Archives mensuelles : octobre 2011

Grand Besançon : Mireille Péquignot vide la salle… [vidéo]

Ce jeudi soir c’était Conseil communautaire au Grand Besançon.
138 élus sont présents puis un grand vide se fait dans la salle… Que s’est-il donc passé ?

Retour sur les événements de la semaine dernière

Mireille Péquignot, conseillère municipale Nouveau Centre (Groupe UMP) et déléguée communautaire, diffuse dimanche dernier un communiqué dans lequel elle accuse Jean-Louis Fousseret « de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.

En substance Mme Péquignot reproche au Président de l’Agglomération bisontine, d’avoir confié le marché des rames du futur tramway à une entreprise espagnole. Il s’agit d’après elle d’« un véritable non sens économique, industriel, écologique et social. »

C’est le voyage de presse organisée par la CAGB sur le site de production de CAF qui semble avoir provoqué l’ire de Mme Péquignot. Plusieurs articles sont en effet parus dans la presse. On y a beaucoup lu sur l’opportunité que le tramway bisontin constitue pour la société CAF dans sa stratégie de pénétration du marché des villes françaises moyennes.

Donc pour Mme Péquignot, la messe est dite : Jean-Louis Fousseret est un VRP de luxe à la solde du constructeur espagnol.
Et histoire de déposer une cerise sur le gâteau, elle ajoute : «Des commissions ont-elles été perçues ?»

Il n’en aura pas fallu plus pour provoquer une vive réaction de l’intéressé qui affirme dans un communiqué publié dès le lendemain : « Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique » …
Jean-Louis Fousseret ajoute : « dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge« …

Et comme il n’a pas du tout mais alors pas du tout apprécié les allégations de commissions perçues, il prévient : «Je vous demande désormais de mesurer vos propos. Si tel n’était pas le cas, je me verrais dans l’obligation de demander à la justice de notre pays de vous rappeler les règles qui protègent la probité et l’honneur de chacun».

Les choses en étaient restées là et la passe d’armes semblait marquer le pas… jusqu’à ce jeudi soir, jour de Conseil communautaire au Grand Besançon.

Dès le début de la séance, Gabriel Beaulieu, 1er vice-président de l’Agglomération, prend la parole pour s’exprimer sur le communiqué de Mme Péquignot, le tout sur un ton de remontrance. Jean-Louis Fousseret intervient à son tour de manière indignée sur le même sujet.
S’ensuit la réaction de Pascal Bonnet (UMP) qui se désolidarise de la prise de position de Mireille Péquignot qui n’est pas encore là…

C’est à ce moment que cette dernière – en retard – entre enfin en séance. Elle prend la parole et commence à lire un long texte dans lequel elle reproche à nouveau au Président de la CAGB d’avoir opté pour un tramway espagnol…
Quelques sifflets fusent puis les élus se lèvent les uns après les autres et quittent la salle. Ne restent alors en séance que les membres du bureau et une dizaine de délégués communautaires sur 138.
Pendant ce temps, Mme Péquignot poursuit imperturbablement la lecture de son texte devant un Jean-Louis Fousseret qui ne dit plus un mot ; semblant subir le verbiage de l’élue.

Une situation totalement inédite au Grand Besançon.

Voici une courte vidéo filmée depuis les bancs réservés au public. On y entend Mireille Péquignot lisant son texte, bien seule, au milieu des rangs clairsemés.

La suite ?

On l’attend avec impatience bien-sûr.
Pour ma part je me suis permis de contacter Mme Péquignot pour connaître sa position sur la manière dont la CAGB aurait dû s’y prendre pour confier le marché des rames du tram à Alstom, tout en respectant les procédures imposées pour ce marché européen.

Il n’est en effet pas suffisant de monter au créneau avec des « y’avait qu’à ». Les Grands Bisontins attendent désormais d’entendre des arguments détaillés que Mme Péquignot ne manquera sans doute pas de leur fournir afin d’étayer son propos.

WEB : la ville de Besançon annexe la mairie de Belfort !?

La première fois que l’on découvre le portail Web de la Ville de Belfort, on a la sensation troublante d’effectuer un voyage dans le temps ; de revenir au début des années Internet.

Le site date de 2002 et depuis, son « design » et son ergonomie n’ont pas évolué d’un yota. Une rareté dans le monde d’Internet.
Voici à quoi il ressemblait en décembre 2002, il y a bientôt 9 ans.

19 décembre 2002

5 octobre 2011

A un an près donc, la Ville de Belfort aurait pu célébrer les 10 ans de son portail en même temps que les 130 de son emblématique lion de pierre. Immuables tous les deux. Le second n’ayant clairement pas à rugir rougir du premier.

