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Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine

Ce jeudi 10 novembre, Besançon accueillera France Inter qui effectuera dans notre ville la 5e étape de son périple mensuel « 12 mois, 12 villes, 12 éclairages« .

Les Bisontins sont flattés – n’allez pas croire le contraire – et les équipes de France Inter seront bien accueillies.
Toutefois, il me semble utile d’éclairer ces gens sur quelques aspects de la vie locale. S’ils savent en tenir compte, leur « rendez-vous en terre inconnue » devrait se passer au mieux, sans anicroche. Chacun pourra alors réintégrer la Maison de la Radio ravi de sa virée bisontine.

Sinon… sinon vous avez sans doute vu Projet Blair Witch ou Délivrance n’est-ce pas ?

France-Intérien, France-Intérienne, lis donc la suite et prends des notes hein… ça pourrait te sauver ton séjour parmi nous.

1. Besançon, tu situeras

Tout d’abord tu es ici :

Et pas du tout là :

Commencer ton émission par : « Vous êtes bien là Briançon !!!? » jetterait un froid certain et recueillerait peu de réponses. A éviter donc.

2. Dans Besançon tu ne t’égareras pas

Pour ça tu dois savoir que le Bisontin moyen est du genre contrariant avec la toponymie.
Regarde par exemple : c’est à l’Hôtel de Ville que se dérouleront les émissions de ce jeudi n’est-ce pas ? Eh bien, si tu demandes à un quidam de t’indiquer la Mairie, celui-ci t’enverra à un tout autre endroit.
A Besançon, l’Hôtel de Ville c’est l’Hôtel de Ville et la Mairie, bah… c’est la Mairie quoi.

Mais tu n’es pas au bout de tes peines, même si tu demandes ton chemin correctement. Démonstration :

[quote]- Pourriez-vous m’indiquer l’Hôtel de Ville s’il-vous-plaît ? (c’est bien connu, les gens de la Maison de la Radio sont très bien élevés)

– Oui bien-sûr. Traversez-voir ((Nous reparlerons de ce « voir » étrange un peu plus loin)) la place du Marché. Après suivez-voir ((Même syndrome)) la Grande Rue et vous allez arriver sur la place Saint-Pierre. C’est là.
[/quote]

Serviable le Bisontin. Mais très conservateur toponymement parlant. La place du Marché se nomme en fait « place de la Révolution » depuis belle lurette.
Quant à la place Saint-Pierre, ça fait à peine plus de cinquante ans qu’elle s’appelle « place du 8 septembre 1944 » … mais non ça ne rentre pas. Rien à faire.
Donc, note bien : place Saint-Pierre = place du 8 septembre…. voilà voilà

Quant à notre fameuse Porte Noire sous laquelle tu ne manqueras pas de passer si tu décides de pousser jusqu’à la Citadelle, tu remarqueras qu’elle est blanche. On est comme ça à Besançon. Quand c’est noir, on dit blanc et quand c’est blanc…

3. L’ennemi de Besançon tu repéreras

L’ennemi c’est Dijon (beurk).
Si tu as déjà observé la rivalité entre Toulouse et Bordeaux, tu retrouveras sensiblement le même amour vache entre Besançon et Dijon. Voisines trop proches et trop éloignées à la fois.

Les habitants de Besançon conçoivent Dijon comme une ville bourgeoise et froide qui n’a de cesse de vouloir siphonner l’économique et administrative moelle bisontine pour n’en laisser qu’une carcasse vide.
Les Dijonnais, eux, ne pensent rien de Besançon. Ils ont pour la plupart une idée peu précise de cette petite ville là-bas, à l’Est, vers la Suisse.

Tu comprendras donc qu’inviter un journaliste dijonnais pour évoquer « Besançon face à la crise » puisse être ressenti amèrement sur les bords du Doubs.

4. Le Bisontin tu traduiras

L’accent du coin, il faut t’y préparer puisqu’en radio il va s’entendre, c’est certain. Sache que plus cet accent est « à couper au couteau » et plus il vient de haut. Du Haut-Doubs pour être précis. Mais si ! tu sais… cette contrée des hauts plateaux qui jouxte la Suisse. C’est là que se trouve Mouthe,  ce village glaciaire, véritable « marronnier de l’actu » en période froide. Notre marron glacé à nous.
Pour te préparer au pire, voici un aperçu de l’accent des « gens du Haut ». A visionner et écouter à partir de 1 minute.
[iframe http://www.twitvid.com/embed.php?guid=S1FSR&autoplay=0 480 360]

Et puis il y a ces expressions régionales qui ne doivent pas te surprendre. Aller. Je te mets en situation. Tu as 2 heures devant toi et tu souhaites te rendre à la Citadelle. Dialogue :

[quote]- S’il-vous-plaît, je voudrais monter à la Citadelle. En voiture c’est possible ?

– Oh la ! Avec le bordel des travaux de cette saleté de tramway vous n’êtes pas arrivé. Vous avez meilleur temps d’y aller à pied. [/quote]

Dans la réponse de l’autochtone tu auras sans doute remarqué – hormis l’attachement des Bisontins à leur futur tramway – une expression curieuse : « avoir meilleur temps de ».
Elle est tout à fait locale, Doubiste voire Jurassienne. En l’occurrence, elle pourrait être « traduite » par : « Vous auriez plutôt intérêt à y aller à pied ».

Un autre tic verbal très Franc-Comtois : le verbe voir qui suit un autre verbe. Exemple :

[quote]- Regarde-voir dans le frigo si y’a encore du Comté et sors-le-voir.

– Finis-voir ta soupe avant de sortir de table !

– Allume-voir France inter et écoute-voir ce qu’ils disent sur Besançon.

