On se souvient de cette formule maladroite de Jacques Grosperrin dans la Presse bisontine (septembre 2013) à propos de la liste d’opposition qu’il présentera aux élections municipales de mars 2014. :
« Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama »
En ligne de mire, la liste de son adversaire et maire sortant de Besançon, Jean-Louis Fousseret.
Trop de fonctionnaires et surtout trop d’enseignants du côté gauche selon Jacques Grosperrin. Lui on ne l’y prendrait pas. Il s’entourera « d’experts« . Et tant pis si à l’occasion de cette boutade, le candidat de la droite nous a offert un paradoxe très croustillant.
Oui mais voilà, c’est du Grosperrin tout craché ça. Tenace et mordant mais pas très habile tacticien. Car l’argument des « experts économiques » face aux « enseignants gauchos », il fallait le garder pour plus tard. Ne jamais montrer son 21 – fût-il émoussé – en début de partie, c’est la règle.
En tout cas, cette fois c’est grillé.
En effet, la commission électorale interne au PS bisontin vient de rendre sa copie. Son rôle est de désigner les candidats PS qui occuperont les 27 places réservées à leur parti sur les 55 noms de la liste « gauche unie ». Les autres places seront réparties entre Europe Ecologie les Verts, le PC et des candidats dits « de la société civile ».
À la lecture de cette liste (encore confidentielle car pas forcément définitive), force est de constater que ce sont surtout les candidats enseignants de profession qui font les frais du choix d’une plus grande mixité socio-professionnelle. Certains sont relégués aux tréfonds de la liste. D’autres n’y figurent même pas. Parmi eux certains élus sortants qui n’imaginaient pas être écartés. Un fidèle lieutenant de Jean-Louis Fousseret, vous dites ? Qu’à cela ne tienne : il sort.
Cruelle politique.
Au passage, on remarque que tous les tenants de la tendance « Montebourg » (22,5% des suffrages au premier tour de la primaire socialiste de 2011) ont totalement disparu de cette liste. Abracadabra !
Par contre, on discerne dans la liste le nom d’un conseiller municipal sortant qui s’était illustré l’an dernier dans l’épreuve du « lancer de pavé dans la marre ». Une performance qui lui avait pourtant valu à l’époque les foudres de notre maire.
Mais voilà, le veinard n’est ni enseignant, ni fonctionnaire (ni Montebourien ?)
Au final, la liste Fousseret 2014 présentera un fort taux de renouvellement par rapport à l’équipe sortante (sans doute 16 nouveaux candidats sur les 27 places attribuées au PS).
Face à la lassitude d’un électorat à qui l’on ressert pour la troisième fois le même plat de résistance, le renouvellement d’une part non négligeable de « la carte » était sans doute nécessaire. Mais pour certains candidats éconduits, la pilule semble bien difficile à avaler. Surtout que, s’il est élu, Jean-Louis Fousseret a assuré que ce serait son dernier mandat et qu’il préparerait sa « succession ». Difficile d’imaginer que son/sa futur(e) « dauphin(e) » ne sera pas l’un des 27 désignés…
Quant à la liste la plus « CAMIF, MAIF, Télérama » – comprenez la plus pourvue en fonctionnaires – et si au final elle n’était pas à gauche ?
Hein ? Quoi ? On m’accuse de quoi ?
Et pis c’est quoi ce lien ? Mon blog c’est bisonTeint.net pas bisonPeint.net ! N’empêche : je clique et là surprise ! Je tombe sur un blog qui ressemble vraiment beaucoup, je dirais même très beaucoup beaucoup au mien.
