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Le tram passe le pont Battant !

C’était ce mercredi 15 janvier vers 10h30. Et les curieux étaient au rendez-vous !

La rame Victor Hugo a ensuite poursuivi son périple jusqu’à la gare Viotte avant d’effectuer plusieurs aller-retours.

Une autre vidéo filmée depuis un drone par Cyrille Alabouvette :

http://www.youtube.com/watch?v=etRgFU3ATvM

Le tramway de Besançon sera en service en septembre 2014 !

Jusque là la version officielle c’était ça :

deux-mois

Et ils en avaient fait des tonnes avec ces deux mois d’avance par rapport au calendrier initial.

On se croyait donc à un an de l’inauguration. Le tramway devait être le cadeau de Noël 2014 des Grands-Bisontins. Et puis voilà qu’aujourd’hui Philippe Gonon (UDI et récemment rallié à Jacques Grosperrin) twitte ceci :

tweet-gonon

Et comme je lui demande confirmation en privé, il me confirme que ce point est à l’ordre du jour du Conseil communautaire du Grand Besançon prévu le 19 décembre prochain. Voici une capture d’écran d’un l’extrait du résumé du point 1.1.5 concernant « Tramway – Inauguration du nouveau réseau d’agglomération » :

inauguration

Voilà donc une chouette surprise que l’on avait visiblement prévu de nous annoncer quelques jours avant Noël et… que je grille de quelques jours : le tramway de Besançon sera en service dès septembre 2014. Avec donc deux mois d’avance sur les deux mois d’avance déjà annoncés.

En voilà une bonne nouvelle pour les Bisontins pressés de voir le bestiau sur ses rails pour de vrai ! Et des Bisontins surtout pressés de ne plus voir les barrières cassis, les pelleteuses et les embouteillages…

C’est aussi une excellente nouvelle pour le maire sortant. Les électeurs adorent les bonnes surprises, n’est-ce pas ?

logo-inauguration

Mise à jour

On me signale ce billet du mois de septembre paru sur le site de France 3 Franche-Comté et qui évoquait aussi cette avance sur le calendrier et la mise en service commercial du tramway à la fin de l’été.
Par contre, sur le site officiel du tramway, aucune mention à ce jour de ce nouveau calendrier.

planning_previsionnel

Le tram de Besançon pris en flagrant « déni » de pavés chinois

Ce mercredi 6 novembre, nous découvrions dans l’Est Républicain un article sur les ouvriers qui posent les pavés sur le parcours du tramway de Besançon.

On y lisait notamment ce passage dans lequel Jean-Charle Cuenot, directeur du groupement en charge de la pose des pavés, explique :

extrait-est

La partie surlignée en jaune n’a pas échappé à Michel Omouri (conseiller municipal UMP) qui publie le 8/11 un billet en forme de communiqué sur son blog.
Et voilà notre élu qui s’indigne de ces emplois occupés par des « paveurs portugais méritants ». Et de poursuivre en pestant contre ces « pavés chinois low-cost » . Et d’extrapoler enfin avec ironie sur « la qualité connue des productions chinoises » .

C’est de bonne guerre. Michel Omouri est élu d’opposition et nous sommes en pleine campagne pour les Municipales. Toute polémique est bonne à prendre. Mais disons-le, venant d’un sarkozyste patenté, le coup de la vierge effarouchée par le grand vilain libéralisme, c’est assez bluffant.

Des pavés chinois ?

paves (2 sur 1)De mon côté cela fait déjà quelques mois que je collecte des informations sur ces fameux pavés. Ils m’ont attiré l’œil dès le mois de mars dernier quand ils ont été stockés de manière très photogénique sur la place de la Révolution.

Comme vous l’avez peut-être déjà remarqué, les palettes sur lesquelles nos pavés sont conditionnés portent toutes une affichette. On y trouve des informations sur leur type, leur référence, le code correspondant à leur coloris, leurs dimensions et… leur provenance.