– Lis-voir le billet du Bison Teint si tu veux comprendre quelque chose à ce dialecte étrange. [/quote]

5. A Besançon, certaines gaffes tu ne commettras pas

Là je te préviens, il y va de la qualité de l’accueil que tu recevras chez nous. Les Bisontins et les Comtois en général sont « des bêtes à sang froid ». Ils sont plutôt discrets et peu expansifs. Mais lorsque la moutarde (pas de Dijon, jamais) leur monte au nez… pif ! paf ! pouf !
Fais gaffe quoi. Donc voici des choses à ne pas dire ainsi que quelques sujets à éviter :

En société

  • « Besançon dans le Jura »
    Nan. Dans le Doubs ! Même si nous sommes effectivement au pied du massif du Jura.
  • « Alors comme ça vous êtes Besançonnaise ? »
    En fait on dit « Bisontine » .
  • « Vous avez une équipe de foot ? »
    Euh oui mais… non. On préfère faire semblant de ne pas en avoir. C’est douloureux. Il n’y a qu’un club de football digne de ce nom dans la région : Sochaux. Et comment dire… Sochaux c’est Montbéliard et… vis à vis de Montbéliard, Besançon est distante et un peu hautaine. A bien y regarder, les Bisontins se comportent un peu en Dijonnais à l’égard des Montbéliardais…
  • « Y’a un Ikéa ? »
    Non. Il est à Dijon (sujet de crispation)
  • « Une FNAC peut-être ? »
    Peut-être oui. Un jour (très ancienne frustration).

Dans la rue

Au restaurant

  • « Il est bon ce rosé. »
    En fait c’est du Poulsard. Un cépage local.
  • « Votre vin blanc là il est tourné non ? Il est tout jaune et il a un drôle de goût.
    Attention : si c’est jaune et que ça sort d’une petite bouteille, c’est du Vin Jaune. Un nectar sacré pour les gens du coin. Respect.
  • « Le miel là il a un goût d’ail. »
    Oui bah c’est de la cancoillotte quoi.
  • « Je ne reconnais pas le goût du pastis »
    Normal : c’est du Pontarlier.
  • Y’a pas de trous dans le gruyère !
    Logique, c’est du Comté…
  • Et les tapas ?
    On doit ce cliché à Victor Hugo qui est né à Besançon et en est définitivement parti à l’âge de six semaines. « Besançon, vieille ville espagnole » écrivit-il plus tard. Mais moi, les bars à tapas, je les cherche encore.

En voiture

  • « Allons nous balader sur les routes de Haute-Saône. »
    Non ça c’est l’erreur ultime. A moins d’avoir une vocation de grand reporter un brin suicidaire, restez dans le Doubs. Conseil d’ami.

Aller, j’en termine avec ces quelques conseils. Et merci à tous les amis de la Twittosphère bisontine et comtoise (parfois en exil) qui ont apporté beaucoup d’idées à ce petit guide de survie… et bon séjour et bonnes émissions aux équipes de France Inter !

Ah si ! Une dernière chose. Vous en apprendrez beaucoup sur notre ville en allant lire cet excellent billet écrit par mon ami Grugru pour la Désencyclopédie. Attention, ça pique !


A la suite de ce billet

Pascale Clark parle du “Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine“… en plus elle me remercie “du fond du cœur”. Je ne ferai pas le faux modeste. Je suis très fier de ça 🙂

[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/11/comme_on_nous_parle10.11.2011B.mp3|titles=Comme on nous parle – Pascale Clark – jeudi 10/11/2011]


Merci à elle ainsi qu’à Collin et Mauduit qui en avait également parlé la veille.
C’était ce jeudi 10 novembre en direct de Besançon.
L’intégralité de son émission est ici.

A lire également

Burqa : des policiers de Besançon risquent-ils d’être sanctionnés pour ne pas avoir verbalisé ?

Au départ, il y a cet article publié dans le magazine mensuel gratuit « La Gazette de Besançon ». Son titre : « SE BALADER À BESANÇON EN BURQA : UN JEU D’ENFANT… »
En burqa… disons plutôt en « niqab » ou en « sitar » puisque – comme l’explique la journaliste auteur de l’article – la burqa n’existe qu’en Afghanistan.

La journaliste en question c’est Céline Garrigues qui a décidé de se vêtir le temps d’une promenade dans les rues du centre-ville de Besançon d’un voile noir intégral.
Pourquoi cette idée saugrenue ? Réponse dans l’introduction de l’article :

Depuis le 11 avril 2011, le port de la burqa dans la rue est une infraction. Le texte de loi, qui indique que « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage » prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 150 euros. Alors que les premières condamnations en justice pour port du voile intégral tombaient le 22 septembre dernier, nous avons voulu observer la réalité du terrain à Besançon. Notre journaliste s’est glissée le temps d’un après-midi sous le long voile noir opaque.

Balade en voile intégral dans les rues de Besançon

Voilà donc Céline Garrigues – le visage et le corps voilés de noir – s’aventurant dans les rues les plus fréquentées de Besançon. La foule est dense en ce samedi après-midi ensoleillé de septembre.
S’enchaînent sur son passage des regards souvent surpris et parfois réprobateurs, des réflexions, quelques moqueries. Sa présence ne passe pas inaperçue. C’est évident.

Je peux en témoigner car je suis l’une des deux personnes qui ont suivi Céline ce jour-là afin de prendre quelques clichés et d’observer et écouter les réactions sur son passage.

A deux reprises, la journaliste croise un véhicule de la Police Nationale. Rien ne se passe :

[quote]Je passe devant eux en ralentissant le pas, mais rien… Pas d’amende, ni d’interpellation. Les forces de police semblent être davantage attentives aux vols à l’étalage en ce samedi noir de monde.[/quote]

J’ai pris la photographie ci-dessous lors de la deuxième rencontre avec les policiers.

Des policiers sanctionnés pour ne pas avoir verbalisé ?

Une semaine environ après la sortie de la Gazettte d’octobre et la publication de cet article, Céline Garrigues signale sur Twitter que les policiers qui ne l’ont pas verbalisée risquent de se faire remonter les bretelles :

C’est un gradé de la Police nationale chargé – au Commissariat des Besançon – des relations avec la Presse qui a appelé la journaliste ce mercredi matin 19 octobre. Non pas pour lui reprocher sa promenade en voile intégral mais pour en savoir plus sur la date et l’heure à laquelle le test s’était déroulé.
Le gradé en question souhaitant également obtenir les photographies prises à cette occasion.

