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4e circonscription du Doubs : Charles Demouge envisage « une solution avec le FN »

Les législatives. En voilà un sujet passionnant, ou pas… Je vous invite à ce propos à consulter régulièrement le blog politique de France 3 Franche-Comté dont les deux tenanciersCatherine Eme-Ziri et Jérémy Chevreuil – nous informent chaque jour des petits et grands faits politiques régionaux.
Mais voilà, pour une fois on va peut-être les devancer un peu.

Une fois n’est pas coutume, on va s’éloigner un peu de Besançon pour prendre l’air. L’aire urbaine pour être exacte. Puisque c’est du côté de la 4e circonscription du Doubs que l’on va jeter l’ancre.

Cette circonscription est au nord du département. Le député PS sortant c’est Pierre Moscovici, ministre du tout récent gouvernement de François Hollande.
Si Pierre Moscovici est élu, son suppléant siégera au Palais Bourbon. S’il ne l’est pas, il ne sera plus ministre. C’est la règle imposée par Jean-Marc Ayrault : tout ministre candidat aux législatives et non élu ne pourrait pas rester au gouvernement.

Donc Mosco joue gros. Voyez l’analyse des forces en présence dans cette circonscription sur le blog politique de France 3 Franche-Comté.
En résumé : une droite divisée entre radicaux (Didier Klein) et UMP (Charles Demouge). Et surtout un FN fort (26,6% au 1er tour pour Marine le Pen)… À tel point que Sophie Montel – sa candidate – se voit déjà au second tour.
Une situation de triangulaire PS/UMP/FN pourrait se présenter.
Charles Demouge sait parfaitement quelles en seraient les conséquences : « Quand le Front national est présent au second tour, c’est la gauche qui gagne et c’est bien ce qui est à craindre » (source : leJDD.fr)

Alors qu’une part de l’UMP est en pleine dérive droitière décomplexée, on peut se demander comment se comportera le candidat UMP de cette circonscription en cas de triangulaire. Tentera-t-il une alliance de circonstance avec le FN (que l’UMP interdit dans son discours officiel) ? Comment se comportera-t-il en cas de duel FN/PS. Donnera-t-il une consigne de vote ?

Sophie Montel aimerait elle aussi savoir « si l’UMP est prête à faire battre Pierre Moscovici ou appellera à faire battre la candidate du FN ? » (source : leJDD.fr)

Eh bien si Sophie Montel est « amie » de son adversaire UMP sur Facebook, elle a sans doute été rassurée. Voilà ce que Charles Demouge y a posté ce jeudi 7 mai.

Non non, Charles Demouge ne parle pas de lui à la troisième personne mais c’est bien son équipe de campagne qui est derrière ce compte et c’est lui valide les publications.

Que faut-il comprendre ?

  1. Charles Demouge n’est pas comme ces lopettes de radicaux (Didier Klein) avec leurs valeurs centristes. Vous pensez bien ! Lui veut VRAIMENT faire gagner la droite ;
  2. il y est prêt quel que soit le prix politique à payer. Y compris en envisageant un accord une solution avec le Front National ;
  3. mais évidemment, il n’y perdra pas son âme. Trop de valeurs morales pour ça…

Le problème Charles, c’est que quand on vend son âme au diable… on lui cède aussi les valeurs morales qui étaient dedans.

Remarquez, le rapprochement avec Marine le Pen ne devrait pas demander d’efforts insurmontables au candidat UMP, qui confiait récemment à RMC :

« On est allé chercher une population étrangère pour travailler chez Peugeot. Par le fait qu’il y ait beaucoup plus de chômage, il y a aussi beaucoup plus de délinquance, qui enquiquine la vie de chacun. »

Alors à quoi s’attendre ?
En cas de duel Montel / Moscovici au second tour (le plus probable), on l’aura compris, Charles Demouge n’appellera pas à voter pour le second. A minima il ne donnera pas de mot d’ordre.  Mieux : il trouvera une solution avec le FN. Oh ! pas un accord officiel. Ça ne doit pas se voir évidemment. Peut-être un fait d’armes à la Bayrou, genre : « À titre personnel, je voterai Montel… ».

Et dans la situation d’une triangulaire ? Un pot commun UMP/FN ? Histoire de virer le méchant Mosco ?

Hmmm, on verra dans quelques jours. Réjouissant.

