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Statue du marquis déplacée : la Ville de Besançon a « oublié » de consulter le sculpteur

Dans le billet précédent, il était question du début des travaux du tramway sur le quai Veil-Picard dès l’automne 2011, de la fin des platanes centenaires bientôt tronçonnés et d’un dommage collatéral inattendu : la disparition de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.

L’oeuvre sera en effet remisée dans un sous-sol durant les deux ans de travaux annoncés puis réinstallée sur le futur nouveau pont Battant.
L’annonce en a été faite dans le BVV du mois de septembre (voir ci contre).

Je me suis personnellement ému sur ce blog de « la mise au placard » du marquis et j’ai créé une page Facebook pour réunir tous ceux qui le souhaitent (Bisontins et non Bisontins) autour d’une idée simple : demander à la Ville de Besançon de faire son possible pour que la statue trouve temporairement place dans autre lieu de la ville… mais pas dans une cave.


L’avis du créateur de la statue du marquis

Il restait à recueillir la réaction de celui qui – à l’évidence – est le premier concerné : le « père » du marquis – le sculpteur Pascal Coupot.

C’est Fabrice Barbier, reporter-photo-vidéo-presse de profession, qui l’a contacté par téléphone. Qu’il en soit remercié. Voici la synthèse qu’il a fait de cet entretien.

Contacté hier soir (samedi 27 août), Pascal Coupot s’est étonné de cette annonce de «déboulonnage» de son oeuvre qui trône sur le Quai depuis 1998. C’est avant tout une question de principe, car ce dernier n’a pas été contacté par les services de la municipalité avant cette annonce dans le BVV.
Rappelons que l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits. Donc P. Coupot se devait d’être prévenu de ces projets municipaux.
Par ailleurs, ce dernier précise que cette oeuvre commandée fut conçue pour être placée à son emplacement actuel, donc pas question dans le futur de la fixer à n’importe quel lieu dans la boucle. Il y a un respect de l’oeuvre et de l’artiste à avoir.
Dans le projet final «tram» la statue devra reprendre sa place actuelle Quai Vieil Picard, et non pas aller se balader sur le futur pont Battant sans son aval.
Concernant le stockage de la statue dans le sous-sol de l’église de la Madeleine, Pascal Coupot regrette que cet emblème touristique disparaisse de la vue des visiteurs.
Lorsque nous lui suggérons d’implanter Jouffroy au milieu du quai de Strasbourg, il reste dans l’interrogation : Pourquoi pas, mais il faut que je réfléchisse, il y a des problèmes techniques à ne pas oublier. Pour toute décision l’artiste demande à la municipalité de Besançon de bien vouloir le contacter rapidement.

Grosse bourde donc : sceller le sort d’une statue et l’annoncer sans avoir préalablement consulter l’artiste…
Cette omission ne pose pas problème qu’au niveau « diplomatique » mais également dans le champ juridique puisque l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits… Aucun changement de destination ou de mise en scène de l’oeuvre ne peut être décidé sans son accord.

Il serait donc temps que la ville contacte Pascal Coupot pour discuter avec lui du sort de notre cher marquis.

Notons que le sculpteur n’est pas opposé par principe à l’installation temporaire de la statue dans un autre lieu de Besançon ; pour peu que cela se fasse avec son accord et que les contraintes techniques le permettent.

A suivre donc… et n’oubliez pas, vous avez aussi votre mot à dire. Pensez à « aimer » cette page Facebook et à la faire tourner.
Bisontins comme non Bisontins – ceci concerne tous ceux qui ont croisé un jour cette statue si singulière.


Battant : la statue du marquis bientôt déboulonnée pour cause de tram !

Voici un petit bout de Besançon que vous reconnaissez sans doute.
Le pont Battant, le quai Vauban, les premières maisons de la Grande rue – tout cela c’est du « par coeur » pour tous les Bisontins.

Pourtant ce paysage semble bien vide. Il manque un élément familier. Quelque chose ou plutôt quelqu’un.
Presque quelqu’un.

Vous y êtes ? Abracadabraaaaaa le revoilà !

