Archives annuelles : 2011

Un mystérieux collectif appelle à casser les panneaux de pub et les abribus

Ce lundi 24 janvier, a été signalé sur Twitter le communiqué d’un mystérieux groupe dénommé « Kollectif autonome des partisans de l’action directe » (KAPAD). A moins que le K corresponde à Kommando comme l’indiquent ces affichettes.
Ce texte a été publié sur un blog créé il y a quelques jours et hébergé par over-blog.

Le groupe en question qui dit regrouper des « militants révolutionnaires » se revendiquant de « l’autonomie populaire » appelle…

chacun à venir prendre part à la lutte en y participant selon ses moyens, que se soit en fleurissant les murs de villes de grafs, en bouchant les serrures des administrations, en mettant le feu partout où cela est possible, en refusant de payer les loyers, les impôts, brûler les écoles, les centres du trésor public, retardant les trains, jetant des boules puantes dans les magasins de luxe, faisant déplacer les flics à toutes heures et de les caillasser, de casser les panneaux de pub et les abris de bus afin de propager l’action directe et le sabotage…

A Besançon, cet appel à casser les panneaux de pub et les abribus ne passera pas inaperçu dans un contexte où déjà depuis plusieurs mois de nombreux panneaux d’affichage Decaux ont été vandalisés et continuent de l’être

Pas d’évocation directe de Besançon dans ce texte si ce n’est que l’existence du blog en question a été signalée il y a quelques jours par un mail envoyé sur une liste de diffusion de militants anarchistes bisontins. Certains l’avaient alors diffusée sur Twitter.
Autre élément qui semble corroborer un rapport avec notre ville : un utilisateur de Twitter habitant Planoise, signalait le 11 janvier dernier :

Il y a une multitude de papiers collés dans la rue contre la publicité et le flicage des flics. Signé  » KAPAD « 

Plus inquiétantes sont les actions édifiantes auxquelles ce groupe appelle : « mettre le feu partout où cela est possible », « brûler les écoles »… rien que ça…
Certains ne manqueront sans doute pas d’établir une relation avec des faits récents : le taggage de l’église de la Madeleine en décembre dernier ou encore celui du Monument au Morts des Français d’Outremer début janvier 2011.

Si les auteurs de ce communiqué sont bien ceux des destructions de panneaux publicitaires dans Besançon, force est de constater que la médiatisation ne semble pas leur déplaire… et qu’ils prennent goût à faire parler d’eux.

Mise à jour le mardi 25 janvier 2011 à 20h10

Nouveau billet sur le blog du KAPAD qui cette fois-ci nous dit comprendre entièrement les tagueurs du Monument au Morts bisontin… sans aller jusqu’à revendiquer cet acte.

T’as vu Vauban en 3D ?

Lors du Conseil municipal bisontin du 9 novembre 2010 a été présenté le schéma d’orientation pour la culture pour la décennie à venir. Le projet a été exposé par l’Adjoint à la culture, Yves-Michel Dahoui. S’en est suivi une longue intervention très critique de Mme Elisabeth Péquignot, élue de l’opposition qui a avancé d’autres propositions pour la culture à Besançon.
Parmi celles-ci, l’utilisation de la réalité augmentée afin d’offrir une attraction autour de l’époque de Vauban…

L’occasion d’un échange particulièrement croustillant et surréaliste entre l’élue et le Maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret.

Extraits :

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : (…) Il faut s’intéresser à l’homme Vauban pour ensuite donner envie de connaître son oeuvre. Vauban c’est le point de départ qui permettra bien entendu de mieux définir à la fois les clientèles et les cibles, créer à Besançon une attraction innovante et technologique en rapport avec l’univers militaire de défense de l’époque de Vauban sur le principe de la réalité augmentée faisant appel aux technologies de l’information et de la communication.(…)

…/…

M. LE MAIRE : (…) Et quand vous parlez de la réalité augmentée, c’est quoi la réalité augmentée ? Je sais bien que je suis idiot mais je ne sais pas ce que c’est, pouvez-vous me l’expliquer ? Je vous pose cette question amicalement, je vous demande de m’instruire. Allez-y, je vous donne la parole et cela ne comptera pas dans vos interventions !