Exemple d’une affichette photographiée place de la Révolution en mars 2013. Observez le logo en haut à droite ainsi que les lettres soulignées.

affichette

XMSXD c’est Xiamen San Xiang Da, une société chinoise poids lourd de l’export de granit chinois vers le reste du monde. Extrait de la page de présentation de leur site Web :

Les pierres proposées proviennent principalement de Fujian, Shandong, Hebei, Nanjing, Guangdong etc.
Aujourd’hui SANXIANGDA exporte aux quatre coins du monde et notamment en France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Espagne, Nouvelle-Zélande, Maroc, Algérie, Portugal, Italie, Suisse, Grèce, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Australie, Corée, Japon, Brésil, Dubai etc. La capacité d’exportation de SANXIANGDA est d’environ 3,000 containers par an.

Tiens, au passage, une information qui devrait en partie consoler Michel Omouri : Xiamen San Xiang Da est une filiale du groupe français VM Matériaux à Xiamen.

Alors ces pavés chinois, une surprise ?

Si Michel Omouri avait lu plus attentivement l’Est Républicain du 24/11/2012, il aurait déjà pu lancer cette polémique il y a presque un an. On y lisait un article de Serge Lacroix en forme de compte-rendu d’une matinée où la presse était invitée « par Jean-Louis Fousseret, en sa qualité de président de l’agglomération, à venir découvrir les quelques 14,5 kilomètres de tracé du chantier du tramway » .

À la fin de ce billet, nous apprenions :

Le tronçon Est, quant à lui, prend plus de temps, sauf place de la Révolution où les travaux de dallage seront les seuls à utiliser des pavés de Chine, pour être raccord. Ailleurs, les pavés viennent d’Espagne ou du Portugal.

Donc rien de nouveau sous le soleil. Les pavés chinois de la place de la Révolution étaient annoncés il y a un an déjà.

Les explications officielles

Le jour suivant le communiqué de Michel Omouri, un nouvel article paraît dans l’Est Républicain. Il revient sur cette polémique et donne la parole à Pascal Gudefin – chef du projet Tram – qui s’efforce de désamorcer en expliquant :

« Nous sommes dans un système économique li­béral (…) où s’exerce la libre concurrence. Pour tout projet d’aménagement, des appels d’offres sont lancés. Et ne pas choisir des fournisseurs au prétexte qu’ils sont chinois reviendrait à faire du favoritisme, ce qui est répréhensible. »

Puis d’ajouter concernant le coût et la qualité  des pavés :

« Par rapport à de la pierre française, leur coût est inférieur de 20 %. »

« Il va de soi que des garanties ont été demandées, et que ces pavés ont subi de nombreux contrôles. Leur qualité est irréprochable, tant pour leur résistance au gel que pour leur capacité à accepter le poids de véhicules lourds porteurs. »

Déminage

L’article de l’Est Républicain se poursuit et Pascal Gudefin achève de déminer la polémique :

[Pascal Gudefin] précise également que tous les pavés, loin de là, ne pro­viennent pas d’Asie. « Les chinois sont ceux qui sont de plus petite taille », explique­-t-­il. Ils sont posés sur une partie du quai Veil Picard, et sur la place de la Révolution.

Mais voilà, à l’évocation de pavés chinois sur le quai Veil Picard, l’auteur de l’article s’est soudainement rappelé de son billet de novembre 2012. Ce billet précédemment évoqué et dans lequel il relatait cette fameuse matinée « découverte du tram ». Et plus précisément lorsqu’il avait écrit que place de la Révolution « les travaux de dallage seront les seuls à utiliser des pavés de Chine, pour être raccord . »
Est-ce à dire que l’on promettait des choses en l’air il y a un an avant l’attribution des marchés ? Tiens tiens…. Ni une ni deux, notre reporter décide alors d’aller vérifier par lui-même sur le parcours du tram si on lui a bien dit toute la vérité …

Non, non, non… J’ai un peu extrapolé là, c’est vrai. En fait, ce dernier paragraphe n’est que science fiction. Personne à l’Est Républicain n’a fait ça. On s’est contenté de diffuser la version officielle telle que le chef du projet de Tram l’a fournie prête à imprimer. Et tout cela sans relever que cette version avait évolué depuis l’an dernier. Voilà qui aurait pourtant pu mettre la puce à l’oreille.