Face à cette demande, la journaliste m’a précisé être restée très évasive, ne donnant ni la date ni l’heure de cette rencontre avec les policiers. Date qu’elle dit d’ailleurs ne pas avoir notée « sur son agenda comme un rendez-vous habituel. »
Le gradé a pour sa part insisté. Enchaînant sur le fait que la loi est la loi, et que les agents sont tenus de la faire respecter, foule ou pas foule, d’autant qu’à Besançon, il y a très peu de personnes  intégralement voilées.

En attendant, la jeune journaliste a immédiatement contacté le SNJ (Syndicat National des Journalistes) pour savoir précisément comment réagir face à ce genre de demande. A l’évidence, il n’est pas du rôle d’un journaliste de collaborer aux enquêtes interne de l’administration et a fortiori de la Police Nationale.

On imagine aisément que cette requête de la Police ne vise pas à congratuler ses fonctionnaires.

Que risquent-ils ? L’initiative vient-elle du Commissariat ou de plus haut ?

Ce billet sera mise à jour en fonction d’éventuelles informations à venir…

Sur le Web

De l’humanitaire dans la sauce Barilla

Il est toujours positif pour une grande marque de s’associer à une association humanitaire lors d’une campagne promotionnelle.
Le deal est le suivant : le caritatif « humanise » l’image de la marque et confère à la campagne en question un sens moral qui va au-delà du simple fait commercial. La marque communique sur son partenariat et, en échange, elle collecte des fonds qui seront reversés à l’organisme humanitaire.
Bref, du coeur contre de l’argent. Ce n’est pas nouveau.

Dans le cas de Barilla et de son opération promotionnel « Casa Barilla » qui vient de passer trois jours à Besançon, les choses étaient clairement annoncées :

Pour accéder gratuitement à Casa Barilla et participer à ses activités, il suffit de réserver sur le site : www.barilla.fr (rubrique « Casa Barilla – La tournée »)
Pour ceux qui n’auraient pas réservé, une participation de 1 euro par personne sera demandée et 3 euros par famille. L’intégralité des fonds sera reversée à une oeuvre caritative: la Fondation Mouvement Village d’Enfants.

On peut trouver ces précisions sur le site bisontin Macommune.info mais également sur tous les sites web qui ont repris la dépêche de presse de Casa Barilla lors de son passage dans d’autres villes françaises : Bordeaux, Paris, Dunkerque.

Voici d’ailleurs la dépêche de presse que Barilla a adressé aux organes de la Presse locale :

La règle est posée : l’entrée est gratuite si et seulement si la réservation a été faite à l’avance. Sinon c’est payant.
Surprenant pour une opération de marketing comme celle-ci qui cherche à toucher le maximum de consommateurs de visiteurs. Mais bon : c’est pour la bonne cause puisque l’argent va à la Fondation Mouvement pour les Villages d’Enfants (reconnue d’utilité publique).

Tout à fait le genre d’argument qui peut achever de convaincre une municipalité qui hésite à mettre gratuitement à disposition ses espaces publics afin d’accueillir ce genre d’événement. C’est pour la bonne cause quoi !
Enfin… on imagine.

En arrivant samedi après-midi devant l’entrée de la Casa Barilla à Besançon, je me préparais donc à devoir débourser un euro. Du tout ! Deux jeunes hôtesses distribuaient à tour de bras des Invitations gratuites. D’autres hôtesses faisaient d’ailleurs de même dans d’autres rues proches.

Tiens donc ! On entre gratos finalement ! Bien bien… ça ne se refuse pas. J’entre, je visite, je n’aime pas – surtout les petits que leurs parents gavent de pâtes dans l’espace « Piccolini« . Question de goût.
Pas trop aimé non plus la caisse enregistreuse à la sortie. Faut dire qu’on vend des pâtes ici. Contrairement à ce qu’affirmait il y a quelques jours le compte Facebook officiel « Ville de Besançon ».

Mais voyez-vous le plus ironique c’est ça. Regardez les petites lignes en bas de « l’Invitation »


Ces petites lignes nous rappellent le tarif d’entrée : 1 euro par personne, 3 euros par famille. Et tout ça pour les Villages d’Enfants.
Sauf que ces petites lignes sont imprimées sur une invitation gratuite qui ne rapportera donc rien à l’association en question… Et comme chacun l’aura remarqué, il en fut ainsi durant les 3 jours de présence de la Casa Barilla à Besançon. Personnes n’eut à payer son entrée puisque les hôtesses restèrent près de l’entrée à distribuer leurs invitations durant tout le week-end.

Et comble d’ironie, cet écran qui rappelle la bonne action que les visiteurs gratuits auraient pu faire… si les entrées avaient effectivement été payantes :

[quote]A l’occasion de l’événement Casa Barilla s’associe à la Fondation Mouvement pour les Villages d’Enfants et reverse l’intégralité des droits d’entrée à l’association.[/quote]
Ironique non ?

Alors je suis allé poser la question à une hôtesse et à un responsable qui était près de l’entrée (les voix sont modifiées).
Une retranscription de l’échange se trouve sous la vidéo.

– Excusez-moi je voulais poser une question.
– Oui bien-sûr.
– J’avais lu qu’il fallait s’inscrire sur le site Internet pour rentrer gratuitement.
– Pour les cours ou concours de cuisine.
– Mais avec ça vous rentrez gratuitement.
– On rentre toujours gratuitement ?
– Oui
– Parce que’ils disaient que c’était 1 euro ou 2 euros l’entrée…
– Non c’était soit c’est entrée gratuite avec ça (ndlr : le prospectus), mais vu que la société Barilla est partenaire d’une fondation pour les enfants, si vous pouvez donner (…) de l’argent si vous le souhaitez, à l’urne qui est à votre droite.
– D’accord parce qu’il y avait marqué sinon que… une participation donc on n’est pas obligés en fait ?
– Voilà, vous n’êtes pas obligé.
– Ce qui veut dire qu’en fait vous dites que vous êtes partenaires du Village des Enfants et qu’on fait payer l’entrée si les gens ne s’incrivent pas mais qu’au final, on n’est pas obligés de donner donc…
– C’est si les personnes veulent parce demander 1 euro à quelqu’un…
– Je comprends mais quand on voit ça sur le site, on pourrait dire : c’est super parce que Barilla donne des entrées gratuites pour les gens qui s’inscrivent et les autres vont payer l’entrée et ça va aller au « Village des Enfants ».
– Ca c’est l’invitation. C’est ce qui permet d’entrer.
– On en a tout le temps en fait ?
– Comment ?
– On en a tout le temps.
– Forcément (…) Par rapport à la densité de population et le contexte actuel, même demander 1 euro à quelqu’un c’est compliqué.
– Ce que je voulais dire c’est seulement que ça vous fait de la publicité de dire que vous vous associez à une association caritative et qu’au final elle aura moins de sous que ce qu’on annonçait.

