Archives de catégorie : Politique

Grosperrin rase moins cher

Jacques Grosperrin n’a pas de complexe. Quand l’opportunité de dégainer une promesse électoraliste se présente, il ne la laisse pas passer et il s’empresse d’informer la presse par voie de communiqué.

Ainsi, nos députés ont voté il y a quelques jours la dépénalisation du stationnement. Cette nouveauté offrira de fait aux maires la possibilité de fixer l’amende dont devra s’acquitter l’automobiliste n’ayant pas glissé ses piécettes dans l’horodateur.

L’occasion était trop belle de caresser dans le sens du poil l’homo bagnolis, par ailleurs électeur au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
Et Jacques Grosperrin d’annoncer tout de go, qu’une fois élu maire, il baissera de 17 à 11 euros le prix de la prune.
Le plus pathétique étonnant c’est l’argument principal avancé :

Loin de moi l’idée de lancer une surenchère. Cette décision politique répond au programme que je vous présenterai début février 2014 : plan d’urgence « commerce » où je veux voir l’accès et le stationnement facilités pour rebooster notre centre ville et son pourtour commerçant.

Populiste vous dites ? Démago ? Comme vous y allez !
En vérité, pourquoi personne n’y avait pensé avant ?  C’est pourtant évident : la solution c’est la bagnole !
Et l’on se prend à rêver de la suite logique : la transformation des voies cyclables en places de stationnement (un vélo transporte moins d’achats effectués au centre-ville qu’une voiture), la disparition des places pour handicapés (elles sont presque toujours vides, alors…), l’augmentation de la durée des feux verts.
Et puis, pourquoi pas ; osons rêver l’avenir : une place de la Révolution transformée en parking et enfin redynamisée.

— Si avec tout ça, on ne sauve pas nos commerces…
— Quels commerces ?
— Bah là-bas ! Mais si regarde bien… derrière les bagnoles garées en triple file dans la Grand rue ! Eh bien là il y a des boutiques. Un Norauto et un Speedy je crois…

 

Pour aller plus loin :

La campagne pour Besançon 2014 vue du côté des réseaux sociaux

Cette fois c’est fait : la campagne pour les prochaines élections municipales est lancée. Ce samedi 30 novembre 2013 aura vu le début des véritables hostilités.
Au menu, une conférence de presse à droite, un premier tractage à gauche et… pas mal de mouvement sur les réseaux sociaux.

Samedi matin, c’est Jacques Grosperrin, qui se réjouit le premier sur Facebook des accords de Granvelle (arf arf) signés le matin même. Un chouette mariage pour tous… Enfin… pour tous ceux de l’UMP, du MODEM et de l’UDI.

facebook-grosperrin

Sur Twitter – où il n’est présent qu’en période électorale – Jacques Grosperrin nous gratifie ensuite de ce joli loupé photographique.
Certaines mauvaises langues y verront sans doute l’illustration symbolique du quart de tour vers la droite amorcé ce matin-là par ceux qui se prétendaient, il y a quelques jours encore, du fameux « ni droite ni gauche » :

MODEM-UDI-UMP

 

Une union qui serait parfaite si Jean-François Humbert (UMP lui aussi) ne s’était pas mis, il y a trois mois déjà, en mode « je vais y aller« . Même si personne ne croit vraiment qu’il ira jusqu’au bout, cet Humbert-là empêche nos nouveaux mariés de Granvelle de la jouer sur le mode « l’opposition est unie contrairement à la majorité sortante » .

Des blogs et des tweets

Tiens d’ailleurs. Que croyez-vous qu’il s’est passé du côté du PS ce samedi-là ? Eh bien on s’est empressé de lancer le site officiel de campagne et dans la foulée, le compte Twitter qui va avec. Le tout quelques heures après les fameux accords de Granvelle. Et puis plus tard dans l’après-midi, il y a eu tractage.

