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Le Conseil municipal sur Internet : des élus bisontins prennent position

Techniquement tout semble prêt pour permettre la diffusion des séances du Conseil municipal de Besançon sur Internet. Comme je l’ai expliqué dans un billet récent, les séances sont d’ores et déjà filmées et retransmises en direct pour les personnes assises dans la salle des pas perdus, à quelques mètres de la salle du Conseil.
Le système vidéo mis en place est performant et le résultat est remarquable. Malgré cela, le maire de Besançon reste a priori défavorable à la diffusion du Conseil municipal sur Internet.
Une situation qui peut sembler absurde et qui — espérons-le — ne devrait pas tenir bien longtemps tant elle va à l’encontre de l’image tant vantée de « Besançon, ville @@@@@, ville numérique, ville toujours à la pointe des pratiques sur Internet.

J’ai souhaité contacter des élus bisontins afin de leur demander leur avis sur ce sujet. Voici les réponses recueillies. Elles sont toutes favorables à la diffusion du Conseil municipal sur Internet.
Merci aux conseillers municipaux qui ont accepté de répondre. Je compléterai ce billet, si d’autres conseillers désirent s’exprimer. Et pourquoi pas notre maire ? Il est possible de me contacter à cette adresse : besacontin@gmail.com

Fanny Gerdil-Djaouat (PS)

Je suis favorable à la diffusion des conseils en ligne ou en différé. Je pense que nous évoluons sur ce sujet au fil du développement technologique. Est-ce que cela rapprocherait les citoyens de la politique ? Pas certain car il s’agit lors des séances d’affirmer des postures. Le travail se fait sur le terrain, en commission ou en réunion. Le conseil valide un processus décisionnel long. Honnêtement, je ne suis pas sûre que cela passionnerait les foules mais l’exigence de transparence des citoyens est croissante et c’est un bon signe pour la démocratie. Ceci étant les citoyens ont la possibilité d’accéder au compte-rendu du conseil et aux délibérations. Mais c’est moins vivant…

Michel Omouri (UMP)

Je souhaite que M. le Maire revienne sur sa position vis-à-vis de la diffusion des séances du conseil municipal par internet.
Je suis favorable à la retransmission par le web, car il y a une incohérence sur l’attitude de la municipalité, sachant qu’en En 2011, Besançon a obtenu le label : Ville internet @@@@@. Ce label récompense les villes qui ont une politique qui permet à tous d’accéder aux nouvelles technologies et de s’approprier les Techniques de l’Information et de la Communication. Je pense que la vraie raison est que le Maire à une attitude pas sympa au conseil municipal vis-à-vis de son opposition, à savoir couper la parole systématiquement, lance des petites phrases… Cette stratégie à pour but de déstabiliser son interlocuteur. Si demain le conseil municipal est retransmis sur le web, alors on verra un conseil municipal de qualité ou chacun devra écouter l’autre. Les bisontins on besoin de connaître les décisions qui engage la vie quotidienne de chacun d’entres nous.


Philippe Gonon (MODEM)

Il est évident que je suis favorable à cette diffusion par internet des débats du CM et de la CAGB.
Pour avoir tenté de diffuser un CM à partir de mon Iphone, il y a 18 mois environ, je me suis attiré les foudres de JLF qui m’a menacé de me poursuivre. Déjà.
Mais je considère que cette diffusion serait un petit pas de plus vers une démocratie plus transparente et plus proche de nos concitoyens.
Notre maire livre là un combat d’arrière garde . Inéluctablement, il y viendra, d’autres collectivités locales comme la région de Franche-Comté, ont déjà franchi ce pas. C’est le sens de l’histoire.
Les Bisontins pourraient ainsi se faire une idée exacte de la facon dont se prennent vraiment les décisions les concernant, des idées que défend chaque groupe présent autour de la table du conseil et, aussi, de la facon dont se déroule parfois le débat municipal.
L’argument du cout , trop élévé, est un faux débat , ce serait une goutte d’eau dans le budget communication de la ville . Si l’on prend 3 postes : catalogues (384 K€), publications ( 228 k€) et publicité ( 34K€), la ville dépensera en com 646 000 euros en 2012. Certains estiment que la diffusion de 10 conseils par sur internet couterait 30 000 euros .
A bientot donc sur « www.debatsduCMdeBesancon.fr »


Elisabeth Mireille Péquignot (Nouveau Centre)

Je suis favorable à la diffusion sur internet des séances du conseil municipal de la ville de Besançon et j’avoue ne pas comprendre les réticences.
De quoi a-t-on peur ? Que le voile soit levé sur les pratiques actuelles du premier magistrat de Besançon, notamment, l’autoritarisme, l’arrogance, le déni de démocratie lorsqu’il refuse de répondre à une élue qui l’interpelle sur le lieu de fabrication du tramway bisontin et des moteurs qui vont l’équiper ? Alstom Ornans comme il l’avait annoncé ou pas Alstom Ornans ?
De quoi a-t-on peur ? Que le grand écart de notre bon Maire soit démasqué, lorsqu’il se déclare volontier social, généreux et humaniste mais ne fait rien pour empêcher l’expulsion d’une mère seule et son enfant par Grand Besançon Habitat pour un litige de 3000 euros, alors que dans le même temps il s’offre la rénovation de la salle du conseil Municipal pour garantir son confort et celui des élus pour la somme rondelette de 400 000 euros ?
De quoi a-t-on peur ? Que nos concitoyens jugent par eux-mêmes et sachent enfin comment sont véritablement gérés leurs impôts ? »
La ville de Dijon, à l’initiative de François Rebsamen, Maire de Dijon et Président de l’agglomération du Grand Dijon s’est déjà engagée dans cette voie. Les dijonnais peuvent ainsi vivre pleinement l’actualité de leur cité. Les enregistrements du Conseil sont accessibles depuis le site de la Ville de Dijon et ce pour une période d’un mois.
L’adoption de cet outil à Besançon donnerait l’occasion à la municipalité de passer des discours aux actes sur la question de la démocratie participative.
Le Maire de Besançon témoignerait ainsi de son attachement à la transparence, à la démocratie directe et participative.

Communiqué commun des élus bisontins du groupe Europe écologie / Les Verts

Nous sommes pour parce que si tous ceux qui ne peuvent être là, n’osent être là…regardent même 5 minutes, même pour faire la commère…c’est toujours pour nous une possibilité de rapprocher le fait politique et le fonctionnement de notre république des citoyen(ne)s qui la constituent.
Nous sommes pour parce que si ça empêche les élu(e)s d’y faire et dire n’importe quoi, si cela les incite à siéger plus régulièrement, c’est un plus.
Nous sommes pour parce que ça obligera tout le monde à être bon (dans la limite de leur capacité) et élèvera le débat. Et si ce n’est pas le cas, ça nous obligera à répondre et argumenter!

