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Comtois liquéfie-toi ! Nenni ma foi !

Le Miroir est un site dijonnais d’actualités qui vient tout juste d’éditer le premier numéro de sa déclinaison magazine papier. Vous le trouverez chez tout bon marchand de journaux… dijonnais.
À cette occasion, l’équipe du Miroir Mag m’a gentiment proposé d’écrire une petite tribune sur le sujet chaud du moment : la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté.
J’ai donc joué le rôle du Franc-Comtois un brin têtu qui ne veut pas en entendre parler. Non mais !
Voici donc cette tribune.

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Alors comme ça, nous les Francs-Comtois devrions accepter sans sourciller de fusionner avec les Bourguignons ?
Voyons un peu ce que dit le Larousse : « En physique, la fusion est le passage d’un corps solide à l’état liquide. »
C’est mal parti les amis car les solides Comtois ne sont pas exactement du genre à se liquéfier sans réagir – même devant la menace Bourguignonne. Comtois liquéfie-toi ! Nenni ma foi !
Et puis personne n’est vraiment dupe de l’issue de ce mariage forcé. Fusionner d’égal à égal ? Mon œil ! Dans cette affaire, nous serions purement et simplement absorbés dans une entité dont nous ne constituerions qu’une frange périphérique lointaine. La Frange-Comté en quelque sorte.
J’entends déjà les historiens convoqués pour l’occasion nous rappeler que jadis, les Comtois furent eux aussi Burgondes. C’est exact. Mais nous avons considérablement évolué depuis (nous).
Ah ! l’inventivité comtoise ! Laissons là Peugeot, l’horlogerie et les microtechniques et abordons l’essentiel : le fromage. Le Mont d’Or par exemple, ce succulent fromage amoureusement blotti dans sa boîte en bois de nos sapins. Chaud, sa saveur délicate s’associe parfaitement avec notre délicieux vin blanc du Jura. Le marier à un Alligoté ? Une faute de goût impardonnable !
Même le nom « Mont d’Or » est déjà en soi un véritable poème. On est bien loin de l’improbable « Époisses » et de sa boîte en carton. Nos valeurs divergent, voilà tout.
Prenons maintenant le cas des Bisontins (pour les Dijonnais : ce sont les habitants d’une ville nommée Besançon située là-bas en direction de la Suisse). Que vont gagner les Bisontins dans cette affaire ? C’est simple, ils pourront enfin clamer : « On a un Ikéa chez nous ». N’empêche qu’ils devront toujours se coltiner autant de kilomètres et de frais de péage pour effleurer ce saint Graal de la consommation mobilière en kit injustement annexé par la Bourgogne.
Définitivement pour moi, c’est Mont d’Or OU Toison d’Or. La Comté ne rejoindra pas le Mordor !

 

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