Avouons le, allez faire un petit tour dans l’espace est un rêve que beaucoup aimeraient réaliser.
Si certains décident de se faire sponsoriser par une marque de boisson énergisante pour réaliser cet exploit, d’autres utilisent des moyens un peu moins sophistiqués. C’est le cas d’un projet réalisé au lycée Belin de Vesoul baptisé SpaceBalloon.
Des élèves emmenés par leur professeur de physique, Florent Coulon, ont construit une nacelle truffée d’équipements audiovisuels (3 caméscopes HD) et accrochée à un ballon d’hélium.
Grâce à cet astucieux montage soutenu financièrement par le CNES et du point de vue logistique par Planète Sciences (en franche comté, c’est le pavillon des sciences de Montbéliard qui sert de relais), ils ont filmé l’ascension de l’ensemble à plus de 31 000 mètres d’altitude avec en parallèle la mesure de plusieurs paramètres physiques que sont la température, l’altitude et la pression atmosphérique.
Lors de l’expérience, le ballon a parcouru au total plus de 230 kilomètres depuis son décollage à Vesoul.
« La vidéo diffusée concerne deux projets réalisés en 2012 et 2010. Elle a demandé un nombre conséquent d’heures de montage » précise Florent Coulon, le professeur interrogé sur cette fabuleuse expérience.
Et le résultat est à couper le souffle. On y voit notamment une séquence issue d’une expérience réalisée par un autre lycée de la région, qui a réussi à filmer (et capter le son!) d’un avion de ligne de la compagnie Swissair.
« La nacelle est équipée d’un réflecteur radar pour être justement détectée par les avions » tempère sur ce point notre interlocuteur. Nous voila rassurés.
Une première en France, suivie d’autres expériences
Avec la baisse du coût des matériaux, la construction et l’envoi d’une nacelle accrochée à un ballon sonde est désormais relativement simple.
Précurseur, le lycée Belin avait déjà été novateur en envoyant dans l’espace en 2004 le premier appareil numérique, bricolé à cette occasion par le même professeur pour le déclenchement automatique.
Florent Coulon se souvient que « à l’époque [il y a seulement dix ans, ndlr], 128 Mo en carte SD coûtait plus de 50 Euros ! ».
Même chose pour l’envoi du premier caméscope numérique en 2009, « c‘était une première d’envoyer des caméscopes HD dans une nacelle et l’année suivante, la société Panasonic nous avait prêté 3 caméscopes pour l’occasion« témoigne le professeur, qui poursuit « aujourd’hui, avec la banalisation des caméscopes et mini-caméras HD de type GoPro, c’est devenu classique ».
Quid de la sécurité ?
Il est de plus en plus fréquent de voir sur le net des vidéos amateurs relatant une conquête éphémère de l’espace avec l’aide d’un engin bricolé.
On se souvient de cette vidéo d’un père de famille originaire de l’Ain qui avait suscité un élan d’admiration durant l’été 2013 en envoyant les jouets de ses enfants dans l’espace pour quelques heures…
Mais les lycéens de Vesoul n’ont quant à eux rien laissé au hasard, à commencer par la sécurité du vol. Le lâché du ballon a ainsi été planifié six mois à l’avance et la date retenue ne pouvait pas être modifiée, quelque soit les conditions météo.
« Il y a une différence entre nous et les personnes qui lancent des ballons sondes de leurs propres initiatives. Ici, dans le cadre de notre projet, nous avions reçu toutes les autorisations possibles et surtout l’assurance du CNES si jamais la nacelle causait un accident. Nous avions du téléphoner juste avant à la DGAC pour confirmer le décollage » conclut Mr Coulon.
On est jamais trop prudents. Surtout face à un OVNI.
Autant vous le dire, je ne suis n’étais pas un grand fan d’Apple. Mais ce qui va suivre pourrait me convaincre (et d’autres aussi) de changer d’avis. Continuer la lecture →
Que vous soyez technophile ou non, vous en avez forcément entendu parler depuis quelques mois : la 4G arrive. Comme avec le déploiement du FTTH, la capitale comtoise n’échappe pas à cette évolution technologique majeure.