Béatrice Ronzi (PS)
Bien qu’étant dans la majorité, je suis pour la diffusion sur Internet du conseil municipal. D’autres grandes villes de France le font pourquoi pas nous? En espérant que cela réconcilie certains bisontins avec la politique. S’il y a certaines dérives des images, je trouverai cela dommage.
Après, je pense qu’il y a actuellement d’autres combats plus importants à mener que la diffusion du conseil municipal sur le net.

Martine Jeannin (Gauche Moderne)
Complètement favorable à la retransmission du conseil municipal de Besançon sur internet. Il faut vivre avec son temps ! Les bisontins (es) sont en droit de connaitre, sans se déplacer, la teneur des débats, après tout, il s’agit de grandes décisions les concernant à plus d’un titre : les budgets, les impôts, les grands chantiers, les constructions, La démocratie participative, si chère à notre maire mais pas toujours appliquée, trouvera par la retransmission du conseil municipal, son véritable sens. Dijon l’a fait, pourquoi pas nous.

Jean-Marie Girerd (UMP)

Je suis favorable à la diffusion des séances du Conseil Municipal sur Internet. Les séances du Conseil Municipal sont publiques, c’est un progrès pour la démocratie de pouvoir y assister à distance.
Cela permet en particulier à des personnes n’ayant pas la possibilité de se déplacer de pouvoir assister au Conseil Municipal.

Jean Rosselot (UMP)

Je suis 100% d’accord, cela fait des années que je demande au maire de l’organiser. Notre rôle à nous, opposants, est un rôle difficile et ingrat, et noble dans son essence: faire respirer la démocratie, c’est-à-dire assurer la confrontation libre, sincère et pertinente des idées.
Sur le plan juridique , vous pouvez même vous passer de l’autorisation car la Cour administrative d’appel de Bordeaux a décidé que la transmission sur internet des séances était légale.
JLF avait fait un scandale à Philippe Gonon qui transmettait en partie le conseil mais il avait tort !

Didier Gendraud (Société civile / Groupe Socialistes et Républicains)

Pour vous expliquer ma position, permettez-moi de citer Coluche » je suis ni pour ni contre, bien au contraire ».

Je ne crois pas que la démocratie gagne quoique ce soit à voir les conseils municipaux diffusés sur internet.
Plutôt que de militer pour que les bisontines et bisontins soient simples spectateurs d’une assemblée qui entérine un travail effectué en commission, je préfère agir pour que la démocratie participative -dont j’ai la charge à la municipalité- vive de mieux en mieux. En clair, je préfère de loin associer les bisontines et bisontins aux projets qui les concernent de près par le biais des Conseils Consultatifs d’Habitants, c’est le cas aujourd’hui -sans que cela soit encore parfait- dans plusieurs dossiers (je vous renvoie pour en savoir plus au BVV spécial qui paraît chaque année avant l’été), plutôt que de faire croire à plus de démocratie simplement en diffusant les images d’un conseil au cours duquel ils ne peuvent pas intervenir.
J’ai aussi en charge la citoyenneté à la municipalité et là je crois que le citoyen peut être plus éclairé en suivant les débats, les échanges qui ont lieu durant ces séances. Pour moi rien ne remplace la solennité de la salle du conseil où l’on peut inviter chacun et chacune à se rendre mais la diffusion internet représenterait une solution de facilité d’accès à nos travaux.
Enfin permettez moi aussi de réagir en homme de média (pour mémoire 10 ans à Radio France, 20 à France 3 et bientôt 17 à la Radio Suisse Romande), je crains que les 6h30 du dernier conseil municipal ne soit pas un programme très porteur en terme d’audience! Si le fond des sujets est intéressant, les joutes verbales sont parfois lassantes voire médiocres sinon désolantes. Chacun y joue son rôle et les acteurs sont souvent très loin de mériter un oscar! Un homme d’âge respectable qui assistait au dernier conseil municipal me faisait remarquer il y a quelques jours « les élus, vous êtes courageux, je n’ai pas tenu jusqu’à la fin! ».
Vous l’avez compris, la diffusion ou non du conseil municipal sur Internet ne me paraît pas une priorité, je n’y suis pas opposé mais je ne sais pas si le positif (une certaine éducation à la citoyenneté) l’emporterait sur le négatif (web spectateur passif devant des débats pas toujours dignes) et mes réelles préoccupations d’élu sont dans la recherche de l’efficacité pour tenter d’améliorer la vie de nos concitoyens.

Conseil municipal sur Internet : à Besançon tout est prêt, sauf la volonté du Maire

Une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne c’est qu’une nouvelle boulangerie a ouvert pas loin de chez moi. Ça m’évitera d’aller acheter ma baguette à Pétaouchnok et ça c’est bien.
La mauvaise maintenant : dans cette nouvelle boulangerie, il faut consommer le pain sur place. Oui c’est absurde je sais mais c’est comme ça. Il y a des chaises dans une petite salle à côté de la boutique. Les clients s’y assoient avec leur baguette et ils la grignotent. On se regarde du coin de l’oeil un peu honteux et on engouffre. C’est pas simple de s’enfiler une baguette entière comme ça. C’est juste du pain, y’a rien dedans. Alors on apporte notre Tupperware de sauce de la veille et vas-y que ça trempouille.
De toute façon, on le sait en rentrant. Il y a une affichette sur la porte qui dit :
« Consommation uniquement sur place« 
C’est une situation complètement ubuesque, mais c’est ça ou Pétaouchnok.

Bon aller. Je déconne. C’était pour rire. Pas de boulangerie de ce genre dans ma rue. On peut toujours ramener le pain à la maison. Ouf !

Mais maintenant que vous avez saisi l’absurdité de cette situation imaginaire, je vais vous présenter une autre situation tout aussi absurde mais bien réelle celle-là. Il n’est plus question de boulangerie mais du Conseil municipal de Besançon.

Le Conseil municipal est un lieu et un moment démocratique public. Malheureusement, pas de place pour tout le monde dans la salle du Conseil bisontin. Oh… vous me direz, qui ça intéresse ? Peut-être pas vous mais il y a toujours des Bisontins aux séances du Conseil. Et puis il y a aussi tous ceux qui souhaiteraient y assister mais ne peuvent pas. Les séances débutent à 17h, c’est tôt. Certaines personnes habitent dans des quartiers éloignés ou rencontrent des problèmes de mobilité.

