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Découvrons la « Franche-Comté-Atlantique » avec Ségolène Royal

Je vais vous parler d’un site Web récemment apparu et qui loge à l’adresse franchecomte2012.fr

L’endroit est tellement neuf que l’on y aperçoit encore quelques échafaudages.

Frétillements

En découvrant un lien vers ce site, ma première réaction (intériorisée) fut :

[quote]Franche-Comté + 2012 ? Chouette ! Un site franc-comtois qui se consacrera à la campagne pour la présidentielle et aux élections législatives qui suivront ![/quote]

Cette exaltation vous surprend  sans doute mais comprenez-moi : les blogs et sites locaux – voire hyperlocaux – traitant de politique sont rares… et les derniers nés furent pour le moins atterrants.

Voilà le pourquoi de ce frétillement de bon aloi devant un nouveau né au nom si prometteur.

Aller ! Je n’y tiens plus ! Je clique, je commence la visite et là – sous le titre – je lis ce descriptif qui refroidit déjà mes ardeurs :

Franche-Comté 2012  Tout savoir sur les primaires citoyennes en Franche-Comté, les 9 et 16 octobre 2011 :  Doubs (25), Haute-Saône (70), Jura (39) et Territoire de Belfort (90)

Fin du frétillement

Il ne s’agit donc que d’un site du Parti Socialiste consacré aux « primaires citoyennes » dans notre région.

Gonflés

Ils sont gonflés tout de même au PS d’appeler ça « Franche-Comté 2012 » !

Pas gênés de s’approprier ainsi le nom de notre région sans autre précision.

Culottés d’utiliser le nom de domaine « franchecomte2012.fr » au risque d’induire en erreur l’internaute à la recherche d’un portail politique non partisan.
C’est petit. Tout petit même.

Mouais…. pas rancunier, je poursuis ma visite…

Tiens ! là – juste en dessous – il y a cette image qui occupe toute la largeur de la page.

Au centre, se trouve Ségolène Royal accompagnée d’une douzaine de personnes.

La candidate à l’investiture du PS sourit. Elle rayonne même.

Les gens qui l’entourent sourient eux aussi. Ils sont jeunes, moins jeunes, voire plus du tout jeunes.

On distingue une majorité d’hommes mais aussi deux femmes qui se situent de part et d’autre de Ségolène Royal. A l’évidence, cette dernière semble très satisfaite de tenir tout ce petit monde dans son « champ gravitationnel ».

Et ces gens sont des Francs-Comtois ! Si si ! C’est écrit sur la photo !

Super ! C’est partisan mais au moins, c’est du local !

Patience

Ma curiosité est aiguisée. J’attends alors que les photos suivantes veuillent bien s’afficher. Curieux que je suis de voir les visages d’autres Francs-Comtois posant à leur tour derrière le candidat de leur choix. Je connais probablement certains d’entre eux. C’est petit chez nous vous savez. On finit tous par se croiser et par se reconnaître…

Je patiente donc.

Vais-je reconnaître des élus bisontins derrière Martine Aubry ou François Hollande ? Mon boulanger au côté de Manuel Valls ? Aldebert dans les bras d’Arnaud Montebourg ou peut-être même mes voisins de palier copinant avec Jean-Michel Baylet ? (Non non, ne vous excusez pas pour JM. Baylet. Moi non plus, je n’en avais jamais entendu parler mais je l’ai trouvé avec les autres surcette page que le PS consacre à ses primaires).

Ségolène, Ségolène, Ségolène…

Mon attente est vaine et je reste sur ma faim : rien ne bouge.

Ségolène Royal demeure là, statufiée, tout en naturel – sourire figé façon Musée Grévin – comme à son habitude.

Sa photo n’est remplacée par aucune autre. Point de Martine ni de François. Aucun Arnaud. Zéro Manuel. Quant à Jean-Michel – ce ne sera pas encore cette fois que nous découvrirons son visage…

Pour tout vous dire, je pensais avoir affaire à un « slide show ». Vous savez, ce genre de diaporama qui défile automatiquement sur une page Web et affiche une succession d’images.

Mais non. Rien de tout cela. Cette page consacrée aux primaires du PS en Franche-Comté coince sur Ségolène, encore Ségolène, toujours Ségolène.

Je décide donc de rechercher un peu plus avant l’explication de ce pluralisme malmené….

