Une fois n’est pas coutume, pas grand chose à lire ici… mais de l’audio à écouter.
Ceci est la chronique que j’ai faite sur Radio Bip pour « La Seule Émission qui n’a pas de Nom » de ce lundi 5 mars.
L’intégralité de l’émission se trouve ici. Je ne saurais trop vous conseiller de l’écouter sans modération. Ça gratouille, ça décape, ça ose et ça se lâche. Bref ça change du formaté et ça fait du bien un peu de délire radiophonique.
Le choix d’une image n’est jamais tout à fait anodin…
Jacques Grosperrin c’est le député UMP sortant de la deuxième circonscription du Doubs. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation. Le monsieur est également « Secrétaire national chargé des politiques éducatives » à l’UMP.
Il connaît bien le terrain M.Grosperrin. Enfin… il connaît bien le dojo (judoka émérite) et les bancs de la fac puisqu’il est professeur agrégé d’Education Physique et a enseigné à l’Université de Franche-Comté.
D’ailleurs Jacques Grosperrin aime à jouer sur le registre « je sais ce que c’est d’enseigner ». Ça lui confère une certaine légitimité pour faire la leçon sur l’éducation. Il diffère de l’archétype de l’homme de droite venant du secteur privé et tapant sur « le gros mammouth et les vilains enseignants fonctionnaires qui coûtent cher et sont toujours en vacances« . Non, Jacques Grosperrin se présente comme quelqu’un qui connaît bien le système éducatif puisqu’il en est lui-même issu. Du pain béni pour l’UMP. Et tant pis si le métier d’instit ou de prof en collège est bien différent de celui de professeur de fac qu’a exercé M.Grosperrin. Ça il feint de ne pas s’en rendre compte. À moins qu’il y croie vraiment… ce qui serait très inquiétant.
En tout cas, Jacques Grosperrin aime parler d’éducation :
C’est donc M.Grosperrin qui est envoyé au charbon par l’UMP lorsqu’il s’agit de déposer des propositions de loi qui chatouillent les enseignants. Vous pensez bien, un enseignant…
Ce fut le cas en février dernier lorsqu’il a présenté un texte enterrant les IUFM (les instituts universitaires de formation des maîtres) et ouvrant habilement la voie au secteur privé pour former les enseignants. Tollé mais texte adopté.
« Comme l’a souligné Nicolas Sarkozy, si le nombre d’enseignants était le problème, nous devrions avoir la meilleure école du monde… «
Moi ça m’épate cette puissance d’analyse. Ça montre bien qu’il faut être sacrément finaud pour être député. C’est pas donné à tout le monde ça. Tout devient tellement clair sous la plume de notre député-enseignant :
nous n’avons pas pas la meilleure école du monde -> réduisons le nombre d’enseignants -> ça ira mieux après
Tiens, comme Monsieur Grosperrin est également un sportif reconnu, il serait tout à fait pertinent de lui confier des fonctions du côté du sport justement. Pour le cas où Nicolas Sarkozy serait réélu en mai prochain évidemment. Évidemment.
Non parce qu’avec un tel esprit d’analyse, on gagne la prochaine coupe du monde de foot, assurément. On demande à M.Grosperrin un diagnostic et une solution… et bingo :
notre équipe de France n’est pas la meilleure du monde (loin s’en faut) -> réduisons le nombre de joueurs -> à 5 ou 6 ils seront vachement plus efficaces
CQFD
Autre extrait du billet de M.Grosperrin sur le fait que Nicolas Sarkozy veut que les professeurs travaillent plus longtemps dans leurs établissements en échange d’une prime en euros :
« (…) De nombreux Français aimeraient qu’on leur fasse une telle suggestion. Cette application concrète du fameux ‘‘travailler plus pour gagner plus ’’ résulte d’un souci de progrès qui ne peut rebuter que les esprits étroits et sclérosés. »
(Claude Allègre, sors du corps de ce député !)
