J’aime que ma ville évolue. Mais j’aime surtout qu’elle l’assume et associe intelligemment ses habitants à ses mutations.
J’aime que Besançon ait des projets d’avenir ; que nos quartiers ne restent pas immuables. Mais j’aime aussi que l’on donne aux habitants la possibilité de « tourner la page » d’un passé dont on ne se déleste pas comme on le fait d’une paire de chaussures usagées.
Je ne suis ni pro ni anti-tram. Mais il est vrai que le sujet m’intéresse. En tant que blogueur, ce projet est une « mine d’or »… notamment de par la communication catastrophique qui le caractérise depuis le début.
Concernant les platanes du quai Veil Picard. J’ai parfaitement assimilé, depuis le vote du projet, qu’ils allaient disparaitre. Ce que j’ai cependant du mal à accepter c’est que l’on n’ait rien proposé aux Bisontins pour leur permettre de « faire leur deuil » de l’ancien quai. Que cela ait été fait « en douce » sans même communiquer la date de l’abattage et en en gardant le secret jusqu’à la dernière minute.
Vous savez, c’est la bonne vieille méthode de l’infirmière qui doit faire une piqure à un gosse douillet : elle parle d’autre chose, elle attend que l’enfant regarde ailleurs et paf ! Elle pique.
Mais bon sang ! Nous ne sommes pas des enfants.
Ces platanes étaient là depuis plus de cent ans. Ils appartenaient au quai. La Ville aurait pu organiser en amont une fête, un concours photo ou relever des témoignages d’habitants… Cette dame par exemple aurait eu tant de choses à dire sur son quai. Cela l’aurait aidée elle aussi à passer à autre chose.
Bien sûr qu’il y aurait eu de la nostalgie mais cela aurait donné l’occasion à chacun de dire « au revoir » dignement ; et pas seulement à des arbres mais aussi à un paysage familier, à un lieu chargé d’Histoire (la grande) et d’histoires (les petites).
Bref, on aurait pu vivre un moment symbolique et fort tous ensemble puis on aurait su regarder vers l’avenir. Sans regret et sans jeter nos souvenirs dans le Doubs pour autant.
L’Association Tambour Battant est d’ailleurs à l’origine d’une idée similaire qui devrait prochainement aboutir. Une fête pour « saluer » l’actuel pont Battant qui sera détruit au printemps…
Aujourd’hui ce que l’on a vu était bien différent : des agents de la ville tournant en toute discrétion dès 6h du matin pour installer des panneaux et des barrières avec comme consigne de ne surtout rien dire. Des policiers collant des PV sur des véhicules afin de les faire déguerpir au plus vite du quai. Bien sûr qu’on aurait pu installer dès la veille des panneaux pour prévenir mais… cela aurait appris aux curieux que c’était la veille du grand jour. Et le silence, le secret étaient de mise dans cette affaire. Pourquoi au fait cette paranoïa ?
Ensuite ce furent les bûcherons qui se mirent au travail, encore encadrés par quelques policiers au cas où les Bisontins, ces grands enfants, auraient eu l’idée de leur faire avaler leurs tronçonneuses.
Bilan de la journée : un coup de gomme sur l’ancien quai. Efficace, rationnel, organisé… pour le facteur humain, rien. Vous ne vouliez pas une cellule psychologique non plus hein ?
En définitive, encore un chouette coup de com’ bien réussi pour l’opération tramway qui n’en avait décidément pas besoin.
Malgré ça, je ne suis même pas un anti-tram. Juste un habitant peiné par cette manière de faire les choses. D’être pris pour un enfant par ces « grands » qui nous administrent et ne nous font pas confiance.
J’aime que Besançon change. Qu’elle sorte de sa carte postale. Qu’elle ne soit pas qu’une ville musée engoncée dans ses remparts, servie et resservie à la sauce Vauban-Victor-Hugo – jusqu’à la nausée.
J’ai juste envie qu’on réalise que les habitants de cette ville ont du coeur, des souvenirs, des attaches et que ça n’en fait pas des « conservateurs » pour autant. Qu’on leur donne envie de ce « demain ». Qu’ils n’aient pas sans cesse l’impression qu’on leur impose.
la majorité des gens ont voté sarko, voilà le résultat, de la flicaille partout !
bonne continuation.
Que vient faire Sarko à propos d’une opération quasi-clandestine d’abattage d’arbres, opération décidée par une municipalité socialiste ?? Et me semble t-il sans l’accord des habitants, si l’on en juge par les blogs. Etrange.