Ne jamais laisser l’adversaire occuper seul le terrain médiatique.

cap 2013-12-01 à 22.17.38

cap 2013-12-01 à 21.35.23

Du côté de Jacques Grosperrin, il y a aussi un site de campagne, disons plutôt un blog. Il a été rendu public quelques jours plus tôt.
Et puis il y a également un compte Twitter. Il n’est pas clairement assumé « de campagne » mais il n’a été actif que durant deux périodes : la campagne précédant les élections législatives de 2012 et là, depuis quelques mois, à l’approche des prochaines municipales.

Le compte Twitter de Jacques Grosperrin se présente comme le compte personnel du candidat :

Grosperrin

Avantage d’un compte Twitter personnel : on peut y  interpeller directement le candidat en campagne, lui poser des questions et échanger avec lui sur des points d’accord ou de désaccord. Parfait sur le papier, mais…
Inconvénient : si le candidat ne répond pas ou ne réserve ses réponses qu’à quelques comptes identifiés comme « influents » (journalistes ou blogueurs), cela a le don d’énerver les twittos qui sont aussi – ne l’oublions pas – de potentiels électeurs.
Au final, c’est ballot voire contreproductif.
Or c’est précisément ce qui se passe avec le compte @jgrosperrin. Il est essentiellement utilisé pour diffuser de mini-communiqués au passage souvent incompréhensibles du fait de leur concision et d’une syntaxe pour le moins étrange :
cap 2013-12-01 à 22.00.46 cap 2013-12-01 à 22.00.35

cap 2013-12-01 à 21.49.10 tweets

Un compte Twitter qui – sans doute par souci de ne pas trop exposer le candidat – passe à côté de l’essentiel : créer le lien et le contact direct avec des abonnés Twitter également citoyens bisontins pour la plupart.
Et puis il faut bien dire que l’on se prend parfois à douter que Jacques Grosperrin gère lui-même son compte Twitter.
À moins que notre candidat soit affecté d’une alain-delonite aiguë, l’emploi de la troisième personne ne pardonne pas :

cap 2013-12-01 à 21.49.41

 

Revenons au candidat Fousseret. Son compte Twitter, contrairement à celui de son adversaire, assume dès son descriptif être celui de l’équipe de campagne de Jean-Louis Fousseret.

twitter-jlf

Et quand on pose la question, on obtient confirmation :

twitter-jlf

Une communication huilée

On dirait bien que l’on a tiré la leçon des erreurs d’en face du côté de JLF2014. Il semble même que l’on a décidé de mettre le paquet sur la com’ côté Twitter.
L’outil semble maîtrisé. La gestion du compte relève des techniques rodées du community managing :

– on accueille les abonnés ;

cap 2013-12-01 à 22.31.22

– on leur fait même des sourires ;

cap 2013-12-01 à 22.36.37

– on répond à tous,

cap 2013-12-01 à 22.35.58

– y compris aux détracteurs ;

cap 2013-12-01 à 22.35.07

– on instille habilement une petite dose d’humour et de complicité. On risque même quelques « mdr ! »

cap 2013-12-01 à 22.33.13

– on évite de se laisser « emmener » par les trolleurs ;

cap 2013-12-01 à 22.38.09

cap 2013-12-01 à 22.39.11
– on sait aussi ne pas répondre quand c’est préférable 🙂

cap 2013-12-01 à 22.41.05

Il est tellement lisse et efficacement communiquant ce compte Twitter de campagne de JLF 2014, qu’on a presque l’impression qu’il pourrait faire la com’ de manière interchangeable pour une marque d’aspirateur ou pour un opérateur de telecom.

