’étais dans mon jardin en train de tailler de la glycine avec ma brouette et ma paire de bottes qui me suit depuis plus de 20 ans maintenant. Le vent soufflait très fort et je me suis dit que c’était peut être le moment pour tourner mon clip. J’avais une idée très vague des plans à faire. Tout a été fait un peu à « l’arrache » avec mon fils ado et deux de ses copains qui tenaient le pied du camescope pour ne pas qu’il s’envole.

Je souhaitais avant tout rester dans la logique d’un clip de quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux. D’où mes bottes, la barque, ma brouette, la cagette …. Et surtout mon visage caché. J’ai beaucoup d’humour et j’adore jouer sur les contrastes.

Donc, vous l’avez compris, ma démarche n’est pas animée par une recherche de la célébrité. L’idée du « daft punk paysan » me faire rire.

Et Logamono de terminer sur cette note d’humour :

Et si ce clip était en fait une offensive, pilotée par Arnaud Montebourg pour relancer la filière des bottes en caoutchouc ?

 

Le sourire de Jane B.

Nous étions nombreux à la Rodia ce mercredi soir pour assister au concert de Jane Birkin.
C’était une date un peu particulière : elle marquait le « retour à la maison » de son spectacle « Arabesque ». Car vous ne le savez peut-être pas, mais c’est à Besançon, durant quelques semaines de l’année 2000, que Jane Birkin régla et répéta ce spectacle avec ses musiciens Bisontins : Fred Maggi (piano) et Djamel Benyelles (violon).

Sur la scène de la Rodia ce soir, nous avons découvert une Jane Birkin généreuse et maîtresse dans l’art de transmettre les émotions à son public. Elle nous a bien sûr offert son sourire et ces fautes de français qu’on ne lui pardonnerait pas de ne plus commettre.
Nous l’avons regardée danser et rire, elle avait soudain à nouveau vingt ans. Nous l’avons aussi vue les yeux emplis de larmes lorsqu’elle a lu un texte écrit par son neveu disparu.

Un mélange de gravité et de légèreté, elle est comme ça Birkin.  À l’image des arrangements arabisants si riches en contrastes d’Arabesque. Le titre « Elisa » en est l’illustration parfaite : débutant dans la mélancolie déchirante des nappes de violon, il s’envole subitement sur les rythmes joyeux et entraînants de la darbuka.

En approchant de la fin du concert, nous avons entendu les nombreux « mercis » de Birkin et nous l’avons écoutée nous dire que cette soirée était « merveilleuse » et que c’était grâce à nous. Venant d’autres cela aurait sonné surfait. Venant d’elle, je ne sais pas pourquoi, c’était simplement « vrai ».

Le dernier rappel, la toute dernière chanson, ce fut la Javanaise. Birkin la chanta a cappella, spontanément accompagnée par le public.

J’ai enregistré cette Javanaise. Sans trop savoir pourquoi.
Et puis nous sommes sortis de la salle de concert et nos téléphones ont retrouvé ce « réseau » dont ils étaient privés depuis le début du spectacle.

J’ai alors reçu ce SMS qu’un ami m’avait envoyé quelques minutes plus tôt. Il venait de voir passer cette information glaçante : Kate, la fille ainée de Jane Birkin avait fait une chute du quatrième étage de son appartement parisien en début de soirée. On venait d’apprendre sa mort.

On s’est alors retrouvés à quelques-uns, hébétés, à la sortie de la Rodia. Prenant soudain conscience que nous venions de voir chanter, danser, rire et sourire une femme « orpheline » de son enfant et qui ne le savait pas encore.
Birkin était avec nous ce soir.

De retour chez moi, j’ai réécouté cette Javanaise. Je ne sais toujours pas pourquoi je l’avais enregistrée. Mais je sais que j’ai bien fait : on y entend le sourire de Jane B.

