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Besançon 2014 : Jean-François Humbert referait le coup de la dissidence en carton ?

Ludovic Fagaut, porte-parole de campagne de Jacques Grosperrin pour Besançon 2014, semble très inquiet :

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via Twitter le 23/08/2013

Eh oui, Jean-François Humbert, sénateur du Doubs (et également UMP) a prévenu : il fera une annonce à la presse ce lundi matin.
La teneur de cette annonce ne laisse guère de doute : JF.Humbert annoncera sa candidature aux municipales de 2014 à Besançon. Une candidature en dissidence puisque M.Humbert n’avait pas été retenu par les instances de l’UMP en mars dernier pour briguer la mairie de Besançon. Chacun, à l’UMP, devait désormais se ranger derrière Jacques Grosperrin.

Mais voilà, c’était visiblement sans compter avec Jean-François Humbert et son besoin régulier d’exister « seul contre tous ». Or, le problème avec les candidatures dissidentes de Jean-François Humbert, c’est qu’elles sont régulièrement réchauffées et que leur crédibilité s’effrite chaque fois un peu plus.

source : senat.fr

source : senat.fr

Résumons :

  • 2001 – élections municipales : Jean Rosselot et le candidat officiel de la droite. Jean-François Humbert promet d’y aller quand même – en dissident – et se retire finalement. Il n’ira pas.
  • 2008 – élections municipales : re-Jean Rosselot. Re-bravade de JF.Humbert : il ira jusqu’au bout et pis c’est tout ! Mais non, il n’ira pas.
  • 2010 – élections régionales : tous derrière Alain Joyandet (un ministre ça le fait)… sauf JF.Humbert qui va y aller seul contre tous, non mais ! Et puis in extremis, il ne déposera pas sa liste, abandonné – dira-t-il – par ses colistiers.

Alors vous comprenez, Monsieur Humbert, on veut bien vous croire quand vous nous promettez D’Y ALLER… Mais comment dire, on sait déjà que vous vous débinerez au dernier moment. Comme d’hab.
Par contre, c’est vrai qu’un peu d’animation dans cette pré-campagne de 2014 ne fera pas de mal. Soyez remercié pour cela. D’ailleurs, si à gauche on pouvait faire aussi un petit effort de dissidence…

Tiens au passage; qu’insinue le porte-parole de Jacques Grosperrin dans son tweet ? Que vous auriez rencontré cet été Jean-Louis Fousseret – maire de Besançon sortant et probablement candidat à sa propre succession ? Et cela pour « faire perdre la droite à Besak« . Jean-François Humbert, dissident télécommandé depuis le cabinet du maire. Hmmm…

N’empêche, avant son annonce prévue lundi devant la presse, Jean-François Humbert va passer un très long week-end. Les pressions ne vont pas manquer :

«Allo ? Jean-François (H) ? C’est Jean-François (C). Dis mon vieux, c’est pas sympa ce que tu fais au petit Jacques (G)…»

Franchement, si j’étais Jean-François Humbert, je mettrais mon mobile en mode avion – en vrai dissident qui IRA JUSQU’AU BOUT. Rebelle quoi qu’il en coûte.

En fait non, si j’étais Jean-François Humbert, je ferais comme d’habitude : je répondrais au téléphone jusqu’à ce que l’on me garantisse la tête de liste aux prochaines sénatoriales. Je rentrerai alors dans le rang – non sans bougonner un peu, histoire de conserver un peu de crédibilité pour mes futures dissidences. Rebelle en carton.

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Poelvoorde pique. Fousseret mord. Besançon trinque.

Cette semaine, Besançon a fait les gros titres à cause d’un fait au demeurant bien anodin. À l’arrivée, un bad buzz dont l’image de la ville aurait pu faire l’économie.

Au départ, il y a cette interview de Benoit Poelvoorde dans la Nouvelle République (30/06). Alors qu’il répond à une question sur sa pratique d’Internet, le comédien belge que l’on savait provocateur et plutôt drôle fait une sortie acerbe sur Besançon, son climat, l’ennui profond qu’il y a ressenti et le respect qu’il ressent pour ceux qui… y vivent :

– « Je n’ai pas Internet là-dessus et heureusement ! Moi, je m’abonne à Twitter, je suis en prison en deux jours pour insultes, diffamation ! Surtout que je dis n’importe quoi quand j’ai un verre dans le nez. J’imagine si j’avais eu ça à Besançon ! »
Qu’est-ce qui s’est donc passé à Besançon ?
– « J’y ai tourné La Guerre des miss de Patrice Leconte et si je garde un excellent souvenir des habitants, je crois que c’est là que je me suis le plus ennuyé de ma vie et donc que j’ai le plus bu !
« Tu regardes devant toi, il y a le soleil ; tu te retournes, il grêle ! Regardez bien les gens qui font la météo, ils cachent toujours Besançon ! Les gens qui survivent à Besançon ont tout mon respect ! On ne peut y tourner que des films sur la fin du monde ou les tueurs en série ! Non, je rigole, hein ! Ils sont très bien à Besançon… »

 

Voilà donc un Benoît Poelvoorde un brin trolleur mais pas forcément au top de sa répartie comme on d’ailleurs pu le constater dernièrement au 20h de TF1.

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Cette citation aurait pu passer inaperçue si le Parisien n’avait publié le 4/07, un billet titré « Les gens qui survivent à Besançon ont mon respect. »

Pourquoi le Parisien a-t-il relevé cette citation ? Pour tenter un buzz Paris vs Province toujours bienvenu en pleine torpeur estivale (plutôt Bruxelles vs Province en l’occurrence) ? Peut-être aussi parce qu’Aurélie Rossignol, l’auteur du billet, a étudié à l’IUT Info-Com de Besançon et qu’elle a gardé (au choix) :

  • une dent contre la ville (gnarf gnarf, il a bien raison Poelvoorde) ;
  • un bon souvenir de Besançon (ne laissons pas dire n’importe quoi sur cette chouette ville que j’ai tant aimée)…

Bref, le billet du Parisien sort, il commence à tourner sur les réseaux sociaux (surtout Franc-Comtois). A partir de là, trois manière de réagir s’offrent à la ville de Besançon :