BONUS

Au fait, vous vous rappelez « l’affaire Bougrab » ? C’était  il y a un peu plus d’un an, en mai 2011. L’UMP organisait une réunion de formation pour ses cadres à Besançon.
Jeannette Bougrab, alors Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et ancienne Présidente de la HALDE était présente.
Lors d’un échange, le maire UMP de Fesches-le-Châtel était intervenu pour parler des prières de rue qui se dérouleraient devant sa mairie. Il demanda ce que les pouvoirs public comptaient faire pour résoudre ce problème.
Le maire de Fesches-le-Châtel c’est Charles Demouge.

Un autre militant lança alors un délicat « Y’en a marre des bougnoules ! » qui provoquera le départ outré de la ministre.

Pétain et le vrai travail : quand Mélenchon et la presse mettent les pieds dans le fake…

« Le vrai travail »

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy pond cette formule. Enfin disons qu’il utilise ce nouvel élément de langage que ces conseillers lui ont suggéré.

Dans la ligne de mire : le 1er mai et la Fête du Travail dont Nicolas Sarkozy ne veut pas laisser le monopole à ceux qu’il cite du bout des lèvres tellement ces mots l’écœurent : les syndicats, la gauche… beurk !

Non non tous ces gens ne sont pas les VRAIS travailleurs. Que les non syndiqués, les non gauchisant manifestent aussi ce jour-là ! Qu’ils disent haut et fort à quel point le travail les rend libres, épanouis et heureux. Car ce sont eux les vrais travailleurs. Bien sûr bien sûr.
Et Henri Guaino de défendre dès le lendemain sur France Inter, l’idée présidentielle en évoquant que le 1er mai ce sont les permanents syndicaux qui manifestent traditionnellement. Pas les VRAIS travailleurs… sous-entendu : pas les VRAIS Français. hein Henri ? Pendant qu’on y est…

Bref, encore une fois, c’est la France que l’on cherche à diviser. C’est parfois habile de « diviser pour mieux régner » mais voilà, tout le monde n’arrive pas à la cheville de Jules Cesar…

Et paf !

Voilà que mercredi une image fait le tour du Net en quelques heures. Reprise, partagée, retweetée. Le Web français adore. Enfin disons plutôt le Web français de gauche adore car voici l’affiche en question :

ÉNORME ! Une affiche de propagande pétainiste. Elle daterait de 1941. Le gouvernement de Vichy avait lui-aussi voulu récupérer le 1er mai qui était alors la Fête des Travailleurs et une date symbolique pour la gauche française. Et Pétain n’avait rien trouvé de mieux à l’époque que d’utiliser la formule « Fête du vrai travail« … Han !
La sang du twitto ou du facebookien de gauche ne fait alors qu’un tour : « Dingue ! Sarko reprend un slogan de Pétain » et zou… il partage et l’affiche buzze en quelques heures.

Et moi ? J’avais le doigt sur le retweet, pas plus malin que les autres. Mais peut-être un peu plus méfiant et plus joueur aussi. J’ai juste voulu vérifier avant de partager à mon tour et j’ai alors utilisé la fonction de recherche inversée d’images de Google (cliquez donc sur le petit appareil photo pour voir). Cet outil m’avait déjà permis une sacrée découverte il y a quelques mois 🙂

Donc « clic » et pffff…. déception ! Cette affiche est bidonnée. C’est juste un fake… on a ajouté le mot « vrai » au bon endroit, à la place de la francisque vichyste.
L’image qui buzze est à gauche, l’originale est à droite :

L’original sur le site « Anne FranK – graine de mémoire

Je fais une rapide recherche sur Twitter et je vois que d’autres personnes ont repéré le fake. Mais l’affiche est retweetée à tout va. Les twittos ne vérifient pas. J’en avertis certains.
Je vais alors voir sur Facebook et là j’hallucine : les militants PS et les gens de gauche s’en donnent à coeur-joie. Des élus de ma connaissance aussi…Tous partagent et en rajoutent dans les commentaires sur la droitisation de Sarkozy.

Alors, tel le roquet, je pousse mon coup de gueule sur Facebook sur le registre : « et si on faisait preuve d’esprit critique hein les gens ? Et pas seulement avec ce qui nous arrange ! »
C’est vrai quoi : il y a des tonnes de raisons de dénoncer la dérive droitière de l’entre-deux tours… et le premier fake qui sort, on tombe dedans à pieds joints au risque de décrédibiliser tout le reste. Dommage non ?

