Comme on pouvait s’y attendre, c’est une synthèse à charge contre l’équipe sortante que nous livre le candidat de la droite.
Évidemment, ce type de questionnaire n’a aucune valeur représentative. On sait bien que ce sont majoritairement les personnes de sensibilité proche du candidat « questionneur » qui prennent le temps et se donnent la peine de répondre et de renvoyer le formulaire.
Nous savons également que les questionnaires ont ensuite été dépouillés par des militants de la sensibilité dudit candidat et que ce dernier nous livre au final les résultats qui l’arrangent, avec l’interprétation qu’il veut bien leur donner.
Bref, l’impartialité qui seule peut garantir la validité d’un tel sondage est absente du début à la fin du processus.
Le questionnaire Grosperrin est donc un chouette sondage en carton, formaté dès le début pour casser du bois sur le dos de l’équipe sortante.
Mais que dire ? Le candidat de l’opposition est dans son rôle. Il flingue, il dynamite, il disperse, il ventile.
Par contre là où l’on commence à penser que M.Grosperrin nous prend quand même pour de sacrés gros naïfs, c’est quand on lit la remarque méthodologique qui précède les résultats de son enquête :
La palme revenant à cette conclusion :
Le groupe répondant est donc représentatif de l’opinion des Bisontins.
Ben voyons. Une bonne répartition géographique pourquoi pas, même si on aimerait voir les chiffres par quartiers. Mais sinon, la représentativité des tranches d’âge et des catégories socio-professionnelles, elle est garantie aussi ?
Remarquez maintenant l’entourloupe dans la présentation des résultats : on n’écrit pas « 65% des sondés ne sont pas satisfaits de la propreté à Besançon. »
Non, non, on préfère largement :
Ou un peu plus loin :
Nous n’avons plus affaire à une enquête portant sur le ressenti de ceux qui ont bien voulu répondre aux questions de M.Grosperrin. Nous voilà face aux résultats d’un sondage mené sur… ABRACADABRA ! … un panel représentatif de la population bisontine !
Joli tour de passe-passe non ?
Bref, encore une fois et même si cela méritait un petit décryptage, tout cela est de bonne guerre dans une querelle électorale.
C’est juste que prendre ainsi les Bisontins pour des truffes peut finir par les vexer et être au final contreproductif.
Le malaise
Car il y a un vrai malaise qui s’immisce lorsque le site d’info local Macommune, consulté par beaucoup de Bisontins, publie des passages du communiqué de Jacques Grosperrin sans jamais prendre la précaution de préciser que ces extraits sont simplement copiés-collés depuis un communiqué de presse.
Le malaise arrive quand Macommune termine son billet en publiant la fameuse et risible « Remarque méthodologique » évoquée ci-dessus.
Que comprendront les lecteurs ? Probablement que c’est Macommune – le site qui les informe – qui apporte ces précisions après s’être penché de manière journalistique sur la méthodologie de ce questionnaire.
Il liront aussi que Macommune a conclu sur la bonne représentativité du groupe sur lequel a porté cette enquête. Ils en déduiront enfin que ce sondage est représentatif de l’opinion des Bisontins. Ce qu’il n’est pas.
On pleure.
L’abus de copier-coller est définitivement dangereux pour le journalisme.
Jacques Grosperrin n’a pas de complexe. Quand l’opportunité de dégainer une promesse électoraliste se présente, il ne la laisse pas passer et il s’empresse d’informer la presse par voie de communiqué.
Ainsi, nos députés ont voté il y a quelques jours la dépénalisation du stationnement. Cette nouveauté offrira de fait aux maires la possibilité de fixer l’amende dont devra s’acquitter l’automobiliste n’ayant pas glissé ses piécettes dans l’horodateur.
L’occasion était trop belle de caresser dans le sens du poil l’homo bagnolis, par ailleurs électeur au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
Et Jacques Grosperrin d’annoncer tout de go, qu’une fois élu maire, il baissera de 17 à 11 euros le prix de la prune.
