C’est bientôt novembre, mois de grisaille. Pourtant, un joli bleu turquoise recouvre Besançon.
Ce bleu c’est celui du tramway qui circulera dans la ville en 2015.
Depuis quelques mois, la com’ officielle du tram est enclenchée. Elle tente de capitaliser un maximum de points de sympathie avant le grand hiver orange.
Hiver orange comme les cônes de chantier qui envahissent la ville. Deux longues années de travaux sont annoncées.
Alors Besançon se creuse de taupinières géantes, des rues sont déviées, d’autres s’embouteillent. Des arbres par dizaines jouent leur dernier grand effeuillage d’automne – avant tronçonnage.
Sur les trottoirs, ça grogne, ça proteste, ça refuse. Et ce n’est que le début.
Faire aimer le tram vite ! Donner aux Bisontins l’envie de serrer les poings et de patienter jusqu’à la première rame. Jusqu’aux premiers bienfaits.
Pour les aider un peu, cette belle maquette grandeur nature offerte par CAF (le fabricant espagnol du tram) sera exposée en pleine rue. Mais un cadeau à 300 000 euros ça se protège.
La maquette sera donc présentée… dans une cage de verre.
On pense alors aux précédents : à Mao, à Lénine et – dans un tout autre registre – à Bernadette Soubirous et au Curé d’Ars. Tous exposés sous verre après leur mort et offerts au culte et à l’adoration.
On imagine déjà les Bisontins agenouillés devant la Sainte Maquette, venus s’oindre le coeur d’un peu de baume bleu turquoise. Puis repartant apaisés, se disant que l’amertume de cette pilule orange finira bien par passer. Avec l’hiver.
La maquette du tramway de Besançon sera exposée près du centre St-Pierre, en face du pont de la République
Ce jeudi soir c’était Conseil communautaire au Grand Besançon.
138 élus sont présents puis un grand vide se fait dans la salle… Que s’est-il donc passé ?
Retour sur les événements de la semaine dernière
Mireille Péquignot, conseillère municipale Nouveau Centre (Groupe UMP) et déléguée communautaire, diffuse dimanche dernier un communiqué dans lequel elle accuse Jean-Louis Fousseret« de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.
En substance Mme Péquignot reproche au Président de l’Agglomération bisontine, d’avoir confié le marché des rames du futur tramway à une entreprise espagnole. Il s’agit d’après elle d’« un véritable non sens économique, industriel, écologique et social. »
C’est le voyage de presse organisée par la CAGB sur le site de production de CAF qui semble avoir provoqué l’ire de Mme Péquignot. Plusieurs articles sont en effet parus dans la presse. On y a beaucoup lu sur l’opportunité que le tramway bisontin constitue pour la société CAF dans sa stratégie de pénétration du marché des villes françaises moyennes.
Donc pour Mme Péquignot, la messe est dite : Jean-Louis Fousseret est un VRP de luxe à la solde du constructeur espagnol.
Et histoire de déposer une cerise sur le gâteau, elle ajoute : «Des commissions ont-elles été perçues ?»
Il n’en aura pas fallu plus pour provoquer une vive réaction de l’intéressé qui affirme dans un communiqué publié dès le lendemain : « Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique » …
Jean-Louis Fousseret ajoute : « dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge« …
Et comme il n’a pas du tout mais alors pas du tout apprécié les allégations de commissions perçues, il prévient : «Je vous demande désormais de mesurer vos propos. Si tel n’était pas le cas, je me verrais dans l’obligation de demander à la justice de notre pays de vous rappeler les règles qui protègent la probité et l’honneur de chacun».
Les choses en étaient restées là et la passe d’armes semblait marquer le pas… jusqu’à ce jeudi soir, jour de Conseil communautaire au Grand Besançon.
Dès le début de la séance, Gabriel Beaulieu, 1er vice-président de l’Agglomération, prend la parole pour s’exprimer sur le communiqué de Mme Péquignot, le tout sur un ton de remontrance. Jean-Louis Fousseret intervient à son tour de manière indignée sur le même sujet.
S’ensuit la réaction de Pascal Bonnet (UMP) qui se désolidarise de la prise de position de Mireille Péquignot qui n’est pas encore là…
C’est à ce moment que cette dernière – en retard – entre enfin en séance. Elle prend la parole et commence à lire un long texte dans lequel elle reproche à nouveau au Président de la CAGB d’avoir opté pour un tramway espagnol…
Quelques sifflets fusent puis les élus se lèvent les uns après les autres et quittent la salle. Ne restent alors en séance que les membres du bureau et une dizaine de délégués communautaires sur 138.
