Archives mensuelles : mars 2014

En relisant ta lettre…

Visiblement aucun média n’a souhaité rapporter cette anecdote qui s’est déroulée à la fin du débat de ce mercredi après-midi entre les trois candidats présents au second tour des élections municipales bisontines. Elle mérite pourtant que l’on en parle. Je me lance.

La journée avait été agitée à gauche. De grosses tensions depuis que la veille (mardi), Franck Monneur (dissident de l’équipe Fousseret actuelle ayant obtenu + de 6% des voix au 1er tour) avait « dézingué » Jean-Louis Fousseret (c’est le mot qu’avait choisi l’Est Républicain sur ses affichettes de mercredi).

Il faut dire qu’il n’y était pas allé de main morte Franck Monneur. N’ayant pas reçu la main tendue espérée de la part du maire, il déclarait mardi à la presse à propos de Jean-Louis Fousseret « (il) s’est comporté comme un monarque hautain, méprisant, ce que je dénonce fortement ». Ajoutant : « il ne mérite plus d’être le maire de cette ville ».

Bref, le lendemain, Franck Monneur se fait lyncher comme il se doit par des militants PS soutenant JLF. A tel point qu’on les croirait en service commandé. Sans doute une impression. Sur Facebook notamment, certains se lâchent publiquement. Parmi eux des adjoints sortants semblent régler de vieux comptes.

fbk

Voilà qui est sans doute de bonne guerre. Quand on envoie un missile, on s’en prend en retour. Mais était-il opportun de laver son linge sale en famille ?

Bref, on aurait pu en rester là. Le candidat Fousseret aurait pu chercher à se montrer au-dessus de tout ça, laisser passer la crise et passer à autre chose, à l’essentiel : une campagne sur le fond pour se faire réélire face à son seul véritable adversaire, Jacques Grosperrin.

Mais voilà que le débat de mercredi touche à sa fin. Les caméras arrêtent de tourner. Les candidats se lèvent. C’est le moment que Jean-Louis Fousseret choisit pour ouvrir un dossier et en sortir des copies d’une lettre qu’il distribue aux journalistes présents.
Il s’agit de la « lettre d’engagement » que Franck Monneur lui avait adressée avant la constitution de la liste JLF2014. On imagine que ce dernier y dressait un bon bilan du mandat qui se termine et surtout qu’il y manifestait le désir de rempiler. La suite on la connait : pas de place pour lui sur la liste, le choix d’y aller en dissident, 6% au premier tour. Un score honorable.

Ce soir-là, l’artillerie lourde a donc été sortie : la lettre de motivation de celui qui aujourd’hui fait dans la dissidence. Histoire d’exposer ses contradictions au grand jour. En OFF on a dit. Pas pour être publié. Plutôt pour vous montrer quel vilain dissident il est.
Sans doute l’a-t-il bien mérité penseront certains.

Mais était-ce bien raisonnable et convenable de la part de Jean-Louis Fousseret – qui nous promettait de mener une campagne digne – de se livrer ainsi devant la presse à un coup bas aussi mesquin ? Et cela à quelques jours du second tour. Ne convenait-il pas plutôt pour JLF de relever le niveau, de se montrer au-dessus de toutes les petites mesquineries de cette campagne et de tout faire pour rassembler les forces qui – à gauche – seront nécessaires à sa réélection ? Au lieu de ça, il aura donc préféré sortir les archives et s’essuyer les pieds sur celui qui avait osé sortir la tête du rang. Fusse-t-il un traitre à sa famille politique. Le timing n’est pas le bon.

Voilà pour l’anecdote.
Heureusement, en politique on ne prend pas de carton rouge pour ce genre d’échange d’indélicatesses.
Il se murmure toutefois que les bulletins blancs prolifèrent quand une campagne devient nauséabonde.

http://www.youtube.com/watch?v=KM0FgudWMpU

Un ballon sonde envoyé dans la stratosphère depuis Vesoul

Avouons le, allez faire un petit tour dans l’espace est un rêve que beaucoup aimeraient réaliser.

Si certains décident de se faire sponsoriser par une marque de boisson énergisante pour réaliser cet exploit, d’autres utilisent des moyens un peu moins sophistiqués. C’est le cas d’un projet réalisé au lycée Belin de Vesoul baptisé SpaceBalloon.

