Archives mensuelles : janvier 2012

Victorizo

J’ai fait un rêve… un drôle de rêve, une drôle d’idée.

Je vous explique : comme tous les 10 ans, Besançon s’apprête à célébrer dignement l’anniversaire de l’enfant le plus célèbre de la ville : Victor Hugo… 1802/2012
Sans doute avez-vous aperçu des affiches dans la ville ; la colle est encore toute fraîche. Sinon voici une mise en bouche :

http://franche-comte.france3.fr/info/besancon–le-grand-retour-de-victor-hugo–72215616.html

On le sait, c’est un fait : ce cher Totor a passé sa vie entière en étant convaincu d’être né en Espagne…

Extrait :

(…)
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix
(…)

C’est un peu ridicule mais il en est ainsi : les grands écrivains ont parfois des lacunes géographiques. Certains géographes – de leur côté – ont d’ailleurs du mal avec l’accord du participe passé lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire avoir placé avant ou après le complément d’objet direct. Chacun son truc donc. On ne peut pas être bon partout.

Totor étant né en Espagne donc (en nuestra ciudad), ne pourrions-nous pas rendre hommage à son (très court) passage chez nous en s’évadant du pompeux et du révérencieux trop souvent de mise à son égard et en intégrant une ch’tite pointe d’humour aux festivités ?

C’est là que mon rêve intervient et l’idée dont j’ai rêvée est simple :

et si on organisait une paella géante sur la place de la Révolution !? Hein ?

Je ferme les yeux et je vois déjà Esmeralda passant de table en table pour y servir la sangria, au passage elle fait les lignes de la main de quelques Bisontins, leur prédisant si oui ou non le tram leur coûtera les yeux de la tête… Rhaaa Esmeralda !

La paella géante pourrait éventuellement être suivie d’un lâcher de taureaux dans la Grande rue. Ou pas.

¿Está de acuerdo?

Besançon d’hier à demain… les pages qu’on tourne

J’aime que ma ville évolue. Mais j’aime surtout qu’elle l’assume et associe intelligemment ses habitants à ses mutations.
J’aime que Besançon ait des projets d’avenir ; que nos quartiers ne restent pas immuables. Mais j’aime aussi que l’on donne aux habitants la possibilité de « tourner la page » d’un passé dont on ne se déleste pas comme on le fait d’une paire de chaussures usagées.

Je ne suis ni pro ni anti-tram. Mais il est vrai que le sujet m’intéresse. En tant que blogueur, ce projet est une « mine d’or »… notamment de par la communication catastrophique qui le caractérise depuis le début.

Concernant les platanes du quai Veil Picard. J’ai parfaitement assimilé, depuis le vote du projet, qu’ils allaient disparaitre. Ce que j’ai cependant du mal à accepter c’est que l’on n’ait rien proposé aux Bisontins pour leur permettre de « faire leur deuil » de l’ancien quai. Que cela ait été fait « en douce » sans même communiquer la date de l’abattage et en en gardant le secret jusqu’à la dernière minute.
Vous savez, c’est la bonne vieille méthode de l’infirmière qui doit faire une piqure à un gosse douillet : elle parle d’autre chose, elle attend que l’enfant regarde ailleurs et paf ! Elle pique.
Mais bon sang ! Nous ne sommes pas des enfants.

Ces platanes étaient là depuis plus de cent ans. Ils appartenaient au quai. La Ville aurait pu organiser en amont une fête, un concours photo ou relever des témoignages d’habitants… Cette dame par exemple aurait eu tant de choses à dire sur son quai. Cela l’aurait aidée elle aussi à passer à autre chose.
Bien sûr qu’il y aurait eu de la nostalgie mais cela aurait donné l’occasion à chacun de dire « au revoir » dignement ; et pas seulement à des arbres mais aussi à un paysage familier, à un lieu chargé d’Histoire (la grande) et d’histoires (les petites).
Bref, on aurait pu vivre un moment symbolique et fort tous ensemble puis on aurait su regarder vers l’avenir. Sans regret et sans jeter nos souvenirs dans le Doubs pour autant.
L’Association Tambour Battant est d’ailleurs à l’origine d’une idée similaire qui devrait prochainement aboutir. Une fête pour « saluer » l’actuel pont Battant qui sera détruit au printemps…