Le plus pathétique étonnant c’est l’argument principal avancé :
Loin de moi l’idée de lancer une surenchère. Cette décision politique répond au programme que je vous présenterai début février 2014 : plan d’urgence « commerce » où je veux voir l’accès et le stationnement facilités pour rebooster notre centre ville et son pourtour commerçant.
Populiste vous dites ? Démago ? Comme vous y allez !
En vérité, pourquoi personne n’y avait pensé avant ? C’est pourtant évident : la solution c’est la bagnole !
Et l’on se prend à rêver de la suite logique : la transformation des voies cyclables en places de stationnement (un vélo transporte moins d’achats effectués au centre-ville qu’une voiture), la disparition des places pour handicapés (elles sont presque toujours vides, alors…), l’augmentation de la durée des feux verts.
Et puis, pourquoi pas ; osons rêver l’avenir : une place de la Révolution transformée en parking et enfin redynamisée.
— Si avec tout ça, on ne sauve pas nos commerces…
— Quels commerces ?
— Bah là-bas ! Mais si regarde bien… derrière les bagnoles garées en triple file dans la Grand rue ! Eh bien là il y a des boutiques. Un Norauto et un Speedy je crois…
Cette fois c’est fait : la campagne pour les prochaines élections municipales est lancée. Ce samedi 30 novembre 2013 aura vu le début des véritables hostilités.
Au menu, une conférence de presse à droite, un premier tractage à gauche et… pas mal de mouvement sur les réseaux sociaux.
Samedi matin, c’est Jacques Grosperrin, qui se réjouit le premier sur Facebook des accords de Granvelle (arf arf) signés le matin même. Un chouette mariage pour tous… Enfin… pour tous ceux de l’UMP, du MODEM et de l’UDI.
Sur Twitter – où il n’est présent qu’en période électorale – Jacques Grosperrin nous gratifie ensuite de ce joli loupé photographique.
Certaines mauvaises langues y verront sans doute l’illustration symbolique du quart de tour vers la droite amorcé ce matin-là par ceux qui se prétendaient, il y a quelques jours encore, du fameux « ni droite ni gauche » :
Une union qui serait parfaite si Jean-François Humbert (UMP lui aussi) ne s’était pas mis, il y a trois mois déjà, en mode « je vais y aller« . Même si personne ne croit vraiment qu’il ira jusqu’au bout, cet Humbert-là empêche nos nouveaux mariés de Granvelle de la jouer sur le mode « l’opposition est unie contrairement à la majorité sortante » .
Des blogs et des tweets
Tiens d’ailleurs. Que croyez-vous qu’il s’est passé du côté du PS ce samedi-là ? Eh bien on s’est empressé de lancer le site officiel de campagne et dans la foulée, le compte Twitter qui va avec. Le tout quelques heures après les fameux accords de Granvelle. Et puis plus tard dans l’après-midi, il y a eu tractage.
Ne jamais laisser l’adversaire occuper seul le terrain médiatique.
Du côté de Jacques Grosperrin, il y a aussi un site de campagne, disons plutôt un blog. Il a été rendu public quelques jours plus tôt.
Et puis il y a également un compte Twitter. Il n’est pas clairement assumé « de campagne » mais il n’a été actif que durant deux périodes : la campagne précédant les élections législatives de 2012 et là, depuis quelques mois, à l’approche des prochaines municipales.
Le compte Twitter de Jacques Grosperrin se présente comme le compte personnel du candidat :
Avantage d’un compte Twitter personnel : on peut y interpeller directement le candidat en campagne, lui poser des questions et échanger avec lui sur des points d’accord ou de désaccord. Parfait sur le papier, mais… Inconvénient : si le candidat ne répond pas ou ne réserve ses réponses qu’à quelques comptes identifiés comme « influents » (journalistes ou blogueurs), cela a le don d’énerver les twittos qui sont aussi – ne l’oublions pas – de potentiels électeurs.
Au final, c’est ballot voire contreproductif.