« Je partage entièrement l’opinion de Nicolas Sarkozy quand il s’élève contre ‘‘le corporatisme’’ et contre le ‘‘collège unique’’, prônant l’autorité du ‘‘maître’’. Il n’est pas inutile non plus de rappeler que l’autorité n’est pas un mot tabou ! »
Sous-entendu : vous comprenez, tous les profs sont des gauchistes soixante-huitards. Ils ne savent plus faire preuve d’autorité envers leurs élèves. Et pendant qu’on y est, les gosses sont des sauvageons de nos jours ma p’tite dame.
Et pour terminer :
« À l’heure où la concurrence mondiale est impitoyable, la qualité de l’enseignement doit être à la hauteur du défi et passe par l’apprentissage dans la discipline. Nicolas Sarkozy incarne la modernité et la lutte contre les archaïsmes. »
Pan ! Vlan ! Paf ! Ça c’est pour les syndicats et tous les vieux gauchos qui polluent l’Éducation nationale. Non mais !
Une p’tite photo ?
Bon. C’est pas tout ça, mais un billet de blog ça s’illustre. Et quoi de mieux que la photographie d’une salle de classe dans un billet sur l’éducation ?
Pour illustrer son soutien à Nicolas Sarkozy dans sa lutte pour la modernité et contre les archaïsmes, Jacques Grosperrin aurait pu choisir ceci :
Mais non. Ils ont l’air trop dissipés ces gamins.
Alors cela ?
Arf… non. On voit une marque. On est bien loin de l’uniforme là.
Ou bien ça ?
Non, non… trop d’élèves. Ne pas inquiéter nos électeurs.
Ils ont des petits-enfants tout de même…
Non ! Non ! Non ! Ces classes-là ce n’est pas ça l’école que l’UMP souhaite vendre à son électorat. Alors Jacques Grosperrin a trouvé LA classe parfaite. La mieux à même d’illustrer son combat pour « la modernité et contre les archaïsme » :
Ça c’est une vraie classe ! Une bonne vieille classe de l’école d’autrefois. Celle de la Guerre des Boutons et de la nostalgie de mamie Ginette.
Une classe avec des pupitres en bois, des petits encriers et des plumes Sergent Major. Une classe avec de vrais tableaux noirs parcourus des pleins et des déliés tracés à la craie par un véritable maître comme on n’en forme plus de nos jours (saleté d’IUFM). Un maître avec une baguette, une blouse grise et toute une collection de maximes.
Dans les pupitres, il y a sans doute d’anciens livres de géographie dans lesquels on apprenait les chefs-lieux et les numéros des départements par cœur. Ah ! on savait préparer les petits Français à la vraie vie à l’époque. Aujourd’hui les gosses apprennent peut-être à mettre en relation des documents (cartes, textes, chiffres) et à les analyser, mais sont-ils seulement capables de dire que la voiture immatriculée 62 qui est là — juste devant le véhicule parental — vient du Pas-de-Calais, chef-lieu Arras, production agricole de chicorée, orge, betteraves ?
Cette photographie choisie par M.Grosperrin pour illustrer son billet, n’a rien d’anodin. Au mieux c’est un lapsus révélateur. Au pire c’est un choix délibéré.
C’est le choix d’un fantasme. Le fantasme nostalgique d’une école qui n’existe plus parce que le monde lui aussi a changé.
Le fantasme de l’uniforme, des garçons d’un côté et des filles de l’autre. Le fantasme du maître assis derrière son bureau et de l’élève que l’on remplit d’un savoir transmis mécaniquement. Pas besoin de pédagogie pour ça. Pas besoin de formation non plus. Juste des connaissances disciplinaires.
Cette classe, c’est le fantasme de l’éducation du claquement de doigts, du « y’a qu’à faire comme ça », comme avant. C’était bien avant. C’est toujours bien dans les souvenirs de mamie Ginette.