Pendant ce temps, Mme Péquignot poursuit imperturbablement la lecture de son texte devant un Jean-Louis Fousseret qui ne dit plus un mot ; semblant subir le verbiage de l’élue.
Une situation totalement inédite au Grand Besançon.
Voici une courte vidéo filmée depuis les bancs réservés au public. On y entend Mireille Péquignot lisant son texte, bien seule, au milieu des rangs clairsemés.
La suite ?
On l’attend avec impatience bien-sûr.
Pour ma part je me suis permis de contacter Mme Péquignot pour connaître sa position sur la manière dont la CAGB aurait dû s’y prendre pour confier le marché des rames du tram à Alstom, tout en respectant les procédures imposées pour ce marché européen.
Il n’est en effet pas suffisant de monter au créneau avec des « y’avait qu’à ». Les Grands Bisontins attendent désormais d’entendre des arguments détaillés que Mme Péquignot ne manquera sans doute pas de leur fournir afin d’étayer son propos.
J’ai déjà publié plusieurs billets sur le sujet du déplacement annoncé de la statue du Marquis de Jouffroy d’Abbans. Vous trouverez chronologiquement un résumé de cette « affaire » ici, là et encore là.
J’ai eu aussi un contact par email avec Pascal Coupot – le créateur de la statue – à qui j’avais proposé de s’exprimer sur le blog.
A ce jour, Pascal Coupot est toujours dans l’attente que les services de la mairie de Besançon prennent contact avec lui afin de le consulter sur la destination future de son oeuvre.
Il me transmet aujourd’hui ce texte que je publie en intégralité.
La vraie question du déplacement de la sculpture de JOUFFROY d’ ABBANS
L’important pour moi n’est pas la polémique avec la mairie dont je n’aurais que faire si je n’en étais l’otage.
L’important est que la sculpture continue de répondre à son concept. Je m’explique: cette oeuvre est l’aboutissement d’une réflexion et d’une démarche autour du personnage de JOUFFROY d’ ABBANS.
Au XIXe siècle, le lieu situé entre l’église de la Madeleine et le Pont Battant a été baptisé « Place Jouffroy d’ Abbans », en hommage à l’inventeur du bateau à vapeur. Une sculpture en bronze a été commandée à Charles GAUTHIER, installée sur un gros piédestal en pierre au centre de cette place.
En 1941, les Allemands ont déboulonné la sculpture puis l’ont refondue, ayant besoin d’alliage cuivreux pour leur armement. Disparue donc. La ville commanda à un autre sculpteur, Jean JEGOU, une nouvelle oeuvre, cette fois-ci en béton. Pour des raisons de traffic routier et rayon de braquage, etc..la place a disparu pour devenir un simple carrefour mais le lieu a gardé son nom et la seconde sculpture en béton sur le socle en pierre de la première a été installée au jardin des senteurs, quai de l’Helvétie, où elle se trouve toujours.
Les associations de quartier, riverains, commerçants, etc, désiraient la réimplantation de cette sculpture place Jouffroy, la ville avait presque donné son accord quand elle s’est rendue compte qu’il n’y avait pas la place pour l’y installer. C’est alors que j’ai proposé de réaliser une autre sculpture pour le prix estimé alors du seul déplacement de la sculpture en béton et de son socle.
Mon concept était le suivant: comme il n’y a pas de place sur la place, qui d’ailleurs n’existe plus, pour une sculpture, je la place sur le trottoir adjacent , c’est-à-dire quai Veil Picard. Il n’est bien sûr pas sur le trottoir pour faire le tapin, mais descendu volontairement de son piédestal pour devenir un piéton comme les autres parmi les Bisontins, le seul détail le différenciant étant le costume de son époque. Ainsi désacralisé, sur le même plan que ses semblables, les familiers du lieu se sont habitués à lui et comme vous l’ont adopté.
A cet endroit, il est devant sa plaque commémorative, plaque discrète qui en quelques mots nous le présente, mais pourtant son regard se perd au-delà du garde-corps, dans l’eau du Doubs, lieu de son invention où il laisse aller sa rêverie de visionnaire. De plus, placé comme il l’est, cet homme progressiste du siècle des Lumières tourne le dos à l’ église de la Madeleine, comme le faisait la première sculpture de sa représentation au centre de la place. Enfin, détail important: la sculpture a été conçue pour cet endroit précis et les pointes de ses souliers sont légèrement relevées afin de sembler se poser naturellement sur la pente du trottoir qui permet le ruissellement des eaux de pluie. Ailleurs, il aura les talons dans le vide ou le bout des pieds sous terre.
Une sculpture, c’est tout cela, ce n’est pas du mobilier urbain ! Un banc peut être mis à l’ombre s’il fait chaud puis déménagé au soleil si la saison se rafraîchit.