Les Belfortains pourraient se targuer d’avoir le site municipal le plus « aïe ouille ça pique les yeux ! » de Franche-Comté si la ville de Lons-le-Saunier n’avait pas LE portail Internet le plus… le plus…. comment dire…

Et encore… je vous ai épargné la page d’accueil

Bref, encore cinq ans à tenir les amis et vos portails seront cultissimes, façon nostalgie des années 2000, kitsch et tout ça.

Et alors ? me direz-vous…

Et alors, libre à vous pouvez d’adhérer à ce côté « vintage », à vous régaler des GIFs animés qui glissent, tournent et clignotent. Et puis cette pointe d’excitation aventurière – quête du Graal sans cesse renouvelée – chaque fois qu’il s’agit de dégoter une information sur ce type de portails à l’ergonomie antédiluvienne. Question de goût.

Par contre ce qui est ballot, de la part d’une ville comme Belfort, c’est de ne pas avoir pris la précaution d’acquérir certains noms de domaines par mesure de précaution.

Explication. Le portail de la Ville de Belfort se trouve à l’adresse www.mairie-belfort.com

Les responsables du site ont pris la peine d’acheter également le nom de domaine www.mairie-belfort.fr qui pointe automatiquement vers la première adresse en .com

Mais quid des autres adresses proches qu’ils ont laissées « dans la nature » à la merci du premier venu ?

Exemple édifiant. Cliquez pour voir : http://www.villebelfort.fr/

Etonnant non ? Mais rassurez-vous, la Ville de Besançon n’y est pour rien. Pas d’annexion du 90 par le 25. Juste un petit plaisantin (pas moi promis) qui a acquis le nom de domaine villebelfort.fr et l’a automatiquement redirigé vers le portail bisontin.

Cette plaisanterie a été découverte et diffusée aujourd’hui sur Twitter  par @blogbesancon

Rien de méchant donc.

Maintenant imaginez un peu que ce nom de domaine pointe vers un autre type de contenu : site pornographique, page web diffamante, site douteux se faisant passer pour le site officiel de la mairie de Belfort dans le but de récupérer des informations privées…

On appelle cela : « cybersquatting » (ou -tage si l’on préfère franciser). Wikipedia nous en donne cette définition :

Le cybersquattage, plus couramment désigné par l’anglicisme cybersquatting, est une pratique consistant à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque, avec l’intention de le revendre ensuite à l’ayant droit, ou d’altérer sa visibilité.

Bien évidemment, la législation et la jurisprudence ont évolué et permettent désormais aux personnes morales et entreprises victimes de cybersquatting de récupérer les noms de domaines abusivement détournés. Mais cela se fait au prix d’une procédure qui peut être longue.

Pour éviter cela, les sociétés privés et les collectivités ont vivement intérêt à acquérir les noms de domaines qui peuvent les identifier ; en commençant par réserver les extensions courantes : .com .fr .net .org .eu

Pour exemple, voici quelques noms de domaines acquis par la Ville de Besançon et la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon :

Notons que dans le cas de la Ville de Belfort, la plupart des noms de domaines « sensibles » attendent acquéreur : www.mairie-belfort.net mairiebelfort.fr .com .net mairiebelfort.fr .com .net villedebelfort.fr .com .net …

A moins de 10 euros par an le nom de domaine, la ville de Belfort fait de sacrées économies !

Oups… je file acheter bisonteint.fr .com …

PS : amis Belfortains… approchez… que je vous souffle ceci à l’oreille : en me moquant de votre site municipal il semblerait que je fasse une très mauvaise action… Je me moque d’un mourant. Ou plutôt d’un phénix mourant qui devrait renaître de ses cendres dans quelques heures. Même sans avoir vu ce futur nouveau portail belfortain, on peut affirmer sans risque qu’il sera bien mieux que l’actuel… et c’est peut-être bien celui de Besançon qui prendra un coup de vieux.

Bienvenue dans les années 2010. Hein les Lédoniens ((Les Lédoniens sont les habitants de Lons-le-Saunier)) ?


Pour aller plus loin : à propos du cybersquattage ou …ting

Découvrez Besançon depuis Chaudanne en très haute résolution

Voici un panorama très haute résolution du centre-ville de Besançon. Il est réalisé à partir d’un assemblage de 47 photographies de 10 mégapixels prises depuis le belvédère de Chaudanne.

L’assemblage a pris plusieurs heures et n’est pas parfait. Vous trouverez à certains endroits des raccords surprenants…

Zoomez à l’intérieur de l’image, laissez votre oeil se balader dans Besançon et cherchez les détails surprenants. N’hésitez pas à partager vos découvertes dans les commentaires.