Tiens ! Un petit encadré discret et tout mignon juste à droite sous l’image principale. Il nous rappelle d’abord ce que l’on sait déjà :

[quote]Votre site d’information sur les primaires citoyennes en Franche-Comté, … [/quote]

puis nous apporte l’éclairage manquant :

[quote]… sur l’action et les propositions de Ségolène Royal pour la France de demain.[/quote]

– Non !?

– Si !

– NAN !??

– Mais si, on vous le dit !! Les billets publiés sur ce blog ne sont consacrés QU’à Ségolène Royal – sa vie, son oeuvre, son auréole :

Ah la la ! On se fait de ces coups bas au Parti Socialiste à l’approche des « éliminatoires » !

Voici donc un site « pro-Ségo » costumé en site d’information sur les primaires du PS et qui de surcroit se nomme « Franche-Comté 2012 » .

Roublard

Mais pourquoi tant de roublardise ?

Décryptage :

  • pour chercher à positionner le site aux premières places des résultats affichés par les moteurs de recherche en réponse aux requêtes du type : « primaires citoyennes Franche-Comté ».
    D’ailleurs ça marche ! Regardez : démonstration en un clic ->>
  • afin d’attirer le plus d’internautes sympathisants possible en utilisant la bonne vieille méthode du… chalut.
    Oui vous avez bien lu : le chalut. Vous savez ce filet à la forme caractéristique en entonnoir et à l’ouverture la plus large possible permettant d’y attraper un grand nombre de poissons – qu’ils soient consommables ou non d’ailleurs… le tri se faisant a posteriori.

Ici les poissons sont les internautes intéressés par les primaires socialistes en Franche-Comté et appâtés par les résultats donnés par Google & cie.
Dans le cul du chalut (c’est le terme technique) ils ne trouveront que du ségoblabla et la plupart quitteront le site avec le sentiment d’avoir été trompés sur la marchandise. Notons que dans un vrai chalut, ils ne pourraient pas ressortir. Ouf !

Mais la vocation de ce site est bien évidemment de retenir quelques « poissons » le temps pour eux de parcourir quelques billets et – qui sait ? – de rencontrer la grâce.  Alors éblouis par tant d’ordre juste, ils deviendront consommables ségocompatibles

Voilà voilà… quelques votes engrangés pour les primaires et tant pis pour le ridicule.

L’annexion

Francs-Comtois, préparez-vous : après Charles Quint, Louis XIII et Louis XIV, voici Ségolène Royal ! Et l’annexion est déjà effective ! C’est écrit là, lisez bien :

Non pas « DES Francs-Comtois avec Ségolène Royal » mais « LES Francs-Comtois avec Ségolène Royal » … c’est exhaustif voyez-vous.

Et au passage, une jolie faute d’orthographe avec cette majuscule oubliée à Comtois (si si il en faut une). Nous serions donc plus Francs que Comtois ? Nenni ma foi !

Je m’énerve, je m’énerve… je sais. Je suis parfois trop sanguin. Mais je n’aime pas être ainsi mis dans un sac sans avoir préalablement donné mon accord.

D’autant qu’avec Mme Royal, j’ai déjà eu cette impression en 2007…

Les Francs-Comtois avec Ségolène Royal ?

Et ces Francs-Comtois photographiés avec la candidate ? Je parle bien-sûr de ces gens que l’on voit sur la photo…

Sont-ils d’accord avec ce qu’on dit d’eux ?

Sont-ils « avec Ségolène Royal » au sens qu’ils soutiennent sa candidature ou seulement « avec elle sur la photo » parce qu’ils étaient au bon (ou au mauvais) endroit lorsque le cliché a été réalisé ?

Qui sont-ils ? Où et quand cette photographie a-t-elle été prise ?

Si Ségolène Royal s’était récemment rendue dans notre région, nous en aurions inévitablement été informés. La présidente de Poitou-Charentes n’étant pas du genre à se déplacer en oubliant sa couverture… médiatique. Surtout en ces temps très « primaires ».

Une fouille attentive dans la galerie photos de Ségoléne Royal sur Flickr nous apporte la réponse.

On y trouve le cliché original avant recadrage :

Photo © Razak

Alors où est-ce ? D’où sont ces Francs-Comtois ? Sont-ils jurassiens ? doubistes ? terrifortains ou haut-saônois ?

Au risque de vous décevoir, rien de tout cela. Ces gens vivent dans le Marais poitevin.

Cette photographie a été prise à Arçais, dans les Deux-Sèvres – région Poitou-Charentes. Sur les terres de Ségolène Royal.

