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Quand la Ville de Besançon remet les pendules à l’heure sur Fun Radio

C’est l’histoire d’un coup de com’ qui aurait pu passer inaperçu. C’était compter sans la vigilance de certains fonctionnaires du service communication de la Ville de Besançon et leur détermination à ne pas laisser dire n’importe quoi sur l’image de leur cité.

Pour celles et ceux qui n’ont rien suivi, le 8 mai dernier, un jeune homme originaire des Vosges contacte « la libre antenne » de Fun Radio (21h-minuit). Celui-ci évoque en direct les difficultés que lui pose son accent à couper au couteau lorsqu’il s’agit de séduire les filles…

Quelques minutes plus tard, au fil de la discussion, certains des animateurs croient reconnaître l’accent franc-comtois. La suite fut une raillerie en règle de l’Originale mais totalement inconnue et ignorée Région de Franche-Comté, ainsi que de sa capitale régionale : Besançon.

Manque de chance (ou heureux hasard), le twittos @blogbesancon était en train d’écouter cette émission et n’a rien raté de cet extrait qu’il a immédiatement twitté, provoquant évidemment l’émoi de la communauté des twittos bisontins.

Ensuite tout s’est enchaîné. Bien décidé à ne plus laisser des « Parisiens » dénigrer la Ville sans réagir, Benjamin Teitgen, directeur adjoint du service communication de la Ville, s’empare de l’affaire et décide de répliquer de façon totalement décalée.
Le plus sérieusement du monde, Benjamin Teitgen et son équipe adressent alors un colis de goodies bisontins (parmi lesquels une bouteille de Bisontine !) et un courrier aux animateurs de l’émission. Ces derniers accusent réception de cet envoi… en direct dans leur émission du mercredi 22 mai.

Le résultat a de quoi faire pâlir tous les services com’ de collectivités : près de 10 minutes « gratuites » d’antenne en début de soirée, des centaines de milliers d’auditeurs dans toute la France qui ont entendu à plusieurs reprises le nom d’une ville qu’ils ignoraient pour beaucoup et de laquelle certains garderont désormais un a priori positif… Sur la page Facebook de l’émission, près de 500 likes.

La mairie de Besançon nous a envoyé une lettre... - KAREL LIBRE ANTENNE OFFICIEL

Voici l’extrait intégral incluant la lecture de la lettre envoyée par la Ville :

Voila un coup de com’ indubitablement réussi dont l’auteur et les Bisontins peuvent être satisfaits.

Non seulement la Ville a été proactive pour défendre son image mais elle s’est offert une tribune à moindre frais sur une grande radio nationale très écoutée par les jeunes adultes. Quand on sait que Besançon est une ville estudiantine mais hélas encore un peu trop endormie, chercher à corriger cette image de cité inconnue nichée au milieu de la campagne est une démarche salutaire.

À la différence du Conseil Régional et de sa très onéreuse inutile campagne « Originale Franche-Comté » dont l’impact est hélas nul (La Région est-elle plus connue après cette campagne traditionnelle et qui n’a rien d’originale d’ailleurs ? Non répondent les sondages), la Ville de Besançon a affirmé et démontré que l’on pouvait communiquer  massivement et subtilement auprès d’une cible spécifique sans débourser des millions d’euros.

Tout cela n’aurait pu avoir lieu sans l’humour des uns (Fun Radio, dont les animateurs ont joué le jeu) et l’auto-dérision des autres (le service com’ de la Ville) qui a su agir au bon moment et en optant pour le bon ton. D’autant qu’en cette période économico-météorologiquement déprimante, l’humour est un rempart pertinent.

Bref, ce coup était vraiment parfait et ce n’est peut-être pas terminé puisque la Ville a invité Fun Radio à venir réaliser une émission en direct de Besançon. Une proposition que l’équipe de la « libre antenne » a retenue.
De quoi rendre jaloux les Montbéliardais et leurs élus qui n’avaient pas su faire preuve d’autant d’humour lorsque Jamel Debbouze s’était moqué de leur ville lors d’un récent spectacle retransmis à la télévision.

