Archives mensuelles : septembre 2012

Les cinq ans de Polo et le people que personne n’attendait

Dimanche dernier, j’étais invité chez ma sœur pour fêter les cinq ans de son fils Polo. Si vous maîtrisez les bases de la généalogie et du darwinisme, vous aurez certainement compris que Polo – le fils de ma soeur – est aussi mon neveu à moi.

Je l’aime bien le petit Polo. Il est marrant ce gosse. Lui c’est un passionné de mécanique et de bricolage. Tout moi à l’envers en somme. Parce que moi, avec la bricole et les outils, je suis plutôt du genre à avoir deux mains gauches dans une paire de gants de boxe.

Polo lui, il aime les bidules qui roulent, les trucs qui flottent et les machins qui volent, les poulies qui grincent, les engrenages qui tournent, les moteurs, les machines et véhicules en tous genres.

C’est clair que pour Polo, le chantier du tramway de Besançon c’est mieux qu’Europa Park. On le pose entre une foreuse et un camion-benne et le Polo, il bronche plus. Il observe, il fait le plein d’émotions. Le chantier du tram fait au moins un heureux à Besançon.

Dimanche donc, c’était son anniversaire à Polo et le brave tonton que je suis arrive un peu avant midi avec dans les bras un cadeau, comme il se doit.
Un gros paquet que mon Polo déballe sans traîner avec une excitation non feinte. Le papier vole dans toute la pièce et là… je vois son visage qui s’allume. Et l’ampoule qui éclaire son visage poupin, c’est son sourire d’enfant (violons). Un sourire qui va littéralement de son oreille gauche à son oreille droite. À moins que ce soit le contraire, je ne sais plus.

Le cadeau de Polo donc ; c’était un train électrique. Si si ça existe encore ces trucs-là. Un vrai hein ! Avec la locomotive (une BB 26000 orange et grise, un pure modèle des années 80), et puis quatre wagons, une petit gare et des rails à assembler pour faire une chouette voie ferrée dans la chambre de Polo.

Allez ! Ni une ni deux, on s’y colle avec mon neveu. Et pendant qu’il admire sa locomotive et repère le système de fixation des wagons, moi je tente de m’occuper des rails. Oui je sais, je suis un boulet en bricolage mais bon, je suis un bon tonton avant tout, alors au moins j’essaie.

J’allais donc commencer le montage de la voie ferrée quand…

DING DONG !

On sonne à l’entrée (vous l’aurez compris). Trente secondes plus tard, ma soeur déboule avec un air perplexe : « C’est quelqu’un pour vous les garçons ! ».

Elle s’écarte et une homme de stature pour le moins ventripotente entre alors dans la chambre. Il n’est pas très grand et il a sur la tête une sorte de brushing de cheveux gris blancs, plus blancs que gris d’ailleurs. Il porte un costume, une cravate rouge et il a le sourire courtois. Je le connais ce type, c’est évident. Je le vois souvent mais impossible de mettre un nom sur son visage.

C’est la situation gênante par excellence ça. Et ça m’arrive régulièrement. Il suffit que je rencontre une connaissance dans un contexte autre que celui où je la fréquente habituellement et paf… impossible de me rappeler de qui il s’agit. Ça me l’a fait l’année dernière au salon de l’érotisme avec l’instit de mon gosse. C’était très gênant.

J’en reviens à l’intrus dans la chambre de Polo. Voilà qu’il me tend la main avec un grand sourire. C’est sûr on se connait, bon sang !
C’est alors que Polo se glisse entre nous, il lève les yeux vers l’homme, l’observe quelques instants et me dit : « C’est le monsieur des toilettes, tonton ! » Je lui fais les gros yeux : « Polo enfin quoi ! ».
Il insiste « C’est le monsieur qui est dans les journals des toilettes ! »

Ouais, l’orthographe n’est pas son fort à Polo. N’empêche, grâce à lui, j’ai compris brusquement qui était notre inconnu. Bon sang mais c’est bien sûr ! Nom d’un petit bonhomme ! Euréka ! Dans les toilettes des Bisontins, il y a toujours cette revue que personne ne lit à part aux toilettes justement : le BVV ! Notre journal municipal à nous les Bisontins ! Et cet homme, oui cet homme qui est là dans le chambre de mon neveu Polo. Cet homme, évidemment que je l’ai déjà vu. Cet homme c’est Jean-Louis FOUSSERET ! Non mais dingue ! Le Maire de Besançon dans la chambre de Polo !