Et pourtant…

Et pourtant des pavés chinois, on n’en trouve pas seulement place de la Révolution à Besançon. La ville de Besançon m’avait d’ailleurs répondu sur ce point via son compte Twitter le 22 août dernier :

twitter-aout

twitter

Dès août l’information avait donc été donnée officiellement : les pavés viennent tous de Chine et on ne les trouve pas seulement place de la Révolution et quai Veil Picard… comme on continue pourtant trois mois plus tard à le dicter à la presse quotidienne.

Et si on vérifiait ?

Samedi 9 novembre, jour de la parution de ce dernier article de l’Est Républicain, je suis monté sur mon vélo électrique (pièces chinoises, assemblage bisontin) équipé de mon smartphone (assemblé en Chine) afin de prendre quelques photos ; avec comme objectif de vérifier cette version officielle lue dans mon journal du matin :

capture

Sur le tronçon Chamars, Grette, Planoise, Hauts du Chazal, je ne trouverai rien : les pavés sont déjà posés et tout est « clean ». Direction donc la partie Est du parcours du tram. Les parties pavées se trouvent principalement aux endroits piétonniers, sur les axes proches de la boucle et sur les places.
C’est parti :

  • Avenue Cusenier où les travaux de pavage battent leur plein :

Cusenier
Nous sommes à 400 m de la place de la Révolution et malgré la « version officielle », les palettes regorgent de pavés chinois estampillés XMSXD.
Et oh ! Suprise ! Ce ne sont pas seulement de « petits pavés » mais aussi de belles dalles de plus de 60 cm de long. Ne devaient-elles pas provenir d’Espagne ou du Portugal ?

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Certaines sont même désignées « bordure » :

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  • Un passage place Flore où le pavage va bon train.
    Là aussi, on trouve des pavés XMSXD :

 Mais aussi du Anjou Granit Import… made in China :

Et des dalles plus grandes dont celles-ci de 60 x 60 cm :

  • Allons maintenant du côté des Vaites. Là le tracé du tramway est moins avancé. Sur un terrain vague, le long du chemin du Vernois, sont stockés les pavés, dalles et bordures de granit qui vont être employés sur la fin du tracé Est.

Et là aussi, surprise. Un peu partout :

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On y trouve même de « petits pavés » d’un mètre de long. Ce sont des dalles en relief pour les non-voyants :

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  • Retour sur le quai Veil Picard dont seuls les « petits pavés » sont supposés venir de Chine…  C’est loupé :

 

En vérité, les petits pavés de droite ET une bonne partie des dalles (pour ne pas dire toutes) que l’on voit à gauche sur la photo viennent de Chine. Les affichettes présentes sur les nombreuses palettes en attestent.

 

Quand à la place Jouffroy d’Abbans en cours de travaux, elle aussi sera recouverte de pavés chinois :

La référence de granit G682 n’est en effet produite qu’en Chine :

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Un petit tour de vélo aurait donc suffi à barrer les mentions inutiles mensongères avant publication. Encore faut-il avoir un vélo.

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 Au fait, acheter des pavés chinois, c’est mal ?

Ne nous voilons pas la face. Il a bon dos Michel Omouri de tomber des nues en découvrant que Besançon s’apprête à faire rouler son tramway de marque espagnole sur des pavés chinois. Le granit chinois inonde littéralement le BTP mondial depuis le début des années 2000. Et M.Omouri sait très bien que ce n’est pas l’apanage des villes de gauche que de l’utiliser. Nombre de villes UMP en sont également pavées.

