Archives mensuelles : juillet 2012

Avant le Costa Rica, Franche-Comté Interactive avait fait un petit détour en Inde

Au détour d’un commentaire laissé par un lecteur sous le précédent billet titré ‟‟L’avenir du Web franc-comtois passerait-il par le Costa Rica ?”, les graphistes Web seront heureux  d’apprendre que leurs confrères développeurs sont aussi concernés par les missions de prospection de FC-I dans des pays à bas coûts.

Ainsi, dans un article du site spécialisé “Le Mag IT”, on apprend que le président de Franche-Comté Interactive – par ailleurs directeur d’une agence de création de sites Internet – s’est déplacé voila quelques mois en Inde pour “évaluer les sociétés indiennes dans une perspective de sous-traitance dans le domaine du développement Web, pour [ses] adhérents”. Dans cette optique, d’autres pays auraient également été “visités”.

Après la pénurie de graphistes, les entreprises adhérentes de FC-I ne sachant apparemment pas où trouver cette fois-ci des développeurs d’applications mobiles (pourtant nombreux en France et en Europe), notre homme est persuadé que “le recours à la sous-traitance [indienne, ndlr] pourrait les aider à accélérer leur développement”. On ne peut faire plus clair : il est bien question ici de sous-traitance et non de simple développement de business.

Le patron d’une agence de création de sites bisontine et éditeur d’un célèbre portail local [par ailleurs membre du Conseil d’Administration de FC-I, ndlr] indique pour sa part que “il souhaiterait pouvoir s’appuyer sur des partenaires indiens pour gérer avec plus souplesse et moins de risque les phases de croissance de son activité”.

En clair, selon les propos tenus dans l’article : ce gérant pourrait faire appel à des compétences indiennes plutôt qu’à des collaborateurs ou freelances franc-comtois. Les prix ne sont pas les mêmes, la marge finale non plus c’est évident.

Pourtant ce même prestataire est signataire de la charte qualité web de FC-I qui exige une totale transparence des prestataires vis-à-vis des clients. D’où la question légitime : ces derniers sont-ils informés que certaines compétences ayant pu participer au développement de leur sites sont potentiellement basés en Inde ? Voila une bien curieuse conception du soutien à la filière TIC comtoise qui patauge depuis dix ans.

En tout cas, si l’on en croit la réaction d’un vice-président du Conseil Régional cité dans un article de l’Est Républicain lié à cette affaire (voir ci-contre), le sujet est désormais brûlant et loin d’être clos (lire l’article intégral).

Si l’on regarde la taille des prestataires TIC de la Région, est-il nécessaire de les inviter à externaliser une partie de leur activité stratégique dans des pays à bas coûts ? Quelle est la perte économique induite pour la Région et les collectivités locales qui subventionnent les actions de FC-I ? Le rôle d’un syndicat n’est-il pas de défendre ses entreprises adhérentes et contribuer à faire éclore des entreprises sur son territoire ?

Autant de questions qui méritent d’être posées. Et force est de constater que ce n’est pas le piteux communiqué de presse publié ce jour par Franche-Comté Interactive qui apportera toutes ces réponses…

Pour terminer, voici le mail d’origine de cette opération de prospection en Inde : une invitation à une rencontre qui eut lieu en septembre 2011 avec le Directeur de la société Drish Infotech basée en Inde.

[Mise à jour (samedi 14 juillet 2012)] :

  • une nouvel article dans l’Est Républicain de ce jour

Un passage par le cache de Google nous apprend de quelle page il s’agissait. En l’occurrence de l’annonce du Forum « Costa Rica Technology Insight» à San José des 19 et 20 juin 2012.

En voici une capture :

Les médias, le corbeau et l’église hantée qui aurait pu servir de leçon


C’est sûr, les médias à buzz (Morandini & cie) vont faire un joyeux festin de l’affaire du corbeau agresseur de Froidefontaine (Territoire de Belfort). Le buzz semble d’ailleurs bien parti.

Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis : une bonne dose de mystère (un corbeau agressant toujours la même personne), une victime innocente, des épisodes (quatre agressions déjà !), du suspense (l’autorisation de tuer le corbeau mais l’auront-ils ?)… et tout ça en pleine France rurale.
En somme, le fait divers parfait pour des médias parisiens toujours friands d’anecdotes insolites sur notre si exotique province.