Dans l’ancienne école du bourg de Bothoa, dans les Côtes-d’Armor, retrouvez l’ambiance à la fois studieuse et nostalgique d’une salle de classe rurale des années 1930 : pupitres de bois ciré, odeur de craie et d’encre violette. Retrouvez la dictée, la morale, le calcul ou l’écriture à la plume. Dans une salle de classe, visitez l’exposition consacrée à l’école de Bothoa : photos de classe, film réalisé dans l’école en 1962, diplômes… La deuxième classe a été transformée en salle d’expositions temporaires. Au fond de la cour, se dresse la maison de fonction des maîtres : on y a recréé le cadre de vie de la première maîtresse qui habita les lieux de 1931 à 1947. Parmi ses objets et son mobilier, vous êtes plongé 80 ans en arrière.
80 ans en arrière, dans une classe vide donc. Les archaïsmes c’est mal n’est-ce pas Monsieur le député ? La modernité… vous disiez ?
Tiens au fait, Monsieur Grosperrin, pour visiter cette douce école-musée, le saviez-vous ? Il faut payer :
Pourtant c’était une école publique autrefois l’école de Bothoa. Tout se privatise de nos jours… Mais c’est pour le bien de l’éducation n’est-ce pas Monsieur Grosperrin ? C’est ça la « classe ».
Au commencement, il y eut cette lettre d’amour que Pauline adressa à Baptiste quelques jours après Noël.
Baptiste attendit la nouvelle année pour réagir. Il prit alors sa plume Azertyuiop (trop jeune pour avoir un Montblanc) et adressa à Pauline une réponse toute en douceur. Il appela cela « Droit de réponse » pour faire un peu comme les grands ; mais dans le fond, personne n’est vraiment dupe : cette lettre est une déclaration. Une bafouille chargée d’émotions et délicatement emprunte d’une maladresse fort touchante.
Ce mercredi 1er juin, Jeannette Bougrab était l’invitée de Pascale Clark dans le 7/9 de France Inter.
Jeannette Bougrab est Secrétaire d’État à la Jeunesse et à la Vie associative dans l’actuel Gouvernement.
Le 14 mai 2011, Mme Bougrab était présente à une formation de cadres et de militants UMP qui se déroulait à Besançon.
Cette réunion entre UMP aurait pu passer inaperçue sans le dérapage verbal à teneur raciste d’un militant présent.
Rappel des faits
Ce dernier avait lancé : « Y’en a marre des bougnoules ! » entraînant la départ précipité de la ministre.
Il s’en était suivi un début de buzz qui aurait sans doute été bien plus amplifié si dans la nuit suivante, l’affaire DSK n’avait éclaté…
Les suites ont donc été essentiellement locales. Pourtant des contradictions sont apparues dès le début entre les versions présentées :
Dans l’article originel de Macommune.info qui révéla l’affaire, nous apprenions que « Un bon tiers des quelque 150 participants à la formation aurait alors pris position en faveur du militant, ce qui a entrainé le départ précipité de la secrétaire d’Etat (…)«
Très vite, la thèse du soutien d’une partie de la salle en faveur du militant fut contestée par des personnes présentes à la réunion et notamment par Jean-Marie Binetruy – député du Jura – qui affirmait au Figaro le soir-même avoir condamné ces propos « inacceptables » et « odieux » et que la salle où étaient rassemblées environ 150 personnes, « a tout de suite soutenu la ministre ».
Les témoignages de deux conseillers municipaux UMP de Besançon, recueillis sur Facebook, allaient d’ailleurs dans ce sens.
D’après Jean-Marie Binétruy, député UMP du Doubs, les propos de ce militant «très âgé» avaient été tenus après la remarque d’un autre participant déplorant la «construction d’une mosquée à Strasbourg alors qu’il n’y a pas de crédits pour rénover la cathédrale».
Cela m’a été confirmé par des militants présents. La remarque sur la cathédrale et la mosquée venait d’un jeune populaire du Doubs.
Jeannette Bougrab ne s’était pas encore exprimée publiquement sur cette affaire. C’est désormais chose faite et voici ce qu’elle en a dit au micro de Pascale Clark sur France Inter :
J.Bougrab – Généralement, je dis toujours ce que je pense (…) mais je conçois les limites de dire ce que l’on pense.
P.Clark – Pourquoi les limites ?