Une bonne occasion de faire un tour d’horizon complet si d’aventure vous avez envie de changer de téléphone et même de forfait ces prochains mois.
La 4G, c’est quoi concrètement ?
C’est la quatrième génération des standards pour la téléphonie mobile. Elle succède à la 2G et à la 3G, cette dernière permettant le « haut débit mobile » et qui est à ce jour déployée dans une grande partie du pays. Plus précisément, selon les chiffres de l’ARCEP qui a fixé des obligations de couverture, 98% de la population française est couverte en 3G par Orange et SFR, 93% par Bouygues et 37 par le nouvel entrant, Free Mobile.
Au fil des ans, avec l’essor des smartphones et tablettes, nous sommes devenus tous des accrocs du mobile et les usages qui en découlent ont gonflé les tuyaux : il faut désormais plus de bande passante pour assouvir nos besoins en contenus et services mobiles en tout genre. C’est là que le très haut débit mobilealias la 4G prend tout son sens puisqu’il est – selon les opérateurs et équipementiers – capable d’atteindre un débit de 150 mégabits par seconde (chez l’un des opérateurs français) sous réserve d’avoir le smartphone et le forfait adéquat.
Adieu les coupures durant la lecture d’une vidéo en streaming ou d’un téléchargement de fichier… enfin, en théorie.
L’évolution du débit et des standards (image Bouygues Telecom)
La 4G à Besançon : Etat des lieux
Orange a annoncé l’ouverture de son réseau 4G ces prochaines semaines à Besançon. Bouygues Telecom ouvrira son service national le 1er Octobre et SFR l’a annoncé voilà quelques semaines, il offrira le très haut débit mobile 4G aux bisontins d’ici la fin d’année. Quant à Free Mobile, si certains équipements de son réseau sont compatibles 4G, aucune annonce d’ouverture de ce service n’est en vue pour l’instant.
Les habitants de l’agglomération bisontine et des territoires ruraux de notre Région le savent, il est déjà bien difficile d’avoir un (haut) débit 3G correct. Il ne faudra donc pas compter sur l’arrivée de la 4G partout avant quelques années comme le montre le tableau ci-dessous.
Vous l’avez compris, avant de céder à l’effet « Whaou » promis par les opérateurs à grand renfort de publicités, un petit coup d’œil sur la couverture réelle des différents réseaux 4G s’impose.
Pour cela, il suffit d’aller faire un tour sur les sites des trois principaux opérateurs qui vous diront tous qu’ils ont le meilleur réseau. C’est pourquoi un petit passage par Sensorly peut également être utile : cette application qui se fonde sur une communauté d’utilisateurs (vous, moi…) mesure la couverture réelle d’un opérateur pour un territoire donné. Il est ainsi possible de vérifier de façon indépendante et objective si les opérateurs tiennent réellement leurs promesses en matière de couverture.
Pour les plus experts, le site Cartoradio permet de trouver des stations mobiles 4G « LTE » à proximité. Une petite vérification effectuée lors de la rédaction de cet article démontre que tout Besançon n’est pour le moment pas couvert par ces réseaux de nouvelle génération.
En ce qui concerne la promesse de débit, il est tout à fait possible d’avoir un très bon débit en usage extérieur puisque les réseaux ont été récemment mis à niveau et ne sont pour le moment pas chargés. Attendons quelques années puis nous en reparlerons. Ceux qui se souviennent des mois précédents le lancement de la 3G il y a une décennie repenseront aux belles promesses des opérateurs faites à l’époque et pourront comparer celles-ci avec leur expérience actuelle dans de nombreuses villes.
Une étude de l’UFC l’atteste clairement : entre les promesses marketing et la réalité technique, le consommateur a toutes les chances de se faire berner en beauté. Il est plus que jamais utile de s’informer avant de signer.