Et son adresse c’est bien bisonpeint.net ! Je vous présente le Bison Peint :
Whoua ! Un plagiat ! C’est un peu la rançon de la gloire d’avoir des imitateurs. Petite larme au coin de l’œil, fierté et tout ça. Mais voyons maintenant de quoi cause mon jumeau…
J’ouvre d’abord le billet « Arsenic et vieilles ficelles« . On y cause du questionnaire assez pathétique que Jacques Grosperrin a fait distribuer dans les boîtes aux lettres des Bisontins. Et il n’y va pas de main morte le Bison Peint. Il démonte le sondage et – au passage – son instigateur, à coup de phrases assassines. Extrait :
Fera-t-il oublié ce sarkosiste pur jus, qu’il n’a pas levé le petit doigt pour Besançon quand il était a l’Assemblée ? Prend-il vraiment les Bisontins pour des imbéciles ? Ce prétentieux prof de sport qui se prévaut d’être universitaire crache même dans la soupe de la fonction publique à laquelle il appartient pourtant. Il lèche la soupe du FN jusqu’à la dernière goutte, et se drape aussitôt dans une virginité qui ne trompe personne. Décidément, cet homme là tente de nous endormir avec de vieilles ficelles, et une once d’arsenic.
S’ensuit un questionnaire « façon Grosperrin » mais évidemment retourné contre ce dernier. Extraits :
1. Êtes-vous prêt a faire confiance a un homme qui a été battu aux cantonales et aux législatives par un candidat Vert ?
5. Croyez-vous qu’un ex-député de troisième division du Sarkozisme soit a même d’apporter des solutions sérieuses, autre que de montrer ses biscotos et de brandir son karcher, en matière de sécurité ?
10. Diriez vous d’un homme politique qui prétend vouloir s’entourer d’expert, et qui se repose sur Michel Omoury qu’il a :
Vraiment tiré le bon numéro ?
De la suite dans les idées ?
Pas les mêmes valeurs que l’académie ?
Pas peur de dire des conneries ?
Démoulé son programme trop chaud ?
Tapé dans le mille, Mimile ?
Bref, Jacques Grosperrin et ses sbires en prennent pour leur grade. Je décide maintenant de lire la page « À propos » du blog. Ça commence bien :
Méfiez-vous des imitations. Exigez le vrai Bison Peint, celui qui résiste au lavage, même à 90° ! Pas question de déteindre ni de pâlir sous le poids de la notoriété électronique. Le vrai Bison Peint se promet de remettre une couche dès qu’il se sentira faiblir. D’ailleurs s’il est né, c’est bien pour passer la deuxième couche, sur l’apprêt presque transparent de la presse classique si révérencieuse vis à vis des politiques, et après les bloggeurs officiels que le temps a gentiment enfermés dans la notoriété. Une deuxième couche qui empêche le vernis de tenir, celui qui vous repeint la vie en rose et en bleu tous les matins, celui qui vous ferait croire qu’on vit dans un monde de Bisounours, que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Bon, j’imagine que je dois me reconnaitre dans « les bloggeurs officiels que le temps a gentiment enfermés dans la notoriété (électronique). » Notre Robin des Bois tue ici d’une phrase assassine celui qu’il plagie. C’est de bonne guerre. Il veut la place le bougre !
Et puis il y a ce délicieux et très ambitieux :
Foi de Bison Peint, ce blog a décidé de ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle ! Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !
Et de préciser quand même – et c’est honnête de le faire – qu’il a un sensibilité de départ « rose » :
Et comme on va s’empresser d’interpréter, de lire entre les lignes, de supputer, disons le : je ne suis pas une Sarkozette. Je suis fidèle au bébé qui est venu au monde avec un beau teint tout rose. C’est dans cette tenue que j’ai aperçu la lumière, et j’ai la faiblesse de croire que si elle doit rejaillir un jour ce sera de ce côté là.
Eh bien soit ! Un trublion qui a décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière politique en pleine campagne pour les municipales, voilà une initiative intéressante et prometteuse qui peut faire grincer quelques dents. Le Bison Peint se dit certes de sensibilité « rose » – comprenons « socialiste » – mais promet tout de même de tout repeindre du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin »
Voyons maintenant si les autres billets tiennent cette promesse. Un coup sur Grosperrin, c’est fait. Et maintenant ?
Nous trouvons :
– une bafouille courte mais cuisante sur Jean Rosselot, UMP (Saint Jean parti voir ailleurs et hélas écarté à son retour par Saint Jacques) ;
– un « Saint du jour » sur Mireille Péquignot, affiliée UMP (Sainte Mireille terrassant l’envahisseur félon venu d’Espagne dans sa livrée bleue) ;
– une diatribe sur Jean-François Humbert, UMP (Spécialiste mondialement reconnu du » retenez moi ou je me présente aux municipales »)
Chaque billet est accompagné d’un photomontage plutôt réussi où les personnages sont mis en scène de manière assez drôle :
Oh mais j’y pense… comme c’est étrange ! Notre trublion promettait au départ de tout repeindre du sol au plafond mais en définitive… il n’en repeint que la partie droite.
