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Qui se cache derrière cet étrange blog qui mène campagne contre la droite bisontine ?

Et si l’on reparlait un peu de ce mystérieux blog anonyme apparu dans le paysage politique bisontin à la fin du mois d’octobre dernier ? Ce blog, je vous l’avais déjà présenté dans un précédent billet.

Rappelons d’abord l’essentiel en quelques images

  • le blog en question se trouve à l’adresse bisonpeint.net (rappelez-vous qu’ici c’est bisonteint.net) ;
  • à gauche c’est bisonpeint.net et à droite bisonteint.net (avant son récent relooking) :

deuxblogs

  • comparons aussi les logos des deux blogs :

deuxlogos

Bilan : un frère jumeau. Jumeau de par l’aspect, le nom et l’URL (adresse Web) mais pas par le contenu. Car si l’on s’efforce ici de gratouiller à gauche, à droite comme au centre lorsque l’actualité politique locale le justifie, il n’en est rien chez bisonPeint.net qui nous promettait pourtant le grand nettoyage :

Foi de Bison Peint, ce blog a décidé de ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle ! Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !

Une volonté de tout repeindre contredite dès ses premiers billets ; ce nouveau blog ne repeignant que le côté droit de la classe politique bisontine. Ce fut le sujet du précédent billet en novembre dernier auquel notre Bison Peint répondit d’ailleurs par un billet façon « copain copain ». Histoire d’avoir la paix.

Un blog qui fait campagne

Depuis, notre Bison Peint n’a pas varié dans sa ligne éditoriale. Tapant à tour de rôle sur les diverses personnalités politiques bisontines de la droite et du centre : Mireille (ou Elisabeth, on s’y perd) Péquignot, Jean-François Humbert, Jean Rosselot, Jacques Grosperrin, Philippe Gonon, Jean-Philippe Allenbach, Sophie Montel, Odile Faivre-Petitjean, jusqu’à l’illustre (ou pas) inconnu désigné comme tête de liste FN aux municipales.
Remarquons que si elle est totalement partiale, la plume qui officie sur bisonpeint.net est généralement bien trempée et ses photomontages dénotent un certain savoir faire. Voici le dernier en date :

Coeur-des-hommes

Le constat est clair, bisonpeint.net est un blog qui mène campagne à gauche. Plus précisément, il s’agit d’un blog créé dans l’optique des élections municipales et dont la seule raison d’être est de dézinguer la droite bisontine et ses alliés.

Un blog qui se donne du mal et… des moyens

J’avoue avoir été intrigué par cette méthode consistant à créer le clone d’un blog existant. C’est se donner bien du mal car chacun peut ouvrir son blog avec une facilité déconcertante. De nombreuses plateformes proposent ce service gratuitement.
Et pour n’en citer que quelques-unes : wordpress.com ou pour faire genre « je blogue sur un vrai site d’actu » : 20minutes.fr ou nouvelobs.com.
En quelques clics votre blog est ouvert. Ça ne coûte rien donc pas de carte bleue et… pas de trace. On peut même y indiquer une identité bidon.
C’est mal mais c’est parfait pour un blog anonyme voulant se frotter à la campagne pour les Municipales, non ? formulaire

Ce n’est pourtant pas le choix qu’a fait notre Bison Peint qui n’a d’ailleurs pas mis que de l’énergie dans la balance pour créer son blog, mais aussi… des euros :

  • un nom de domaine et un hébergement : environ 30 euros pour 1 an ;
  • un thème premium (payant). Le même que celui que j’utilisais depuis 3 ans : 39 euros

Alors pourquoi se donner tant de mal pour cloner un blog existant ?

Si au début j’ai cru à un détournement temporaire doublé d’un sympathique clin d’œil, il est récemment devenu évident que l’objectif de ce clonage était de ressembler le plus possible à bisonteint.net afin de détourner une partie de ses lecteurs et donc de les tromper.
Ce n’est en tout cas pas une première à Besançon puisque lors des élections municipales de 2008, un mystérieux blog anonyme « besancon08 » hébergé par 20minutes – et plutôt bien écrit lui aussi – était venu tenter de faire de l’ombre à un autre blog initié par un citoyen bisontin (le Blog de la Boucle), lui aussi hébergé à l’époque par 20minutes.