Aujourd’hui ce que l’on a vu était bien différent : des agents de la ville tournant en toute discrétion dès 6h du matin pour installer des panneaux et des barrières avec comme consigne de ne surtout rien dire. Des policiers collant des PV sur des véhicules afin de les faire déguerpir au plus vite du quai. Bien sûr qu’on aurait pu installer dès la veille des panneaux pour prévenir mais… cela aurait appris aux curieux que c’était la veille du grand jour. Et le silence, le secret étaient de mise dans cette affaire. Pourquoi au fait cette paranoïa ?
Ensuite ce furent les bûcherons qui se mirent au travail, encore encadrés par quelques policiers au cas où les Bisontins, ces grands enfants, auraient eu l’idée de leur faire avaler leurs tronçonneuses.
Bilan de la journée : un coup de gomme sur l’ancien quai. Efficace, rationnel, organisé… pour le facteur humain, rien. Vous ne vouliez pas une cellule psychologique non plus hein ?
En définitive, encore un chouette coup de com’ bien réussi pour l’opération tramway qui n’en avait décidément pas besoin.

Malgré ça, je ne suis même pas un anti-tram. Juste un habitant peiné par cette manière de faire les choses. D’être pris pour un enfant par ces « grands » qui nous administrent et ne nous font pas confiance.
J’aime que Besançon change. Qu’elle sorte de sa carte postale. Qu’elle ne soit pas qu’une ville musée engoncée dans ses remparts, servie et resservie à la sauce Vauban-Victor-Hugo – jusqu’à la nausée.
J’ai juste envie qu’on réalise que les habitants de cette ville ont du coeur, des souvenirs, des attaches et que ça n’en fait pas des « conservateurs » pour autant. Qu’on leur donne envie de ce « demain ». Qu’ils n’aient pas sans cesse l’impression qu’on leur impose.

Photo Nico Greys

L’abattage des platanes du Quai Veil Picard a débuté ce lundi matin

Cette fois, c’est « pour de vrai » comme disent les gosses. Et comment on va leur expliquer aux gosses ?

L’abattage des platanes du quai Veil Picard a commencé ce lundi 23 janvier 2012 en début de matinée. Les tronçonneuses sont actuellement « à l’oeuvre » et il faudra sans doute quelques jours pour « tout faire disparaître ».

Finalement, il n’y aura eu aucun communiqué en amont en provenance du Grand Besançon ou de la Ville comme cela avait été notamment le cas en décembre dernier avec les peupliers de l’avenue François Mitterrand.
Non voyez-vous, avec les platanes, l’affaire était entendue : la population ne devait surtout pas savoir. Le sujet était classé sensible et afin de limiter au maximum les risques de fuites, très peu de personnes avaient été informées de la date du jour J.

A titre d’anecdote pathétique, il faut savoir que les élus écologistes bisontins ont été soigneusement tenus à l’écart. Y compris ceux qui – de par leurs fonctions d’adjoints – auraient dû être informés. Non non surtout pas eux, pas les écolos ! Vous pensez bien… Imaginez un peu qu’ils fassent appel à des activistes du genre à grimper dans les arbres et à s’y enchaîner… comme cela s’était notamment passé à Tours l’an dernier.

Il fallait absolument éviter cela. Alors a Besançon, on a décidé de l’a jouer « top secret ». Et aux grognons on opposera sans doute avec un soupçon de dédain qui va si bien à « celui qui sait » l’argument habituel qui doit tous nous consoler :

[quote]Le solde sera positif lorsque le tramway sera là. Il y aura plus d’arbres qu’avant, vous verrez.[/quote]

Chouette alors ! De quoi se plaint-on ?

[quote]Votre grand-mère est décédée ? Ah la la… mais vous savez que chaque jour il y a plus d’enfants qui naissent que de vieux qui meurent ? Allons, séchez vos larmes quoi. Le solde est positif puisqu’on vous le dit…[/quote]

Oui je sais j’exagère mais c’est comme ça : aujourd’hui je m’en cogne de vos statistiques car j’ai une boule là, dans la gorge. Il y a un temps pour tout. Pour l’instant c’est le temps de la mélancolie, de la tristesse de voir disparaître en quelques jours un paysage familier, des arbres complices, de l’ombre pour l’été.