Mon smartphone est-il compatible 4G ? Combien ce service va-t-il me coûter ?
Tous les smartphones ne sont pas compatibles 4G car il ne s’agit pas d’une simple mise à niveau logicielle mais matérielle. Autrement dit si votre appareil n’est pas « 4G ready » et que vous souhaitez profiter du réseau 4G de votre opérateur, il faudra tout simplement changer de smartphone. Noël arrivant, les promotions aussi, il peut être utile d’attendre quelques semaines avant de céder à la tentation.
Pour les forfaits, les opérateurs tentent de regagner des parts de marché perdues suite à l’arrivée de Free Mobile et pour cela, peuvent vous proposer des offres avec des menottes un engagement. Bouygues Telecom semble toutefois s’être démarqué de la concurrence en proposant un forfait 4G sans engagement pour peu que l’on dispose d’un smartphone 4G acheté sans abonnement (c’est à dire « nu ») au prix fort.
La 4G et la TNT, les meilleurs ennemis du monde
L’arrivée d’un nouveau standard pose parfois quelques problèmes. C’est le cas avec la 4G qui peut avoir du mal à cohabiter avec notre TNT, pourtant toute récemment déployée sur l’ensemble du territoire français.
En effet en fonction des fréquences utilisées, des perturbations peuvent apparaître sur votre écran allant jusqu’à brouiller totalement la réception.
Si vous remarquez des perturbations de la TNT, le centre d’appel de l’ANFR est mis à disposition des téléspectateurs et des gestionnaires immobiliers qui pourront appeler le 0970 818 818 (Du lundi au vendredi de 8h à 19h, coût d’un appel local) pour obtenir l’aide d’experts et déclencher l’intervention des opérateurs qui doivent prendre à leur charge l’installation de filtres spéciaux pour permettre aux habitants de retrouver une image parfaite. C’est toujours bon à savoir…
VOUS AVEZ LA PAROLE : Si vous avez fait le grand saut, dites-nous dans les commentaires ce que vous pensez de la 4G, donnez vos conseils…
Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule.
Le 25 mai, les téléspectateurs de la chaîne régionale de service public – France 3 Franche-Comté – ont pu assister à une émission en direct consacrée au Haut Débit (revoir ici).
Le Haut débit, c’est LE service indispensable pour qui veut téléphoner, communiquer, bloguer, s’informer, acheter, et bien d’autres choses qui font notre quotidien. Mais tous les citoyens ne sont pas égaux devant l’accès à ce service, devenu service universel en Finlande.
En effet, l’ADSL repose sur les lignes téléphoniques “cuivre” et le refrain est bien connu : plus l’on est éloigné d’un NRA, plus le signal est faible (1 mégabits par seconde maximum en download, on parle alors de zone grise) jusqu’à ne plus être reçu, on parle alors de zone blanche.
Pour palier à cette limitation, dans les agglomérations comme celle de Besançon, on commence déjà à déployer le FTTH (la fibre optique jusqu’à l’abonné) qui ne souffre plus de limitations puisque la capacité de transmission sur une fibre optique est virtuellement illimitée, la distance entre l’abonné et le nœud de raccordement pouvant être quant à elle de plusieurs dizaines de kilomètres. Notons que malgré les belles promesses faites par certains opérateurs à nos chers élus en présence des médias, les raccordements des immeubles (et donc d’abonnés) sont à la traîne à Besançon.
Élargissons un peu notre vision en nous intéressant à ce qu’il se passe réellement en Franche-Comté…
Etat des lieux
Faute d’infrastructures performantes, d’une population clairsemée avec de nombreuses petites communes et du manque d’intérêt des opérateurs privés pour les zones peu ou pas rentables, notre belle Franche-Comté comporte de très nombreuses zones grises et blanches. Ces zones sont clairement visibles dans la SCORAN, un état des lieux des infrastructures numériques publié en 2011 par le Conseil Régional.
