Petite avant-première concernant l’Internet à Besançon
Ces armoires blanches poussent en ce moment comme des champignons dans les quartiers Viotte / rue de Vesoul. On les reconnait au petit symbole (à droite) qui signifie “danger laser”. Ces armoires sont des points de mutualisation qui permettront prochainement d’amener la fibre optique jusque chez les particuliers. Pour faire simple : c’est l’arrivée du très haut débit à la maison.
Pour l’instant, rien n’est annoncé mais ce sont les premiers réalisations concrètes de ce qui était annoncé depuis des mois. Parions qu’Orange organisera dans les mois à venir une petite sauterie pour annoncer cela.
Dans ma boîte aux lettres, j’ai reçu la « Lettre du Tram n°3 ». Si vous êtes Grands-Bisontins, elle a dû vous parvenir également. Cherchez bien dans votre tas de prospectus Noëlicides.
Tenez ! là ! Sous la pub Carrefour, délicatement glissée entre le dépliant Super U et le spécial Réveillon de Géant Casino.
Bon sang que ça fait du bien de la retrouver ! Non, je n’exagère pas.
La « Lettre du Tram n°3 » n’est pas une lettre comme les autres. Ce n’est pas un vulgaire prospectus. En vérité, c’est une bulle de bonheur bleu-turquoise qui éclate et nous submerge de ses ondes incroyablement positives et généreuses. Elle nous offre à voir au-delà de la crise en présageant d’un avenir merveilleux.
Elle est la lueur qui paraît à l’horizon, la promesse d’un jour nouveau. Cette aube que nous attendons tous sera bleu-turquoise !
Purée ! Qu’est-ce que c’est beau !
Si vous doutez, regardez un peu les sourires de ces gens. Ils sont entrés dans la Sainte-Maquette du Tramwayet les voilà heureux, sereins, réconciliés avec l’avenir qu’ils savent désormais réjouissant. Ils l’auront leur tram et ça changera tout. Ils en sont désormais assurés.
Le bonheur de ces gens fait vraiment plaisir à voir.
Le plus beau ce sont ces paroles si touchantes que nous rapporte la « Lettre du Tram n°3». Des mots prononcés par des gens simples et sincères. Les mots que choisissent les Grands-Bisontins pour évoquer leur tram lorsqu’ils découvrent – ébahis – la beauté de la Sainte-Maquette.
Ce sont des paroles spontanées et c’est précisément cet aspect qui leur confère cette force immense :
On imagine la difficulté immense qu’ont rencontré les responsables de la communication du tramway lorsqu’il a fallu faire un choix. Lorsqu’ils ont dû sélectionner huit commentaires parmi les innombrables réactions positives que suscite le tramway dans la population. Sinon évidemment, la « Lettre du Tram n°3 » n’y aurait pas suffi.
Notez au passage que les rédacteurs de la « Lettre du Tram n°3 » ont été beaux joueurs et ont publié le seul commentaire partiellement négatif entendu cu côté de la Maison du Tram.
REPLAY
Mais voilà, huit commentaires ne suffisent pas à rendre compte de l’immense joie ressentie dans la population grand-bisontine depuis le dévoilement de la Sainte-Maquette. Une joie doublée de gratitude non feinte à l’égard de la société CAF à qui l’on doit ce magnifique cadeau.
Le père Noël existe et il est espagnol.
Aussi je vous propose d’utiliser les commentaires de ce billet afin d’exprimer à votre tour votre admiration, votre bonheur, votre excitation, votre reconnaissance, bref : votre désir de tram.
Avec le TGV, tout va changer. La vie va enfin aller vite. Plus de temps perdu. Besançon enfin aux portes du monde ! Ah ! Vivement le 11 décembre !
Depuis cette semaine, les sucettes Decaux sont mobilisées. La Communication municipale a turbiné et nous a sorti une série d’affiches plutôt drôles qui déclinent l’idée suivante :
[quote]C’est où Paris ? À 2h05 de Besançon ![/quote]
Sauf que voilà… ces affiches sont tout simplement mensongères puisqu’elles entretiennent la confusion Besançon / Gare de Besançon Franche-Comté TGV. Or la gare TGV – toute neuve, fraîchement inaugurée et dont l’ouverture est prévue ce 11 décembre – cette gare TGV donc n’est pas à Besançon : elle se trouve à Auxon (-Dessus et -Dessous), en rase campagne, là au nord de Besançon.