Et qu’est-ce qu’il peut nous vendre comme sourires et petits moments de bonheur en famille !

cap 2013-12-01 à 22.46.24

cap 2013-12-01 à 22.45.54

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Le problème avec les communications bien huilées c’est qu’il y a des spécialistes pour ça et que lorsque des militants sincères mais nullement experts en la matière décident de s’en mêler, cela peut vite gripper une si belle mécanique…

Les grains de sable

En réponse au tweet ci-dessus et à cette photo qui nous présente une famille Ingalls unie et souriante en train de tracter place du 8 septembre, je taquine un peu en m’étonnant de l’absence de certains élus sur la photo. Vous savez, ces élus qui ont appris il y a quelques jours qu’ils ne seraient pas sur la liste JLF2014 où pour certains, qu’ils y seraient en position non éligible :

cap 2013-12-01 à 22.57.38

Quelques minutes plus tard, c’est un militant PS qui me répond en substance que @manudumont (adjoint à la communication évincé de JLF2014) était bien là mais pas dans le cadre de la photo. Un tweet effacé depuis et vous allez vite comprendre pourquoi…

Puis c’est un autre militant du PS bisontin qui va dans le même sens :

cap 2013-12-01 à 23.10.11

Or voilà que quelques heures plus tard, une source très bien informée m’apprend une toute autre version que je twitte ce dimanche matin :

cap 2013-12-01 à 23.14.04

 [précision : il est question d’une manifestation contre le racisme qui se déroulait également à ce moment-là sur la place du 8 septembre]

Je déclenche alors chez mon militant un agacement enrobé d’une couche de mauvaise foi tout à fait croustillante.

cap 2013-12-01 à 23.17.16

cap 2013-12-01 à 23.17.30

 

Mon geste de consolation restera vain : nous nous quittâmes fâchés.

On aurait pu en rester là. Mais le coup de grâce est venu d’un autre militant PS. Un Montebourien, comme Emmanuel Dumont. Visiblement le fait d’avoir vu sa présence à une manifestation voisine ainsi exploitée n’a pas dû plaire à ce dernier. Et c’est un autre qui se charge de rétablir la vérité :

cap 2013-12-01 à 23.25.59

Et voilà comment le travail d’un community manager autour de la thématique « TOUS UNIS » peut se retrouver ruiné en quelques tweets par la maladresse, la précipitation et le manque de méfiance de certains militants.
Au final, c’est une toute autre réalité qui est mise en lumière. Et cela s’est fait au grand jour.

De bons conseils

Il devient courant de voir débouler de nouveaux comptes de personnalités politiques sur les réseaux sociaux en période électorale. Sur Facebook, on connait la chanson : une page officielle est créée. Le candidat y publie des statuts et des photos que les abonnées – souvent acquis à sa cause – « likeront » et commenteront complaisamment. Une situation confortable qui peut aisément être déléguée à un aide-de-camp.

Sur Twitter, c’est différent et il est rare qu’un candidat tout frais débarqué le comprenne et ne tombe pas dans le piège d’une communication descendante et sourde totalement contreproductive.

Je vous conseille vivement sur le sujet cet excellent guide de mon ami legrugru. C’est aussi drôle que pertinent.
Tout candidat à une élection devrait le lire avant de débarquer sur Twitter et d’y planter son petit drapeau.

cap 2013-12-02 à 00.05.18

Tiens, on me signale à l’instant l’arrivée de l’adjoint Yves-Michel Dahoui sur Twitter. Une arrivée qui suit de quelques mois celle de Jean-Sébastien Leuba.
Comme quoi, on finit toujours par se retrouver entre soi sur les réseaux sociaux.

 

[Municipales] JLF 2014 : l’adjoint « sorti » qui balance sur la liste qui divise

Ce jeudi 21 novembre 2013, en soirée, les militants du Parti Socialiste bisontin doivent se réunir pour choisir ceux qui, parmi eux, figureront sur la liste conduite aux Municipales par Jean-Louis Fousseret.

gendrauddRaconté comme ça, c’est l’histoire d’un beau choix démocratique collectif. Mais la réalité semble bien différente. Dans un communiqué envoyé ce jour à la presse, Didier Gendraud – adjoint sortant à la Démocratie locale – explique une autre réalité. Et s’il a décidé de faire ainsi preuve de pédagogie explicative c’est précisément parce qu’il est parti pour être plus « sorti » que « sortant », Didier Gendraud. Puisqu’il ne figure pas sur la liste…

