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À Besançon, une ex-député UMP usurpe l’écharpe tricolore pour manifester contre le mariage gay

Ce samedi 2 février 2013, les opposants au projet de « mariage pour tous », manifestaient à Besançon.
Parmi eux, une délégation d’élus et cadres UMP locaux. Et puis aussi l’ancienne député UMP de la 2e circonscription du Doubs – Françoise Branget – battue en juin dernier par Barbara Romagnan (PS).

Aujourd’hui Mme Branget ne conserve qu’un seul mandat électif : elle est conseillère régionale de la région Franche-Comté.

Françoise Branget à la "manif pour tous" du 2 février 2013 à Besançon

Françoise Branget à la « manif pour tous » du 2 février 2013 à Besançon (photo : Loïc Ponce)

Voici une photographie prise sur le parcours de la manifestation. On y aperçoit des élus de droite Bisontins (Michel Omouri notamment) et de la région.
France 3 Franche-Comté donne une liste non exhaustive des élus présents. Parmi eux se trouve Françoise Branget (béret rouge).

Des élus et anciens élus de droite à la manif pour tous (2 février 2013)

Des élus et anciens élus de droite à la manif pour tous (2 février 2013)

Zoomons un peu sur Mme Branget car il y a comme un détail qui cloche. Tiens tiens…

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Comment ? Vous ne remarquez rien ? Alors voyons cette autre photographie :

Françoise Branget à la "manif pour tous" du 2 février 2013 à Besançon

Des élus de droite à la « manif pour tous » du 2 février 2013 à Besançon

Nous sommes ici place du 8 septembre (place Saint-Pierre si vous préférez). Derrière cette banderole, nous retrouvons Françoise Branget auprès d’autres élus. Sans doute des maires car la plupart portent l’écharpe tricolore.

Et voilà donc Mme Branget. Elle arbore un sourire radieux et… l’écharpe tricolore, elle aussi.
Serait-elle maire ? Non. Adjointe au maire ? Non plus.
Elle n’est plus conseillère municipale de Besançon depuis qu’elle a été élue conseillère régionale de Franche-Comté en mars 2010.

Est-ce au titre d’élue régionale qu’elle porte l’écharpe tricolore ? Certainement pas puisque le port de l’écharpe tricolore par les conseillers généraux et régionaux n’est tout simplement pas autorisé.
Voyez à ce sujet, la réponse que le ministre de l’Intérieur apporta à une question que le député Lionnel Luca (alors UMP) lui adressa en 2010 à l’Assemblée.

Extrait :

Aucun texte législatif ou réglementaire n’autorise le port d’écharpes tricolores (bleu, blanc, rouge) par les conseillers régionaux et les conseillers généraux à l’occasion des cérémonies officielles. Le port de telles écharpes par des élus n’en ayant pas le droit constitue une usurpation de signes, et est passible des sanctions prévues par l’article L.433-14 du code pénal […]

Mystère mystère… observons une photographie plus lisible prise à quelques minutes de la précédente :

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Et approchons-nous un peu :

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Françoise Branget porte l’écharpe tricolore avec la bande rouge près du col. Seuls les parlementaires (députés et sénateurs) portent l’écharpe comme cela. Les maires la portent avec la bande bleue en haut.
Problème de taille : Madame Branget n’est plus député depuis le mois de juin dernier.

Alors ? Un privilège d’ancien parlementaire peut-être ? À la manière de cette coutume un peu ridicule consistant à donner ad vitam æternam du « Monsieur le Président » ou « Monsieur le Premier ministre » aux anciennes gloires de notre République ?
Que nenni : l’écharpe tricolore est l’un des insignes officiels de la fonction de député (ou de sénateur). L’écharpe lui est remise avec « son kit d’accueil » lors de son arrivée à l’Assemblée Nationale. Lorsqu’un député perd son mandat, il rend son écharpe tricolore. Il n’a alors plus le droit de porter cet insigne. Ni plus ni moins que le quidam lambda. Aucune coutume républicaine ne l’y autorise.