« Les Chinois ont débarqué il y a cinq ans et se sont adjugé depuis la majorité des gros marchés, comme les réseaux de tramways », confirme Philippe Robert, PDG de La Générale de granit, l’une des premières graniteries de France, basée à Louvigné-du-Désert, en Ille-et-Vilaine.
En 1997, la France avait importé 186 tonnes de pavés ou bordures chinois. En 2002, les importations ont atteint 29 398 tonnes et, au premier trimestre 2003, la Chine est devenue officiellement le premier exportateur mondial de granit. Un matériau proposé en moyenne de 30 à 40% moins cher que la production française.
l’Express – Le granit chinois écrase tout (23/10/2003)

Un granit moins cher pour diverses raisons : un coût de la main d’œuvre moins élevé, des conditions de travail moins exigeantes et dont au final on ne sait pas grand chose…  Des contraintes environnementales, fiscales et sociales bien plus souples que celles que nous connaissons en Europe… Autant de raisons qui font que les granitiers français de Bretagne ou des Vosges par exemple ne peuvent plus s’aligner et disparaissent petit à petit. Même le tramway de Brest utilise deux tiers de pavés chinois sur son tracé, c’est dire.

Mais que faire ? Les appels d’offres suivent des règles bien précises et même si l’on pouvait passer outre en y intégrant des exigences de coloris ou de types de granit produit uniquement en Bretagne par exemple, que dirait cette fois les élus d’opposition : que c’est trop cher ? Aurions-nous d’ailleurs les moyens de nous offrir un revêtement en granit à ce prix-là ? Pas sûr.

À la vérité, c’est le système global qui se mord la queue. Les règles de notre système libéral mondialisé nous poussent à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Nous aurons nos pavés moins chers grâce au granit de Chine ? Soit. Nous sommes satisfaits. Les carrières de granit des Bretagne sont loin d’ici et ça n’entraînera pas de chômage chez nous.
Par contre, les Bretons… dites, ce serait sympa d’acheter Peugeot quand vous changerez de voiture, hein ? Ça crée des emplois chez nous vous comprenez ?

Oui je sais, c’est un peu simpliste mais il y a un fond de vrai, non ?

Et quid de la qualité ?

Là dessus on est en droit de dire… « qui vivra verra » car d’autres villes ont connu des précédents fâcheux. Notamment à Toulouse et Belfort, où il y a quelques années, la place Corbis fut entièrement pavées d’un granit chinois qui ne résista par aux frimas de l’hiver comtois. Alors certes le chef du projet Tram nous promet « une qualité irréprochable » mais comment le croire après ce flagrant « déni » de pavés chinois ?

Pourquoi toutes ces cachoteries ?

Visiblement cette polémique dérange. Elle est lancée par un élu d’opposition à quelques mois des élections municipales. Alors on préfère atténuer les choses en prenant des libertés avec la vérité, au risque finalement d’amplifier ladite polémique : juste des petits pavés, de tout petits pavés et seulement place de la Révolution et un peu sur le quai Veil Picard. Ben voyons…

Peut-être souhaite-t-on également ménager la sensibilité des nombreux aficionados locaux (élus pour certains) d’Arnaud Montebourg et de son combat (au moins médiatique) pour le redressement productif… Des pavés chinois ? Et des gros ? Nombreux en plus ? Vous n’y pensez pas ?

Quant à l’Est Républicain on ne peut pas lui en vouloir d’avaler les couleuvres d’un si fidèle annonceur. Et puis creuser dans le granit, fût-il chinois, c’est bien trop fatigant.

 

Toutes les photos prises lors de ma petite balade à vélo
sont géolocalisées sur cette carte.

« On replantera des arbres de 6 mètres de haut »

Depuis hier, on replante des arbres sur le quai Veil Picard. Des tilleuls euchlora comme sur le quai de Strasbourg. Ces nouveaux spécimens ont été cultivés au Pays-Bas.
L’aspect des bestiaux est pour le moins surprenant : taillés « en rideau » pour ne pas gêner Monsieur Tram et ses câbles aériens, on les croirait en deux dimensions. À l’heure de la 3D omniprésente, c’est ballot.