L’enjeu est de taille puisque selon ce très officiel document, “à partir de 2030, l’augmentation de la population de Franche-Comté dépendra fortement de l’attractivité régionale alors qu’elle aura longtemps été portée par la croissance naturelle. L’aménagement numérique du territoire joue un rôle important dans l’attractivité d’un territoire, notamment par la disponibilité d’accès Internet très haut débit.”
Le message est limpide : c’est le moment d’intervenir avant de constater les dégâts économiques et démographiques si notre Région venait à ne pas rattraper le retard qu’elle a accumulé en la matière ces dix dernières années. Une première alerte avait été lancée par le Conseil économique et social dès 2001, puis une nouvelle six ans plus tard, en 2007, dans un autre rapport.
Aujourd’hui, les problèmes auxquels sont confrontés les élus ne sont pas simplement technologiques : ils sont en premier lieu économiques puisque lorsque les opérateurs privés n’investissent pas pour créer l’infrastructure de nouvelle génération, ce sont l’Etat et les collectivités qui devront le faire. Bien entendu, l’investissement public n’est pas à fonds perdus puisque le réseau d’initiative publique (RIP) sera ensuite loué dans les mêmes conditions techniques et économiques aux différents opérateurs privés qui en feront la demande pour fournir leurs propres services.
La fibre pour tous, c’est possible ?
La question qui se pose désormais est de savoir si la fibre optique pourra réellement arriver dans les tous les foyers comtois à courte ou moyenne échéance.
Le coût global d’investissement pour couvrir 100 % des usagers franc-comtois en FTTH est de 765 millions d’euros, un chiffre insurmontable en pleine crise économique que la SCORAN pondère toutefois en proposant des scénarios techniquement et financièrement plus réalistes puisque certaines parties du territoire ne seront jamais rentables (fermes isolées et hameaux) et nécessiteront inévitablement l’usage d’une technologie d’accès alternative.
On relève à ce sujet que le sénateur Yves Krattinger, également Président du Conseil Général de Haute-Saône, a souligné lors de son intervention sur France 3 Franche-Comté que l’usage du Satellite devait rester une rustine et ne pas être proposé massivement dans les zones rurales en raison des limitations/contraintes technologiques qui s’imposent aux utilisateurs. Mais il ne s’est pas montré pour autant très rassurant pour ce qui concerne son département : « Le FTTH jusqu’au bout, c’est un voyage sur la lune qu’on peut pas se payer ».
Le Conseil Général du Doubs a quant à lui opté pour la création d’un syndicat mixte qui va être chargé de déployer le RIP qui aura pour objectif d’apporter progressivement le FTTH/FTTO (variante pour les pros) aux foyers et entreprises des communautés de communes adhérentes à la structure. Espérons que celles qui ne sont pas adhérentes ne tarderons pas à l’être.
Après un premier échec pour apporter le haut débit à tous les jurassiens, le Conseil Général du Jura continue d’être volontariste et a affiché ses intentions de déploiement avec le soutien de son syndicat d’électrification (SIDEC) à qui il reste à apprendre le métier d’opérateur d’infrastructures télécoms pour éviter que ne se reproduise un couac intervenu récemment.
Et du côté du nord Franche-Comté, même constat d’échec pour la première initiative initiée par le Syndicat Mixte de l’Aire Urbaine (SMAU) il y a quelques années, ce qui modère sans doute les ardeurs des élus locaux. Des plans sont toutefois dans les cartons.
Vous l’aurez sans doute compris en lisant les quelques lignes précédentes,en Franche-Comté, le Conseil Régional a préféré passer la patate chaude et ne distiller que quelques subventions : ce sont donc les départements (conseils généraux) ou agglomérations – qui ont chacun eu l’obligation de publier leur SDAN(Schéma d’Aménagement Numérique) – qui ont pris la compétence aménagement numérique à contrario d’autres Régions comme le Limousin qui ont raisonnablement préféré fédérer leur territoire autour d’un unique mais grand projet d’avenir. Chacun a les élus visionnairesambitieux qu’il mérite dirons-nous…
En résumé, faute d’un chef d’orchestre régional en l’état actuel, la fibre partout et pour tous les comtois à court ou moyen terme restera une utopie.