Et dans son communiqué, Didier Gendraud envoie du lourd. J’ai surligné le meilleur (à mon goût) :

Extrait :

Comment se déroule ce vote ? En répondant par oui ou par non à la proposition de liste dressée par une commission électorale. Qui trouve-ton dans cette commission ? Pêle-mêle siègent dix personnes : des représentants des différentes tendances du parti, la tête de liste mais aussi un fonctionnaire de la ville et deux élus sortants, candidats à leur reconduction. Connaissant la rigueur de ces derniers, j’imagine leur embarras devant la position de juge et partie qui a été la leur, d’autant que leur candidature a été retenue.

M.Gendraud confirme également l’information que je publiais il y a quelques jours sur les grincements de dents autour de cette liste :

Je passerai sous silence l’éviction humainement brutale des lieutenants fidèles du Maire, mes collègues de la tendance Montebourg, tendance au passage ignorée sur cette liste.

Et de conclure :

Cette liste municipale sera-t-elle portée par une majorité de socialistes jeudi soir ? Au-delà, saura-t-elle séduire des Bisontins lassés de politique politicienne et désireux d’un nouveau souffle pour la ville ? Serai-je le seul à me poser des questions, à douter, à m’inquiéter ?

Il a bien raison de s’interroger M.Gendraud. Les divisions et les rancœurs se font jour. Une certitude : cette liste ne sera pas plébiscitée.

twitter

Et qui sait – une dissidence possible du côté des Montebouriens ?

Et puis du côté des écologistes (qui feront liste commune avec le PS et le PC), on nous prépare aussi une belle surprise à base de cumul des mandats décomplexé. De quoi générer une belle abstention au premier tour. Mais cela fera l’objet d’un autre très prochain billet.

Voici le communiqué intégral de Didier Gendraud :

communiqué Didier Gendraud.pdf by BisonTeint

Liste JLF 2014 : renouvellement et grincements de dents au PS

On se souvient de cette formule maladroite de Jacques Grosperrin dans la Presse bisontine (septembre 2013) à propos de la liste d’opposition qu’il présentera aux élections municipales de mars 2014.  :

« Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama »

En ligne de mire, la liste de son adversaire et maire sortant de Besançon, Jean-Louis Fousseret.

Trop de fonctionnaires et surtout trop d’enseignants du côté gauche selon Jacques Grosperrin. Lui on ne l’y prendrait pas. Il s’entourera « d’experts« . Et tant pis si à l’occasion de cette boutade, le candidat de la droite nous a offert un paradoxe très croustillant.

Oui mais voilà, c’est du Grosperrin tout craché ça. Tenace et mordant mais pas très habile tacticien.  Car l’argument des « experts économiques » face aux « enseignants gauchos », il fallait le garder pour plus tard. Ne jamais montrer son 21 – fût-il émoussé – en début de partie, c’est la règle.

En tout cas, cette fois c’est grillé.

En effet, la commission électorale interne au PS bisontin vient de rendre sa copie. Son rôle est de désigner les candidats PS qui occuperont les 27 places réservées à leur parti sur les 55 noms de  la liste « gauche unie ». Les autres places seront réparties entre Europe Ecologie les Verts, le PC et des candidats dits « de la société civile ».

À la lecture de cette liste (encore confidentielle car pas forcément définitive), force est de constater que ce sont surtout les candidats enseignants de profession qui font les frais du choix d’une plus grande mixité socio-professionnelle. Certains sont relégués aux tréfonds de la liste. D’autres n’y figurent même pas. Parmi eux certains élus sortants qui n’imaginaient pas être écartés. Un fidèle lieutenant de Jean-Louis Fousseret, vous dites ? Qu’à cela ne tienne : il sort.
Cruelle politique.