Pour s’y rendre depuis Besançon ou pour faire le trajet inverse, une navette est prévue depuis la gare Viotte. La durée du trajet se rajoute donc à la durée du trajet annoncé sur les affiches… Et ça change tout :
Besançon-Paris : rajoutez 20% de temps de trajet
Alors ? Paris sera à 2h05 de Besançon ? Eh non !
Gare d’Auxon – Paris-Gare de Lyon : 2h05. On est d’accord (meilleur temps)
Besançon Viotte – Paris-Gare de Lyon : 2h30. Soit 25 minutes de plus que ce que promet l’affiche ci-dessus.
Besançon-Lyon : rajoutez 20% de temps en plus
Alors on va gagner du temps sur ce trajet ? À vrai dire : que dalle !
Gare d’Auxon – Lyon : 1h57 (meilleur temps). L’affiche gratouille 2 minutes de plus…
Besançon Viotte – Lyon : 2h20 soit 23 minutes de plus que ce qu’annonce la mignonne affiche.
Remarquons au passage que le gain de temps apporté par le TGV sur le trajet Paris-Lyon est purement anecdotique puisque qu’en TER, au départ de Besançon Viotte et sans aucun changement, rejoindre Lyon ne vous prendra que 15 minutes de plus. Le billet, quant à lui, sera beaucoup moins cher. Vive le TER !
Besançon-Strasbourg : il faudra en réalité compter 30% de temps supplémentaire…
Gare d’Auxon – Strasbourg : 1h39 Ouha ! Mieux que sur l’affiche.
Besançon Viotte – Strasbourg : 2h08 soit 29 minutes de plus que ce que l’affiche nous fait miroiter…
Mais restons optimiste : le gain de temps est au rendez-vous sur ce trajet car faire Besançon-Strasbourg était jusque là bien long.
Bref, vous l’aurez compris, cette campagne de communication autour des liaisons « Besançon-reste du Monde » nous prend pour des truffes.
Pourtant l’idée de départ était sympathique. Sans doute qu’il faut faire passer l’augmentation à venir du coût des billets et les réels gains en temps apportés par la ligne LGV ne les justifieront pas.
Tiens, pour finir sur une note positive et afin de montrer que je ne me contente pas de critiquer : je propose une petite mise à jour de l’affiche « officielle ». C’est simple mais ça a le mérite de dire enfin la vérité. C’est libre de droits.
Le « Monopoly édition Besançon » n’est pas nouveau. Il date de 2004. On se rappelle que la rue la plus chère (correspondant à la rue de la Paix) était la Grande rue… mouais… mouais. La plus abordable : le boulevard Kennedy.
À l’approche de Noël, le Monopoly édition Besançon s’apprête à « ressortir » mais il a subi une mise à jour qui ne se limite pas à un simple relookage.
Mieux : une correction bien sentie a été apportée au plateau de jeu qui comporte désormais la toute récente gare de Besançon Franche-Comté TGV d’Auxon.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le souci de réalisme a été poussé à l’extrème par les concepteurs du jeu.
On sait qui a commencé : c’est le Comité Régional du Tourisme.
Il y a quelques années, il cherche à créer une marque pour distinguer notre région aux yeux des touristes potentiels. Les neurones des spécialistes en marketing chauffent et créent « Incroyable Franche-Comté ».
Voilà comment nous sommes devenus d’incroyables Francs-Comtois.
En 2009, l’Office du Tourisme de Besançon – un poil envieux – veut lui aussi sa marque qui en jette (UNESCO oblige).
On cogite et c’est le modeste « Besançon l’irrésistible » qui est choisi. Les Bisontins rougissent : « C’est exagéré. Vous n’y pensez pas… »
Mais vivre dans une ville irrésistible ça ne se refuse pas.
Alors c’est l’escalade : les Jurassiens comprennent l’astuce – une formule courte mais forte – ils s’estampillent sans attendre « Jura l’inattendu » .
