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TGV Rhin-Rhône : à lui de vous faire préférer l’autoroute

Par Caribou Dagno, rédacteur invité

Il est arrivé en grandes pompes et à grand renfort de communication. Ce « il », c’est le TGV Rhin-Rhône.

Mais face à cette révolution ferroviaire, il y a des victimes. On dénombre parmi elles le département du Jura et l’agglomération bisontine.

Si l’on prend le cas de la seconde, le constat est sans appel : il fallait auparavant 2h35 « maximum » pour se rendre à Paris depuis la gare Viotte (l’exemple est aussi valable pour Roissy, Mickey, et Lille). Il faut désormais pas moins de 2h40 depuis le cœur de Besançon pour poser le pied à Paris… et non 2h05 comme annoncé mensongèrement à tort par une coûteuse campagne de promotion.

Le gain de temps mystère

D’emblée, on se doutait que le gain de temps serait quasi-nul : Environ 25 minutes « si tout va bien » pour se rendre à la gare d’Auxon (Besançon TGV) avec la navette TER depuis la Gare Viotte puis quelques minutes d’attente « si tout va bien » (disons 10 pour être positif) pour monter dans le TGV et enfin 2h05 « si tout va bien » pour atteindre Paris.

Calculons : 25 min + 10 min + 2h05 min = 2h40 « minimum si tout va bien » contre 2h35 dans l’ancienne version.

Sauf que dans la pratique, si l’on en croit les médias [exemple ici] et les expériences de voyageurs glanées au détour de commentaires sur les réseaux sociaux, les problèmes s’enchainent depuis le 11 décembre.

La navette (gratuite avec un billet TGV) est tout le temps bondée ou souvent en retard ce qui a eu pour conséquence de faire rater leur train à de nombreux usagers. La Présidente de Région – Marie-Guite Dufays’en est émue récemment en s’adressant au Président de la SNCF.

Espérons que la Présidente de Région ne sera pas la seule à monter au créneau rapidement et avec force car c’est en partie avec l’argent des collectivités (et donc par extension des impôts des contribuables que nous sommes) que cette nouvelle ligne formidable a pu voir le jour.

Un petit détail supplémentaire qui fait tache : la navette risque de finir par coûter cher puisqu’elle fonctionne au kérosène sur une ligne toute neuve et qui plus est électrifiée.

Très cher parking

Si la navette ne fonctionne pas (ou mal), il conviendrait d’envisager de prendre sa voiture pour se rendre à la gare patate d’Auxon. Bien mal en prendrait à ceux qui voudraient opter pour cette option en espérant réaliser un quelconque gain.

Outre l’accès qui n’est toujours pas finalisé, le parking de cette gare est payant et hors de prix. En moyenne, comptez 10 euros par jour pour laisser votre voiture dormir sous les arbres et la retrouver le lendemain redécorée par les corbeaux – désagrément bien connu des habitués du parking Chamars, à Besançon.

Ajoutez à cela le coût d’un petit-pipi dans la Gare (oui, les toilettes sont payantes), celui d’un sandwich beurk et d’un magazine ou journal pour agrémenter votre déplacement et le prix du billet qui a très largement gonflé depuis la mise en service de la nouvelle ligne à grande vitesse.

« Les infrastructures, ça ne se finance pas tout seul (…) les usagers demandent toujours plus de services » nous rétorquera-t-on. Bah voyons.

Les seuls rescapés de l’histoire sont peut-être les habitants du nord de l’agglomération bisontine qui pourront se rendre à la gare d’Auxon à pied ou en voiture en évitant les bouchons et les 25 minutes de navette. Mais peut-être pas le coût du parking de luxe.

L’heure du premier bilan

En clair, le premier bilan de l’effet TGV Rhin-Rhône pour les Grands-Bisontins est négatif contrairement à celui du Nord Franche-Comté qui profite pleinement de cette nouvelle ligne et des retombées qui vont avec comme la création d’une toute nouvelle zone d’activité à proximité de la Gare locale (Meroux TGV). Ce n’est pas pour rien que le TGV Rhin-Rhône est surnommé dans certaines sphères le « TGV Chevènement » ou « la piste d’essai d’Alstom« .