Alors que cette insolite fait divers est relayé sans retenue par certains médias locaux, d’autres commencent à s’interroger et à laisser transpirer un certain scepticisme. Des doutes portant notamment sur ces supposées griffures de corbeaux si régulières et qui jamais ne se croisent, alors même qu’elles sont supposées avoir été infligées par un oiseau en vol sur un bras qui s’agite, forcément…

Capture d’un reportage de France 3 Franche-Comté

Toutefois à cette heure, dans la presse, point d’interrogation sur l’absence de témoins des faits. Aucun avis d’expert non plus sur l’origine des blessures (un médecin légiste par exemple). Non. L’affaire est trop bienvenue en pleine torpeur juillétiste. Et puis ce fait divers permet à chacun – alors que la crise frappe durement – de se dire qu’il y a plus poisseux que lui.

Attention, le propos n’est pas de dire ici : c’est vrai ou c’est bidon ; mais plutôt de souligner que certains aspects de cette affaire appellent le doute et que celle-ci mériterait d’être traitée avec des pincettes.
Imaginons un instant que tout soit bidonné… Dans quelle situation se retrouverait cette famille dans ce village après une telle exposition médiatique ? Acceptons maintenant que tout soit véridique, alors il serait fort judicieux de couper court aux rumeurs et méchancetés qui courent sur le Net. Alors docteur ? Ces griffures ? Elles sont plausibles ?

Mémoire courte
Et si l’on regardait un peu en arrière. Il n’y a pas très longtemps : en 1998. Et pas bien loin non plus : à Delain en Haute-Saône. Vous voyez cette église au cœur du village ? Figurez-vous qu’à l’automne 1998, elle attira l’attention des médias français, européens et internationaux. En quelques jours, les 213 habitant de Delain virent affluer des caméras et des micros du monde entier.
Ah ça y’est ! Ça vous revient ? C’est fou comme on oublie vite n’est-ce pas ?
Vous vous rappelez de cet histoire de Poltergeist ? Cet esprit malfaisant qui hantait l’église et faisait voler les cierges et décapitait les statues ? Même l’évêché s’en était ému et avait dépêché sur place un prêtre exorciste (!).
Le maire du village, quant à lui, s’exprimait volontiers devant des journalistes complaisants qui en redemandaient. Il faut dire que l’affaire plaisait, inquiétait, excitait…
Là aussi, tous les ingrédients étaient réunis et ce fut un méga-buzz… avant l’ère du Web. Notre corbeau n’était pas né.

Mais voilà. Il y eut le jour de la grande déception. Celui où le soufflé fit pschiiiit et retomba mollement. Le maire était un farceux à tendance mythomane. On venait d’apprendre qu’il avait tout inventé, tout orchestré.
Les médias – vexés – lui réglèrent son compte à grands coups d’éditos, de reportages et de chroniques acerbes. Mais ils oublièrent au passage de faire amende honorable suite à ce déchaînement médiatique pour… rien.
À Delain, on a encore honte de cette histoire. Autant vous dire que pour l’ancien maire du village (puisqu’il dût bien vite démissionner) la suite fut amère (suivi psychologique, condamnation en correctionnel, exclusion de fait du village).
Bien fait ? Sans doute. Sauf que lui seul a payé pour cette grande excitation médiatique et pour sa finale en eau de boudin. Pas les médias qui l’ont encouragé à l’époque par leur voracité sensationnaliste doublée d’une crédulité consentie… dans l’intérêt de l’audience, de l’Audimat.

C’est fou comme on oublie vite. C’est bien dommage, car les excès d’hier pourrait amener la tempérance d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin

Deux articles à lire sur l’affaire de Delain :


grigg

L’avenir du Web franc-comtois passerait-il par le Costa Rica ?

Attention : ce billet comporte désormais une suite : Avant le Costa Rica, Franche-Comté Interactive avait fait un petit détour en Inde


Le saviez-vous ?

