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Bison Peint : suite de l’enquête et révélation

Tout d’abord ceux qui ont manqué l’épisode précédent feraient bien de se rattraper. Ils le trouveront ici : Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

À vrai dire, ce premier billet a frustré pas mal de gens car au final… il ne répondait pas à la question posée. Mais avouez qu’il vous a mis l’eau à la bouche.
Il y était question de la montée en puissance dans la campagne pour les Municipales bisontines de l’étrange et anonyme blog « bisonpeint.net », clone visuel de bisonteint.net et grand pourfendeur de la droite locale (et uniquement d’elle).

Dans ce précédent billet, on vous parlait notamment d’un achat de publicités ciblées sur Google : une recherche sur « bison teint », « municipales Besançon », « Fousseret » mais aussi « Grosperrin », et « Gonon » vous affichait une chouette pub pour bisonpeint.net. Tout cela bien sûr dans le but de récupérer un peu d’audience.

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Eh bien devinez quoi ! Quelques heures après ce premier billet, les publicités avaient disparu. Tiens donc… notre Bison Peint aurait déteint (dépeint ?) en voyant son stratagème ainsi mis en lumière ?

Bon, on ne va quand même pas vous laisser sur votre faim une seconde fois. Alors abordons les choses sérieuses et parlons de la petite enquête que nous avons menée à plusieurs mains (yeux, oreilles et souris) sur le site bisonpeint.net. D’où le « on » et le « nous » employés dans ce billet.

Si tout le monde pensait que ce blog était réellement anonyme, la curiosité éveillée de quelques internautes permet aujourd’hui de faire une révélation… étonnante.

Précisons avant de commencer que tous les éléments présentés ci-dessous sont publics. Chacun peut y avoir accès librement et légalement.

Petit cours d’Internet pour les nuls

Lorsque vous voulez mettre en ligne un site web, il vous faut commencer par choisir un hébergeur et un nom de domaine. Cela vous oblige à « déposer » ce domaine (exemple : bisonpeint.net) auprès d’un registrar, prestataire spécialisé qui va se charger d’enregistrer le nom auprès d’un registry pour être reconnu sur le net.

Pour retrouver le propriétaire d’un nom de domaine, c’est un « Whois » (Who is ? en anglais, « qui est ? » en français) que l’on utilise.
C’est là qu’entre en action un outil bien connu des spécialistes du domaining et de la sécurité informatique nommé « domaintools » qui permet de disposer de précieuses informations sur la vie d’un nom de domaine.

Voici ce que nous donne actuellement la page concernant notre blogueur :

capture-whois-actuel

whois2

En décodant ces informations qui peuvent paraître incompréhensibles, on remarque que la personne qui a déposé le nom de domaine bisonpeint.net l’a fait le 26/09/2013 et a donné comme identité à son hébergeur : « Françoise Bisonpeint ».
Ne cherchez pas dans les Pages Blanches car c’est évidemment une fausse identité.

On apprend également dans ce WHOIS que « bisonpeint.net » a fait le choix d’un hébergeur et registrar français (OVH). Ce prestataire a donc servi d’intermédiaire pour cet internaute qui a dû, au passage, faire usage de sa carte bancaire. Laissant de facto une trace utilisable par l’hébergeur et la justice si nécessaire.

A priori l’enquête s’arrêtait là. Rien à se mettre sous la dent au sujet de notre Bison Peint.

Le Diable se cache dans les détails

Dans la page de Domaintools, un détail attire pourtant l’œil : « 15 records have been archived since 2013-09-29 ». Autrement dit, depuis le 29 septembre 2013 (sachant que le domaine a été enregistré le 26), le robot Domaintools a effectué 15 passages et archivé à chaque fois les informations liées au domaine.

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Et si des modifications avaient été effectuées depuis le 26/09 ? Comme par exemple l’identité de celui qui a déposé le domaine… Hein ? Allez savoir ! Dans ce cas-là Domaintools pourrait nous le dire.
Pas de chance : ses services sont payants. Mais heureusement, ce site offre une période d’essai gratuite de 7 jours. Alors profitons-en !