Bref, à l’ère d’Internet — vous l’aurez compris — on se prend à espérer une diffusion en ligne de ces séances, en direct ou au moins en « podcast »… solution permettant de visionner quand bon nous semble les séances passées.

A Besançon ça fait un bail que le sujet a été lancé… J’en avais déjà fait un billet en novembre 2010 que je vous conseille de lire pour connaître « l’historique du sujet ».

La situation actuelle est la suivante :

La salle du Conseil municipal a été entièrement rénovée l’année dernière et depuis sa réouverture, en novembre 2011, un système vidéo a été installé. Désormais, les séances sont filmées et retransmises en direct dans la salle des pas perdus qui se trouve à quelques mètres. Ceci afin de permettre au public qui n’a pas pris place dans la salle du conseil de suivre la séance.

Mais pour l’instant, la municipalité tient bon : il n’est pas question de retransmettre le Conseil municipal sur Internet. Pas plus en direct qu’en « podcast ». C’est donc un investissement important qui a été fait pour équiper cette salle mais il ne profite à chaque séance qu’à… une dizaine de personnes.

Le public en question se rend donc au Conseil municipal pour assister aux séances sur un téléviseur. Ils doivent se coltiner la totale ou partir. Un peu comme ma boulangère avec son pain à consommer sur place vous comprenez ?

Une retransmission sur Internet permettrait à chacun de regarder ce qui l’intéresse : tel ou tel rapport. Mais non. La vidéo restera top secrète une fois le conseil terminé.
On se prive là d’un magnifique outil démocratique moderne qu’on a pourtant financé avec nos impôts.

Pourquoi cette volonté de la municipalité de ne pas diffuser le Conseil municipal sur Internet alors que c’est désormais techniquement possible ?

Emmanuel Dumont – adjoint à la Communication – avait justifié ce choix en ces termes lors d’un échange sur Facebook :

[quote]Les séances sont publiques, chacun peut y assister et nous évitons les shows démagogiques avec cette non retransmission.[/quote]

Bien sûr que les séances sont publiques mais tout le monde ne peut pas s’y rendre pour des raisons listées plus haut mais aussi parce qu’assister à l’intégralité d’un Conseil municipal quand on s’intéresse à un rapport particulier n’est pas forcément très « emballant ». Alors pourquoi ne pas justement tout faire pour que ces séances deviennent vraiment publiques, en permettant à chacun d’y assister à distance, depuis chez lui. Techniquement, tout est prêt.
Toute initiative visant à montrer l’action que mènent les élus dans le cadre de leur mandat est bonne pour la démocratie.

Quant à l’argument des shows démagogiques auxquels on assisterait en cas de retransmission, il n’y a qu’à lire les délibérations des séances pour se rendre compte que les shows en conseil municipal existaient bien avant la vidéo.

Alors tiens… j’ai trouvé une petite parade. J’ai filmé un extrait du Conseil municipal de ce mercredi 22 février 2012. Un échange entre Jean Rosselot (UMP) et Jean-Louis Fousseret (PS). Pour réaliser cette vidéo, j’ai dû filmer… l’écran de la télé dans la salle des pas perdus. En bonus, les bruits annexes (cette salle est très bruyante) et les silhouettes qui passent dans le cadre.

Mais cela vous donnera l’occasion de constater que :

  • le dispositif vidéo mis en place fonctionne parfaitement et permettrait à chacun d’assister aux séances « comme en vrai » depuis son ordinateur ;
  • les protagonistes n’ont pas attendu la retransmission des Conseils sur Internet pour faire le spectacle. La diffusion en ligne n’y changerait donc rien.

Toutes les raisons données pour expliquer la non diffusion des Conseils municipaux sur Internet ne tiennent donc plus. La retransmission en direct n’est pas indispensable mais proposer au moins des podcasts des séances ne coûterait rien de plus puisqu’elles sont déjà « dans la boîte ». Exigeons cette retransmission !
Aller Monsieur le Maire, nous sommes dans une ville 5@ n’est-ce pas ? Alors montrons-leur qu’on les mérite nos arobases !

Tous les élus et citoyens désirant s’exprimer sur le sujet sont les bienvenus. Les commentaires leur sont ouverts. Il est également possible de m’écrire ici : besacontin@gmail.com

Le Maire de Besançon, son tram, les blogs et l’effet Streisand

Caribou Dagno, rédacteur invité, est l’auteur de ce billet.

On nous avait laissé entendre ces dernières années que le maire de Besançon était un adepte des nouvelles technologies.

En 2008, peu après un débat organisé par des blogs bisontins à l’occasion de l’élection municipale, le candidat-maire Jean-Louis Fousseret avait promis d’organiser un « festival international des blogs ». Non, vous ne rêvez pas et la mémoire du web est tellement grande qu’on peut remonter le temps pour le prouver :

Autre preuve de cet engagement en faveur de l’adoption des nouvelles technologies par tous les citoyens : Besançon a obtenu il y a quelques jours le label « villes internet 5 toiles ». Une distinction déjà obtenue à plusieurs reprises et qui, malgré le fait que le conseil municipal n’est toujours pas diffusé sur Internet, permet de faire bonne figure.

Nombreux sont donc les Bisontin(e)s qui pensaient réellement que leur maire était un ami de la libre pensée, de la liberté d’expression et des nouvelles technologies.

Hélas, le 19 février, notre bon maire a terni définitivement cette image d’Épinal.

Dans un article de l’Est Républicain, le premier magistrat de la ville menace les internautes bisontins qui relayeraient des commentaires « anti-tram » avec de faux chiffres à l’appui. En effet, selon certaines voix, le budget global du tram-le-moins-cher-de-France serait finalement revu à la hausse et le maire ne serait pas très à l’aise avec cela.

La menace est ferme :  » (…) Internet permet d’envoyer des informations fausses, de créer le malaise. Je vais demander au prochain conseil municipal une demande en référé afin de pouvoir obtenir l’identification des personnes (pseudonymes) qui diffusent sur Internet de fausses informations« .

Voila qui est dit.

Le message que notre élu fait passer est le suivant : Si vous avez récemment posté sur différents réseaux sociaux/forums/sites d’infos/blogs – dont celui-ci – un commentaire négatif et que vous avez glissé des propos « déplacés » envers le maire/son équipe/ses projets, un huissier a sans doute déjà constaté votre commentaire et les avocats de la collectivité vont se charger rapidement de votre cas.

