S’il te plaît, toi qui nous offres ces petites virgules de poésie et d’humour qui font tant de bien dans cet hiver trop long : continue.
Ne t’arrête pas et surtout ne nous dis rien de tes motivations. Ou du moins, ne les révèle pas tout de suite.
Je ne suis pas pressé de savoir si tu es artiste ou anarchiste, en service commandé pour la Maison de quartier des Bains-Douches, étudiant(e) aux Beaux-Arts ou tout simplement poète…
Conserve encore le mystère sur ta démarche et continue à ponctuer la ville de tes petites phrases sur fond jaune, orange, vert ou fuchsia .
Et laisse-nous croire qu’elles apparaissent comme par magie aux endroits les plus insolites de la ville.
Si si ! S’il te plaît : continue !
Quelques specimens collectés (merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir des photos)
près de la mairie
Place de la Révolution
Poste de Battant
Place Pasteur
Le jour de la Fête des Mères
Le jour de la Fête des Mères
Rue des Granges
Rue de la Madeleine
Rue Moncey
Rue de l’école
Place Marulaz
Sur l’un des porches de la fac de lettes
Vers le square Granvelle
Sur un arbre de Granvelle
Si vous en photographié d’autres, n’hésitez pas à m’envoyer vos clichés : lebisonteint@gmail.com
Tout commence avec la marque de lingerie Etam qui veut s’offrir un coup de pub rajeunissant.
En 2012 on fait comment déjà ? Ah oui ! Un buzz sur le Net via une vidéo virale… évidemment.
La vidéo a donc été publiée sur DailyMotion ce lundi 9 janvier . On y voit trois mannequins en mode un peu cruche filmées en caméra cachée alors qu’elles s’apprêtent à pénétrer dans le Musée d’Orsay :
[quote]Nous allons visiter le Musée d’Orsay et… Nous allons improviser un défilé de mode à l’intérieur.[/quote]
Une fois dans les lieux, elles simulent brièvement de l’intérêt pour les oeuvres puis soudainement, ôtent leurs impers et Ô ! suprise… les voici aux trois-quarts nues, tout juste vêtues de leur lingerie… Etam !
Alors s’ensuit une course échevelée au travers de quelques salles d’Orsay – façon dindes inconscientes tentant d’échapper avec le sourire au Réveillon de Noël.
Sur leur passage, elles semblent faire forte impression (ah ah) auprès des visiteurs. Seules les toiles impressionnistes restent stoïques. Les filles sortent ensuite en courant, visiblement très excitées par leur performance.
Slogan : Vous les avez manquées… retrouvez-les lors du live show Etam bla bla bla…
Au final le buzz n’a pas réellement pris mais le Musée d’Orsay, lui, l’a très mal pris comme en atteste cette réaction d’une porte-parole du temple de l’impressionnisme :
[quote]Cette vidéo, tournée en fraude, porte une grave atteinte aux droits du musée d’Orsay mais également aux droits de tiers, dont le musée ne saurait être tenu pour responsable. »[/quote]
Pas content non plus le président du Musée d’Orsay qui va demander au PDG d’Etam que la vidéo soit retirée du Web. Et rappelant que filmer et photographier sont interdits dans l’enceinte du musée et qu’aucune demande d’autorisation de tournage en bonne et due forme n’avait été présentée. Menaces de poursuites judiciaires, gros yeux, sourcils qui se froncent…
d’un côté la marque de lingerie Etam qui s’offre une image un peu fofolle, moderne (utilisation des outils de com’ qui plaisent aux djeunes) et limite rebelle (pensez donc, on a bravé la loi nous madame et en petite culotte en plus !).
de l’autre côté, ce bon vieux Musée d’Orsay suffisamment ringard pour avoir interdit de photographier chez lui depuis juin 2010 (ce qui avait provoqué un tollé chez de nombreux photographes). Le musée donc, qui sort la grosse artillerie : poursuites judiciaires, atteinte à l’image et à la réputation… C’est son droit mais…
Mais en définitive quelles peuvent bien être les retombées de ce petit buzz en terme d’image ? Pour Etam, l’humour, la légèreté, la jeunesse, le modernisme, la vie quoi ; et pour Orsay, l’image d’une institution coincée, procédurière et sans humour qui veut figer son image dans le marbre… le passé quoi…
Qui gagne ? Etam évidemment qui s’offre à bas prix (dommages et intérêts compris) une com’ rajeunissante à destination d’une clientèle qu’elle cherche sans doute à séduire.
Et pourtant…
Et pourtant rien de « moderne » dans cette vidéo qui donne une image affligeante de ces filles… Des « porte-fringues » (si peu) lâchées en liberté dans ce temple de « la culture ». Culture uniquement bonne à servir de décor à leur jeu juvénile, mais surtout pas de nourriture spirituelle.
Logique n’est-ce pas ? Des jolies filles dans un musée… des mannequins qui plus est… Elles ne peuvent pas être là pour s’intéresser aux tableaux… n’est-ce pas ?
Et pourquoi pas une réponse du berger à la bergère ?
Et si Orsay au lieu de faire sa vierge de marbre effarouchée en profitait également pour offrir une cure de jeunesse à son image via un joli « contre-buzz » ?
Et si la bonne vieille institution muséale répondait du tac au tac à Etam et avait suffisamment d’humour pour se faire le porte-parole du monde de l’art en lançant un appel aux artistes plasticiens, peintres, sculpteur, photographes,etc… et en leur disant en substance :
Vous êtes sans doute en recherche de lieu d’exposition pour vos oeuvres ?
Il y a bien une boutique Etam dans votre ville ?
Allez donc y accrocher vos oeuvres. Mais ne demandez pas d’autorisation, c’est inutile. Entrez tout simplement et exposez.
Bien sûr, n’oubliez pas de filmer la scène et de diffuser vos vidéos sur Internet… ça peut devenir de l’art en soi.
Des performances filmées qui pourraient même intéresser certains musées.