Le coup était presque parfait

Après avoir créé un compte sur Domaintools, nous pouvons enfin remonter le temps et consulter l’historique des modifications relatives au domaine bisonpeint.net.
Rien de particulier à première vue. Toutes les versions archivées présentent les mêmes informations : Françoise Bisonpeint et encore Françoise Bisonpeint. Sauf…

Sauf le tout premier enregistrement (archivé trois jours après le dépôt du nom de domaine) qui nous donne une autre identité :

whois

Un nom et un prénom qui seront vite modifiés, et pour cause : un bref détour par les Pages Blanches nous apprend que cette personne existe bel et bien et habite à Besançon :

adresse

Notre petite enquête aurait encore une fois pu s’arrêter là et rester sans suite car peu importe que derrière notre Bison Peint se cache Pierre Dupont ou Marie Martin… Nous n’en aurions rien dit.

Mais en l’occurrence le patronyme apparu ci-dessus est évocateur pour qui s’intéresse un minimum à la vie publique bisontine.
Selon un document administratif mis à disposition par une mairie et indexé par Google, c’est en effet à la même adresse que réside un certain Christophe D...

permis

Monsieur D… occupe les fonctions de conseiller technique au cabinet du maire de Besançon depuis 2012.
Simple coïncidence ? Voilà en tout cas un sérieux doute qui s’installe sur l’auteur réel de ce blog, sur ses motivations et sur ses liens avec la campagne en cours.

Y aurait-il donc à gauche une campagne officielle digne, propre et respectueuse ? Et une autre campagne menée dans l’ombre et en sous-main, qui en serait l’exacte opposée ?
Doit-on envisager qu’un proche conseiller du maire-candidat puisse y être impliqué ? Beaucoup de questions que certains se feront sans doute le devoir de poser.

Et qui d’autre ?

Car tout porte à croire que ce blog n’est pas le joujou d’une seule personne. On y a déjà noté une multiplicité de compétences (une plume, une graphiste, l’aspect Web…)
Rappelez-vous que lors du tout premier billet consacré à bisonpeint.net, nous avions observé que des photomontages étaient déjà présents sur le serveur plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant la publication des billets qu’ils devaient illustrer. Ceci démontre que des publications étaient préparées bien à l’avance. On est loin d’une improvisation au jour le jour.

Au passage, quid des moyens humains et financiers mobilisés pour alimenter et soutenir la promotion de ce blog (notamment l’achat de publicité sur Google) ? Une petite place pour eux dans les comptes de campagne ?

Autant de questions désormais posées, au premier rang desquelles des interrogations sur le plan de l’éthique. À l’heure où la défiance des citoyens envers leurs élus a rarement été aussi grande, pense-t-on vraiment qu’avec des procédés aussi minables, on leur donne encore envie d’y croire et de voter ?

Et ceci, faut-il encore y croire ?

A l’heure où nos concitoyens sont critiques vis à vis du monde politique, il faut que la campagne des municipales soit placée sous le signe de la transparence et du refus de la démagogie.

 Communiqué de Nicolas Bodin (Directeur de campagne de Jean-Louis Fousseret) sur le récent questionnaire de Jacques Grosperrin

Et cela ?

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via Twitter

François Hollande et Harlem Désir, qui prônent la fin de l’anonymat sur le net, apprécieront à coup sûr tant de génie déployé pour assurer la réélection d’un candidat PS, en balançant des peaux de bananes sous les pieds du camp adverse.

On se souvient enfin du goût prononcé pour les actions en justice de « Jack le dépité » (c’est ainsi que que « Bisonpeint » surnomme Jacques Grosperrin), aujourd’hui candidat de la droite aux municipales et qui pourrait s’estimer à minima injurié voire diffamé par ce blog.

Les conséquences de ce qui n’était au départ qu’un coup bas dans la campagne pourrait s’avérer particulièrement désastreuses.

Au cas où le blog bisonpeint.net venait à disparaitre de Web, vous trouverez ci-dessous l’ensemble des pages de ce blog archivées (16,6 Mo)

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