C’était le 27 juin dernier. La présidente de la région avait choisi Arçais pour se déclarer candidate à la candidature PS. L’image originale est sur cette page.

Les Francs-Comtois… poitevins avec Ségolène Royal

Bah oui, c’est ballot quoi… une photo même pas prise en Franche-Comté et pourtant légendée « Les Francs-Comtois avec…. ». Mais comment se fait-ce ?

Bingo ! Bon sang mais c’est bien sûr ! Ils ont fait le déplacement !

De vraies groupies nos Comtois ! Le 27 juin, 3 heures du mat’, ils se donnent rendez-vous à Besançon devant leur boutique préférée.

Par superstition sans doute.

Un bus est affrété dans lequel ils voyagent pendant 8 heures, entonnant quelques champs ségolénistes ((Ségo Ségo tralalalalèreu Ségo Ségo tralalalala)) entre la Morteau et le Comté pour se mettre un peu de baume au coeur.

Epuisés mais heureux, ils parviennent à destination juste à temps pour le grand moment et entourent immédiatement leur idole.

Avoir fait tout ce voyage et ne pas être sur LA photo ? Vous n’y pensez pas !

Ah ah ah… trêve de plaisanterie. Sur cette photo, vous ne trouverez que des élus locaux d’Arçais et de la région et des soutiens politiques de Ségolène Royal. Point de Francs-Comtois.

Pas de Francs-Comtois vous dites ? A moins que… Arçais et le Marais poitevin soient des terres comtoises oubliées ? Tout s’expliquerait… et le site franchecomte2012.fr ne nous aurait pas menti !

Ségolène Présidente ! … de Poitou-Charentes ! mais sans Arçais hein…. C’est chez nous maintenant ! C’est en Franche-Comté !

Logo de la région Franche-Comté mis à jour en août 2011 pour prendre en compte « l’enclave d’Arçais »

De la présence des élus en Conseil en municipal à Besançon : bons et moins bons élèves

Au départ, il y a eu ce message posté sur Twitter le 17 mai dernier par Jean-François Martins, Conseiller de Paris (MoDem) :

Ainsi, il est possible de sanctionner financièrement – même si cela est surtout symbolique – un élu trop absent d’une assemblée représentative !

C’est en tout cas ce que prévoit le règlement intérieur du Conseil général de Paris dans son article 29. Extrait :

Si de telles mesures ont été prises c’est que des dérives absentéistes existent. On devine malheureusement qu’une retenue sur indemnité ne suffira pas à les faire disparaître mais cela constitue pour le moins une manière de les pointer du doigt.

Et à Besançon ? Les élus sont-ils assidus aux séances du Conseil municipal ?
Alors que nous trouvons à peu près au milieu du gué : entre 2008 (dernières élections municipales) et 2014 (les prochaines), voici l’occasion de faire un petit bilan, à mi-mandat, de la présence de nos élus au Conseil municipal bisontin.

Quelques informations au préalable

  • le Conseil municipal + le maire = 55 élus (dont le mandat est de 6 ans) ;
  • depuis mars 2008, le Conseil s’est réuni à 31 reprises, soit une moyenne de 10 séances par an (la loi impose au minimum une séance par trimestre).
    Le prochain Conseil municipal doit se tenir ce jeudi 7 juillet ;
  • chacun peut assister aux séances dans un espace réservé au public.

Présences et absences en Conseil municipal

Les comptes sont arrêtés au dernier Conseil municipal qui s’est tenu le 16 juin dernier. Ils portent donc sur 31 séances depuis 2008.
Les chiffres proviennent des relevés de présence tirés des comptes-rendus que chacun peut consulter sur le site de la ville.

  • Carton plein pour 7 élus (+ le maire bien évidement) qui ont assisté à tous les conseils municipaux :
    Mme Marie-Noëlle Schoeller
    , M. Emmanuel Dumont, Mme Béatrice Ronzi, Mme Solange Joly, Mme Carine Michel, M. Jean-Pierre Govignaux et Mme Odile Faivre-Petitjean.
  • A l’opposé, le top 3 des moins présents est constitué de Mme Hayatte Akodad (15 conseils sur 31 soit moins de la moitié) puis M. Nicolas Guillemet (21 conseils sur 31) suivi de Mme Sylvie Jeannin (23 conseils sur 31).

Entre ces extrêmes, vous pouvez consulter les présences de nos élus par année dans le document ci-dessous (PDF)

Attention : deux conseillers ont « pris le train en marche » suite à la démission de deux autres élus. Il s’agit de Mme Zahira Yassir Couval (5 conseils sur 5) et de M. Jean-Marie Girerd (11 conseils sur 11). Il est donc normal que le total de leurs présences soit bas.