Le Bison Peint aurait-il le pinceau qui tire à droite ? Ou ne voit-il rien à repeindre à gauche ?
Et c’est là que je découvre que mon double est moins méfiant que moi et qu’il n’a pas pensé à protéger le répertoire dans lequel sont stockées les images de ses billets de blog. Chacun y a librement accès.
On y retrouve bien sûr les photomontages des billets déjà publiés mais aussi ceux de billets futurs. Un certain nombre sont sur le mode « détournement d’affiches de films connus ».
Se retrouvent ainsi mis en scène :
Jean-Marie Girerd, ex-UMP tout nouvellement rallié à l’UDI de Philippe Gonon :
Jean-Philippe Allenbach (du Mouvement Franche-Comté traditionnellement rallié au candidat de la droite lors des Municipales) :
Et cette autre image façon vitrail avec en guest stars Jacques Grosperrin (oui oui toujours lui) et Sophie Montel (matronne du FN Franc-Comtois) :
Premier bilan : voici un blog qui nettoie tout de l’extrême droite au centre droit en passant par la droite et les indépendantistes de droite mais ne va pas gratter plus loin. Surtout pas à gauche.
Zut ! J’ai oublié une billet. C’est le dernier en date. Il se nomme « le Grand Bleu » et pas de doute, ce joli photomontage va me faire mentir. Ce billet cause du tram ! Enfin le Bison Peint va rééquilibrer le tir, il va coller des mandales à gauche c’est sûr ! Pif ! Paf ! Tremble Jean-Louis !!!
Et pis non. Rien. Pschiiiit… Au final, juste un billet pour dire du mal de ceux qui pensent du mal du tramway. Extrait :
Après de longs mois d’incrédulité, de moqueries, et même de sévères critiques, voilà les Bisontins pressés d’adopter leur Grand Bleu. A tel point que certains (parfois ceux-là même qui le fustigeait hier) réclament déjà le prolongement de son réseau jusqu’à la Bouloie.
Et de conclure façon critique cinématographique, dans un superbe élan d’amour pour notre tramway et pour celui qui fut à l’origine du projet (Jean-Louis comment déjà ?) :
Ça sonnerait presque comme un discours officiel ça dites donc. On est très loin du : « Que mon pinceau sèche si j’oublie de le tremper dans le décapant » tel qu’annoncé dans l’à propos.
Mais qui peut bien se cacher derrière ce mystérieux blog qui tape UNIQUEMENT sur la droite à l’approche des Municipales de 2014 ? Vraiment je ne vois pas. À moins que je craigne de trop bien comprendre, tout aveuglé que je suis par la naïveté de celui qui pensait que non non non une campagne électorale ne peut pas tomber dans des travers aussi bas… Si vous dites ?
L’idée du faux blog trublion pour discréditer l’adversaire. Non vraiment je ne peux pas l’accepter….
Et puis il y a cette dernière image. On y voit Jean-Claude Roy– vice président PS en charge des transports au Grand Besançon. Et donc chargé du tramway.
Monsieur Roy est ici représenté en crucifié (le malheureux). Son auréole est faite de bornes automatiques telles qu’on en trouve à l’entrée des rues. Ses bourreaux ont le visage des méchants défenseurs de la bagnole. Peut-être une image originellement destinée à illustrer le billet sur le tram et finalement retirée ? À moins qu’un billet à venir fasse la part belle au tract de Jacques Grosperrin sur les bouchons, le chantier, le tram…
Regardons pour terminer les noms des fichiers images présents sur le blog. La plupart évoquent le contenu et les noms de famille des personnages représentés : Grosperrin, Montel, JFHumbert, Girerd…
Et puis il y a cette fameuse dernière image de la crucifixion de Jean-Claude Roy (le pauvre). Celle-ci de ne contient pas le nom « Roy » mais (hormis une belle faute à crucifiXion), un amical Jean-Claude. Copain quoi.