Concrètement, une plainte sera déposée (par la CAGB?) envers un ou plusieurs éditeurs de sites qui n’auront pas d’autre choix que de coopérer. Car selon la LCEN, ces derniers feront valoir leur statut d’hébergeur de ces commentaires et transmettront à la justice les adresses IP (et éventuelles adresses email) liées aux commentaires visés par la procédure.

Ayant obtenu les adresses IP, la justice demandera ensuite aux fournisseurs d’accès titulaires de ces IP de communiquer toutes les coordonnées des internautes à qui ils ont attribué celles-ci.

Au terme de la procédure, des Bisontins se réveilleront avec une lettre recommandée leur demandant de se préparer à répondre aux questions des juges. Ils devront lors d’une audience se justifier quant aux chiffres avancés et propos tenus liés au tramway [ou à d’autres sujets, plus graves, comme cet accident de la circulation survenu en janvier dernier] sur différents sites internet.

Une méthode musclée qui a un petit air de ressemblance avec l’affaire « Cyber-Toto » évoquée par le site Arrêt sur image la semaine dernière.

Bien entendu, nous aurions pu entrer dans les détails et nous intéresser aux attaques du maire (UMP) d’Orléans contre un blogueur local. Même chose à Puteaux, autre ville dirigée par un maire UMP, en guerre depuis de nombreuses années contre un blogueur local qui ose dénoncer régulièrement des « dossiers » dont il trouve la gestion hasardeuse.

Connaissez-vous Barbra… Streisand ?

A Besançon, ville socialiste plutôt tranquille, tout n’est pas si rose. Et ce n’est pas la première fois que le maire voit rouge.

En 2009, Jean-Louis Fousseret avait menacé d’un procès l’élu d’opposition Philippe Gonon (Modem). Ce dernier avait agi de façon aussi subtile qu’inattendue pour demander la diffusion du conseil municipal par Internet.

Sauf que la menace s’était retournée contre Jean-Louis Fousseret. De nombreux spécialistes de l’internet mais aussi du droit avaient démontré que filmer un conseil municipal était parfaitement légal et qu’un procès se solderait par un effet boomerang pour le Maire.

Rappelons qu’en 2012, JLF tient toujours à ne pas montrer les débats de « son conseil » aux citoyens. La démocratie bisontine ne serait réservée qu’à un petit comité, une élite de citoyens ? Chacun jugera.

Cette nouvelle colère du maire de Besançon contre les « anti-tram » ne fait que mettre un peu plus en exergue l’échec total de la communication autour du tramway.

Les récents commentaires de certains élus de la majorité sur les réseaux sociaux, les données de GPS non-communiquées aux éditeurs de GPS, le vrai-faux vote pour la couleur du tram’ aboutissant à un vote en faveur du tramway rose, l’opposition massive (et silencieuse) d’une majeure partie de la population… appuient cette démonstration.

A qui la faute ? Certainement pas aux citoyens qui ont le droit légitime de s’interroger sur un projet d’envergure et tout ce qu’il peut représenter en terme d’impact (financier, environnemental…), ni au grand méchant web.

Lorsque l’on veut faire accepter un tel projet à la population, il convient de ne pas négliger cet élément fondamental qu’est la communication. En voulant tout optimiser, même le budget com, l’effet boomerang est encore une fois constaté.

Et ce n’est pas en voulant imiter les dictateurs tristement célèbres en différents points du globe (1) pour leur contrôle d’internet (et donc l’oppression du peuple en anéantissant la notion de liberté d’expression) que cela s’arrangera.

Beaucoup de bisontins vont d’ailleurs se demander si l’expression de leur avis sur le tram au travers d’un commentaire posté sur un site internet ne sera pas risqué pour eux. Ces voix vont donc préférer se taire.

Museler la parole des citoyens (trolls et haters inclus) ne présage jamais de bonnes choses. Cela peut même laisser à penser que l’on cherche à leur cacher quelque chose.

Accessoirement, c’est aussi oublier que des gens se sont battus pour défendre une certaine idée de la liberté incluant la liberté de penser et de s’exprimer au risque de déplaire et de créer la polémique.

Assigner des internautes en désaccord avec un projet car ils cherchent de façon légitime la « faille » pour le remettre en question, est un aveu de faiblesse et d’impuissance. En un mot, c’est un aveu d’échec.

Tous les spécialistes vous le diront : à l’ère d’internet, lorsque l’on cherche à s’engager dans une action de censure, il ne faut pas s’attendre à calmer les esprits.

Au contraire, cela risque de démultiplier – et d’amplifier – les critiques puisqu’il est toujours possible d’utiliser des services VPN (2) et adresses emails jetables pour garder un certain anonymat et continuer de s’exprimer librement (sauf si l’éditeur du site filtre/sélectionne les commentaires et accepte de porter la responsabilité lorsqu’il laisse passer un commentaire litigieux me dit-on).

En tout cas, la menace de JLF et le retour de bâton associé auront permis aux bisontins d’en apprendre un peu plus sur Internet et de découvrir un nouvel effet : l’effet Streisand.

(1) Naturellement, toute ressemblance avec de récentes révolutions de peuples opprimés n’est que fortuite. Espérons d’ailleurs que cette comparaison ne va pas nous valoir une assignation.

(2) L’usage de services VPN est parfaitement légal. Ces services peuvent prendre la forme de serveurs proxy anonymes gratuits comme les proxy web ou de services payants tels que PureVPN ou Internet Anonym de Steganos parmi beaucoup d’autres.

Le maire de Besançon veut saisir la justice au sujet d’un commentaire paru sur un site d’info locale

Ce mercredi 22 février, lors de la séance du conseil municipal, le maire de Besançon – Jean-Louis Fousseret – demandera aux élus de l’autoriser à ester en justice pour le compte de la Ville afin de déterminer l’identité d’un internaute anonyme ayant déposé un commentaire en dessous d’un article de Macommune.info.
Cet article relatait le dramatique accident entre une voiture et un bus ayant fait deux morts le samedi 14  janvier 2012 au matin.

Les commentaires s’étaient déchaînés sous le billet en question et un surnommé « riton » avait posté un message troublant :

Le message se trouve ici.

Voici le contenu du rapport soumis aux conseillers municipaux bisontins dans l’optique du prochain conseil municipal :

Résumé : Suite à certains propos injurieux parus sur le site ma commune.info, introduction d’action contentieuse aux fins de déterminer l’identité de l’internaute concerné et de défendre les intérêts de la Ville.

Un accident de la circulation est intervenu le samedi 14 janvier 2012 entre un bus et une voiture à proximité du Pont Charles de Gaulle.

Cet accident a fait deux victimes décédées dans des conditions dramatiques.