« Mais qu’est-ce que vous faites là Jean-Louis Fousseret ?

Eh bien, je viens pour la pose du premier rail… Vous alliez bien poser le premier rail ?

– Fichtre ! C’est sérieux ? »

Alors tout s’est enchainé très vite. Deux autres hommes sont entrés dans la chambre. Eux aussi portaient des costards. Le premier des deux m’a lancé un regard complice accompagné d’une petite moue gênée et d’un haussement d’épaule discret. C’est fou comme certaines mimiques peuvent se suffire à elles-mêmes. En tout cas j’y ai lu clairement « Ne vous inquiétez pas allez, ça durera pas longtemps et ça lui fait tellement plaisir à Jean-Louis vous savez ».

Le deuxième homme lui, tenait un appareil photo. Il n’a d’ailleurs pas tardé à s’en servir puisqu’à côté de nous, Jean-Louis Fousseret s’était déjà agenouillé.

Je ne soupçonnais pas une telle souplesse municipale…

Il a alors assemblé les deux premiers rails d’un coup comme ça. Clic ! On aurait dit qu’il avait fait ça toute sa vie. C’était impressionnant. À cet instant, sur son visage, j’ai reconnu le sourire qu’arborait Polo tout à l’heure. D’une oreille à l’autre ; tout pareil.

Notre maire s’est alors relevé. Il m’a à nouveau serré la main et il a fait pareil avec Polo qui était trop fier. Et puis il a ajouté : « Surtout vous m’appelez quand c’est fini, hein ? Je viendrais l’inaugurer. Vous promettez ? »

J’ai dit :« Promis m’sieur l’maire… »

Et puis ils sont partis comme ils étaient venus. Et on s’est retrouvés tous les deux avec Polo. On s’est regardés, encore interloqués et Polo a dit :

« Dis Tonton, le monsieur il a fait ça parce qu’il en a pas de train à lui ?

– Oui Polo. En fait tu sais il aura un train à lui mais seulement dans trois ans. Un petit train tout bleu qui doit venir d’Espagne. Le monsieur est juste un peu impatient… »

Alors avec Polo, on a terminé le montage de la voie ferrée et on n’a pas rappelé Jean-Louis Fousseret. Je sais bien que j’avais promis mais faut quand même pas déconner.

Et puis le petit train de Polo c’est une affaire de famille.


Cette chronique a été écrite pour l’épisode 2 de l’émission radiophonique bisontine « Vous reprendrez bien un peu de purée ? » diffusée en direct sur Radio Bip le samedi soir à 20h30. Comment ? Vous ne connaissez pas encore ?
L’émission est à écouter grâce au player ci-dessous ou à télécharger en mp3 :

[VIDÉO] Un conducteur de rame découvre le nouveau tram de Nantes… jumeau de celui de Besançon

Les rames du tramway de Besançon seront les mêmes que celles que la ville de Nantes met actuellement en service pour renouveler et compléter son parc actuel. Construites par l’entreprise espagnole CAF sur la base de son modèle Urbos 3, les rames différeront toutefois sur quelques points :

– par leur « livrée » : blanche et verte à Nantes ; bleu turquoise à Besançon.

– par leur longueur (23 mètres pour 3 modules à Besançon contre 38 mètres pour 5 modules à Nantes) ;

– par quelques « options » absentes du tram bisontin (low cost oblige). Pas de clim’ côté voyageurs à Besançon… et pas de boîte noire non plus (!?)


Donc pour résumer : les nouvelles rames du tram de Nantes et celles du futur tram de Besançon c’est kif kif.

D’où l’intérêt de cette vidéo que j’ai dégotée sur le Net. Elle a été tournée par la section CGT des Transports Urbains de Nantes. On y voit et entend « Alain » – dont l’expertise laisse à penser qu’il est conducteur de tram de profession ; Alain donc qui nous fait faire le tour du propriétaire d’une nouvelle rame CAF tout juste livrée à Nantes pour ses premiers essais (la vidéo en été mise en ligne fin juillet 2012).

Tour à tour, Alain nous montre quelques éléments extérieurs qui lui semblent améliorables sur ce « tram espagnol » mais non sans relever également les points positifs par rapport au modèle Alsthom déjà en service à Nantes.
Une visite assez technique qui se poursuit ensuite dans la cabine du conducteur. Technique mais pas sans intérêt pour les Bisontins qui verront dans quelques années un tramway similaire sillonner leur ville.