[VIDÉO] Besançon : pris en flagrant délit d’abus de canettes sur la voie publique

Ces étranges et tintamarrifiants « hommes-canettes » qui déambulaient ce jeudi 7 mars dans les rues de Besançon, sont nés de l’imagination de Eddy Ekété, artiste de Kinghasa qui expose ses œuvres picturales à la Maison de quartier des Bains Douches (rue de la Madeleine) du 7 au 30 mars 2013.

Pour en savoir plus :

http://100pour100culture.com/

 

 

ovhgctptbahndsfc.com

En 2010, fort de nouveaux partenariats, l’Orchestre de Besançon était rebaptisé.
Il devenait l’« Orchestre de Besançon Montbéliard Franche-Comté ».

Il s’enrichissait d’un site Web tout beau à l’adresse http://obmfc.fr mais aussi d’une page Facebook, là : https://www.facebook.com/OBMFC

Moderne.

En 2012, on décide d’écourter un peu cette appellation. La récente gare de « Besançon Franche-Comté TGV » lui faisait sans doute un peu d’ombre dans la série noms à rallonge.
Au passage, on rajoute une couche de vernis historico-people. L’évocation d’un musicien illustre du cru sera parfaite. Et – abracadabra :

« Orchestre Victor Hugo Franche-Comté« .

Le changement c’est maintenant.
Une nouvelle adresse web : http://ovhfc.com mais aussi une nouvelle page Facebook parce que c’est ballot mais c’est comme ça : on ne peut pas modifier le nom d’une page sur Facebook.

Et ensuite ?

Ensuite il serait logique qu’un jour prochain les Montbéliardais réalisent l’entourloupe.
Forcément, « Victor Hugo » c’est l’enfant illustre de Besançon, pas de Montbéliard…
Injustice.
Il n’y aura alors plus qu’à re-re-re-baptiser l’orchestre pour ne pas faire de jaloux. Et vlan :

Orchestre Victor Hugo Georges Cuvier Franche-Comté

Nouveau site. Nouvelle page Facebook…

Et alors ?

Alors, les personnages illustres ça a du bon mais ça ne suffit pas à assurer le rayonnement d’un orchestre. Il faut aussi le mettre au diapason de l’économie traditionnelle locale, vous voyez ? Et zou :

 Orchestre Victor Hugo Georges Cuvier Temps Peugeot Franche-Comté

Nouveau site. Nouvelle page Facebook, etc.

C’est pas bientôt fini ?

Si si. Enfin presque. La musique ça vous transporte. On allait l’oublier. Et pan :

 Orchestre Victor Hugo Georges Cuvier Temps Peugeot Tramway Bus à Haut Niveau de Service Franche-Comté

Là c’est bon. Ça rayonne du feu de Dieu ! On ne touche plus à rien ! Et en plus, l’adresse web est parfaite :

http://ovhgctptbahndsfc.com 

Le livre « abandonné » (suite)

Suite au précédent billet dans lequel je parlais de ce livre découvert sur une poubelle rue Battant, j’ai eu le plaisir de recevoir ce soir un commentaire. Il vient de la personne qui a eu cette idée géniale et partageuse. J’ai vérifié la preuve évoquée dans le message et c’est bien lui notre généreux abandonneur de livres.
J’ai caché son nom pour conserver son anonymat. Si vous en trouvez d’autres, dites-le dans les commentaires.