Le responsable s’éloigne et va s’occuper des entrées : problème de canette à l’entrée. La conversation s’arrête là.

Finalement, les entrées ne rapporteront rien à l’association partenaire de la Casa Barilla. Puisque aucune ne rapportera le moindre euro – « forcément ».
Par contre, il est possible de déposer quelques pièces mais on n’est pas obligé. L’urne est effectivement à l’entrée mais il faut le savoir et personne ne vous dit rien.

A la sortie, juste à côté de la caisse enregistreuse de la boutique « la Bottega », une autre urne. Dessus on trouve le logo de l’association. Il était 16h00 ce dimanche après-midi. L’urne était totalement vide.

Croisons les doigts pour que la recette de la boutique bénéficie aussi à la Fondation Mouvement pour les Villages d’Enfants – ce qui n’est précisé nulle part.
Loin de moi l’intention de prétendre que Barilla profiterait de l’aura de son association avec une fondation humanitaire sans contrepartie. Juste une interrogation sur ces contradictions qui sautent aux yeux du visiteur un peu curieux.

La place de la Révolution s’offre à Barilla… la ville est trop bonne pâte !

Sur la place de la Révolution, le week-end sera Barilla.

Ca s’appelle « Casa Barilla » et ça se déroulera vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 octobre.

Dans la forme, ça se présente comme une immense installation abritée de 800m² entièrement dédiée aux produits Barilla. A telle point que le bâtiment démontable ressemble beaucoup à un paquet de pâtes de la marque.

En réalité, Barilla ne squattera pas notre belle place durant trois jours mais durant quasiment une semaine puisque depuis mardi soir, la moitié de la place est en chantier. Le montage de l’installation prend du temps voyez-vous.

Personnellement je n’ai rien contre Barilla. J’adore les pâtes.
Mais pourquoi cette installation promotionnelle vient-elle enlaidir la place de la Révolution durant une semaine ?
Ah mais oui mais oui… je n’avais pas bien lu. C’est pourtant évident ! Barilla ne vient pas chez nous pour vendre des pâtes. Barilla nous fait un chouette cadeau ! Six espaces nous seront proposé : atelier culinaire avec des chefs Academia Barilla (rien que ça), des démonstrations de cuisine, un espace pour poser les gosses et les amuser avec des pâtes, des recettes, la saga Barilla et la boutique inédite Barilla !

Bref, du bon bourrage de crâne publicitaire enrobé d’une pseudo sauce ludo-éducative… des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes, des pâtes… OUI MAIS DES BARILLA !

Alors là je m’énerve. Le Bisontin en moi s’énerve. Le contribuable s’énerve. Et le citoyen lui, s’interroge.

Les concerts, les spectacles, les marchés bio, les producteurs locaux qui font leur promo c’est normal. C’est la vie d’une place.
La tournée FISE Experience et le Morbihan Tour, oui pourquoi pas ? On la voyait la pub pour la bière Desperados tout autour des vélos qui sautaient au-dessus de la place de la Révolution mais voilà, c’était du sponsoring pas de l’étalage publicitaire.  Même chose pour la tournée du Morbihan. C’était une opération promotionnelle pour le département Breton mais les Bisontins ont eu droit à plusieurs concerts et à une ambiance festive plutôt sympa.

En 2011, la ville semble avoir trouvé pour la place de la Révolution une nouvelle vocation : accueillir le grand n’importe quoi publicitaire.
Résumé :  opération promotionnelle autour de la nouvelle Mini en mai dernier (deux jours). Puis ce fut la tournée du film Cars 2 (deux jours) en juin. Et là : Barilla.

Question : quel gain pour la ville ?

Des sous ? Sans doute. Ca doit rapporter de louer une si grande place. De la soumettre ainsi pendant plusieurs jours aux intérêts privés d’une marque commerciale.

Alors j’ai posé la question sur le mur Facebook de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon ce mardi soir 11 octobre. Mieux vaut s’adresser au bon Dieu… n’est-ce pas ?

Le lendemain matin, c’est le compte Facebook officiel de la « Ville de Besançon » qui m’a répondu.

Je suis tombé de haut. Jamais je n’aurais imaginé que la Ville de Besançon puisse ainsi offrir gracieusement notre place centrale au tout venant commercial.
Plus choquant : les commerçants bisontins paient annuellement pour l’occupation du domaine public quand ils utilisent un bout de trottoir devant leur boutique (terrasse, exposition…). Mais pour Barilla, nouvelle Mini et Cars 2 c’est offert !

Une opération commerciale : si si

Cette opération promotionnelle est totalement commerciale et je suis effaré de constater que ma « Ville de Besançon » fasse preuve d’autant de naïveté en affirmant le contraire. Ainsi donc une marque qui « offre des animations » est forcément dénuée de toute intention commerciale. Ben voyons !

Autre point beaucoup plus inquiétant. La « Ville de Besançon » semble croire « qu’il ne saurait être question de vente sur place ». Alors je crains que la « Ville de Besançon » se soit joliment laissée rouler dans la farine (ou la polenta) par les communiquants de Barilla. Ou plus simplement – ce qui serait désespérant – la « Ville de Besançon » n’a pas lu la plaquette de la Casa Barila puisque l’un des espace de l’installation se nomme « la Bottega » – la boutique en italien.