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : On s’appuie à la fois sur la technologie. J’ai pris le temps de parler mais il me semblait utile que l’on prenne le temps du débat…

M. LE MAIRE : Non mais c’est quoi la réalité augmentée ?

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : La réalité augmentée c’est un concept qui est très intéressant. Je ne peux pas vous expliquer exactement comment on va le mettre en place mais c’est basé notamment sur les technologies…

M. LE MAIRE : Vous avez vu cela sur internet d’accord !

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : Vous voyez comment vous le prenez !

M. LE MAIRE : Non mais vous n’êtes pas capable de me l’expliquer. Je ne demande qu’à me cultiver, je ne sais pas ce qu’est la réalité augmentée. Quelqu’un ici peut expliquer ce que c’est ?

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : …vous avez l’impression de revivre la réalité, on s’appuie sur les technologies de l’information, on peut vous permettre de vivre…

M. LE MAIRE : La réalité augmentée ?

Mme Elisabeth PEQUIGNOT : La réalité augmentée, voilà.

M. Michel OMOURI : Revenons sur les idées !

M. LE MAIRE : Vous avez raison, il est temps effectivement d’en venir aux idées. Je suis bien d’accord avec vous !

M. Michel OMOURI : Il y a bien du fond !

M. LE MAIRE : Oui il y a du fond ! Je vais vous dire même, Monsieur, on a touché le fond là !

Après ça, nous voilà bien avancés…

Si vous restez sur votre faim et n’avez toujours rien compris à ce concept de « réalité augmentée » suite aux explications de Mme Péquignot, voici quelques éléments complémentaires…

  • Wikipédia nous apprend ceci :

La notion de réalité augmentée désigne les systèmes (au sens informatique) qui rendent possible la superposition d’un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception que nous avons naturellement de la réalité et ceci en temps réel. (…)
Le concept de réalité augmentée vise donc à compléter notre perception du monde réel, en y ajoutant des éléments fictifs, non perceptibles naturellement. La réalité augmentée désigne donc les différentes méthodes qui permettent d’incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d’images. (…)
  • Des exemples d’applications de la réalité augmentée dans des champs très variés sont listés et illustrés dans ce billet.
  • Et enfin, voici un cas concret d’utilisation de la réalité augmentée à l’Abbaye de Cluny.

 

Sur le Net :

Et voilà le tramway du Grand Besançon !? (mis à jour)

Au départ, une image découverte sur le Web par @blogbesancon, éminent membre actif de la twittosphère bisontine… et aussitôt twittée.

S’agit-il bien d’une modélisation « officielle » du futur tramway du Grand Besançon ? Certains indices semblent le confirmer.

Tout d’abord, l’image provient d’un article publié sur Railway Gazette, un site Web spécialisé dans le domaine de l’industrie ferroviaire. L’article en question est consacré aux récents contrats signés par le constructeur espagnol CAF pour la vente de ses tramway Urbos.
Ce constructeur est celui qui a remporté l’appel d’offre pour le tramway Grand Bisontin et l’image en question illustre l’article.

Ensuite, sur le site du constructeur CAF, la page dédiée au tramway bisontin vient d’être créée, on peut y trouver beaucoup d’informations techniques mais il manque encore les images de modélisation…
Or en comparant l’illustration tirée de l’article de Railway Gazette avec certaines images présentes sur le site de CAF, il est évident que les modélisations sont très proches de celle représentant le tramway bisontin.

Voici la description générale publiée sur le site du constructeur :


Et encore un scoop !