Au passage, on remarque que tous les tenants de la tendance « Montebourg » (22,5% des suffrages au premier tour de la primaire socialiste de 2011) ont totalement disparu de cette liste. Abracadabra !
Par contre, on discerne dans la liste le nom d’un conseiller municipal sortant qui s’était illustré l’an dernier dans l’épreuve du « lancer de pavé dans la marre ». Une performance qui lui avait pourtant valu à l’époque les foudres de notre maire.
Mais voilà, le veinard n’est ni enseignant, ni fonctionnaire (ni Montebourien ?)

Au final, la liste Fousseret 2014 présentera un fort taux de renouvellement par rapport à l’équipe sortante (sans doute 16 nouveaux candidats sur les 27 places attribuées au PS).
Face à la lassitude d’un électorat à qui l’on ressert pour la troisième fois le même plat de résistance, le renouvellement d’une part non négligeable de « la carte » était sans doute nécessaire. Mais pour certains candidats éconduits, la pilule semble bien difficile à avaler. Surtout que, s’il est élu, Jean-Louis Fousseret a assuré que ce serait son dernier mandat et qu’il préparerait sa « succession ». Difficile d’imaginer que son/sa futur(e) « dauphin(e) » ne sera pas l’un des 27 désignés…

Quant à la liste la plus « CAMIF, MAIF, Télérama » – comprenez la plus pourvue en fonctionnaires – et si au final elle n’était pas à gauche ?

 

Poutinisation aiguë à la tête du Conseil général du Jura

La semaine dernière, l’hebdomadaire la Voix du Jura publiait le « projet confidentiel de la nouvelle carte électorale élaboré par le président du conseil général, dans le cadre de la loi du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et communautaires, qui prévoit la refonte de la carte des cantons dans chaque département. »
(vous pouvez respirer)

Dans son dernier numéro, la Voix du Jura révèle que la publication de ce document lui a valu quelques déboires avec le président du Conseil général du Jura, Christophe Perny.

Tout aurait commencé par des pressions en amont :

Christophe Perny avait fait savoir, la veille [de la publication], au journaliste, via son cabinet, qu’il cesserait dans ce cas-là « toutes relations » avec notre journal.

Puis, dès le lendemain, la sanction :

(…) après parution, la directrice de cabinet informant le journal que les contrats publicitaires en cours étaient rompus.

L’article de la Voix du Jura :

 

article-voix-du-jura

 

Voilà donc un hebdomadaire jurassien sanctionné pour un billet ayant déplu au président du Conseil général du département.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Christophe Perny s’attaque – au moins verbalement –  à la presse quotidienne de son département. Généralement, c’est sur son mur Facebook – accessible à tous – qu’il se défoule de préférence sur le ton du mépris.
Ses publications y sont d’ailleurs parfois tellement navrantes que j’ai longtemps cru à un faux compte Facebook parodique. Pourtant non…

Le 19 avril dernier par exemple :

perny-facebook

 

Une publication accompagnée de cette illustration :

journalisme-nuls

 

Et puis le même jour (il était très énervé ce jour-là, Christophe Perny) :

perny-progres

 

Encore le 19 avril, c’est pour la presse nationale cette fois (on a visiblement frôlé la crise de nerfs) :

presse-perny

 

Heureusement, quelques jours plus tard, c’était la Journée Internationale de la Liberté de la Presse.
Ce jour-là, le président du Conseil général du Jura, rendit hommage – à sa façon – aux journalistes. Y compris ceux de la presse « locale ».

perny-liberte-de-la-presse

Avec la jolie photo qui va bien.

affiche-liberte-presse

Ce jour-là, quelques journalistes jurassiens s’étranglèrent d’un rire nerveux.

Mais revenons à cette formule :

« J’ai pour eux et leur profession un profond respect »

Cette affirmation est elle encore crédible après ce dernier fait d’armes du président du Conseil général du Jura ? Peut-il encore proclamer son attachement à la presse et à sa légitime liberté ET punir quelques mois plus tard, par la rupture des contrats publicitaires en cours, un hebdomadaire qui a refusé de censurer l’un de ces articles ?
Au passage, rappelons que ces contrats sont financés avec de l’argent public.