Deux jours passent

Ce matin Jean-Luc Mélenchon est l’invité du 7/9 de Patrick Cohen sur France Inter. Il dit des choses fortes et justes sur la droitisation en cours. Et voilà que P.Cohen l’interroge sur la une de l’Humanité renvoyant dos à dos Sarkozy et Pétain. Mélenchon répond que cette une était appropriée et il ajoute (écoutez bien) :

[iframe http://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F44531495&auto_play=false&show_artwork=false&color=ff7700 570 166]

[quote](…) de la même manière que parler de Fête du travail et dire que c’est le ‘vrai travail’, c’est mot pour mot le texte de l’affiche du Maréchal Pétain en 1941
[/quote]

Voilà. Pour Mélenchon comme pour de nombreux Internautes sympathisants de gauche, cette image a été vue sur le Net, elle a été diffusée par un grand nombre de personnes et DONC, elle est véridique. Forcément. Ballot non ?
Non. Disons plutôt que c’est effrayant de constater qu’un candidat à la Présidence de la République soit si mal informé et conseillé. Attristant au final de voir qu’un discours juste perde une bonne part de sa crédibilité en s’appuyant sur un simple fake.

Heureusement qu’il y a les journalistes alors ?

Eh bien non ! Même pas figurez-vous. Patrick Cohen n’a pas fait remarquer sa bourde à Mélenchon et le meilleur reste à venir : l’agence REUTERS a pondu une dépêche contenant la citation de Mélenchon au sujet de cette affiche et de nombreux journaux en ligne ont repris ce contenu sans même l’avoir vérifié : NouvelObs, Libération, le Parisien, le Point et même le Figaro !

On en est là, les fakes s’invitent désormais dans l’élection présidentielle. Et ça passe.

Pour aller plus loin

Jean-Luc Mélenchon au 7/9 de Patrick Cohen ce 27 avril 2012 :
[iframe http://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F44532182&auto_play=false&show_artwork=false&color=ff7700 570 166]

Dimanche soir, rendez-vous sur Radio Londres

C’est ballot cette histoire. Dimanche soir, premier tour des élections présidentielles. Premières estimations officielles autorisées : 20 heures. C’est l’heure à laquelle les derniers bureaux de vote de métropole (ceux des grandes villes) fermeront. Avant cette heure-là, rien ne devra filtrer : radio, TV et Internet devront rester muets.

Donc pas d’estimations avant 20 heures. Que dalle ! Tout juste quelques allusions des journalistes en plateau. Vous savez, le genre :

[quote]Il y aura des surprises ce soir…[/quote]

Purée ! Ça me rappelle un certain 21 avril ça… Nous aurons aussi droit aux « atmosphères des QG de campagne » que l’on entre-apercevra furtivement à l’image histoire de nous faire attendre avec un nonosse à ronger.

Et pourtant… il y a Internet.
Et ça fait tout de même quelques années. Et sur le Web, les premières estimations seront publiées bien avant 20h. Mais voilà, ce ne sera pas sur l’Internet français, c’est interdit. Il faudra donc s’expatrier d’un clic et se rendre sur le Web belge ou suisse.
Ils s’en tamponnent le coquillard nos voisins européens de nos règlements et de notre CSA. Ils ont pour habitude de publier dès 18 heures les toutes premières estimations de nos élections nationales. Et les Français le savent bien.
En 2007, ça embouteillait grave devant les portails du quotidien belge le Soir et de son concurrent la Libre Belgique. Et cette année, il en sera de même. Les médias belges et suisses l’ont déjà annoncé.

Donc tout va bien ?

Non ! Ça ne va pas ! On connaitra les premières estimations dès 18 heures grâce aux Helvètes et aux Belges… mais nulle envie de garder ça pour pour soi et surtout : une ÉNORME envie de partager, d’en parler, de commenter… et pas seulement dans le cercle familial. Non bon sang ! Sur les réseaux sociaux ! Sur Facebook et surtout sur Twitter ! Oh oui ! oui ! oui ! Que ça va être excitant ! Mais…
Mais voilà, ils ont prévenu les bougres. Le Net sera sous surveillance. Limite, ils nous menacent…

Les Échos résument :

Dimanche 22 avril et 6 mai, Twitter sera sous surveillance. Tout comme la blogosphère française, Facebook et d’une façon générale tous les médias en ligne, le site de micro-blogging sera sous l’oeil attentif d’une dizaine de personnes de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle.