Cet accident a suscité énormément d’émotion et a donné lieu à de nombreux témoignages de sympathie envers la famille, notamment sur Internet.

Toutefois parallèlement, certains messages à la teneur agressive et injurieuse n’ont pas manqué également d’être diffusés.

Il en est surtout un parmi ceux-ci, dont la teneur a suscité certaines interrogations et réactions. Il émane en effet d’un internaute se prétendant, sous un pseudonyme, agent de la Direction Voirie et tenant des propos injurieux envers ses Collègues et la Collectivité.

Compte tenu de la gravité de ces agissements et de la suspicion créée au sein de la Direction, il est donc proposé d’engager toutes actions aux fins de déterminer l’identité de l’internaute et d’obtenir la réparation du préjudice causé à la Ville.

Proposition

Le Conseil Municipal est invité à autoriser M. le Maire à introduire pour le compte de la Ville toutes actions en justice, aussi bien de première instance qu’en appel ou en cassation, notamment contre les hébergeurs et fournisseurs d’accès à internet nécessaires, afin de déterminer l’identité de l’internaute concerné, et obtenir réparation du préjudice causé à la Ville.

Mise à jour : mardi 21 février 2012 à 12h15

Ce matin, le site Macommune.info a supprimé tous les commentaires de l’article incriminé. En voici une sauvegarde afin que chacun puisse se faire une idée de quoi il question ici.
Pour consulter, cliquez sur le lien (fichier PDF)
capture-macommune.info-article-besancon-deux-morts-dans-un-accident-entre-un-bus-et-une-voiture-65460


Parallèlement, le site d’information a publié un billet rappelant les règles à respecter lorsque les internautes postent un commentaire (respect de la charte, propos diffamatoires, racistes… interdits, etc).
On peut lire une modification importante concernant les commentaires :

Enfin, suite au changement de système de gestion des commentaires, la rédaction a également décidé de suspendre les commentaires liés aux faits divers, afin de respecter l’intimité des personnes.

Le site d’information locale attribue cette évolution à « un changement de système de gestion des commentaires » mais il ne serait pas surprenant que la menace judiciaire soit aussi à l’origine de ce revirement.

Quant au respect de l’intimité des familles, il est étonnant que Macommune.info n’y ait pas pensé dès le publication de son article sur ce dramatique accident. Certains commentaires terribles à lire pour les proches des victimes sont restés plus d’un mois en ligne.

Que peuvent apporter des commentaires suite à un drame de cette envergure ? Le problème d’Internet c’est que contrairement au café du commerce, les discussions restent et peuvent être « écoutées » de tous.

En tout cas, c’est un précédent qui fera réfléchir beaucoup de monde.

Et si le tramway bisontin apprivoisait un peu le grand méchant Web ?

Dans l’Est Républicain du dimanche 19 février 2012, il y a un article d’Eric Barbier avec un titre très « rentre dedans » :

Jean-Louis Fousseret est excédé par les chiffres virtuels qui circulent sur le tram

« J’ATTAQUERAI EN DIFFAMATION… »

Le maire de Besançon, également président de la Communauté d’agglomération a décidé de ne plus laisser dire n’importe quoi sur le tramway. Visiblement, Jean-Louis Fousseret a été excédé par des commentaires anonymes laissés sur Internet et affirmant que le coût du projet de tram exploserait.

Il faut dire que ça cause comme au comptoir dans les commentaires de certains billets.

Donc ras-le-bol ! C’est dit : à l’avenir, la justice pourrait bien être mise dans le coup et s’il faut en arriver là, des plaintes en diffamation seront déposées.

Une suggestion en passant : la maison d’arrêt étant déjà bien pleine, peut-être pourrions-nous réclamer l’incarcération des coupables dans l’aquarium de la Sainte Maquette durant quelques jours. Le pire des châtiments pour ces vilains garnements !

Deux extraits de l’article paru dans l’Est Républicain ce 19/02/2012

Déjà dans le dernier BVV, on pouvait lire une charge du maire de Besançon contre « les calomnies » . Dans un éditorial baptisé « 2012, l’année de la vérité » , il visait clairement les accusations de l’opposition relatives au marché de construction des rames du tram confié à une entreprise espagnole et non au local de l’étape, Alstom.

Le coupable

Ce salopard, ce couard, ce félon pointé du doigt par M.Fousseret. Celui qu’il désigne vertement comme le grand saboteur de l’image du tramway auprès de la population bisontine. Le présumé coupable c’est lui :

« le grand méchant Web »

Ouf ! L’honneur est sauf… Ce n’était donc pas la faute de la communication calamiteuse autour de ce projet. Communication toujours prompte à nous noyer de chiffres démontrant l’impérieuse nécessité du tramway mais incapable de créer simplement « l’envie » pourtant nécessaire à l’adhésion de la population. Non non, la communication institutionnelle est blanchie, innocente. Le problème vient d’Internet.

D’ailleurs vous savez quoi ? L’article de l’Est Républicain est illustré d’une image capturée sur une page Internet. Oh ! Pas n’importe quelle page : la page Facebook « Tramway Grand Besançon » que vous trouverez ici si vous n’y êtes pas encore abonné.

En voilà de l’Internet fiable et institutionnel. C’est officiel ça Madame.
C’est LA page Facebook du tramway du Grand Besançon. Rassurante. On y retrouve le logo que les Bisontins commencent à bien connaître. Les infos qui y sont publiées sont pour l’essentiel reprises du portail officiel du tramway, comme les images d’ailleurs et même les infos générales qui sont copiées-collées depuis le site officiel.

C’est sûr qu’en venant là, on ne risque pas de tomber sur du Web de caniveau avec des méchants commentaires calomnieux voire diffamatoires envers le tram.

En pourtant…

Et pourtant cette page Facebook est tout sauf officielle. Elle n’a pas été créée par le Grand Besançon. Elle est l’initiative d’une agence locale « spécialisée dans le contenu qui conseille les marques, les entreprises et les institutions dans leur communication digitale ». Une agence que le Grand Besançon n’a pas mandatée et qui laisse habilement planer le doute sur l’officialité de ladite page… pour en faire quoi au fait ? C’est peut-être au service supposé gérer la communication autour du projet de tramway de se renseigner non ? Ils sont au courant depuis quelques temps déjà…

Un autre exemple édifiant : le 17 novembre dernier, un compte Twitter « @TramwayBesancon » a été créé. La communauté locale Twitter s’y est vite intéressée et s’est demandée si ce compte était « officiel ». J’ai personnellement adressé quelques messages à des personnes impliquées dans le projet pour en savoir plus. Aucune n’a daigné répondre.

