Archives par étiquette : Présidentielle

Petit billet bourgeois

Au début des années 90, il s’est passé quelque chose d’incroyable à Besançon.

Le centre-ville était jusque-là sombre et noir à cause de des façades encrassées de ses bâtiments anciens. C’est alors qu’une grande opération incitative de ravalement des façades a été lancée par la municipalité. En quelques années, les entreprises spécialisées ont fait fortune et le centre-ville s’est progressivement débarrassé de son manteau de suie et de crasse.

Pour les Bisontins, ce fut comme si l’on avait actionné l’interrupteur dans une pièce restée trop longtemps dans la pénombre. Besançon s’éclairait. La plupart ont alors redécouvert la couleur d’origine des bâtiments anciens.
Pour être exact, il faudrait écrire « les » couleurs car ce qui est alors réapparu, c’est la très particulière pierre bicolore dite « de Chailluz », beige-ocre et bleue-grise. Elle était partout, sur la plupart des façades. On la redécouvrait.

Je sais, je sais. Les plus jeunes qui me lisent n’ont pas connu ce passage de le Boucle du sombre vers le clair. Ils se demandent où je veux en venir avec mes souvenirs dinosauriens. Ils devient gâteux le bison…
Mais ne te moque pas trop vite – jeune, car toi aussi d’ici quelques jours, tu vas t’émerveiller en redécouvrant la grâce des tuyaux de zinc descendant des toits de ta ville.  À ton tour du verseras une larme émue devant la beauté de nos panneaux routiers immaculés, de nos bancs et de nos distributeurs de billets et de préservatifs rendus à leur état d’origine.

Oui, toi aussi tu vas bientôt redécouvrir ta ville et ta lèvre tremblera. Attends juste la semaine prochaine que les autocollants du Front de Gauche se décollent avec le temps et grâce à l’expertise karchérisante des agents municipaux.

Alors toi aussi tu pourras dire : j’y étais.

Photo emprunté à la page Facebook de JL.Fousseret

Besançon : François Hollande, le meeting et les parents d’élèves

Ce mardi 10 avril 2012, en début d’après-midi, François Hollande arrivera à Besançon par le TGV de 13h27.

Bienvenue à Besançon, François !

Il y a fort à parier que les barons du PS local accueilleront ainsi François Hollande à sa descente du train. On l’entraînera alors en dehors de la gare et là — émerveillé — il s’exclamera :

Je vois que Besançon mérite vraiment son titre de ville la plus verte de France ! La Citadelle est derrière la forêt ?

Ah ah ah ! C’est une blague évidemment… En vrai, François Hollande arrivera en gare d’Auxon. Là-bas, tout là-bas, entre la boue et la forêt. Bien loin de la Citadelle.

Plouf plouf ! Allez ! on la refait. Sérieux cette fois :

Bienvenue à Auxon, François !

Ensuite, il faudra gagner le centre-ville. François Hollande — qui est un homme « simple, direct, libre » — prendra la navette TER de 13h40 qui elle aussi est « directe » entre Besançon-FC-TGV et Besançon Viotte. Dans cette navette François Holande devra débourser 3 euros : le prix du trajet.

Hi hi hi ! Mais non ! Je suis vraiment d’humeur taquine moi aujourd’hui 🙂  En vrai, on viendra le chercher en Mégane le François. Et tout près de la sortie de la gare en plus, histoire de lui épargner la vision de cette gare-patate au milieu de nulle part avec son parking terreux hors de prix.
C’est vrai que ça pourrait donner une sale image de notre bonne ville au possible futur Président. Évitons.

France 3 Franche-Comté nous donne la suite du programme. Saurez-vous débusquer la petite touche people ?

Il devrait visiter les jardins familiaux du quartier Velotte, avant de gagner le centre ville aux alentours de 15 heures.
Les Bisontins pourront le voir arpenter avec sa compagne Valérie Trierweiler la Grande Rue et la Place Granvelle. François Hollande dédicacera aussi son livre à la librairie Les Sandales d’Empédocle.
Photo emprunté à la page Facebook de JL.Fousseret

Photo empruntée à la page Facebook de JL.Fousseret

Purée, c’est beau. Fermons les yeux un instant (non lisez avant) et imaginons François Hollande remontant la Grande rue, bras dessus, bras dessous avec Valérie Trierweiler (à droite) et avec Jean-Louis Fousseret (à gauche). Pierre Moscovici sera à leurs côtés et fera celui qui connait bien la ville, le département, la région (hmmm).

Au passage, on imagine que ce mardi la place Pasteur sera nickel, sans chiens, ni bouteilles, ni campement. Mais si… on l’a déjà vue comme ça. C’était en 2008, durant les quelques mois qui avaient précédé les élections municipales.

Bientôt il y aura ici le Passage Pasteur ! expliquera fièrement le Maire de la ville.