Une sculpture, c’est plutôt comme un suppositoire, si on se trompe d’endroit pour le mettre, on n’obtient pas du tout l’effet escompté et pourtant c’est toujours un suppositoire, mais il devient alors inutile voire indigeste …!
Par conséquent, cette sculpture, qui est parmi mes autres réalisations la plus connue, la plus reconnue, la plus publiée, photographiée et sans doute la plus aimée du public est ma carte de visite.
Elle m’a demandé pas moins de 1200 heures de travail pour un prix total qui ne couvrirait pas aujourd’hui le seul coût de fonderie. Je vous passe les détails de ce qu’un artiste peut s’entendre dire parfois, en conclusion je demande seulement à ce que ce Jouffroy ne ne soit pas baffoué, mais réinstallé après une vraie réflexion et recherche de ma part, en concertation avec la ville, comme d’ailleurs la loi l’impose.
Je vous remercie de votre soutien, à vous, aux Bisontins, aux internautes qui se sont sentis concernés pour que cette sculpture ne soit pas abandonnée au fond d’une cave pendant deux ans, mais c’est sa réinstallation définitive qui me préoccupe le plus. Sur le futur pont Battant, comme je l’ai lu quelque part, je ne sais pas, il me semble un peu prématuré, là encore, de l’annoncer sans vérifier que le lieu se révélera judicieux, ce qui reste mon domaine de compétence. En attendant le contact constructif des services de la ville.
Toutes les écoles de Besançon ont reçu récemment un courrier de Jean-Louis Fousseret dans lequel ce dernier ne tarit pas d’éloges pour… LE TRAIN :
Extrait :
[quote]Le train a toujours fait rêver les petits et les grands, et le TGV n’a toujours pas détrôné la bonne vieille locomotive à vapeur dans l’imaginaire collectif.
C’est ainsi que le train et son environnement sont toujours très présents dans les dessins d’enfants, dans leurs jeux, et forcément dans votre enseignement [il s’adresse aux enseignants ndlr].
Empreint d’histoire et de modernité ; marquer de progrès techniques et de prouesses technologiques ; porteur d’avancées sociales et de voyages, le train est certainement l’un des moyens de transport d’avenir tant il est conforme aux nécessités de sécurité et de développement durable.[/quote]
Certes oui bien sûr c’est beau un train. On en a tous dessinés étant petits et on a tous joué à tchou tchoooou même si les locos à vapeurs c’était bien avant nous. Nos mouflets en font d’ailleurs autant.
Mais pourquoi notre maire expose-t-il ainsi et maintenant sur la place publique cet attrait, ce penchant, cet amour immodéré pour le chemin de fer ?
Suite :
[quote]Dans quelques jours se déroulera, à l’initiative de l’association Rail Miniature 25, une exposition de maquettes, y compris celle grandeur nature, du futur tramway de l’agglomération bisontine.[/quote]
Mmmmmm… tiens donc
Re-suite :
[quote]Afin de soutenir l’initiative des bénévoles exposants, j’ai souhaité permettre aux enfants d’effectuer une visite de ce salon sur le site de Micropolis les 24 et 25 septembre. Pour cela, j’ai décidé de leur offrir les entrées jointes à ce courrier, et j’ai pensé que vous accepteriez de vous associer à cette démarche en les distribuant à vos élèves.[/quote]
Et pour achever de convaincre l’enseignant :
[quote]Des invitations pour vous-même et vos collègues sont jointes à cet envoi.[/quote]
Résumons :
les fanas de train miniatures et autres maquettes ferroviaires tiendront salon ce week-end à Micropolis. Heureuse nouvelle car le train est LE moyen de transport merveilleux que les enfants adorent. Il est en outre sécurisé et parfaitement écologique. Le must.
DONC : le Maire de Besançon a décidé d’offrir généreusement l’entrée au salon des petits trains aux plus jeunes bisontins…
HASARD INCROYABLE : la maquette grandeur nature du futur tramway sera justement exposée pour la première fois à ce salon.
On l’a d’ailleurs (un peu) mentionné sur les entrées gratuites.
Scène 1 (au retour de l’école)
Léo : — Papa ! Maman ! J’ai une entrée gratuiiiiiiiiiite pour aller voir les petits trains !
Papa : — Fais voir ça. Euh… mouais… c’est gentil mais du coup nous on va devoir payer nos entrées adultes…
Léo : — Aller ! Aller ! En plus y’aura le tramway de Besançon !
Maman : — Ah non ! Pitié ! Pas le tram ! Les impôts !
Papa : — Les platanes !
Maman : — Les travaux ! Les commerces qui ferment !