Voilà encore une fois soulevée la question de l’indépendance éditoriale de la presse vis à vis de ses annonceurs ; des pressions que ceux-ci peuvent être tentés d’exercer directement sur les organes de presse. Mais également de l’autocensure que ces derniers peuvent s’appliquer pour ne pas risquer de froisser ceux qui contribuent pour une large part à leur financement.

À Besançon notamment, que ferait notre presse locale écrite, en ligne et radiophonique face à une polémique en lien avec le chantier du Tramway ? Imaginons par exemple une polémique au départ pas forcément excitante mais à laquelle la réponse officielle apportée serait prise en flagrant délit de mensonge. La presse locale l’évoquerait-elle ? Prendrait-elle le risque de froisser un annonceur généreux en encarts publicitaires papier pour les uns, en article publi-informatifs pour les autres et en annonces radiophoniques pour les derniers ? Devinez…

Revenons à notre cas jurassien. Dans une période où la presse écrite s’interroge sur sa survie économique, il nous offre le bel et triste exemple d’une situation certes anecdotique mais néanmoins inadmissible : un élu n’a pas à faire de chantage pernicieux (sans jeu de mots) à la presse pour la mettre au pas. A fortiori avec l’argent public.

Vladimir ! Sors de ce corps. Tu me rappelles le Schtroumpfissime tiens…

Schtroumpfissime-1

En décembre 2012, le site d’information en ligne Dijonscope, aujourd’hui disparu, s’était retrouvé écarté des listes de diffusion et autres invitations du Conseil général de Côte d’Or. Une manière de lui faire payer le contenu de certains billets. Quelques temps plus tard, constatant que son mode « tout gratuit financé par la pub » n’était pas compatible avec ses prétentions d’indépendance éditoriale, Dijonscope se lança dans l’aventure du financement par ses abonnés.

Une expérience qui s’arrêta en mai 2013 sans jamais avoir pu atteindre le nombre d’abonnés suffisant à son financement et à sa survie… sans publicité.

 

 

Petit Manuel à l’Usage des Politiciens Locaux sur Twitter

Twitter, c’est un peu comme la chasse :

– le mauvais politicien, il pense un truc, il twitte
– le bon politicien, il pense un truc, il twitte.

Toutefois, vu la très mauvaise impression que me laisse la plupart des comptes Twitter de politiciens locaux, je pense que ce

Manuel à l’Usage des Politiciens Locaux sur Twitter

n’est pas inutile. Continuer la lecture

Spectaculaire remontée de Jean-Louis Fousseret au palmarès des cumulards !

Dans un billet du 11 septembre dernier, je faisais état du palmarès des « cumulards de la République » mis en ligne par l’Express. Classement dans lequel, Jean-Louis Fousseret – maire de Besançon (et beaucoup d’autres casquettes) – trustait la 30e place grâce à cause justement, de ses casquettes (comprenez « fonctions ») multiples.

Je terminais sur un grincement de dents : François Resbsamen – maire de Dijon – faisait mieux, avec une très jolie (ou pas) 11e place. Encore une fois, Dijon nous mettait la pâtée. Déception. On espérait un peu une remontée grâce à quelques fonctions oubliées que j’évoquais en fin de billet. Mais bon, un accès à la 28ème place quelques jours plus tard, n’avait pas permis de « gratter » le rival dijonnais. Continuer la lecture

Palmarès des cumulards : comment « Dijon » nous a gâché la 30ème place

On découvrait hier ce palmarès mis en ligne par l’Express – celui des « cumulards » de la République (tous mandats et fonctions).
À la 30e place nationale (avec quand même pas mal d’ex æquo devant) : Jean-Louis Fousseret. Oui ! Notre maire de Besançon !