Quant aux nouveaux arbres – la génération montante – on les attendra au moins deux ans et pendant ces deux années, le quai sera bien nu.

Une vidéo sur l’abattage filmée aujourd’hui et partagée par un internaute (merci à )

Quelques photos prises ce lundi et déposées sur Facebook par des internautes (les crédits sont sur chaque image).

Enfin quelques images de l’automne dernier le long du quai. Une vidéo pour se souvenir de nos 87 vieux compères quand ils étaient encore debout.

Pour compléter, je vous suggère vivement de lire ce magnifique texte qui m’a été confié ce vendredi soir : Juste quelques mètres

Juste quelques mètres

Si je vous écris aujourd’hui, c’est pour vous parler d’une dame très âgée qui a toujours connu les arbres sur son quai, mais oui les fameux platanes qui l’ont accompagnée toute sa vie durant, bruissant de moineaux au printemps et qui depuis sa fenêtre constituent sa vue depuis plus de 80 ans.
Elle ne pèse pas grand chose dans ce projet, mais pour moi elle représente tout.

Ses platanes sous sa fenêtre l’ont accompagnée, ils ont salué les départs définitifs, les arrivées joyeuses des baptêmes et des mariages, les corbeilles pleines de beignets. Il fut un temps où sur les quais à la faveur des vrais étés, chacun tirait sa chaise sous les arbres, les dames sur leur ouvrage et les hommes lisant leur journal.
On discutait entre voisins, le quai ne connaissait pas alors cette satanée plaie automobile.

Cette dame a connu le tram, un tram d’une seule voie et le chien de la maison qui, invariablement se couchait sur les rails, houspillé par le watman qui n’hésitait pas à descendre de sa machine. Toute une époque révolue où les vrais orages zébraient l’été et agitaient les arbres…
Ces arbres constituent depuis le début de son temps, un rempart et un refuge, le défilement des saisons la mettant à l’abri des rumeurs de la ville. Tant d’oiseaux étourdis échappés des feuillages y ont trouvé refuge.

La perte de son environnement va accélérer le terme de sa vie, et je serai à ses côtés au moment de l’abattage des arbres, de peur qu’elle ne soit prise de faiblesse. Mais c’est une dame courageuse, qui a vécu son lot de drames et elle veut bien faire un bout de chemin encore et pourquoi pas elle me l’a dit, que sa vie lui permettre de faire un tour de ce fichu tram.

Mais je vois son regard quand elle suit les engins qui passent sous ses fenêtres « ils vont couper nos arbres, casser notre quai » et je sens qu’elle tremble en dedans, si fragile que promesses insensées me viennent, que oui malgré mon impuissance, je veux la protéger.

Ils disent que la voie entre la rue Marulaz et le pont Battant est trop étroite pour effectuer une replantation d’arbres, elle est cependant assez large pour faire passer deux trams, alors de grâce, quelques mètres encore s’il vous plait, juste quelques mètres, qu’après cette désolation et ce massacre de notre patrimoine, elle voit un tronc s’élever, des racines s’installer et un bouquet de feuilles nouvelles s’agiter dans le vent.


À propos de ce texte…

Ce texte que vous venez de lire n’est pas de moi. Il s’agit d’un commentaire laissé par une personne anonyme ce vendredi soir. Il m’a beaucoup touché. Je le trouve magnifiquement écrit et je remercie son auteur de me l’avoir confié.
Je l’ai pris comme un cadeau. De ce genre de cadeau que l’on se doit de partager. J’ai donc pensé que ces mots méritaient d’être lus de chacun… Je les ai juste illustrés de cette carte postale ancienne du quai Veil Picard.
J’adresse une pensée très affectueuse à cette dame qui a connu tant de saisons sur ce quai… Sur son quai.

L’abattage des platanes du quai Veil Picard commencera demain (mis à jour)

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Je répète :

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Une triste nouvelle nous arrive et j’ai pensé qu’avec ce vers de Paul Verlaine à la sauce 1944, ça passerait peut-être mieux.

A l’heure ou d’autres nous font rêver avec les noms des 19 futures rames du tramway, moi je vais faire le rabat-joie, l’oiseau de mauvais augure… désolé vraiment.

Mais voilà : C’est demain, mercredi 18 janvier, que l’abattage des 87 platanes centenaires du quai Veil Picard débutera.