J.Bougrab – Parce que quand vous avez en face de vous des gens qui sont pas très intelligents. Parce que pour dire de tels propos, il faut fondamentalement pas être très fins. C’est quand même très difficile de leur faire comprendre quand vous entendez des mots d’une violence sans nom, c’est à dire quand on vous dit…
P.Clark – Par exemple dans une réunion UMP à Besançon ?
J.Bougrab – Bah oui, c’est à dire que « Y’en a marre des bougnoules », c’est sûr que… j’ai pas… Le fait de m’être levée, d’avoir demandé à plusieurs reprises que… ce n’était pas acceptable. Moi je me suis levée… C’était naturel ! C’est à dire qu’à un moment vous vous levez. Vous n’acceptez plus voilà.
P.Clark – Et vous partez ? J.Bougrab – Oui parce que si vous sentez que… bon… que vous avez peu de possibilités de… P.Clark – On ne peut pas affronter ça ? Faut partir ? J.Bougrab – La manière dont était conçue la salle, je ne vois ce que… un moment… C’était une samedi matin. J’étais venue de Paris à Besançon pour faire une formation. D’entendre à plusieurs reprises « Y’en a marre des bougnoules », j’ai mes limites aussi.
Qu’apprenons-nous de nouveau sur « l’affaire Bougrab » ?
La version de la ministre ne coïncide pas avec celle développée aussitôt après les faits par les responsables de l’UMP locale et selon laquelle les propos du militant avait été uniques et isolés.
Notons en effet que Mme Bougrab affirme avoir entendu lors de cette réunion « à plusieurs reprises « Y’en a marre des bougnoules » « .
Après cette intervention, les responsables de l’UMP locale devront sans doute apporter des explications.
Deux éléments qui titillent :
la thèse originelle développée par Macommune sur le soutien apporté par une bonne partie de la salle au militant, n’a jamais été « attaquée » par les responsables de l’UMP. D’autant que, si elle est fausse, elle pourrait être qualifiée de diffamatoire.
Il faut savoir que cette version a été reprise telle quelle par d’autres titres de presse, le Pays et l’Alsace, le Parisien et citée sur de très nombreuses pages Internet.
je tiens de plusieurs personnes présentes à cette réunion que la consigne avait été donnée par des responsables UMP, après le départ de Mme Bougrab, de ne rien laisser sortir de la salle. Que cet incident ne devait pas fuiter.
En vain visiblement…
Quant à Mme Bougrab, qui fut rappelons-le Présidente de la HALDE en 2010, elle garde à l’évidence un souvenir très amer de sa visite auprès des militants de l’UMP de Besançon.
Première réaction de l’UMP locale : celle de Baptiste Serena, responsable des Jeunes Populaires du Doubs, qui a commenté cette intervention de Jeannette Bougrab.
Voici sa réaction sur Twitter.
Incroyable réaction !
Ce serait donc Mme Bougrab qui aurait « oublié » l’incident. A moins qu’elle ne soit en pleine victimisation… comme le suggère le responsable des Jeunes Populaires du Doubs qui au passage souhaite la suppression de la HALDE…
Avant de lire la suite, sachez que le « communiqué de presse » auquel il est fait référence ici, a été effacé du site des Jeunes UMP du Doubs par son auteur, Baptiste Serena, quelques jours après la publication de ce billet.
Baptiste Serena n’a pas répondu aux erreurs manifestes pointées ci-dessous, il ne s’en est pas non plus excusé. La solution qu’il a choisi a été d’effacer en douce les traces de sa maladresse et de croiser les doigts pour que personne ne s’en rende compte.
Méthode dont ce responsable des Jeunes UMP du Doubs est coutumier. Il l’avait notamment employée avec « maestria » lors de la visite de Bernadette Chirac à Besançon le 25 janvier 2011 dans le cadre de l’Opération Pièces Jaunes. Pour mémoire c’est ici.
