Ce jeudi soir c’était Conseil communautaire au Grand Besançon.
138 élus sont présents puis un grand vide se fait dans la salle… Que s’est-il donc passé ?
Retour sur les événements de la semaine dernière
Mireille Péquignot, conseillère municipale Nouveau Centre (Groupe UMP) et déléguée communautaire, diffuse dimanche dernier un communiqué dans lequel elle accuse Jean-Louis Fousseret « de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.
En substance Mme Péquignot reproche au Président de l’Agglomération bisontine, d’avoir confié le marché des rames du futur tramway à une entreprise espagnole. Il s’agit d’après elle d’« un véritable non sens économique, industriel, écologique et social. »
C’est le voyage de presse organisée par la CAGB sur le site de production de CAF qui semble avoir provoqué l’ire de Mme Péquignot. Plusieurs articles sont en effet parus dans la presse. On y a beaucoup lu sur l’opportunité que le tramway bisontin constitue pour la société CAF dans sa stratégie de pénétration du marché des villes françaises moyennes.
Donc pour Mme Péquignot, la messe est dite : Jean-Louis Fousseret est un VRP de luxe à la solde du constructeur espagnol.
Et histoire de déposer une cerise sur le gâteau, elle ajoute : «Des commissions ont-elles été perçues ?»
Il n’en aura pas fallu plus pour provoquer une vive réaction de l’intéressé qui affirme dans un communiqué publié dès le lendemain : « Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique » …
Jean-Louis Fousseret ajoute : « dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge« …
Et comme il n’a pas du tout mais alors pas du tout apprécié les allégations de commissions perçues, il prévient : «Je vous demande désormais de mesurer vos propos. Si tel n’était pas le cas, je me verrais dans l’obligation de demander à la justice de notre pays de vous rappeler les règles qui protègent la probité et l’honneur de chacun».
Les choses en étaient restées là et la passe d’armes semblait marquer le pas… jusqu’à ce jeudi soir, jour de Conseil communautaire au Grand Besançon.
Dès le début de la séance, Gabriel Beaulieu, 1er vice-président de l’Agglomération, prend la parole pour s’exprimer sur le communiqué de Mme Péquignot, le tout sur un ton de remontrance. Jean-Louis Fousseret intervient à son tour de manière indignée sur le même sujet.
S’ensuit la réaction de Pascal Bonnet (UMP) qui se désolidarise de la prise de position de Mireille Péquignot qui n’est pas encore là…
C’est à ce moment que cette dernière – en retard – entre enfin en séance. Elle prend la parole et commence à lire un long texte dans lequel elle reproche à nouveau au Président de la CAGB d’avoir opté pour un tramway espagnol…
Quelques sifflets fusent puis les élus se lèvent les uns après les autres et quittent la salle. Ne restent alors en séance que les membres du bureau et une dizaine de délégués communautaires sur 138.
Pendant ce temps, Mme Péquignot poursuit imperturbablement la lecture de son texte devant un Jean-Louis Fousseret qui ne dit plus un mot ; semblant subir le verbiage de l’élue.
Une situation totalement inédite au Grand Besançon.
Voici une courte vidéo filmée depuis les bancs réservés au public. On y entend Mireille Péquignot lisant son texte, bien seule, au milieu des rangs clairsemés.
La suite ?
On l’attend avec impatience bien-sûr.
Pour ma part je me suis permis de contacter Mme Péquignot pour connaître sa position sur la manière dont la CAGB aurait dû s’y prendre pour confier le marché des rames du tram à Alstom, tout en respectant les procédures imposées pour ce marché européen.
Il n’est en effet pas suffisant de monter au créneau avec des « y’avait qu’à ». Les Grands Bisontins attendent désormais d’entendre des arguments détaillés que Mme Péquignot ne manquera sans doute pas de leur fournir afin d’étayer son propos.
Je salut le courage de Mme PEQUIGNOT
qui défont ses idées et ses valeurs et sa vision des choses .