Les premiers messages publiés par le compte en question semblant fiables, il a très vite gagné des abonnés : plus d’une centaine de personnes parmi lesquelles la plupart des journalistes locaux.
Un compte potentiellement officiel donc, jusqu’à ce message publié le 17 janvier :

 

Evidemment, après ça…

Grand méchant Web ?

Des gens qui se défoulent, disent n’importe quoi, colportent des rumeurs et diffament, il y en a toujours eu. Avec Internet, l’anonymat et les commentaires de blogs ou de sites d’information en ligne, c’est encore plus facile. Mais tous les commentaires ne sont pas à classer dans cette catégorie. Loin s’en faut. Beaucoup expriment aussi des ressentis et des positions bien légitimes. Certains s’opposent ou critiquent, d’autres s’interrogent, doutent ou expriment un certain désarroi face aux travaux et à la ville qui change. Face à un projet qu’ils ne comprennent pas toujours.

Alors au lieu d’accuser le grand méchant Web, peut-être serait-il temps de tenter de l’apprivoiser un peu, car beaucoup d’opinions sur le tramway s’y construisent sur la base d’un grand n’importe quoi qu’on lit ici ou là…
Il pourrait être intéressant notamment de créer une (vraie) page Facebook officielle pour communiquer directement avec les Grands-Bisontins (ils sont nombreux sur ce réseau social). Evidemment, que cette page recevra souvent des commentaires critiques ; mais au moins il y aura la possibilité d’y répondre, d’argumenter et donc de ne pas laisser le champ libre aux détracteurs de tout poil.

Être présent sur les réseaux sociaux pour un projet tel que celui-ci — serait aussi et surtout une manière de montrer qu’il y a des gens qui écoutent et réagissent derrière le monolithique tram. Et ça c’est incontournable pour commencer à susciter l’envie.

Quand la Région Franche-Comté invente le sondage d’autosatisfaction

Sur le site du Conseil régional de Franche-Comté, il y a un sondage mythique. Un parfait exemple de questionnaire orienté.

C’est mignon non ces questions de bisounours ? On appelle ça un « questionnaire fermé ». On prétend vous demander votre avis mais en définitive, les réponses sont préétablies et également très « guidées ».

Les cinq envies/attentes qui sont proposées à votre choix sont toutes très consensuelles, formulées précisément afin que rien ne dépasse dans le rang des sondés. Quoi que vous répondiez, cela reviendra à dire : « Avec le TGV ça va être trop d’la balle ! ». Pas même la possibilité de voter « blanc ».

La question posée est elle-même un petit chef d’œuvre puisqu’on ne vous demande pas :

« D’après vous, que doit prioritairement apporter le TGV Rhin-Rhône à la Franche-Comté ? »

Non. On vous questionne sur ce qui va se passer :

« D’après vous, que va-t-il apporter prioritairement à la Franche-Comté ? »

En fait ce sondage vous propose de faire un pari sur l’avenir. C’est un peu le PMU, un peu Elisabeth Tessier, un peu l’oracle de Delphes.

En définitive, on ne voit vraiment pas en quoi ces réponses pourront apporter un quelconque indicateur aux services du Conseil régional afin de cerner vos attentes et vos envies. Chacune correspond déjà à l’un des objectifs de l’action régionale et évidemment que – dans l’idéal – l’arrivée de la nouvelle ligne LGV est supposée contribuer à tous ces objectifs. C’est en tout cas ce que l’on nous a promis. Alors pourquoi faire un choix ? A quoi bon être sondé ?

Alors pour quoi faire ?

Pour commencer, ce sondage est là pour nous rappeler les bienfaits attendus du TGV Rhin-Rhône. Ils sont là – les cinq – présentés sous nos yeux ébahis et l’on se dit qu’on est des petits chanceux.

Ensuite si l’on avait réellement voulu connaître vos envies et vos attentes, sans doute auriez vous eu la possibilité de faire vos propres propositions. Nous n’aurions plus affaire à un sondage fermé mais à une enquête sérieuse mais là… Mais là ce serait risqué pour l’image du TGV Rhin-Rhône car tout ne va pas bien contrairement à ce que laissent entendre les rumeurs bisounours.
Laisser remonter les récriminations c’est prendre le risque de retrouver sur le Web régional des attentes du type :

  • Pas d’augmentation de tarif excessive notamment sur les liaisons qui existaient déjà et sur lesquelles au final le gain de temps est négligeable (Besançon-Paris notamment) ;
  • une navette Viotte-Auxon au fonctionnement et à la tarification lisible ;
  • des parkings qui ne pratiquent pas des tarifs évoquant plus le racket organisé qu’une mission de service public ;
  • des TGV qui ne soient pas les vieilles rames recyclées des lignes plus anciennes ;
  • … (à vous d’en proposer d’autres dans les commentaires)

Alors à quoi servira ce sondage ?

Regardons d’abord les votes déjà enregistrés :

Maintenant imaginons comment les résultats de ce sondage pourraient être évoqués dans le prochain Franche-Comté Mag – magazine du Conseil régional.

C’est imaginaire bien sûr…


Pour aller plus loin

Plouf, pas plouf… le canular qui fait boire la tasse au site d’info locale

Il était environ 15h15, ce dimanche 8 janvier, lorsque un Bisontin a publié ce message sur Twitter

S’ensuit alors un échange de tweets

L’image est ensuite publiée sur Facebook et partagée par de nombreux Bisontins.
Beaucoup « aiment » – les fourbes ! … Bah oui, un véhicule de la fourrière tombé dans le Doubs… On peut les comprendre…

A 16h51, Macommune.info emporte le scoop en publiant un article comportant une autre photographie prise par « un internaute » ainsi que son témoignage. (capture d’écran de la page)

Pourtant dans cet article aucune précision sur les circonstances de cet accident. Pas non plus de nouvelles rassurantes du conducteur.
Le site Macommune.info n’aurait tout de même pas publié cette information sans la vérifier sur la seule foi d’un témoignage transmis par mail ? Juste pour faire du sensationnel ? Nan ???

Évidemment que non ! Nous avons affaire à des journalistes avec une exigence déontologique comme nous le confirmait ce reportage diffusé dans le JT de midi de France 3 Franche-Comté en date du 6 janvier dernier. Extrait (le site dijonnais dont il est question dans l’extrait est Dijonscope) :

C’est clair, la carte de presse ça change tout… Les journalistes vérifient les infos, mènent des investigations et tout ça. Respect.