Des élèves emmenés par leur professeur de physique, Florent Coulon, ont construit une nacelle truffée d’équipements audiovisuels (3 caméscopes HD) et accrochée à un ballon d’hélium.

Grâce à cet astucieux montage soutenu financièrement par le CNES et du point de vue logistique par Planète Sciences (en franche comté, c’est le pavillon des sciences de Montbéliard qui sert de relais), ils ont filmé l’ascension de l’ensemble à plus de 31 000 mètres d’altitude avec en parallèle la mesure de plusieurs paramètres physiques que sont la température, l’altitude et la pression atmosphérique.

Lors de l’expérience, le ballon a parcouru au total plus de 230 kilomètres depuis son décollage à Vesoul.

« La vidéo diffusée concerne deux projets réalisés en 2012 et 2010. Elle a demandé un nombre conséquent d’heures de montage » précise Florent Coulon, le professeur interrogé sur cette fabuleuse expérience.

Et le résultat est à couper le souffle. On y voit notamment une séquence issue d’une expérience réalisée par un autre lycée de la région, qui a réussi à filmer (et capter le son!) d’un avion de ligne de la compagnie Swissair.

« La nacelle est équipée d’un réflecteur radar pour être justement détectée par les avions » tempère sur ce point notre interlocuteur. Nous voila rassurés.

FireShot Screen Capture #097 - '3 H

Une première en France, suivie d’autres expériences

Avec la baisse du coût des matériaux, la construction et l’envoi d’une nacelle accrochée à un ballon sonde est désormais relativement simple.

Précurseur, le lycée Belin avait déjà été novateur en envoyant dans l’espace en 2004 le premier appareil numérique, bricolé à cette occasion par le même professeur pour le déclenchement automatique.

Florent Coulon se souvient que « à l’époque [il y a seulement dix ans, ndlr], 128 Mo en carte SD coûtait plus de 50 Euros ! ».

Même chose pour l’envoi du premier caméscope numérique en 2009, « c‘était une première d’envoyer des caméscopes HD dans une nacelle et l’année suivante, la société Panasonic nous avait prêté 3 caméscopes pour l’occasion«  témoigne le professeur, qui poursuit « aujourd’hui, avec la banalisation des caméscopes et mini-caméras HD de type GoPro, c’est devenu classique ».

Quid de la sécurité ?

Il est de plus en plus fréquent de voir sur le net des vidéos amateurs relatant une conquête éphémère de l’espace avec l’aide d’un engin bricolé.

On se souvient de cette vidéo d’un père de famille originaire de l’Ain qui avait suscité un élan d’admiration durant l’été 2013 en envoyant les jouets de ses enfants dans l’espace pour quelques heures…

Mais les lycéens de Vesoul n’ont quant à eux rien laissé au hasard, à commencer par la sécurité du vol. Le lâché du ballon a ainsi été planifié six mois à l’avance et la date retenue ne pouvait pas être modifiée, quelque soit les conditions météo.

« Il y a une différence entre nous et les personnes qui lancent des ballons sondes de leurs propres initiatives. Ici, dans le cadre de notre projet, nous avions reçu toutes les autorisations possibles et surtout l’assurance du CNES si jamais la nacelle causait un accident. Nous avions du téléphoner juste avant à la DGAC pour confirmer le décollage » conclut Mr Coulon.

On est jamais trop prudents. Surtout face à un OVNI.

Et le César du meilleur court métrage est attribué à…

affiche

“Avant que de tout perdre” ! Yeah, une nouvelle victoire franc comtoise aux Césars ! En effet, le court métrage de Xavier Legrand a été tourné en Franche-Comté (à Montbéliard précisément). De quoi fanfaronner un peu, comme ici !

Dans la satisfaction générale, il risque quand même d’y avoir un rire jaune : celui de la Région de Franche Comté.
Retour en arrière, décembre 2012, la Région décide de supprimer les aides à la création cinématographique pour un motif essentiellement économique. Effectivement les collectivités doivent faire des économies,  on trouve l’argent où l’on peut.

