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Camponovo, des affichettes, des promesses et des cartons

En mars dernier, ces affichettes sont apparues dans la vitrine de Camponovo. Il y en avait deux qui encadraient la porte. Rassurantes.

Clients et employés ont voulu y croire : Campo aurait un repreneur et resterait une librairie. Les livres allaient revenir. Et puis tout cela était écrit – blanc sur noir – et dans ce temple du livre, ce qui est écrit compte. Forcément.

Puis, la fin du mois de mars est arrivée et les affichettes sont restées. Le printemps est passé. Pendant ce temps, les livres se sont faits rares dans la librairie. La couleur uniforme des rayonnages a remplacé petit à petit la variété des couleurs des couvertures et des tranches. Des repreneurs fantômes et fantoches se sont alors succédés. Hommes de paille ou prometteurs de vent, ils ont rempli l’été de faux espoirs. On aurait dit que quelqu’un, derrière eux, jouait la montre. Le seul repreneur sérieux s’est lassé de négocier avec un mur.
Quant aux affichettes, elles ont passé l’été dans la vitrine et elles se sont ternies. Le noir s’est fait un peu moins noir. Le blanc, un peu moins blanc. Ce qui était écrit blanc sur noir ne l’était plus vraiment.

Alors au premier soir de septembre, on a vu de nouvelles affichettes remplacer celles de mars. Elles aussi encadraient la porte de la librairie. Mais ce soir-là, la porte de Camponovo s’est refermée pour de bon.

Pour les employés ? Le chômage technique avec en prime, une chouette promesse de réouverture annoncée pour le moins d’octobre. Une promesse de plus dont personne n’a été dupe. Une promesse de trop. Camponovo venait sans doute ce soir-là de fermer définitivement.

Quand le 11 octobre arrivera, il n’y aura d’ailleurs plus le moindre livre dans la librairie car depuis quelques jours, on déménage ce qu’il reste du stock pour le retourner aux fournisseurs.

D’après France 3 Franche-Comté, ce sont les employés mis en chômage technique qui sont appelés par petits groupes de huit pour effectuer ce travail. À eux la tâche réjouissante de mettre les livres en cartons et d’hypothéquer un peu plus l’espoir d’un repreneur pour Campo. Car que reste-t-il d’une librairie quand les livres n’y sont plus ?

Heureusement que le malheur de quelques-uns garantira au moins la retraite dorée d’un seul.

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Jean-Jacques Schaer, PDG de Camponovo, interviewé par France Bleu Besançon le 29 mai 2012 au sujet de la revente et de la possible fermeture de la librairie Camponovo dont il est le propriétaire.

Question : – Cela vous ferait quelque chose qu’une pizzéria par exemple s’installe à la place de Camponovo (…) ?
Réponse : – Ce que ça fait, c’est que ça me double ma retraite…

Pour en savoir plus

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(source : France 3 Franche-Comté)

Besançon : que va devenir la librairie Camponovo ?

Les temps sont durs pour les librairies bisontins. En quelques semaines, ce fut l’appel au secours de la librairie Siloë Chevassu puis celui des « Gourmands lisent ».

Dans l’Est Républicain de ce mercredi 14 mars 2012, un article dont je vous conseille la lecture – parle des difficultés rencontrées par la librairie Camponovo dont la rumeur faisait été depuis quelques temps déjà.
On y apprend en substance que :

  • CampoBis (Chateaufarine) va fermer. Une enseigne (pas une librairie) est en négociation pour reprendre l’emplacement. L’Est Républicain n’a pas pu obtenir l’information auprès du groupe Casino mais on me murmure dans l’oreillette qu’un magasin Nature & Découvertes serait pressenti. Il est vrai que celui du centre-ville est à l’étroit. À prendre avec des pincettes donc…
  • Camponovo centre-ville : 3 repreneurs potentiels sont intéressés (des libraires indépendants français).
    Mais une « source renseignée » (comme on dit) me parle de 2 repreneurs et non de 3. Des repreneurs qui prendraient des engagements différents auprès du personnel qui espère en savoir plus rapidement. La vente serait finalisée d’ici un mois.
  • la papeterie Campus de Vesoul (rachetée par Camponovo en 2009) resterait en l’état pour l’instant nous dit l’Est Républicain. Ma source me dit que la fermeture de ce magasin serait en fait déjà décidée.
  • la librairie Grangier de Dijon (c’est aussi Campo) est déjà revendue à un libraire indépendant français.

Concernant les raisons de ces ventes, on ne saura rien. L’Est Républicain rapporte en effet que le patron suisse du groupe – Jean-Jacques Schaer – s’est « fait une obligation de ne pas répondre à vos questions »

Le monsieur n’aurait pas apprécié la manière dont l’Est Républicain avait relaté “l’émoi suscité par les trois licenciements (deux libraires et la directrice de l’époque) qu’il avait opérés suite à un débrayage.” C’était en 2009 et Camponovo avait été condamné en appel pour licenciements abusifs. Ça promet pour la suite.

Courage aux employés. Espérons qu’on ne leur fera pas de promesses en l’air… Ce billet sera mis à jour en fonction des nouveaux éléments.