Présences des élus de Besançon en Conseil municipal depuis 2008 (PDF)

Synthèse

31 conseils : 7 élus
30 conseils : 12 élus
29 conseils : 13 élus
28 conseils : 5 élus
27 conseils : 4 élus
26 conseils : 3 élus
25 conseils : 5 élus
23 conseils : 1 élu
21 conseils : 1 élu
15 conseils : 1 élu

Il s’agit ici de relevés purement comptables. Certains élus ont sans doute été absents et excusés pour des raisons tout à fait justifiées dont je ne peux pas rendre compte ici.

L’absentéisme des conseillers municipaux : ce que dit le droit

Dans le cas du Conseil général de Paris, il a été possible d’inclure dans le règlement intérieur un système de sanction basé sur des retenues sur indemnités… mais en ce qui concerne le conseil municipal, les choses sont plus compliquées.

[quote] Les absences répétées d’un conseiller municipal aux séances du conseil ne peuvent en l’absence de disposition législative adéquate faire l’objet de sanction.[/quote]

C’est en ces mots que le ministre de l’Intérieur répondait au député Éric Raoult qui le questionnait en 2009.

Il rappelait que la loi du 2 mars 1982 a abrogé une ancienne disposition du Code des communes « qui permettait au préfet de déclarer démissionnaire tout membre du conseil municipal qui, sans motifs reconnus légitimes par le conseil, avait manqué à trois séances consécutives. »

Dès lors c’est le Tribunal administratif qui peut prononcer la démission de « tout membre d’un conseil municipal qui, sans excuse valable, a refusé de remplir une des fonctions qui lui sont dévolues par les lois. »
Mais depuis 1982, la jurisprudence n’est jamais allée dans le sens de cette possibilité.

Et l’éthique dans tout ça ?

Oh le gros mot que voilà ! Et pourtant… au-delà de l’aspect juridique, le problème se pose évidemment au niveau de l’éthique et de la conscience que se doit d’avoir un élu local vis à vis de sa fonction représentative.

Le conseil municipal représente les habitants de la commune. Ses attributions sont très larges depuis la loi de 1884 (dite « Loi municipale ») qui le charge de régler « par ses délibérations les affaires de la commune ».
Or pour délibérer et puis voter, il faut d’abord se réunir en assemblée.

Si la possibilité existe pour un élu excusé de confier un pouvoir écrit à un autre élu de son choix afin qu’il vote en son nom, cela ne peut être qu’exceptionnel car la fonction première du conseiller est de délibérer, de prendre part aux débats, de faire des propositions et donc… d’être présent aux séances du Conseil municipal.

Il reste donc la possibilité pour un Maire de rappeler à un élu trop absent les obligations qu’il tient de la confiance que les électeurs lui ont accordée en l’élisant. Nul besoin pour cela d’un cadre législatif. C’est du simple bon sens que chacun doit pouvoir entendre.

A l’heure où d’inquiétants taux d’abstention questionnent notre démocratie représentative, montrer l’exemple ne serait pas de trop.

Élus absents, électeurs abstentionnistes…

Sans y voir un lien simpliste de cause à effet, on peut tout de même y discerner quelques similitudes et une forme d’encouragement des premiers à l’égard des seconds.

Et puis n’oublions pas qu’il existe également la puissance de la carte d’électeur.
Il est possible de l’agiter en amont d’une élection qui approche afin de faire savoir qu’il serait malvenu de présenter à nouveau des élus sortants n’ayant pas pris la juste mesure des obligations qui étaient les leur. Notamment d’être assidus en conseil municipal.

Document

Propos racistes lors d’une réunion UMP à Besançon : Jeannette Bougrab donne une version différente

Ce mercredi 1er juin, Jeannette Bougrab était l’invitée de Pascale Clark dans le 7/9 de France Inter.

Jeannette Bougrab est Secrétaire d’État à la Jeunesse et à la Vie associative dans l’actuel Gouvernement.

Le 14 mai 2011, Mme Bougrab était présente à une formation de cadres et de militants UMP qui se déroulait à Besançon.
Cette réunion entre UMP aurait pu passer inaperçue sans le dérapage verbal à teneur raciste d’un militant présent.

Rappel des faits

Ce dernier avait lancé : « Y’en a marre des bougnoules ! » entraînant la départ précipité de la ministre.