À suivre donc…

Billet rédigé avec l’aide de Caribou Dagno, rédacteur invité (qui ne bosse pas à la Ville et n’a été payé par personne pour donner son opinion). Merci à lui.

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Les médias, le corbeau et l’église hantée qui aurait pu servir de leçon


C’est sûr, les médias à buzz (Morandini & cie) vont faire un joyeux festin de l’affaire du corbeau agresseur de Froidefontaine (Territoire de Belfort). Le buzz semble d’ailleurs bien parti.

Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis : une bonne dose de mystère (un corbeau agressant toujours la même personne), une victime innocente, des épisodes (quatre agressions déjà !), du suspense (l’autorisation de tuer le corbeau mais l’auront-ils ?)… et tout ça en pleine France rurale.
En somme, le fait divers parfait pour des médias parisiens toujours friands d’anecdotes insolites sur notre si exotique province.

Alors que cette insolite fait divers est relayé sans retenue par certains médias locaux, d’autres commencent à s’interroger et à laisser transpirer un certain scepticisme. Des doutes portant notamment sur ces supposées griffures de corbeaux si régulières et qui jamais ne se croisent, alors même qu’elles sont supposées avoir été infligées par un oiseau en vol sur un bras qui s’agite, forcément…

Capture d’un reportage de France 3 Franche-Comté

Toutefois à cette heure, dans la presse, point d’interrogation sur l’absence de témoins des faits. Aucun avis d’expert non plus sur l’origine des blessures (un médecin légiste par exemple). Non. L’affaire est trop bienvenue en pleine torpeur juillétiste. Et puis ce fait divers permet à chacun – alors que la crise frappe durement – de se dire qu’il y a plus poisseux que lui.

Attention, le propos n’est pas de dire ici : c’est vrai ou c’est bidon ; mais plutôt de souligner que certains aspects de cette affaire appellent le doute et que celle-ci mériterait d’être traitée avec des pincettes.
Imaginons un instant que tout soit bidonné… Dans quelle situation se retrouverait cette famille dans ce village après une telle exposition médiatique ? Acceptons maintenant que tout soit véridique, alors il serait fort judicieux de couper court aux rumeurs et méchancetés qui courent sur le Net. Alors docteur ? Ces griffures ? Elles sont plausibles ?

Mémoire courte
Et si l’on regardait un peu en arrière. Il n’y a pas très longtemps : en 1998. Et pas bien loin non plus : à Delain en Haute-Saône. Vous voyez cette église au cœur du village ? Figurez-vous qu’à l’automne 1998, elle attira l’attention des médias français, européens et internationaux. En quelques jours, les 213 habitant de Delain virent affluer des caméras et des micros du monde entier.
Ah ça y’est ! Ça vous revient ? C’est fou comme on oublie vite n’est-ce pas ?
Vous vous rappelez de cet histoire de Poltergeist ? Cet esprit malfaisant qui hantait l’église et faisait voler les cierges et décapitait les statues ? Même l’évêché s’en était ému et avait dépêché sur place un prêtre exorciste (!).
Le maire du village, quant à lui, s’exprimait volontiers devant des journalistes complaisants qui en redemandaient. Il faut dire que l’affaire plaisait, inquiétait, excitait…
Là aussi, tous les ingrédients étaient réunis et ce fut un méga-buzz… avant l’ère du Web. Notre corbeau n’était pas né.

Mais voilà. Il y eut le jour de la grande déception. Celui où le soufflé fit pschiiiit et retomba mollement. Le maire était un farceux à tendance mythomane. On venait d’apprendre qu’il avait tout inventé, tout orchestré.
Les médias – vexés – lui réglèrent son compte à grands coups d’éditos, de reportages et de chroniques acerbes. Mais ils oublièrent au passage de faire amende honorable suite à ce déchaînement médiatique pour… rien.
À Delain, on a encore honte de cette histoire. Autant vous dire que pour l’ancien maire du village (puisqu’il dût bien vite démissionner) la suite fut amère (suivi psychologique, condamnation en correctionnel, exclusion de fait du village).
Bien fait ? Sans doute. Sauf que lui seul a payé pour cette grande excitation médiatique et pour sa finale en eau de boudin. Pas les médias qui l’ont encouragé à l’époque par leur voracité sensationnaliste doublée d’une crédulité consentie… dans l’intérêt de l’audience, de l’Audimat.