Rappelons juste à Baptiste Serena sa citation favorite et plaçons-le face à ses contradictions :
Citation à mettre en relation avec ceci :
Vous trouverez ci-dessous une capture d’écran de ce communiqué
« Tontonpartout »
Nous sommes le mardi 10 mai 2011 et le responsable des Jeunes UMP du Doubs – Baptiste Serena – doit publier un « communiqué de presse ». Trente ans pile-poil après que la France ait pris du rose aux joues, notre petit soldat se doit de couper, de trancher, de sabrer ; bref en un mot : de dégauchir.
Il faut dire, en toute bonne foi, que trop c’est trop, la coupe est pleine, la goutte d’eau et tout ça : depuis quelques jours, les médias développent une mitterrandophagieaiguë qui nous collerait presque la nausée.
Presse écrite, radio, télé, Internet. Tous s’y complaisent.
A Besançon, les Jeunes Socialistes du Doubs (l’équipe concurrenteadverse ennemie) s’y collent eux aussi et fayottent à fond avec le grand François en lui consacrant une exposition photographique.
Remarquez, ils ont peut-être raison les rosissants, d’entretenir sa légende à Tonton et de lui tenir sa place au chaud. On ne sait jamais.
Rappelez-vous ce 31 décembre 1994. J’en tremble encore.
[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/05/Je-crois-aux-forces-de-l-esprit.mp3|titles=Je crois aux forces de l esprit]
Ggauche (pouah !)
C’est donc dans ce contexte particulièrement favorable à la crise de nerfs que notre sniper gauchophobe dégaine son PPVOUCAg*.
*Petit Précis de Vocabulaire Outrancier à l’Usage des Chevalier de l’Anti-gauche
Vous l’aurez remarqué, pas de majuscule à « gauche ». Ce n’est pas un nom « propre »… Oh que non ! POUAAAAAH !
Et c’est parti pour un tontonicide en règle. Rafale de gentillesses à l’égard de l’ancien Président et de la gauche (pouah!) :
exemple à ne pas suivre, irresponsabilité, assistanat, descente aux enfers, égalitarisme et… le pire du pire, mais là… j’ai préféré cacher le mot et vous laisser le choix de le lire ou pas.
Si vous le sentez, cliquez sur « show » mais vous êtes prévenus.
[spoiler title= »En cliquant j’affirme être majeur et avoir été alerté que ce contenu peut choquer »]fonctionnaires (Oh ! le vilain gros moooot !)[/spoiler]
Argggllll… Tonton est à terre. Mort une seconde fois. Baptiste David exulte, sa fronde sournoise tournoie encore…
gros plan / bruitage : vvvvvoooo vvvvvvoooo vvvvvvoooo
7 + 7 = 14
Reste à trouver un titre à ce chef d’œuvre.
Ce sera :
« Il y a 30 ans, la France partait pour 14 ans de déclin. »
Voilà voilà… 14 ans donc… de déclin.
14 ans ça nous mène donc de 1981 à 1995. Ça couvre exactement les deux septennats de François Mitterrand. 7+7 = 14 Chouette calcul.
En y regardant de plus près, ce sont 14 ans dont quatre ans de cohabitation (1986-1988 et 1993-1995) durant lesquels une politique de droite a été menée : privatisation de grandes entreprises nationales, suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, politique libérale à tout crin… tout ça directement dans le paquet étiqueté « 14 ans de déclin », dixit les Jeunes UMP du Doubs…
Tiens, sur cette photo, c’est le dernier Premier ministre de déclin du premier septennat de François Mitterrand…
Elle a été prise lors d’un meeting, au moment où il tentait de lui piquer son trône, en 1988.
Mais qui était ce jeune homme qui l’accompagnait pour l’aider à motiver ses troupes et à défendre son bilan de… deux ans de déclin ?
Oh ! Une autre photo ! Dessus vous pouvez voir le dernier Premier ministre de déclin du second septennat de François Mitterrand…
Elle a été prise en 1995 au moment où lui aussi essaya en vain de se glisser derrière le bureau élyséen. Mais qui est ce jeune homme qui fut son Ministre et qui par conséquent doit assumer cet autre bilan de… deux ans de déclin ?
Hé ! Pas moi qui le dit hein… ce sont les Jeunes UMP du Doubs !