Bonjour
Je suis la personne qui depuis une 15zaine de jours « abandonne » des bouquins un peu partout dans Besancon…
Pour vous prouver que c’est bien moi, je vais vous donner un détail que je vous demande de ne pas publier : (sur page de garde,il doit y avoir écrit **** S. ou *** S….Je m’appelle ***** )
Si j’ai décidé de faire cela, c’est que j’ai fait récemment un tri dans ma bibliothèque… Touché par un manque de place récurrent j’ai fini par admettre qu’il y avait un certain nombre de livres que je n’ouvrirai plus jamais…(j’ai 64 ans…).
J’ai donc fait des listes que j’ai soumis à des amis pour qu’ils choisissent les livres qu’ils souhaitaient. Après quoi comme il en restait et que je ne pouvais absolument pas mettre des livres à la poubelle, j’ai commencé cette opération abandon.. J’en laisse sur des bancs, chez le pharmacien de mon quartier, chez mon toubib, chez certains commerçants…
J’en laisse aussi à un arrêt de bus à proximité de chez moi que je peux observer depuis ma fenêtre et c’est assez drôle…
Beaucoup de gens regardent cet objet sans oser le saisir… Certains le prennent le tournent dans tous les sens comme s’il s’agissait d’un objet dangereux… et puis au bout d’un moment, il finit par partir… Je ne suis pas toujours là quand c’est le cas mais si je vois la personne qui le prend cela me fait très plaisir…
Voila je vais continuer quelques temps encore car il me reste pas mal de volumes à abandonner.. .mais je serais content que cela donne des envies à d’autres gens….
A bientot pour des nouvelles de tous ces livres vagabonds…

Les éditeurs d’un site diffusant des livres numériques sans DRM ont réagi suite à ce billet :

Bonjour.... !! Ce livre n'a pas été oublié.... Je le laisse pour qu'il puisse servir à d'autres lecteurs.... Après lecture.... vous aussi..... abandonnez-le. En tout cas, bonne lecture....

Le livre sur la poubelle

Je rentrais chez moi tout à l’heure quand quelque chose d’inhabituel m’a attiré l’œil. Il y avait là un livre. Un livre de poche posé sur le dessus métallique d’une poubelle. Par réflexe, je cherche des yeux son propriétaire. Personne. Je regarde plus attentivement le livre et j’aperçois ce papier vert scotché sur la couverture. En-dessous, on peut voir « LE LION » et « Joseph KESSEL ». Un classique.

Je m’approche et voilà ce que je lis.

Bonjour.... !! Ce livre n'a pas été oublié.... Je le laisse pour qu'il puisse servir à d'autres lecteurs.... Après lecture.... vous aussi..... abandonnez-le. En tout cas, bonne lecture....
Je me dis : « Dingue ! ». Puis je pense à tous ces livres de poches qui jaunissent chez moi et que je ne relirai jamais. Collectionnite à la noix. Alors je passe à : « Quelle chouette idée ! » J’avais déjà entendu parler de cette manière de partager les livres mais je n’en avais encore jamais vu à Besançon.

Alors j’imagine ma ville comme une bibliothèque à ciel ouvert où chacun fait « pot commun » et dépose ici un bouquin qu’il vient de lire avant d’en ramasser un autre là, un peu plus loin.
On a tous prêté des livres. On en a tous empruntés. On a tous des souvenirs de bouquins qu’on ne nous a jamais rendus. On a tous également quelque part, sur un coin de rayonnage, un livre qui n’est pas à nous et dont on a oublié le nom du légitime propriétaire.

En rentrant, j’ai repensé à ces liseuses électroniques qui connaissent aujourd’hui un succès commercial prometteur. Le livre se dématérialise. On le lit sur un écran qui imite plus ou moins fidèlement le rendu de l’encre sur le papier.
Moi je n’ai pas de liseuse. Je n’ai même pas encore essayé ce mode de lecture. Je ne suis pas passéiste. Pas même nostalgique du bon vieux papier. Je dis « pourquoi pas ».  L’objet livre, hormis pour les « beaux livres », ne me fait ni chaud ni froid.

Une fois rentré chez moi et par curiosité, j’ai cherché sur Internet ce fameux « Lion » de Joseph Kessel en format numérique. Un tour d’abord sur le site http://www.ebooksgratuits.com/ qui permet de télécharger des ouvrages libres de droit. On y trouve beaucoup de textes classiques. Mais pas celui que je cherche.