Il parait qu’en Franche-Comté il y a tellement peu de graphistes Web (« webdesigners ») que les entreprises spécialisées ont des difficultés à en trouver.
À tel point qu’un groupe de professionnels (« Franche-Comté Interactive » en abrégé : FC-I) propose à ces dernières de faire appel aux services d’une société basée au Costa Rica.

C’est en substance le contenu d’un mail que certains professionnels du Web ont eu la surprise de lire ce matin à l’heure du petit déjeuner :

Avant d’aller plus loin, quelques mots sur « FC-I » : cette association de professionnels comtois du multimédia fondée à Montbéliard au début des années 2000 est devenue syndicat professionnel voila quelques années et peut donc à ce titre profiter de fonds indépendants.
L’association se donne « pour objet de favoriser la coordination, la coopération,  . » (art.4 des statuts de l’association – PDF). En somme, FCI est supposée représenter les intérêts des professionnels du secteur et accessoirement tenter de développer la filière (créer des emplois et trouver des débouchés économiques pour faire simple).

Ce syndicat est notamment soutenu par des collectivités locales de la Région (Ville de Besançon, Grand Besançon, Agglomérations de Montbéliard et de Belfort, Région Franche-Comté…)

Pour mener à bien sa mission, FC-I organise régulièrement des nano-évènements d’un intérêt plus que discutable auxquels assistent généralement les membres de ce syndicat eux-mêmes selon les témoignages de quelques fins connaisseurs du secteur.

Dernier évènement programmé et annoncé dans le mail dont il est question ici : le 16 juillet, un apéro à Besançon destiné à présenter une société étrangère rencontrée par des membres de FC-I lors d’un salon… au Costa Rica. Objectif de cette rencontre : faciliter la recherche de talents graphiques prétendument difficiles à trouver en Franche-Comté.

On pourrait en rire si la filière TIC comtoise n’était pas en état léthargique depuis dix ans avec des structures de petite taille (donc fragiles) et qui bien souvent, n’arrivent même pas à capter les budgets régionaux. Le meilleur exemple est peut être celui de la récente campagne « l’Originale Franche-Comté » initiée par notre cher Conseil Régional (lui même soutien financier de notre cher Syndicat) dont les budgets ont tous été attribués à des agences lyonnaises et parisiennes.

Pour étayer ces propos, jetez un œil à une étude du SGAR datée de 2009. Celle-ci résume que « la filière TIC, dont le poids en terme d’emploi est inférieur à la moyenne française, est constituée essentiellement d’entreprises de faible effectif ».

Expliqué autrement : Pour faire émerger le Google de demain en Franche-Comté, il y a encore du boulot.

Justement, les spécialistes vous le diront : les actions menées par FC-I depuis dix ans n’ont pas vraiment contribué à attirer de nouvelles compétences pour répondre aux besoins des entreprises que le groupement dit pourtant représenter. Ce syndicat se trouve donc « obligé » de faire venir de très loin, la société « InterGraphicDesigns » qui selon le mail reçu ce matin « propose ses services à de nombreux pays francophones dont le Canada ».
À titre d’information, le salaire minimum est d’environ 200$ par mois au Costa Rica. On imagine aisément les économies permises par l’externalisation de certaines compétences. Mais encourager ce type de concurrence, est-ce le rôle d’un syndicat supposé assurer « la promotion des Entreprises et le développement des compétences existantes dans le domaine des TIC en Franche-Comté« (art.4 encore…) ?

Redressement productif qu’ils disaient.

En clair, plutôt que d’encourager la promotion de talents régionaux ou l’arrivée de nouvelles compétences basées en d’autres points de notre territoire métropolitain (car oui, il y a des graphistes excellents qui galèrent pour trouver des contrats), ce syndicat soutenu par les collectivités de la région préfère donc encourager la délocalisation (externalisation pour être précis) de compétences. Après tout, c’est tellement plus facile et moins cher que de chercher à faire venir des graphistes chez nous.

La situation devient quasi-comique lorsqu’on lit en détail la « charte qualité web » qui invite oblige les prestataires-membres de FCI à « posséder toutes les compétences requises pour l’exécution de la prestation ou dans le cas contraire, notifier le recours à des compétences externes ».

