L’abattage des platanes du quai Veil Picard commencera demain (mis à jour)

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Je répète :

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Une triste nouvelle nous arrive et j’ai pensé qu’avec ce vers de Paul Verlaine à la sauce 1944, ça passerait peut-être mieux.

A l’heure ou d’autres nous font rêver avec les noms des 19 futures rames du tramway, moi je vais faire le rabat-joie, l’oiseau de mauvais augure… désolé vraiment.

Mais voilà : C’est demain, mercredi 18 janvier, que l’abattage des 87 platanes centenaires du quai Veil Picard débutera.

L’information a été maintenue au plus grand secret… On craint visiblement que l’opération soit rendue délicate par la présence de Bisontins mécontents… Logique. Les tronçonneuses devraient démarrer très tôt ce mercredi matin et sans doute que l’accès au quai sera limité.

L’appel du 18 janvier

Je lance un appel (non je n’attendrai pas le 18 juin) à tous ceux qui sont disponibles et disposent de caméras, smartphones et autres appareils photos. Immortalisons cet événement. Vous pourrez également témoigner dans les commentaires de ce billet.

Si vous avez des photos et souhaitez les diffuser, vous pouvez me les faire parvenir ici : besacontin@gmail.com

Pensez également à faire tourner l’info autour de vous.

Pour ma part ce soir, j’irai réconforter Léon – le premier du quai et tenir compagnie à Camille et Claude. Je les laisserai ensuite à leur toute dernière nuit d’amour platanique.

Je les ai photographiés une dernière fois ce mardi soir. Mais je n’ai rien osé leur dire.

Mis à jour le mercredi 18 janvier à 13h30

Il ne s’est rien passé ce mercredi matin. Les informations que j’avais reçues provenaient pourtant de sources différentes et étaient concordantes.
Alors ? Ils ont changé la date au dernier moment parce que l’info qui ne devait pas fuiter a finalement fuité ??? Arf… non non, je n’en suis pas à ce stade de la mégalomanie paranoïaque. Alors ? Un mauvais coup du grand méchant bison pour « manipuler » les Bisontins ? Même pas. J’ai donné cette info en toute bonne fois. Elle me semblait fiable. J’étais d’ailleurs à 7h3à sur les lieux appareil photo en bandoulière… et il faisait froid je peux vous le dire.

Du côté de la CAGB (Grand Besançon), on affirme même qu’une communiqué de presse sera fait en temps et en heure pour annoncer le jour du début de l’abattage. Soit. On verra. Et si c’est vrai, c’est très bien que l’on assume cet abattage, qu’on ne le programme pas en catimini.
Cacher son imminence aux Bisontins serait très maladroit et en amplifierait évidemment l’impact négatif.

N’empêche qu’avant fin janvier, le bruit des tronçonneuses pourraient bien se faire entendre sur le quai Veil Picard. Profitez donc des platanes. Faites des photos tant qu’ils sont debout.

12 réflexions sur « L’abattage des platanes du quai Veil Picard commencera demain (mis à jour) »

  1. Amandine

    je suis bien triste, j’ai vécu 2 ans au 41, à l’ombre de ces arbres, bénéficiant de leur verdure du lever au coucher du soleil…. et comme idéfix, je ne supporte pas qu’on coupe un arbre alors un tel nombre….

  2. majonojo

    Un bail que je n’ai pas mis les pieds à Besançon, pour je la porte toujours dans mon coeur !! Mais alors quelle stupeur à la lecture de cet article ! : Pourquoi les abattre ? sont-ils malades ?

    1. Saga

      C’est ce qu’on a voulu nous faire croire pour justifier l’abattage. Mais le maire a la phobie de la nature, dès qu’il y a un arbre il faut l’abattre (cf le grand saule de la gare d’eau, les arbres des collines, les peupliers de l’avenue Mitterrand, les platanes, etc.). C’est dire à quel point le tram n’a pas sa place dans cette ville, le maire est obligé de détruire des maisons et des arbres pour tenter de caser son caprice…

  3. julie

    comment peut on se permettre de tuer un bout d’histoire d’une ville, et lui voler sa nature. je suis bisontine depuis 7ans maintenant. et les quais sans ces arbres et sans jouffroy rendra l’acceuil de la ville et du pont battant bien grise et terne. je voulais me ligoter à un arbre, et on c’est foutu de moi. comme je l’ai écrit à la mairie, nous subissons les caprices des élus mégalos, et capricieux, qui veulent leurs petits joujou hors de prix rien qu’à eux. pour laisser un bout d’histoire voler en éclat pour un tram de merde.

  4. Stéphanie

    Quelle tristesse !! C’est un bien triste jour! Besançon, ville moins verte … et moins belle!

  5. Samuel

    Petit détail, c’est « blessent mon cœur » cher Bison Teint », pas « bercent mon cœur », aussi bien dans le poème de Verlaine, que dans l’annonce du débarquement de 1944 sur Radio Londres.
    http://www.youtube.com/watch?v=9fZ2Vmzp7Ic
    même si on entend régulièrement « bercent » au lieu de « blessent ».