BON. On fait comment ? On planque le smartphone ? On suit Twitter qui fait semblant de ne rien savoir, de ne rien dire ? On guette le premier couillon qui twittera « Hollande est à … % et Sarkozy à … % etc »… ? On n’osera même pas retweeter, commenter… pfff ! C’est pas une vie de twittos un soir d’élection ça ! Alors ?

Alors on cherche dans ses cours d’Histoire. Celle avec un grand H. Et on ressort Radio Londres. Radio Londres et ses petits messages personnels codés à destination de la Résistance ! Quelques exemples :

  • L’infirme veut courir -> annonçait un parachutage d’armes
  • Le sapin est vert -> annonçait le bombardement d’une gare de triage
  • Véronèse était un peintre -> confirmait le bombardement de voies de chemins de fer

On applique ça à notre élection présidentielle et on balance des petits messages codés mais gentiment compréhensibles. Attention, on ne cite aucun candidat, pas de chiffres non plus… on reste allusif. Limite poète 🙂
Dimanche soir, entre 18 heures et 20 heures, Twitter pourrait devenir ça :

Aller les gens, à dimanche soir… avec le tag officiel #RadioLondres

POM POM POM POM

et merci à @YannickOlivier et aux twittos bisontins pour leurs contributions

Mise à jour (fin de soirée)

Les grands esprits se rencontrent

Petit billet bourgeois

Au début des années 90, il s’est passé quelque chose d’incroyable à Besançon.

Le centre-ville était jusque-là sombre et noir à cause de des façades encrassées de ses bâtiments anciens. C’est alors qu’une grande opération incitative de ravalement des façades a été lancée par la municipalité. En quelques années, les entreprises spécialisées ont fait fortune et le centre-ville s’est progressivement débarrassé de son manteau de suie et de crasse.

Pour les Bisontins, ce fut comme si l’on avait actionné l’interrupteur dans une pièce restée trop longtemps dans la pénombre. Besançon s’éclairait. La plupart ont alors redécouvert la couleur d’origine des bâtiments anciens.
Pour être exact, il faudrait écrire « les » couleurs car ce qui est alors réapparu, c’est la très particulière pierre bicolore dite « de Chailluz », beige-ocre et bleue-grise. Elle était partout, sur la plupart des façades. On la redécouvrait.

Je sais, je sais. Les plus jeunes qui me lisent n’ont pas connu ce passage de le Boucle du sombre vers le clair. Ils se demandent où je veux en venir avec mes souvenirs dinosauriens. Ils devient gâteux le bison…
Mais ne te moque pas trop vite – jeune, car toi aussi d’ici quelques jours, tu vas t’émerveiller en redécouvrant la grâce des tuyaux de zinc descendant des toits de ta ville.  À ton tour du verseras une larme émue devant la beauté de nos panneaux routiers immaculés, de nos bancs et de nos distributeurs de billets et de préservatifs rendus à leur état d’origine.

Oui, toi aussi tu vas bientôt redécouvrir ta ville et ta lèvre tremblera. Attends juste la semaine prochaine que les autocollants du Front de Gauche se décollent avec le temps et grâce à l’expertise karchérisante des agents municipaux.

Alors toi aussi tu pourras dire : j’y étais.

Besançon : le site de campagne très virtuel de Mireille Péquignot

Avertissement (22 avril 2012) : depuis la publication de ce billet (et peut-être même un peu grâce à lui, hi hi), le nom de domaine a été réservé. On nous promet l’ouverture du site pour le 25 avril).

Tiens, voilà une affiche pour les élections législatives. Cette affiche c’est celle de Mireille Péquignot. Cette dernière l’a elle-même diffusée sur son nouveau profil Facebook spécial législatives.

Mme Péquignot est actuellement conseillère régionale (région Franche-Comté) et conseillère municipale étiquetée « Nouveau Centre » à Besançon. Dans ces deux assemblées, elle siège au sein des groupes d’opposition auprès des élus de l’UMP.

Toutefois, à l’occasion des élections législatives des 10 et 17 juin prochain, elle se présentera sur la 1e circonscription du Doubs (Planoise).  Elle y sera opposée à Barbara Romagnan (PS) mais aussi à Françoise Branget, la députée UMP sortante.