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On attend impatiemment le printemps prochain, les brindilles naissantes et les nouvelles feuilles qui donneront un peu de tenue à tout. Pour l’instant on se croirait presque revenu au bon vieux temps du télégraphe :

telegraphe

Mais au-delà de l’aspect de ce qu’il va bien falloir s’habituer à nommer « des arbres », c’est la hauteur de ses nouveaux tilleuls qui a le goût amer d’une promesse non tenue :

Les six mètres promis ont visiblement été victimes d’une cruelle récession économique botanique. Ces premiers tilleuls replantés entre Canot et l’encorbellement mesurent à tout casser 4 mètres et en étant large.

mesures

Il faut dire que depuis quelques temps, on nous avait préparés à cette révision à la baisse. Tout d’abord dans une interview du responsable du projet tramway que l’Est Républicain publiait le 8 octobre dernier :

« Nous allons planter des tilleuls d’une taille respecta­ble », explique Pascal Gude­fin, le patron du projet. Hauts de 4 à 5m, les arbres ont déjà une dizaine d’an­nées. Cultivés aux Pays­Bas, ils ont été régulièrement dé­placés, pour les habituer à leur transplantation défini­tive. »

Et puis dans le BVV de ce mois de novembre :

BVV

Mouais, le 4 à 5 mètres c’était pour faire généreux. On est dans la fourchette basse. Peut-être même en-dessous.

Mais voilà : une taille « respectable » pour Pascal Gudefin. Une taille « conséquente » pour le BVV. Et comme dans les Jardins du Luxemboug À PARIS sacrebleu ! Si avec ça on ne vous convainc pas qu’ils sont vachement grands ces arbres !
Heureusement ils grandiront. En tout cas, on l’espère.

C’est le moment de relire cet ancien billet qui a désormais un peu plus de trois ans : Arbres, arbustes, bonsaïs… que verrons-nous verdir sur le Quai Veil Picard ? 

Terminons sur une note positive parce que zut quoi ! De nouveaux arbres ont été replantés place de la Révolution et ils dépassent largement les 6 mètres de haut :

revolution-arbres

 

TramLOL : un site Web pour détourner la dernière campagne du tram de Besançon

On connaissait le site Martine Cover generator qui permet aux internautes facétieux de détourner les mythiques couvertures de « Martine » en y associant des titres de leur création.

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Et voici, dans le même esprit, un site bistontino-bisontin qui vient de voir le jour sous les petits doigts talentueux d’un ami développeur à Besançon : le « Tram LOL Generator » 
Cette fois, les Internautes sont invités à détourner avec humour les visuels de la récente campagne d’affichage « Le tram bientôt dans nos rues : soyons prudents« . Continuer la lecture

Premières photos de l’encorbellement du quai Veil Picard

Ce samedi après-midi, en traversant notre chère passerelle Battant, j’aperçois des passants sur l’encorbellement du quai Veil Picard. C’est surprenant car la zone est encore en chantier et des barrières empêchent l’accès.
Je décide d’aller jeter un œil et je comprends vite comment nos intrus se sont retrouvés là : entre les barrières renversées, celles qui sont mal fixées et le cheminement temporaire pas toujours bien fléché depuis le pont Canot… Pas compliqué d’accéder à l’encorbellement.

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Bref. Je ne suis pas le dernier des curieux et je me glisse en douce sur le quai et monte sur l’encorbellement

Premières impressions…

Vraiment sympa ce plancher. Avec un peu d’imagination, on se croirait presque sur un ponton au bord de la mer. On ferme les yeux et on entend les corbeaux mouettes.

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Et voici une belle perspective sur la cité Canot récemment rénovée.

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Cette future promenade de 300 mètres de long au-dessus du Doubs est assez large (3 mètres). Tant mieux car elle devra être partagée entre piétons et cyclistes.