Notre avis : ♥♥ Malgré de louables efforts, de superbes images et des textes incisifs, le Bison Peint ne parvient pas à respecter « l’égalité du temps de mandales« . Une exigence pourtant nécessaire pour celui qui veut jouer le rôle de trublion dans une campagne électorale. Mieux : de forts soupçons pèsent sur sa volonté réelle de repeindre réellement la classe politique locale sur son côté gauche.
Le film sera toutefois apprécié des militants PS locaux. Sans doute moins des écologistes que notre Bison Peint, si je l’ai bien cerné, ne tardera pas à écorner. Sans doute qu’il gratouillera aussi, afin de donner le change, quelques élus PS (dont une d’envergure nationale) qui agacent beaucoup ceux que je crois capables d’être à l’origine de ce scénario.
♥ : on peut éviter / ♥♥ : à voir si on est encarté au PS / ♥♥♥ : peut attendre la sortie en DVD / ♥♥♥♥ : peut-être vu, mais bien négocier le tarif
Post Scriptum : on n’apprend pas aux vieux bisons à faire la ruade 🙂
Dans le dernier numéro de la Presse Bisontine, il y a une interview de Jacques Grosperrin – le candidat investi par l’UMP pour les prochaines Municipales à Besançon.
Jacques Grosperrin évoque la composition de la liste qu’il présentera en début d’année prochaine. Extraits :
« À Besançon, ce sont les bien-pensants qui font la politique, et pas les experts. Moi, je veux d’abord m’entourer d’experts. »
et de préciser :
» Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama » Continuer la lecture →
Une union qui se ferait – selon la volonté de Philippe Gonon – sur la base d’un programme à définir en commun et sans présager dès le départ de qui serait la tête de liste…
« Certains devront mettre leur égo dans leur poche. », confie-t-il à France 3 Franche-Comté.
Il en demande beaucoup Philippe Gonon, et Jacques Grosperrin s’est rapidement chargé de calmer ses ardeurs via un communiqué publié sur sa page Facebook ce lundi 2 septembre.
Et quand Jacques Grosperrin met un énorme soufflet à Philippe Gonon, ça donne ça :
Sortons le Petit Robert :
Préséance : Droit de précéder quelqu’un dans une hiérarchie protocolaire.
En substance, le candidat UMP rappelle – non sans une pointe d’arrogance – à Philippe Gonon que l’UDI est un parti inféodé à l’UMP et que s’il a choisi de quitter le MODEM pour s’y encarter, il ferait bien de s’en rappeler. Des égos certes. Des égaux non.
« rappelons chacun à sa position »
Portrait diffusé auprès de la presse par l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Un brin modifié par mes soins.
N’empêche, que si Jacques Grosperrin écoutait vraiment les Bisontins, il pourrait envisager un tout autre ordre de préséance. Celui – par exemple – qui ferait passer en premier le conseiller municipal qui connait les dossiers bisontins. Qui les connait suffisamment pour ne pas – par exemple – se fourvoyer en prenant pour argent comptant des rumeurs tramophobesrépandues entendues au Café du Commerce :
Pour en finir avec le communiqué de Jacques Grosperrin, je ne résiste pas à cette petite gourmandise. Extrait :
Il serait facile de m’engouffrer dans la polémique et de m’interroger tout haut sur d’étonnantes rencontres estivales de la tête de la municipalité actuelle avec un candidat récemment déclaré…dans l’opposition, mais cela ne ferait qu’entrer dans le jeu politicien que les Bisontines et les Bisontins sont las de lire dans les médias locaux.
En résumé : je vous dis ce que je ne vous dirai pas… oups, finalement je l’ai dit… Même si bien sûr le nom de l’honni Jean-François Humbert n’a pas été lâché.
Une tentative de « prise de hauteur » d’autant plus amusante, que trois jours avant l’annonce de la candidature dudit Humbert, c’est le porte-parole de campagne de Jacques Grosperrin qui s’était chargé d’instillé le doute sur Twitter :
Oui, l’union de la droite et du centre pour les municipales à Besançon a un sérieux problème d’égo(s)…
Ludovic Fagaut, porte-parole de campagne de Jacques Grosperrin pour Besançon 2014, semble très inquiet :
via Twitter le 23/08/2013
Eh oui, Jean-François Humbert, sénateur du Doubs (et également UMP) a prévenu : il fera une annonce à la presse ce lundi matin.