Une bête opération de récupération du trafic en quelque sorte dont le point suivant devrait achever de vous convaincre.

Une campagne d’achat de mots clés sur Google

Le 15 décembre dernier, plusieurs personnes me signalent qu’en tapant « bison teint » sur Google, une publicité s’affiche en dessous des résultats :

adDingue ! Notre Bison Peint s’est offert des « adwords » !
Comprenez qu’il paie afin que Google affiche cette publicité en fonction de certains termes de recherche définis à l’avance.
Après quelques essais auxquels plusieurs internautes ont participé, il est apparu que cette publicité s’affiche lorsque l’on saisit les mots clés « bison teint » « bisonteint » ou encore « bisonteint.net ».

Voilà donc comment ce blog compte attirer une partie de ces visiteurs : en jouant sur la confusion entre les deux blogs. CQFD.
Mais ce n’est pas tout…

L’achat de nouveaux mots clés et pas n’importe lesquels

Depuis fin décembre, je remarque que de nouveaux mots clés provoquent l’affichage de la pub de bisonpeint.net sur Google : « municipales Besançon », « bisontin.net » (arf) mais aussi des noms de politiques locaux. D’abord « Fousseret » et « Alauzet » ainsi que – et voilà qui va faire grincer quelques dents – : « Grosperrin » et « Gonon » !

Allez donc trouver le blog de campagne de Jacques Grosperrin sur Google. Je vous souhaite bon courage ! Ce site de campagne est tellement mal référencé qu’on ne le trouve que très difficilement. Par contre, une recherche sur le mot « Grosperrin » vous renverra la pub pour bisonpeint.net qui se fera un plaisir de vous accueillir pour vous dire du mal du candidat de la droite et de ses alliés. Ouille !

Capture d'écran des résultats d'une recherche "Grosperrin" sur Google

Capture d’écran des résultats d’une recherche « Grosperrin » sur Google

Aux dernières nouvelles, notre Bison Peint a mis un peu plus d’euros dans l’escarcelle de Google. Désormais certaines pubs s’affichent au-dessus des résultats du moteur de recherche. Ça n’a l’air de rien, mais c’est diablement plus efficace.

bisonteint

Pour qui roule bisonpeint.net ?

Dans cette campagne pour les municipales, c’est évident, il roule pour la gauche. Mais avons-nous affaire à un militant qui fait sa petite popote dans son coin, de son propre chef et pour l’amour de l’art ?
Pourquoi pas, même si l’on soupçonne derrière la bestiole une conjugaison de compétences (une plume, un graphiste, quelqu’un qui bidouille un peu avec le Web)… Mais on peut s’y mettre à plusieurs n’est-ce pas ? D’ailleurs ce blog (ici) réunit aussi des rédacteurs divers.

Autre hypothèse qui poserait un sérieux problème au moins éthique : Bison Peint, qui semble avoir les moyens pour mener son action, serait un outil de campagne « OFF » piloté de « plus haut ».
Auquel cas, nous serions très loin de la campagne digne, positive et respectueuse promise à gauche.

Mais on ne va pas tout vous raconter en une seule fois.

À suivre… 

 

Précision : les mots clés cités ci-dessus n’entraînent pas l’affichage automatique de la pub pour bisonpeint.net dans le moteur de recherche Google.
Lorsque le budget investi quotidiennement par le client est atteint (lequel correspond à un certain nombre de clics sur le lien ou de pages vues) la pub ne s’affiche plus jusqu’au lendemain.
Cette publicité est par ailleurs ciblée et ne s’affichera pas pour tous les internautes.

Besançon 2014 : difficile union des égos de droite

La semaine dernière – et après s’être un peu fait prier Philippe Gonon (UDI) confirmait sa candidature ainsi que sa volonté d’une liste unie de la droite et du centre pour les prochaines municipales à Besançon. Une union qui signifie bien sûr un rapprochement avec Jacques Grosperrin (UMP). Mais aussi avec le MODEM et pourquoi pas avec Jean-François Humbertl’empêcheur d’être élu en rond.