L’information a été maintenue au plus grand secret… On craint visiblement que l’opération soit rendue délicate par la présence de Bisontins mécontents… Logique. Les tronçonneuses devraient démarrer très tôt ce mercredi matin et sans doute que l’accès au quai sera limité.

L’appel du 18 janvier

Je lance un appel (non je n’attendrai pas le 18 juin) à tous ceux qui sont disponibles et disposent de caméras, smartphones et autres appareils photos. Immortalisons cet événement. Vous pourrez également témoigner dans les commentaires de ce billet.

Si vous avez des photos et souhaitez les diffuser, vous pouvez me les faire parvenir ici : besacontin@gmail.com

Pensez également à faire tourner l’info autour de vous.

Pour ma part ce soir, j’irai réconforter Léon – le premier du quai et tenir compagnie à Camille et Claude. Je les laisserai ensuite à leur toute dernière nuit d’amour platanique.

Je les ai photographiés une dernière fois ce mardi soir. Mais je n’ai rien osé leur dire.

Mis à jour le mercredi 18 janvier à 13h30

Il ne s’est rien passé ce mercredi matin. Les informations que j’avais reçues provenaient pourtant de sources différentes et étaient concordantes.
Alors ? Ils ont changé la date au dernier moment parce que l’info qui ne devait pas fuiter a finalement fuité ??? Arf… non non, je n’en suis pas à ce stade de la mégalomanie paranoïaque. Alors ? Un mauvais coup du grand méchant bison pour « manipuler » les Bisontins ? Même pas. J’ai donné cette info en toute bonne fois. Elle me semblait fiable. J’étais d’ailleurs à 7h3à sur les lieux appareil photo en bandoulière… et il faisait froid je peux vous le dire.

Du côté de la CAGB (Grand Besançon), on affirme même qu’une communiqué de presse sera fait en temps et en heure pour annoncer le jour du début de l’abattage. Soit. On verra. Et si c’est vrai, c’est très bien que l’on assume cet abattage, qu’on ne le programme pas en catimini.
Cacher son imminence aux Bisontins serait très maladroit et en amplifierait évidemment l’impact négatif.

N’empêche qu’avant fin janvier, le bruit des tronçonneuses pourraient bien se faire entendre sur le quai Veil Picard. Profitez donc des platanes. Faites des photos tant qu’ils sont debout.

VIDEO La déesse Flore s’envole… mais reviendra

La statue de la déesse Flore a été démontée tôt jeudi matin de son piédestal par les services de la ville de Besançon. Le travail a ét été parait-il laborieux car la demoiselle (128 ans tout de même) était bien fixée.

Elle part pour quelques temps dans un atelier d’Ornans pour refaire sa patine. Elle devrait ensuite être réinstallée provisoirement, le temps des travaux du tramway, dans un lieu non encore déterminé (Micaud ? place de la Liberté ?). Elle retrouvera enfin la place Flore.

Le démontage a été filmé par un généreux vidéaste amateur. Voici sa vidéo.

Cette statue a été créée en 1884 par le sculpteur Just Becquet qui l’installa sur la fontaine Flore. Cette fontaine ayant été démontée en 1950. La statue disparut jusqu’à sa réinstallation au cœur de la place Flore en 1999. Vous trouverez beaucoup d’informations sur le blog « Humeurs des Chaprais ».

Dans cette vidéo du site tourismepatrimoine.tv, Jean-Claude Goudot (Association des Chaprais) parle de la statue et des aménagements de la place Flore d’hier et d’aujourd’hui.

A bientôt jolie déesse…

Et la marquis ? La statue du Marquis devrait être prochainement déplacée elle aussi. Direction le quai de Strasbourg où elle trouvera un emplacement temporaire le temps des travaux du tram.

Les Bisontins seront sans doute satisfaits que ces personnages attachants ne soient pas remisés dans le sous-sol de l’église de la Madeleine durant plusieurs années…

Photographes, peintres, sculpteurs… et si vous exposiez gratuitement chez Etam ?

Tout commence avec la marque de lingerie Etam qui veut s’offrir un coup de pub rajeunissant.
En 2012 on fait comment déjà ? Ah oui ! Un buzz sur le Net via une vidéo virale… évidemment.