Le rôle de l’opérateur « historique »
C’est l’argent public qui a financé l’incontournable boucle locale cuivre actuellement propriété de l’opérateur privé Orange(ex-France Télécom, détenu encore à 27% par l’Etat). Ce derniertouche une rente d’environ 400 millions d’euros par an liée à la location de cette paire de fils aux opérateurs tiers et in fine, aux abonnés, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’aller proposer aux élus crédules une solution dite de “montée vers le très haut débit”. En pratique, cela vise à ajouter un équipement sur le réseau Orange qui s’avère au passage pour l’opérateur une bonne occasion de doper maintenir sous perfusion son vieux réseau cuivre quelques années décennies pour continuer de percevoir la rente qui va avec, et probablement renforcer son monopole local au détriment de la concurrence… provoquant l’ire de certains représentants de collectivités et associations de consommateurs.
“On ne va pas à la campagne pour créer des startup”
Passons désormais à un volet trop souvent oublié : une fois que l’on a mis en place les (gros) tuyaux et que le territoire dispose d’un service d’accès (très) haut débit, il faut utiliser comme il se doit cette profusion de débit.
“On ne va pas à la campagne pour créer desstartup”lancera le journaliste de France 3 Franche-Comté durant son émission du 25 mai. Quel propos tragique ! Cela sous-entend en effet que l’on ne peut envisager vivre à la campagne que lorsque l’on rentre dans l’une des catégories définies par les clichés communs : personne à revenus modestes et/ou âgée, agriculteur ou individu désirant vivre d’amour et d’eau fraîche. Des propos d’autant plus surprenants que les reporters de France 3 Régions réalisent régulièrement des reportages sur ces zones délaissées par les services publics et dans lesquelles il n’y a presque plus de commerces/entreprises… et par extension, d’emplois et donc d’avenir. Est-ce une raison pour laisser mourir ces territoires ?
C’est bel et bien à la campagne – loin de tout (vidéoclubs, bibliothèques, galeries commerciales, musées…) – qu’il y a le plus besoin de services et donc, c’est dans ces territoires péri-urbains ou ruraux que le (très) haut débit fixe (via le FTTH ou VDSL2) comme mobile (la fameuse « 4G ») a un rôle majeur à jouer pour permettre aux gens de consommer mais aussi de travailler pour une entreprise lointaine (via le télétravail) ou même créer leur propre entreprise.
Car l’aménagement numérique est aussi un enjeu majeur de développement économique. Des entreprises « Internet » nées dans les territoires ruraux, il en existe un nombre considérable même si dans l’imaginaire de certains, il serait toujours mieux de dire que l’on est implanté en plein cœur de Paris.
On pourrait notamment citer le numéro un français des articles de pêche, “Pecheur.com“, créé et toujours établi dans l’Allier. Même topo pour le célèbre portail “jeuxvideo.com” créé par un jeune entrepreneur au milieu des années 90 dans le Cantal, sans doute l’un des départements les plus enclavés de France avec la Lozère, la Creuse et notre Haute Saône de laquelle peu de pépites du web ont été extraites à ce jour.
Il ne faut pas regarder le train passer mais faire en sorte de le prendre dès maintenant : le numérique pèsera demain un poids considérable dans notre économie. Internet a créé plus de 700 000 emplois, soit 25% des emplois créés en France depuis 1995 selon un rapport du cabinet McKinsey. A titre d’exemple, dans la région Nantaise, le numérique représente déjà 45 000 emplois selon Frenchweb.
A travers les services de développement économique (ARD FC, ADED, Destination 70, etc) qui sont un peu plus nombreux que les entreprises qu’ils arrivent à séduire chaque année, la Franche-Comté devrait rapidement s’emparer de ce vivier d’emplois totalement délaissé au profit du soutien aux industries déclinantes.