Or c’est précisément ce qui se passe avec le compte @jgrosperrin. Il est essentiellement utilisé pour diffuser de mini-communiqués au passage souvent incompréhensibles du fait de leur concision et d’une syntaxe pour le moins étrange :
Un compte Twitter qui – sans doute par souci de ne pas trop exposer le candidat – passe à côté de l’essentiel : créer le lien et le contact direct avec des abonnés Twitter également citoyens bisontins pour la plupart.
Et puis il faut bien dire que l’on se prend parfois à douter que Jacques Grosperrin gère lui-même son compte Twitter.
À moins que notre candidat soit affecté d’une alain-delonite aiguë, l’emploi de la troisième personne ne pardonne pas :
Revenons au candidat Fousseret. Son compte Twitter, contrairement à celui de son adversaire, assume dès son descriptif être celui de l’équipe de campagne de Jean-Louis Fousseret.
Et quand on pose la question, on obtient confirmation :
Une communication huilée
On dirait bien que l’on a tiré la leçon des erreurs d’en face du côté de JLF2014. Il semble même que l’on a décidé de mettre le paquet sur la com’ côté Twitter.
L’outil semble maîtrisé. La gestion du compte relève des techniques rodées du community managing :
– on accueille les abonnés ;
– on leur fait même des sourires ;
– on répond à tous,
– y compris aux détracteurs ;
– on instille habilement une petite dose d’humour et de complicité. On risque même quelques « mdr ! »
– on évite de se laisser « emmener » par les trolleurs ;
– on sait aussi ne pas répondre quand c’est préférable 🙂
Il est tellement lisse et efficacement communiquant ce compte Twitter de campagne de JLF 2014, qu’on a presque l’impression qu’il pourrait faire la com’ de manière interchangeable pour une marque d’aspirateur ou pour un opérateur de telecom.
Et qu’est-ce qu’il peut nous vendre comme sourires et petits moments de bonheur en famille !
Le problème avec les communications bien huilées c’est qu’il y a des spécialistes pour ça et que lorsque des militants sincères mais nullement experts en la matière décident de s’en mêler, cela peut vite gripper une si belle mécanique…
Les grains de sable
En réponse au tweet ci-dessus et à cette photo qui nous présente une famille Ingalls unie et souriante en train de tracter place du 8 septembre, je taquine un peu en m’étonnant de l’absence de certains élus sur la photo. Vous savez, ces élus qui ont appris il y a quelques jours qu’ils ne seraient pas sur la liste JLF2014 où pour certains, qu’ils y seraient en position non éligible :
Quelques minutes plus tard, c’est un militant PS qui me répond en substance que @manudumont (adjoint à la communication évincé de JLF2014) était bien là mais pas dans le cadre de la photo. Un tweet effacé depuis et vous allez vite comprendre pourquoi…
Puis c’est un autre militant du PS bisontin qui va dans le même sens :
Or voilà que quelques heures plus tard, une source très bien informée m’apprend une toute autre version que je twitte ce dimanche matin :
[précision : il est question d’une manifestation contre le racisme qui se déroulait également à ce moment-là sur la place du 8 septembre]
Je déclenche alors chez mon militant un agacement enrobé d’une couche de mauvaise foi tout à fait croustillante.
Mon geste de consolation restera vain : nous nous quittâmes fâchés.
On aurait pu en rester là. Mais le coup de grâce est venu d’un autre militant PS. Un Montebourien, comme Emmanuel Dumont. Visiblement le fait d’avoir vu sa présence à une manifestation voisine ainsi exploitée n’a pas dû plaire à ce dernier. Et c’est un autre qui se charge de rétablir la vérité :
Et voilà comment le travail d’un community manager autour de la thématique « TOUS UNIS » peut se retrouver ruiné en quelques tweets par la maladresse, la précipitation et le manque de méfiance de certains militants.
Au final, c’est une toute autre réalité qui est mise en lumière. Et cela s’est fait au grand jour.
De bons conseils
Il devient courant de voir débouler de nouveaux comptes de personnalités politiques sur les réseaux sociaux en période électorale. Sur Facebook, on connait la chanson : une page officielle est créée. Le candidat y publie des statuts et des photos que les abonnées – souvent acquis à sa cause – « likeront » et commenteront complaisamment. Une situation confortable qui peut aisément être déléguée à un aide-de-camp.