Mais manque de chance, quelques semaines après, “Louise Wimmer” de Cyril  Mennegun remporte le césar du meilleur premier film et bien d’autres récompenses. Le film  se déroule à Belfort d’où est originaire le réalisateur et il n’aurait jamais vu le jour sans les aides régionales.
D’ailleurs le réalisateur en parle ouvertement lors des interviews post-césar. Celle-ci par exemple accordée au site Factuel en février 2013, extrait :

Est-ce que vous auriez fait la même carrière si la Région n’avait pas aidé vos films ?
Pour mon premier court-métrage et les documentaires, le soutien de la Région était vital. Pour « Louise Wimmer » tourné en partie à Belfort aussi, mais là on était déjà dans une autre économie.
C’est triste de supprimer ces aides pour l’énergie de la jeune création qui aura du mal à émerger, les techniciens et tous les dommages collatéraux…
C’est une très mauvaise nouvelle. Je suis d’ailleurs très surpris car le site de la Région mentionne mon César et le Prix Delluc. Elle s’enorgueillit de ce qui arrive sans pudeur tout en supprimant cette politique !
Il y a pourtant aujourd’hui chez les jeunes auteurs une belle vigueur. C’est maintenant qu’il fallait augmenter les aides et c’était sans doute possible. Certains choix méritaient d’être discutés, et c’est là-dessus qu’il aurait fallu travailler…

La Région va perdre beaucoup parce que les talents s’en vont (toute la petite industrie audiovisuelle qui va des petits producteurs aux prestataires de services).>
La Région pourra faire plus de voies de chemin de fer. Elle aide les sportifs : évidemment, le retour en terme d’images est plus rapide quand il s’agit d’un cycliste. Il faut dix ans pour émerger dans le cinéma. Aider, cela veut dire accompagner… Sans cela, cette politique n’a pas de sens.”

Bon sur le coup, la Région fait le dos rond, un moment de honte est vite passé et puis comme il n’y a plus de financement c’est le type de situation qui ne se reproduira pas de sitôt.

Raté ! Cette année c’est même encore plus fort car non content d’obtenir le César 2014 du meilleur court-métrage, le film de Xavier Legrand a aussi été sélectionné pour les Oscars après voir remporté le grand prix du festival de Clermont Ferrand (festival référence pour les court-métrages).
Et encore une fois, ce film a vu le jour en partie grâce… aux aides de la Région Franche-Comté

Extrait d’une interview que Xavier Legrand a accordé au site « film de culte » le 31/08/2013 :

FDC: Comment as-tu connu ton producteur et comment avez-vous financé le film ?
XL : J’ai rencontré Alexandre Gavras par le théâtre. J’étais assistant à la mise en scène sur un spectacle dont il a réalisé l’adaptation en film. Quelques temps après ce tournage, alors que je jouais au théâtre, j’étais arrivé à une version de mon scénario que je jugeais satisfaisante. J’étais donc prêt à être lu et à partager cette histoire afin d’avoir des avis et des critiques. Alexandre a fait partie de ce premier groupe de lecteurs. Le projet l’a séduit immédiatement. Il m’a proposé de le produire. Il m’a donné toute sa confiance et m’a encouragé à faire mes premiers pas derrière la caméra. L’aventure a commencé : nous avons constitué un dossier de financement et nous avons obtenu des aides de la Région Franche-Comté, du CNC de Canal+ ainsi que de l’Association Beaumarchais-SACD.
(…)
FDC: De quel budget disposais-tu ? Et combien de jours de tournage ?
XL: Le tournage a duré neuf jours et s’est déroulé intégralement à Montbéliard en région Franche-Comté, puisque le film a eu des aides financières de cette région. J’ai eu la chance d’avoir le budget nécessaire pour faire le film, et surtout pour payer et défrayer tous les membres des équipes techniques et artistiques, tous au tarif court métrage. Mais j’ai dû interroger à nouveau certaines choses pour entrer dans le budget qui m’était imparti. J’ai finalement trouvé des solutions plus créatives qui correspondent encore mieux au film que celles que j’avais pu envisager au départ.

 

Au-delà même de ces aides directes, tourner un film en Franche Comté c’est aussi permettre aux techniciens locaux, aux acteurs de la branche de travailler et de rester sur place, créant ainsi le terreau nécessaire pour que d’autres productions puissent se faire…

Et puis on ne peut pas nier que voir des lieux connus sur grand écran, ça fait toujours plaisir !

Décidément le cinéma et la Franche-Comté, c’est “je t’aime moi non plus”. Car rappelons-le : le cinéma est né en Franche Comté, enfin… les frères Lumière y sont nés, mais une attitude un peu trop « collabo » pendant la Seconde Guerre mondiale en a fait des persona non grata dans la région (alors qu’à Lyon, on ne s’est pas du tout gêné pour les mettre à l’honneur).