Déjà 13 ans que le marquis Jouffroy d’Abbans tourne le dos à la place qui porte son nom.
Par modestie ? Du tout. Notre homme – ou plutôt sa statue – observe patiemment le Doubs depuis son coin de trottoir sur le quai, tout près du pont Battant.
Trop près sans doute… car cette proximité va lui coûter sa place.

deux années sabbatiques et un déménagement

Dans quelques semaines il quittera son emplacement pour ne plus jamais y revenir. Il sera déboulonné et disparaitra durant deux années dans le sous-sol de l’église toute proche. Il réaménagera ensuite un peu plus loin.

Explication : les travaux du tramway débuteront à l’automne sur le quai Veil-Picard. Le dévoiement nécessitera notamment d’enlever la statue que l’on a prévu de remiser durant deux ans.
A l’issue de cette période, elle ne pourra pas être réinstallée au même endroit car le nouveau pont sera plus large et une voie cyclable longera le quai.
Notre cher marquis trouvera donc refuge sur le nouveau pont Battant – troisième du nom – d’où il pourra à nouveau observer la rivière.
Toutes ces informations seront à lire dès lundi dans le BVV de septembre… petite exclusivité donc.
Extrait :

Mais pourquoi se priver du marquis durant deux années ?

La statue du marquis est fixée à même le sol, sans piédestal. C’est d’ailleurs la grande originalité de cette oeuvre que de se situer « au niveau des passants » et d’être à la fois réaliste et à taille humaine. Il s’agit également de la « marque de fabrique » de Pascal Coupot – le sculpteur qui l’a créée en 1998.
A priori donc pas de difficulté technique majeure pour déplacer notre marquis et le réinstaller temporairement un peu plus loin, dans une zone épargnée par les travaux du tramway.
A l’évidence, ce n’est pas la solution retenue par la Ville de Besançon… Dommage car cette statue, si populaire auprès des Bisontins, est aussi une « attraction » au succès toujours garanti auprès des touristes de passage.

double peine

Comble de l’ironie : le vrai marquis Jouffroy d’Abbans passa presque deux ans en cellule entre 1772 et 1773 pour de sombres raisons de rivalité amoureuse l’opposant au Comte d’Artois (sacré marquis !)
Il sut mettre à profit cette période d’enfermement pour étudier les mouvements des navires. Ce fût la genèse de l’idée du bateau à vapeur dont il fut l’inventeur et qu’il testa pour la première fois sur le Doubs.
Voilà pourquoi notre marquis regarde avec tant de mélancolie le fil de la rivière…

La science anecdotique : livre de lecture et d'étude - Félix Hément, 1889

une page Facebook pour le marquis

Alors ? Ne serait-il pas possible de lui trouver une petite place à notre marquis ?
Deux ans de placards quand on a déjà injustement purgé deux ans de prison : c’est une véritable double peine !

Voici une page Facebook spécialement créée pour demander à la municipalité que cette possibilité soit étudiée de près.
Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de chance d’éviter deux ans de cave à notre cher marquis… Faites tourner s’il vous plaît !


Vous pouvez également donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.

Et les arbres du quai Veil-Picard ?

On en a déjà tellement parlé qu’on finissait presque par croire que leur fin programmée n’était qu’un mauvais rêve, que ça n’arriverait pas. Pourtant cette fois, c’est annoncé, les platanes du quai vivent probablement leurs dernières semaines.

A l’automne – comme indiqué ci-dessus – les travaux commenceront sur le quai Veil-Picard. Sans doute que l’on attendra que les platanes soient naturellement allégés de leurs feuillages puis les tronçonneuses entreront en action…
Le quai semblera bien nu tant que les nouveaux arbres n’auront pas été replantés.

décryptage

Voici un article du BVV que vous trouverez dans votre boîte à lettres lundi matin.

Remarquez deux éléments qui illustrent la manière dont on s’y prend pour tenter de faire passer une pilule trop amère :

  1. « Eviter d’informer le patient sur l’amertume de la pilule mais mettre en avant les bienfaits de cette dernière » : la coupe des platanes n’est pas évoquée mais dans la légende de l’image, on n’oublie pas d’évoquer la « plantation de nouveaux arbres » .
    Pourtant l’un n’ira pas sans l’autre.
  2. « Donner de chouettes couleurs à notre pilule afin de la rendre plus appétissante (le bleu turquoise est parfait) » : ici, on ajoute systématiquement une majuscule au mot « Tramway »…

Vous voulez en savoir plus sur le marquis Claude François Jouffroy d’Abbans ? Voici le chapitre intégral qui lui est consacré dans un ouvrage de 1889 (La science anecdotique : livre de lecture et d’étude – Félix Hément) consultable sur Gallica.