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Comparez cette photo avec l’image de modélisation présentée sur le site du tram :

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Des bandes anti-dérapantes ont été prévues. Elles devraient nous éviter de jolies glissades par temps de pluie.

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Le garde-corps a de la gueule. On imagine déjà les petits cadenas. Mais ce type de grillage est-il solide et durable sur le long terme ?

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À droite de la photo ci-dessous, on peut voir des espaces entourés de murets de béton. Ils sont actuellement remplis de graviers. C’est là que doivent être plantés les tilleuls de 6 mètres de haut dès le mois de novembre 2013.
Les rails seront bientôt posés sur la plateforme centrale.

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N’hésitez pas à donner votre avis sur ce nouvel aménagement dans les commentaires de ce billet.

 

 

Pour aller plus loin :

– communiqué de presse du Grand Besançon en date du 22 mars 2013, relatif à l’encorbellement

Première rame du tramway : pourquoi le 6 juin ?

Demain c’est Jeudi Saint à Besançon.

En effet, ce jeudi 6 juin 2013, la première rame du tramway sera livrée – bien emballée – sur un très long camion en provenance de Saragosse (Espagne).

Est Républicain du 5/06/2013

Est Républicain du 5/06/2013

Après plus d’un an et demi d’un chantier omniprésent dont chacun souhaite désormais apercevoir la fin, l’arrivée de cette chenillette bleu turquoise dans le paysage bisontin n’a rien d’anecdotique. Elle annonce le (presque) bout du tunnel. C’est en décembre 2014 que le tram bisontin entrera enfin en service.

On imagine aisément que la livraison de la première rame sera célébrée comme il se doit : presse conviée, discours émus, population invitée à venir toucher du doigt le pressssssieux, petits enfants bisontins chantant « Il est né le divin enfant… » (ou pas). On suppose aussi que l’événement sera filmé sous tous les angles : depuis le sol, le ciel, le sous-sol…

Nous voici donc à la veille de ce grand événement et un article de l’Est Républicain du jour annonce le programme. Dans cet article, un passage étonnant, étrange, mystérieux :

LA DATE n’a pas été choisie au hasard. « On nous avait promis la livraison de la pre­mière rame du tramway courant juin. On a voulu que ce soit précisément le 6, une date symbolique », explique dans un sourire Pascal Gu­defin, directeur du projet tram à l’agglomération.

M’enfin ! Qu’est-ce qu’il veut dire le chef des tramophiles ? Qu’y a-t-il de si particulier le 6 juin et pourquoi avoir choisi cette date ? Où qu’il est le symbole ? Pourquoi ce sourire ? Est-ce un sourire sardonique ?

Alors évidemment, quand on vous dit « 6 juin », vous répondez « 44 » ; enfin j’espère. Au mieux parce que vous avez un minimum de culture historique. Au pire par simple réflexe neuronal parce que « 6 juin » ça va avec « 44 » et pis c’est tout !

Le 6 juin 1944 donc, le fameux D-Day, jour du débarquement des troupes alliés en Normandie – est-ce à cette date historique que notre « tramoculteur en chef » se réfère ?
Mais non bien sûr. Notre première rame n’est pas britannique, pas américaine, ni même canadienne. Elle est espagnole. Et puis elle ne débarque pas : elle chemine par la route.

Et puis, franchement, un « directeur du projet tram » ne se permettrait pas de comparer l’arrivée d’un bout de métal-plastifié bleu turquoise – fusse-t-il cher et attendu – au débarquement héroïque de soldats prêts à donner leur vie pour libérer l’Europe du joug nazi.
Non, il n’oserait décemment pas.

Alors ? Qu’y a-t-il de symbolique dans cette date du 6 juin ?

Là j’avoue, j’ai dû creuser. J’ai commencé par m’informer sur le Saint du jour : c’est Claude.
Le 6 juin c’est la Saint Claude.