Et ça ? C’est un cimetière urbain ? l’interrogera François Hollande.

Quel taquin ce François !

Source photo

Choses sérieuses

Plus sérieusement, le candidat PS et son équipe auront certainement épluché la presse locale avant de débarquer en terre bisontine. C’est toujours bien vu — lors d’un meeting — de montrer l’intérêt que l’on porte aux problèmes locaux, surtout lorsque l’on peut les mettre en relation avec ceux de la France et en profiter pour cogner sur le candidat Président sortant, Nicolas Sarkozy.

À cet égard, François Hollande aura une occasion en or pour aborder le thème de l’Éducation. Le lendemain de son meeting bisontin — le mercredi 11 avril — un collectif de parents et d’enseignants du Doubs et du Jura se livrera à « un happening méchant et ludique », ainsi qu’ils le qualifient eux-mêmes.
En substance : ils procéderont à la remise symbolique d’un chèque (bidon) de 22.000 euros au Recteur de l’Académie. Montant correspondant à la prime que ce dernier est supposé toucher pour avoir atteint ses objectifs chiffrés en matière de carte scolaire (fermeture de classes, suppressions de postes…). Voici le communiqué du collectif et ci-dessous, le billet publié dans l’Est Républicain du 6/04/2012.

Voilà donc un événement local que le candidat du PS pourrait parfaitement exploiter lors de son meeting. Une belle occasion de critiquer la politique de Nicolas Sarkozy à l’égard du service public d’Éducation. Mais également une belle opportunité pour le candidat Hollande d’illustrer sa différence et de préciser ce qui se passera — s’il devient Président de la République — en matière de moyens donnés à l’éducation.

Mais il y a fort à parier que le candidat PS n’en fera rien car on dirait bien qu’il évite autant que faire se peut de se mettre en situation de devoir faire des promesses sur le sujet et notamment sur l’annonce d’un moratoire sur les suppressions de postes et sur les fermetures de classes. Il faut dire que les fameux 60.000 postes annoncés dans l’Éducation Nationale ont laissé comme un goût de promesse en l’air.

Témoignage

Voici des extraits d’un email qu’une parent d’élèves a envoyé fin mars à un élu PS d’envergure de l’Est de la France. Elle écrivait au nom du collectif des parents d’élèves du Jura afin de solliciter une audience avec François Hollande lors de sa venue à Besançon le 10 avril.

Il lui a été confirmé début avril que ce message avait été transmis à l’équipe de campagne de François Hollande.

Extraits :

Bonjour Monsieur,
Je reviens vers vous au sujet des fermetures de classes dans le Jura, dont nous avons parlé.
Le Collectif Vigie pour l’Ecole du Jura de monter une manif qui a réuni 150 parents jurassiens venus de tout le département (…)
Nous sommes passés la semaine suivante dans Carnets de Campagne sur France Inter (le 28/03) et le 11 avril nous montons une Opération à Besançon cette fois-ci en faisant la jonction avec les parents des Collectifs du Doubs et de Haute-Saône.Toutes les infos et bilans de nos actions sont sur www.27parclasse.org
Le PS local a manifesté son intérêt pour notre mouvement (tout comme les verts, le front de Gauche et l’UMP d’ailleurs…).
Nous souhaitons obtenir de François Hollande qu’il s’engage publiquement en faveur d’un moratoire sur les fermetures de classes pour la rentrée 2012.
Ce serait un signe fort envers les parents d’élèves du pays (…)
Pouvez-vous nous aider ? Pouvons-nous vous aider à convaincre François Hollande, par une rencontre, une interview ?
La promesse des 60 000 postes est trop floue, elle date de la campagne des primaires contre Aubry, elle est mal chiffrée et viserait à déshabiller le reste de la fonction publique pour rhabiller l’école : on sait tous qu’elle sera donc inapplicable. Et pourtant depuis on n’a plus entendu Hollande prendre parti sur le sujet. On veut le mot « moratoire » !

La personne précise que le collectif avait aussi contacté Vincent Peillon — Monsieur Éducation au PS — en lui adressant un mail via son blog, au tout début de la primaire socialiste.

Résultats : ni réponse, ni même un accusé de réception. L’équipe de campagne n’a pas répondu.
Conclusion de la parent d’élèves en question : « Personnellement, ces deux fins de non recevoir m’ont convaincue de voter pour le Front de Gauche ! »

Alors M.Hollande ? Peur des parents d’élèves ? Dommage. Car voilà de nombreux mois que des collectifs se battent un peu partout en France et montrent leur attachement au service public d’éducation. Beaucoup parmi ces gens voteront à gauche mais pensez-vous que leurs voix vous sont naturellement acquises ? Pas sûr.