Sur Twitter, c’est différent et il est rare qu’un candidat tout frais débarqué le comprenne et ne tombe pas dans le piège d’une communication descendante et sourde totalement contreproductive.
Je vous conseille vivement sur le sujet cet excellent guide de mon ami legrugru. C’est aussi drôle que pertinent.
Tout candidat à une élection devrait le lire avant de débarquer sur Twitter et d’y planter son petit drapeau.
Tiens, on me signale à l’instant l’arrivée de l’adjoint Yves-Michel Dahoui sur Twitter. Une arrivée qui suit de quelques mois celle de Jean-Sébastien Leuba.
Comme quoi, on finit toujours par se retrouver entre soi sur les réseaux sociaux.
Ce jeudi 21 novembre 2013, en soirée, les militants du Parti Socialiste bisontin doivent se réunir pour choisir ceux qui, parmi eux, figureront sur la liste conduite aux Municipales par Jean-Louis Fousseret.
Raconté comme ça, c’est l’histoire d’un beau choix démocratique collectif. Mais la réalité semble bien différente. Dans un communiqué envoyé ce jour à la presse, Didier Gendraud – adjoint sortant à la Démocratie locale – explique une autre réalité. Et s’il a décidé de faire ainsi preuve de pédagogie explicative c’est précisément parce qu’il est parti pour être plus « sorti » que « sortant », Didier Gendraud. Puisqu’il ne figure pas sur la liste…
Et dans son communiqué, Didier Gendraud envoie du lourd. J’ai surligné le meilleur (à mon goût) :
Extrait :
Comment se déroule ce vote ? En répondant par oui ou par non à la proposition de liste dressée par une commission électorale. Qui trouve-ton dans cette commission ? Pêle-mêle siègent dix personnes : des représentants des différentes tendances du parti, la tête de liste mais aussi un fonctionnaire de la ville et deux élus sortants, candidats à leur reconduction. Connaissant la rigueur de ces derniers, j’imagine leur embarras devant la position de juge et partie qui a été la leur, d’autant que leur candidature a été retenue.
Je passerai sous silence l’éviction humainement brutale des lieutenants fidèles du Maire, mes collègues de la tendance Montebourg, tendance au passage ignorée sur cette liste.
Et de conclure :
Cette liste municipale sera-t-elle portée par une majorité de socialistes jeudi soir ? Au-delà, saura-t-elle séduire des Bisontins lassés de politique politicienne et désireux d’un nouveau souffle pour la ville ? Serai-je le seul à me poser des questions, à douter, à m’inquiéter ?
Il a bien raison de s’interroger M.Gendraud. Les divisions et les rancœurs se font jour. Une certitude : cette liste ne sera pas plébiscitée.
Et qui sait – une dissidence possible du côté des Montebouriens ?
Et puis du côté des écologistes (qui feront liste commune avec le PS et le PC), on nous prépare aussi une belle surprise à base de cumul des mandats décomplexé. De quoi générer une belle abstention au premier tour. Mais cela fera l’objet d’un autre très prochain billet.
On se souvient de cette formule maladroite de Jacques Grosperrin dans la Presse bisontine (septembre 2013) à propos de la liste d’opposition qu’il présentera aux élections municipales de mars 2014. :
« Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama »
En ligne de mire, la liste de son adversaire et maire sortant de Besançon, Jean-Louis Fousseret.
Trop de fonctionnaires et surtout trop d’enseignants du côté gauche selon Jacques Grosperrin. Lui on ne l’y prendrait pas. Il s’entourera « d’experts« . Et tant pis si à l’occasion de cette boutade, le candidat de la droite nous a offert un paradoxe très croustillant.
Oui mais voilà, c’est du Grosperrin tout craché ça. Tenace et mordant mais pas très habile tacticien. Car l’argument des « experts économiques » face aux « enseignants gauchos », il fallait le garder pour plus tard. Ne jamais montrer son 21 – fût-il émoussé – en début de partie, c’est la règle.