Saint Claude, né à Bracon (Jura) vers 607 et mort en 699 à Saint-Oyand-de-Joux (auj. Saint-Claude), est un évêque catholique de Besançon.
(…) On l’honore le 6 juin. Il est le saint patron des tourneurs sur bois, qui sont nombreux dans le Haut-Jura. [source : Wikipédia]
Wikipédia - auteur : Vassil

Wikipédia – auteur : Vassil

 

Certes, il y a bien ici un lien avec Besançon mais voilà, le tramway il n’est ni jurassien (au grand dam de certaines dames) ni en bois. Cherchons une autre explication…

Pour ce faire, Wikipédia nous offre un outil précieux : pour chaque date du calendrier – par exemple le 6 juin – une page de l’encyclopédie collaborative en ligne répertorie les événements correspondants (naissances, décès, batailles, inventions…)

Pour notre 6 juin, il y a l’embarras du choix…
Tiens ! Nous avons par exemple le sacre de Charles II le Chauve en 848. Mais la référence me semble un tantinet éloignée du sujet qui nous intéresse.

Sinon, voilà Joseph Bonaparte – frère de l’autre – qui devint Roi d’Espagne le 6 juin 1808.
Hmm… Espagne / CAF / tram… ça pourrait le faire mais… c’est un coup à vous réveiller Mireille Péquignot ça. Pas sûr que ce soit une bonne idée. Passons.

Ah tiens ! J’ai autre chose : il y a un an pile poil, avait lieu le transit de Vénus devant le Soleil et c’était le dernier du XXIe siècle ! Bon bon… j’ai compris, je continue à chercher.

La naissance de René Monory le 6 juin 1923 ? Non : trop à droite.

Celle de Albert II, roi des Belges, en 1934 ? Non, non : trop belge.

Alors la naissance de Björn Borg en 1956 ? On aime bien le tennis à Besançon, non ? Non : à Besançon on célèbre le tennis FÉMININ.

Tiens ! J’ai quelque chose là ! La mort de Louis Lumière, il y a 55 ans, le 6 juin 1948 ! Ça tient le route ça non ? Louis Lumière et né à Besançon tout comme son frère Auguste avec lequel il a inventé le cinématographe – rien que ça !
Et puis vous savez quoi ? Les frères Lumière auront eux aussi leurs trombines sur une rame du tram.

photo : France 3 Franche-Comté

photo : France 3 Franche-Comté

Mouais… en fait non : les frères Lumière c’est un sujet tabou à Besançon, du fait de leurs affinités vichyssoises très prononcées durant l’Occupation. On s’éloigne de plus en plus du 6 juin 44… Laissons-là Louis Lumière.

Croyant ne jamais trouver l’explication de la date symbolique du 6 juin, j’ai bien failli abandonner… Et là je suis tombé sur le 6 juin 1978, date de naissance de Faudel.

Qui ça ?
Mais si allons ! Faudel. Ce chanteur de raï pour Top 50 qui rencontra quelques jolis succès à la fin des années 90, avant d’être oublié…

Faudel, que l’on surnommait « le petit prince du raï » aura 35 ans demain. Le jour où notre première rame de tram sera livrée.

Un hasard ? Une coïncidence ? Sans doute.

 

À moins que Faudel ait inspiré certaines vocations parmi les Bisontins et que ces derniers lui rendent ce petit hommage – le choix du 6 juin – en remerciement…

 

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Et puis si vous n’êtes pas convaincus, il y a la thèse qui fait super peur mais là vous êtes prévenus.
Il est question de numérologie, regardez un peu :

6 / 06 / 2013 -> 2+0+1+3 = 6

Vous les voyez les trois 6 qui font 666 ? Sacrebleu ! Le nombre du Diable !
De là à affirmer qu’il y a des satanistes derrière le bleu turquoise, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, mais bon… on a quand même la réponse pour le sourire : il était bien sardonique.
(merci Ganette pour cette explication).