La vidéo a donc été publiée sur DailyMotion ce lundi 9 janvier . On y voit trois mannequins en mode un peu cruche filmées en caméra cachée alors qu’elles s’apprêtent à pénétrer dans le Musée d’Orsay :

[quote]Nous allons visiter le Musée d’Orsay et… Nous allons improviser un défilé de mode à l’intérieur.[/quote]

Une fois dans les lieux, elles simulent brièvement de l’intérêt pour les oeuvres puis soudainement, ôtent leurs impers et Ô ! suprise… les voici aux trois-quarts nues, tout juste vêtues de leur lingerie… Etam !

Alors s’ensuit une course échevelée au travers de quelques salles d’Orsay – façon dindes inconscientes tentant d’échapper avec le sourire au Réveillon de Noël.
Sur leur passage, elles semblent faire forte impression (ah ah) auprès des visiteurs. Seules les toiles impressionnistes restent stoïques. Les filles sortent ensuite en courant, visiblement très excitées par leur performance.

Slogan : Vous les avez manquées… retrouvez-les lors du live show Etam bla bla bla…

[iframe http://www.dailymotion.com/embed/video/xnjtk2 560 315]

Au final le buzz n’a pas réellement pris mais le Musée d’Orsay, lui, l’a très mal pris comme en atteste cette réaction d’une porte-parole du temple de l’impressionnisme :

[quote]Cette vidéo, tournée en fraude, porte une grave atteinte aux droits du musée d’Orsay mais également aux droits de tiers, dont le musée ne saurait être tenu pour responsable. »[/quote]

Pas content non plus le président du Musée d’Orsay qui va demander au PDG d’Etam que la vidéo soit retirée du Web. Et rappelant que filmer et photographier sont interdits dans l’enceinte du musée et qu’aucune demande d’autorisation de tournage en bonne et due forme n’avait été présentée. Menaces de poursuites judiciaires, gros yeux, sourcils qui se froncent…

Lexpress.fr raconte : Des filles en culotte chez les impressionnistes : le musée d’Orsay proteste

En résumé, nous avons :

  • d’un côté la marque de lingerie Etam qui s’offre une image un peu fofolle, moderne (utilisation des outils de com’ qui plaisent aux djeunes) et limite rebelle (pensez donc, on a bravé la loi nous madame et en petite culotte en plus !).
  • de l’autre côté, ce bon vieux Musée d’Orsay suffisamment ringard pour avoir interdit de photographier chez lui depuis juin 2010 (ce qui avait provoqué un tollé chez de nombreux photographes). Le musée donc, qui sort la grosse artillerie : poursuites judiciaires, atteinte à l’image et à la réputation… C’est son droit mais…

Mais en définitive quelles peuvent bien être les retombées de ce petit buzz en terme d’image ? Pour Etam, l’humour, la légèreté, la jeunesse, le modernisme, la vie quoi ; et pour Orsay, l’image d’une institution coincée, procédurière et sans humour qui veut figer son image dans le marbre… le passé quoi…

Qui gagne ? Etam évidemment qui s’offre à bas prix (dommages et intérêts compris) une com’ rajeunissante à destination d’une clientèle qu’elle cherche sans doute à séduire.

Et pourtant…

Et pourtant rien de « moderne » dans cette vidéo qui donne une image affligeante de ces filles… Des « porte-fringues » (si peu) lâchées en liberté dans ce temple de « la culture ». Culture uniquement bonne à servir de décor à leur jeu juvénile, mais surtout pas de nourriture spirituelle.

Logique n’est-ce pas ? Des jolies filles dans un musée… des mannequins qui plus est… Elles ne peuvent pas être là pour s’intéresser aux tableaux… n’est-ce pas ?

Et pourquoi pas une réponse du berger à la bergère ?

Et si Orsay au lieu de faire sa vierge de marbre effarouchée en profitait également pour offrir une cure de jeunesse à son image via un joli « contre-buzz » ?

Et si la bonne vieille institution muséale répondait du tac au tac à Etam et avait suffisamment d’humour pour se faire le porte-parole du monde de l’art en lançant un appel aux artistes plasticiens, peintres, sculpteur, photographes,etc… et en leur disant en substance :

Vous êtes sans doute en recherche de lieu d’exposition pour vos oeuvres ?

Il y a bien une boutique Etam dans votre ville ?

Allez donc y accrocher vos oeuvres.  Mais ne demandez pas d’autorisation, c’est inutile. Entrez tout simplement et exposez.