Que risque Françoise Branget ?

Premièrement, notre ancienne député risque le rouge de la honte. Celui qui vient aux joues du gamin qui se fait prendre la main dans le pot de confiture. En l’occurrence, la situation est nettement plus pathétique que celle de notre garnement :  voilà une ancienne député continuant à s’y croire et allant jusqu’à usurper un insigne républicain rattaché à une fonction pour laquelle elle n’est plus mandatée.
Un cas de « déni d’élection perdue » qui devrait passionner plus d’un psychologue.

Deuxième risque et pas des moindres puisque c’est l’article 433-14 du Code pénal qui régit ce type de situation. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère :

Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende le fait, par toute personne, publiquement et sans droit :
  1.  De porter un costume, un uniforme ou une décoration réglementés par l’autorité publique ;
  2. D’user d’un document justificatif d’une qualité professionnelle ou d’un insigne réglementés par l’autorité publique ;
  3. D’utiliser un véhicule dont les signes extérieurs sont identiques à ceux utilisés par les fonctionnaires de la police nationale ou les militaires.

Évidente ironie d’une situation dans laquelle on se proclame « gardiens du Code civil » tout en foulant au pied le Code pénal.

branget2bis

On attend maintenant les réactions courroucées des Jeunes UMP du Doubs toujours prompts à réagir lorsqu’un symbole républicain est ainsi bafoué…

Pour aller plus loin :

  • Voici un courrier que le Préfet du Gard adressait en 2011 aux maires de son département afin de leur rappeler les conditions strictes de port de l’écharpe tricolore ;
  • Qui peut porter l’écharpe tricolore et dans quelles circonstances ? sur Wikipedia.

écharpe d'ancien député

 

Le tramway de Besançon en avance ? Pas d’accord !

Depuis mardi matin, les Bisontins sont heureux. Mais alors vraiment heureux.

Mardi c’était le jour de la grande conférence de presse. Événement au cours duquel a été révélée à la presse et au peuple LA GRANDE NOUVELLE : le tramway aura six mois d’avance (!)
Le tramway devait rouler en juin 2015. C’était prévu depuis le départ. Il roulera finalement dès décembre 2014 (!)

Imaginez la liesse populaire dans les rues de Besançon. Pétards, défilés spontanés, hourras lancés de toutes les fenêtres, coups de klaxons dans les embouteillages devenus tellement anecdotiques. On a même vu bouger la statue de Victor Hugo ; c’est dire.

Mardi était un jour incroyable.

Eh bien moi, je vais faire le rabat-joie, comme souvent ; et je vais vous dire pourquoi cette nouvelle ne me réjouit pas et même pourquoi elle me fait honte.

J’ai honte parce que Besançon n’est pas n’importe quelle ville. Que Dijon ait livré son tramway avec neuf mois d’avance, c’est une chose. Que n’importe quelle ville de France en fasse autant, voire mieux, pourquoi pas. Mais à Besançon non ! Pas d’accord !
À Besançon, on se doit d’être à l’heure. On a l’obligation d’être ponctuel parce que Besançon est LA ville emblématique de l’horlogerie traditionnelle française. Et c’est pas nouveau !

Et s’il fallait quelqu’un de plus fameux que moi pour vous en convaincre, voici ce qu’écrit notre maire dans son éditorial mensuel de notre bien aimé bulletin municipal : le BVV. Il nous annonce pour 2013  :

« […] La fierté du renouveau horloger avec, pour la première fois hors de Suisse, l’accueil des résultats du concours international de chronométrie.
Cet événement se conjuguera d’ailleurs avec la rénovation de l’Observatoire et le retour au premier plan du fameux poinçon de la « Vipère », un des trois plus prestigieux labels mondiaux de qualité chronométrique des montres… »

(La vipère ? C’est ce poinçon apposé autrefois sur les mouvements des montres bisontins pour en attester la précision.La vipère revient !)