À l’heure où l’on communique à tout va pour attirer le chaland dans nos contrées, on peut prendre un double pari sur un avenir pas si lointain :
– dans quelques années les oeuvres de ces cinéastes qui ont fait rayonner la Franche-Comté seront encore là, bien visibles dans le monde entier ;
– dans quelques années, chacun aura oublié cette « marque territoriale” qu’est “l’Originale Franche-Comté” lancée à grand frais et supposée être LA solution au déficit d’image de notre région.
Cette « marque territoriale » aura été remplacée par une autre encore plus chère, et l’on justifiera sa création par l’inefficacité de la précédente.

Les films eux, se tourneront ailleurs.

 

L’heure des soutiens

Voici venir le temps où notre candidat aux Municipales pense sortir un gros atout de sa manche : la liste des personnalités lui apportant leur soutien.

Qu’un candidat mette en avant ses soutiens politiques est tout à fait normal et logique car ils y a entre eux des valeurs communes, ils partagent le même « métier » politique et appartiennent bien souvent au même parti. Ainsi, on trouve du côté de Jacques Grosperrin, les soutiens de Alain Chrétien, Jacques Pélissard, Jean Lassalle, Rama Yade…
Jean-Louis Fousseret avance quant à lui les noms de Marie-Guite Dufay, Barbara Romagnan, Claude Jeannerot, Paulette Guinchard…

Mais franchement, qu’avons-nous à faire de savoir qu’un ancien sportif médaillé aux JO, un ancien joueur de foot ou un chanteur célèbre soutient tel ou tel candidat ? Je veux dire par là : en quoi ces soutiens affichés sont supposés peser sur le choix du bulletin que nous glisserons dans l’urne dans quelques semaines ?

Tiens par exemple, le chanteur Guillaume Aldebert affiche son soutien à Jean-Louis Fousseret. Soit. Et après ? Les parents des gamins qui écoutent en boucle « Enfantillages 1 et 2 » sont supposés être influencés et voter JLF, c’est bien ça ?
Imaginons maintenant qu’ils N’EN PEUVENT PLUS ces parents des chansons que leurs gosses font tourner en boucle. Ne risquent-ils pas de voter pour l’adversaire – par pure vengeance mesquine ?

Du côté de Jacques Grosperrin, on trouve le soutien d’un entraîneur de foot historique du BRC qui a même été capitaine de l’Équipe de France ! Bien. Et on en fait quoi ? Si j’aime le foot alors je vote Grosperrin, ça j’ai compris. Mais si le foot me sort par les trous de nez ? Dois-je alors voter pour Fousseret parce qu’il a le soutien d’un médaillé olympique de lutte ? Pffff…. du coup j’hésite.

Bref, j’ai toujours un peu l’impression que l’on prend l’électeur pour un simplet avec cette affichage de soutiens de personnalités. Genre :

Dites Madame Dupont, vous avez vu ? Un CHANTEUR CÉLÈBRE soutient Jean-Louis Fousseret ! Je suis sûr que vous l’avez vu chez MICHEL DRUCKER il y a quelques années ! Si ça c’est pas la preuve qu’on a un bon maire, hein Mme Dupont 🙂 ? Alors vous n’allez quand même pas faire la fine bouche.
Comment ? Ah non Madame Dupont ! Il n’y a pas de François Hollande dans les soutiens de notre maire. On ne voit pas de qui vous voulez parler. Du tout.

Oh ! Monsieur Raymond ! Vous aimez le foot n’est-ce pas ?  Eh bien sachez qu’il y a un ancien CAPITAINE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE parmi les soutiens de Jacques Grosperrin ! Le foot c’est la vie hein M’sieur Raymond ?
Quoi ? Le monsieur Copé dont on parle en mal à la télé… un soutien de Jacques Grosperrin vous dites ? Euh, non non, il est juste venu pour une visite de courtoisie vous savez.
Mais sinon, regardez : on a un DIRECTEUR DE THÉÂTRE ! Je suis certain que vous regardiez « Au Théâtre Ce Soir » quand vous étiez jeune, n’est-ce pas M’sieur Raymond ?

Ah bon ? JLF a aussi un directeur de théâtre dans ses soutiens ? Non mais attention M’sieur Raymond : il y a THÉÂTRE et théâtre !