En tout cas, cette fois c’est grillé.
En effet, la commission électorale interne au PS bisontin vient de rendre sa copie. Son rôle est de désigner les candidats PS qui occuperont les 27 places réservées à leur parti sur les 55 noms de la liste « gauche unie ». Les autres places seront réparties entre Europe Ecologie les Verts, le PC et des candidats dits « de la société civile ».
À la lecture de cette liste (encore confidentielle car pas forcément définitive), force est de constater que ce sont surtout les candidats enseignants de profession qui font les frais du choix d’une plus grande mixité socio-professionnelle. Certains sont relégués aux tréfonds de la liste. D’autres n’y figurent même pas. Parmi eux certains élus sortants qui n’imaginaient pas être écartés. Un fidèle lieutenant de Jean-Louis Fousseret, vous dites ? Qu’à cela ne tienne : il sort.
Cruelle politique.
Au passage, on remarque que tous les tenants de la tendance « Montebourg » (22,5% des suffrages au premier tour de la primaire socialiste de 2011) ont totalement disparu de cette liste. Abracadabra !
Par contre, on discerne dans la liste le nom d’un conseiller municipal sortant qui s’était illustré l’an dernier dans l’épreuve du « lancer de pavé dans la marre ». Une performance qui lui avait pourtant valu à l’époque les foudres de notre maire.
Mais voilà, le veinard n’est ni enseignant, ni fonctionnaire (ni Montebourien ?)
Au final, la liste Fousseret 2014 présentera un fort taux de renouvellement par rapport à l’équipe sortante (sans doute 16 nouveaux candidats sur les 27 places attribuées au PS).
Face à la lassitude d’un électorat à qui l’on ressert pour la troisième fois le même plat de résistance, le renouvellement d’une part non négligeable de « la carte » était sans doute nécessaire. Mais pour certains candidats éconduits, la pilule semble bien difficile à avaler. Surtout que, s’il est élu, Jean-Louis Fousseret a assuré que ce serait son dernier mandat et qu’il préparerait sa « succession ». Difficile d’imaginer que son/sa futur(e) « dauphin(e) » ne sera pas l’un des 27 désignés…
Quant à la liste la plus « CAMIF, MAIF, Télérama » – comprenez la plus pourvue en fonctionnaires – et si au final elle n’était pas à gauche ?
Hein ? Quoi ? On m’accuse de quoi ?
Et pis c’est quoi ce lien ? Mon blog c’est bisonTeint.net pas bisonPeint.net ! N’empêche : je clique et là surprise ! Je tombe sur un blog qui ressemble vraiment beaucoup, je dirais même très beaucoup beaucoup au mien.
Et son adresse c’est bien bisonpeint.net ! Je vous présente le Bison Peint :
Whoua ! Un plagiat ! C’est un peu la rançon de la gloire d’avoir des imitateurs. Petite larme au coin de l’œil, fierté et tout ça. Mais voyons maintenant de quoi cause mon jumeau…
J’ouvre d’abord le billet « Arsenic et vieilles ficelles« . On y cause du questionnaire assez pathétique que Jacques Grosperrin a fait distribuer dans les boîtes aux lettres des Bisontins. Et il n’y va pas de main morte le Bison Peint. Il démonte le sondage et – au passage – son instigateur, à coup de phrases assassines. Extrait :
Fera-t-il oublié ce sarkosiste pur jus, qu’il n’a pas levé le petit doigt pour Besançon quand il était a l’Assemblée ? Prend-il vraiment les Bisontins pour des imbéciles ? Ce prétentieux prof de sport qui se prévaut d’être universitaire crache même dans la soupe de la fonction publique à laquelle il appartient pourtant. Il lèche la soupe du FN jusqu’à la dernière goutte, et se drape aussitôt dans une virginité qui ne trompe personne. Décidément, cet homme là tente de nous endormir avec de vieilles ficelles, et une once d’arsenic.