Les détails à lire ici avec les premiers témoignages collectés quelques heures après la réunion.
Voilà en tout cas l’information qui avait « fuité » quelques heures après cette réunion.

Il s’en était suivi un début de buzz qui aurait sans doute été bien plus amplifié si dans la nuit suivante, l’affaire DSK n’avait éclaté…

Les suites ont donc été essentiellement locales. Pourtant des contradictions sont apparues dès le début entre les versions présentées :

  • Dans l’article originel de Macommune.info qui révéla l’affaire, nous apprenions que « Un bon tiers des quelque 150 participants à la formation aurait alors pris position en faveur du militant, ce qui a entrainé le départ précipité de la secrétaire d’Etat (…)« 
  • Très vite, la thèse du soutien d’une partie de la salle en faveur du militant fut contestée par des personnes présentes à la réunion et notamment par Jean-Marie Binetruy – député du Jura – qui affirmait au Figaro le soir-même avoir condamné ces propos « inacceptables » et « odieux » et que la salle où étaient rassemblées environ 150 personnes, « a tout de suite soutenu la ministre ».
    Les témoignages de deux conseillers municipaux UMP de Besançon, recueillis sur Facebook, allaient d’ailleurs dans ce sens.
  • D’après Jean-Marie Binétruy, député UMP du Doubs, les propos de ce militant «très âgé» avaient été tenus après la remarque d’un autre participant déplorant la «construction d’une mosquée à Strasbourg alors qu’il n’y a pas de crédits pour rénover la cathédrale».
    Cela m’a été confirmé par des militants présents. La remarque sur la cathédrale et la mosquée venait d’un jeune populaire du Doubs.
  • Le 20 mai était diffusée dans la presse la lettre dans laquelle le militant présentait ses excuses à Mme Bougrab.
    Notons qu’au passage, les propos racistes avaient glissé de « Y’en a marre des bougnoules ! » à « De l’argent, y’en a que pour les bougnoules ».
    Nuance…

Jeannette Bougrab ne s’était pas encore exprimée publiquement sur cette affaire.
C’est désormais chose faite et voici ce qu’elle en a dit au micro de Pascale Clark sur France Inter :

[iframe http://www.dailymotion.com/embed/video/xj1dck?start=202 570 320]

Retranscription de cet échange

J.Bougrab – Généralement, je dis toujours ce que je pense (…) mais je conçois les limites de dire ce que l’on pense.

P.Clark – Pourquoi les limites ?

J.Bougrab – Parce que quand vous avez en face de vous des gens qui sont pas très intelligents. Parce que pour dire de tels propos, il faut fondamentalement pas être très fins. C’est quand même très difficile de leur faire comprendre quand vous entendez des mots d’une violence sans nom, c’est à dire quand on vous dit…

P.Clark – Par exemple dans une réunion UMP à Besançon ?

J.Bougrab – Bah oui, c’est à dire que « Y’en a marre des bougnoules », c’est sûr que… j’ai pas… Le fait de m’être levée, d’avoir demandé à plusieurs reprises que… ce n’était pas acceptable. Moi je me suis levée… C’était naturel ! C’est à dire qu’à un moment vous vous levez. Vous n’acceptez plus voilà.

P.Clark – Et vous partez ?
J.Bougrab – Oui parce que si vous sentez que… bon… que vous avez peu de possibilités de…
P.Clark – On ne peut pas affronter ça ? Faut partir ?
J.Bougrab – La manière dont était conçue la salle, je ne vois ce que… un moment… C’était une samedi matin. J’étais venue de Paris à Besançon pour faire une formation. D’entendre à plusieurs reprises « Y’en a marre des bougnoules », j’ai mes limites aussi.

Qu’apprenons-nous de nouveau sur « l’affaire Bougrab » ?

La version de la ministre ne coïncide pas avec celle développée aussitôt après les faits par les responsables de l’UMP locale et selon laquelle les propos du militant avait été uniques et isolés.
Notons en effet que Mme Bougrab affirme avoir entendu lors de cette réunion « à plusieurs reprises « Y’en a marre des bougnoules » « .

Après cette intervention, les responsables de l’UMP locale devront sans doute apporter des explications.