Cette transition en douceur n’était pas possible, en agissant comme des voleurs, , ils sont prouvés que le tracé n’était pas légitime, qu’ils attentaient gravement au patrimoine. Ils voulaient leur tram pour jouer dans la cour des grands et toutes leurs justifications ne résistent pas à un examen un peu approfondi. Une ville se transforme sans cesse, et les habitants l’acceptent dés que cette évolution va dans le bon sens, même s’il y a quelques regrets mais ici il s’agit d’une destruction gratuite, brutale au service d’ambitions au petit pied qui n’ont pas fini, à travers une communication pavlovienne, de s’en glorifier jusqu’à l’écoeurement. les lendemains en confirmeront l’absurdité mais ça ne consolera pas d’avoir été ainsi dépossédé. C’est toujours grave de faire mal les choses, car il est une chose que les décideurs oublient toujours et regrettent toujours mais un peu tard, c’est que le citoyen est plein de bon sens et qu’il a de la mémoire.
Je suis totalement de votre avis, optimiser les transports en commun était sans doute nécessaire, mais en tout cas, les « communicants » de la mairie se sont montrés en-dessous de tout, en noyant la population dans un flot de publications idylliques auxquelles plus personne ne croit. Une seule chose est sûre, le contribuable grand-bisontin paiera, et paiera cher. Merci au Bison teint pour la qualité de ses articles, pleins d’humanité et d’humour. Sans flagornerie.
bonjour,
je suis depuis quelques temps votre blogue qui est très intéressant et très bien écrit. Cependant, je suis quelque peu « ennuyé » par cette fixette que vous avez pour ces arbres sur le quai. C’est bon ils détruisent pas notre patrimoine bisontin… Franchement, avec un peu de recul: c’est si grave que ça ?
Je n’habite plus à Besançon car mes études m’ont mené ailleurs mais je peux vous dire que je prends un sacré plaisir à revenir dans ma ville natale pour constater qu’elle ne reste pas figée dans son passé.
J’apprécie beaucoup de pouvoir lire les témoignages d’une « vieille » bisontine triste mais je suis sûr qu’elle est également contente de voir sa ville évoluée…
Il est grandement temps pour Besançon de bouger ! Une belle ville comme la nôtre mérite des projets!
Ah mais faut pas être ennuyé comme ça. Faut juste pas lire ces billets 🙂 et puis quelque chose me dit qu’on va moins en parler désormais. C’était juste le sujet sensible du moment et ils sont aussi le symbole du fossé qu’une communication déplorable n’a pas su combler entre le projet de tram et la population…
Voici un article plus mesuré!
Car enfin quel emportement pour un rideau d’arbres qui cache la forêt, ou plutôt un quartier qui souffre: Battant où les commerces ferment, où les écoles ferment, où la situation des personnes en difficulté empire. la ferme est en feu et on se focalise sur la préservation d’un massif de géraniums à l’arrivée du camion des pompiers. Oui le tram est un outil de la revitalisation de Battant. Je crois en la réussite du futur Quai Veil Picard élargi, débarassé de sa circulation dans son nouvel habit d’arbres, de fleurs, d’allées et de bancs: une terrasse sur la rivière bercée par le rythme d’un tram souple et silencieux. Par contre je suis plus critique quant aux mesures d’accompagnement prises par la municipalité et l’Agglo pour les 4 années de travaux. S’agissant de l’accès au quartier (bus notamment) de l’utilisation des parkings et du soutien aux entreprises, ils ont été jusqu’à présent mauvais. Vous avez raison, ce dossier relève de la démocratie participative. Le sujet mérite plus que quelques lignes. Il est vrai que la mairie l’a jouée « petits bras » mais la population ne se l’est pas appropriée non plus.
J’aime bien votre vision idyllique du futur quai Veil Picard, « avec ses fleurs, ses allées, ses bancs, le tram souple et silencieux… » Et avec la future rénovation du 6, rue de la Madeleine, « boboland » selon certains, « connardland » selon d’autres, (réf: CM et Est Républicain), il ne reste qu’à espérer que ce futur paradis ne soit pas troublé par une migration des occupants de la place Pasteur…
un tram souple et silencieux, ce sont deux trams et du point de vue du silence, allez voir ce qu’en pensent des riverains d’autres villes, ici, ils vont frôler les maisons, les maisons les plus anciennes sont fragiles bâties sur d’immenses caves, perméables aux crues.