Pan ! Sur les doigts :

C’est ballot. Ce ne sont même pas les commerçants du centre-ville qui profiteront de l’effet « achat impulsif barillophage » immédiat !

Voici les remarques que j’ai postées en-dessous du message de « Ville de Besançon » sur le mur Facebook de JL. Fousseret.

N’hésitez pas vous aussi à donner votre avis dans les commentaires du billet. Profitez-en aussi pour proposer un nouveau nom pour la place de la Révolution parce que le mot « Révolution » commence à être en décalage par rapport à l’utilisation du lieu.


Et si ça continue…

Statue du marquis déplacée : la Ville de Besançon a « oublié » de consulter le sculpteur

Dans le billet précédent, il était question du début des travaux du tramway sur le quai Veil-Picard dès l’automne 2011, de la fin des platanes centenaires bientôt tronçonnés et d’un dommage collatéral inattendu : la disparition de la statue du marquis Jouffroy d’Abbans.

L’oeuvre sera en effet remisée dans un sous-sol durant les deux ans de travaux annoncés puis réinstallée sur le futur nouveau pont Battant.
L’annonce en a été faite dans le BVV du mois de septembre (voir ci contre).

Je me suis personnellement ému sur ce blog de « la mise au placard » du marquis et j’ai créé une page Facebook pour réunir tous ceux qui le souhaitent (Bisontins et non Bisontins) autour d’une idée simple : demander à la Ville de Besançon de faire son possible pour que la statue trouve temporairement place dans autre lieu de la ville… mais pas dans une cave.


L’avis du créateur de la statue du marquis

Il restait à recueillir la réaction de celui qui – à l’évidence – est le premier concerné : le « père » du marquis – le sculpteur Pascal Coupot.

C’est Fabrice Barbier, reporter-photo-vidéo-presse de profession, qui l’a contacté par téléphone. Qu’il en soit remercié. Voici la synthèse qu’il a fait de cet entretien.

Contacté hier soir (samedi 27 août), Pascal Coupot s’est étonné de cette annonce de «déboulonnage» de son oeuvre qui trône sur le Quai depuis 1998. C’est avant tout une question de principe, car ce dernier n’a pas été contacté par les services de la municipalité avant cette annonce dans le BVV.
Rappelons que l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits. Donc P. Coupot se devait d’être prévenu de ces projets municipaux.
Par ailleurs, ce dernier précise que cette oeuvre commandée fut conçue pour être placée à son emplacement actuel, donc pas question dans le futur de la fixer à n’importe quel lieu dans la boucle. Il y a un respect de l’oeuvre et de l’artiste à avoir.
Dans le projet final «tram» la statue devra reprendre sa place actuelle Quai Vieil Picard, et non pas aller se balader sur le futur pont Battant sans son aval.
Concernant le stockage de la statue dans le sous-sol de l’église de la Madeleine, Pascal Coupot regrette que cet emblème touristique disparaisse de la vue des visiteurs.
Lorsque nous lui suggérons d’implanter Jouffroy au milieu du quai de Strasbourg, il reste dans l’interrogation : Pourquoi pas, mais il faut que je réfléchisse, il y a des problèmes techniques à ne pas oublier. Pour toute décision l’artiste demande à la municipalité de Besançon de bien vouloir le contacter rapidement.

Grosse bourde donc : sceller le sort d’une statue et l’annoncer sans avoir préalablement consulter l’artiste…
Cette omission ne pose pas problème qu’au niveau « diplomatique » mais également dans le champ juridique puisque l’artiste a un droit moral sur son oeuvre, de son vivant et après sa mort pour ses ayant-droits… Aucun changement de destination ou de mise en scène de l’oeuvre ne peut être décidé sans son accord.

Il serait donc temps que la ville contacte Pascal Coupot pour discuter avec lui du sort de notre cher marquis.

Notons que le sculpteur n’est pas opposé par principe à l’installation temporaire de la statue dans un autre lieu de Besançon ; pour peu que cela se fasse avec son accord et que les contraintes techniques le permettent.

A suivre donc… et n’oubliez pas, vous avez aussi votre mot à dire. Pensez à « aimer » cette page Facebook et à la faire tourner.
Bisontins comme non Bisontins – ceci concerne tous ceux qui ont croisé un jour cette statue si singulière.


Battant : la statue du marquis bientôt déboulonnée pour cause de tram !

Voici un petit bout de Besançon que vous reconnaissez sans doute.
Le pont Battant, le quai Vauban, les premières maisons de la Grande rue – tout cela c’est du « par coeur » pour tous les Bisontins.

Pourtant ce paysage semble bien vide. Il manque un élément familier. Quelque chose ou plutôt quelqu’un.
Presque quelqu’un.

Vous y êtes ? Abracadabraaaaaa le revoilà !

Déjà 13 ans que le marquis Jouffroy d’Abbans tourne le dos à la place qui porte son nom.
Par modestie ? Du tout. Notre homme – ou plutôt sa statue – observe patiemment le Doubs depuis son coin de trottoir sur le quai, tout près du pont Battant.
Trop près sans doute… car cette proximité va lui coûter sa place.

deux années sabbatiques et un déménagement

Dans quelques semaines il quittera son emplacement pour ne plus jamais y revenir. Il sera déboulonné et disparaitra durant deux années dans le sous-sol de l’église toute proche. Il réaménagera ensuite un peu plus loin.

Explication : les travaux du tramway débuteront à l’automne sur le quai Veil-Picard. Le dévoiement nécessitera notamment d’enlever la statue que l’on a prévu de remiser durant deux ans.
A l’issue de cette période, elle ne pourra pas être réinstallée au même endroit car le nouveau pont sera plus large et une voie cyclable longera le quai.
Notre cher marquis trouvera donc refuge sur le nouveau pont Battant – troisième du nom – d’où il pourra à nouveau observer la rivière.
Toutes ces informations seront à lire dès lundi dans le BVV de septembre… petite exclusivité donc.
Extrait :

Mais pourquoi se priver du marquis durant deux années ?