Et pourtant…

Reculons d’une journée. Samedi soir, Macommune publiait un billet étrange intitulé  » Confrontation violente entre jeunes et policiers à Besançon » . Au menu, des heurts violents entre « jeunes » alcoolisés et forces de l’ordre, à la sortie de certains bars, dans la nuit de vendredi à samedi. Ce qui est étrange c’est la deuxième partie du billet. Ce sont des propos rapportés entre guillemets :

« Le centre de Besançon va de mal en pis. Quand les autorités municipales se rendront-elles compte de ce qui se passe dans les rues de leur ville… Arrêtons d’affirmer que tout va bien quand tout va mal plusieurs nuits par semaine.
Quand va-t-on imposer au bars de limiter et de contrôler les entrées, de respecter les règles de sécurité à l’intérieur de leurs établissements, de limiter la consommation d’alcool et d’arrêter, par mercantilisme pur et dur, d’enfreindre les lois sur la distribution d’alcool
», écrit un témoin des scènes de violence.

« écrit un témoin » ?? Est-ce à dire que la personne dont les dires ont été rapportés par Macommune n’a fait que transmettre son témoignage… par email ?

Naïf que je suis. Je pensais que tous les journalistes titulaires de cartes de presse rencontraient leurs sources ou tout du moins leur passaient un petit coup de fil, histoire de « jauger » leur crédibilité…

Testons

Pour en avoir le coeur net : montons un fake (un faux, un canular) et voyons ce qui se passera. Je sais c’est mal.

Scénario :

1. Sur Twitter, un Bisontin diffuse une photo en twittant en substance : « Ah ah la voiture de la fourrière nage sur le Doubs ! #besancon »

Coulisses du photomontage n°1

2. La communauté bisontine présente sur Twitter réagit et lui demande des précisions.

3. Le témoin précise alors que la photo a été prise il y a environ 40 minutes afin que quelqu’un qui se rendrait sur place pour vérifier ne trouve plus rien.
Il précise aussi avoir vu le conducteur sur le quai en train de courir pour remonter, téléphone à l’oreille.
Notre témoin n’a pas vu ce qui s’est passé avant. Il pense que la voiture ne coulait pas. Il a dû partir ensuite.

4. Quelques minutes plus tard, un autre témoin (bidon) envoie une autre photo à la rédaction de MaCommune…. avec son témoignage écrit que voici :

bonjour
je vous envoie cette photo. Je l’ai prise tout à l’heure vers 3 heures moins le quart en face de Bellevaux. Un véhicule était dans l’eau au niveau du parking puis ile courant l’a fait tourner et il s’est enfoncé dans l’eau. C’est la seule photo que j’ai fait. Il n’y avait personne dedans mais un employé (peeut être le conducteur) était sur le quai et téléphonait quand la voiture a commencé à couler. Si ça vous semble itnéressant faites-en bon usage.
René Bonnard (fidèle lecteur et habitant Velotte)

Coulisses du photomontage n°2

Le temps de trouver un ou deux complices et…

Et attendons…

Pas bien longtemps puisque moins d’une heure et demie plus tard, Macommune publie son article avec la photo et le témoignage écrit (et une faute en bonus).

Un coup de fil au commissariat ou à la fourrière aurait suffi pour en savoir plus et – en l’occurrence – cela aurait permis aux journalistes titulaires de cartes de presse de Macommune.info d’apprendre qu’il s’agissait d’un gros bobard.

Mais non, rien de tel n’a été fait. Point non plus de demande adressée au témoin afin de le contacter par téléphone et de jauger sa crédibilité. Le faux René Bonnard n’a reçu que ceci en réponse à son mail :

Et puis Twitter n’est-ce pas, n’est pas une source en soi… il s’y dit des vérités et des bêtises aussi. Trier le bon grain de l’ivraie est une étape obligée. Sans quoi…

Aller on se le refait juste pour le plaisir et n’oubliez pas : consommez de l’info c’est bien mais sans perdre son esprit critique, c’est mieux

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Mise à jour (lundi 9 janvier à 7h55)

L’article a été effacé du site Macommune.info quelques minutes après la publication de ce billet.

Il faut dire que l’Est Républicain – dans son édition du jour – a fait de cette affaire son billet d’humeur. Il semble qu’à l’Est Républicain ont ait passé les coups de fil indispensables à la vérification de l’information. CQFD

Dans la matinée, Macommune.info publie un « rectificatif », précisant qu’il s’agissait en fait d’un canulard canular et que la photo était « un montage transmis à la rédaction par un lecteur mal intentionné… ». Excès de confiance dites donc.

Mal intentionné le René Bonnard… quel sale type oui !  En même temps une bonne leçon c’est toujours positif non ?

C’était la première fois parait-il. Pas si sûr, rappelez-vous…

De fausses cheminées sur les toits de ma ville… méfie-toi père Noël (l’intégrale !)

Petit papa Noël
Quand tu descendras du ciel
Avec tes jouets par milliers
N’oublie pas, mes petits souliers.

Je te tutoie, ne t’en offusque pas. C’est la chanson qui veut ça. Et puis quand on appelle quelqu’un « papa », ce n’est pas pour le vouvoyer dans la même phrase n’est-ce pas ?

Dans quelques jours, tu repartiras pour ta grande tournée annuelle. Sacrée tournée dis donc.
Tu ne travailles peut être qu’un jour par an – qu’une nuit même – mais quelle nuit ! Et tu vois, ce que j’apprécie en toi c’est que tu ne nous as jamais fait le coup de la « dernière tournée (bidon) » avant retraite, façon Johnny H…
Toi tu es là chaque année, discret, furtif, efficace, ponctuel. Tu dois être suisse, pas finlandais.

Tout ça pour te dire qu’en échange de tes bons services, en remerciement des sourires que tu accroches aux lèvres de nos gosses, on te doit au moins ça : te faciliter la tâche.
Au minimum : faire ramoner la cheminée une fois l’an et s’assurer que les braises sont bien éteintes le 24 au soir juste avant le coucher.

Malgré cela ta tâche reste ardue. On se doute que depuis l’avénement du nucléaire, ton boulot s’est énormément complexifié : le chauffage électrique t’obligeant parfois à emprunter la VMC, le vide-ordures ou la hôte (sic) aspirante pour atteindre les petits chaussons.
Heureusement, les lutins sont sveltes eux des assistants fidèles et très compétents.