      1. Faire le dos rond
        Ne pas réagir et attendre que cette actualité n’en soit plus une. Aucune dépêche AFP à l’horizon, c’est l’été ; il n’y a pas le feu au Doubs…
      2. Communiquer intelligemment Et pourquoi pas retourner la situation à son avantage : une dose d’opportunisme, une once d’humour et un soupçon d’autodérision. Il y a à peine deux mois, alors que Besançon s’en était pris une bonne sur Fun Radio, le directeur adjoint à la communication de la ville avait su s’y prendre de la sorte. A l’arrivée une dizaine de minutes gratuites d’antenne à une heure de forte audience durant lesquelles la ville aura su faire parler d’elle autrement qu’en mode protestataire et en luttant contre les moulins à vents de clichés anti-provinciaux.
        Dans le cas qui nous intéresse, on imagine une caisse de Bisontine adressée à Benoit Poolvoerde et accompagnée d’un petit mot du type : « Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué lors de votre séjour mais nous avons aussi à Besançon une excellente eau du robinet. Nous espérons qu’elle vous fera le plus grand bien et saura vous donner l’envie de revenir nous voir. Auquel cas nous répondrons présents pour vous montrer tous les autres aspects positifs de notre ville. »Un double du petit mot à la presse et zou : bonne réaction, pub gratos. S’en sortir par le haut.
      3. Répondre frontalement et connaître les joies de l’effet Streisand
        C’est souvent la plus mauvaise solution en terme de communication institutionnelle car elle crée une polémique dont la presse et les réseaux sociaux sont friands. C’est l’effet Streisand garanti : le fait de départ (la citation de Poelvoorde) qui aurait pu rester inaperçu, bénéficie d’une couverture médiatique provoquée par la polémique qui visait à en amoindrir l’effet. En définitive, cela ne peut pas profiter à l’offensé qui ne fait qu’encourager la diffusion de l’offense. Cercle vicieux.

 

Dans le cas de « Besançon contre Poelvoorde », comment la ville a-t-elle réagi ?

Etonnamment, c’est la pire des solutions qui a été retenue. Mais vraisemblablement, les services de la ville n’y sont pour rien dans ce choix. Le service communication et son utile expérience de la « gestion de crise en terrain médiatique miné » a même été totalement squizzé.
C’est le maire de la ville – Jean-Lous Fousseret lui-même – qui a réagi en accordant illico une interview à l’Est Républicain (le jour même de la sortie du billet du Parisien).

Extraits :

« J’ai le plus grand respect pour ce comédien, mais je trouve que les artistes ont une fâcheuse tendance à déraper, à ne pas suffisamment réfléchir aux conséquences de leurs paroles… »
« Je pense qu’il aurait dû venir me voir lors de son passage ici, j’aurais été son guide et je suis sûr qu’il aurait retenu autre chose de notre ville. Il serait bien qu’il se cantonne à faire rire, ce qu’il sait très bien faire. Moi, je ne saurais pas le faire, alors je ne m’y aventure pas. Que chacun reste à sa place. Enfin, si je peux me permettre, il devrait aussi calmer un peu… L’absinthe ! »

À partir de là, que pouvait-il se passer ? La polémique est lancée et elle est reprise par de nombreux sites d’actualité en ligne. Les plus people s’en délectent. Les réseaux sociaux en font des gorges chaudes.
Le problème, voyez-vous, c’est que les gens adorent les trolleurs pour les réactions de courroux qu’ils provoquent. Et dans ce genre de situation, c’est injuste mais c’est comme ça : c’est l’offensé qui passe pour un couillon.

Les lecteurs de cette polémique retiendront donc que le maire de Besançon se met en pétard quand on dit du mal de sa ville et qu’il n’a pas d’humour. Quant à savoir vers le discours duquel ira leur bienveillance : le politique ou l’humoriste ? J’ai peur que…

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Priorité à la communication interne

Alors ? Pourquoi notre maire a-t-il choisi la plus mauvaise des solutions pour répondre à cette boutade (pourtant pas « de Dijon ») ? Jean-Louis Fousseret avait pourtant forcément en mémoire la réaction comparable du maire de Montbéliard lorsqu’une pique de Djamel Debbouze sur « les moches » de Montbéliard avait fait grand bruit en décembre dernier.

Peut-être qu’il y a un an, on aurait laissé la com’ éviter l’effet Streisand mais voilà, nous sommes en juillet 2013 et ça ne vous a sans doute pas échappé, nous sommes à huit mois d’une échéance électorale majeure : les élections municipales de 2014.
Depuis quelques mois, beaucoup ont remarqué l’inflation des réactions, communiqués et autres conférences de presse du maire de Besançon sur beaucoup de sujets chauds concernant la ville. Surtout ceux touchant à la sécurité de ses administrés (cambriolage, vandalisme). Se montrer comme un maire protecteur est crucial à l’approche des élections.  Apparaître en défenseur de l’image et de l’honneur de sa ville peut également être porteur électoralement parlant.

Mais pas facile de communiquer quand on est maire et potentiel futur candidat à sa propre succession. Difficile et dangereux à l’approche d’une élection. Dangereux car le code électoral interdit d’utiliser la position du maire et les finances municipales pour promouvoir le candidat. Il faut parfois jouer sur des œufs et se méfier des éventuels procédures post-électorales.
Jean-Louis Fousseret sait parfaitement qu’il y a « en face », un candidat d’opposition déjà déclaré – Jacques Grosperrin – qui est très mauvais perdant et a la procédure facile… Alors jusqu’en mars 2013, les inaugurations et autres festivités organisées par la ville en présence de la presse deviennent terrains minés.

Or voilà que s’offre une opportunité de se montrer  sans risque et avec une visibilité nationale garantie. De surcroit, en enfilant la cape du maire défenseur de sa ville et de l’honneur de ses habitants. Y’a pas à hésiter.
Habilement (ou pas) conseillé par un cabinet entièrement dévolu à sa (ré-)réélection, Jean-Louis Fousseret – n’hésite pas alors à dégainer des propos cinglant à l’encontre de celui qui dénigre sa ville, fusse-t-il un people renommé et populaire.
Tant pis pour l’effet Streisand que sa réaction courroucée a enclenché. Et tant pis pour les dégâts sur l’image de la ville. Tout cela c’est l’affaire des gens de la com’. L’important à huit mois des élections c’est avant tout le message envoyé en interne aux Bisontins et aux Bisontines : votre maire ne laissera pas dire n’importe quoi sur votre ville. C’est une question d’honneur. Ça mérite bien une petite réélection, non ?

Malheureusement, à cause de cette polémique partie de rien, la France entière (sans oublier la Belgique) aura lu la boutade de Benoît Poelvoorde et malgré l’opportuniste coup de gueule de notre maire, beaucoup auront pensé qu’il n’y a pas de fumée sans feu et… pas de soleil sans grêle à Besançon.