Liens utiles

Collectif des parents et enseignants en colère du Doubs
http://www.parents-enseignants25.venez.fr/
http://ecoleendanger25.tumblr.com/
page Facebook

Collectif Vigie pour l’école du Jura
http://www.27parclasse.org/

Besançon : les verts tractent devant la gare, la SNCF appelle les bleus

C’était ce matin… Huit militants d’Europe-écologie-les-Verts tractaient sur le parvis de la gare Viotte à Besançon. Partout en France, le parti écologiste faisait de même devant les gares dans le cadre de son opération « Vague verte ».
Et des vagues, on peut dire que cette opération en fait à Besançon.

Voilà d’abord deux agents de la police ferroviaire (oui ça existe) qui signalent aux militants que le parvis appartient à la SNCF et leur demandent de s’en aller. Ces derniers refusent. Devant le refus d’obtempérer de ces vilains écologistes, la Police nationale est alors appelée à la rescousse. Les écolos restent sur place et les policiers menacent d’appeler un fourgon pour les embarquer au poste, rien que ça !
Finalement, la police ferroviaire dressent trois procès-verbaux pour « entrave à la circulation » avec amendes de 45 euros à la clé et la Police nationale en reste là.

La police ferroviaire verbalisant un très vilain écologiste

L’anecdote commence à circuler notamment sur le Net et dans les médias et, souhaitant probablement s’éviter un bad-buzz, la SNCF fait marche arrière dans la journée. Le directeur de la SNCF Bourgogne Franche-Comté himself promet que les PV seront annulés et les amendes remboursées. Mais à part ça, non non ces agents n’ont pas fait preuve de zèle…

Conclusions :

  1. quand on s’appelle SNCF, on a le pouvoir de coller des PV et de les annuler comme ça d’un claquement de doigt. Ca c’est la classe.
  2. la SNCF ferait mieux de s’intéresser de près « aux véritables cas d’entrave à la circulation de ses clients« . Nous pourrions à cet égard porter à sa connaissance quelques situations locales (ou pas) qui mériteraient d’attirer son attention :
    • la construction d' »une gare patate » perdue au milieu des bois obligeant beaucoup de voyageur à emprunter une navette aux tarifs peu transparents… : « entrave à la circulation »
    • le racket organisé par une société satellite de la SNCF qui gère les parking de notre gare patate et y pratique des prix tout simplement hallucinants… Un parking évidemment incontournable pour les voyageurs venus en voiture puisque le kilomètre de route menant à la gare de Besançon-Franche-Comté-TGV a été arnaquement habilement interdit au stationnement…

Bref, chère SNCF,

commence donc par respecter tes clients (lis un peu ce témoignage) et arrête un peu de les prendre pour des vaches à lait. Alors tu verras que les véritables entraves à la circulation de tes clients, c’est toi qui les instaures. La paille, la poutre, tu connais ?

A lire sur le Net

[PHOTOS] Meeting de François Bayrou à Besançon

J’aime particulièrement me faufiler dans les meetings politiques afin d’y prendre quelques clichés pour y saisir une atmosphère, une ambiance au travers de quelques gestes, postures ou mises en scène… Ce mardi 27 mars 2012, François Bayrou tenait meeting à Besançon. J’y ai pêché quelques images…

VIDÉO : Super Rebelle alias Christophe Alévêque en campagne au Marulaz

Voilà, c’est comme ça que j’ai appris la venue de Christophe Alévêque ce vendredi soir au bar « le Marulaz » à Besançon.

Je n’étais pas bien au fait de son personnage de « candidat libre » à l’élection présidentielle. J’y suis donc allé sans trop savoir à quoi m’attendre. Concept étonnant : bar politique décalé, mi-spectacle, mi-débat plus ou moins sérieux avec le public. Au final, une chouette soirée gratuite (le prix des consommations) avec un sacré comédien au talent d’improvisation épatant. Voici une bonne partie du spectacle/meeting (comment appeler cet objet étrange ?) en vidéos.

A lire, cet article de l’Est Républicain. On y apprend notamment au sujet d’un sondage évoqué durant la soirée :

Une agence de communication a été employée, et un sondage effectué. Les conclusions sont sidérantes, et apportent de l’eau au moulin du trublion. « Ce que j’appellerais le clan des non-adhérents, autrement dit tous ceux qui ne sont en rien intéressés par les discours, représente 40 % de la population. (…)
Toujours selon ce sondage, 18 % de la population se déclareraient prête à s’engager derrière un candidat pas éloigné du profil de Super rebelle son (anti) héros sur scène.

A savoir : durant toute sa « campagne », Christophe Alévêque est filmé. Un reportage sera diffusé sur France 5 le 8 mai prochain.

Christophe Alévêque présentera son spectacle « Super Rebelle » le mercredi 7 mars au Petit Kursaal.

Les vidéos

L’intro :

Le meeting (Besançon à l’honneur) :

Pourquoi cette candidature ? :

Une ou deux autres vidéos seront publiées ce week-end. Notamment l’échange avec le public. Revenez donc ! A suivre…

Pour aller plus loin :