La statue du marquis est fixée à même le sol, sans piédestal. C’est d’ailleurs la grande originalité de cette oeuvre que de se situer « au niveau des passants » et d’être à la fois réaliste et à taille humaine. Il s’agit également de la « marque de fabrique » de Pascal Coupot – le sculpteur qui l’a créée en 1998.
A priori donc pas de difficulté technique majeure pour déplacer notre marquis et le réinstaller temporairement un peu plus loin, dans une zone épargnée par les travaux du tramway.
A l’évidence, ce n’est pas la solution retenue par la Ville de Besançon… Dommage car cette statue, si populaire auprès des Bisontins, est aussi une « attraction » au succès toujours garanti auprès des touristes de passage.

double peine

Comble de l’ironie : le vrai marquis Jouffroy d’Abbans passa presque deux ans en cellule entre 1772 et 1773 pour de sombres raisons de rivalité amoureuse l’opposant au Comte d’Artois (sacré marquis !)
Il sut mettre à profit cette période d’enfermement pour étudier les mouvements des navires. Ce fût la genèse de l’idée du bateau à vapeur dont il fut l’inventeur et qu’il testa pour la première fois sur le Doubs.
Voilà pourquoi notre marquis regarde avec tant de mélancolie le fil de la rivière…

La science anecdotique : livre de lecture et d'étude - Félix Hément, 1889

une page Facebook pour le marquis

Alors ? Ne serait-il pas possible de lui trouver une petite place à notre marquis ?
Deux ans de placards quand on a déjà injustement purgé deux ans de prison : c’est une véritable double peine !

Voici une page Facebook spécialement créée pour demander à la municipalité que cette possibilité soit étudiée de près.
Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de chance d’éviter deux ans de cave à notre cher marquis… Faites tourner s’il vous plaît !


Vous pouvez également donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.

Et les arbres du quai Veil-Picard ?

On en a déjà tellement parlé qu’on finissait presque par croire que leur fin programmée n’était qu’un mauvais rêve, que ça n’arriverait pas. Pourtant cette fois, c’est annoncé, les platanes du quai vivent probablement leurs dernières semaines.

A l’automne – comme indiqué ci-dessus – les travaux commenceront sur le quai Veil-Picard. Sans doute que l’on attendra que les platanes soient naturellement allégés de leurs feuillages puis les tronçonneuses entreront en action…
Le quai semblera bien nu tant que les nouveaux arbres n’auront pas été replantés.

décryptage

Voici un article du BVV que vous trouverez dans votre boîte à lettres lundi matin.

Remarquez deux éléments qui illustrent la manière dont on s’y prend pour tenter de faire passer une pilule trop amère :

  1. « Eviter d’informer le patient sur l’amertume de la pilule mais mettre en avant les bienfaits de cette dernière » : la coupe des platanes n’est pas évoquée mais dans la légende de l’image, on n’oublie pas d’évoquer la « plantation de nouveaux arbres » .
    Pourtant l’un n’ira pas sans l’autre.
  2. « Donner de chouettes couleurs à notre pilule afin de la rendre plus appétissante (le bleu turquoise est parfait) » : ici, on ajoute systématiquement une majuscule au mot « Tramway »…

Vous voulez en savoir plus sur le marquis Claude François Jouffroy d’Abbans ? Voici le chapitre intégral qui lui est consacré dans un ouvrage de 1889 (La science anecdotique : livre de lecture et d’étude – Félix Hément) consultable sur Gallica.

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A voir sur le Net

De la présence des élus en Conseil en municipal à Besançon : bons et moins bons élèves

Au départ, il y a eu ce message posté sur Twitter le 17 mai dernier par Jean-François Martins, Conseiller de Paris (MoDem) :

Ainsi, il est possible de sanctionner financièrement – même si cela est surtout symbolique – un élu trop absent d’une assemblée représentative !

C’est en tout cas ce que prévoit le règlement intérieur du Conseil général de Paris dans son article 29. Extrait :

Si de telles mesures ont été prises c’est que des dérives absentéistes existent. On devine malheureusement qu’une retenue sur indemnité ne suffira pas à les faire disparaître mais cela constitue pour le moins une manière de les pointer du doigt.

Et à Besançon ? Les élus sont-ils assidus aux séances du Conseil municipal ?
Alors que nous trouvons à peu près au milieu du gué : entre 2008 (dernières élections municipales) et 2014 (les prochaines), voici l’occasion de faire un petit bilan, à mi-mandat, de la présence de nos élus au Conseil municipal bisontin.

Quelques informations au préalable

  • le Conseil municipal + le maire = 55 élus (dont le mandat est de 6 ans) ;
  • depuis mars 2008, le Conseil s’est réuni à 31 reprises, soit une moyenne de 10 séances par an (la loi impose au minimum une séance par trimestre).
    Le prochain Conseil municipal doit se tenir ce jeudi 7 juillet ;
  • chacun peut assister aux séances dans un espace réservé au public.

Présences et absences en Conseil municipal

Les comptes sont arrêtés au dernier Conseil municipal qui s’est tenu le 16 juin dernier. Ils portent donc sur 31 séances depuis 2008.
Les chiffres proviennent des relevés de présence tirés des comptes-rendus que chacun peut consulter sur le site de la ville.

  • Carton plein pour 7 élus (+ le maire bien évidement) qui ont assisté à tous les conseils municipaux :
    Mme Marie-Noëlle Schoeller
    , M. Emmanuel Dumont, Mme Béatrice Ronzi, Mme Solange Joly, Mme Carine Michel, M. Jean-Pierre Govignaux et Mme Odile Faivre-Petitjean.
  • A l’opposé, le top 3 des moins présents est constitué de Mme Hayatte Akodad (15 conseils sur 31 soit moins de la moitié) puis M. Nicolas Guillemet (21 conseils sur 31) suivi de Mme Sylvie Jeannin (23 conseils sur 31).

Entre ces extrêmes, vous pouvez consulter les présences de nos élus par année dans le document ci-dessous (PDF)

Attention : deux conseillers ont « pris le train en marche » suite à la démission de deux autres élus. Il s’agit de Mme Zahira Yassir Couval (5 conseils sur 5) et de M. Jean-Marie Girerd (11 conseils sur 11). Il est donc normal que le total de leurs présences soit bas.