La belle promenade au-dessus du Doubs sera d’ailleurs un peu étrange en période de crues, d’autant que le pont va être plus bas que le précédent, bref des décisions pleines de jugeote
vous êtes comme ce monsieur MONNERET(j’ai bien retenu son nom)du conseil municipal qui a osé dire que c’était un non évènement. A partir de ce constat, on peut tout faire, pourquoi cet alignement a t il été classé comme remarquable selon vous
on aurait pu choisir de le respecter en imposant un sens alterné, nuit au cadencement, ils ont dit, j’attends de noter le remplissage
je suis d’accord avec vous pour la revitalisation nécessaire de Battant, mais il y avait des solutions à trouver depuis bien longtemps, la même chose pour l’implantation autorisée de n’importe quel commerce, d’un manque de regard sur ceux qui transforment ce coin en dépotoir
Nisou, le tram frôlerait les maisons! Que dire du tracé par la Grande Rue où la largeur est de 8 mètres, de mur à mur. Les maisons du Quai Veil Picard sont toutes de 1890. Lors de précédents plan de rénovation, il était question de les détruire parcequ’elles n’étaient pas « d’époque ». La dalle supportant les voies sera posée sur 200 pieux métalliques anti-vibrations et antisismiques. Techniquement, on sait faire. Le Doubs n’a jamais débordé sur le quai Veil Picard; même en janvier 1910, on passait le pont Battant les pieds au sec, un pont qui faisait pourtant barrage avec ses arches et son tablier imposants. Je suis curieux du croisement sur le quai des rames Proudhon et Jenny d’Héricourt: elles auront des choses à se dire! Je ne dois rien à Franck Monneur et non Monneret. Je suis attaché à Battant; à son passé; à son avenir aussi. Quelles sont vos propositions pour relancer ce quartier ? Quant aux commerces, leur transmission est libre. Le commerce d’Etat était l’apanage d’autres républiques que peu regrettent. La question qu’il faut d’abord poser est: comment en est-on arrivé là ?
Les maisons sont loin d’être toutes de 1890, il y en a du XVIII° siècle!!!encore toute de bois, pas d’époque, quelle époque qu’il vous faut? on va donc abattre une maison sur deux à Besançon, c’est un peu comme de décréter qu’on abattait les arbres parce qu’ils étaient malades
bon, qu’on les détruise aussi pour du joli béton, ça semble vous séduire et devrait séduire les as des promoteurs, ça a du séduire le même style de personne qui actuellement bradent le conservatoire pour payer leur danseuse privée; je suis désolée mais mon quai, je l’aime comme il est, même maintenant sans arbres,
Nous n’avons eu aucune étude sur le bruit et les vibrations , par contre les plaintes de riverains dans d’autres villes sur des axes plus larges sont bien réelles et il n’est pas besoin d’être un ingénieur truc muche pour deviner les futures nuisances de trams qui vont circuler le jour et la nuit, sans parler de la maintenance
Je n’ai rien contre le tram, bien que je pense que dans les années à venir, c’est déjà un choix dépassé en matière d’énergie, mais pas dans un centre ancien aussi étroit, d’autres choix auraient été satisfaisants pour le patrimoine, le développement durable et le contribuable.
En ce qui concerne les crues, le Doubs
n’a jamais débordé sur le quai, mais régulièrement sous le quai
Pour Battant que j’aime aussi, il faut redonner simplement envie aux classes moyennes de venir se réapproprier le centre, au lieu de lui donner toujours plus de possibilités de s’en éloigner, et de sauter dans leurs bagnoles ça passe bien sûr par des taxes foncières moins lourdes et des mesures incitatives. Sinon, le centre se meurt La structure de Battant est magnifique et je suis étonnée qu’une véritable mise en valeur n’ait pas été entreprise comme dans d’autres villes qui ont su dynamiser de vieux quartiers en mettant en valeur leur cachet, des boutiques se sont reinstallées avec les familles et la vie a repris.On ne pourra pas se permettre longtemps de s’éloigner toujours plus.
Si la transmission des commerces est libre, il me semble que des règles doivent présider à leur bonne tenue et à l’intégration dans l’ensemble architectural, ce qui n’est pas le cas; Si on en est arrivé là, c’est qu’on a abandonné ce quartier. Une ville, c’est comme une maison, on l’entretient et on en prend soin, pas une fois tous les 10 ans.
Merci pour l’orthographe de Monsieur MONNEUR, il faut être précis pour désigner un des spécialistes de la communication(et il semble qu’ils soient nombreux au conseil municipal)