Hélas, à Besançon, le logo – inversé – du TGV en ferait plutôt le TGV « escargot » pour symboliser la perte de temps et « L’Orient Express » pour ses tarifs démesurés. L’on en vient presque à se demander si l’on veut vraiment aider les populations à se déplacer ou si l’on cherche au contraire à éviter que trop de monde ne vienne chez nous.

L’afflux de touristes n’est de toute manière pas au programme. Il n’y a même pas une succursale de l‘Office du Tourisme dans cette gare planquée en rase campagne… c’est dire si la stratégie « effet TGV » a été bien pensée par nos décideurs.

Bref, on vous a gardé le meilleur pour la fin.

Comme si cette myriade de problèmes n’était pas suffisante, on apprend aujourd’hui que les tarifs SNCF vont encore augmenter de 3,2% en 2012 grâce à un décret récent qui laisse plus de liberté à la compagnie ferroviaire publique.

Vous l’aurez compris : pour rejoindre Paris et d’autres territoires, le meilleur moyen reste peut-être de prendre son véhicule (achetez français de préférence, si possible Peugeot pour cela profite un peu plus au nord Franche-Comté) et de circuler pied-au-plancher (130 maxi) sur ce bon vieil A36.

La SNCF avait pourtant cherché à nous faire préférer le train. Visiblement, pour les grands-bisontins, c’est totalement raté.

Dernier coup de pub en date pour le TGV Rhin-Rhône : un Dijon-Strasbourg via Besançon en… 6h30 (soit un peu plus de 51 km/h de moyenne) et sans la moindre excuse de la part de la SNCF. Tout va bien vous dit-on.

Si vous avez emprunté le TGV Rhin-Rhône, faites-nous part de tous vos commentaires positifs/négatifs.

C’est où Paris ? À 2h05 de… Auxon !

Avec le TGV, tout va changer. La vie va enfin aller vite. Plus de temps perdu. Besançon enfin aux portes du monde ! Ah ! Vivement le 11 décembre !

Depuis cette semaine, les sucettes Decaux sont mobilisées. La Communication municipale a turbiné et nous a sorti une série d’affiches plutôt drôles qui déclinent l’idée suivante :

[quote]C’est où  Paris ? À 2h05 de Besançon ![/quote]

Sauf que voilà… ces affiches sont tout simplement mensongères puisqu’elles entretiennent la confusion Besançon / Gare de Besançon Franche-Comté TGV. Or la gare TGV – toute neuve, fraîchement inaugurée et dont l’ouverture est prévue ce 11 décembre – cette gare TGV donc n’est pas à Besançon : elle se trouve à Auxon (-Dessus et -Dessous), en rase campagne, là au nord de Besançon.

Pour s’y rendre depuis Besançon ou pour faire le trajet inverse, une navette est prévue depuis la gare Viotte. La durée du trajet se rajoute donc à la durée du trajet annoncé sur les affiches… Et ça change tout :

Besançon-Paris : rajoutez 20% de temps de trajet

Alors ? Paris sera à 2h05 de Besançon ? Eh non !

  • Gare d’Auxon – Paris-Gare de Lyon : 2h05. On est d’accord (meilleur temps)

  • Besançon Viotte – Paris-Gare de Lyon : 2h30. Soit 25 minutes de plus que ce que promet l’affiche ci-dessus.

Besançon-Lyon : rajoutez 20% de temps en plus

Alors on va gagner du temps sur ce trajet ? À vrai dire : que dalle !

  • Gare d’Auxon – Lyon : 1h57 (meilleur temps). L’affiche gratouille 2 minutes de plus…

  • Besançon Viotte – Lyon : 2h20 soit 23 minutes de plus que ce qu’annonce la mignonne affiche.