Deux éléments qui titillent :

  • la thèse originelle développée par Macommune sur le soutien apporté par une bonne partie de la salle au militant, n’a jamais été « attaquée » par les responsables de l’UMP. D’autant que, si elle est fausse, elle pourrait être qualifiée de diffamatoire.
    Il faut savoir que cette version a été reprise telle quelle par d’autres titres de presse, le Pays et l’Alsace, le Parisien et citée sur de très nombreuses pages Internet.
  • je tiens de plusieurs personnes présentes à cette réunion que la consigne avait été donnée par des responsables UMP, après le départ de Mme Bougrab, de ne rien laisser sortir de la salle. Que cet incident ne devait pas fuiter.
    En vain visiblement…

Quant à Mme Bougrab, qui fut rappelons-le Présidente de la HALDE en 2010, elle garde à l’évidence un souvenir très amer de sa visite auprès des militants de l’UMP de Besançon.


Première réaction de l’UMP locale : celle de Baptiste Serena, responsable des Jeunes Populaires du Doubs, qui a commenté cette intervention de Jeannette Bougrab.

Voici sa réaction sur Twitter.

Incroyable réaction !

Ce serait donc Mme Bougrab qui aurait « oublié » l’incident. A moins qu’elle ne soit en pleine victimisation… comme le suggère le responsable des Jeunes Populaires du Doubs qui au passage souhaite la suppression de la HALDE…

Jeune UMP en chef échangerait volontiers 14 ans de Mitterrand contre l’Alsace et la Lorraine

Avant de lire la suite, sachez que le « communiqué de presse » auquel il est fait référence ici, a été effacé du site des Jeunes UMP du Doubs par son auteur, Baptiste Serena, quelques jours après la publication de ce billet.
Baptiste Serena n’a pas répondu aux erreurs manifestes pointées ci-dessous, il ne s’en est pas non plus excusé. La solution qu’il a choisi a été d’effacer en douce les traces de sa maladresse et de croiser les doigts pour que personne ne s’en rende compte.
Méthode dont ce responsable des Jeunes UMP du Doubs est coutumier. Il l’avait notamment employée avec « maestria » lors de la visite de Bernadette Chirac à Besançon le 25 janvier 2011 dans le cadre de l’Opération Pièces Jaunes. Pour mémoire c’est ici.
Rappelons juste à Baptiste Serena sa citation favorite et plaçons-le face à ses contradictions :

Citation à mettre en relation avec ceci :
Vous trouverez ci-dessous une capture d’écran de ce communiqué

« Tontonpartout »

Nous sommes le mardi 10 mai 2011 et le responsable des Jeunes UMP du Doubs – Baptiste Serena – doit publier un « communiqué de presse ». Trente ans pile-poil après que la France ait pris du rose aux joues, notre petit soldat se doit de couper, de trancher, de sabrer ; bref en un mot : de dégauchir.

Il faut dire, en toute bonne foi, que trop c’est trop, la coupe est pleine, la goutte d’eau et tout ça : depuis quelques jours, les médias développent une mitterrandophagie aiguë qui nous collerait presque la nausée.
Presse écrite, radio, télé, Internet. Tous s’y complaisent.

A Besançon, les Jeunes Socialistes du Doubs (l’équipe concurrente adverse ennemie) s’y collent eux aussi et fayottent à fond avec le grand François en lui consacrant une exposition photographique.

Remarquez, ils ont peut-être raison les rosissants, d’entretenir sa légende à Tonton et de lui tenir sa place au chaud. On ne sait jamais.
Rappelez-vous ce 31 décembre 1994. J’en tremble encore.

[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/05/Je-crois-aux-forces-de-l-esprit.mp3|titles=Je crois aux forces de l esprit]

Ggauche (pouah !)

C’est donc dans ce contexte particulièrement favorable à la crise de nerfs que notre sniper gauchophobe dégaine son PPVOUCAg*.

*Petit Précis de Vocabulaire Outrancier à l’Usage des Chevalier de l’Anti-gauche

Vous l’aurez remarqué, pas de majuscule à « gauche ». Ce n’est pas un nom « propre »… Oh que non ! POUAAAAAH !

Et c’est parti pour un tontonicide en règle. Rafale de gentillesses à l’égard de l’ancien Président et de la gauche (pouah!) :

exemple à ne pas suivre, irresponsabilité, assistanat, descente aux enfers, égalitarisme et… le pire du pire, mais là… j’ai préféré cacher le mot et vous laisser le choix de le lire ou pas.
Si vous le sentez, cliquez sur « show » mais vous êtes prévenus.