Papa : — Les bouchons !
Maman et Papa : — On n’en veut pas !
Léo : — Si ! Si ! Moi je VEUX y’aller !!!
Scène 2 (au retour du Micropolis)
Papa : — Alors ça t’a plu les petits trains ?
Léo : — Bah tu sais y’avait que les adultes qu’avaient le droit de jouer avec, alors…
Maman : — Moi je l’ai trouvé joli le tram.
Papa : — Oui pas mal c’est vrai. A part peut-être ce bleu chiasseux.
Maman : — Ça fait un peu salle de bain non ? J’aurais préféré le blanc c’est sûr. Le Maire aussi à c’qu’on dit.
Papa : — N’empêche que ça donne plus envie que le bus…
Maman (en aparté) : — Tu crois qu’il aura des entrées gratuites le gamin pour le salon de l’érotisme ?
Pour aller plus loin
la lettre que Jean-Louis Fousseret a adressé aux enseignants des écoles de Besançon le 12 septembre 2011. Cliquez pour agrandir.
Pré-générique : le regard d’un homme de bronze en plan serré.
Résumé succinct des deux précédents épisodes
Une statue de bronze très singulière, connue et appréciée des Bisontins.
Un tramway incompris à l’existence encore bien virtuelle.
Des travaux imminents qui feront entrer de plain-pied la réalité du tram dans notre quotidien.
Des platanes centenaires accusés d’avoir la rage rongés par de vils champignons et généreusement euthanasiés.
Un journal municipal qui avertit de l’imminence de tous ces bienfaits et signale – en bonus – le prochain déboulonnage de ladite statue.
Les réseaux sociaux qui s’en mêlent. Une page Facebook. Twitter. Maudit Web !
Le paternel sculpteur qui découvre le sort réservé à son oeuvre par ce biais et tombe des nues.
Un article dans la presse locale qui raconte tout ce que vous venez de lire…
Générique
Le lendemain…
France 3 Franche-Comté consacre un reportage à notre affaire. L’occasion de voir Pascal Coupot, le sculpteur, en personne et d’entendre sa réaction. Une discussion s’amorce en fin de reportage entre lui et le directeur du projet tram…
La page Facebook – quant à elle – compte bientôt 200 aficionados du statuaire marquis. Ce n’est pas énorme mais ça a suffi à attirer l’attention de l’Est Républicain et de la municipalité …
Sur la méthode d’abord : un billet caustique mais plutôt bien vu…
Est Républicain du 31/08/20111
Sur le fond ensuite : un article écrit par Eric Barbier (comme celui de la veille) apporte des éléments en provenance de la Ville de Besançon et de son maire – Jean-Louis Fousseret.
Extraits :
[quote] Face à l’excitation de quelques internautes toujours prompts à chercher la petite bête, l’équipe municipale a revu sa copie. Jean-Louis Fousseret certifie dans un premier temps que le père du bronze, Pascal Coupot, « va bien être contacté.
(…) « on va appeler l’artiste pour indiquer notre démarche et le repositionnement de la statue. Et on le fera avec lui, c’est une évidence »[/quote]
Excités vous dites ? Ou peut-être juste « concernés » et sachant utiliser les outils du XXIe siècle pour se mobiliser et défendre une cause.
Une cause symbolique : de par son emplacement, cette statue est un peu le dernier arbre du quai et… le seul que l’on peut encore sauver. Elle en est assurément la plus vieille branche puisque Jouffroy aura 260 ans le 30 septembre prochain.
N’empêche. Chacun sera rassuré d’apprendre que la Ville n’a pas « oublié de consulter le sculpteur » – contrairement à ce que je titrais dans le billet précédent. La Ville a juste omis de le faire AVANT de sceller le sort de la statue dans le BVV… En substance : « le BVV est parti tout seul »… mais il est encore temps de rattraper le coup. Et tant mieux.
[quote] Aucune certitude pour l’instant sur l’avenir à court terme du marquis. « Il a peut-être été envisagé à un moment de la mettre dans les caves mais c’est impossible. On va essayer de voir où on peut la mettre pendant les travaux », explique Jean-Louis Fousseret. « Peut-être de l’autre côté du pont, on va voir ». [/quote]
En voilà une bonne nouvelle ! Merci Monsieur le Maire d’avoir su écouter et de vous montrer attentif à l’attachement que les Bisontins portent à cette statue.
[quote]« Notre leitmotiv, c’est informer », martèle le premier édile de Besançon qui se refuse de répondre aux pages Facebook publiées par « des anonymes.[/quote]
Pan ! Pour le bison ! L’anonymat… ma pathétique facette « Superman mégalo ». Je sais, je sais c’est mal, c’est lâche, c’est couard… mais voyez-vous : qui irait voir Clark Kent au cinéma ? Mégalo je vous dis.