Combien de prestataires oseront dire à leurs clients qu’ils font appel à des graphistes ou marketeurs web basés au Costa Rica ?

En cette période de crise, il serait temps que nos collectivités s’interrogent sur le bien-fondé de ces actions et plus généralement de ces organisations subventionnées dont les missions aux contours flous ne sont pas efficacement menées à bien.

Pour nous prouver le contraire, un bilan indépendant de l’impact positif (ou non) sur l’emploi local des actions de ce syndicat serait fort utile…

En attendant, l’émotion est vive parmi les professionnels du secteur. Certains invitent d’ailleurs via Facebook à se rendre à l’apéro organisé par FCI mais pas dans l’esprit envisagé par l’association :

« Confrères et consoeurs, retrouvons nous à l’occasion de cette excellente initiative pour faire de nous même le constat que nous sommes une denrée rare dans la région ! « 

Et puis tiens, au passage : sachez que L’Université de Franche-Comté propose, à l’IUT de Belfort-Montbéliard, une Licence professionnelle activités et techniques de communication spécialité webdesign


[Mise à jour (vendredi 13 juillet)] : L’Est Républicain publie dans sont édition du jour un article écrit par JP.Tenoux.

[Mise à jour (samedi 14 juillet)] :

  • Un second article de JP.Tenoux dans l’Est Républicain de ce jour.

Un passage par le cache de Google nous apprend de quelle page il s’agissait. En l’occurrence de l’annonce du Forum « Costa Rica Technology Insight» à San José des 19 et 20 juin 2012.

En voici une capture :

Commerces bisontins : et s’il suffisait d’un plongeon dans le Doubs ?

À la une, à la deux, à la trois…

La scène se déroule à Tver en Russie. On y voit 133 personnes sautant simultanément « à l’élastique » d’un pont situé au-dessus de la Volga. Images impressionnantes, idée insolite et forcément voilà une vidéo qui buzze sur le Web depuis quelques jours.

Et si j’en parle ici c’est parce que Tver, ville de 480.000 habitants située à moins de 200 kms au nord de Moscou ; Tver donc, est jumelée avec Besançon depuis 1996 !

Alors une idée me vient. Je pense à nos commerçants bisontins en lutte contre le chantier du Grand Méchant Tram et ses effets négatifs sur le commerce local. Je pense à l’Union des Commerçants de Besançon (UCB) toujours à la recherche d’idées nouvelles et de coups médiatiques prompts à faire gagner à sa cause les gens de Besançon et d’au-delà.
Le chantage autour du passage du Tour de France ayant fait long feu, l’UCB a lancé récemment une pétition… Une de plus. Les pétitions, n’est-ce pas, ça fait tellement XXe siècle

Alors pourquoi ne pas envisager un gros coup à la manière de nos jumeaux de Tver ?

Projetons-nous : nos braves commerçants se retrouveraient sur la passerelle Battant, au coeur du chantier (symbole) et 1 et 2 et 3 et… PLOUF dans le Doubs !
Bah oui, plouf. Forcément. Le coup des élastiques a déjà été fait et puis les gens de Tver avaient une bonne excuse pour s’éviter la Volga : l’eau y est froide.
Mais le Doubs en été, il n’y a pas d’excuse mesdames et messieurs les commerçants ! PLOUF donc.

Et quel plouf ! Un plouf sacrificiel exécuté sous les objectifs des médias locaux bien sûr, mais surtout sous les yeux médusés des Bisontins réunis sur les quais pour assister à l’événement.

Des habitants de la Boucle subjugués par le courage de leurs commerçants de proximité. Des Bisontins touchés en plein coeur (de ville). Des Bisontins jurant haut et fort que jamais, plus jamais ils ne se rendraient dans les grandes surfaces périphériques ou sur Internet pour faire leurs courses !

Des Bisontins qui se dirigeront alors tout de go vers la Sainte Maquette du tramway espagnol honni afin de lui jeter des tomates… espagnoles (zut !)…

Il aura donc suffi d’un plongeon dans le Doubs.

