Belfort : quand Damien Meslot (dé)bloque sur Twitter

Pour une fois ça se passe à Belfort. Ce n’est pas si loin Belfort. Et comme ça concerne un député… ça concerne aussi tous les Français n’est-ce pas ?

Le député en question c’est Damien Meslot qui est élu UMP dans la 1ère circonscription du Territoire de Belfort. On a jusque-là surtout pris l’habitude d’entendre Damien Meslot pousser des « coups de gueule » de manière opportune à l’occasion des manifestations contre le Mariage pour tous ou encore en poussant des cris d’orfraie après avoir découvert sa bobine sur le désormais célèbre « Mur des cons » du Syndicat national de la Magistrature.

Aujourd’hui Damien Meslot est en campagne pour conquérir la mairie de Belfort. Et comme il est également présent sur Facebook et sur Twitter, c’est par ce biais que certains Belfortains et potentiels futurs administrés l’interpellent.

C’est précisément ce qu’a voulu faire mon amie @sofyling en réponse à un tweet que Damien Meslot publiait ce 4 janvier :

tweet-meslot

Pas de réponse de M.Meslot mais très vite c’est le compte « Jeunes Actifs UMP 90 » qui s’y colle :

meslot-tweet-suite

Mais voilà, le journée passe et toujours pas de réponse de Damien Meslot.
Et c’est là que @sofyling constate qu’elle a été tout simplement « bloquée » par le candidat. Elle peut toujours insister, reposer sa question, ce dernier ne verra plus ses tweets s’afficher. C’est LA punition ultime sur Twitter. On la réserve généralement aux spammeurs et aux personnes abusives.
Bref, voilà notre @sofyling bannie pour avoir osé poser poliment une question à un candidat qui sollicite son suffrage… et qui est par ailleurs son député.

blocage

Vient alors l’argument à deux centimes d’euros du compte précédemment cité :

tweet

On résume : notre amie, très présente aux différents événements belfortains, y voit rarement Damien Meslot et l’interroge sur le sujet.
Il n’a pas le temps de répondre car… il passe sa vie sur le terrain. Ce terrain où elle s’étonnait précisément de ne jamais le voir. Alors il la bloque.
Allez comprendre.

Une anecdote me direz-vous ? Sans doute. Même si elle peut-être représentative d’une certaine manière d’envisager la politique en se caressant le nombril avec ses quelques supporters tout en ignorant le contact direct avec les autres. Les autres : ceux qui s’interrogent, vous interrogent et ne constituent pas un bulletin de vote acquis.

N’empêche, avec cette petite anecdote, Damien Meslot nous apprend deux choses :

  • il ne connait pas l’effet Streisand. Ce phénomène lié à l’extraordinaire capacité du Web et des réseaux sociaux à amplifier ce que l’on a cherché à cacher ou à réaliser en douce.
    En l’occurrence, @sofyling est très suivie sur la twittosphère belfortaine et pas pour y faire de la politique. Cette non-réponse de Damien Meslot et ce qu’il convient d’appeler une forme de censure de sa part, ne sont pas restées entre lui et @sofyling. Cela a été retweeté (partagé) sur Twitter et observé par des électeurs belfortains. Mais aussi par les journalistes locaux, des blogueurs, d’autres politiques…
    Il aurait pourtant suffi à M.Meslot de prendre exemple sur son rival Christophe Grudler qui sait y faire avec Twitter. Il aurait pu répondre d’un sympathique et habile :

Mon agenda ne me permet pas d’être présent à tous les événements mais j’y suis chaque fois que c’est possible. Au plaisir de vous y croiser!

  • un autre point dont on peut être sûr : Damien Meslot n’a pas lu le fort utile Petit manuel à l’usage des politiciens sur Twitter de mon ami @legrugru.
    Il y apprendrait notamment que Twitter n’est pas l’outil virtuel et désincarné que pensent ceux qui l’utilisent pour de mauvaises raisons. Il découvrirait alors que de vraies communautés locales se créent aussi autour de cet outil. Que ces dernières sont constituées de vrais gens – par ailleurs électeurs – qui se rencontrent même « en vrai » (sur le terrain comme dirait l’autre). Que ces « twittos » discutent alors de tout, y compris des élections municipales, des candidats et des contacts qu’ils ont eu (ou pas) avec eux via Twitter.
    Tiens d’ailleurs, un apéro en twittos est prévu à Belfort le 11 janvier prochain.

Et au passage, un ancien maire de Belfort a déjà fait fort avec Twitter. Il serait dommage ne pas au moins l’égaler :

chevenement-twitter

Conclusion : Damien Meslot devrait réfléchir à tout cela en écoutant un disque de Barbra Streisand pour se détendre un peu. Il pourrait éventuellement ensuite reprendre la main sur son compte Twitter.
Le confier à un enfant n’était pas une bonne idée.

 

* photo empruntée aux archives du Post (et légèrement modifiée)

 

 

1 réflexion sur « Belfort : quand Damien Meslot (dé)bloque sur Twitter »

  1. Nicolas

    Les jeunes UMP sont plutôt actifs alors que M.MESLOT est plutôt passif… je parle de twitter bien entendu.

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