Remarquons au passage que le gain de temps apporté par le TGV sur le trajet Paris-Lyon est purement anecdotique puisque qu’en TER, au départ de Besançon Viotte et sans aucun changement, rejoindre Lyon ne vous prendra que 15 minutes de plus. Le billet, quant à lui, sera beaucoup moins cher. Vive le TER !

Besançon-Strasbourg : il faudra en réalité compter 30% de temps supplémentaire…

  • Gare d’Auxon – Strasbourg : 1h39 Ouha ! Mieux que sur l’affiche.

  • Besançon Viotte – Strasbourg : 2h08 soit 29 minutes de plus que ce que l’affiche nous fait miroiter…
    Mais restons optimiste : le gain de temps est au rendez-vous sur ce trajet car faire Besançon-Strasbourg était jusque là bien long.

Bref, vous l’aurez compris, cette campagne de communication autour des liaisons « Besançon-reste du Monde » nous prend pour des truffes.

Pourtant l’idée de départ était sympathique. Sans doute qu’il faut faire passer l’augmentation à venir du coût des billets et les réels gains en temps apportés par la ligne LGV ne les justifieront pas.

Tiens, pour finir sur une note positive et afin de montrer que je ne me contente pas de critiquer : je propose une petite mise à jour de l’affiche « officielle ». C’est simple mais ça a le mérite de dire enfin la vérité. C’est libre de droits.

Le Monopoly édition Besançon comporte désormais la gare TGV d’Auxon !

Le « Monopoly édition Besançon » n’est pas nouveau. Il date de 2004. On se rappelle que la rue la plus chère (correspondant à la rue de la Paix) était la Grande rue… mouais… mouais. La plus abordable : le boulevard Kennedy.

À l’approche de Noël, le Monopoly édition Besançon s’apprête à « ressortir » mais il a subi une mise à jour qui ne se limite pas à un simple relookage.

Mieux : une correction bien sentie a été apportée au plateau de jeu qui comporte désormais la toute récente gare de Besançon Franche-Comté TGV d’Auxon.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le souci de réalisme a été poussé à l’extrème par les concepteurs du jeu.

En voilà une belle idée de cadeau pour Noël !

Très chère horloge…

Voilà une information qui chatouille ou grattouille c’est selon…
Cela concerne l’horloge monumentale installée place de la Révolution sur la façade du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, depuis le mois de décembre dernier.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr

Ce que l’on savait déjà

Cette énorme horloge design a été commandée et financée par le Conseil régional de Franche-Comté afin de matérialiser le compte à rebours jusqu’à l’arrivée des premiers TGV en gare d’Auxon-Dessus, le 11 décembre 2011.
Cette commande a coûté environ 40 000 euros au Conseil régional.

Ce que l’on ne savait pas…

C’est la Ville de Besançon qui réglera les frais d’installation. Et la facture est salée : 35 000 euros !
Les élus seront amenés à valider cette dépense… déjà engagée, lors du Conseil municipal du 14 février prochain.

En résumé

  • Prix de l’horloge : 40 000 euros aux frais du Conseil régional de Franche-Comté qui n’a pas oublié d’y apposer son logo de la manière la plus ostentatoire qui soit et restera le légitime propriétaire de l’œuvre au terme du compte à rebours.
  • Frais d’installation de l’horloge : 35 000 euros facturés à la Ville de Besançon… qui en échange de cette « petite participation aux frais » aurait tout de même pu prétendre y glisser son logo.
    Eh bien non ! Pas la moindre cédille rouge à l’horizon !

Coût total de l’engin : 40 000 + 35 000 = 75 000 euros

L’information a été twittée par Philippe Gonon (Conseiller municipal MODEM) le vendredi 4 février suite au passage en commission de cette dépense.

Et que deviendra cette horloge après le 11 décembre 2011 ? On murmure qu’elle rejoindrait sa cousine de 6 tonnes à la gare d’Auxon…
Qui paiera alors sa désinstallation et son déménagement ? Pas les Bisontins s’il vous plait.

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©Eric PHILIPPE – Galerie Flickr