Jacques Grosperrin, les experts, les fonctionnaires et le gros paradoxe

Dans le dernier numéro de la Presse Bisontine, il y a une interview de Jacques Grosperrin – le candidat investi par l’UMP pour les prochaines Municipales à Besançon.
Jacques Grosperrin évoque la composition de la liste qu’il présentera en début d’année prochaine. Extraits :

« À Besançon, ce sont les bien-pensants qui font la politique, et pas les experts. Moi, je veux d’abord m’entourer d’experts. »

et de préciser :

 » Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama »

La Presse Bisontine en a d’ailleurs fait le titre de son article.

Presse Bisontine (septembre 2013) - p.17

Presse Bisontine (septembre 2013) – p.17

Revoilà donc Jacques Grosperrin exactement comme on l’attendait : clivant à souhait. Opposant d’une formule caricaturale les élus provenant du secteur privé à ceux qui viennent du public.
D’un côté les « experts » compétents. De l’autre les « bien-pensants » : fonctionnaires, enseignants ironiquement caricaturés en adhérents MAIF, clients CAMIF et lecteurs de Télérama.
Dommage au passage que Jacques Grosperrin ait oublié l’association enseignants/France Inter… Les clichés auraient été au complet.

Mais il y a autre chose que Jacques Grosperrin semble avoir oublié ; c’est son métier : professeur à l’Université. Le même métier que Jean Rosselot, l’ex-candidat malheureux de la droite à Besançon en 2001 et 2008. Jean Rosselot que l’on pressent d’ailleurs sur la future liste Grosperrin 2014. Ça fait déjà deux fonctionnaires.

Au fait, en tant qu’enseignant, peut-être qu’il est assuré à la MAIF, Jacques Grosperrin et allez savoir s’il n’aurait pas acheté, il y a quelques années, un canapé à la CAMIF. Hmmm…
De là à lui soupçonner un abonnement à Télérama…

Revenons un peu à cet article de la Presse Bisontine et observons  maintenant la photographie qui l’illustre. Qui sont les deux personnes autour de Jacques Grosperrin ?

À droite c’est Ludovic Fagaut, son porte-parole et probable futur colistier. M.Fagaut est principal de collège public. À ce titre il peut de plein droit adhérer à la MAIF et peut-être même a-t-il déjà côtoyé des gens qui lisent Télérama. Comme quoi…

À gauche, voici Marie-Laure Dalphin qui est médecin pédiatre et exerce au CHU Minjoz en tant que praticien hospitalier. À ce titre, elle a un statut d’agent public.

Résumons : sur cette photo supposée illustrer la volonté de Jacques Grosperrin de ne pas constituer « une équipe d’enseignants et de fonctionnaires« , nous trouvons donc deux fonctionnaires (dont un enseignant : M.Grosperrin lui-même), un agent public et… un gros paradoxe.

On n’attend plus que les « experts ».

12 réflexions sur « Jacques Grosperrin, les experts, les fonctionnaires et le gros paradoxe »

  1. Yeca

    Surtout que stratégiquement, tailler les fonctionnaires quand on brigue la mairie d’une ville de fonctionnaires, c’est pas franchement top…

    1. Bison teint Auteur de l’article

      Ce qui n’est pas honteux, précisons-le. Même si on pourrait croire que certains le pense à la lecture de cette formule à l’emporte-pièce de Jacques Grosperrin.

  2. zorglub

    il voulait dire moins de fonctionnaires et d’enseignants que maintenant au conseil municipal Halte à la dictature des barbichettes gauchistes dans la ville

    1. Yannoche

      Après les clichés sur MAIF, CAMIF, etc…, voici donc les barbichettes gauchistes 😀
      Nous sommes en plein dedans, mais je suis d’accord ! Il faut un peu plus de carrés Hermès et de polos Lacoste de bourges de droite !

      À force de clichés et de stéréotypes, on va pouvoir faire un album 😉

  3. danopio

    Où sont les représentants du monde de l’entreprise, les travailleurs indépendants au Conseil Municipal, au Conseil Général et à la Région ? Il est temps de nuancer la parité Fousseret: un enseignant/un fonctionnaire.
    Les socialos agitent régulièrement la bannière du statut de l’élu. Où en est-il ? Il faudrait qu’ils soient aux manettes!

  4. Jideuxhemme

    J’aimerais m’indigner du bien triste niveau de cette polémique, argumenter, échanger, que sais-je encore ?
    Ce sujet est évidemment très malvenu, la droite devait soigneusement l’éviter pour conserver une petite chance sinon de l’emporter (faut pas rêver) du moins d’augmenter le nombre de ses conseillers municipaux. Mais non, droit dans le mur et à fond dedans ! je ne comprends pas ce si irrépressible besoin de se montrer ridicules mais je dois reconnaître qu’une telle obstination dans le discours contre-productif et un tel acharnement à perdre forcent le respect !

  5. agamalchux

    En passant,il est bon de préciser que la Camif vend essentiellement du « made in France » de qualité, plus de 90% de « made in UE »,et presque rien de « made in china »…Dans le lot la Camif vend énormément de productions franc comtoises…est ce qui déplait au fonctionnaire Grosperrin?

  6. demon_john2905

    La personne représentant la fonction publique hospitalière sur cette photo est actuellement au coeur d’une grosse polémique au CHU minjoz après avoir diffusé sur la mailing list des médecins de l’hôpital une invitation à un meeting de son candidat préféré. Ce mail a provoqué une levé de bouclier de nombreux médecins devant l’usage à visée electorale d’un outil professionnel. le directeur de l’hopital a condamné cet initiative en rappelant le devoir de « neutralité » du service publique.
    La campagne est bien lancée…

  7. lebrubru

    Jacques Grosperrin n’a pas le même métier que Jean Rosselot. Celui-ci était Professeur d’Université, c’est-à-dire le plus haut grade d’enseignant-chercheur, alors que Jacques Grosperrin est PRAG (Professeur Agrégé), c’est-à-dire qu’il a un statut d’enseignant du second degré agrégé (en EPS), et que son poste est à l’Université, uniquement pour y faire de l’enseignement.

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