Ce qui peut surprendre sur cette affiche c’est qu’aucune mention n’est faite du Nouveau Centre. En lieu et place, on trouve un gentillet « candidate indépendante »… tiens tiens… Ça fait un peu genre : « anticipons un rejet de la droite à la présidentielle et ne mettons pas en avant l’appartenance à un mouvement politique ayant soutenu Nicolas Sarkozy. »

Maintenant rions un peu (ou affligeons-nous, c’est au choix)

Vous avez sans doute repéré l’adresse du site de campagne de Mireille Péquignot en bas de l’affiche. Allez donc y jeter un oeil : www.mireille-pequignot.fr
Oups !

M’enfin ! Internet serait-il en panne ? Euh, non… il semblerait que… que… c’est bizarre ça : le site n’existe tout simplement pas !
Sans doute n’a-t-il pas encore été créé. C’est vrai quoi, les législatives ça n’urge pas. Il y a la Présidentielle avant.
Mais Mme Péquignot a sans doute réservé son nom de domaine puisqu’elle le mentionne sur son affiche de campagne…
Allons faire un tour sur le site de l’AFNIC (organisme chargé de l’attribution des noms de domaine en .fr) et vérifions :


Le nom de domaine est disponible. Qu’est-ce à dire ?

Qu’en substance Mme Péquignot met en avant un nom de domaine qu’elle n’a même pas réservé. Grossière erreur qui pourrait permettre à une âme blagueuse ou tordue de s’empresser de le faire à sa place. Ce farceur pourrait alors lier ce nom de domaine à une page Web sur laquelle il pourrait raconter et publier ce que bon lui semble, y compris des contenus nuisant à la campagne de Mme Péquignot. Les affiches de campagne de Mme Péquignot lui assureront alors une publicité gratuite.
Évidemment, Mme Péquignot pour alors ester en justice, dénoncer cette situation de cybersquattage et récupérer son nom de domaine. Mais le temps que la justice passe — n’est-ce pas — les élections seront elles aussi passées depuis longtemps.

Une erreur de débutante ?

À l’évidence oui, sauf que voyez-vous, l’UMP franc-comtoise consacre une page d’information à Mireille Péquignot sur son site Internet. Ce qui en soit est surprenant étant donné la confrontation électorale à venir avec Mme Branget (UMP)… enfin bref.
Qu’apprend-on sur cette page ? Nous découvrons dans le paragraphe « Parcours » que :

[quote]Depuis 2007, (Mireille Péquignot) est consultante Commerciale en communication web à l’international et conseille les entreprises souhaitant se développer à l’international.[/quote]

C’est ballot ça. Et pas très rassurant sur les compétences réelles de nos élus et candidats…

Il reste à souhaiter à Mme Péquignot que son affiche de campagne n’est pas définitive… D’ailleurs sa candidature est-elle vraiment définitive ?
Ne faut-il pas plutôt y voir une manoeuvre du Nouveau Centre de Hervé Morin ? Un Nouveau Centre qui par exemple présenterait des candidats face à ceux de l’UMP dans divers circonscriptions puis qui les retirerait après avoir obtenu quelques avantages.

Le cas échéant, à quoi bon dépenser 5 euros pour déposer un nom de domaine n’est-ce pas ?

Photo emprunté à la page Facebook de JL.Fousseret

Besançon : François Hollande, le meeting et les parents d’élèves

Ce mardi 10 avril 2012, en début d’après-midi, François Hollande arrivera à Besançon par le TGV de 13h27.

Bienvenue à Besançon, François !

Il y a fort à parier que les barons du PS local accueilleront ainsi François Hollande à sa descente du train. On l’entraînera alors en dehors de la gare et là — émerveillé — il s’exclamera :

Je vois que Besançon mérite vraiment son titre de ville la plus verte de France ! La Citadelle est derrière la forêt ?

Ah ah ah ! C’est une blague évidemment… En vrai, François Hollande arrivera en gare d’Auxon. Là-bas, tout là-bas, entre la boue et la forêt. Bien loin de la Citadelle.

Plouf plouf ! Allez ! on la refait. Sérieux cette fois :

Bienvenue à Auxon, François !

Ensuite, il faudra gagner le centre-ville. François Hollande — qui est un homme « simple, direct, libre » — prendra la navette TER de 13h40 qui elle aussi est « directe » entre Besançon-FC-TGV et Besançon Viotte. Dans cette navette François Holande devra débourser 3 euros : le prix du trajet.