Une union qui se ferait – selon la volonté de Philippe Gonon – sur la base d’un programme à définir en commun et sans présager dès le départ de qui serait la tête de liste…

« Certains devront mettre leur égo dans leur poche. », confie-t-il à France 3 Franche-Comté.

Il en demande beaucoup Philippe Gonon, et Jacques Grosperrin s’est rapidement chargé de calmer ses ardeurs via un communiqué publié sur sa page Facebook ce lundi 2 septembre.
Et quand Jacques Grosperrin met un énorme soufflet à Philippe Gonon, ça donne ça :

grosperrin-gonon

 

Sortons le Petit Robert :

Préséance : Droit de précéder quelqu’un dans une hiérarchie protocolaire.

En substance, le candidat UMP rappelle – non sans une pointe d’arrogance – à Philippe Gonon que l’UDI est un parti inféodé à l’UMP et que s’il a choisi de quitter le MODEM pour s’y encarter, il ferait bien de s’en rappeler. Des égos certes. Des égaux non.

« rappelons chacun à sa position »
gonon-grosperrin-2014

Portrait diffusé auprès de la presse par l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Un brin modifié par mes soins.

N’empêche, que si Jacques Grosperrin écoutait vraiment les Bisontins, il pourrait envisager un tout autre ordre de préséance. Celui – par exemple – qui ferait passer en premier le conseiller municipal qui connait les dossiers bisontins. Qui les connait suffisamment pour ne pas – par exemple – se fourvoyer en prenant pour argent comptant des rumeurs tramophobes répandues entendues au Café du Commerce :

twitter

via Twitter, le 3/09/2013

(intégralité de l’échange ici)

Pour en finir avec le communiqué de Jacques Grosperrin, je ne résiste pas à cette petite gourmandise. Extrait :

Il serait facile de m’engouffrer dans la polémique et de m’interroger tout haut sur d’étonnantes rencontres estivales de la tête de la municipalité actuelle avec un candidat récemment déclaré…dans l’opposition, mais cela ne ferait qu’entrer dans le jeu politicien que les Bisontines et les Bisontins sont las de lire dans les médias locaux.

En résumé : je vous dis ce que je ne vous dirai pas… oups, finalement je l’ai dit…  Même si bien sûr le nom de l’honni Jean-François Humbert n’a pas été lâché.

Une tentative de « prise de hauteur » d’autant plus amusante, que trois jours avant l’annonce de la candidature dudit Humbert, c’est le porte-parole de campagne de Jacques Grosperrin qui s’était chargé d’instillé le doute sur Twitter :

fagaut-humbert

Oui, l’union de la droite et du centre pour les municipales à Besançon a un sérieux problème d’égo(s)…

 

[PHOTOS] Meeting de François Bayrou à Besançon

J’aime particulièrement me faufiler dans les meetings politiques afin d’y prendre quelques clichés pour y saisir une atmosphère, une ambiance au travers de quelques gestes, postures ou mises en scène… Ce mardi 27 mars 2012, François Bayrou tenait meeting à Besançon. J’y ai pêché quelques images…

Très chère horloge…

Voilà une information qui chatouille ou grattouille c’est selon…
Cela concerne l’horloge monumentale installée place de la Révolution sur la façade du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, depuis le mois de décembre dernier.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr

Ce que l’on savait déjà

Cette énorme horloge design a été commandée et financée par le Conseil régional de Franche-Comté afin de matérialiser le compte à rebours jusqu’à l’arrivée des premiers TGV en gare d’Auxon-Dessus, le 11 décembre 2011.
Cette commande a coûté environ 40 000 euros au Conseil régional.

Ce que l’on ne savait pas…

C’est la Ville de Besançon qui réglera les frais d’installation. Et la facture est salée : 35 000 euros !
Les élus seront amenés à valider cette dépense… déjà engagée, lors du Conseil municipal du 14 février prochain.