Je me suis alors rendu sur la boutique qu’Amazon dédie aux livres numériques (ebooks) et à sa rentable liseuse,  le Kindle. Ici non plus, pas de Lion. L’ouvrage n’est visiblement pas encore disponible en format numérique.
Mais ce que je sais déjà, c’est que lorsque nous achetons sur Amazon (et autres plateformes) des bouquins numériques,  c’est pour les lire. Pas pour les prêter. Les livres numériques commerciaux sont blindés de DRM. Ces verrous numériques vous laisseront jouir pleinement de votre livre mais ils vous interdiront ensuite de le prêter à un ami possédant lui aussi une liseuse. C’est comme ça. Les livres numériques ne se prêtent pas. C’est pour protéger les ayants droits.

Dites-vous bien qu’avant, nous étions tous des margoulins lorsque nous nous refilions nos bouquins en papier. Nous le faisions en plein jour et sans la moindre honte. Et pourtant, déjà, nous flouions les auteurs, les éditeurs, les revendeurs. Tout ça à cause d’une malsaine et incontrôlable pulsion qui nous poussait à partager nos lectures. Le pire c’est que nous avions l’impression naïve de contribuer au succès du bouquin. De le faire avec générosité. Nous étions des égoïstes patentés.

Et maintenant, qui osera déposer sa liseuse électronique sur le dessus d’une poubelle avec ce petit mot ?

Mise à jour

Suite à la publication de ce billet, j’ai reçu un message de notre généreux « abandonneur de livres ». Vous le trouverez dans cet autre billet.

Les éditeurs d’un site diffusant des livres numériques sans DRM ont également réagi à ce billet :

How We Didn't Buy a House in Besancon

How We Didn’t Buy a House in Besançon

How We Didn't Buy a House in Besancon

Je ne sais pas de quoi ce livre parle. Je découvert son existence par hasard sur le site Amazon.fr. Son auteur se nomme Jon Lewis et c’est un ouvrage très récent (31 mai 2012).
Voilà donc un titre bien mystérieux que l’on pourrait traduire ainsi dans en français :

Comment nous n’avons pas acheté une maison à Besançon

Et ce titre ne me dit rien qui vaille pour l’image de notre ville. En effet, on raconte en général dans un ouvrage autobiographique ce que l’on a fait pas tellement ce que l’on n’a pas réalisé. A moins que les raisons de cette non réalisation soient suffisamment intéressantes, passionnantes, croustillantes pour justifier qu’on en fasse un livre.

Alors pourquoi tu n’as pas acheté cette maison à Besançon, Jon ?


« A cause du chantier du tramway, évidemment ! » aimeraient lire les commerçants et les anti-tram franco-suisses.

« Parce qu’il n’y a plus de festival musical pour les jeunes et puis les bars sympas ferment les uns après les autres ! » imaginent les étudiants, les artistes…

« Car il y a trop de crottes de chiens ! » pensent les grognons soucieux de leurs semelles proprettes.

« Sans doute parce que le climat y est désespérant ? » avancent lâcheurs de Bisontins émigrés à Montpellier.

« Parce qu’il a finalement acheté une maison à Dijon ! » proposent – hautains – les Bourguignons de souche.

« Parce qu’il a des goûts de chiotte et a préféré retourner outre Manche… » crient les franchouillards…

Bon moi j’ai bien envie de l’acheter ce livre. On ne sait jamais. Ah zut !  239 pages en anglais quand même…

Si vous en savez plus : commentez !

Mise à jour

Le site de l’éditeur est désormais à jour et un résumé du livre est disponible… en anglais.
Brièvement il semble que le livre relate l’expérience d’un couple ayant vécu dans plusieurs pays et ayant eu comme projet d’acheter un appartement à Rome et une maison à Besançon. Ils relatent les difficultés rencontrées dans leurs démarches, les méthodes des professionnels de l’immobilier qui semblent les avoir surpris. Etc…