Veilleurs, Réveilleurs et Raymond(s)

Mercredi 26 juin 2013, le dernier carré bisontin des « anti mariage pour tous » se réunissait sous le kiosque Granvelle sous haute protection policière pour affirmer sa désobéissance civile vis à vis de la loi instaurant le mariage homosexuel.

La veille, sur le compte Twitter des « Veilleurs » de Besançon, on montrait patte blanche. Histoire d’anticiper la contre-manifestation à laquelle les « Réveilleurs » de Besançon avait appelé.

 

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Comme si la première des violences, en République, n’était pas le refus de l’égalité des droits pour tous…

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Bilan de la soirée : autant de veilleurs que de réveilleurs. Et surtout une présence policière tournée du côté des seconds afin que leur laïcité exacerbée ne viennent surtout pas perturber la prière de rue autorisée par le Préfet.

Dans l’Est Républicain du lendemain, on peut lire cet extrait d’un article consacré à cette veillée :

Est Républicain du 27/06/2013

Est Républicain du 27/06/2013

Je vous ai surligné mon passage préféré. Le coup de l’ami homosexuel qui est totalement d’accord pour avoir moins de droits que les autres citoyens ; elle est bien bonne celle-là. On l’a déjà tellement entendue, y compris de la bouche de ceux qui voudraient devenir les « meilleurs d’entre nous » :

 

Revenons à Raymond Balmes, l’organisateur de cet instant d’homophobie décomplexée camouflé en charmante veillée de prière au coin du feu de la bougie.
À la lecture des inepties que ce monsieur a confié à l’Est Républicain sur l’homosexualité et les homosexuels, il apparaît évident qu’accorder l’égalité des droits aux Raymond n’est vraiment pas une solution. Il y a sans doute d’autres manières d’accueillir ces gens dans la société.
Les Raymond n’y sont évidemment pour rien s’ils se prénomment ainsi. Ce sont des victimes, parfois blessées violemment dans leur identité.
Faut dire que c’est pas simple de s’appeler Raymond, et cela explique sans doute leur différence dans la relation à l’autre. Alors les autoriser à se marier, à faire des gosses et tout ça, non. D’ailleurs la majorité des Raymond n’y est pas favorable.
J’ai des amis prénommés Raymond qui pensent exactement la même chose que moi, alors bien malin celui qui me traitera de raymondphobe !

Premières photos de l’encorbellement du quai Veil Picard

Ce samedi après-midi, en traversant notre chère passerelle Battant, j’aperçois des passants sur l’encorbellement du quai Veil Picard. C’est surprenant car la zone est encore en chantier et des barrières empêchent l’accès.
Je décide d’aller jeter un œil et je comprends vite comment nos intrus se sont retrouvés là : entre les barrières renversées, celles qui sont mal fixées et le cheminement temporaire pas toujours bien fléché depuis le pont Canot… Pas compliqué d’accéder à l’encorbellement.

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Bref. Je ne suis pas le dernier des curieux et je me glisse en douce sur le quai et monte sur l’encorbellement

Premières impressions…

Vraiment sympa ce plancher. Avec un peu d’imagination, on se croirait presque sur un ponton au bord de la mer. On ferme les yeux et on entend les corbeaux mouettes.

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Et voici une belle perspective sur la cité Canot récemment rénovée.

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Cette future promenade de 300 mètres de long au-dessus du Doubs est assez large (3 mètres). Tant mieux car elle devra être partagée entre piétons et cyclistes.

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Comparez cette photo avec l’image de modélisation présentée sur le site du tram :

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Des bandes anti-dérapantes ont été prévues. Elles devraient nous éviter de jolies glissades par temps de pluie.

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Le garde-corps a de la gueule. On imagine déjà les petits cadenas. Mais ce type de grillage est-il solide et durable sur le long terme ?

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À droite de la photo ci-dessous, on peut voir des espaces entourés de murets de béton. Ils sont actuellement remplis de graviers. C’est là que doivent être plantés les tilleuls de 6 mètres de haut dès le mois de novembre 2013.
Les rails seront bientôt posés sur la plateforme centrale.

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N’hésitez pas à donner votre avis sur ce nouvel aménagement dans les commentaires de ce billet.

 

 

Pour aller plus loin :

– communiqué de presse du Grand Besançon en date du 22 mars 2013, relatif à l’encorbellement

Première rame du tramway : pourquoi le 6 juin ?

Demain c’est Jeudi Saint à Besançon.

En effet, ce jeudi 6 juin 2013, la première rame du tramway sera livrée – bien emballée – sur un très long camion en provenance de Saragosse (Espagne).

Est Républicain du 5/06/2013

Est Républicain du 5/06/2013

Après plus d’un an et demi d’un chantier omniprésent dont chacun souhaite désormais apercevoir la fin, l’arrivée de cette chenillette bleu turquoise dans le paysage bisontin n’a rien d’anecdotique. Elle annonce le (presque) bout du tunnel. C’est en décembre 2014 que le tram bisontin entrera enfin en service.

On imagine aisément que la livraison de la première rame sera célébrée comme il se doit : presse conviée, discours émus, population invitée à venir toucher du doigt le pressssssieux, petits enfants bisontins chantant « Il est né le divin enfant… » (ou pas). On suppose aussi que l’événement sera filmé sous tous les angles : depuis le sol, le ciel, le sous-sol…

Nous voici donc à la veille de ce grand événement et un article de l’Est Républicain du jour annonce le programme. Dans cet article, un passage étonnant, étrange, mystérieux :

LA DATE n’a pas été choisie au hasard. « On nous avait promis la livraison de la pre­mière rame du tramway courant juin. On a voulu que ce soit précisément le 6, une date symbolique », explique dans un sourire Pascal Gu­defin, directeur du projet tram à l’agglomération.

M’enfin ! Qu’est-ce qu’il veut dire le chef des tramophiles ? Qu’y a-t-il de si particulier le 6 juin et pourquoi avoir choisi cette date ? Où qu’il est le symbole ? Pourquoi ce sourire ? Est-ce un sourire sardonique ?

Alors évidemment, quand on vous dit « 6 juin », vous répondez « 44 » ; enfin j’espère. Au mieux parce que vous avez un minimum de culture historique. Au pire par simple réflexe neuronal parce que « 6 juin » ça va avec « 44 » et pis c’est tout !

Le 6 juin 1944 donc, le fameux D-Day, jour du débarquement des troupes alliés en Normandie – est-ce à cette date historique que notre « tramoculteur en chef » se réfère ?
Mais non bien sûr. Notre première rame n’est pas britannique, pas américaine, ni même canadienne. Elle est espagnole. Et puis elle ne débarque pas : elle chemine par la route.