Hi hi hi ! Mais non ! Je suis vraiment d’humeur taquine moi aujourd’hui 🙂  En vrai, on viendra le chercher en Mégane le François. Et tout près de la sortie de la gare en plus, histoire de lui épargner la vision de cette gare-patate au milieu de nulle part avec son parking terreux hors de prix.
C’est vrai que ça pourrait donner une sale image de notre bonne ville au possible futur Président. Évitons.

France 3 Franche-Comté nous donne la suite du programme. Saurez-vous débusquer la petite touche people ?

Il devrait visiter les jardins familiaux du quartier Velotte, avant de gagner le centre ville aux alentours de 15 heures.
Les Bisontins pourront le voir arpenter avec sa compagne Valérie Trierweiler la Grande Rue et la Place Granvelle. François Hollande dédicacera aussi son livre à la librairie Les Sandales d’Empédocle.
Photo emprunté à la page Facebook de JL.Fousseret

Photo empruntée à la page Facebook de JL.Fousseret

Purée, c’est beau. Fermons les yeux un instant (non lisez avant) et imaginons François Hollande remontant la Grande rue, bras dessus, bras dessous avec Valérie Trierweiler (à droite) et avec Jean-Louis Fousseret (à gauche). Pierre Moscovici sera à leurs côtés et fera celui qui connait bien la ville, le département, la région (hmmm).

Au passage, on imagine que ce mardi la place Pasteur sera nickel, sans chiens, ni bouteilles, ni campement. Mais si… on l’a déjà vue comme ça. C’était en 2008, durant les quelques mois qui avaient précédé les élections municipales.

Bientôt il y aura ici le Passage Pasteur ! expliquera fièrement le Maire de la ville.

Et ça ? C’est un cimetière urbain ? l’interrogera François Hollande.

Quel taquin ce François !

Source photo

Choses sérieuses

Plus sérieusement, le candidat PS et son équipe auront certainement épluché la presse locale avant de débarquer en terre bisontine. C’est toujours bien vu — lors d’un meeting — de montrer l’intérêt que l’on porte aux problèmes locaux, surtout lorsque l’on peut les mettre en relation avec ceux de la France et en profiter pour cogner sur le candidat Président sortant, Nicolas Sarkozy.

À cet égard, François Hollande aura une occasion en or pour aborder le thème de l’Éducation. Le lendemain de son meeting bisontin — le mercredi 11 avril — un collectif de parents et d’enseignants du Doubs et du Jura se livrera à « un happening méchant et ludique », ainsi qu’ils le qualifient eux-mêmes.
En substance : ils procéderont à la remise symbolique d’un chèque (bidon) de 22.000 euros au Recteur de l’Académie. Montant correspondant à la prime que ce dernier est supposé toucher pour avoir atteint ses objectifs chiffrés en matière de carte scolaire (fermeture de classes, suppressions de postes…). Voici le communiqué du collectif et ci-dessous, le billet publié dans l’Est Républicain du 6/04/2012.

Voilà donc un événement local que le candidat du PS pourrait parfaitement exploiter lors de son meeting. Une belle occasion de critiquer la politique de Nicolas Sarkozy à l’égard du service public d’Éducation. Mais également une belle opportunité pour le candidat Hollande d’illustrer sa différence et de préciser ce qui se passera — s’il devient Président de la République — en matière de moyens donnés à l’éducation.

Mais il y a fort à parier que le candidat PS n’en fera rien car on dirait bien qu’il évite autant que faire se peut de se mettre en situation de devoir faire des promesses sur le sujet et notamment sur l’annonce d’un moratoire sur les suppressions de postes et sur les fermetures de classes. Il faut dire que les fameux 60.000 postes annoncés dans l’Éducation Nationale ont laissé comme un goût de promesse en l’air.

Témoignage

Voici des extraits d’un email qu’une parent d’élèves a envoyé fin mars à un élu PS d’envergure de l’Est de la France. Elle écrivait au nom du collectif des parents d’élèves du Jura afin de solliciter une audience avec François Hollande lors de sa venue à Besançon le 10 avril.

Il lui a été confirmé début avril que ce message avait été transmis à l’équipe de campagne de François Hollande.