Ne devrions-nous pas tendre les bras aux startupqui ne sont qu’un numéro RCS de plus à Paris pour leur proposer de venir s’installer et se développer avec leurs équipes dans nos sublimes territoires verts, au cœur de l’Europe, bien desservis par les autoroutes, LGV à portée européenne et, peut être un jour, réseaux Très Haut Débit ? Le loyer d’un bureau ou entrepôt à Paris et sa proche banlieue comparé à Besançon, Vesoul ou encore Dole laisse songeur. Force est de constater qu’en la matière, nous avons une très grande longueur d’avance : pourquoi ne pas en profiter ?
Preuve ultime de l’inertie régionale en la matière s’il y en avait besoin, selon unrapport du SGAR de Franche-Comté (à télécharger ici), ”la filière TIC [franc-comtoise, ndlr], dont le poids en terme d’emploi est inférieur à la moyenne française, est constituée essentiellement d’entreprises de faible effectif”. Inquiétant.
Peut-être qu’un jour, au lieu de soutenir les pseudos-syndicats, notre Région – et donc nos chers élus – soutiendront enfin avec une vision réaliste et cohérente le développement de cette économie en investissant durablement dans les infrastructures, usages et services… Loin des clichés que l’on continue pourtant d’ancrer dans l’inconscient collectif avec des pensées jacobines d’un autre âge : “créer une société Internet à la campagne, malheureux, vous n’y pensez pas… ça ne marchera jamais”.
Vous serez sans doute ravi de savoir que le navigateur dans lequel vous avez peut-être chargé cette page a été créé dans une ferme danoise. Oui, et alors ? C’est aujourd’hui l’un des trois navigateurs internet les plus utilisés du monde par lequel transite indirectement des milliards de pages vues et contenus dont l’impact sur l’économie locale, nationale et mondiale est parfaitement visible et mesurable.
Nul doute qu’il y a encore tant de choses aussi importantes à inventer depuis nos fermes comtoises…
Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule.
Autant vous le dire, ce qui va suivre est un peu technique mais c’est promis, on va faire simple.
Vous ne l’avez pas remarqué mais la fibre jusqu’à l’abonné (le « FTTH » pour Fiber to the Home) se déploie peu à peu dans la capitale comtoise.
Pour preuve, des armoires blanches avec une drôle d’étiquette jaune fleurissent un peu partout à Besançon. Il s’agit là de « PM » (Point de mutualisation) servant d’un côté à raccorder les immeubles et maisons en fibre optique et de l’autre, à raccorder tout ce petit monde au NRO (noeud de raccordement optique).
Le FTTH est le summum de la technologie d’accès internet, le Grââl absolu pour qui veut un très haut débit d’au minimum 100 mégabits par seconde pour regarder des films en HD (et bientôt 4K), télétravailler, télécharger (légalement), connecter de multiples terminaux, jouer en ligne. Bref, avec la fibre, vous pouvez définitivement oublier le vieillissant ADSL et son débit d’escargot puisque ce support ne souffre pas de la contrainte d’affaiblissement du débit en fonction de la longueur de votre ligne ni des perturbations électromagnétiques (Orages, etc).
Oui c’est bien beau tout ça mais alors, comment se raccorder ?
Vérifiez votre éligibilité/couverture à travers des sites comme degrouptest ou en passant par le site d’un opérateur (Orange, SFR, Free…). Orange est justement l’opérateur qui a pris la charge de déployer la fibre dans tout Besançon d’ici 2017 et ceci pour un coût de 50 millions d’euros selon un récent article de l’Est Républicain.
La bonne nouvelle, c’est que la première tranche de son réseau est presque terminée et donc prête pour accueillir les premiers clients bisontins comme le montre la carte ci-dessous fournie par Orange à l’Est Républicain.