Et puis, franchement, un « directeur du projet tram » ne se permettrait pas de comparer l’arrivée d’un bout de métal-plastifié bleu turquoise – fusse-t-il cher et attendu – au débarquement héroïque de soldats prêts à donner leur vie pour libérer l’Europe du joug nazi.
Non, il n’oserait décemment pas.

Alors ? Qu’y a-t-il de symbolique dans cette date du 6 juin ?

Là j’avoue, j’ai dû creuser. J’ai commencé par m’informer sur le Saint du jour : c’est Claude.
Le 6 juin c’est la Saint Claude.

Saint Claude, né à Bracon (Jura) vers 607 et mort en 699 à Saint-Oyand-de-Joux (auj. Saint-Claude), est un évêque catholique de Besançon.
(…) On l’honore le 6 juin. Il est le saint patron des tourneurs sur bois, qui sont nombreux dans le Haut-Jura. [source : Wikipédia]
Wikipédia - auteur : Vassil

Wikipédia – auteur : Vassil

 

Certes, il y a bien ici un lien avec Besançon mais voilà, le tramway il n’est ni jurassien (au grand dam de certaines dames) ni en bois. Cherchons une autre explication…

Pour ce faire, Wikipédia nous offre un outil précieux : pour chaque date du calendrier – par exemple le 6 juin – une page de l’encyclopédie collaborative en ligne répertorie les événements correspondants (naissances, décès, batailles, inventions…)

Pour notre 6 juin, il y a l’embarras du choix…
Tiens ! Nous avons par exemple le sacre de Charles II le Chauve en 848. Mais la référence me semble un tantinet éloignée du sujet qui nous intéresse.

Sinon, voilà Joseph Bonaparte – frère de l’autre – qui devint Roi d’Espagne le 6 juin 1808.
Hmm… Espagne / CAF / tram… ça pourrait le faire mais… c’est un coup à vous réveiller Mireille Péquignot ça. Pas sûr que ce soit une bonne idée. Passons.

Ah tiens ! J’ai autre chose : il y a un an pile poil, avait lieu le transit de Vénus devant le Soleil et c’était le dernier du XXIe siècle ! Bon bon… j’ai compris, je continue à chercher.

La naissance de René Monory le 6 juin 1923 ? Non : trop à droite.

Celle de Albert II, roi des Belges, en 1934 ? Non, non : trop belge.

Alors la naissance de Björn Borg en 1956 ? On aime bien le tennis à Besançon, non ? Non : à Besançon on célèbre le tennis FÉMININ.

Tiens ! J’ai quelque chose là ! La mort de Louis Lumière, il y a 55 ans, le 6 juin 1948 ! Ça tient le route ça non ? Louis Lumière et né à Besançon tout comme son frère Auguste avec lequel il a inventé le cinématographe – rien que ça !
Et puis vous savez quoi ? Les frères Lumière auront eux aussi leurs trombines sur une rame du tram.

photo : France 3 Franche-Comté

photo : France 3 Franche-Comté

Mouais… en fait non : les frères Lumière c’est un sujet tabou à Besançon, du fait de leurs affinités vichyssoises très prononcées durant l’Occupation. On s’éloigne de plus en plus du 6 juin 44… Laissons-là Louis Lumière.

Croyant ne jamais trouver l’explication de la date symbolique du 6 juin, j’ai bien failli abandonner… Et là je suis tombé sur le 6 juin 1978, date de naissance de Faudel.

Qui ça ?
Mais si allons ! Faudel. Ce chanteur de raï pour Top 50 qui rencontra quelques jolis succès à la fin des années 90, avant d’être oublié…

Faudel, que l’on surnommait « le petit prince du raï » aura 35 ans demain. Le jour où notre première rame de tram sera livrée.

Un hasard ? Une coïncidence ? Sans doute.

 

À moins que Faudel ait inspiré certaines vocations parmi les Bisontins et que ces derniers lui rendent ce petit hommage – le choix du 6 juin – en remerciement…

 

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Et puis si vous n’êtes pas convaincus, il y a la thèse qui fait super peur mais là vous êtes prévenus.
Il est question de numérologie, regardez un peu :

6 / 06 / 2013 -> 2+0+1+3 = 6

Vous les voyez les trois 6 qui font 666 ? Sacrebleu ! Le nombre du Diable !
De là à affirmer qu’il y a des satanistes derrière le bleu turquoise, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, mais bon… on a quand même la réponse pour le sourire : il était bien sardonique.
(merci Ganette pour cette explication).

“On ne va pas à la campagne pour créer des startup”

Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule.

Le 25 mai, les téléspectateurs de la chaîne régionale de service public – France 3 Franche-Comté – ont pu assister à une émission en direct consacrée au Haut Débit (revoir ici).

Le Haut débit, c’est LE service indispensable pour qui veut téléphoner, communiquer, bloguer, s’informer, acheter, et bien d’autres choses qui font notre quotidien. Mais tous les citoyens ne sont pas égaux devant l’accès à ce service, devenu service universel en Finlande.

En effet, l’ADSL repose sur les lignes téléphoniques “cuivre” et le refrain est bien connu : plus l’on est éloigné d’un NRA, plus le signal est faible (1 mégabits par seconde maximum en download, on parle alors de zone grise) jusqu’à ne plus être reçu, on parle alors de zone blanche.

Pour palier à cette limitation, dans les agglomérations comme celle de Besançon, on commence déjà à déployer le FTTH (la fibre optique jusqu’à l’abonné) qui ne souffre plus de limitations puisque la capacité de transmission sur une fibre optique est virtuellement illimitée, la distance entre l’abonné et le nœud de raccordement pouvant être quant à elle de plusieurs dizaines de kilomètres. Notons que malgré les belles promesses faites par certains opérateurs à nos chers élus en présence des médias, les raccordements des immeubles (et donc d’abonnés) sont à la traîne à Besançon.

Élargissons un peu notre vision en nous intéressant à ce qu’il se passe réellement en Franche-Comté…

Etat des lieux

Faute d’infrastructures performantes, d’une population clairsemée avec de nombreuses petites communes et du manque d’intérêt des opérateurs privés pour les zones peu ou pas rentables, notre belle Franche-Comté comporte de très nombreuses zones grises et blanches. Ces zones sont clairement visibles dans la SCORAN, un état des lieux des infrastructures numériques publié en 2011 par le Conseil Régional.

