Bon, c’est samedi après-midi et je décide d’aller faire quelques emplettes au centre-ville de Besançon.

J’arrive dans la Grande rue et là j’aperçois sur les vitrines de quelques commerces des affiches bleues et blanches. Il s’agit d’une campagne à l’initiative de l’Office de Commerce de la Ville de Besançon avec le partenariat des diverses associations de commerçants de Besançon.

Tiens, il y a justement une affiche sur la porte du magasin dans lequel je m’apprête à entrer. Je m’arrête et je l’observe de plus près.

Ça alors ! Voilà que les commerçants du centre-ville m’invitent à prendre ma voiture et à « sortir ». Mais à sortir d’où ? Eh bien, du centre-ville évidemment puisque c’est là que je me trouve !

Et pour me convaincre, voilà qu’on me fait miroiter des bouteilles de Champagne et des bons d’achat !

Pas mon genre de céder aux sirènes publicitaires, mais là je dois bien avouer que l’argument est convaincant. Je tourne les talons et ni une ni deux, je rentre chez moi, je monte dans ma voiture et j’effectue – après moultes déviations – une « sortie » du centre-ville. Je prends la direction de Chateaufarine.
Je n’aime pas trop faire mes courses dans cette zone commerciale sans âme mais voilà : une campagne publicitaire efficace nous pousse parfois à commettre des actes qui nous dépassent. Faibles consommateurs que nous sommes !

J’arrive donc dans la grande surface. Je m’y perds. Je m’y noie. Je goinfre mon caddie de denrées utiles et inutiles. J’offre furtivement ma carte bleue à une caisse automatisée puis je me dirige vers les humains qui se trouvent sous le panneau « ACCUEIL ». Je leur demande ma bouteille de Champagne et mes bons d’achat.
Ils me répondent : « Non, c’est pas nous. Mais vous n’êtes pas le premier. On est très satisfaits de cette campagne d’affichage des commerçants du centre-ville. Avez-vous la carte-de-fidélité-du-magasin ?  »

Je sors dépité, sans Champagne ni bons d’achat. Le caddie plein et la carte bleue allégée. Je cherche ma voiture pendant vingt minutes sur le parking immense. La prochaine fois, c’est promis, je noterai le numéro de la rangée.

La prochaine fois ? Bien obligé : maintenant que j’ai la carte-de-fidélité-du-magasin. Et puis les « sorties », on y prend goût.