How We Didn't Buy a House in Besancon

How We Didn’t Buy a House in Besançon

How We Didn't Buy a House in Besancon

Je ne sais pas de quoi ce livre parle. Je découvert son existence par hasard sur le site Amazon.fr. Son auteur se nomme Jon Lewis et c’est un ouvrage très récent (31 mai 2012).
Voilà donc un titre bien mystérieux que l’on pourrait traduire ainsi dans en français :

Comment nous n’avons pas acheté une maison à Besançon

Et ce titre ne me dit rien qui vaille pour l’image de notre ville. En effet, on raconte en général dans un ouvrage autobiographique ce que l’on a fait pas tellement ce que l’on n’a pas réalisé. A moins que les raisons de cette non réalisation soient suffisamment intéressantes, passionnantes, croustillantes pour justifier qu’on en fasse un livre.

Alors pourquoi tu n’as pas acheté cette maison à Besançon, Jon ?


« A cause du chantier du tramway, évidemment ! » aimeraient lire les commerçants et les anti-tram franco-suisses.

« Parce qu’il n’y a plus de festival musical pour les jeunes et puis les bars sympas ferment les uns après les autres ! » imaginent les étudiants, les artistes…

« Car il y a trop de crottes de chiens ! » pensent les grognons soucieux de leurs semelles proprettes.

« Sans doute parce que le climat y est désespérant ? » avancent lâcheurs de Bisontins émigrés à Montpellier.

« Parce qu’il a finalement acheté une maison à Dijon ! » proposent – hautains – les Bourguignons de souche.

« Parce qu’il a des goûts de chiotte et a préféré retourner outre Manche… » crient les franchouillards…

Bon moi j’ai bien envie de l’acheter ce livre. On ne sait jamais. Ah zut !  239 pages en anglais quand même…

Si vous en savez plus : commentez !

Mise à jour

Le site de l’éditeur est désormais à jour et un résumé du livre est disponible… en anglais.
Brièvement il semble que le livre relate l’expérience d’un couple ayant vécu dans plusieurs pays et ayant eu comme projet d’acheter un appartement à Rome et une maison à Besançon. Ils relatent les difficultés rencontrées dans leurs démarches, les méthodes des professionnels de l’immobilier qui semblent les avoir surpris. Etc…

After a working life spent moving from country to country in Europe, Jon and Josée Lewis could have settled down pretty well anywhere when it was over. They came up with the original – perhaps unique – combination of a flat in Rome and a house in Besançon.
On the surface this unusual book tells the tale of two house-hunting campaigns, one immediately successful, the other ultimately not, both packed with interest and wry humour. The mysteries of Italian and French property markets are revealed, with the ways and wiles of the local Estate Agents exposed and their terminology decoded.
But beneath the main storyline How We Didn’t Buy a House in Besançon brims over with information, thoughts and ideas drawing on the author’s experience of living and working in Italy and France for over thirty years.
What subtle distinctions for example separate the French concern with ‘not being had’ from the Italian ‘not to be taken for a ride’? How did a multiple-choice platitude contribute to the downgrading of Linate Airport? Which Pope born near Besançon settled the hash of the Holy Roman Emperor with the Concordat of Worms? What dire consequences can follow from refusing to accept an Italian tax amnesty?
The book abounds in fascinating footnotes and is densely populated. The footnotes try but never quite take over the action, and all the participating actors together with a strong supporting cast of references and commentators from Virgil to John Lennon are methodically listed at the end.

Merci à Christian Tissier qui nous propose cette traduction :