L’enjeu est de taille puisque selon ce très officiel document, “à partir de 2030, l’augmentation de la population de Franche-Comté dépendra fortement de l’attractivité régionale alors qu’elle aura longtemps été portée par la croissance naturelle. L’aménagement numérique du territoire joue un rôle important dans l’attractivité d’un territoire, notamment par la disponibilité d’accès Internet très haut débit.”

Le message est limpide : c’est le moment d’intervenir avant de constater les dégâts économiques et démographiques si notre Région venait à ne pas rattraper le retard qu’elle a accumulé en la matière ces dix dernières années. Une première alerte avait été lancée par le Conseil économique et social dès 2001, puis une nouvelle six ans plus tard, en 2007, dans un autre rapport.

Aujourd’hui, les problèmes auxquels sont confrontés les élus ne sont pas simplement technologiques : ils sont en premier lieu économiques puisque lorsque les opérateurs privés n’investissent pas pour créer l’infrastructure de nouvelle génération, ce sont l’Etat et les collectivités qui devront le faire. Bien entendu, l’investissement public n’est pas à fonds perdus puisque le réseau d’initiative publique (RIP) sera ensuite loué dans les mêmes conditions techniques et économiques aux différents opérateurs privés qui en feront la demande pour fournir leurs propres services.

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La fibre pour tous, c’est possible ?

La question qui se pose désormais est de savoir si la fibre optique pourra réellement arriver dans les tous les foyers comtois à courte ou moyenne échéance.

Le coût global d’investissement pour couvrir 100 % des usagers franc-comtois en FTTH est de 765 millions d’euros, un chiffre insurmontable en pleine crise économique que la SCORAN pondère toutefois en proposant des scénarios techniquement et financièrement plus réalistes puisque certaines parties du territoire ne seront jamais rentables (fermes isolées et hameaux) et nécessiteront inévitablement l’usage d’une technologie d’accès alternative.

On relève à ce sujet que le sénateur Yves Krattinger, également Président du Conseil Général de Haute-Saône, a souligné lors de son intervention sur France 3 Franche-Comté que l’usage du Satellite devait rester une rustine et ne pas être proposé massivement dans les zones rurales en raison des limitations/contraintes technologiques qui s’imposent aux utilisateurs. Mais il ne s’est pas montré pour autant très rassurant pour ce qui concerne son département : « Le FTTH jusqu’au bout, c’est un voyage sur la lune qu’on peut pas se payer ».

Le Conseil Général du Doubs a quant à lui opté pour la création d’un syndicat mixte qui va être chargé de déployer le RIP qui aura pour objectif d’apporter progressivement le FTTH/FTTO (variante pour les pros) aux foyers et entreprises des communautés de communes adhérentes à la structure. Espérons que celles qui ne sont pas adhérentes ne tarderons pas à l’être.

Après un premier échec pour apporter le haut débit à tous les jurassiens, le Conseil Général du Jura continue d’être volontariste et a affiché ses intentions de déploiement avec le soutien de son syndicat d’électrification (SIDEC) à qui il reste à apprendre le métier d’opérateur d’infrastructures télécoms pour éviter que ne se reproduise un couac intervenu récemment.

Et du côté du nord Franche-Comté, même constat d’échec pour la première initiative initiée par le Syndicat Mixte de l’Aire Urbaine (SMAU) il y a quelques années, ce qui modère sans doute les ardeurs des élus locaux. Des plans sont toutefois dans les cartons.

Vous l’aurez sans doute compris en lisant les quelques lignes précédentes, en Franche-Comté, le Conseil Régional a préféré passer la patate chaude et ne distiller que quelques subventions : ce sont donc les départements (conseils généraux) ou agglomérations – qui ont chacun eu l’obligation de publier leur SDAN (Schéma d’Aménagement Numérique) – qui ont pris la compétence aménagement numérique à contrario d’autres Régions comme le Limousin qui ont raisonnablement préféré fédérer leur territoire autour d’un unique mais grand projet d’avenir. Chacun a les élus visionnaires ambitieux qu’il mérite dirons-nous…

En résumé, faute d’un chef d’orchestre régional en l’état actuel, la fibre partout et pour tous les comtois à court ou moyen terme restera une utopie.

Le rôle de l’opérateur « historique »

C’est l’argent public qui a financé l’incontournable boucle locale cuivre actuellement propriété de l’opérateur privé Orange (ex-France Télécom, détenu encore à 27% par l’Etat). Ce dernier touche une rente d’environ 400 millions d’euros par an liée à la location de cette paire de fils aux opérateurs tiers et in fine, aux abonnés, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’aller proposer aux élus crédules une solution dite de “montée vers le très haut débit”. En pratique, cela vise à ajouter un équipement sur le réseau Orange qui s’avère au passage pour l’opérateur une bonne occasion de doper maintenir sous perfusion son vieux réseau cuivre quelques années décennies pour continuer de percevoir la rente qui va avec, et probablement renforcer son monopole local au détriment de la concurrence provoquant l’ire de certains représentants de collectivités et associations de consommateurs.

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“On ne va pas à la campagne pour créer des startup”

Passons désormais à un volet trop souvent oublié : une fois que l’on a mis en place les (gros) tuyaux et que le territoire dispose d’un service d’accès (très) haut débit, il faut utiliser comme il se doit cette profusion de débit.

“On ne va pas à la campagne pour créer des startup lancera le journaliste de France 3 Franche-Comté durant son émission du 25 mai. Quel propos tragique ! Cela sous-entend en effet que l’on ne peut envisager vivre à la campagne que lorsque l’on rentre dans l’une des catégories définies par les clichés communs : personne à revenus modestes et/ou âgée, agriculteur ou individu désirant vivre d’amour et d’eau fraîche. Des propos d’autant plus surprenants que les reporters de France 3 Régions réalisent régulièrement des reportages sur ces zones délaissées par les services publics et dans lesquelles il n’y a presque plus de commerces/entreprises… et par extension, d’emplois et donc d’avenir. Est-ce une raison pour laisser mourir ces territoires ?

C’est bel et bien à la campagne – loin de tout (vidéoclubs, bibliothèques, galeries commerciales, musées…) – qu’il y a le plus besoin de services et donc, c’est dans ces territoires péri-urbains ou ruraux que le (très) haut débit fixe (via le FTTH ou VDSL2) comme mobile (la fameuse « 4G ») a un rôle majeur à jouer pour permettre aux gens de consommer mais aussi de travailler pour une entreprise lointaine (via le télétravail) ou même créer leur propre entreprise.