C’est fou comme on oublie vite. C’est bien dommage, car les excès d’hier pourrait amener la tempérance d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin

Deux articles à lire sur l’affaire de Delain :


grigg

Commerces bisontins : et s’il suffisait d’un plongeon dans le Doubs ?

À la une, à la deux, à la trois…

La scène se déroule à Tver en Russie. On y voit 133 personnes sautant simultanément « à l’élastique » d’un pont situé au-dessus de la Volga. Images impressionnantes, idée insolite et forcément voilà une vidéo qui buzze sur le Web depuis quelques jours.

Et si j’en parle ici c’est parce que Tver, ville de 480.000 habitants située à moins de 200 kms au nord de Moscou ; Tver donc, est jumelée avec Besançon depuis 1996 !

Alors une idée me vient. Je pense à nos commerçants bisontins en lutte contre le chantier du Grand Méchant Tram et ses effets négatifs sur le commerce local. Je pense à l’Union des Commerçants de Besançon (UCB) toujours à la recherche d’idées nouvelles et de coups médiatiques prompts à faire gagner à sa cause les gens de Besançon et d’au-delà.
Le chantage autour du passage du Tour de France ayant fait long feu, l’UCB a lancé récemment une pétition… Une de plus. Les pétitions, n’est-ce pas, ça fait tellement XXe siècle

Alors pourquoi ne pas envisager un gros coup à la manière de nos jumeaux de Tver ?

Projetons-nous : nos braves commerçants se retrouveraient sur la passerelle Battant, au coeur du chantier (symbole) et 1 et 2 et 3 et… PLOUF dans le Doubs !
Bah oui, plouf. Forcément. Le coup des élastiques a déjà été fait et puis les gens de Tver avaient une bonne excuse pour s’éviter la Volga : l’eau y est froide.
Mais le Doubs en été, il n’y a pas d’excuse mesdames et messieurs les commerçants ! PLOUF donc.

Et quel plouf ! Un plouf sacrificiel exécuté sous les objectifs des médias locaux bien sûr, mais surtout sous les yeux médusés des Bisontins réunis sur les quais pour assister à l’événement.

Des habitants de la Boucle subjugués par le courage de leurs commerçants de proximité. Des Bisontins touchés en plein coeur (de ville). Des Bisontins jurant haut et fort que jamais, plus jamais ils ne se rendraient dans les grandes surfaces périphériques ou sur Internet pour faire leurs courses !

Des Bisontins qui se dirigeront alors tout de go vers la Sainte Maquette du tramway espagnol honni afin de lui jeter des tomates… espagnoles (zut !)…

Il aura donc suffi d’un plongeon dans le Doubs.

Photographes, peintres, sculpteurs… et si vous exposiez gratuitement chez Etam ?

Tout commence avec la marque de lingerie Etam qui veut s’offrir un coup de pub rajeunissant.
En 2012 on fait comment déjà ? Ah oui ! Un buzz sur le Net via une vidéo virale… évidemment.

La vidéo a donc été publiée sur DailyMotion ce lundi 9 janvier . On y voit trois mannequins en mode un peu cruche filmées en caméra cachée alors qu’elles s’apprêtent à pénétrer dans le Musée d’Orsay :

[quote]Nous allons visiter le Musée d’Orsay et… Nous allons improviser un défilé de mode à l’intérieur.[/quote]

Une fois dans les lieux, elles simulent brièvement de l’intérêt pour les oeuvres puis soudainement, ôtent leurs impers et Ô ! suprise… les voici aux trois-quarts nues, tout juste vêtues de leur lingerie… Etam !