S’ensuit un questionnaire « façon Grosperrin » mais évidemment retourné contre ce dernier. Extraits :
1. Êtes-vous prêt a faire confiance a un homme qui a été battu aux cantonales et aux législatives par un candidat Vert ?
5. Croyez-vous qu’un ex-député de troisième division du Sarkozisme soit a même d’apporter des solutions sérieuses, autre que de montrer ses biscotos et de brandir son karcher, en matière de sécurité ?
10. Diriez vous d’un homme politique qui prétend vouloir s’entourer d’expert, et qui se repose sur Michel Omoury qu’il a :
Vraiment tiré le bon numéro ?
De la suite dans les idées ?
Pas les mêmes valeurs que l’académie ?
Pas peur de dire des conneries ?
Démoulé son programme trop chaud ?
Tapé dans le mille, Mimile ?
Bref, Jacques Grosperrin et ses sbires en prennent pour leur grade. Je décide maintenant de lire la page « À propos » du blog. Ça commence bien :
Méfiez-vous des imitations. Exigez le vrai Bison Peint, celui qui résiste au lavage, même à 90° ! Pas question de déteindre ni de pâlir sous le poids de la notoriété électronique. Le vrai Bison Peint se promet de remettre une couche dès qu’il se sentira faiblir. D’ailleurs s’il est né, c’est bien pour passer la deuxième couche, sur l’apprêt presque transparent de la presse classique si révérencieuse vis à vis des politiques, et après les bloggeurs officiels que le temps a gentiment enfermés dans la notoriété. Une deuxième couche qui empêche le vernis de tenir, celui qui vous repeint la vie en rose et en bleu tous les matins, celui qui vous ferait croire qu’on vit dans un monde de Bisounours, que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Bon, j’imagine que je dois me reconnaitre dans « les bloggeurs officiels que le temps a gentiment enfermés dans la notoriété (électronique). » Notre Robin des Bois tue ici d’une phrase assassine celui qu’il plagie. C’est de bonne guerre. Il veut la place le bougre !
Et puis il y a ce délicieux et très ambitieux :
Foi de Bison Peint, ce blog a décidé de ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle ! Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !
Et de préciser quand même – et c’est honnête de le faire – qu’il a un sensibilité de départ « rose » :
Et comme on va s’empresser d’interpréter, de lire entre les lignes, de supputer, disons le : je ne suis pas une Sarkozette. Je suis fidèle au bébé qui est venu au monde avec un beau teint tout rose. C’est dans cette tenue que j’ai aperçu la lumière, et j’ai la faiblesse de croire que si elle doit rejaillir un jour ce sera de ce côté là.
Eh bien soit ! Un trublion qui a décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière politique en pleine campagne pour les municipales, voilà une initiative intéressante et prometteuse qui peut faire grincer quelques dents. Le Bison Peint se dit certes de sensibilité « rose » – comprenons « socialiste » – mais promet tout de même de tout repeindre du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin »
Voyons maintenant si les autres billets tiennent cette promesse. Un coup sur Grosperrin, c’est fait. Et maintenant ?
Nous trouvons :
– une bafouille courte mais cuisante sur Jean Rosselot, UMP (Saint Jean parti voir ailleurs et hélas écarté à son retour par Saint Jacques) ;
– un « Saint du jour » sur Mireille Péquignot, affiliée UMP (Sainte Mireille terrassant l’envahisseur félon venu d’Espagne dans sa livrée bleue) ;
– une diatribe sur Jean-François Humbert, UMP (Spécialiste mondialement reconnu du » retenez moi ou je me présente aux municipales »)
Chaque billet est accompagné d’un photomontage plutôt réussi où les personnages sont mis en scène de manière assez drôle :
Oh mais j’y pense… comme c’est étrange ! Notre trublion promettait au départ de tout repeindre du sol au plafond mais en définitive… il n’en repeint que la partie droite.
Le Bison Peint aurait-il le pinceau qui tire à droite ? Ou ne voit-il rien à repeindre à gauche ?