Car l’aménagement numérique est aussi un enjeu majeur de développement économique. Des entreprises « Internet » nées dans les territoires ruraux, il en existe un nombre considérable même si dans l’imaginaire de certains, il serait toujours mieux de dire que l’on est implanté en plein cœur de Paris.

On pourrait notamment citer le numéro un français des articles de pêche, “Pecheur.com“, créé et toujours établi dans l’Allier. Même topo pour le célèbre portail “jeuxvideo.com” créé par un jeune entrepreneur au milieu des années 90 dans le Cantal, sans doute l’un des départements les plus enclavés de France avec la Lozère, la Creuse et notre Haute Saône de laquelle peu de pépites du web ont été extraites à ce jour.

Il ne faut pas regarder le train passer mais faire en sorte de le prendre dès maintenant : le numérique pèsera demain un poids considérable dans notre économie. Internet a créé plus de 700 000 emplois, soit 25% des emplois créés en France depuis 1995 selon un rapport du cabinet McKinsey. A titre d’exemple, dans la région Nantaise, le numérique représente déjà 45 000 emplois selon Frenchweb.

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A travers les services de développement économique (ARD FC, ADED, Destination 70, etc) qui sont un peu plus nombreux que les entreprises qu’ils arrivent à séduire chaque année, la Franche-Comté devrait rapidement s’emparer de ce vivier d’emplois totalement délaissé au profit du soutien aux industries déclinantes.

Ne devrions-nous pas tendre les bras aux startup qui ne sont qu’un numéro RCS de plus à Paris pour leur proposer de venir s’installer et se développer avec leurs équipes dans nos sublimes territoires verts, au cœur de l’Europe, bien desservis par les autoroutes, LGV à portée européenne et, peut être un jour, réseaux Très Haut Débit ? Le loyer d’un bureau ou entrepôt à Paris et sa proche banlieue comparé à Besançon, Vesoul ou encore Dole laisse songeur. Force est de constater qu’en la matière, nous avons une très grande longueur d’avance : pourquoi ne pas en profiter ?

Preuve ultime de l’inertie régionale en la matière s’il y en avait besoin, selon un rapport du SGAR de Franche-Comté (à télécharger ici), ”la filière TIC [franc-comtoise, ndlr], dont le poids en terme d’emploi est inférieur à la moyenne française, est constituée essentiellement d’entreprises de faible effectif”. Inquiétant.

Peut-être qu’un jour, au lieu de soutenir les pseudos-syndicats, notre Région – et donc nos chers élus – soutiendront enfin avec une vision réaliste et cohérente le développement de cette économie en investissant durablement dans les infrastructures, usages et services… Loin des clichés que l’on continue pourtant d’ancrer dans l’inconscient collectif avec des pensées jacobines d’un autre âge : “créer une société Internet à la campagne, malheureux, vous n’y pensez pas… ça ne marchera jamais”.

Vous serez sans doute ravi de savoir que le navigateur dans lequel vous avez peut-être chargé cette page a été créé dans une ferme danoise. Oui, et alors ? C’est aujourd’hui l’un des trois navigateurs internet les plus utilisés du monde par lequel transite indirectement des milliards de pages vues et contenus dont l’impact sur l’économie locale, nationale et mondiale est parfaitement visible et mesurable.

Nul doute qu’il y a encore tant de choses aussi importantes à inventer depuis nos fermes comtoises…

Billet rédigé par Henka Gehell, rédacteur invité. Merci à lui pour ce point de vue coup de gueule. 

S’il te plaît, l’afficheur mystérieux : continue !

S’il te plaît, toi qui nous offres ces petites virgules de poésie et d’humour qui font tant de bien dans cet hiver trop long : continue.
Ne t’arrête pas et surtout ne nous dis rien de tes motivations. Ou du moins, ne les révèle pas tout de suite.
Je ne suis pas pressé de savoir si tu es artiste ou anarchiste, en service commandé pour la Maison de quartier des Bains-Douches, étudiant(e) aux Beaux-Arts ou tout simplement poète…
Conserve encore le mystère sur ta démarche et continue à ponctuer la ville de tes petites phrases sur fond jaune, orange, vert ou fuchsia .
Et laisse-nous croire qu’elles apparaissent comme par magie aux endroits les plus insolites de la ville.
Si si ! S’il te plaît : continue !

 

Quelques specimens collectés (merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir des photos)

près de la mairie

près de la mairie

 

Place de la Révolution

Place de la Révolution

 

Poste de Battant

Poste de Battant

 

Place Pasteur

Place Pasteur

 

 

Le jour de la Fête des Mères

Le jour de la Fête des Mères

 

Le jour de la Fête des Mères

Le jour de la Fête des Mères

 

 

Rue des Granges

Rue des Granges

 

Rue de la Madeleine

Rue de la Madeleine

 

aveugles

Rue Moncey

Rue Moncey

 

Rue de l'école

Rue de l’école

 

Place Marulaz

Place Marulaz

 

Sur l'un des porches de la fac de lettes

Sur l’un des porches de la fac de lettes

 

 

Vers le square Granvelle

Vers le square Granvelle

Sur un arbre de Granvelle

Sur un arbre de Granvelle

 

 

Si vous en photographié d’autres, n’hésitez pas à m’envoyer vos clichés : lebisonteint@gmail.com

Besançon : un concours photo bidon avec la bénédiction de l’Office du Tourisme

Où l’on apprend que les organisateurs du concours photo ‘City Calendrier Besançon’ s’assoient copieusement sur leur propre réglement et que les photos généreusement offertes par les photographes amateurs de la région ne leur conviennent visiblement pas.

panneau

Peut-être avez-vous déjà lu ce précédent billet relatif au concours photo intitulé « CITY CALENDRIER BESANÇON« .

Petite séance de rattrapage : ce concours est organisé par une société privée – Studio 1517 – qui en appelle aux « talents photographiques amateurs du territoire » pour constituer un calendrier perpétuel (une photo par jour) consacré à Besançon.

Ce calendrier sera ensuite vendu 19 euros. Les bénéfices reviendront à la société éditrice qui fait habilement miroiter aux photographes amateurs l’immense privilège qu’elle leur offre : inscrire leur prénom et leur nom sous leur jolie photo…
L’égo des photographes amateurs est souvent démesuré mais tout de même, se laisseront-ils pigeonner si facilement ?