Et voilà la Région, déjà lassée d’être incroyable, qui investit 2 millions d’euros pour faire bûcher des communicants lyonnais hyper-pointus qui pondent le conceptuel : « Orig!nale Franche-Comté ». Avec un ! à la place du i. La classe quoi…
Et le Doubs ?
Complexé par les jolies marques touristiques de ses petits camarades, le département du Doubs vient de se draper d’un délicat et suggestif : « Doubs : les belles rencontres » . Avec une pirouette graphique transformant le D en un ! mêlé à un ? stylisé. Décidément…
Fort d’une marque aussi Irrésistible, le Doubs pourra sans complexe tenir boutique au Salon de l’Érotisme de Besançon. Que de Belles Rencontres en perspective ! Ce serait Incroyable ! Original ! et tellement Inattendu…
Tel le Julien Assange des hauts-plateaux, LeGrugru a mis la main sur un important document encore confidentiel des Services Secrets Municipaux :
le futur Règlement intérieur du Tramway bisontin
Préambule
Le Tramway bisontin est un espace convivial et doit à ce titre être utilisé par tous dans le respect de chacun. Merci de respecter ces quelques règles élémentaires de savoir-vivre.
Tenue vestimentaire
Le port de la casquette est toléré à l’endroit. Le port de la chaussette par dessus le jogging est strictement prohibé. Le caleçon et le string se portent sous le pantalon.Les rots, pets et autres odeurs corporelles seront limités à une ventilation par voyage et par voyageur. Merci d’utiliser le vaporisateur de Fébrèze disponible à l’avant du Tram.
Comportement et attitude des passagers
Malgré le fait que le tram se déplace sur un chemin de fer, il est bien entendu interdit de se « taper un rail » dans les wagons.
Les graffitis du type « 408 en FORCE » ou « Planoise cé lé méyeur » seront interdits. Les publicités seront par contre autorisées, notamment les publicités pour les Zoos municipaux avec d’affreuses têtes de singe.
Téléphonie, Multimédia et Appareils audios
L’utilisation des téléphones mobiles est autorisée à la condition que tout le wagon puisse entendre distinctement votre conversation. L’envoi de SMS est conditionné à l’utilisation d’un correcteur orthographique.
Les Ipods et autres accessoires de nerds qui aiment les trucs gras dans les oreilles sont tolérés à condition d’éviter le mauvais rap de caillera, la chanson française et le R&B. Nous invitons les passagers importunés à faire appliquer ce point précis du règlement par une bonne baffe sans sommation.
Les adolescentes hystériques avec un Q.I. de poule sont invitées à jouer silencieusement avec leurs smartphones.
Le Tramway sera bien évidemment sonorisé par une rediffusion permanente de la dernière des « Grosses Têtes » avec le regretté Jean Amadou.
Titre de Transport
Le voyageur doit dans tous les cas être muni d’un titre de transport valide. Les contrevenants seront ligotés et placés sur les rails en attente du prochain passage.
Merci de respecter le personnel de la compagnie de transport : ce
n’est pas une sinécure que de conduire sans avoir à tourner le volant, contrôler tous ces otages usagers des transports publics et coller des topics à des pauvres qui n’ont même pas les moyens de se payer une voiture avec chauffeur.
Transport des animaux et des enfants en bas âge.
Les animaux doivent être transporté dans un petit panier, porté sur les genoux par Mamie. Si Mamie voyage avec un doberman, le panier sera lourd, soyez sympathique et empêchez-là de monter dans le tram.
Les enfants en bas âge sont tenus en laisse, muselés et entravés.
Handicapés, femmes enceintes, seniors
Les personnes en fauteuil roulant ayant réussi à monter dans le tram font déjà bien assez chier avec leurs places handicapées dans les parkings. Pas de pitié, ils voyagent debout comme tout le monde.
Les femmes enceintes doivent prouver par une échographie en cours de validité qu’elles ne sont pas tout simplement obèses. On nous l’a déjà fait ce coup-là.