After a working life spent moving from country to country in Europe, Jon and Josée Lewis could have settled down pretty well anywhere when it was over. They came up with the original – perhaps unique – combination of a flat in Rome and a house in Besançon.
On the surface this unusual book tells the tale of two house-hunting campaigns, one immediately successful, the other ultimately not, both packed with interest and wry humour. The mysteries of Italian and French property markets are revealed, with the ways and wiles of the local Estate Agents exposed and their terminology decoded.
But beneath the main storyline How We Didn’t Buy a House in Besançon brims over with information, thoughts and ideas drawing on the author’s experience of living and working in Italy and France for over thirty years.
What subtle distinctions for example separate the French concern with ‘not being had’ from the Italian ‘not to be taken for a ride’? How did a multiple-choice platitude contribute to the downgrading of Linate Airport? Which Pope born near Besançon settled the hash of the Holy Roman Emperor with the Concordat of Worms? What dire consequences can follow from refusing to accept an Italian tax amnesty?
The book abounds in fascinating footnotes and is densely populated. The footnotes try but never quite take over the action, and all the participating actors together with a strong supporting cast of references and commentators from Virgil to John Lennon are methodically listed at the end.

Merci à Christian Tissier qui nous propose cette traduction :

Après une vie professionnelle passée à déménager d’un pays à un autre, Jon et Josée Lewis auraient pu s’installer n’importe où. Ils imaginerent une combinaison originale et peut être bien unique : un appartement à Rome et une maison à Besançon.
En apparence, l’objet de ce livre est de raconter la recherche de ces deux lieux, avec un succès immédiat pour l’un et un abandon pour l’autre. L’histoire de ces deux campagnes de recherche est pleine d’humour et d’intéret. Les mystères des marchés de la propriété en France et en Italie sont révélés. Les us et coutumes des agents immobiliers des deux pays sont expliquées ainsi que leurs habitudes de langage.
Mais sous le récit principal, ce livre regorge d’informations, de pensées et d’idées tirées de l’exérience de vie et de travail des auteurs en France et en Italie pendant plus de 30 ans. Par exemple, quelle est la subtile distinction qui existe entre l’obsession des Français de « ne pas se faire avoir » et celle des Italiens de ne pas se « faire mener en bateau » ? Comment une banalité a choix multiple contribue-t-elle au déclassement de l’aeroport de Linate ? Quel pape né près de Besançon résout la querelle opposant la papauté aux empereurs germaniques par le concordat de Worms ? Quelles sont des conséquences du refus d’une amnestie sur les impôts en Italie ?
Ce livre abonde en références et notes de bas de pages sans que celles ci ne soient trop envahissantes. Tous les acteurs sont méthodiquement listés en fin d’ouvrage accompagnés de références qui vont de Virgil à John Lennon.

Quand Yves-Michel Dahoui réagit sur Facebook à un article de l’Est sur la fin d’Electro-clique

La preuve que les réseaux sociaux peuvent aussi être un lieu d’expression démocratique où l’on peut interpeller nos élus et les faire réagir.
Je diffusais il y a quelques heures sur Facebook une capture d’écran d‘un article paru dans l’Est Républicain du jour. Il y est question du Festival Electro-clique qui vient de connaître sa dernière, son ultime édition… il n’y en aura pas d’autre.

Cet événement, présenté dans l’article comme le dernier festival à destination « des jeunes » (l’Herbe en zik ayant déjà jeté l’éponge), laisse donc un vide. L’article,  qui est en fait une interview de Vincent Nicod de l’association Citron Vert, laisse entendre que la Ville de Besançon n’aurait pas réagi face à l’annonce de la disparition du festival.

Est Républicain du mercredi 6 juin 2012

Je poste donc sur Facebook cet article accompagné d’un commentaire un pouillème ironique :

Electro-clique c’est fini.
Après la disparition de « Herbe en zik », c’était le dernier festival bisontin pour les « jeunes »…
Vincent Nicod, de l’association Le Citron Vert (organisatrice du festival) s’exprime, évoque un certain autisme côté Ville et préfère quitter Besançon pour le sud de la France…
Pour les jeunes étudiants, il reste les fortifications Vauban, la Citadelle, les festivals de musique classique et la future Maison de Victor Hugo.
Ok ok c’est pas très excitant pour la jeunesse tout ça mais vous verrez, quand ils seront à la retraite nos étudiants, dans quelques années… ils reviendront et ils trouveront tout ça formidable.
C’est juste une question de temps.