Mais revenons un peu aux « amoureux du marquis ». Ceux qui se sont inscrits sur la page Facebook. Ils ne sont pas anonymes – eux – et ils commencent à être nombreux. Espérons toutefois qu’ils sauront redevenir anonymes – en 2014 – dans le secret de l’isoloir.
[quote]Ce que ça montre aussi, c’est que cette œuvre est très prisée, autant que le Victor Hugo de l’esplanade de la mairie ».[/quote]
Question de goût mais oui, le marquis ne laisse personne indifférent.
En clair, les choses semblent évoluer dans le bon sens. Espérons que la Ville de Besançon et Pascal Coupot trouveront un lieu approprié à l’installation temporaire du marquis durant les travaux.
Et l’Est Républicain d’ajouter :
[quote]Les bonnes idées sont les bienvenues pour que les travaux du tram ne marchent pas sur les pieds du grand homme et que celui-ci continue à conserver son pouvoir d’attraction sur les citadins et les touristes.[/quote]
Alors ça, les internautes n’ont pas attendu qu’on leur suggère et certains (j’en fais d’ailleurs partie) s’en sont donnés à coeur joie. Donnant libre cours à leur imagination débridée pour imaginer le futur emplacement de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.
Petite sélection
Mise en garde : quelques images sont très légèrement retouchées et certaines contiennent même de l’humour
maître-nageur à la piscine La Fayette (par @Yvestan)
Fontainier (par @GeryH)
Bouliste (par JM.Blondeau)
Girouette
Homme-fontaine (par @GeryH)
Politiquement (in)correct (par Dreamin kate)
Aux manettes du tram ! (par @GeryH)
L'endroit idéal pour admirer le tram…(par JM.Blondeau)
Quelques « détournements » en bonus
Abbey road (par JM.Blondeau)
Il faut sauver le soldat Jouffroy
Sauvez marquis
Envie de proposer d’autres montage photo avec le marquis ? Vous pouvez télécharger le fichier contenant l’image de la statue détourée en cliquant ici (fichier PSD – format Photoshop)
Vous pourrez ensuite poster vos images en vous inscrivant sur la page Facebook ci-dessous.
Dans le billet précédent, il était question du début des travaux du tramway sur le quai Veil-Picard dès l’automne 2011, de la fin des platanes centenaires bientôt tronçonnés et d’un dommage collatéral inattendu : la disparition de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.
L’oeuvre sera en effet remisée dans un sous-sol durant les deux ans de travaux annoncés puis réinstallée sur le futur nouveau pont Battant.
L’annonce en a été faite dans le BVV du mois de septembre (voir ci contre).
Je me suis personnellement ému sur ce blog de « la mise au placard » du marquis et j’ai créé une page Facebook pour réunir tous ceux qui le souhaitent (Bisontins et non Bisontins) autour d’une idée simple : demander à la Ville de Besançon de faire son possible pour que la statue trouve temporairement place dans autre lieu de la ville… mais pas dans une cave.
L’avis du créateur de la statue du marquis
Il restait à recueillir la réaction de celui qui – à l’évidence – est le premier concerné : le « père » du marquis – le sculpteur Pascal Coupot.
C’est Fabrice Barbier, reporter-photo-vidéo-presse de profession, qui l’a contacté par téléphone. Qu’il en soit remercié. Voici la synthèse qu’il a fait de cet entretien.
Contacté hier soir (samedi 27 août), Pascal Coupot s’est étonné de cette annonce de «déboulonnage» de son oeuvre qui trône sur le Quai depuis 1998. C’est avant tout une question de principe, car ce dernier n’a pas été contacté par les services de la municipalité avant cette annonce dans le BVV.
Rappelons que l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits. Donc P. Coupot se devait d’être prévenu de ces projets municipaux.
Par ailleurs, ce dernier précise que cette oeuvre commandée fut conçue pour être placée à son emplacement actuel, donc pas question dans le futur de la fixer à n’importe quel lieu dans la boucle. Il y a un respect de l’oeuvre et de l’artiste à avoir.
Dans le projet final «tram» la statue devra reprendre sa place actuelle Quai Vieil Picard, et non pas aller se balader sur le futur pont Battant sans son aval.
Concernant le stockage de la statue dans le sous-sol de l’église de la Madeleine, Pascal Coupot regrette que cet emblème touristique disparaisse de la vue des visiteurs.