Les spécialistes du genre (conducteurs et passionnés) sont bien évidemment invités à commenter.

Pour en savoir plus

Tatami contre Courtepaille

Dans le dernier numéro de la Presse Bisontine (sorti ce 21/09), Jacques Grosperrin s’exprime pour la première fois depuis sa défaite aux Législatives de juin.

On y apprend dans cette interview, concernant les prochaines élections municipales de 2014 que l’hypothèse que l’ancien député UMP prenne la tête d’une liste d’opposition à Besançon est « un scénario possible« .

Un peu plus loin, s’exprimant sur la limitation du cumul des mandats, Jacques Grosperrin estime qu’ « il faudrait imposer une limite d’âge au-delà de laquelle on ne pourrait plus se présenter à une élection. La limite devrait être 65 ans car ce sont des fonctions où il faut de l’énergie et être en prise avec la vie. »

Tiens au fait, quel âge a Jean-Louis Fousseret ?

Ah tiens, il a 65 ans…

On pressent donc cet angle d’attaque pour 2014 : le « jeune » sportif (57 ans tout de même) contre le « vieux » (pas moi qui le dis) pas sportif du tout.
Tatami contre Courtepaille en quelque sorte. Prometteur.

Camponovo, des affichettes, des promesses et des cartons

En mars dernier, ces affichettes sont apparues dans la vitrine de Camponovo. Il y en avait deux qui encadraient la porte. Rassurantes.

Clients et employés ont voulu y croire : Campo aurait un repreneur et resterait une librairie. Les livres allaient revenir. Et puis tout cela était écrit – blanc sur noir – et dans ce temple du livre, ce qui est écrit compte. Forcément.

Puis, la fin du mois de mars est arrivée et les affichettes sont restées. Le printemps est passé. Pendant ce temps, les livres se sont faits rares dans la librairie. La couleur uniforme des rayonnages a remplacé petit à petit la variété des couleurs des couvertures et des tranches. Des repreneurs fantômes et fantoches se sont alors succédés. Hommes de paille ou prometteurs de vent, ils ont rempli l’été de faux espoirs. On aurait dit que quelqu’un, derrière eux, jouait la montre. Le seul repreneur sérieux s’est lassé de négocier avec un mur.
Quant aux affichettes, elles ont passé l’été dans la vitrine et elles se sont ternies. Le noir s’est fait un peu moins noir. Le blanc, un peu moins blanc. Ce qui était écrit blanc sur noir ne l’était plus vraiment.

Alors au premier soir de septembre, on a vu de nouvelles affichettes remplacer celles de mars. Elles aussi encadraient la porte de la librairie. Mais ce soir-là, la porte de Camponovo s’est refermée pour de bon.

Pour les employés ? Le chômage technique avec en prime, une chouette promesse de réouverture annoncée pour le moins d’octobre. Une promesse de plus dont personne n’a été dupe. Une promesse de trop. Camponovo venait sans doute ce soir-là de fermer définitivement.

Quand le 11 octobre arrivera, il n’y aura d’ailleurs plus le moindre livre dans la librairie car depuis quelques jours, on déménage ce qu’il reste du stock pour le retourner aux fournisseurs.

D’après France 3 Franche-Comté, ce sont les employés mis en chômage technique qui sont appelés par petits groupes de huit pour effectuer ce travail. À eux la tâche réjouissante de mettre les livres en cartons et d’hypothéquer un peu plus l’espoir d’un repreneur pour Campo. Car que reste-t-il d’une librairie quand les livres n’y sont plus ?

Heureusement que le malheur de quelques-uns garantira au moins la retraite dorée d’un seul.

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Jean-Jacques Schaer, PDG de Camponovo, interviewé par France Bleu Besançon le 29 mai 2012 au sujet de la revente et de la possible fermeture de la librairie Camponovo dont il est le propriétaire.

Question : – Cela vous ferait quelque chose qu’une pizzéria par exemple s’installe à la place de Camponovo (…) ?
Réponse : – Ce que ça fait, c’est que ça me double ma retraite…

Pour en savoir plus

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(source : France 3 Franche-Comté)

Originale spontanéité

Ce qu’il y a de bien avec les jeunes, c’est que quand ils sont spontanés ça se voit.