En résumé

  • Prix de l’horloge : 40 000 euros aux frais du Conseil régional de Franche-Comté qui n’a pas oublié d’y apposer son logo de la manière la plus ostentatoire qui soit et restera le légitime propriétaire de l’œuvre au terme du compte à rebours.
  • Frais d’installation de l’horloge : 35 000 euros facturés à la Ville de Besançon… qui en échange de cette « petite participation aux frais » aurait tout de même pu prétendre y glisser son logo.
    Eh bien non ! Pas la moindre cédille rouge à l’horizon !

Coût total de l’engin : 40 000 + 35 000 = 75 000 euros

L’information a été twittée par Philippe Gonon (Conseiller municipal MODEM) le vendredi 4 février suite au passage en commission de cette dépense.

Et que deviendra cette horloge après le 11 décembre 2011 ? On murmure qu’elle rejoindrait sa cousine de 6 tonnes à la gare d’Auxon…
Qui paiera alors sa désinstallation et son déménagement ? Pas les Bisontins s’il vous plait.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr

CHICHE !

Ambiance tendue ce mardi soir au Conseil municipal de Besançon. On y a discuté du schéma culturel de la ville pour la prochaine décennie et des amabilités ont été échangées… Des gros mots comme Sonorama ont une capacité à produire de ces effets !

Macommune.info rapporte que suite à l’intervention de Mireille Péquignot (Nouveau Centre), le Maire de la ville, Jean-Louis Fousseret se serait dit « triste et halluciné » et aurait même regretté « que le débat ne soit pas filmé ».

Sans rentrer dans le débat qui a eu lieu ce soir, répondons-lui :

« CHICHE Monsieur le Maire ! »

Beaucoup n’attendent que ça. Oui ! Filmons les débats du Conseil municipal afin de permettre au plus grand nombre d’y assister.

Toute initiative visant à montrer l’action que mènent les élus dans le cadre de leur mandat est bonne pour la démocratie. Alors utilisons les moyens que la technique met aujourd’hui à notre disposition pour permettre cela.

Mais voilà… cette idée de filmer les débats en Conseil municipal n’a pas toujours été du goût du Maire de Besançon. Rappelez-vous :

Lors du Conseil municipal du 28 septembre 2009, Philippe Gonon, conseiller MODEM, avait filmé un passage de la séance du conseil et l’avait diffusé en directe sur le Web après en avoir fait l’annonce sur Twitter. (On en parlait à l’époque sur le blog bisontin Besagora)

Cette initiative avait entraîné une réaction très vive du Maire :

Ce que vous faites là n’est pas correct. Je vais d’ailleurs faire vérifier si c’est légal. (…) ce n’est pas correct de filmer à l’insu de tout le monde et alors même que le débat n’est pas terminé, vous le diffusez déjà pour des raisons politiciennes sur Internet. Monsieur GONON cela ne vous fait pas honneur et ça ne fait pas honneur à la démocratie. (les délibérations en PDF)

Un article relatant cet épisode avait été rédigé par Christophe Grébert sur le site Webcitoyen.com. Il y apportait quelques précisions sur le droit de filmer en Conseil municipal.

La séance du conseil municipal est publique. Un élu ou un citoyen n’a pas à demander l’autorisation pour filmer. La loi l’autorise. De notre point de vue, ce ne devrait d’ailleurs plus être une option : les maires devraient avoir l’obligation de diffuser l’intégralité des conseils sur les sites municipaux, avec possibilité pour les internautes de réemployer librement ces images sur leurs blogs.

Mais au-delà de cette situation très particulière d’un élu filmant les débats, la véritable avancée pour les citoyens serait une diffusion souhaitée et organisée par la Ville des séances du Conseil municipal en vidéo et sur Internet.