Extraits :

Bonjour Monsieur,
Je reviens vers vous au sujet des fermetures de classes dans le Jura, dont nous avons parlé.
Le Collectif Vigie pour l’Ecole du Jura de monter une manif qui a réuni 150 parents jurassiens venus de tout le département (…)
Nous sommes passés la semaine suivante dans Carnets de Campagne sur France Inter (le 28/03) et le 11 avril nous montons une Opération à Besançon cette fois-ci en faisant la jonction avec les parents des Collectifs du Doubs et de Haute-Saône.Toutes les infos et bilans de nos actions sont sur www.27parclasse.org
Le PS local a manifesté son intérêt pour notre mouvement (tout comme les verts, le front de Gauche et l’UMP d’ailleurs…).
Nous souhaitons obtenir de François Hollande qu’il s’engage publiquement en faveur d’un moratoire sur les fermetures de classes pour la rentrée 2012.
Ce serait un signe fort envers les parents d’élèves du pays (…)
Pouvez-vous nous aider ? Pouvons-nous vous aider à convaincre François Hollande, par une rencontre, une interview ?
La promesse des 60 000 postes est trop floue, elle date de la campagne des primaires contre Aubry, elle est mal chiffrée et viserait à déshabiller le reste de la fonction publique pour rhabiller l’école : on sait tous qu’elle sera donc inapplicable. Et pourtant depuis on n’a plus entendu Hollande prendre parti sur le sujet. On veut le mot « moratoire » !

La personne précise que le collectif avait aussi contacté Vincent Peillon — Monsieur Éducation au PS — en lui adressant un mail via son blog, au tout début de la primaire socialiste.

Résultats : ni réponse, ni même un accusé de réception. L’équipe de campagne n’a pas répondu.
Conclusion de la parent d’élèves en question : « Personnellement, ces deux fins de non recevoir m’ont convaincue de voter pour le Front de Gauche ! »

Alors M.Hollande ? Peur des parents d’élèves ? Dommage. Car voilà de nombreux mois que des collectifs se battent un peu partout en France et montrent leur attachement au service public d’éducation. Beaucoup parmi ces gens voteront à gauche mais pensez-vous que leurs voix vous sont naturellement acquises ? Pas sûr.


Liens utiles

Collectif des parents et enseignants en colère du Doubs
http://www.parents-enseignants25.venez.fr/
http://ecoleendanger25.tumblr.com/
page Facebook

Collectif Vigie pour l’école du Jura
http://www.27parclasse.org/

Besançon : les verts tractent devant la gare, la SNCF appelle les bleus

C’était ce matin… Huit militants d’Europe-écologie-les-Verts tractaient sur le parvis de la gare Viotte à Besançon. Partout en France, le parti écologiste faisait de même devant les gares dans le cadre de son opération « Vague verte ».
Et des vagues, on peut dire que cette opération en fait à Besançon.

Voilà d’abord deux agents de la police ferroviaire (oui ça existe) qui signalent aux militants que le parvis appartient à la SNCF et leur demandent de s’en aller. Ces derniers refusent. Devant le refus d’obtempérer de ces vilains écologistes, la Police nationale est alors appelée à la rescousse. Les écolos restent sur place et les policiers menacent d’appeler un fourgon pour les embarquer au poste, rien que ça !
Finalement, la police ferroviaire dressent trois procès-verbaux pour « entrave à la circulation » avec amendes de 45 euros à la clé et la Police nationale en reste là.

La police ferroviaire verbalisant un très vilain écologiste

L’anecdote commence à circuler notamment sur le Net et dans les médias et, souhaitant probablement s’éviter un bad-buzz, la SNCF fait marche arrière dans la journée. Le directeur de la SNCF Bourgogne Franche-Comté himself promet que les PV seront annulés et les amendes remboursées. Mais à part ça, non non ces agents n’ont pas fait preuve de zèle…

Conclusions :

  1. quand on s’appelle SNCF, on a le pouvoir de coller des PV et de les annuler comme ça d’un claquement de doigt. Ca c’est la classe.
  2. la SNCF ferait mieux de s’intéresser de près « aux véritables cas d’entrave à la circulation de ses clients« . Nous pourrions à cet égard porter à sa connaissance quelques situations locales (ou pas) qui mériteraient d’attirer son attention :
    • la construction d' »une gare patate » perdue au milieu des bois obligeant beaucoup de voyageur à emprunter une navette aux tarifs peu transparents… : « entrave à la circulation »
    • le racket organisé par une société satellite de la SNCF qui gère les parking de notre gare patate et y pratique des prix tout simplement hallucinants… Un parking évidemment incontournable pour les voyageurs venus en voiture puisque le kilomètre de route menant à la gare de Besançon-Franche-Comté-TGV a été arnaquement habilement interdit au stationnement…

Bref, chère SNCF,

commence donc par respecter tes clients (lis un peu ce témoignage) et arrête un peu de les prendre pour des vaches à lait. Alors tu verras que les véritables entraves à la circulation de tes clients, c’est toi qui les instaures. La paille, la poutre, tu connais ?