Présences des élus de Besançon en Conseil municipal depuis 2008 (PDF)

Synthèse

31 conseils : 7 élus
30 conseils : 12 élus
29 conseils : 13 élus
28 conseils : 5 élus
27 conseils : 4 élus
26 conseils : 3 élus
25 conseils : 5 élus
23 conseils : 1 élu
21 conseils : 1 élu
15 conseils : 1 élu

Il s’agit ici de relevés purement comptables. Certains élus ont sans doute été absents et excusés pour des raisons tout à fait justifiées dont je ne peux pas rendre compte ici.

L’absentéisme des conseillers municipaux : ce que dit le droit

Dans le cas du Conseil général de Paris, il a été possible d’inclure dans le règlement intérieur un système de sanction basé sur des retenues sur indemnités… mais en ce qui concerne le conseil municipal, les choses sont plus compliquées.

[quote] Les absences répétées d’un conseiller municipal aux séances du conseil ne peuvent en l’absence de disposition législative adéquate faire l’objet de sanction.[/quote]

C’est en ces mots que le ministre de l’Intérieur répondait au député Éric Raoult qui le questionnait en 2009.

Il rappelait que la loi du 2 mars 1982 a abrogé une ancienne disposition du Code des communes « qui permettait au préfet de déclarer démissionnaire tout membre du conseil municipal qui, sans motifs reconnus légitimes par le conseil, avait manqué à trois séances consécutives. »

Dès lors c’est le Tribunal administratif qui peut prononcer la démission de « tout membre d’un conseil municipal qui, sans excuse valable, a refusé de remplir une des fonctions qui lui sont dévolues par les lois. »
Mais depuis 1982, la jurisprudence n’est jamais allée dans le sens de cette possibilité.

Et l’éthique dans tout ça ?

Oh le gros mot que voilà ! Et pourtant… au-delà de l’aspect juridique, le problème se pose évidemment au niveau de l’éthique et de la conscience que se doit d’avoir un élu local vis à vis de sa fonction représentative.

Le conseil municipal représente les habitants de la commune. Ses attributions sont très larges depuis la loi de 1884 (dite « Loi municipale ») qui le charge de régler « par ses délibérations les affaires de la commune ».
Or pour délibérer et puis voter, il faut d’abord se réunir en assemblée.

Si la possibilité existe pour un élu excusé de confier un pouvoir écrit à un autre élu de son choix afin qu’il vote en son nom, cela ne peut être qu’exceptionnel car la fonction première du conseiller est de délibérer, de prendre part aux débats, de faire des propositions et donc… d’être présent aux séances du Conseil municipal.

Il reste donc la possibilité pour un Maire de rappeler à un élu trop absent les obligations qu’il tient de la confiance que les électeurs lui ont accordée en l’élisant. Nul besoin pour cela d’un cadre législatif. C’est du simple bon sens que chacun doit pouvoir entendre.

A l’heure où d’inquiétants taux d’abstention questionnent notre démocratie représentative, montrer l’exemple ne serait pas de trop.

Élus absents, électeurs abstentionnistes…

Sans y voir un lien simpliste de cause à effet, on peut tout de même y discerner quelques similitudes et une forme d’encouragement des premiers à l’égard des seconds.

Et puis n’oublions pas qu’il existe également la puissance de la carte d’électeur.
Il est possible de l’agiter en amont d’une élection qui approche afin de faire savoir qu’il serait malvenu de présenter à nouveau des élus sortants n’ayant pas pris la juste mesure des obligations qui étaient les leur. Notamment d’être assidus en conseil municipal.

Document

Parler du tramway sur la photothèque… ça se censure ou pas

Tout est parti d’un billet publié ce lundi 6 juin sur Macommune.info.

Photo Denis Costille

Un internaute, Denis Costille, y raconte la manière dont l’une des photographies qu’il a déposées sur la photothèque de la Ville de Besançon a été possiblement « censurée« .

Son image, sur laquelle ou peut voir les platanes du quai Veil Picard, n’a en effet pas été publiée alors que d’autres qui avaient été déposées ultérieurement l’ont été.

Il faut dire que le photographe en question n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans la légende de sa photo :

« Les platanes du quai Veil Picard, menacés d’abattage à cause d’un stupide projet de tram dont les Bisontins ne veulent pas. »

Donc « couic »… image passée à l’as.

Censure présumée

Notre internaute écrit illico sa mésaventure et la publie sur Macommune.info qui titre « Censure à la photothèque du site de la Ville de Besançon ?« .

La suite ne va pas tarder. Une personne travaillant à la Direction de la Communication de la Ville de Besançon, répond à notre internaute d’une manière plutôt habile et avec des arguments qui paraissent tout à fait défendables :

« Bonjour Monsieur COSTILLE.

Nous vous remercions de votre participation à la photothèque en ligne, tant pour les dépôts de photos que vous y faites, que pour les remarques que vous avez pu nous prodiguer utilement, à l’occasion.

Nous sommes toutefois au regret de ne pas valider votre envoi « Platanes du quai Veil Picard », non pas en raison de la qualité de l’image, mais en raison du commentaire qui l’accompagne : « Les platanes du quai Veil Picard, menacés d’abattage à cause d’un stupide projet de tram dont les bisontins ne veulent pas. »

Votre opinion concernant le tramway est respectable et vous avez le droit de l’exprimer, mais cela n’entre pas dans la vocation de la photothèque en ligne. La photothèque se veut un espace convivial, le recueil de l’image qu’ont les bisontins de leur ville. C’est aussi l’une des rubriques les plus consultées du site www.besancon.fr , notamment par des personnes étrangères à notre cité. Surtout, ce n’est en aucune manière un lieu de débat, ou de polémique.

Votre photographie est néanmoins intéressante et originale, aussi la validerons-nous sans ce commentaire, si vous en êtes d’accord.

Nous vous présentons, Monsieur COSTILLE, nos meilleures salutations.

Bernard GUHUR
Direction de la Communication
MAIRIE DE BESANCON »

Et l’inverse ?