Bien sûr, n’oubliez pas de filmer la scène et de diffuser vos vidéos sur Internet… ça peut devenir de l’art en soi.
Des performances filmées qui pourraient même intéresser certains musées.

Le Centre Pompidou par exemple. Allez savoir…

Chiche ?

Réjouissances

Il parait que je critique trop et que la critique est facile. Soit. Je vais donc mettre à profit ce début d’année pour me réjouir haut et fort.

C’est vrai quoi, regardez ces Bisontins grognons qui se plaignent sans cesse de leur ville en chantier.
Ils ont trouvé un bouc émissaire bien confortable : le tramway.
Le pauvre. Même pas encore là pour se défendre et déjà affublé de tous les maux : le tram fait fuir les commerçants, il est trop onéreux, trop espagnol, pas suffisamment ornanais, trop bleu ou pas assez, son tracé ne passe pas où il faut et… à cause de lui – suprême outrage – on va couper les platanes du quai Veil Picard !

Or – voyez-vous – les Bisontins sont très attachés à ces 87 centenaires du bord du Doubs.
Alors pour calmer les excès platanophiles de ses administrés, le Maire de la ville a promis d’autres arbres. Des spécimens encore plus beaux et plus vigoureux. Mais rien n’y fait. L’abattage est imminent et la Boucle pleure déjà. Pathos.

PO-SI-TI-VEZ les gens !

Moins d’arbres ça veut dire moins d’ombre et donc plus de soleil ! On en manque non ?
Et puis ces arbres sont malades vous savez : un champignon les ronge de l’intérieur. Ils souffrent, c’est horrible. On ne va pas les abattre vous savez, on s’apprête juste à les euthanasier. Généreusement.

Et les allergies ! Comment vous ne saviez pas ? Le pollen de platane est un allergène TERRIFIANT ! Tout Besançon éternuait au printemps à cause de ces 87 mercenaires. Et ils nous offraient quoi en échange ? De vieux troncs même pas beaux à regarder. Tout tordus, avec des bosses, des trous. Pouah !

Non mais vous avez vu ces tronches ?

Non vraiment, sans regret, tronçonnons et réjouissons-nous ! Des copeaux ! Des copeaux !
Et zut quoi ! La place des arbres c’est à la campagne non ?

Ici c’est la ville ! Non mais !

Plouf, pas plouf… le canular qui fait boire la tasse au site d’info locale

Il était environ 15h15, ce dimanche 8 janvier, lorsque un Bisontin a publié ce message sur Twitter

S’ensuit alors un échange de tweets

L’image est ensuite publiée sur Facebook et partagée par de nombreux Bisontins.
Beaucoup « aiment » – les fourbes ! … Bah oui, un véhicule de la fourrière tombé dans le Doubs… On peut les comprendre…

A 16h51, Macommune.info emporte le scoop en publiant un article comportant une autre photographie prise par « un internaute » ainsi que son témoignage. (capture d’écran de la page)

Pourtant dans cet article aucune précision sur les circonstances de cet accident. Pas non plus de nouvelles rassurantes du conducteur.
Le site Macommune.info n’aurait tout de même pas publié cette information sans la vérifier sur la seule foi d’un témoignage transmis par mail ? Juste pour faire du sensationnel ? Nan ???

Évidemment que non ! Nous avons affaire à des journalistes avec une exigence déontologique comme nous le confirmait ce reportage diffusé dans le JT de midi de France 3 Franche-Comté en date du 6 janvier dernier. Extrait (le site dijonnais dont il est question dans l’extrait est Dijonscope) :

C’est clair, la carte de presse ça change tout… Les journalistes vérifient les infos, mènent des investigations et tout ça. Respect.

Et pourtant…

Reculons d’une journée. Samedi soir, Macommune publiait un billet étrange intitulé  » Confrontation violente entre jeunes et policiers à Besançon » . Au menu, des heurts violents entre « jeunes » alcoolisés et forces de l’ordre, à la sortie de certains bars, dans la nuit de vendredi à samedi. Ce qui est étrange c’est la deuxième partie du billet. Ce sont des propos rapportés entre guillemets :

« Le centre de Besançon va de mal en pis. Quand les autorités municipales se rendront-elles compte de ce qui se passe dans les rues de leur ville… Arrêtons d’affirmer que tout va bien quand tout va mal plusieurs nuits par semaine.
Quand va-t-on imposer au bars de limiter et de contrôler les entrées, de respecter les règles de sécurité à l’intérieur de leurs établissements, de limiter la consommation d’alcool et d’arrêter, par mercantilisme pur et dur, d’enfreindre les lois sur la distribution d’alcool
», écrit un témoin des scènes de violence.