Lorsque nous lui suggérons d’implanter Jouffroy au milieu du quai de Strasbourg, il reste dans l’interrogation : Pourquoi pas, mais il faut que je réfléchisse, il y a des problèmes techniques à ne pas oublier. Pour toute décision l’artiste demande à la municipalité de Besançon de bien vouloir le contacter rapidement.
Grosse bourde donc : sceller le sort d’une statue et l’annoncer sans avoir préalablement consulter l’artiste…
Cette omission ne pose pas problème qu’au niveau « diplomatique » mais également dans le champ juridique puisque l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits… Aucun changement de destination ou de mise en scène de l’oeuvre ne peut être décidé sans son accord.
Il serait donc temps que la ville contacte Pascal Coupot pour discuter avec lui du sort de notre cher marquis.
Notons que le sculpteur n’est pas opposé par principe à l’installation temporaire de la statue dans un autre lieu de Besançon ; pour peu que cela se fasse avec son accord et que les contraintes techniques le permettent.
A suivre donc… et n’oubliez pas, vous avez aussi votre mot à dire. Pensez à « aimer » cette page Facebook et à la faire tourner.
Bisontins comme non Bisontins – ceci concerne tous ceux qui ont croisé un jour cette statue si singulière.
Voici un petit bout de Besançon que vous reconnaissez sans doute.
Le pont Battant, le quai Vauban, les premières maisons de la Grande rue – tout cela c’est du « par coeur » pour tous les Bisontins.
Pourtant ce paysage semble bien vide. Il manque un élément familier. Quelque chose ou plutôt quelqu’un.
Presque quelqu’un.
Vous y êtes ? Abracadabraaaaaa le revoilà !
Déjà 13 ans que le marquis Jouffroy d’Abbans tourne le dos à la place qui porte son nom.
Par modestie ? Du tout. Notre homme – ou plutôt sa statue – observe patiemment le Doubs depuis son coin de trottoir sur le quai, tout près du pont Battant.
Trop près sans doute… car cette proximité va lui coûter sa place.
deux années sabbatiques et un déménagement
Dans quelques semaines il quittera son emplacement pour ne plus jamais y revenir. Il sera déboulonné et disparaitra durant deux années dans le sous-sol de l’église toute proche. Il réaménagera ensuite un peu plus loin.
Explication : les travaux du tramway débuteront à l’automne sur le quai Veil-Picard. Le dévoiement nécessitera notamment d’enlever la statue que l’on a prévu de remiser durant deux ans.
A l’issue de cette période, elle ne pourra pas être réinstallée au même endroit car le nouveau pont sera plus large et une voie cyclable longera le quai.
Notre cher marquis trouvera donc refuge sur le nouveau pont Battant – troisième du nom – d’où il pourra à nouveau observer la rivière.
Toutes ces informations seront à lire dès lundi dans le BVV de septembre… petite exclusivité donc.
Extrait :
Mais pourquoi se priver du marquis durant deux années ?
La statue du marquis est fixée à même le sol, sans piédestal. C’est d’ailleurs la grande originalité de cette oeuvre que de se situer « au niveau des passants » et d’être à la fois réaliste et à taille humaine. Il s’agit également de la « marque de fabrique » de Pascal Coupot – le sculpteur qui l’a créée en 1998.
A priori donc pas de difficulté technique majeure pour déplacer notre marquis et le réinstaller temporairement un peu plus loin, dans une zone épargnée par les travaux du tramway.
A l’évidence, ce n’est pas la solution retenue par la Ville de Besançon… Dommage car cette statue, si populaire auprès des Bisontins, est aussi une « attraction » au succès toujours garanti auprès des touristes de passage.
double peine
Comble de l’ironie : le vrai marquis Jouffroy d’Abbans passa presque deux ans en cellule entre 1772 et 1773 pour de sombres raisons de rivalité amoureuse l’opposant au Comte d’Artois (sacré marquis !)
Il sut mettre à profit cette période d’enfermement pour étudier les mouvements des navires. Ce fût la genèse de l’idée du bateau à vapeur dont il fut l’inventeur et qu’il testa pour la première fois sur le Doubs.
Voilà pourquoi notre marquis regarde avec tant de mélancolie le fil de la rivière…
La science anecdotique : livre de lecture et d'étude - Félix Hément, 1889
une page Facebook pour le marquis
Alors ? Ne serait-il pas possible de lui trouver une petite place à notre marquis ?
Deux ans de placards quand on a déjà injustement purgé deux ans de prison : c’est une véritable double peine !
Voici une page Facebook spécialement créée pour demander à la municipalité que cette possibilité soit étudiée de près.
Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de chance d’éviter deux ans de cave à notre cher marquis… Faites tourner s’il vous plaît !
Vous pouvez également donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.
Et les arbres du quai Veil-Picard ?