Afin d’apporter un peu de sérieux et d’officialité à cette opération, l’Office du Tourisme et des Congrès de Besançon est partenaire et co-organisateur du concours..
En réalité, il semble bien que son rôle se limite à :

  • publier un dossier de presse copié-collé de ceux qui ont été diffusés dans les autres villes ayant organisé un concours similaire avec Studio1517 ;
  • participer au « comité de sélection des photos lauréates« .
  • offrir aux dix premiers photographes lauréats des prix presque insultants quand on sait que le concours s’adresse à des photographes bisontins ;

extrait du réglement

  • et surtout, notre Office du Tourisme est là – et vous l’aurez compris sans peine – afin d’apporter une caution institutionnelle à une opération commerciale grimée en concours douteux et dont l’objectif inavouable pourrait être résumé en cette simple phrase : « Offrez-nous vos photos et nous, nous gagnerons de l’argent avec.« 

J’avais publié le précédent billet quelques jour avant la date limite de participation au concours qui était fixée au 5 mai dernier et nous aurions pu en rester là.

cap 2013-05-26 à 14.38.26

extrait du réglement du concours

 

9 jours après la fin du concours…

Et voilà que le 14 mai dernier – soit 9 jours après la date limite de participation – la société organisatrice poste sur sa page Facebook dédiée au concours ce message :

cap 2013-05-26 à 14.55.29

Tiens tiens… 9 jours après la date limite, il reste en fait encore 5 jours pour participer. Étonnant non ?

Est-ce à dire que nos photographes amateurs locaux n’auraient pas « offert » suffisamment de photographies ? À tel point que les organisateurs du concours ont décidé de s’asseoir sans vergogne sur leur propre réglement et de repousser – en douce – la date limite de participation ?

A moins que ce soit la qualité des photos déposées par les participants qui soit en cause. Les  « talents photographiques amateurs du territoire » ayant participé à ce concours ne seraient-ils pas assez talentueux pour permettre à Studio 1517 de constituer un calendrier suffisamment qualitatif et… commercialisable ?

Personnellement je penche pour cette seconde explication. Et la preuve nous en est apportée par la société Studio 1517 elle-même puisque…

 

18 jours plus tard après la fin du concours…

C’est au matin du 23 mai dernier que Stéphane Gavoyel’un de nos photographes amateurs locaux les plus talentueux – reçoit ce courriel :

mail-concours

 

Pas de chance : Stéphane est justement la personne qui avait attiré mon attention sur ce concours douteux il y a environ deux mois. Il fait partie de ceux qui ont vite détecté ce pigeonnage commercial déguisé en concours.

Reprenons deux éléments du courriel envoyés par Studio 1517 à Stéphane :

  1. « Ce concours vient de se terminer (…) »
  2. « Je trouve vos travaux sur votre blog particulièrement intéressants. Seriez-vous intéressé pour que vos photos soient publiées (avec signature de l’auteur bien entendu) ?

Joli paradoxe. En substance : le concours est terminé mais vous pouvez participer puisque que vous faites de chouettes photos.
Au passage, avez-vous remarqué le délicieux « lien vers le réglement » ?

En résumé, Stéphane Gavoye se voit généreusement proposer d’offrir ses plus beaux clichés à un éditeur de calendrier en échange du privilège de pouvoir les signer. Quel veinard ce Stéphane !

Et au fait… est-ce bien réglementaire de proposer ainsi à un photographe n’ayant pas participé au concours d’être publié dans le CITY CALENDRIER BESANÇON ?
Non. L’article 5 du réglement est très clair : les clichés lauréats, c’est à dire ceux qui seront publiés dans le CITY CALENDRIER, seront choisis par le comité de sélection « au terme du concours« .

cap 2013-05-26 à 15.39.52

extrait du réglement du concours

L’opération commerciale déguisée en concours, les délais, la tentative de recruter des participants hors concours : tout faux.

J’en connais un qui devrait sérieusement commencer à regretter d’avoir apporter sa caution à cette opération : c’est notre Office du Tourisme. Car c’est bien lui qui a officiellement encouragé les photographes amateurs bisontins à participer à ce concours photo bidon*.
Au passage, et maintenant que la violation du réglement de ce concours est sur la place publique, notre Office du Tourisme n’a plus qu’une possibilité : exiger son annulation et retirer ses billes.

Moi je parie qu’il fera l’autruche…

 

*Dès lors que les organisateurs d’un concours s’assoient sur le réglement qu’ils ont rédigé, ce concours mérite amplement le qualificatif de « bidon ».

 

À voir sur le Net :

Quand la Ville de Besançon remet les pendules à l’heure sur Fun Radio

C’est l’histoire d’un coup de com’ qui aurait pu passer inaperçu. C’était compter sans la vigilance de certains fonctionnaires du service communication de la Ville de Besançon et leur détermination à ne pas laisser dire n’importe quoi sur l’image de leur cité.

Pour celles et ceux qui n’ont rien suivi, le 8 mai dernier, un jeune homme originaire des Vosges contacte « la libre antenne » de Fun Radio (21h-minuit). Celui-ci évoque en direct les difficultés que lui pose son accent à couper au couteau lorsqu’il s’agit de séduire les filles…

Quelques minutes plus tard, au fil de la discussion, certains des animateurs croient reconnaître l’accent franc-comtois. La suite fut une raillerie en règle de l’Originale mais totalement inconnue et ignorée Région de Franche-Comté, ainsi que de sa capitale régionale : Besançon.

Manque de chance (ou heureux hasard), le twittos @blogbesancon était en train d’écouter cette émission et n’a rien raté de cet extrait qu’il a immédiatement twitté, provoquant évidemment l’émoi de la communauté des twittos bisontins.

Ensuite tout s’est enchaîné. Bien décidé à ne plus laisser des « Parisiens » dénigrer la Ville sans réagir, Benjamin Teitgen, directeur adjoint du service communication de la Ville, s’empare de l’affaire et décide de répliquer de façon totalement décalée.
Le plus sérieusement du monde, Benjamin Teitgen et son équipe adressent alors un colis de goodies bisontins (parmi lesquels une bouteille de Bisontine !) et un courrier aux animateurs de l’émission. Ces derniers accusent réception de cet envoi… en direct dans leur émission du mercredi 22 mai.

Le résultat a de quoi faire pâlir tous les services com’ de collectivités : près de 10 minutes « gratuites » d’antenne en début de soirée, des centaines de milliers d’auditeurs dans toute la France qui ont entendu à plusieurs reprises le nom d’une ville qu’ils ignoraient pour beaucoup et de laquelle certains garderont désormais un a priori positif… Sur la page Facebook de l’émission, près de 500 likes.

La mairie de Besançon nous a envoyé une lettre... - KAREL LIBRE ANTENNE OFFICIEL

Voici l’extrait intégral incluant la lecture de la lettre envoyée par la Ville :

Voila un coup de com’ indubitablement réussi dont l’auteur et les Bisontins peuvent être satisfaits.