Le Conseil municipal sur Internet tu ne verras point

A cet égard, Jean-Louis Fousseret s’était exprimé dans la même séance du 28 septembre 2009, suite à « la prise sur le fait » de l’élu vidéaste.
Il s’adressait alors à Jean Rosselot (élu UMP) :

En ce qui concerne la vidéo Monsieur ROSSELOT, mon cher Jean pour mettre de la convivialité, -vous n’en demandez pas tant effectivement- nous avions dit que nous ferions un essai pour le conseil municipal commun avec Fribourg, ce qui a été fait. Il y a eu, pour un coût de 7 491 € TTC 12 connexions dont 2 de contrôle interne sur les services de la Ville, c’est-à-dire que pour 7 491 € 10 personnes ont regardé, ce qui fait 700 € la connexion, je vous laisse juger. 7 400 € la séance, on peut peut-être penser que si on le faisait sur l’année ça serait peut-être un peu moins cher, simplement il y a eu 10 connexions. Le «train de vie de la Ville» ne permet pas cette dépense».

La messe était dite : la retransmission des séances est trop chère et trop peu regardée. Un essai aura suffi pour enterrer cette belle idée démocratique.

Mais on peut regretter :

– que la décision ait été prise suite à un premier essai qui ne concernait pas un véritable Conseil municipal mais un événement symbolique qui au final n’intéressait pas grand monde : la diffusion en streaming le 19 septembre 2009, d’un Conseil municipal commun entre Besançon et Fribourg (ville jumelée) ;

– que l’on se soit appuyé sur un nombre de connexions certes faibles mais représentatif de ce que l’on peut attendre pour une « première fois », alors que peu de publicité avait été faite et avant que le bouche à oreille ait fait son œuvre… Et quid des consultations a posteriori ?

– que le Maire mette en avant le coût de la diffusion en streaming de cette opération de communication qui semble tout simplement hallucinante (7 491 euros)… Il existe aujourd’hui des solutions techniques bien moins onéreuses qui pourraient être utilisées à cette fin. La qualité technique serait sans doute moindre que celle obtenue pour 7 491 euros mais suffisante pour l’objectif recherché.
Une ville citée en exemple pour son futur tramway pas cher peut sans doute s’offrir du streaming économique non ?

Science fiction, mensonge ou coquille ?

En fin d’année 2009, le ville de Besançon a fait partie des 16 villes françaises à avoir obtenu 5 arobases (le maximum) au palmarès 2010 des Villes Internet.

L’analyse des usages d’Internet dans les villes primées de 5 arobases est résumé dans un document qui détaille les points pris en compte pour décerner ce label.
Or, contre toute attente, nous lisons ceci sur l’une des pages consacrées à Besançon :

Une pilule un peu dure à avaler… non ?

L’erreur avait été relevée à l’époque, signalée mais jamais corrigée sur les documents des Villes Internet. Étonnant que personne, à la Ville, n’ait réclamé que l’on corrige cela par souci de vérité…
Voici l’intégralité du document (PDF) concernant notre ville.

Pour terminer, je dirai que je fais partie de ceux, parmi les citoyens bisontins, qui regrettent « que le débat ne soit pas filmé » en Conseil municipal. Je suis ravi ce soir d’apprendre que le Maire est du même avis. Espérons que cette prise de conscience soudaine n’était pas seulement circonstanciée et que l’on envisagera prochainement de réétudier la possibilité de diffuser les séances de Conseils municipaux en ligne.

A titre d’exemple, voici la vidéo du Conseil communautaire du Grand Besançon du 30 juin 2010 consacré à l’adoption du projet de TCSP (tramway). Cette vidéo dure 5 heures. Elle montre des élus au travail, qui prennent la parole, s’écoutent, débattent, s’apostrophent, s’applaudissent, rient parfois, puis votent… D’authentiques moments de démocratie qu’il n’est jamais inutile de montrer.


Crédit photo : Ville de Besançon (image à peine trafiquée par mes soins)

Des caméras anti-gaspillage énergétique très consensuelles (MàJ 05/2011)

Dès le premier décembre prochain, alors que les Bisontins auront tous allumé leur chauffage, la Ville de Besançon leur prêtera du matériel de mesure destiné à repérer les fuites d’énergie et les consommations d’électricité.
Dans un contexte où la consommation d’énergie dans les bâtiments et en particulier dans les logements est un enjeu important pour la lutte contre le changement climatique et pour le pouvoir d’achat, connaitre ses dépenses et ses consommations d’énergie dans son logement se révèle de plus en plus prioritaire. (…)
Telles sont les premières lignes du dossier de presse présentant le nouveau dispositif de prêt que la Ville de Besançon met en place à destination de ses habitants.