[spoiler title= »En cliquant j’affirme être majeur et avoir été alerté que ce contenu peut choquer »]fonctionnaires (Oh ! le vilain gros moooot !)[/spoiler]

Argggllll… Tonton est à terre. Mort une seconde fois.
Baptiste David exulte, sa fronde sournoise tournoie encore…
gros plan / bruitage : vvvvvoooo vvvvvvoooo vvvvvvoooo

7 + 7 = 14

Reste à trouver un titre à ce chef d’œuvre.
Ce sera :

« Il y a 30 ans, la France partait pour 14 ans de déclin. »

Voilà voilà… 14 ans donc… de déclin.
14 ans ça nous mène donc de 1981 à 1995. Ça couvre exactement les deux septennats de François Mitterrand. 7+7 = 14 Chouette calcul.

En y regardant de plus près, ce sont 14 ans dont quatre ans de cohabitation (1986-1988 et 1993-1995) durant lesquels une politique de droite a été menée : privatisation de grandes entreprises nationales, suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, politique libérale à tout crin… tout ça directement dans le paquet étiqueté « 14 ans de déclin », dixit les Jeunes UMP du Doubs

Tiens, sur cette photo, c’est le dernier Premier ministre de déclin du premier septennat de François Mitterrand…
Elle a été prise lors d’un meeting, au moment où il tentait de lui piquer son trône, en 1988.
Mais qui était ce jeune homme qui l’accompagnait pour l’aider à motiver ses troupes et à défendre son bilan de… deux ans de déclin ?

Oh ! Une autre photo ! Dessus vous pouvez voir le dernier Premier ministre de déclin du second septennat de François Mitterrand…
Elle a été prise en 1995 au moment où lui aussi essaya en vain de se glisser derrière le bureau élyséen. Mais qui est ce jeune homme qui fut son Ministre et qui par conséquent doit assumer cet autre bilan de… deux ans de déclin ?

Hé ! Pas moi qui le dit hein… ce sont les Jeunes UMP du Doubs !
Gonflés d’ailleurs les jeunots ! Non ? … ou peut-être tout simplement maladroits et médiocres en arithmétique.

Il est vrai que la formule 2 x (7-2) = 10 était hyper très beaucoup plus difficile à trouver.

Après cet effort cérébral intense, relaxons-nous en regardant Julie Pietri venue chanter pour Jacques Chirac en 1988, c’est là :

LA référence historique

Un communiqué ça doit claquer. Les mots doux, c’est fait. Les chiffres, euh… aussi même si…
Il est indispensable de clôturer l’objet en y ajoutant une touche historique. Cela légitimera le contenu et valorisera également son auteur en provoquant chez le lecteur des réactions d’admiration du type : « Wouuua ! L’autre hé ! C’t’érudit ! »

Imaginons notre jeune populaire en chef dans sa quête de la référence historique :

Donc 10 mai 1981 = Pouah !
Il faut trouver une autre raison de célébrer le 10 mai afin d’éclipser cette saleté de 10 mai-là.
Taper « 10 mai » dans Google -> journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
Euh… non. Trop droitdelhommiste ça… ça sonne « gauche » (pouah !).
Retaper « 10 mai » dans Google -> Oh génial ! Sur Wikipedia, le 10 mai à sa page et on y trouve tous les événements importants qui se sont passés un 10 mai :
  • 10 mai 1497 : Le navigateur Amerigo Vespucci entreprend son premier voyage vers le Nouveau Monde.
    (non non… pas question d’encourager l’immigration !)
  • 10 mai 1774 : Mort de Louis XV. Avènement de Louis XVI
    (trop triste et ça pourrait donner des idées à Villepin…)
  • 10 mai 1963 : Premier 45 tours des Rolling Stones.
    (euh…)
OUI ! YES !
Exactement ce qu’il faut ! Parfait… On trouve tout sur Internet.

LA conclusion avec LA référence historique est là et c’est un chef d’œuvre :

Aujourd’hui, nous ne souhaitons pas fêter l’échec de la France mais nous préférons en ce 10 mai 2011 célébrer les 240 ans du Traité de Francfort qui met fin à la guerre franco-allemande de 1871.

Clap clap clap clap…
Vérifions tout de même. Calculatrice : tap tap tap… 1871 + 240 = 2 111 euh…
TRY AGAIN : tap tap tap… 1871 + 240 = 2 111 euh…
Ah bah zut alors ! En encore un problème de calcul on dirait. Pas facile non plus de compter juste quand on s’interdit les doigts de la main gauche (pouah !),
C’était il y a 140 ans le Traité de Francfort !