Il y a 100 ans : des commerçants bisontins en colère contre le tram

Je ne résiste pas au plaisir de partager cette petite découverte que je viens de faire dans les archives du Petit Comtois, « Journal Républicain démocratique quotidien » qui parut de 1883 à 1944.

C’était il y a cent ans, le samedi 26 avril 1913. Le quotidien publiait ce jour-là une « tribune publique » écrite par un commerçant anonyme signant « Un commerçant qui demain sera lésé aussi« . La voici :

 

precision-29-avril-1913

Quelques jours plus tard, dans le Petit Comtois du 29 avril 1913, un épicier visiblement « soupçonné » d’être l’auteur de la chronique dont il est question, demande au quotidien de le « disculper » :

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Ainsi les années passent mais les conséquences d’un chantier de l’ampleur de celui d’une ligne de tramway restent les mêmes : des rues défoncées et des commerçants qui se plaignent des répercussions sur leur activité.

Voilà d’ailleurs la version 2012 si vous y aviez échappé :

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Quand le site du tram fait dans l’humour noir

Le site Web du tramway du Grand Besançon est un grand mystère.

Cet outil de communication descendante (à destination de la population mais sans le moindre espace d’expression mis à disposition de cette dernière) semble parfois échapper à la raison et au « bon goût ».

Ainsi trouvons-nous à gauche de la page d’accueil un lien spécialement destiné aux commerçants. Une initiative fort pertinente quand on sait combien la cohabitation entre ces derniers et le chantier en cours est délicate (doux euphémisme).

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L’espace commerçant propose des liens utiles aux commerçants ainsi que des informations sur la Commission d’Indemnisation Amiable du Tramway supposée apporter une compensation financière aux commerces dont l’activité est directement impactée par le chantier.

Et puis il y a ce lien qui nous annonce des témoignages de commerçants :
cap 2013-03-10 à 21.24.20

On clique dessus en se doutant bien que les témoignages sélectionnés sont forcément positifs… Logique.

Le premier l’est en effet. Voici une coiffeuse du quai Veil Picard qui se réjouit des futurs flux de clientèle que le tramway apportera au centre-ville :

cap 2013-03-10 à 21.44.58

 

Et puis il y a ce second témoignage. Celui du gérant d’une sandwicherie de la rue des Boucheries :

cap 2013-03-10 à 21.50.51

 « J’espère aussi que les indemnisations seront délivrées rapidement. On ne peut pas attendre des années si le chiffre d’affaire baisse.»

Dommage que le site du tram ne fasse pas état de la suite de l’histoire. Car l’inquiétude de ce commerçant était malheureusement prémonitoire et son témoignage demeurant en l’état sur le site du tramway confinerait presque à l’humour noir.

En effet, le 18 septembre dernier, quelqu’un postait sur Twitter ce message accompagné d’une photographie :

Détail :

cap 2013-03-10 à 22.01.28

Il s’agit bien de la même sandwicherie.
Quelques jours plus tard, l’Est Républicain faisait état de sa fermeture :

cap 2013-03-10 à 22.05.07

Est Républicain du 19/09/2012

On apprend notamment dans cet article que les indemnisations espérées ont bien été versées mais que cela n’a pas suffit – selon le commerçant – à compenser les pertes dues aux travaux. Celui-ci ne s’est d’ailleurs pas privé de l’afficher aux yeux de tous.

Mais dans sa peine, cet homme conserve une chance inédite : alors même que son entreprise a été liquidée il y a bientôt six mois, le site du tramway – qui semble rarement « rafraîchi » –  conserve son témoignage. L’espoir de ce commerçant y demeure intact comme embaumé pour l’éternité.
Ironie du sort : cet homme contribue bien malgré lui à la com’ d’un tramway qu’il a considéré – à tort ou à raison – comme le principal fossoyeur de son commerce.

Le site Web du tramway est un grand mystère… non dénué d’humour noir.

Ce billet risquant de provoquer un effacement aussi rapide que discret du témoignage en question, voici une capture d’écran pour la postérité :

temoignage