Après une vie professionnelle passée à déménager d’un pays à un autre, Jon et Josée Lewis auraient pu s’installer n’importe où. Ils imaginerent une combinaison originale et peut être bien unique : un appartement à Rome et une maison à Besançon.
En apparence, l’objet de ce livre est de raconter la recherche de ces deux lieux, avec un succès immédiat pour l’un et un abandon pour l’autre. L’histoire de ces deux campagnes de recherche est pleine d’humour et d’intéret. Les mystères des marchés de la propriété en France et en Italie sont révélés. Les us et coutumes des agents immobiliers des deux pays sont expliquées ainsi que leurs habitudes de langage.
Mais sous le récit principal, ce livre regorge d’informations, de pensées et d’idées tirées de l’exérience de vie et de travail des auteurs en France et en Italie pendant plus de 30 ans. Par exemple, quelle est la subtile distinction qui existe entre l’obsession des Français de « ne pas se faire avoir » et celle des Italiens de ne pas se « faire mener en bateau » ? Comment une banalité a choix multiple contribue-t-elle au déclassement de l’aeroport de Linate ? Quel pape né près de Besançon résout la querelle opposant la papauté aux empereurs germaniques par le concordat de Worms ? Quelles sont des conséquences du refus d’une amnestie sur les impôts en Italie ?
Ce livre abonde en références et notes de bas de pages sans que celles ci ne soient trop envahissantes. Tous les acteurs sont méthodiquement listés en fin d’ouvrage accompagnés de références qui vont de Virgil à John Lennon.

Polémiquons un peu sur la sacro-sainte braderie de Besançon

Vendredi 6 et samedi 7 juillet 2012, le centre-ville de Besançon accueillera la traditionnelle Braderie d’été.

Cette année plus de 500 commerçants participants sont espérés (dont environ 200 sédentaires). Mais en ce mois de juillet 2012 – chantier du tram oblige – vendeurs, clients, tracto-pelles, grues et autres engins de chantiers devront cohabiter vaille que vaille sur un espace forcément restreint.

Cet événement bi-annuel (car la braderie a lieu également en octobre) est organisé par l’Union des Commerçants de Besançon (UCB).
Cette association récupère chaque année un joli pactole grâce aux redevances qu’elle collecte auprès des bradeurs. Ces derniers devant évidemment s’acquitter d’un droit de place en échange de l’emplacement qui leur est accordé.
La somme ainsi récupérée est d’environ 140.000 euros par an (pour les deux braderies). Occuper l’espace public ça rapporte. [Rentable]

Document : le dossier d’inscription à la braderie (juin 2010)
et la grille tarifaire.

Pour les tarifs de la braderie de juillet 2012, quelques précisions apportées dans l’Est Républicain du 4 juillet 2012 :

Toutefois cette manne annuelle ne suffit pas à assurer le bonheur de l’Union des Commerçants. On sait en effet que depuis quelques mois, le torchon brûle entre d’un côté la Ville, son maire, son adjoint au commerce (et plus généralement sa majorité de gauche) et de l’autre côté l’Union des Commerçants de Besançon, et son président, Jérôme Cart.
Au centre de cette tension, bien sûr : le chantier du Grand Méchant Tram et les travaux envahissants accusés de fragiliser nombre de commerces du centre-ville.

Dans ce contexte, la braderie peut être perçue comme un appel d’air vivifiant.
Schématiquement :

nombreux exposants -> beaucoup de monde attiré par la braderie -> des clients pour les commerces du centre-ville

Sauf qu’il suffit de se balader dans Besançon lors d’une braderie pour constater que certes, il y a du monde entre les stands, que ça grouille même ; mais que ce sont les pires journées de l’année pour accéder aux commerces du centre-ville : parkings blindés, vitrines cachées par les exposants, accès souvent difficiles, la foule qui rend les déplacements très lents. En somme, les commerçants sédentaires prenant part à la braderie (et payant d’ailleurs pour cela) en tirent probablement profit, mais pour les autres sédentaires et notamment ceux qui n’ont rien à brader, est-ce vraiment une si bonne affaire que cela ?

Et puis il y a cette question qui me turlupine depuis des années : n’y a-t-il par un paradoxe dans le fait qu’une association défendant l’intérêt du commerce local attire des commerçants bradant des produits habituellement vendus dans les commerces du centre-ville ?


Un exemple pour illustrer cela : imaginons que je veuille renouveler ma collection de poêles Tefal (oui je sais, le Teflon c’est mal). Croyez-vous que je vais me rendre rue Bersot et payer plein pot mes nouveaux ustensiles dans un commerce spécialisé ?
Bah non voyons. Je vais attendre la braderie qui a lieu dans quelques semaines et emmener mon portemonnaie faire un tour au croisement de la Grande rue et de la rue de la Préfecture. Là je devrais trouver – comme à chaque braderie – un bradeur vendant du Tefal à pas cher et en quantité (sorties d’usines et bla bla bla).
Est-ce du Tefal garanti Tefal™ ? En tout cas le monsieur le clame haut et fort. Et puis c’est écrit sur les casseroles, alors… Par contre il est vrai que les photographes ne sont pas les bienvenus à proximité de ce stand. On va jusqu’à demander au photographe ayant été vu en train de déclencher dans la mauvaise direction, de vider sa carte mémoire et fissa ! Allez savoir pourquoi.