« écrit un témoin » ?? Est-ce à dire que la personne dont les dires ont été rapportés par Macommune n’a fait que transmettre son témoignage… par email ?

Naïf que je suis. Je pensais que tous les journalistes titulaires de cartes de presse rencontraient leurs sources ou tout du moins leur passaient un petit coup de fil, histoire de « jauger » leur crédibilité…

Testons

Pour en avoir le coeur net : montons un fake (un faux, un canular) et voyons ce qui se passera. Je sais c’est mal.

Scénario :

1. Sur Twitter, un Bisontin diffuse une photo en twittant en substance : « Ah ah la voiture de la fourrière nage sur le Doubs ! #besancon »

Coulisses du photomontage n°1

2. La communauté bisontine présente sur Twitter réagit et lui demande des précisions.

3. Le témoin précise alors que la photo a été prise il y a environ 40 minutes afin que quelqu’un qui se rendrait sur place pour vérifier ne trouve plus rien.
Il précise aussi avoir vu le conducteur sur le quai en train de courir pour remonter, téléphone à l’oreille.
Notre témoin n’a pas vu ce qui s’est passé avant. Il pense que la voiture ne coulait pas. Il a dû partir ensuite.

4. Quelques minutes plus tard, un autre témoin (bidon) envoie une autre photo à la rédaction de MaCommune…. avec son témoignage écrit que voici :

bonjour
je vous envoie cette photo. Je l’ai prise tout à l’heure vers 3 heures moins le quart en face de Bellevaux. Un véhicule était dans l’eau au niveau du parking puis ile courant l’a fait tourner et il s’est enfoncé dans l’eau. C’est la seule photo que j’ai fait. Il n’y avait personne dedans mais un employé (peeut être le conducteur) était sur le quai et téléphonait quand la voiture a commencé à couler. Si ça vous semble itnéressant faites-en bon usage.
René Bonnard (fidèle lecteur et habitant Velotte)

Coulisses du photomontage n°2

Le temps de trouver un ou deux complices et…

Et attendons…

Pas bien longtemps puisque moins d’une heure et demie plus tard, Macommune publie son article avec la photo et le témoignage écrit (et une faute en bonus).

Un coup de fil au commissariat ou à la fourrière aurait suffi pour en savoir plus et – en l’occurrence – cela aurait permis aux journalistes titulaires de cartes de presse de Macommune.info d’apprendre qu’il s’agissait d’un gros bobard.

Mais non, rien de tel n’a été fait. Point non plus de demande adressée au témoin afin de le contacter par téléphone et de jauger sa crédibilité. Le faux René Bonnard n’a reçu que ceci en réponse à son mail :

Et puis Twitter n’est-ce pas, n’est pas une source en soi… il s’y dit des vérités et des bêtises aussi. Trier le bon grain de l’ivraie est une étape obligée. Sans quoi…

Aller on se le refait juste pour le plaisir et n’oubliez pas : consommez de l’info c’est bien mais sans perdre son esprit critique, c’est mieux

[iframe http://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F32807742&show_artwork=true 575 166]

Mise à jour (lundi 9 janvier à 7h55)

L’article a été effacé du site Macommune.info quelques minutes après la publication de ce billet.

Il faut dire que l’Est Républicain – dans son édition du jour – a fait de cette affaire son billet d’humeur. Il semble qu’à l’Est Républicain ont ait passé les coups de fil indispensables à la vérification de l’information. CQFD

Dans la matinée, Macommune.info publie un « rectificatif », précisant qu’il s’agissait en fait d’un canulard canular et que la photo était « un montage transmis à la rédaction par un lecteur mal intentionné… ». Excès de confiance dites donc.

Mal intentionné le René Bonnard… quel sale type oui !  En même temps une bonne leçon c’est toujours positif non ?

C’était la première fois parait-il. Pas si sûr, rappelez-vous…