On en a déjà tellement parlé qu’on finissait presque par croire que leur fin programmée n’était qu’un mauvais rêve, que ça n’arriverait pas. Pourtant cette fois, c’est annoncé, les platanes du quai vivent probablement leurs dernières semaines.
A l’automne – comme indiqué ci-dessus – les travaux commenceront sur le quai Veil-Picard. Sans doute que l’on attendra que les platanes soient naturellement allégés de leurs feuillages puis les tronçonneuses entreront en action…
Le quai semblera bien nu tant que les nouveaux arbres n’auront pas été replantés.
décryptage
Voici un article du BVV que vous trouverez dans votre boîte à lettres lundi matin.
Remarquez deux éléments qui illustrent la manière dont on s’y prend pour tenter de faire passer une pilule trop amère :
« Eviter d’informer le patient sur l’amertume de la pilule mais mettre en avant les bienfaits de cette dernière » : la coupe des platanes n’est pas évoquée mais dans la légende de l’image, on n’oublie pas d’évoquer la « plantation de nouveaux arbres » .
Pourtant l’un n’ira pas sans l’autre.
« Donner de chouettes couleurs à notre pilule afin de la rendre plus appétissante (le bleu turquoise est parfait) » : ici, on ajoute systématiquement une majuscule au mot « Tramway »…
Vous voulez en savoir plus sur le marquis Claude François Jouffroy d’Abbans ? Voici le chapitre intégral qui lui est consacré dans un ouvrage de 1889 (La science anecdotique : livre de lecture et d’étude – Félix Hément) consultable sur Gallica.
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A voir sur le Net
France 3 Franche-Comté a consacré tout un dossier à Pascal Coupot, l’artiste créateur de la statue du Marquis Jouffroy d’Abbans ;
Tout est parti d’un billet publié ce lundi 6 juin sur Macommune.info.
Photo Denis Costille
Un internaute, Denis Costille, y raconte la manière dont l’une des photographies qu’il a déposées sur la photothèque de la Ville de Besançon a été possiblement « censurée« .
Son image, sur laquelle ou peut voir les platanes du quai Veil Picard, n’a en effet pas été publiée alors que d’autres qui avaient été déposées ultérieurement l’ont été.
Il faut dire que le photographe en question n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans la légende de sa photo :
« Les platanes du quai Veil Picard, menacés d’abattage à cause d’un stupide projet de tram dont les Bisontins ne veulent pas. »
Donc « couic »… image passée à l’as.
Censure présumée
Notre internaute écrit illico sa mésaventure et la publie sur Macommune.info qui titre « Censure à la photothèque du site de la Ville de Besançon ?« .
La suite ne va pas tarder. Une personne travaillant à la Direction de la Communication de la Ville de Besançon, répond à notre internaute d’une manière plutôt habile et avec des arguments qui paraissent tout à fait défendables :
« Bonjour Monsieur COSTILLE.
Nous vous remercions de votre participation à la photothèque en ligne, tant pour les dépôts de photos que vous y faites, que pour les remarques que vous avez pu nous prodiguer utilement, à l’occasion.
Nous sommes toutefois au regret de ne pas valider votre envoi « Platanes du quai Veil Picard », non pas en raison de la qualité de l’image, mais en raison du commentaire qui l’accompagne : « Les platanes du quai Veil Picard, menacés d’abattage à cause d’un stupide projet de tram dont les bisontins ne veulent pas. »
Votre opinion concernant le tramway est respectable et vous avez le droit de l’exprimer, mais cela n’entre pas dans la vocation de la photothèque en ligne. La photothèque se veut un espace convivial, le recueil de l’image qu’ont les bisontins de leur ville. C’est aussi l’une des rubriques les plus consultées du site www.besancon.fr , notamment par des personnes étrangères à notre cité. Surtout, ce n’est en aucune manière un lieu de débat, ou de polémique.
Votre photographie est néanmoins intéressante et originale, aussi la validerons-nous sans ce commentaire, si vous en êtes d’accord.
Nous vous présentons, Monsieur COSTILLE, nos meilleures salutations.
Bernard GUHUR
Direction de la Communication
MAIRIE DE BESANCON »
Et l’inverse ?
En lisant ce billet, l’idée m’a immédiatement traversé l’esprit : et qu’adviendrait-il d’une image faisant l’éloge du tramway ?
Et hop… ni une ni deux. Je cherche dans mes archives une photo des platanes du quai, je l’envoie, je la légende… et j’attends.
Quand je dis « je », disons plutôt Catherine Ponsot... une comparse qui avait déjà écrit au Tram’Web en décembre dernier. Une vraie testeuse cette Catherine !