Et alors ?

Alors on passe pour quoi nous maintenant ? Voilà plus d’un siècle qu’on se la pète avec notre maîtrise du temps, notre horloge atomique précise au pouillième de seconde, notre vipère, notre musée du temps et on envisage même un renouveau horloger ! Et là, paf ! En une conférence de presse, juste pour faire un coup de com’ populaire à l’approche des municipales, paf… c’est fini. Balayé. Toute la presse relaie que Besançon sera « EN AVANCE » dans la livraison de son tramway.
Mais bon sang ! C’est notre réputation de précision, de ponctualité et de maîtrise du temps qui s’efface d’un coup ! À l’heure où la ville communique sur l’air de « l’Air(e) du Temps« , c’est ballot non ?

Faut-il vous rappeler l’adage monsieur le maire : « Avant l’heure c’est pas l’heure. Après l’heure c’est plus l’heure. L’exactitude c’est la politesse des rois ».

Je m’apprête donc officiellement à lancer une pétition pour que notre tramway soit livré à la date prévue : en juin 2015. J’espère être suivi par de nombreux Bisontins. Il en va de la réputation horlogère de notre ville !

 

tramway-montre

[OFFICIEL] Besançon n’est plus irrésistible

Dans l’Est Républicain du 9 janvier 2012, on peut lire :

« Pour moi, Besançon n’est pas une ville irrésistible. On assiste à des enchères de slo­gans, chaque ville veut être plus, Montpellier est la sur­douée… La question que je me suis posée est quelles sont les vraies valeurs de cet­te ville », explique Jack Du­mont, directeur de la com­munication, et depuis quelques mois penseur en chef de la nouvelle image de Besançon.

Bah voilà… Besançon n’est (finalement) pas (ou plus) une ville irrésistible. Dixit le directeur de la communication de la ville.


C’est pourtant bien la ville de Besançon et l’Office du Tourisme qui avait choisi de communiquer sur cette marque depuis bientôt 3 ans. Le dossier de presse est d’ailleurs toujours sur le serveur de l’Office du Tourisme (combien de temps y restera-t-il ?) ainsi qu’une persistance à conserver des traces d’irrésistibilité ici ou  par exemple.

Voilà donc la triste mais réaliste reconnaissance que l’ « on nous a menti » : notre belle ville n’est pas irrésistible. Et l’on comprend soudainement pourquoi Victor Hugo n’y est pas resté. Snif…

Pour ma part, mise à part sur la forme de ce revirement de communication qui me laisse dubitatif, je suis bien d’accord sur le fait que la course aux marques dithyrambiques pour les territoires est inutile, voire contre-productive. Les gens (touristes, entreprises, potentiels futurs Bisontins…) ne sont pas dupes. C’est un peu comme l’appellation « Cuvée de prestige » sur une bouteille de blanc. On comprend tout de suite « vin de cuisine »…
D’ailleurs, il y a un peu plus d’un an, je pondais cette petite bafouille à ce propos.
Concernant la marque « Besançon l’irrésistible« , je l’ai toujours trouvée plus risible qu’autre chose. J’avais d’ailleurs eu un plaisir certain à en faire deux détournements…

Au revoir donc « Besançon l’irrésistible« . Bonjour « Besançon l’air(e) du temps« …
Le « temps » qui, cuisiné à toutes les sauces, pourrait bien devenir indigeste lui aussi, mais ça… c’est l’avenir (le temps) qui nous le dira…

 

 

 

Besançon : le Monoprix est désormais ouvert le dimanche matin.

En page 3 de l’Est Républicain de ce vendredi 4 janvier, la société Monoprix s’est offert cet encart publicitaire.

Vous l’aurez compris, le Monoprix « en kit » installé sur le parking Marché Beaux-Arts de Besançon sera désormais ouvert le dimanche matin. Le portail Web de Monoprix n’en fait d’ailleurs pas encore mention.

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