Et c’est là que je découvre que mon double est moins méfiant que moi et qu’il n’a pas pensé à protéger le répertoire dans lequel sont stockées les images de ses billets de blog. Chacun y a librement accès.
On y retrouve bien sûr les photomontages des billets déjà publiés mais aussi ceux de billets futurs. Un certain nombre sont sur le mode « détournement d’affiches de films connus ».
Se retrouvent ainsi mis en scène :
Jean-Marie Girerd, ex-UMP tout nouvellement rallié à l’UDI de Philippe Gonon :
Jean-Philippe Allenbach (du Mouvement Franche-Comté traditionnellement rallié au candidat de la droite lors des Municipales) :
Et cette autre image façon vitrail avec en guest stars Jacques Grosperrin (oui oui toujours lui) et Sophie Montel (matronne du FN Franc-Comtois) :
Premier bilan : voici un blog qui nettoie tout de l’extrême droite au centre droit en passant par la droite et les indépendantistes de droite mais ne va pas gratter plus loin. Surtout pas à gauche.
Zut ! J’ai oublié une billet. C’est le dernier en date. Il se nomme « le Grand Bleu » et pas de doute, ce joli photomontage va me faire mentir. Ce billet cause du tram ! Enfin le Bison Peint va rééquilibrer le tir, il va coller des mandales à gauche c’est sûr ! Pif ! Paf ! Tremble Jean-Louis !!!
Et pis non. Rien. Pschiiiit… Au final, juste un billet pour dire du mal de ceux qui pensent du mal du tramway. Extrait :
Après de longs mois d’incrédulité, de moqueries, et même de sévères critiques, voilà les Bisontins pressés d’adopter leur Grand Bleu. A tel point que certains (parfois ceux-là même qui le fustigeait hier) réclament déjà le prolongement de son réseau jusqu’à la Bouloie.
Et de conclure façon critique cinématographique, dans un superbe élan d’amour pour notre tramway et pour celui qui fut à l’origine du projet (Jean-Louis comment déjà ?) :
Ça sonnerait presque comme un discours officiel ça dites donc. On est très loin du : « Que mon pinceau sèche si j’oublie de le tremper dans le décapant » tel qu’annoncé dans l’à propos.
Mais qui peut bien se cacher derrière ce mystérieux blog qui tape UNIQUEMENT sur la droite à l’approche des Municipales de 2014 ? Vraiment je ne vois pas. À moins que je craigne de trop bien comprendre, tout aveuglé que je suis par la naïveté de celui qui pensait que non non non une campagne électorale ne peut pas tomber dans des travers aussi bas… Si vous dites ?
L’idée du faux blog trublion pour discréditer l’adversaire. Non vraiment je ne peux pas l’accepter….
Et puis il y a cette dernière image. On y voit Jean-Claude Roy– vice président PS en charge des transports au Grand Besançon. Et donc chargé du tramway.
Monsieur Roy est ici représenté en crucifié (le malheureux). Son auréole est faite de bornes automatiques telles qu’on en trouve à l’entrée des rues. Ses bourreaux ont le visage des méchants défenseurs de la bagnole. Peut-être une image originellement destinée à illustrer le billet sur le tram et finalement retirée ? À moins qu’un billet à venir fasse la part belle au tract de Jacques Grosperrin sur les bouchons, le chantier, le tram…
Regardons pour terminer les noms des fichiers images présents sur le blog. La plupart évoquent le contenu et les noms de famille des personnages représentés : Grosperrin, Montel, JFHumbert, Girerd…
Et puis il y a cette fameuse dernière image de la crucifixion de Jean-Claude Roy (le pauvre). Celle-ci de ne contient pas le nom « Roy » mais (hormis une belle faute à crucifiXion), un amical Jean-Claude. Copain quoi.
Notre avis : ♥♥ Malgré de louables efforts, de superbes images et des textes incisifs, le Bison Peint ne parvient pas à respecter « l’égalité du temps de mandales« . Une exigence pourtant nécessaire pour celui qui veut jouer le rôle de trublion dans une campagne électorale. Mieux : de forts soupçons pèsent sur sa volonté réelle de repeindre réellement la classe politique locale sur son côté gauche.
