Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Sous le pont Battant, il y a…

C’était dimanche matin. En bon Français, je revenais de la boulangerie avec ma baguette sous le bras quand soudain, j’aperçois une famille tout juste sortie de la messe (ils étaient habillés comme des ouailles) appuyée contre la rambarde du pont Battant. La mère, le père et les trois enfants regardaient l’eau en dessous et pointaient du doigt par-ci, par-là ; ce qui ne tarda pas à attirer mon attention. Je me suis donc approché.

Il faisait beau et il n’y avait aucun courant sur le Doubs. L’eau était particulièrement claire. Les rayons du soleil éclairaient le fond de la rivière. Et au fond, comment dire… il n’y avait pas que des poissons. Un véritable inventaire à la Prévert.

Toutes les photos qui suivent ont été prises depuis le pont, vers l’aval. Ou juste à côté, depuis le quai Veil Picard.

Un vélo, deux vélo, un cône de chantier et quelques barrières métalliques

La même sous un autre angle

Un peu plus loin, un autre vélo et d'autres barrières

Beaucoup de barrières !

Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Un Vélo'cité et des objets métalliques divers

Une petite dernière pour vous faire une idée de la clarté de l'eau ce jour-là.

Moralité(s)

  1. Le Doubs sous le pont Battant est une véritable décharge sauvage.
  2. Il y a peut-être plus de vélos sous le pont que dessus.
  3. S’il y en a un qui ne s’est pas fait draguer depuis longtemps, c’est bien le Doubs.
  4. Les barrières métalliques ne flottent pas.
  5. Les vélos non plus.
  6. Y’a des cons…
  7. Oui, y’en a.
  8. C’est la faute à la Ville
  9. Non c’est la faute à V.N.F. (Voies Navigables de France)
  10. Si c’est la faute à la Ville !
  11. Non c’est à V.N.F. de draguer les voies fluviales !
  12. Mais ça passe dans la ville !
  13. etc

Vous trouverez ci-dessous un article paru dans l’Est Républicain le 7 juillet dernier. On y parlait à l’époque des déchets de surface – ceux qui flottent et se voient. Ils n’étaient pas rares cet été, le bas niveau du Doubs aidant.
Ce fut l’occasion d’assister à un classieux renvoi de responsabilités entre les services de la Ville et Voies Navigables de France.

On imagine que des déchets même énormes (vélos, barrières…) qui se trouvent au fond du Doubs et ne sont visibles que quelques jours par an, risquent d’y rester longtemps et d’être rejoints par plein de petits copains…


Est Républicain (7 juillet 2011)

Dans la poubelle du Doubs

Des déchets variés flottent sur la rivière au centre-ville. Bonne nouvelle, le rejet nauséabond, au pied de la Tour de la Pelote, pourrait bientôt cesser.


Canettes, bouteilles et autres sacs en plastique s’emmêlent dans les algues vertes. Au pied des escaliers des quais et là où les remous apportent les déchets, le spectacle n’est pas très gai.
Il y a quelques semaines déjà, un promeneur avait tiré le signal d’alarme : « J’appelle la Ville et on me répond que c’est du ressort de Voies navigables de France. Tout le monde s’en fiche et l’autre jour, j’ai vu des enfants pêcher là ! » Depuis, rien n’a changé et Jean-Pierre Hérold, biologiste et membre du collectif SOS Loue et rivières comtoises, dresse à son tour un sombre constat : « Une accumulation nauséabonde au pied de la Tour de la Pelote, c’est mauvais pour la santé de la rivière, surtout en période d’étiage, mais tout le monde s’en fout. Qu’en pensent les touristes et les Bisontins qui cheminent sur les parcours fléchés pour découvrir la beauté des quais ? J’ai fait un courrier au maire, il y a un mois. »
Dans sa lettre restée sans réponse, Jean-Pierre Hérold demande au maire de « prendre en charge la rivière et sa santé, avec la mise en place d’une équipe mobile d’entretien et de nettoyage qui, une fois par semaine, fera le parcours de la Boucle dans une embarcation pour évacuer les déchets ».
Dans son courrier, Jean-Pierre Hérold imagine déjà la réponse : « Vous me répondrez que c’est du ressort de Voies navigables de France et que vous allez leur transmettre le courrier. Vous savez fort bien que la réponse sera une fin de non-recevoir. »
Jean-Pierre Hérold reconnaît que la ville fait des efforts en matière d’environnement : « Seul le milieu aquatique est laissé à l’abandon. » Entre bouteilles vides et sacs en plastique.

Qui fait quoi ?

« L’effluent qui provient de la Tour de la Pelote va bientôt cesser. Il nous manque juste deux ou trois fournitures pour y remédier », indique le directeur technique du service Eau et assainissement de la Ville.