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A voir sur le Net

Le futur tramway du Grand Besançon arrive enfin à la station Web

Enfin, il existe.
« Il » c’est le portail Internet du futur tramway du Grand Besançon qui est tout juste accessible depuis ce jeudi 7 octobre 2010 à l’adresse suivante :

http://www.letram-grandbesancon.fr

Dommage que cette initiative voit le jour trois mois après que la décision définitive ait été prise. Certains dont je suis auraient aimé qu’un site comme celui-ci ait existé en amont de la décision finale. Cet espace aurait permis d’associer les Bisontins et Grands Bisontins à un projet encore en cours d’élaboration en leur faisant partager les avancées, en les informant directement sur les difficultés rencontrées et les choix effectués. Mais aussi en éveillant leur curiosité vis à vis de ce mode de déplacement, en suscitant l’envie vis à vis de ce projet ambitieux.

Ce nouveau portail servira certainement en partie à cela mais voilà, le projet a déjà été voté. La vocation de cet espace ne sera donc pas d’associer les gens à une décision à prendre pour l’avenir de leur ville mais plutôt de les convaincre du bien fondé d’un choix déjà fait et validé par les élus de la Communauté d’agglomération.

Alors certes, il y a eu en amont des réunions publiques, des articles dans le BVV et des dossiers très bien ficelés mais rien sur le Net alors que tellement de choses s’y passent aujourd’hui.

Pour preuve, le tout et le n’importe quoi qui s’est propagé sur Facebook. L’affaire des platanes du Quai Veil-Picard est devenue affaire d’État et parfait catalyseur du rejet de certains vis à vis de ce projet de tram… rejet souvent primaire et et sans discernement que l’on pourrait résumer ainsi :

arbres = nature = vie = bonheur CONTRE tramway = machine = mort = malheur

Il n’y a qu’à lire certains commentaires sur le groupe Facebook « non à l’abattage des 87 platanes du quai Veil Picard à Besançon » (plus de 4000 membres tout de même !) :

Non et Non à l’abattage de ces arbres…. je les ai toujours connus…..La nature disparait pour faire place au béton, goudron et profits de certains…..et tout ce fric gaspillé pour couper et ensuite…..nos jolis quais dénaturés, moches…. Attention la nature se venge toujours, on a vu ces catastrophes dernièrement…..

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NON AU TRAM OUI A LA VERDURE ET LA BEAUTE

Durant les longs mois d’élaboration de ce projet, les détracteurs de tout poil ont donc eu le champ libre sur Internet. Sur Facebook, on a assisté à une « drôle de guerre » : les contre d’un côté et les pour de l’autre. Chacun s’auto-congratulant à coup de « j’aime » complices et évitant surtout le débat de fond avec le groupe adverse.

Sur le Web, on a laissé dire beaucoup de choses sur le tramway sans jamais contrer de manière argumentée et sans communication efficace prompte à rééquilibrer la balance.
Les commentaires sous les billets, notamment sur Macommune.info s’en sont donnés à cœur joie. Et le malheureux qui osait afficher son soutien au tramway était immédiatement soupçonné d’être à la solde de la majorité en place à Besançon ; voir pire : d’être employé par le lobby des fabricants de tramways !

Malheureusement, dans l’opinion bisontine, les dégâts de ce manque de communication en amont sont bien présents. Il suffit de lancer la discussion sur le tramway pour que jaillissent des réactions viscérales.

Laisser la dimension Internet de côté durant la phase d’élaboration d’un tel projet c’est aussi en déposséder ceux qui sont présents au quotidien sur le Net et notamment sur les réseaux sociaux ; et ils sont de plus en plus nombreux et de tous âges.

On a laissé de côté l’incontestable pouvoir de mobilisation que peuvent générer aujourd’hui des réseaux comme Facebook. C’est dommage, car cette capacité aurait également pu profiter au tramway.

Voici donc un beau portail visuellement agréable et qui semble parfaitement conçu pour communiquer sur les bienfaits annoncés du tramway. Une volonté de communiquer qui ne s’aventure toutefois pas (encore ?) sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook). Par peur d’une communication moins maîtrisée ?