    1. Bison teint Auteur de l’article

      C’est bizarre je trouve des sites pour dire que c’est la version de Verlaine qui a été employée en 44 et d’autres qui parlent du bercent à la place du blessent…. et des sites sérieux.

      Effectivement c’est troublant.

  6. RORTAIS Florence

    C’est un scandale! Même loin (à Nouméa), je proteste. C’est une honte de couper un arbre centenaire, encore plus quand il y en plusieurs! A quand du développement durable et raisonné pour nos espaces de vie. Je suis avec tous ceux qui seront sur place pour protester.

  7. Den's

    J’étais né aux Quatres-Vents et je pleure encore notre voisin le + que quadri-centenaire frêne abattu pour faire place à un tas de sable…

    Qui permis ensuite la construction d’un immeuble sur 4 ans, vu qu’ils n’avaient pas prévu la rivière sous-terraine qui coulait depuis le fort de laDame-Blanche, à fleur de terre ( détectable àl’oreille !!! ). L’arbre resté, le bâtiment pouvait être construit.

    Ils sont nos ancêtres, ils ont tout écouté, ils nous racontent à leur tour.

    Désolation. Moi, enfant dans cette ville, mon âme meurt avec eux, qui m’ont accompagné dans mes gambades platanières autant que printanières et badines, au long du Doubs si doux en ces lieux, entre la pierre et l’eau, ces écorces causantes où se cachait le bois vivant.
    Mes millénaires amitiés,
    Den’s

  8. nisou

    Si je vous écris aujourd’hui, c’est pour vous parler d’une dame très âgée qui a toujours connu les arbres sur son quai, mais oui les fameux platanes qui l’ont accompagnée toute sa vie durant, bruissant de moineaux au printemps et qui depuis sa fenêtre constitue sa vue depuis plus de 80 ans.
    Elle ne pèse pas grand chose dans ce projet, mais pour moi elle représente tout.

    Ses platanes sous sa fenêtre l’ont accompagnée, ils ont salué les départs définitifs, les arrivées joyeuses des baptêmes et des mariages, les corbeilles pleines de beignets. Il fut un temps où sur les quais à la faveur des vrais étés, chacun tirait sa chaise sous les arbres, les dames sur leur ouvrage et les hommes lisant leur journal.
    On discutait entre voisins, le quai ne connaissait pas alors cette satanée plaie automobile. Cette dame a connu le tram, un tram d’une seule voie et le chien de la maison qui, invariablement se couchait sur les rails, houspillé par le watman qui n’hésitait pas à descendre de sa machine. Toute une époque révolue où les vrais orages zébraient l’été et agitaient les arbres.. Ces arbres constituent depuis le début de son temps, un rempart et un refuge, le défilement des saisons la mettant à l’abri des rumeurs de la ville.Tant d’oiseaux étourdis échappés des feuillages y ont trouvé refuge.

    La perte de son environnement va accélérer le terme de sa vie, et je serai à ses côtés au moment de l’abattage des arbres, de peur qu’elle ne soit prise de faiblesse. Mais c’est une dame courageuse, qui a vécu son lot de drames et elle veut bien faire un bout de chemin encore et pourquoi pas elle me l’a dit, que sa vie lui permettre de faire un tour de ce fichu tram.

    Mais je vois son regard quand elle suit les engins qui passent sous ses fenêtres « ils vont couper nos arbres, casser notre quai » et je sens qu’elle tremble en dedans, si fragile que promesses insensées me viennent, que oui malgré mon impuissance, je veux la protéger
    Ils disent que la voie entre la rue Marulaz et le pont Battant est trop étroite pour effectuer une replantation d’arbres, elle est cependant assez large pour faire passer deux trams, alors de grâce, quelques mètres encore s’il vous plait, juste quelques mètres, qu’après cette désolation et ce massacre de notre patrimoine, elle voit un tronc s’élever, des racines s’installer et un bouquet de feuilles nouvelles s’agiter dans le vent.

  9. guillaume

    Bisontin de corps et d’esprit depuis bientôt 25 ans je ne puis encore me résoudre a accepter la débilité de nos « chères » élus!
    Je ne comprend pas que personne n’aient pensés a demander l’avis des bisontins et bisontines pour faire quelque chose qui va défigurer notre chère ville a vie!
    J’ai vécu le long des quais le temps de mes études et quelle bonheur c’était d’ouvrir la fenêtre et entendre le vent dans les feuilles en travaillant! On ne se croyait plus en ville! C’est cette magie qui fait de Besançon une ville spécial, tous les amis que j’ai qui sont venus étudier à Besançon même en venant de loin sont a 90% rester ou alors revienne se perdre ici souvent!
    Tous les gens que l’on rencontre ne disent du bien de Besançon, ville a taille humaine, charger d’histoire, pleine de vie grâce au étudiants! Alors monsieur le maire arrêter vos conneries et redescendez sur terre, vous ne souhaitez pas vous représenter a la mairie alors rester sur votre lancé et arrêter ces travaux grotesque!

Les commentaires sont fermés.