Gonflés d’ailleurs les jeunots ! Non ? … ou peut-être tout simplement maladroits et médiocres en arithmétique.
Il est vrai que la formule 2 x (7-2) = 10 était hyper très beaucoup plus difficile à trouver.
Après cet effort cérébral intense, relaxons-nous en regardant Julie Pietri venue chanter pour Jacques Chirac en 1988, c’est là :
LA référence historique
Un communiqué ça doit claquer. Les mots doux, c’est fait. Les chiffres, euh… aussi même si…
Il est indispensable de clôturer l’objet en y ajoutant une touche historique. Cela légitimera le contenu et valorisera également son auteur en provoquant chez le lecteur des réactions d’admiration du type : « Wouuua ! L’autre hé ! C’t’érudit ! »
Imaginons notre jeune populaire en chef dans sa quête de la référence historique :
Donc 10 mai 1981 = Pouah !
Il faut trouver une autre raison de célébrer le 10 mai afin d’éclipser cette saleté de 10 mai-là.
10 mai 1497 : Le navigateur Amerigo Vespucci entreprend son premier voyage vers le Nouveau Monde.
(non non… pas question d’encourager l’immigration !)
10 mai 1774 : Mort de Louis XV. Avènement de Louis XVI
(trop triste et ça pourrait donner des idées à Villepin…)
10 mai 1963 : Premier 45 tours des Rolling Stones.
(euh…)
OUI ! YES !
10 mai 1871 : Le traité de Francfort met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871 !
Exactement ce qu’il faut ! Parfait… On trouve tout sur Internet.
LA conclusion avec LA référence historique est là et c’est un chef d’œuvre :
Aujourd’hui, nous ne souhaitons pas fêter l’échec de la France mais nous préférons en ce 10 mai 2011 célébrer les 240 ans du Traité de Francfort qui met fin à la guerre franco-allemande de 1871.
Clap clap clap clap… Vérifions tout de même. Calculatrice : tap tap tap… 1871 + 240 = 2 111 euh…
TRY AGAIN : tap tap tap… 1871 + 240 = 2 111 euh…
Ah bah zut alors ! En encore un problème de calcul on dirait. Pas facile non plus de compter juste quand on s’interdit les doigts de la main gauche (pouah !),
C’était il y a 140 ans le Traité de Francfort !
Sur le fond maintenant : voilà donc nos Jeunes Populaires célébrant avec fierté une guerre perdue par la France. Au passage c’est aussi l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par l’Allemagne qu’ils célèbrent. Annexion qui constituera le terreau de Première Guerre Mondiale, rien que ça.
Champagne et toasts avec « oeufs de l’UMP » svp !
Oui, oui je sais. Je fais encore mon rabat-joie. Tout cela n’est évidemment qu’un détail de l’histoire de la Guerre de 1870-1871… détail tellement insignifiant au regard de 14 ans de gauche (pouah !)
Mais tout de même, il y a vraiment des cours d’Histoire qui se perdent ! A moins que….
A moins qu’à travers le Traité de Francfort notre jeune Popenchef souhaite célébrer les jours meilleurs qui ont suivi : ceux qui ont vu l’écrasement des insurgés de la Commune de Paris. par les troupes d’Adolphe Thiers (alias « Père Duchêne »)
En effet, rappelons qu’une fois la paix signée avec l’Allemagne, Adolphe Thiers et ses Versaillais avaient enfin les mains libres pour s’occuper des « affaires intérieures » et régler définitivement leur compte aux Communards. Ils ne s’en sont pas privés.
Les Communards. Ces premiers « gauchistes » (pouah !) de l’Histoire contemporaine.
Post Scriptum
Les Jeunes UMP du Doubs ne sont pas tous solidaires de cet article et de cette référence historique maladroite. L’article a été publié par Baptiste Serena, responsable des Jeunes UMP départementaux et selon certains militants, son contenu n’engage que son auteur.
Notons toutefois qu’il est publié sur le blog des Jeunes UMP du Doubs et qu’il est signé collectivement.
Ce samedi 14 mai se tenait à Besançon une réunion de formation pour cadres, élus et militants UMP. Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et ancienne Présidente de la HALDE était présente.