Très vite les commentaires fusent. Le passage concernant l’adjoint à la culture semble remporter un grand succès. Comme d’habitude, sur les sujets polémiques, on trouve de tout.

Pot-pourri :

Et voilà que la conversation prend une autre tournure avec l’intervention de Yves-Michel Dahoui – l’adjoint à la Culture – qui répond :

Bonjour à toutes et à tous

Je comprends l’émotion suscitée par les déclarations de Vincent NICOD.
Je souhaiterai en premier lieu apporter une précision : vous réagissez à un article dont l’auteur ignore les règles les plus élémentaires de sa déontologie professionnelle , contrairement à tous ses autres collègues . Il n’a ainsi pas pris la peine de m’appeler pour recueillir le point de vue de la Ville….j’ai donc, comme vous ,découvert le point de vus exprimé par V. NICOD dans la presse ce matin.Voilà donc pour la méthode…..Dans une démocratie il est logique d’être critiqué à condition toutefois que tous les points de vue puissent s’exprimer.
Sur le fond : vous soulevez des questions pertinentes, notamment en ce qui concerne les difficultés que rencontrent les bars en tant que lieux de diffusion musicale.Nous avons actuellement une réflexion sur ce sujet, avec le BASTION entre autres, sachant que s’agissant d’activités commerciales, les possibilités d’intervention de la Ville sont réduites.Par ailleurs il existe de nombreux facteurs  » extérieurs  » qui compliquent considérablement les recherches de solution ( contraintes liées à la sécurité, nuisances liées au fait que les personnes fument désormais dehors etc…) Mais nous ne renonçons pas !
Je suis d’ailleurs disposé à échanger avec vous tous,non seulement sur ce point particulier mais aussi, de manière plus générale, sur tout ce qui touche à la création, aux changements qui s’opèrent , aux perspectives etc…Ce sera également l’occasion d’entendre vos propositions. Je reste convaincu de la nécessité , en dehors de toute polémique , de nous écouter et de nous respecter.
Aussi je proposerai prochainement à toutes les personnes intéressées une date pour une rencontre. Merci de vous manifester sachant que cette réunion pourrait se tenir avant la fin du mois de juin.
Enfin j’ai une requête à vous adresser : quelle que soit la sévérité de vos commentaires, ne développez pas une image caricaturale de l’élu écoutant distraitement un acteur culturel en faisant ses mots croisés… Il s’agit là d’une forme de populisme qui n’a pas besoin d’être encouragée. Le débat culturel mérite mieux et en ce qui me concerne j’y suis prêt, dans le respect de toutes vos sensibilités.
Bien Cordialement

Yves-Michel Dahoui, Adjoint à la Culture

Et voilà comment Facebook peut servir à autres choses qu’à poster des photos de chats 🙂

Pour suivre et participer à la conversation en cours sur Facebook c’est ici ; et quelque chose me dit qu’elle est loin d’être terminée. N’hésitez pas non plus à vous exprimer dans les commentaires.

Besançon : que va devenir la librairie Camponovo ?

Les temps sont durs pour les librairies bisontins. En quelques semaines, ce fut l’appel au secours de la librairie Siloë Chevassu puis celui des « Gourmands lisent ».

Dans l’Est Républicain de ce mercredi 14 mars 2012, un article dont je vous conseille la lecture – parle des difficultés rencontrées par la librairie Camponovo dont la rumeur faisait été depuis quelques temps déjà.
On y apprend en substance que :

