Au début des années 90, il s’est passé quelque chose d’incroyable à Besançon.
Le centre-ville était jusque-là sombre et noir à cause de des façades encrassées de ses bâtiments anciens. C’est alors qu’une grande opération incitative de ravalement des façades a été lancée par la municipalité. En quelques années, les entreprises spécialisées ont fait fortune et le centre-ville s’est progressivement débarrassé de son manteau de suie et de crasse.
Pour les Bisontins, ce fut comme si l’on avait actionné l’interrupteur dans une pièce restée trop longtemps dans la pénombre. Besançon s’éclairait. La plupart ont alors redécouvert la couleur d’origine des bâtiments anciens.
Pour être exact, il faudrait écrire « les » couleurs car ce qui est alors réapparu, c’est la très particulière pierre bicolore dite « de Chailluz », beige-ocre et bleue-grise. Elle était partout, sur la plupart des façades. On la redécouvrait.
Je sais, je sais. Les plus jeunes qui me lisent n’ont pas connu ce passage de le Boucle du sombre vers le clair. Ils se demandent où je veux en venir avec mes souvenirs dinosauriens. Ils devient gâteux le bison…
Mais ne te moque pas trop vite – jeune, car toi aussi d’ici quelques jours, tu vas t’émerveiller en redécouvrant la grâce des tuyaux de zinc descendant des toits de ta ville. À ton tour du verseras une larme émue devant la beauté de nos panneaux routiers immaculés, de nos bancs et de nos distributeurs de billets et de préservatifs rendus à leur état d’origine.
Oui, toi aussi tu vas bientôt redécouvrir ta ville et ta lèvre tremblera. Attends juste la semaine prochaine que les autocollants du Front de Gauche se décollent avec le temps et grâce à l’expertise karchérisante des agents municipaux.
Alors toi aussi tu pourras dire : j’y étais.
Vrai que c’est un peu abusé là, mais bon, tous les partis sont concernés, sur la route aujourd’hui j’ai vu des collages sauvages en pleine nature -_-‘
Hormis , la frénésie des militants à occuper la moindre surface lisse avec un oeil de taggeur, il serait instructif de faire une étude des outrages faites aux affiches des candidats,sur une période fugitive, le temps très bref où il n’est pas recouvert à nouveau ,j’ai observé cette semaine deux panneaux et j’ai constaté que les outrages des affiches pouvaient démontrer une belle régularité , la bouche pour le président sortant, les yeux pour le candidat montant, un nez rouge pour les petits candidats qui ne menacent ni le score ni les alliances, des cicatrices de papier qui traversent le visage pour Mélenchon, un pillonnage en règle de celui de Le Pen et celui curieusement épargné de la dame aux lunettes vertes(des militants sur le pont jour et nuit?)et puis toutes ces tentatives maladroites en bas des affiches pour en arracher un petit bout discrètement, comme si la vue de cette expression démocratique était insupportable, comme si elle avait un besoin de se rendre furieusement publique mais pas trop quand même, tiens c’est curieux sur les miens(de panneaux) je n’ai pas encore vu de lunettes stylisées( mais c’est vrai que pour une certaine candidate la réalité dépasse déjà la fiction et peut décourager l’expression artistique)
La situation ne date pas d’hier, même des enseignes commerciales s’y mettent (téléphonie, à Planoise).
Cela serait plus simple si la municipalité portait plainte à chaque fois et refacturait les frais de nettoyage. Mais comme pour les stationnements illégaux, la répression n’irait pas dans le sens du poil de la clientèle électorale…
Autre chose : les quelques colonnes d’affichage légal sont peut être aussi en nombre insuffisant.
C’est vrai qu’il n’existe pas de points d’expression légaux en nombre suffisant, les affiches pour coller son chewing-gum feraient pourtant des bons spots de collage au centre…
Quand aux rares points légaux, ils sont squattés par les boite de nuit avec leurs moyens faramineux…
Bref, si les Melenchonistes abusent en ce moment (c’est limite vomitif!!!)il ne faut pas condamner en entier l’expression politique…
Murs blancs, peuple muet!!!!