Sur le fond maintenant : voilà donc nos Jeunes Populaires célébrant avec fierté une guerre perdue par la France.
Au passage c’est aussi l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par l’Allemagne qu’ils célèbrent. Annexion qui constituera le terreau de Première Guerre Mondiale, rien que ça.
Champagne et toasts avec « oeufs de l’UMP » svp !

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Oui, oui je sais. Je fais encore mon rabat-joie. Tout cela n’est évidemment qu’un détail de l’histoire de la Guerre de 1870-1871… détail tellement insignifiant au regard de 14 ans de gauche (pouah !)
Mais tout de même, il y a vraiment des cours d’Histoire qui se perdent ! A moins que….

A moins qu’à travers le Traité de Francfort notre jeune Popenchef souhaite célébrer les jours meilleurs qui ont suivi : ceux qui ont vu l’écrasement des insurgés de la Commune de Paris. par les troupes d’Adolphe Thiers (alias « Père Duchêne »)
En effet, rappelons qu’une fois la paix signée avec l’Allemagne, Adolphe Thiers et ses Versaillais avaient enfin les mains libres pour s’occuper des « affaires intérieures » et régler définitivement leur compte aux Communards. Ils ne s’en sont pas privés.

Les Communards. Ces premiers « gauchistes » (pouah !) de l’Histoire contemporaine.

Post Scriptum

Les Jeunes UMP du Doubs ne sont pas tous solidaires de cet article et de cette référence historique maladroite. L’article a été publié par Baptiste Serena, responsable des Jeunes UMP départementaux et selon certains militants, son contenu n’engage que son auteur.

Notons toutefois qu’il est publié sur le blog des Jeunes UMP du Doubs et qu’il est signé collectivement.

Sur le Web

Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse, quitte une réunion de l’UMP à Besançon après une insulte raciste

Ce samedi 14 mai se tenait à Besançon une réunion de formation pour cadres, élus et militants UMP.
Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et ancienne Présidente de la HALDE était présente.


Jeannette Bougrab (assise à droite du pupitre) – Photographie prise lors de la réunion de ce samedi 14 mai 2011 à Besançon – via Twitter.

Mme Bougrab a toutefois quitté précipitemment cette réunion après qu’un militant ait lancé « Y’en a marre des bougnoules ! ».
D’après le site Macommune.info qui a diffusé l’information en premier : « Un bon tiers des quelques 150 participants à la formation aurait alors pris position en faveur du militant, ce qui a entrainé le départ précipité de la secrétaire d’Etat. Selon des témoins, elle est partie furieuse, tandis que deux secrétaires nationaux du parti ont poursuivi la réunion sous le mode « panique à bord « 

Sur le Figaro.fr, Jean-Marie Binetruy, député du Doubs, affirme que le militant lui aurait présenté ses excuses. Il conteste cependant la version donnée par Macommune.info en affirmant que « la salle, où étaient rassemblés environ 150 personnes, « a tout de suite soutenu la ministre ».

Mais Mme Bougrab était déjà loin et avait pris le premier train pour Paris.
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Voici quelques témoignages d’élus et militants présents à cette formation et ayant assisté à l’incident. Tous confirment que les propos était le fait d’un militant âgé qui a ensuite été exclu de cette réunion.
Voici les ce qu’en disent deux conseillers municipaux UMP de Besançon présents au moment de l’incident.

D’après Pascal Bonnet, « les propos inacceptables » du militant « répondaient à un débat sur la nécessité de lieux de culte fermés pour interdire les prières en public. »
Mais Mme Bougrab n’était peut-être pas personnellement visée.

Témoignages de Baptiste Serena, responsable des Jeunes UMP du Doubs :

J’ai également questionné Michel Omouri sur l’attitude des militants présents dans la salle :

– Est-il vrai que des gens ont hué dans la salle ?
– Non les personnes ont été choquées par les propos d’un militant. Ils ont demandés aussi des excuses publiques. Ce qu’il a fait et ensuite il a été exclu de la réunion.

Reste à savoir qui a raison car on se doute que des consignes ont été données à l’UMP afin que cette affaire ne ternisse pas l’image d’une UMP déjà écornée dans d’autres affaires de propos racistes.
Tout le monde garde notamment en mémoire la condamnation de Brice Hortefeux et les propos choquants de la députée François Brunel en mars dernier.



Dans le module ci-dessous apparaissent les informations collectées durant la soirée, les liens vers les articles en ligne ainsi que les messages publiés sur Twitter et concernant l’événement.

Queues du dimanche… consommation, compassion et abstention