  • CampoBis (Chateaufarine) va fermer. Une enseigne (pas une librairie) est en négociation pour reprendre l’emplacement. L’Est Républicain n’a pas pu obtenir l’information auprès du groupe Casino mais on me murmure dans l’oreillette qu’un magasin Nature & Découvertes serait pressenti. Il est vrai que celui du centre-ville est à l’étroit. À prendre avec des pincettes donc…
  • Camponovo centre-ville : 3 repreneurs potentiels sont intéressés (des libraires indépendants français).
    Mais une « source renseignée » (comme on dit) me parle de 2 repreneurs et non de 3. Des repreneurs qui prendraient des engagements différents auprès du personnel qui espère en savoir plus rapidement. La vente serait finalisée d’ici un mois.
  • la papeterie Campus de Vesoul (rachetée par Camponovo en 2009) resterait en l’état pour l’instant nous dit l’Est Républicain. Ma source me dit que la fermeture de ce magasin serait en fait déjà décidée.
  • la librairie Grangier de Dijon (c’est aussi Campo) est déjà revendue à un libraire indépendant français.

Concernant les raisons de ces ventes, on ne saura rien. L’Est Républicain rapporte en effet que le patron suisse du groupe – Jean-Jacques Schaer – s’est « fait une obligation de ne pas répondre à vos questions »

Le monsieur n’aurait pas apprécié la manière dont l’Est Républicain avait relaté “l’émoi suscité par les trois licenciements (deux libraires et la directrice de l’époque) qu’il avait opérés suite à un débrayage.” C’était en 2009 et Camponovo avait été condamné en appel pour licenciements abusifs. Ça promet pour la suite.

Courage aux employés. Espérons qu’on ne leur fera pas de promesses en l’air… Ce billet sera mis à jour en fonction des nouveaux éléments.

Des extraits vidéos de « Sur le concept du visage du fils de Dieu » effacés du site du Festival d’Avignon

D’abord il y a cette pièce de l’Italien Romeo Castellucci : « Sul concetto di volto nel Figlio di Dio » (Sur le concept du visage du fils de Dieu) qui met en scène un père malade, incontinent et son fils dévoué. Le tout devant le visage gigantesque du Christ peint par Antonello da Messina. Un visage qui occupe tout le fond de la scène.
La pièce n’a pas du tout plu à certains fondamentalistes chrétiens. Criant au blasphème, ils ont tout fait pour perturber ses représentations au Théâtre de la Ville à Paris, envoyant en première ligne des porteurs de bombers aux cheveux aussi ras que leurs idées sont courtes.

Durant l’été, la pièce avait été jouée au Festival d’Avignon dans une version dont la fin différait : on y voyait des enfants jettant des grenades à la face du Christ – scène qui avait choqué certains croyants. La pièce présentée ensuite à Paris avait été expurgée de cette fin. Mais cela n’a pas empêché les réactions extrêmes des fondamentalistes.

Sur le site du Festival d’Avignon, on trouve une page dédiée à cette pièce. Il y a quelques jours encore, on pouvait y consulter une vidéo présentant des extraits de l’oeuvre filmée lors du festival.
Parmi ces extraits se trouvait la scène du lancer de grenades. J’avais trouvé cette vidéo par hasard suite à la lecture d’un article dans la presse sur cette affaire.

Aujourd’hui, je constate que la vidéo a été supprimée ainsi que toutes les mentions y faisant référence. Discrètement et sans explication.
Ne subsiste comme images qu’un diaporama dans lequel se trouve d’ailleurs une photographie de la « scène des grenades« .

En cherchant un peu on constate que la vidéo se trouvait sur le site www.theatre-video.net qui est la plateforme d’hébergement des vidéos du Festival d’Avignon, entre autres.
La page de la vidéo en question est désormais sans contenu : « Cette vidéo n’est plus disponible.  »

Inévitablement, tous les sites incluant cette vidéo en sont désormais privés. Comme festivalier.net ou theatre-contemporain.net par exemple.

On en trouve toutefois une copie « indépendante » sur une page MySpace.

Alors pourquoi le Festival d’Avignon a-t-il fait disparaitre en douce cette vidéo de son site ? Les organisateurs ont-ils subi des pressions ? Ont-ils cédé face aux chrétiens fondamentalistes ?

S’il s’agit d’un cas d’autocensure, il est pour le moins inquiétant.

Mais ça, d’autres en parleront mieux que moi.