Maire, mais pas seulement :

  • Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon
  • Président du Conseil de surveillance du CHU de Besançon
  • Président de la SEM MicropolisPrésident d’AKTYA, l’immobilier d’entreprises du Grand Besançon
  • Président du Syndicat mixte Lumière
  • Président du SMPSI, Syndicat mixte du Parc scientifique et industriel de Besançon
  • Président de la SAIEMB, Société anonyme immobilière d’économie mixte de la ville de Besançon (Logement)
  • Président du SMABLV, Syndicat mixte de l’Aérodrome Besançon – La Vèze

9 mandats et fonctions qui valent donc à Jean-Louis Fousseret de figurer sur la 2ème page du classement de l’Express (sur 63), à la 30ème place nationale et à la toute 1ère place régionale !
Immense fierté des Bisontins et Francs-Comtois toutefois tempérée par le très très mauvais classement d’une poignée d’autres élus de la région ; ces derniers se contentant – assez petitement – d’un seul mandat : Marcel Bonnot (député du Doubs), Marie-Guite Dufay (Présidente de la région), Jean-Pierre Michel (sénateur de Haute-Saône), Jean-Claude Wambst (maire de Dôle) et Barbara Romagnan (députée du Doubs).
On sait au passage l’entêtement que met la députée Romagnan à ne vouloir assumer qu’un seul mandat. Et pourquoi pas les 35 heures et les congés payés pendant qu’elle y est !?

Palmarès des "cumulards" de la République (l'Express) - classement des élus Francs-Comtois

Palmarès des « cumulards » de la République (l’Express) – classement des élus Francs-Comtois

Laissons là ces refuseurs de cumuler en rond et retournons à notre joie légitime : « On a la 30e ! On a la 30e ! On a On a On a la 30e ! »

Et c’est là que… pan ! On a eu la mauvaise idée de remonter le classement et de découvrir à la 11ème place :

cap 2013-09-11 à 15.55.41

Purée mais c’est pas possible ! Le maire de Dijon a (encore) fait mieux ! Cette fois, c’est vraiment la goutte d’eau qui fait déborder le verre de moutarde la carafe de Bisontine !
Non content de pomper insidieusement la substantifique moelle économico-universito-administrative de Besançon ! Non satisfait de construire un tramway AVANT nous ! de nous PIQUER l’Ikéa ! et de fréquenter les huiles du PS national ! …voilà que François Rebsamen grille notre maire à la compét. des cumulards !

Notre chouette 30ème place en perd toute sa saveur, vous en conviendrez. Dijonnais ! Rabat-Joie !

Peut-être que l’Express pourrait rajouter quelques fonctions oubliées comme Président de la Métropole Rhin Rhône (ah non, elle est dissoute), Président du Syndicat Mixte Orchestre Victor Hugo-Franche Comté et Président du Réseau des sites majeurs de Vauban… On repasserait devant, dites ???

 

 

Remplacez Lino par Jean-Louis ainsi que le « Antoine » dont il est question par « François ».

 

Jacques Grosperrin, les experts, les fonctionnaires et le gros paradoxe

Dans le dernier numéro de la Presse Bisontine, il y a une interview de Jacques Grosperrin – le candidat investi par l’UMP pour les prochaines Municipales à Besançon.
Jacques Grosperrin évoque la composition de la liste qu’il présentera en début d’année prochaine. Extraits :

« À Besançon, ce sont les bien-pensants qui font la politique, et pas les experts. Moi, je veux d’abord m’entourer d’experts. »

et de préciser :

 » Ce ne sera pas une équipe d’enseignants et de fonctionnaires. Je ne veux pas d’un exécutif C.A.M.I.F., M.A.I.F., Télérama » Continuer la lecture

Un nouveau panneau bien mérité devant la mairie de Besançon

Dans le billet précédent, je vous parlais des nouveaux panneaux qui fleurissent sur nos feux tricolores à certains carrefours et qui ont vocation à autoriser les cyclistes à tourner à droite lorsque le feu est rouge.

Panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite à certains carrefour lorsque le feu est rouge

Panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite à certains carrefour lorsque le feu est rouge

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