Au passage, on découvre un scoop dans la rubrique « Équipement » : le tramway bisontin disposerait bien de la climatisation dans le salon voyageur. (Merci à Yannick Olivier pour cette découverte)

La capture d’écran ci-dessus n’est plus valable.
La page a été modifiée sur le site CAF.es. Désormais, la climatisation cabine et l’ACR (Accumulateur de Charge Rapide) ne sont plus au menu.

Prenons donc ce pari : le tramway du Grand Besançon ressemblera à ça… ou pas !
Pour ma part et c’est très subjectif, j’espère que « l’habillage » n’est pas définitif…

Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires.

Mise à jour le samedi 8 janvier 2011 à 14h10

Jean-Louis Fousseret, Maire de Besançon et Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon, répond à une question que je le lui ai posée sur Facebook au sujet de cette image.

Donc suspense, mystère et boule de gomme…

Mise à jour le samedi 8 janvier 2011 à 17h00 suite au billet de ma Commune.info

Intéressant article sur Macommune.info au sujet de ce billet. On y parle de l’Internet qui va trop vite et du rapport qu’entretiennent aujourd’hui les décideurs politiques avec l’information immédiate transmise sur le Web…

Citation

N’importe qui aujourd’hui, sous couvert d’anonymat sur Tweeter, peut lancer une rumeur, un « fake » (et je ne parle même pas d’usurpation d’identité possible !).

Dommage que cette intéressante réflexion n’ait pas été initiée par Macommune à l’occasion de ce billet qui a marqué les mémoires en novembre 2010 et au sujet duquel je m’étais fendu de cette petite bafouille.

Quoi qu’il en soit, merci à Macommune pour cette publicité pour mon modeste blog !

Sur le Net

Une pluie d’oiseaux comtois… en 1676 !

Le phénomène a fait le tour des médias et le buzz continue sur le Web.
Durant la nuit du Réveillon, des milliers d’oiseaux morts sont mystérieusement tombés du ciel sur la localité de Beebe, aux États-Unis (Arkansas).
Depuis, on pense savoir que les volatiles ont été terrorisés par le feu d’artifice tiré durant la nuit du Réveillon. Leur peur panique expliquerait donc cette macabre pluie de plumes.



Mais voilà, depuis l’on signale d’autres cas de « pluie d’oiseaux morts » : en Louisiane, en Suède et au Québec.
On imagine déjà les oiseaux de mauvaises augures (sans jeu de mots) s’en donner à coeur joie… « la fin du monde et bla bla bla… »

Et chez nous ?

Rien à signaler dans l’actualité récente. Nos oiseaux vont bien, merci. Toutefois, en cherchant un peu dans les mémoires… les très vieilles mémoires, nous trouvons un cas fort intéressant que Gallica (la prodigieuse bibliothèque numérique de la BNF) porte à notre connaissance.
Ce document rédigé en mars 1676  relate un phénomène qui se serait déroulé le 26 février de la même année dans notre actuel Jura…
Son titre flippant :

Relation véritable du combat prodigieux des oiseaux, donné dans la basse région de l’air, entre les villes de Dôle et de Salins, le 26 février dernier

Le document imprimé est rédigé en « français d’époque » mais reste parfaitement compréhensible…
En substance, l’auteur relate un combat dantesque de plusieurs heures entre des oiseaux de toutes espèces qui auraient ensuite été retrouvés morts par milliers entre Salins(-les-Bains) et Dole.
Évidemment, on devine que l’auteur en rajoute (description des oiseaux, quantité d’oiseaux morts…) afin de dramatiser le récit qu’il fait d’événements auxquels il n’a vraisemblablement pas directement assisté. Difficile donc de savoir ce qui s’est réellement passé en 1676…

Extraits retranscrits par mes soins dans un français plus contemporain (sous réserve d’erreurs) :