Non seulement la Ville a été proactive pour défendre son image mais elle s’est offert une tribune à moindre frais sur une grande radio nationale très écoutée par les jeunes adultes. Quand on sait que Besançon est une ville estudiantine mais hélas encore un peu trop endormie, chercher à corriger cette image de cité inconnue nichée au milieu de la campagne est une démarche salutaire.

À la différence du Conseil Régional et de sa très onéreuse inutile campagne « Originale Franche-Comté » dont l’impact est hélas nul (La Région est-elle plus connue après cette campagne traditionnelle et qui n’a rien d’originale d’ailleurs ? Non répondent les sondages), la Ville de Besançon a affirmé et démontré que l’on pouvait communiquer  massivement et subtilement auprès d’une cible spécifique sans débourser des millions d’euros.

Tout cela n’aurait pu avoir lieu sans l’humour des uns (Fun Radio, dont les animateurs ont joué le jeu) et l’auto-dérision des autres (le service com’ de la Ville) qui a su agir au bon moment et en optant pour le bon ton. D’autant qu’en cette période économico-météorologiquement déprimante, l’humour est un rempart pertinent.

Bref, ce coup était vraiment parfait et ce n’est peut-être pas terminé puisque la Ville a invité Fun Radio à venir réaliser une émission en direct de Besançon. Une proposition que l’équipe de la « libre antenne » a retenue.
De quoi rendre jaloux les Montbéliardais et leurs élus qui n’avaient pas su faire preuve d’autant d’humour lorsque Jamel Debbouze s’était moqué de leur ville lors d’un récent spectacle retransmis à la télévision.

À suivre donc…

Billet rédigé avec l’aide de Caribou Dagno, rédacteur invité (qui ne bosse pas à la Ville et n’a été payé par personne pour donner son opinion). Merci à lui.

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Union des Commerçants : le faux départ de Jérôme Cart

Aujourd’hui le site MaCommune.info titrait « Jérôme Cart démissionne de l’Union des commerçants de Besançon. »

Les statuts de l’association exigent en effet que la présidence en soit confiée à un commerçant en activité. Or, ce ne sera plus le cas de Jérôme Cart – l’actuel président – dont le magasin « Cart Encadrements » fermera le 1er juin prochain.

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On aurait pu en rester là. Mais voici le courrier que vient d’envoyer Jérôme Cart aux adhérents de l’Union des Commerçants.

Objet : Nouvelle Administration de lUnion des Commerçants de Besançon
Chères Adhérentes , Chers Adhérents,
bonjour
Les Administrateurs de l’Union des Commerçants de Besançon souhaitaient vous informer de la nouvelle administration de notre association.
Le Conseil dAdministration de l’UCB s’est réuni Mardi 14 Mai 2013 à 19 h 30. Lors de ce Conseil, j’ai confirmé ma démission prévue du poste de Président suite à la cession du droit au bail de ma société CART Encadrements en date du samedi 1 er Juin 2013 .
Suite à un vote à l’unanimité des Administrateurs présents et représentés, l’association sera co-présidée par Madame Christiane MARCHANDEAU et par Monsieur Jean Jacques VOINET.
Les Administrateurs m’ont proposé de rester dans l’association comme Directeur afin de continuer à manager l’équipe composée de Philippe VIEILLE pour toute la partie commerciale et de Marie-Claire DAVIOT pour la partie comptable et administrative.
Nous restons à votre disposition si vous souhaitez de plus amples renseignements .
Jérôme CART, Président

Voici qui fait mentir le titre de l’article de Macommune car au final M.Cart ne démissionne pas de l’UCB. Il ne quittera pas le navire. Il cessera juste de le commander depuis « le pont ».
Un nouveau poste sera donc créé pour lui au sein de l’association des commerçants : celui de directeur salarié (même si ce dernier mot a été oublié dans le courrier ci-dessus).

Certaines mauvaises langues ne manqueront pas d’y voir une manière habile de contourner les statuts : nous avions un président – ABRACADABRA ! – nous avons un directeur.

Message de service : Laurence – si tu nous lis – tu aurais peut-être dû tenter toi aussi d’obtenir un poste de « directrice » au MEDEF,..
Faux départ

Faux départ

 

Directeur de l’UCB. Un poste pas trop exposé médiatiquement. Un peu éloigné du pont du navire certes, mais une position parfaite pour conserver toute son influence auprès des commerçants.
Cela pourrait même tomber à point nommé à l’approche des municipales de 2014. Voilà un poste clé sur lequel Jacques Grosperrin – candidat désigné par l’UMP afin de conquérir Besançon en 2014 – saura probablement s’appuyer pour attiser une « tramophobie » électoraliste de bon aloi.

Et sinon, quid de la masse salariale de l’UCB ? Elle devrait logiquement augmenter du fait d’une équipe dirigeante qui gonfle, qui GONFLE… L’UCB compterait donc désormais trois permanents.
Rien n’est dit pour l’instant sur la rémunération du directeur et sur celles des deux co-présidents (à moins que désormais présidence rime avec bénévolat).

Voilà un sujet dont on pourrait penser qu’il ne concerne que l’Union des Commerçants et ses adhérents. Mais ce serait oublier qu’une part essentielle du budget de l’association provient des bénéfices des deux braderies annuelles. Deux jours durant lesquelles la Ville de Besançon cède son droit de voirie à l’association qui perçoit les droits de place auprès des commerçants itinérants.
Extrait de la Presse Bisontine du mois de septembre 2012 ;

Presse Bisontine (septembre 2012)

Presse Bisontine (septembre 2012)

Question : à budget égal, une masse salariale qui augmente ne risque-t-elle pas d’entraîner logiquement une réduction de la part consacrée aux animations (qui constituent un objectif majeur de l’UCB) ?

Animation : Parce que nous pensons que l’achat doit rester un achat plaisir, nous investissons au quotidien dans un cadre exceptionnel (vitrines, propreté) et dans un ensemble d’animations ponctuant les saisons et dynamisant notre centre-ville. (source : UCB)

A ce propos, lorsque la Ville de Besançon avait acceptée la création de la seconde braderie en 1999, n’avait-elle pas exigé en contrepartie que ses recettes soient exclusivement consacrées aux animations ?
L’engagement a-t-il été tenu ?

Mise à jour (jeudi 16 mai 2013) : l’Est Républicain semble lui aussi avoir cru à ce faux départ…

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Est Républicain du 16 mai 2013