Ces derniers pourront désormais  emprunter du matériel de mesures destinés à repérer les pertes d’énergie dans leurs habitations. Ils pourront à partir de ce diagnostic y faire effectuer les améliorations nécessaires et… réaliser des économies. La ville a ainsi fait l’acquisition de 3 caméras thermiques et de 200 wattmètres.

Ce service sera géré par la Direction de la Maîtrise de l’énergie.

En période de crise économique et à l’heure où chacun est de plus en plus sensibilisé aux problématiques environnementales, cette opération qui s’adresse au portefeuille en déclarant la guerre aux gaspillages énergétiques fait coup double…

Il n’en fallait pas plus pour que l’initiative fasse le tour des médias locaux : le Pays, France 3 Franche-Comté, l’Est Républicain, puis des publications et sites spécialisés dans les questions environnementales : développement durable, Energy Cities et finisse par attirer l’attention des médias nationaux.
Voici le sujet que TF1 lui a consacré dans son 20 heures du 5 novembre 2010.

Reportage diffusé par France 3 Franche-Comté :

Un projet très consensuel donc et qui semble faire l’unanimité… Pourtant, en épluchant le compte-rendu du Conseil municipal du 30 septembre 2010 au cours duquel ce dispositif a été adopté, nous apprenons qu’un conseiller municipal (et un seul) a voté contre.
Extrait :

Le conseiller municipal en question est Philippe Gonon (Groupe MODEM) qui a accepté de me répondre par courriel :

Question :

Lors du Conseil municipal du 30 septembre 2010, vous avez été le seul à voter contre la mise en place du nouveau service de prêt de matériel de mesures aux Bisontins. Pouvez-vous expliquer les raisons qui vous ont poussé à voter contre ?

Philippe Gonon :

La thermographie n’est pas une science que l’on acquiert par un simple clic sur une camera infrarouge.

Elle demande deux compétences : d’une part, connaitre les techniques de construction des immeubles, les caractéristiques des matériaux … et d’autre part, savoir interpréter les images souvent complexes qui apparaissent à l’écran.

Ensuite, lire une image infra rouge appliquée aux bâtiments demande à la fois une formation et une expérience que seuls des professionnels détiennent.

Enfin, lire une image demande aussi des logiciels capables de mettre en évidence les dysfonctionnements thermiques.

Confier à des particuliers sans formation, la lecture et l’interprétation d’images infra rouge, peut donc être à l’origine d’erreur de diagnostic préjudiciables à la rénovation qui suivra.

J’avais proposé, comme la région de Franche Comté l’a fait avec le programme Effinergie, un partenariat public- privé dans lequel l’analyse est réalisée par des cabinets privés, sélectionnés pour leur compétence, sur une liste arrétée par la région sur des critères précis.

Le succès de ce programme a démontré la justesse de ce point de vue.

La ville de Besancon fait preuve d’une légèreté en n’accompagnant pas les Bisontins dans leur démarche . Le prêt de ce type de matériel , sans un tutorat technique professionnel tant dans la conduite de l’analyse que de l’interprétation des données, risque de conduire d’ici peu à un constat d’échec fort regrettable.

Pour en terminer, quelles conclusions tirer d’un tel audit , quels travaux réaliser ou ne pas réaliser , quel coût de rénovation thermique, quelle précautions prendre, quels pièges éviter?

La solution du simple pret sans accompagnement est une solution mal réflechie, mal pensée, sans connaissance des contraintes liées à ces techniques d’audit.

C’est donc l’utilisation des caméras thermiques et l’exploitation des données qu’elles fournissent qui poserait problème d’après Philippe Gonon.

Dans le dossier de presse nous ne trouvons aucune précision sur la formation dispensée aux usagers lors du prêt. TF1 dans son reportage évoque « 5 minutes d’initiation » et France 3 parle dans cet article d’une « petite formation ».