(…) Mais il y a bien du temps qu’on n’a entendu parler d’une chose aussi surprenante et prodigieuse que de ce qui arriva le 26 du mois passé, entre Dole et Salins en Franche-Comté. Sur les neuf heures du matin il parut des légions d’oiseaux si nombreuses que l’air en devint obscur, et comme s’ils s’étaient donnés là le rendez-vous pour leur champ de Bataille, après avoir tournoyé en confusion l’espace de deux heures, de même que s’il était arrivé quelque querelle ou démêlé entre eux, ils se séparèrent en deux corps avec un espèce de défi dont l’effet suivi bientôt, car après avoir donné le signal par des cris et des sifflements terribles et dont tous les lieux aux environs retentirent, ils vinrent fondre les uns contre les autres avec toutes les formes qui s’observeraient entre deux armées ennemies, conduites par des chefs également braves et expérimentés ; ils commencèrent par des escarmouches et étant venus des prés, aux prises, ils combattirent durant plusieurs heures avec tant d’ardeur et d’animosité de part et d’autre, qu’on en trouva plusieurs milliers sur la terre, tant d’étouffés qu’à demi-morts, qu’ensanglantés, que déchirés et le reste des deux partis ennemis en battant des ailes (…) se retirèrent sans qu’on ait su où ils se sont reposés.

Première remarque : le point n’était pas un signe de ponctuation répandu à l’époque… Seconde remarque : on fumait quoi naguère?

(…) Les buissons de la hauteur d’un homme s’en sont trouvés couverts et on en a trouvé la terre couverte à monceaux en beaucoup de lieux, plus de cinq cent pas en longueur où le fort du combat s’est donné, sans plusieurs centaines que l’on a trouvées dispersées çà et là, outre ceux qui sont allés mourir en plusieurs lieux, selon la vigueur qui leur restait où ils sont tombés.

(…) Les Magistrats des Villes ayant une juste appréhension que cette grande quantité d’oiseaux morts n’infectait l’air au lieu où ils sont tombés, ont envoyé là plusieurs pionniers de Dôle pour les y enterrer, dont quelques-uns étant resté malades, soit par la faiblesse de l’imagination qui se laisse facilement blesser d’impressions fâcheuses dans les événements extraordinaires, soit par quelque malignité dont on ignore la cause, cela a donné une telle appréhension à tous ceux de cette Province que beaucoup de gens auront de la peine à s’en remettre.

Et cette conclusion toute en prémonition funeste du chroniqueur :

Il serait trop long si j’entreprenais de déduire ici toutes les interprétations que chacun donne à un événement si étrange selon que la passion anime ou abaisse les coeurs.

Mais se trouvant des morts de toutes les espèces, la plupart conviennent que c’est un étrange présage infaillible de grandes Guerres funestes également à toutes les nations.

Dieu nous en préserve.

Pour satisfaire la curiosité de ceux qui voudront se confirmer dans cette persuasion de cette vérité ; qu’ils voient les Prophéties de Nostradamus, ils y trouveront la suivante qui est à la fin de la première Centurie, Article cent, la prédiction du combat de ces oiseaux entre Dole et Toscane qui est un petit bourge à quatre lieux de Dole.

Longtemps au ciel sera veu gris oiseau,
Aupres de Dole & de Touscane terre:
Tenant au bec un verdoyant rameau,
Mourra tost grand & finera la guerre.

Et voilà comment Nostradamus en personne aurait prévu notre pluie d’oiseaux jurassiens un siècle plus tôt.
En passant, je ne sais pas de quelle localité proche de Dole il peut bien être question…
Quant au présage funeste… rappelons que deux ans plus tard, la Franche-Comté était définitivement rattachée à la France par le Traité de Nimègue. De là à en déduire que ce texte est l’œuvre d’un régionaliste comtois…

Voici l’intégralité du document tel que vous pouvez le consulter sur Gallica. Pour le télécharger en PDF c’est ici.
Tout apport historique sera le bienvenu (mail privé ou commentaire).