Quoi qu’il en soit, le Tefal y est moins cher. Dommage pour le commerçant spécialisé de la rue Bersot qui au final souffre probablement de cette concurrence attirée par la braderie de l’Union des Commerçants…  Union des Commerçant dont il est d’ailleurs membre. [Logique]

Et l’enseigne de la rue Moncey qui commercialise la marque Levi’s. Elle aussi est adhérente de cette Union des Commerçants qui engrange les droits de place de bradeurs des 501 vraiment pas chers… tellement moins chers.

Alors oui je sais. C’est sans doute moi qui n’y connait rien. Les commerçants ne donneraient pas le bâton pour se faire battre. Si les ventes de 501 et de casseroles Tefal venaient à baisser en juillet et en octobre dans les commerces du centre-ville, ce serait la faute au tramway. [Forcément]

Plus grave

Et si on parlait des cas de tromperies sur les produits vendus par certains bradeurs non-sédentaires ? Les exemples les plus fameux concernent les parfums. Vous savez : le coup du bonimenteur qui laisse entendre à son auditoire – sous le sceau de la confidence – que le parfum qu’il lui propose à bas prix est en fait « du Chanel », « du Kenzo » ou « du Gaultier » dégriffé, que la bouteille et l’emballage sont différents bien sûr mais que si si c’est le même parfum. Sauf qu’il est beaucoup mais alors beaucoup moins cher :

« Et puis tiens ! Je vous aime bien alors je vous rajoute le « J’adore de Dior » et le tout – non pas 1 ni 2 ni 3 ni 4 mais 5 PARFUMS pour 20 euros. Mais faites vite hein ! Parce que ça va partir très vite ! »


[vidéo réalisée en juillet 2010 sur la braderie d’été de Besançon]

Sauf que ces propos sont mensongers. Ce ne sont pas des parfums dégriffés à bon prix. Juste des parfums bas de gamme chers payés pour 20 euros.
Et au-delà du mensonge, ce sont là des pratiques commerciales trompeuses qui tombent sous le coup de la loi. Et le tout sous les yeux d’organisateurs qui ne veulent rien voir voient rien, trop occupés à encaisser les droits de place.

Voyez cette autre vidéo tournée en octobre 2010. Le bradeur pousse le luxe jusqu’à décorer son stand d’une banderole « STOP À LA CONTREFAÇON » légendée ainsi :

« Toutes les senteurs présentées sur notre stand sont des créations et en aucun cas des copies de marques. »

Maintenant regardez et écoutez cette vidéo tournée devant ce même stand :


[vidéo réalisée le  23 octobre 2010 en caméra pas si bien cachée que ça, vous l’aurez compris… j’ai eu très chaud car s’en est suivie une altercation verbale. Le vendeur voulait que j’efface mes photos. Ce que j’ai refusé. Seule la menace de régler cela avec la Police municipale avait calmé le vendeur.]

L’argument du « Pas de contrefaçon ici » est carrément un sur-mensonge absolu. Le client naïf peut même comprendre : ce sont donc vraiment des marques dégriffées, on peut y aller les yeux fermés le nez fermé.

Au fait, devinez un peu à quel endroit ce stand était installé. Photo :


Ce stand se trouvait rue Moncey, juste à côté de la librairie Cart (qui depuis a fermé) et dont le dirigeant – Jérôme Cart – était, et est encore aujourd’hui le président de l’Union des Commerçants de Besançon. Les boutiques Sephora et Nocibé, adhérentes de l’association, apprécieront. [Carrément]

Allez, maintenant c’est à vous de raconter votre braderie. Tout ce que vous aimez ou détestez. Les commentaires sont là pour ça.