Voici ma photo et sa légende telles qu’elles ont été déposées sur la photothèque :
Le quai Veil Picard et son alignement de platanes. Ce lieu sera certainement encore plus magnifique lorsque l’encorbellement sur le Doubs, le nouvel alignement d’arbres et les autres aménagements liés à l’arrivée du tramway seront en place.
Alors certes, sa légende n’est pas polémique contrairement à celle de M.Costille. Mais elle en est d’une certaine manière le négatif.
Voilà pour le clin d’œil.
Malgré cette petite pique, je tiens à dire : vive la photothèque ! Une chouette idée dans laquelle il faut savoir chercher pour en exploiter le potentiel…
Pas toujours aisé d’y dénicher les perles rares (car il y en a) tant elles sont noyées au milieu des innombrables photos de fleurs ou de canards nageant sur le Doubs.
Je ne saurais trop vous conseiller de fouiller dans la rubrique « Histoire« …
En direct de la Foire Comtoise à Micropolis, le résultat sera annoncé d’ici une heure par Jean-Louis Fousseret devant les caméras de France 3 Franche-Comté.
Mais mon appareil photo est très indiscret et il n’a pas pu s’empêcher d’immortaliser la feuille de décompte qu’un huissier était en train contrôler. Ceci n’est peut-être qu’un décompte partiel mais qui montre une tendance lourde.
Huissier vérifiant le décompte
Décompte des voix exprimés
Les chiffres donnés sont les nombres de voix par choix de vote ainsi que les totaux au vendredi 3 juin 2011 à 20h00.
Bilan :
rose fuchsia : 4 380 voix
blanc nacré : 4 668 voix
bleu turquoise : 6 392 voix
Une certitude : le tramway du Grand Besançon sera bleu turquoise !
Cette couleur remporte plus de 41 % des 15 000 et quelques voix exprimées.
Le tramway ressemblera donc à ceci :
Techniquement, ce bleu se nomme « bleu pantone 632 »
Et vous qu’en pensez-vous ? Devrez-vous revoir votre garde-robe pour vous harmoniser avec le tramway ?
N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.
Mise à jour – 14h00
Le résultat était le bon et a été confirmé sur France 3 Franche-Comté par Jean-Louis Fousseret.
Voici le détail des votes tels que je les ai relevés à partir de la feuille de décompte prise en photo.
Nous pouvons observer que :
15 000 suffrages ont été exprimés. Ce qui ne signifie pas qu’il y a eu 15 000 participants (comme on peut le lire ailleurs), tant il était facile de voter plusieurs fois ;
1 vote sur 3 a été réalisé par Internet ;
la couleur bleue a été majoritaire sur tous les lieux et modes de consultation ;
seuls 790 bulletins ont été déposés dans les urnes des communes périphériques.
Consigne a été donnée de ne plus en parler. Chuuuuuuut…
Refuser la transparence revient à reconnaître que l’on n’a pas su faire, que l’on aurait dû sécuriser en amont et que la solution adoptée a sans doute consisté à éliminer de nombreux votes à l’emporte-pièce.
A la lecture des explications succinctes recueillies par Dijonscope, nous comprenons que le technicien en charge de la résolution du problème s’est contenté d’éliminer tous les votes effectués avec des adresses email comportant des domaines sortant du lot commun.
Pour être clair, si vous n’avez pas voté à l’aide d’une adresse comportant un domaine répandu du type yahoo, gmail, free, orange, sfr… Bref, si vous avez utilisé une adresse rare, d’entreprise par exemple, votre vote n’a probablement pas été pris en compte. Il fait partie de la charrette « votes douteux »… zou… poubelle.
La suppression de votre vote est un dommage collatéral.
En contrepartie, si une partie des votes automatiques employait des adresses email non exotiques, ceux-ci n’ont pas pu être éliminés. Ils compteront.
La porte est donc désormais ouverte à toutes les supputations, à toutes les rumeurs sur un éventuel vote truqué.
C’est bien dommage pour cette jolie idée participative particip’hâtive.
Au final qui aura vraiment choisi la couleur ? Mystère…
A n’en pas douter, les opposants au tramway s’en gargariseront. Pour eux c’est cadeau.
Sinon. Ce petit message personnel à l’attention de TramwayRose, le bidouilleur à l’origine du script qui a voté des milliers de fois automatiquement (d’après le billet de Dijonscope) :
Mon garçon (ou ma fille pourquoi pas ?), tu t’es vraiment donné du mal pour rien.
Regarde donc. Moi, ce matin, sans clavier, sans connaissances informatiques poussées, avec un simple stylo, une urne, mes doigts et un téléphone pour filmer…. et sans avoir même eu besoin de me cacher.