Le film sera toutefois apprécié des militants PS locaux. Sans doute moins des écologistes que notre Bison Peint, si je l’ai bien cerné, ne tardera pas à écorner. Sans doute qu’il gratouillera aussi, afin de donner le change, quelques élus PS (dont une d’envergure nationale) qui agacent beaucoup ceux que je crois capables d’être à l’origine de ce scénario.
♥ : on peut éviter / ♥♥ : à voir si on est encarté au PS / ♥♥♥ : peut attendre la sortie en DVD / ♥♥♥♥ : peut-être vu, mais bien négocier le tarif
Post Scriptum : on n’apprend pas aux vieux bisons à faire la ruade 🙂
Dans le dernier numéro de la Presse Bisontine, il y a une interview de Jacques Grosperrin – le candidat investi par l’UMP pour les prochaines Municipales à Besançon.
Jacques Grosperrin évoque la composition de la liste qu’il présentera en début d’année prochaine. Extraits :
« À Besançon, ce sont les bien-pensants qui font la politique, et pas les experts. Moi, je veux d’abord m’entourer d’experts. »
et de préciser :
» Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama » Continuer la lecture →
Dans le billet précédent, je vous parlais des nouveaux panneaux qui fleurissent sur nos feux tricolores à certains carrefours et qui ont vocation à autoriser les cyclistes à tourner à droite lorsque le feu est rouge.
Panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite à certains carrefour lorsque le feu est rouge
Une union qui se ferait – selon la volonté de Philippe Gonon – sur la base d’un programme à définir en commun et sans présager dès le départ de qui serait la tête de liste…
« Certains devront mettre leur égo dans leur poche. », confie-t-il à France 3 Franche-Comté.
Il en demande beaucoup Philippe Gonon, et Jacques Grosperrin s’est rapidement chargé de calmer ses ardeurs via un communiqué publié sur sa page Facebook ce lundi 2 septembre.
Et quand Jacques Grosperrin met un énorme soufflet à Philippe Gonon, ça donne ça :
Sortons le Petit Robert :
Préséance : Droit de précéder quelqu’un dans une hiérarchie protocolaire.
En substance, le candidat UMP rappelle – non sans une pointe d’arrogance – à Philippe Gonon que l’UDI est un parti inféodé à l’UMP et que s’il a choisi de quitter le MODEM pour s’y encarter, il ferait bien de s’en rappeler. Des égos certes. Des égaux non.
« rappelons chacun à sa position »
Portrait diffusé auprès de la presse par l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Un brin modifié par mes soins.
N’empêche, que si Jacques Grosperrin écoutait vraiment les Bisontins, il pourrait envisager un tout autre ordre de préséance. Celui – par exemple – qui ferait passer en premier le conseiller municipal qui connait les dossiers bisontins. Qui les connait suffisamment pour ne pas – par exemple – se fourvoyer en prenant pour argent comptant des rumeurs tramophobesrépandues entendues au Café du Commerce :
Pour en finir avec le communiqué de Jacques Grosperrin, je ne résiste pas à cette petite gourmandise. Extrait :
Il serait facile de m’engouffrer dans la polémique et de m’interroger tout haut sur d’étonnantes rencontres estivales de la tête de la municipalité actuelle avec un candidat récemment déclaré…dans l’opposition, mais cela ne ferait qu’entrer dans le jeu politicien que les Bisontines et les Bisontins sont las de lire dans les médias locaux.
En résumé : je vous dis ce que je ne vous dirai pas… oups, finalement je l’ai dit… Même si bien sûr le nom de l’honni Jean-François Humbert n’a pas été lâché.
Une tentative de « prise de hauteur » d’autant plus amusante, que trois jours avant l’annonce de la candidature dudit Humbert, c’est le porte-parole de campagne de Jacques Grosperrin qui s’était chargé d’instillé le doute sur Twitter :
Oui, l’union de la droite et du centre pour les municipales à Besançon a un sérieux problème d’égo(s)…