Les séniors sont traités avec le respect qui leur est dû, sauf aux heures de pointes, où de petits coups de pied dans les genoux sont tolérés.
Utilisation responsable du Tramway
Le tramway est un équipement permettant à des GENS de faire des VOYAGES. Ce n’est en aucun cas un moyen de transport pour les GENS DU VOYAGE. Il est donc interdit d’atteler une caravane double essieu au Tramway.
Nous rappelons également que le tramway circule sur des rails. Il est donc inutile de demander au conducteur de « prendre à gauche là dans cette rue, s’il vous plaît, ça fait un raccourci ». Le trajet du tramway a été étudié en détail pour desservir un maximum de zones inhabitées ou parfaitement desservies par d’autres moyens de transport. Nous vous rappelons que ce tramway ne vous permet pas d’aller à la Gare d’Auxon, à l’Université de la Boulo
ie, ou à la ZAC ChateauFarine. Inutile donc de menacer le conducteur avec cette tronçonneuse. Le transports de tronçonneuse est d’ailleurs interdit.
Respect des Horaires
Les horaires seront respectés à la lettre. Mr Luc P. sera personnellement mandaté pour le contrôle de la mise en œuvre de ce point précis du règlement intérieur.
Procédures d’urgence
En cas d’atterrissage forcé, enfilez les gilets de sauvetages placés sous les sièges, et attendez la mise en service des toboggans extérieurs. Les sièges éjectables sont réservés en priorité au séniors.
Droit de retrait
Le conducteur du tramway, en cas d’agression ayant entraîné une mort violente, a le droit inaliénable de faire le mort en attendant les services funéraires.
Le caillassage du tramway est strictement interdit, Carglass ça ne marche pas pour les trams.
Contraventions
En cas de non respect dudit règlement intérieur, les contrevenants seront soumis à une amende forfaitaire équivalente à quatorze fois le taux moyen d’augmentation de la taxe d’habitation. En cas de paiement différé, cette somme est portée à vingt-deux fois le montant annuel des intérêts d’emprunts nécessaire au financement du déficit de la Société de Transport.
Sympas ces messages bien clichés sur Besançon. Ils ont été récemment publiés sur Twitter par le compte @Xxxxxx(à lire de bas en haut). (J’ai anonymé toutes les références de ce billet). Le pauvre. Obligé de prendre le train à contrecoeur pour Besançon. On n’oblige personne non plus à venir chez nous hein… Mais bon, on suppose qu’il n’a pas eu le choix et que ça le saoule. Liberté d’expression quoi. C’est le jeu. Chacun a le droit de raconter ses états d’âmes sur Twitter.
Il doit toutefois s’attendre aux réactions des « concernés ». En l’occurrence : les Bisontins.
Mais voilà, je suis curieux. Ah tiens, le monsieur s’appelle M….. et son profil Twitter nous apprend qu’il « (…)parle dans France Inter (sic) » .
En effet, M….. est chroniqueur dans une émission de France Inter en déplacement à Besançon.
Comme les équipes de France Inter sont arrivées dès ce mardi soir à Besançon, notre chroniqueur découvre la ville, enregistre des sons, des ambiances. Il fait son job quoi. Avec le talent qui est le sien. Et comme il est aussi une personne « privée » et qu’il a de l’humour, il twitte ses impressions – façon private joke grinçant – comme je le fais moi-même régulièrement sur Twitter. On sait que ça fait sourire les amis, les habitués qui suivent le fil de nos petits messages.
La différence c’est que M……. est journaliste/chroniqueur et travaille pour une radio de service public que nous accueillons (avec fierté) dans notre ville. Ca fait un peu genre « je crache dans la soupe »… en tout cas certains pourront le percevoir comme ça. Ca a d’ailleurs été le cas (réactions épidermiques) dès que j’ai relayé le message suivant sur Twitter :
Personnellement ce n’est pas le contenu qui m’a fait grincer les dents car j’aime l’humour qui ose, qui gratouille et se montre outrancier. Ce qui m’a agacé c’est le côté : « on twitte des grosses conneries sur cette ville de province sans penser une seule seconde qu’Internet et même Twitter sont arrivés jusqu’à ce trou froid et suicidogène…« .