(En bleu, les « PM » – armoires de rue – servant à raccorder les abonnés de la première tranche)
Si votre logement est situé dans le périmètre, alors vous allez pouvoir profiter de la fibre optique d’ici le début de l’année prochaine. Pour les autres, il faudra patienter quelques mois (ou années) supplémentaires.
Toutefois, n’oubliez pas une étape indispensable :
si vous êtes locataire, envoyez un gentil courrier à votre propriétaire pour lui demander de bien vouloir demander en AG des copropriétaires la signature d’une convention de déploiement de la fibre avec l’opérateur d’infrastructure.
si vous êtes propriétaire d’un appartement (copropriété), demandez en AG des copropriétaires la signature d’une convention de déploiement de la fibre avec l’opérateur d’infrastructure.
si vous êtes propriétaire d’un bien individuel (maison), contactez directement l’opérateur d’infrastructure pour raccorder le logement.
Outre un résumé du processus de raccordement détaillé sur le site d’Orange, le régulateur des télécoms (ARCEP) a édité une petite brochure qu’il vous est indispensable de lire pour bien comprendre le dit processus (et surtout pour préparer les copropriétaires à voter en faveur du déploiement lors de l’AG).
Et ça va coûter combien cette fibre ?
Une fois la convention de raccordement signée, les travaux de déploiement interviendront sous quelques semaines (ou mois). Les frais peuvent varier en fonction de l’opérateur choisi…
Vous habitez un immeuble de 12 logements minimum : Les travaux de raccordement sont gratuits. L’opérateur prend en charge les travaux dans tous les cas.
Vous habitez un immeuble de moins de 12 logements ou un pavillon (habitat individuel) : le raccordement coûtera 99 euros* à l’abonné. Cette charge pouvant toutefois être prise en charge par le propriétaire si vous êtes locataire (* tarif actuellement annoncé par Orange et restant à déterminer pour les autres opérateurs).
Ensuite, il vous faudra naturellement payer un abonnement mensuel qui peut aller de 30 à 45 euros TTC en moyenne selon l’opérateur choisi. Un abonnement fibre est comparable à votre abonnement ADSL actuel en terme de « pack » de services (Internet, TV, téléphonie fixe). Sachez enfin que l’infrastructure FTTH déployée par un opérateur est obligatoirement ouverte à TOUS les autres opérateurs… donc si votre fournisseur ADSL actuel utilise l’infrastructure FTTH déployée à Besançon, vous pourrez rester fidèle à votre prestataire.
Les opérateurs FTTH (grand public) disponibles à Besançon :
Pour Free, contactez le 1044 (ou attendez l’ouverture prochaine d’une boutique à Besançon)
Pour SFR, contactez le 1023 (ou allez dans une boutique SFR)
Pour Orange, contactez le 3900 (ou allez dans une boutique Orange)
Le cas de la fibre pour les entreprises :
Des offres Très Haut Débit sont commercialisées à Besançon par différents opérateurs spécialisés comme Neotelecoms/Neoclyde, OBS, SFR BT, Adista, Azylog ou encore Celeste. Bien entendu, le coût et le niveau de service ne sont pas les mêmes qu’un modeste accès grand public.
Et si je suis dans l’agglomération ?
Si vous êtes dans l’agglomération bisontine, Orange a prévu de déployer le FTTH dans les 59 communes de la CAGB d’ici… 2020. Les conditions de raccordement seront les mêmes que celles évoquées ci-dessus.
D’autres questions ? Il suffit de poster un commentaire 🙂
Billet rédigé avec l’aide de Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui.
Disclosure: Nous avons évoqué ici le FTTH qui consiste à déployer la fibre optique jusqu’à l’abonné final. Il est utile de préciser qu’il existe une technologie alternative, le FTTLA (fibre jusqu’à un équipement situé dans la rue puis ligne en cuivre sur les derniers mètres), utilisée en France par l’opérateur Numéricable qui permet à ce dernier de proposer un accès Très Haut Débit (entre 30 mbits et 100 mbits selon l’état du réseau). Cette offre est également disponible à Besançon.