Ce qu’il y a de moins bien avec les jeunes, c’est que quand ils font semblant d’être spontanés – sur commande, ça se voit aussi…

Il ne s’agit pas de se moquer des jeunes artistes talentueux (et Grands Bisontins !) de Carbon Airways. Ils ont sans doute participé à ce spot gracieusement et ne sont pas comédiens de formation.
Mais j’ai l’impression que ce que pourrait apporter la jeunesse à cette campagne « Originale Franche-Comté« , c’est précisément la spontanéité, la fraicheur, le « lâcher prise » et une certaine liberté de ton.
Bref, tout le contraire de cette idée de leur faire réciter un texte écrit à l’avance par des communicants professionnels beaucoup moins spontanés, frais et libres qu’eux. D’ailleurs, ils auraient pu faire dire presque la même chose à Mamie Ginette… non ?

Pour mémoire, à ce petit jeu, les adultes peuvent faire parfois être bien mieux pire que les jeunes ; surtout quand ils font semblant de ne pas lire le texte qui est là « en bas à gauche ».

Sur le Net

Et si vous ne connaissez pas encore Carbon Airways : http://www.carbonairways.com/

Besançon 2084… c’est maintenant !

Le 28 septembre prochain, aura lieu « la Nuit des chercheurs ». Un événement initié à l’échelle européenne et auquel 17 villes françaises participent. Parmi elle, Besançon.

Le thème de l’édition 2012 sera dans notre ville :

 » Imaginez le futur : Besançon 2084 « 

En résumé, nous serons invités à faire de la prospective scientifique en imaginant notre quotidien « de dans 72 ans ». Rien que ça.

Voici le visuel trouvé sur le site de l’événement.

Hormis la voiture qui vole (et qu’on nous annonçait déjà pour l’an 2000 quand j’étais gosse), observons sur cette image de Besançon en 2084 :

– qu’on n’a toujours pas eu la bonne idée de planter quelques arbres sur la place de la Révolution malgré le réchauffement annoncé et le besoin d’ombre qui va avec… Pas de piscine non plus ;

– la présence d’une colline arborée à la place du quartier Battant (la dérive des continents c’est terrible) ;

– l’absence du tramway et de ses rails en arrière-plan… C’était bien la peine, tiens ;

– la présence de la « cuisine centrale » (la petite tour, derrière le musée) enfin opérationnelle depuis l’année précédente (2083). On n’y croyait plus.

Vivement 2084 !

Pour aller plus loin :

Petite avant-première concernant l’Internet à BesançonCes…

Petite avant-première concernant l’Internet à Besançon

Ces armoires blanches poussent en ce moment comme des champignons dans les quartiers Viotte / rue de Vesoul.
On les reconnait au petit symbole (à droite) qui signifie “danger laser”. Ces armoires sont des points de mutualisation qui permettront prochainement d’amener la fibre optique jusque chez les particuliers.
Pour faire simple : c’est l’arrivée du très haut débit à la maison.

Pour l’instant, rien n’est annoncé mais ce sont les premiers réalisations concrètes de ce qui était annoncé depuis des mois. Parions qu’Orange organisera dans les mois à venir une petite sauterie pour annoncer cela.

Pour en savoir plus sur le raccordement à la future fibre optique : http://www.b25000.net/Fibre-optique-Internet-La-ville-de,543.html

Merci à l’homme à la hache pour les photos 🙂

Six heures moins le quart

Cher Bison Teint,
voilà bientôt neuf années que je suis boulonné là, devant la mairie de ta ville.
Neuf années que je partage mon temps entre la consultation de ma montre et la contemplation de tes concitoyens qui passent et s’arrêtent parfois devant moi.
Durant ces neuf années — vois-tu — j’ai eu le temps de vous observer et de discerner deux choses qui vous rendent particulièrement fiers et dont tout Besançon s’enorgueillit : votre passé horloger et ma naissance en vos murs.

Seulement voilà l’ami, la fierté ça se mérite et la réputation ça s’entretient.
Alors s’il-te-plaît, dis leur de m’envoyer un horloger et qu’il me répare enfin cette p*** de montre qui affiche SIX HEURES MOINS DIX depuis neuf ans !

Sinon, je pourrais bien raconter aux touristes qu’en vérité je suis né… à Dijon.

Bien à toi
Vic