En lisant ce billet, l’idée m’a immédiatement traversé l’esprit : et qu’adviendrait-il d’une image faisant l’éloge du tramway ?

Et hop… ni une ni deux. Je cherche dans mes archives une photo des platanes du quai, je l’envoie, je la légende… et j’attends.

Quand je dis « je », disons plutôt Catherine Ponsot... une comparse qui avait déjà écrit au Tram’Web en décembre dernier. Une vraie testeuse cette Catherine !

Voici ma photo et sa légende telles qu’elles ont été déposées sur la photothèque :

Le quai Veil Picard et son alignement de platanes. Ce lieu sera certainement encore plus magnifique lorsque l’encorbellement sur le Doubs, le nouvel alignement d’arbres et les autres aménagements liés à l’arrivée du tramway seront en place.

Et vous savez quoi ? Ma photo est passée ! Publiée !

Alors certes, sa légende n’est pas polémique contrairement à celle de M.Costille. Mais elle en est d’une certaine manière le négatif.

Voilà pour le clin d’œil.

Malgré cette petite pique, je tiens à dire : vive la photothèque ! Une chouette idée dans laquelle il faut savoir chercher pour en exploiter le potentiel…

Pas toujours aisé d’y dénicher les perles rares (car il y en a) tant elles sont noyées au milieu des innombrables photos de fleurs ou de canards nageant sur le Doubs.

Je ne saurais trop vous conseiller de fouiller dans la rubrique « Histoire« …

Pour aller plus loin :

EXCLU ! Le tramway de Besançon sera… bleu turquoise !

En direct de la Foire Comtoise à Micropolis, le résultat sera annoncé d’ici une heure par Jean-Louis Fousseret devant les caméras de France 3 Franche-Comté.
Mais mon appareil photo est très indiscret et il n’a pas pu s’empêcher d’immortaliser la feuille de décompte qu’un huissier était en train contrôler. Ceci n’est peut-être qu’un décompte partiel mais qui montre une tendance lourde.

Huissier vérifiant le décompte

Décompte des voix exprimés

Les chiffres donnés sont les nombres de voix par choix de vote ainsi que les totaux au vendredi 3 juin 2011 à 20h00.

Bilan :

  • rose fuchsia : 4 380 voix
  • blanc nacré : 4 668 voix
  • bleu turquoise : 6 392 voix

Une certitude : le tramway du Grand Besançon sera bleu turquoise !

Cette couleur remporte plus de 41 % des 15 000 et quelques voix exprimées.

Le tramway ressemblera donc à ceci :

Techniquement, ce bleu se nomme « bleu pantone 632 »

Et vous qu’en pensez-vous ? Devrez-vous revoir votre garde-robe pour vous harmoniser avec le tramway ?

N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.

Mise à jour – 14h00

Le résultat était le bon et a été confirmé sur France 3 Franche-Comté par Jean-Louis Fousseret.

Voici le détail des votes tels que je les ai relevés à partir de la feuille de décompte prise en photo.

Nous pouvons observer que :

  • 15 000 suffrages ont été exprimés. Ce qui ne signifie pas qu’il y a eu 15 000 participants (comme on peut le lire ailleurs), tant il était facile de voter plusieurs fois ;
  • 1 vote sur 3 a été réalisé par Internet ;
  • la couleur bleue a été majoritaire sur tous les lieux et modes de consultation ;
  • seuls 790 bulletins ont été déposés dans les urnes des communes périphériques.

Je vote, je vote, je vote, je vote, je vote pour choisir la couleur du tramway du Grand Besançon

Cette fois soyons-en assurés. Nous n’obtiendrons aucune explication sur la procédure utilisée afin d’éliminer les fameux votes roses automatiques.

Le billet dans lequel je suggérais de communiquer avec transparence sur les solutions techniques employées restera sans réponse.

Je vous conseille pourtant la lecture de certains commentaires.

Consigne a été donnée de ne plus en parler. Chuuuuuuut…

Refuser la transparence revient à reconnaître que l’on n’a pas su faire, que l’on aurait dû sécuriser en amont et que la solution adoptée a sans doute consisté à éliminer de nombreux votes à l’emporte-pièce.

A la lecture des explications succinctes recueillies par Dijonscope, nous comprenons que le technicien en charge de la résolution du problème s’est contenté d’éliminer tous les votes effectués avec des adresses email comportant des domaines sortant du lot commun.

Pour être clair, si vous n’avez pas voté à l’aide d’une adresse comportant un domaine répandu du type yahoo, gmail, free, orange, sfr… Bref, si vous avez utilisé une adresse rare, d’entreprise par exemple, votre vote n’a probablement pas été pris en compte. Il fait partie de la charrette « votes douteux »… zou… poubelle.

La suppression de votre vote est un dommage collatéral.

En contrepartie, si une partie des votes automatiques employait des adresses email non exotiques, ceux-ci n’ont pas pu être éliminés. Ils compteront.

La porte est donc désormais ouverte à toutes les supputations, à toutes les rumeurs sur un éventuel vote truqué.

C’est bien dommage pour cette jolie idée participative particip’hâtive.

Au final qui aura vraiment choisi la couleur ? Mystère…

A n’en pas douter, les opposants au tramway s’en gargariseront. Pour eux c’est cadeau.

Sinon. Ce petit message personnel à l’attention de TramwayRose, le bidouilleur à l’origine du script qui a voté des milliers de fois automatiquement (d’après le billet de Dijonscope) :

Mon garçon (ou ma fille pourquoi pas ?), tu t’es vraiment donné du mal pour rien.
Regarde donc. Moi, ce matin, sans clavier, sans connaissances informatiques poussées, avec un simple stylo, une urne, mes doigts et un téléphone pour filmer…. et sans avoir même eu besoin de me cacher.

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Ces votes frauduleux-là seront indétectables…

Sauf que si je suis taquin et farceur, je suis également un peu trop honnête (si si). Les bulletins déposés n’étaient pas complets.

Ceux-là ne compteront pas.

Ah ! Honnêteté quand tu nous tiens…