Et pourtant, nous sommes quelques-uns à attraper au vol et à relayer tout ce qui se dit sur Besançon dans les réseaux sociaux. En quelques minutes, les tweets de M……. ont fait le tour de la twittosphère bisontine (qui commence à prendre de l’ampleur).
Pour ma part, je ne pointe pas du doigt M…….. Pas envie de passer non plus pour un « grincheux de province ». Mais je crains que ses messages soient perçus au premier degré notamment au niveau des politiques locaux qui manquent parfois d’humour quand il s’agit de l’image de leur ville…. Et ils gardent toujours un oeil sur ce qui se dit sur Twitter.
Moi, j’y vois surtout un cas d’école intéressant :
sur la perception de la province par « les Parisiens » (attention : populisme inside) et la lassitude que l’on a parfois des clichés éculés que l’on répand trop souvent sur nos villes « du bout du monde ». On finit donc inévitablement par réagir sans humour et par s’énerver plus que de raison.
A ce sujet, M……. devrait peut-être lire mon récent billet « Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre Bisontine ». Cela pourrait lui éviter quelques désagrément avec les autochtones. Autochtones qui au final n’ont qu’une envie : l’accueillir à bras ouverts, à condition qu’on ne les prenne pas trop pour des bouseux primaires. Non mais !
Comme je ne suis pas du genre à me cantonner à ma première impression, j’ai eu un petit échange via Twitter avec M……. qui semble avoir apprécié sa découverte du quartier Planoise.
Tiens ! Voilà quelque chose de réjouissant : sortir un peu du centre-ville et des clichés sur Victor Hugo, le temps et la Citadelle pour faire découvrir aux auditeurs de France Inter un autre quartier et une autre population trop souvent laissés de côté dans l’image que la « Besançon officielle » cherche à se donner. Aller donc trouver une carte postale de Planoise tiens.
Bah oui, et ça pourra faire du bien également aux auditeurs du centre-ville et des banlieues pavillonnaires qui eux non plus ne manquent pas de clichés premier degré sur Planoise. A suivre.
Mise à jour à 18h12
M……. a effacé les tweets qui avaient été mal perçus et il s’est excusé. Bienvenue à Besançon et sans rancune. On peut tous être maladroits. Il y a juste des circonstances qui amplifient le ressenti.
Épisode 1 : le marché des rames du tramway du Grand Besançon a été remporté par une entreprise espagnole : CAF.
Épisode 2 : Fin septembre, alors que la CAGB organisait un voyage de presse sur le futur site de production en Espagne, Mireille Péquignot (conseillère municipale bisontine de l’opposition et déléguée communautaire) fustige le choix d’un constructeur espagnol dans un communiqué de presse. On y lit notamment :
[quote]Faire venir des rames d’Espagne alors que nous produisons ces matériels en Franche-Comté est un véritable non sens économique, industriel, écologique et social.[/quote]
Mme Péquignot accuse également le Président de la CAGB – Jean-Louis Fousseret –« de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.
[quote]Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique… [/quote]
Il ajoute :
[quote] (…)dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge … [/quote]
Épisode 5 : La polémique dépasse le microcosme bisonto-bisontin puisqu’elle vient de Dijon. Du Grand Dijon pour être précis.
Dans son édition du 31/10, l’hebdomadaire « Le Journal du Palais de Bourgogne » (rien que ça) publie un article sur l’arrivée de la première rame du tramway de Dijon. Le constructeur est Alstom.
Un encadré complète l’article. Il commence ainsi :
C’est une « pique » à peine déguisée à la communauté d’agglomération du Besançon, qui vient de choisir, pour fabriquer son tramway, l’espagnol CAF, alors même qu’Alstom possède deux sites industriels en Franche-Comté, l’un à Ornans, l’autre à Belfort. (…). CAF était sur les rangs aussi à Dijon, un peu moins cher qu’Alstom (50.000 euros de moins par rame).
Mais « nous sommes fiers d’avoir retenu Alstom au terme de notre appel d’offres« , souligne André Gervais, conseiller du Grand Dijon chargé du projet de transport en commun en site propre (TSCP).