La teneur de cette annonce ne laisse guère de doute : JF.Humbert annoncera sa candidature aux municipales de 2014 à Besançon. Une candidature en dissidence puisque M.Humbert n’avait pas été retenu par les instances de l’UMP en mars dernier pour briguer la mairie de Besançon. Chacun, à l’UMP, devait désormais se ranger derrière Jacques Grosperrin.
Mais voilà, c’était visiblement sans compter avec Jean-François Humbert et son besoin régulier d’exister « seul contre tous ». Or, le problème avec les candidatures dissidentes de Jean-François Humbert, c’est qu’elles sont régulièrement réchauffées et que leur crédibilité s’effrite chaque fois un peu plus.
source : senat.fr
Résumons :
2001 – élections municipales : Jean Rosselot et le candidat officiel de la droite. Jean-François Humbert promet d’y aller quand même – en dissident – et se retire finalement. Il n’ira pas.
2008 – élections municipales : re-Jean Rosselot. Re-bravade de JF.Humbert : il ira jusqu’au bout et pis c’est tout ! Mais non, il n’ira pas.
2010 – élections régionales : tous derrière Alain Joyandet (un ministre ça le fait)… sauf JF.Humbert qui va y aller seul contre tous, non mais ! Et puis in extremis, il ne déposera pas sa liste, abandonné – dira-t-il – par ses colistiers.
Alors vous comprenez, Monsieur Humbert, on veut bien vous croire quand vous nous promettez D’Y ALLER… Mais comment dire, on sait déjà que vous vous débinerez au dernier moment. Comme d’hab.
Par contre, c’est vrai qu’un peu d’animation dans cette pré-campagne de 2014 ne fera pas de mal. Soyez remercié pour cela. D’ailleurs, si à gauche on pouvait faire aussi un petit effort de dissidence…
Tiens au passage; qu’insinue le porte-parole de Jacques Grosperrin dans son tweet ? Que vous auriez rencontré cet été Jean-Louis Fousseret – maire de Besançon sortant et probablement candidat à sa propre succession ? Et cela pour « faire perdre la droite à Besak« . Jean-François Humbert, dissident télécommandé depuis le cabinet du maire. Hmmm…
N’empêche, avant son annonce prévue lundi devant la presse, Jean-François Humbert va passer un très long week-end. Les pressions ne vont pas manquer :
«Allo ? Jean-François (H) ? C’est Jean-François (C). Dis mon vieux, c’est pas sympa ce que tu fais au petit Jacques (G)…»
Franchement, si j’étais Jean-François Humbert, je mettrais mon mobile en mode avion – en vrai dissident qui IRA JUSQU’AU BOUT. Rebelle quoi qu’il en coûte.
En fait non, si j’étais Jean-François Humbert, je ferais comme d’habitude : je répondrais au téléphone jusqu’à ce que l’on me garantisse la tête de liste aux prochaines sénatoriales. Je rentrerai alors dans le rang – non sans bougonner un peu, histoire de conserver un peu de crédibilité pour mes futures dissidences. Rebelle en carton.
Si j’étais le maire sortant de Besançon, je ferais installer des caméras de vidéo-surveillance dans l’année précédant les élections municipales afin de couper “l’herbe sécuritaire” sous le pied de mes adversaires de droite.
Je suis malin.
Évidemment, cela m’obligerait à faire le grand écart avec des principes que j’avais longtemps défendus ; mais je ne le dirais pas comme cela.
Je saurais habilement opposer mon “sens pragmatique” de maire de terrain aux “grandes positions idéologiques” de ceux qui seraient tentés de protester — y compris dans mon propre camp.
Et puis je prendrais bien soin de ne pas parler de « vidéosurveillance » mais de « vidéoprotection« . Nuance.
J’ai tout prévu.
Pour un maire sortant, se montrer protecteur à l’approche des élections, c’est bon ça.
Les « vieux » adorent. Ça les rassure. Et les « vieux »… ils votent – eux.