Il est vrai qu’à la lecture de la notice de la caméra thermique concernée (que l’on trouve sur le site du fabricant), un passage retient l’attention :

On y apprend que les caractéristiques des matériaux doivent être impérativement prises en compte lors des mesures car de cela dépend leur capacité à rayonner de l’énergie infrarouge. Selon les matériaux et revêtements de matériaux, cette capacité de rayonnement diffère et ce paramètre influe sur la détection infrarouge de l’objet par la caméra.
L’utilisateur doit donc être capable d’apporter des corrections à la valeur par défaut de l’appareil lorsqu’il effectue des mesures sur certains objets (notamment réfléchissants ou en métaux non peints).

Cela semble nécessiter une technicité qui ne s’improvise pas.

La courte initiation dispensée aux utilisateurs sera-t-elle suffisante pour apporter cette formation nécessaire ?

Sur l’exploitation des résultats, le dossier de presse de la Ville de Besançon précise que « la gestion de l’analyse des résultats s’effectuera par extraction des images et transfert sur CD ou clé. Muni de ses résultats, l’emprunteur pourra poursuivre ses démarches et sera dirigé vers les professionnels. »
Pas de précision donc sur une aide éventuelle à l’interprétation des résultats apportée les services de la Direction de la Maîtrise de l’énergie de la ville.
Toutefois, dans son article, France 3 Franche-Comté semble savoir que « les résultats seront analysés par les services de la ville et de l’agglomération bisontine. Les personnes seront également orientées vers l’Espace Info Energie ou d’autres experts« .

Je transmets dès aujourd’hui le lien de ce billet au service concerné pour avoir quelques précisions sur ces interrogations concernant l’initiation à l’utilisation des caméras et l’aide apportée à l’interprétation des résultats.

Il reste à souhaiter que ce service aux visées consensuelles et pleinement louables saura se donner les moyens indispensables aux objectifs visés et qu’il ne se limitera à constituer un excellent coup de projecteur médiatique en terme d’image pour la ville de  Besançon.


Réponse de Benoît Cypriani adjoint à l’environnement, au développement durable, et à la maîtrise de l’énergie

Comme quoi il ne faut jamais désespérer. Six mois après la publication de ce billet, une réponse arrive enfin.
C’est Benoît Cypriani, lui-même, adjoint à l’environnement, au développement durable, et à la maîtrise de l’énergie, qui m’apporte quelques précisions intéressantes. Je l’en remercie.
Pour ma part, je ne me priverai pas de tester une caméra thermique mais il m’a été expliqué qu’un écart thermique minimal est nécessaire afin que les mesures soient fiables. J’attendrai donc les mois en « -bre ».

Le but du prêt de caméra thermique, c’est que chacun, locataire ou propriétaire, s’il le souhaite, puisse se faire une idée des éventuelles fuites de chaleur. Et pour cela, pas besoin de sortir de polytechnique. Si, en effet, la notice semble compliquée à lire (mais n’est-ce pas souvent le cas, y compris pour un simple chauffe-biberon ?), l’utilisation est très simple. Je vous invite à l’essayer, ainsi que je l’ai fait moi-même. Si l’on a déjà manié un appareil photo réflex, il est vrai que l’on est un peu avantagé.
Mais les explications données par le service qui prête la caméra sont claires, permettent d’éviter les principaux pièges.
Avec cet appareil, vous regardez vos fenêtres, portes et même murs d’un autre oeil !
Mais nous le disons d’emblée, ce tour d’horizon ne remplace pas un audit et cette noble profession à laquelle appartient M. Gonon va au contraire en bénéficier. Il n’est pas question de lui faire concurrence, bien au contraire. Car que va-t-il se passer lorsque celui qui emprunte la caméra va constater des fuites ? Cela, nécessairement, va le faire réfléchir ; il va regarder sa facture de chauffage, son compte en banque. De là, il conclura à la nécessité/possibilité de poursuivre la réflexion et il pourra alors faire appel à un professionnel pour effectuer un diagnostic plus approfondi. Si l’homme est simplement locataire, il sera enclin à transmettre ses impressions à son propriétaire lequel, etc… Bref, et toutes mes excuses pour cette réponse un peu longue (et tardive), ne pas confondre audit et sensibilisation.