Alors s’ensuit une course échevelée au travers de quelques salles d’Orsay – façon dindes inconscientes tentant d’échapper avec le sourire au Réveillon de Noël.
Sur leur passage, elles semblent faire forte impression (ah ah) auprès des visiteurs. Seules les toiles impressionnistes restent stoïques. Les filles sortent ensuite en courant, visiblement très excitées par leur performance.

Slogan : Vous les avez manquées… retrouvez-les lors du live show Etam bla bla bla…

[iframe http://www.dailymotion.com/embed/video/xnjtk2 560 315]

Au final le buzz n’a pas réellement pris mais le Musée d’Orsay, lui, l’a très mal pris comme en atteste cette réaction d’une porte-parole du temple de l’impressionnisme :

[quote]Cette vidéo, tournée en fraude, porte une grave atteinte aux droits du musée d’Orsay mais également aux droits de tiers, dont le musée ne saurait être tenu pour responsable. »[/quote]

Pas content non plus le président du Musée d’Orsay qui va demander au PDG d’Etam que la vidéo soit retirée du Web. Et rappelant que filmer et photographier sont interdits dans l’enceinte du musée et qu’aucune demande d’autorisation de tournage en bonne et due forme n’avait été présentée. Menaces de poursuites judiciaires, gros yeux, sourcils qui se froncent…

Lexpress.fr raconte : Des filles en culotte chez les impressionnistes : le musée d’Orsay proteste

En résumé, nous avons :

  • d’un côté la marque de lingerie Etam qui s’offre une image un peu fofolle, moderne (utilisation des outils de com’ qui plaisent aux djeunes) et limite rebelle (pensez donc, on a bravé la loi nous madame et en petite culotte en plus !).
  • de l’autre côté, ce bon vieux Musée d’Orsay suffisamment ringard pour avoir interdit de photographier chez lui depuis juin 2010 (ce qui avait provoqué un tollé chez de nombreux photographes). Le musée donc, qui sort la grosse artillerie : poursuites judiciaires, atteinte à l’image et à la réputation… C’est son droit mais…

Mais en définitive quelles peuvent bien être les retombées de ce petit buzz en terme d’image ? Pour Etam, l’humour, la légèreté, la jeunesse, le modernisme, la vie quoi ; et pour Orsay, l’image d’une institution coincée, procédurière et sans humour qui veut figer son image dans le marbre… le passé quoi…

Qui gagne ? Etam évidemment qui s’offre à bas prix (dommages et intérêts compris) une com’ rajeunissante à destination d’une clientèle qu’elle cherche sans doute à séduire.

Et pourtant…

Et pourtant rien de « moderne » dans cette vidéo qui donne une image affligeante de ces filles… Des « porte-fringues » (si peu) lâchées en liberté dans ce temple de « la culture ». Culture uniquement bonne à servir de décor à leur jeu juvénile, mais surtout pas de nourriture spirituelle.

Logique n’est-ce pas ? Des jolies filles dans un musée… des mannequins qui plus est… Elles ne peuvent pas être là pour s’intéresser aux tableaux… n’est-ce pas ?

Et pourquoi pas une réponse du berger à la bergère ?

Et si Orsay au lieu de faire sa vierge de marbre effarouchée en profitait également pour offrir une cure de jeunesse à son image via un joli « contre-buzz » ?

Et si la bonne vieille institution muséale répondait du tac au tac à Etam et avait suffisamment d’humour pour se faire le porte-parole du monde de l’art en lançant un appel aux artistes plasticiens, peintres, sculpteur, photographes,etc… et en leur disant en substance :

Vous êtes sans doute en recherche de lieu d’exposition pour vos oeuvres ?

Il y a bien une boutique Etam dans votre ville ?

Allez donc y accrocher vos oeuvres.  Mais ne demandez pas d’autorisation, c’est inutile. Entrez tout simplement et exposez.

Bien sûr, n’oubliez pas de filmer la scène et de diffuser vos vidéos sur Internet… ça peut devenir de l’art en soi.
Des performances filmées qui pourraient même intéresser certains musées.

Le Centre Pompidou par exemple. Allez savoir…

Chiche ?