La Ville et Voies navigables de France (VNF) ont tendance à se rejeter la responsabilité pour le ramassage de déchets. La Ville dit que c’est du ressort de l’État et le subdivisionnaire de VNF indique : « Nos moyens sont mobilisés sur le fonctionnement des écluses, ce n’est pas dans nos missions de ramasser ces déchets mais on va tout de même aller voir ce qui se passe. » Pour les services techniques de la Ville, le moment ne serait pas opportun pour intervenir : « Techniquement, c’est difficile et on provoquerait de la pollution, car le niveau de l’eau est bas. Ces déchets, c’est d’abord un problème d’incivilités. On fera des campagnes de nettoyage des berges en septembre. »

15 réflexions sur « Sous le pont Battant, il y a… »

  1. ludwig

    Il y’a même un morceau de voie ferrée ! Si si, certainement le dernier vestige de l’ancien tram…

  2. Jimi

    Je peux te confirmer qu’il y avait déjà 2 vélos et une barrière en 1976 (année de canicule). Ça se voit lorsque l’eau manque.
    Merci pour cet article.

  3. fugh

    Tiens ça me rappelle 2 anecdotes : l’une de fin de partie de pêche, où un notable se soulage du poids de canettes en les balançant ds la Loue (les bronzés ne sont pas morts!); la seconde : le sentiment d’une certaine solitude à interpeller un groupe de loustics se délestant, lui, d’une selle de vélo depuis le pont de la république. C’est fou alors le nombre de passants aveugles, sourds et pas concernés qu’on croise ces jours là. Les mêmes que ceux qui réclament l’efficacité des services de nettoyage?

  4. Vincent

    Il y a quand même un week-end-end par an pendant lequel les clubs de plongée nettoient le Doubs (l’an passé, une bonne tonne de ferrailles sorties de sous le pont de Mazagran et environ)
    La zone vers le Minotaure a été faite il y a quelques années.
    Des bénévoles, aidés d’un bateau des VNF (ou de la mairie) et à l’initiative de Surfrider fondation. (voir le site de l’Aqua Sport Comtois)

  5. Jibé

    Sous le pont de la République c’est un peu la même chose. Gageons que sous tous les ponts c’est similaire … malheureusement

  6. claude

    OK pour le sujet de l’article, mais je trouve que la phrase « (ils étaient habillés comme des ouailles) » est de trop !
    Merci de respecter les catholiques !

    1. Bison teint Auteur de l’article

      Bah oui désolé. Ouailles : les Chrétiens par rapport à leur pasteur. Par extension : ceux qui sortent de la messe. Ça on ne pouvait pas en douter étant donné que le dimanche matin, une partie des croyants sortant de la Madeleine sont habillés d’une manière qui n’appartient qu’à eux : enfants avec des chaussettes bleu marine tirées jusqu’aux genoux, béret bleu sur la tête. On sait d’où ils viennent quand on les croisent dans le quartier : de la Madeleine. Voilà c’est tout. Chacun fait ce qu’il veut. On peut déguiser un enfant en « Petit Nicolas » en 2011. Faudra juste lui rendre des comptes plus tard quand il verra les photos…
      Merci de respecter l’humour.

    2. Bison teint Auteur de l’article

      Et d’abord merci de mettre une majuscule quand vous parlez des Catholiques. Question de respect et d’orthographe.

  7. fugh

    Et merci de respecter les petits nicolas!!! Déjà que c’est pas facile facile pour eux ces dernières années, n’en rajoutons pas gratuitement! bon, c’est un peu moins difficile pour eux que pour les borgnes bretons, mais quand même!
    Allez, tous d’accord : à bas la calotte (respectons les cheveux!!)

  8. ech

    Heureusement que les barrières métalliques sont là !Gros match samed 26 entre l’équipe des carpes et des brochets. Les buts: le pont battant. La ligne médiane : le minotaure.

  9. LECLERCQ

    Bonjour à tous,

    A l’initiative du projet sur Besançon, Mountain Riders, affilié à la Surfrider Foundation, association ayant pour but de promouvoir le Dvt Durable sur les différents territoire en montagne en France, organise depuis 3 ans maintenant un nettoyage des berges du Doubs. Celui-ci est programmé tous les ans fin mars (1ier week-end de printemps). Pour celles et ceux motivés à nous aider et donc à enlever ces détritus, je vous donne rdv fin mars 2012 au pont de Mazagran. Les médias communiqueront la date exacte de ce nettoyage.
    A bientôt.
    Benoit pour Mountain Riders.

    1. Jimi

      Oui, bien vu Bison !
      N’hésitez pas à nous communiquer vos actions pour les citer en exemple, nous pouvons aussi vous aider à trouver des bras et des cuissardes pour participer.

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