A lire sur le Net

[PHOTOS] Meeting de François Bayrou à Besançon

J’aime particulièrement me faufiler dans les meetings politiques afin d’y prendre quelques clichés pour y saisir une atmosphère, une ambiance au travers de quelques gestes, postures ou mises en scène… Ce mardi 27 mars 2012, François Bayrou tenait meeting à Besançon. J’y ai pêché quelques images…

VIDÉO : Super Rebelle alias Christophe Alévêque en campagne au Marulaz

Voilà, c’est comme ça que j’ai appris la venue de Christophe Alévêque ce vendredi soir au bar « le Marulaz » à Besançon.

Je n’étais pas bien au fait de son personnage de « candidat libre » à l’élection présidentielle. J’y suis donc allé sans trop savoir à quoi m’attendre. Concept étonnant : bar politique décalé, mi-spectacle, mi-débat plus ou moins sérieux avec le public. Au final, une chouette soirée gratuite (le prix des consommations) avec un sacré comédien au talent d’improvisation épatant. Voici une bonne partie du spectacle/meeting (comment appeler cet objet étrange ?) en vidéos.

A lire, cet article de l’Est Républicain. On y apprend notamment au sujet d’un sondage évoqué durant la soirée :

Une agence de communication a été employée, et un sondage effectué. Les conclusions sont sidérantes, et apportent de l’eau au moulin du trublion. « Ce que j’appellerais le clan des non-adhérents, autrement dit tous ceux qui ne sont en rien intéressés par les discours, représente 40 % de la population. (…)
Toujours selon ce sondage, 18 % de la population se déclareraient prête à s’engager derrière un candidat pas éloigné du profil de Super rebelle son (anti) héros sur scène.

A savoir : durant toute sa « campagne », Christophe Alévêque est filmé. Un reportage sera diffusé sur France 5 le 8 mai prochain.

Christophe Alévêque présentera son spectacle « Super Rebelle » le mercredi 7 mars au Petit Kursaal.

Les vidéos

L’intro :

Le meeting (Besançon à l’honneur) :

Pourquoi cette candidature ? :

Une ou deux autres vidéos seront publiées ce week-end. Notamment l’échange avec le public. Revenez donc ! A suivre…

Pour aller plus loin :

Si j’étais maire de Besançon

Si j’étais maire de Besançon, j’annoncerais l’installation de caméras de vidéosurveillance quelques mois avant les élections législatives. Cette annonce me permettrait de couper « l’herbe sécuritaire » sous le pied de mes adversaires de droite. Elle constituerait également une efficace peau de banane jetée sur le chemin du candidat écologiste investi avec la bénédiction de mon propre parti. C’est bien connu, les écolos hurlent quand on leur parle vidéosurveillance. D’ailleurs moi je ne parlerais que « vidéo-protection ». Les éléments de langage ne doivent jamais être négligés.

Certes, cela m’obligerait à faire fi des principes que j’avais jusque là défendus, mais je ne le dirais pas comme cela. J’opposerais habilement mon « sens pragmatique » aux « grandes positions idéologiques » de ceux qui seraient tentés de protester — y compris dans mon propre camp. Habile non ?

Puis, quelques semaines plus tard, je dirais quelque chose comme : « J’ai fait tout ce que j’ai pu pour réduire le sentiment d’insécurité dans la ville mais vous savez, être seulement maire ne suffit plus de nos jours. Il faut désormais avoir les moyens de défendre les intérêts de sa ville au plus haut niveau — celui de l’État — afin d’obtenir par exemple plus de policiers… »

Alors je présenterais ma candidature aux législatives — envers et contre tous. Je le ferais avec abnégation, pour le bien de Besançon qui a vraiment besoin de retrouver un député-maire pour « rayonner ».

Et si on me parle de « cumul de mandats », j’opposerais encore une fois mon « sens pragmatique » aux « grandes positions idéologiques« … Le peuple contre les élites en quelque sorte. Ça plaît toujours ça.

Si j’étais maire de Besançon…