Jeannette Bougrab (assise à droite du pupitre) – Photographie prise lors de la réunion de ce samedi 14 mai 2011 à Besançon – via Twitter.
Mme Bougrab a toutefois quitté précipitemment cette réunion après qu’un militant ait lancé « Y’en a marre des bougnoules ! ».
D’après le site Macommune.info qui a diffusé l’information en premier : « Un bon tiers des quelques 150 participants à la formation aurait alors pris position en faveur du militant, ce qui a entrainé le départ précipité de la secrétaire d’Etat. Selon des témoins, elle est partie furieuse, tandis que deux secrétaires nationaux du parti ont poursuivi la réunion sous le mode « panique à bord «
Sur le Figaro.fr, Jean-Marie Binetruy, député du Doubs, affirme que le militant lui aurait présenté ses excuses. Il conteste cependant la version donnée par Macommune.info en affirmant que « la salle, où étaient rassemblés environ 150 personnes, « a tout de suite soutenu la ministre ».
Mais Mme Bougrab était déjà loin et avait pris le premier train pour Paris. nom
Voici quelques témoignages d’élus et militants présents à cette formation et ayant assisté à l’incident. Tous confirment que les propos était le fait d’un militant âgé qui a ensuite été exclu de cette réunion.
Voici les ce qu’en disent deux conseillers municipaux UMP de Besançon présents au moment de l’incident.
D’après Pascal Bonnet, « les propos inacceptables » du militant « répondaient à un débat sur la nécessité de lieux de culte fermés pour interdire les prières en public. »
Mais Mme Bougrab n’était peut-être pas personnellement visée.
Témoignages de Baptiste Serena, responsable des Jeunes UMP du Doubs :
J’ai également questionné Michel Omouri sur l’attitude des militants présents dans la salle :
– Est-il vrai que des gens ont hué dans la salle ?
– Non les personnes ont été choquées par les propos d’un militant. Ils ont demandés aussi des excuses publiques. Ce qu’il a fait et ensuite il a été exclu de la réunion.
Reste à savoir qui a raison car on se doute que des consignes ont été données à l’UMP afin que cette affaire ne ternisse pas l’image d’une UMP déjà écornée dans d’autres affaires de propos racistes.
Tout le monde garde notamment en mémoire la condamnation de Brice Hortefeux et les propos choquants de la députée François Brunel en mars dernier.
Dans le module ci-dessous apparaissent les informations collectées durant la soirée, les liens vers les articles en ligne ainsi que les messages publiés sur Twitter et concernant l’événement.
Georges Tron, le secrétaire d’État à la Fonction publique, était en visite à Besançon ce mercredi 2 février 2011.
Au programme : rencontre avec des jeunes Francs-Comtois (encartés chez les Jeunes Populaires il va sans dire) et visite de petits commerçants dans le quartier de St-Ferjeux…
Ah oui ! N’oublions pas cette précision importante : Georges Tron ne venait pas dans notre ville en tant que secrétaire d’État à la Fonction publiquemais simplement en tant que Georges Tron, venu soutenir les candidats UMP aux élections cantonales de mars prochain…
Il va sans dire que les candidats en question, s’ils avaient eu le choix, auraient sans doute préféré recevoir le soutien de ténors de l’UMP tels que Michèle Alliot-Marie (génial !), Frédéric Lefebvre (super !) ou Éric Woerth (ouais !).
Mais voilà… l’envoyé fut Georges Tron et l’on imagine aisément les yeux écarquillés du petit commerçant voyant pénétrer Georges Tron dans son établissement :
– Bonjour Monsieur le boucher, je suis Georges Tron !
– Qui ?
– Euh, Georges Tron… j’accompagne Madame Dalphin…
– Qui ?
– .Euh… Madame Dalphin… votre candidate aux élections cantonales…
– Des élections ? Encore !?
Bref, en images ça donne le grand moment de sociologie qui suit et que l’on doit à l’initiative et à l’humour d’un sympathique vidéaste anonyme. Merci à lui !