(…) l’élu insiste sur la volonté politique du Grand Dijon de « contribuer au soutien de l’industrie française et de ses emplois » …
Pan sur les doigts ! Donc en substance, pour ce représentant du Grand Dijon : quand on veut on peut. Ils n’en manquent jamais une les Dijonnais pour rappeler que c’est eux « les grands ».
Bien bien…
Résumons :
à ma gauche JL Fousseret et ceux qui affirment qu’il n’est pas possible d’orienter un appel d’offre de cette envergure vers le choix d’une entreprise locale ( procédure d’appels d’offres au niveau Européen, strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge, etc.) ;
à ma droite M. Péquignot et le délégué TSCP du Grand Dijon pour qui il est tout à fait possible d’orienter un appel d’offre comme celui-ci vers le choix d’une entreprise locale.
Et le débat entre ces deux thèses où est-il ? Nulle part car nous n’avons eu droit au final qu’à un échange de certitudes. C’est pour l’instant à celui qui parle le plus fort. Les arguments, les vrais, nous n’en avons pas lus, pas vus, pas entendus.
Les Grands Bisontins sont-ils des gens trop simples incapables de comprendre quand on leur explique ? Pourtant ça apporterait de la clarté ne croyez-vous pas ? Ca éviterait les rumeurs, les « on m’a dit que »… ça permettrait de se faire un avis, un vrai.
Alors moi j’ai fait un rêve
Un rêve façon « Martin Luther King bisontin ». Un vrai rêve de citoyen qui en a plus qu’assez d’entendre des élus du peuple s’invectiver sans oser élever le débat au niveau de notre compréhension. Dans mon rêve, il est question de pédagogie à l’endroit des Grands Bisontins. Je vous raconte :
Première partie de mon rêve : Mme Péquignot m’envoie une petite lettre (elle aime bien écrire des lettres je crois) dans laquelle elle étaye ses propos.
Elle explique concrètement comment doit s’y prendre une communauté d’agglomération qui lance un appel d’offre au niveau européen afin d’orienter son choix en toute légalité vers une entreprise locale.
Dans sa lettre elle ne se contente pas de donner des positions de principe sur l’intérêt de privilégier l’économie locale (comme elle l’a fait jusqu’alors).
Non non, elle précise comment s’y prendre techniquement et juridiquement. Bref, elle démontre par A + B que c’est possible.
Bref , un véritable argumentaire. De la politique avec un gand P. La base d’un débat est enfin établi. Et moi, petit blogueur, je publie sa lettre.
J’y crois. Elle va le faire !
Seconde partie de mon rêve : Jean-Louis Fousseret, piqué au vif par le magistral argumentaire détaillé que vient de pondre son opposante, décide de répondre à son tour et de faire preuve – lui aussi – d’une grande pédagogie en expliquant pourquoi les procédures d’appel d’offre au niveau européen ne permettaient pas de choisir Alstom en lieu et place du constructeur espagnol. Il ne se contente pas de dire : « ce n’était pas possible juridiquement » et de renvoyer son opposante dans les choux (comme il l’a fait jusqu’alors).
Non non : il explique et donne des arguments techniques et juridiques précis. On veut des références, des textes, du Code des marchés publics et tant pis si on ne comprend pas tout.
Et tant mieux si c’est un conseiller très pointu qui s’occupe de la réponse. Je ne sais pas vous mais moi je préfère quand on m’explique. Même si je secoue parfois la tête de haut en bas pour faire croire que j’ai tout intégré…
Et vous savez quoi ? Le petit blogueur décide – grand seigneur – de publier la lettre de son Maire et Président d’Agglomération.
Et voilà comment on se retrouve en présence de deux beaux argumentaires. En les confrontant, je suis sûr que l’on pourra se rendre compte si quelqu’un bluffe ou nous cache des choses.
Et c’est là que je me suis réveillé…
…mais je ne demande qu’à reprendre ce rêve citoyen. Alors chers élus, vous êtes les bienvenus. Cet espace vous est ouvert.
Gonflé non ?
Pour aller plus loin
l’article du « Journal du Palais de Bourgogne » dont il est question dans ce billet.