Mais voilà, à Besançon – comme dans de nombreuses villes – certains pièges menacent ton équipée nocturne. De véritables chausse-trapes capables de vous dégoûter un Papa Noël au point de lui faire définitivement passer l’envie de remplir nos petits souliers. Imagine un peu la tête des petits Bisontins au matin d’un 25 décembre sans toi…

Afin d’éviter cela, j’ai décidé de te donner un coup de main, assisté en cela par mon complice Ramono avec qui j’ai recensé quelques cheminées maudites qui pourraient bien te rendre fou. Ces cheminées sont comme les autres en apparence. Parfois un peu trop blanches et lisses certes, mais certaines sont particulièrement réussies : tes fiers lutins pourraient bien s’y user le bonnet…

Ces cheminées vois-tu n’en sont pas. Ce sont des antennes de téléphonie mobile installées  par les trois opérateurs qui se partagent (pour l’instant) le marché hexagonal : Orange, Bouygues Telecom et SFR.
Ces antennes, notre joyeux trio les as dissimulées dans de fausses cheminées. Ils ne l’ont pas fait pour te jouer un sale tour mais pour deux raisons très pragmatiques :

  • la première est officielle : il convient de ne pas polluer visuellement le paysage, de respecter le patrimoine bâti. Dans un site UNESCO, ça se défend
  • la seconde raison est moins avouable : mieux vaut installer ces antennes en toute discrétion sans alerter une population inquiète des dangers potentiels des ondes GSM.
    Nombreux sont les utilisateurs de téléphones mobiles. Mais tous préfèrent savoir les antennes indispensables à leur fonctionnement le plus loin possible de leur domicile, de l’école de leurs enfants et de leur lieu de travail. Dissimuler les antennes-relais permet d’éviter l’inquiétude des riverains, les pétitions et les procédures…

J’en reviens à nos lutins. Tu l’auras compris père Noël, ces cheminées de carton-pâte vont te faire perdre un temps précieux. Avec Ramono, nous avons donc décidé de t’en fournir la liste et la localisation précise.
Tu me diras, qu’il existe déjà un site pour ça puisque les opérateurs sont tenus d’informer la population. Oui mais ce site est volontairement étonnamment très perfectible : la carte est petite et la localisation est bien imprécise.
Nous avons donc cherché les fausses cheminées directement sur le terrain en affinant les  informations à notre disposition. Nous avons aussi comparé des photos avant/après pour être sûrs.
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour toi hein père Noël ?

Je ne te cache pas que quelques antennes nous ont malheureusement échappé car elles sont parfois bien cachées. La liste n’est donc pas exhaustive et sera complétée au fur et à mesure.

Et au fait, avons-nous le droit d’indiquer les emplacements des antennes de téléphonie mobile ? Oui. Chacun à la droit d’être informé : habitants des immeubles concernés, riverains, usagers des services publics voisins et… toi bien sûr, pour impératifs professionnels.
Les propriétaires des bâtiments accueillant ces antennes sont évidemment les premiers informés puisqu’ils sont en contrat avec les opérateurs et leur louent les emplacements nécessaires aux installations. Oui, tu sais, ça rapporte des euros…

Les locataires des immeubles concernés doivent également être informés par leurs propriétaires. Dans le cas très regrettable où ils ne l’auraient pas été… ils le sauront maintenant.

Aller, on commence… et parce qu’on est joueurs avec l’ami Ramono, on va procéder par épisodes.
Chaque jour, jusqu’au 24 décembre, nous te signalerons quelques fausses cheminées… et nous compléterons la carte ci-dessous. C’est notre petit calendrier de l’Avent à nous en quelque sorte.

Épisode 1 : 2 immeubles HLM et 1 bâtiment public


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  • 21 rue du Petit Battant (localisation) : 2 fausses-cheminées/antennes Bouygues Telecom (1 et 2) sur un immeuble HLM Habitat 25.

  • 5 rue de l’Orme de Chamars (localisation) : 2 antennes Orange dans une fausse cheminée en pseudo-briques (1 et 2). L’installation se trouve sur un bâtiment de la Faculté de Médecine, juste en face de la Mairie et du bureau du Maire de la ville.
    Il a fallu retrouver une photographie d’avril 2003 pour confirmer que cette cheminée n’est pas d’origine.

  • 18 rue de la Pelouse (localisation) : 2 fausses cheminées dissimulant deux antennes Orange (1 et 2). Elles sont situées sur un immeuble de l’Office Public d’Habitat de Besançon (Grand Besançon Habitat).
    Les antennes sont à 40 mètres à peine de la crèche Saint-Ferjeux qui se trouve juste de l’autre côté de la rue.

J’espère que tu as entré tout ça dans ton GPS père Noël.

Épisode 2 : des HLM encore et encore, une vieille maison et… un clocher

  • 3 rue des Frères Mercier (localisation) : 2 antennes Bouygues Telecom dans une fausse cheminée. On la voit bien, depuis la rue de la Madeleine, juste derrière l’une des plus vieilles maison de la ville. Tiens d’ailleurs, vois ces deux photos avant-après.

  • 12 rue de Chaillot (localisation) : sur le toit de cet immeuble Grand Besançon Habitat (tiens encore), deux fausses cheminées dissimulant une antenne SFR et deux antennes Orange (1 et 2).

  • 48 rue de Belfort (localisation) : sur le toit de ce grand immeuble collectif géré par Grand Besançon Habitat (encore ? décidément…), tu trouveras deux antennes SFR (1 et 2). Elles ne sont même pas camouflées. Donc pas de souci pour toi dans l’immédiat. Par contre, note l’adresse pour l’année prochaine. L’Est Républicain de ce mercredi 21/12 a justement publié un article sur le sujet. Figure-toi qu’un riverain a mené l’enquête et découvert qu’une nouvelle antenne – camouflée dans une fausse cheminée celle-là – serait prochainement installée sur le même toit par Bouygues Telecom. Ça fera donc trois antennes pour ce HLM et encore une fois, à quelques dizaines de mètres d’une crèche.

Notre riverain – Président de l’association Vivre aux Chaprais a écrit au Maire de la Besançon pour l’alerter. Tu vois, père Noël, je ne suis pas le seul à prendre soin de toi.
Par contre, ce qui risque d’énerver très très fort ce monsieur et qu’il ne sait apparemment pas encore que Free Mobile (qui sera prochainement le 4e opérateur de téléphonie mobile) a lui aussi déposé une demande pour établir une antenne sur le même bâtiment.

Pour en finir avec ce deuxième volet de notre calendrier de l’Avent, je voulais te parler d’une pancarte qui a  intrigué pas mal de Bisontins. Il faut dire que cette pancarte se trouve à plus de 3 mètres de hauteur sur la façade de l’église Saint-François-Xavier, rue du Lycée (localisation).


Tu sais comment sont les gens ? Ils voient un truc bizarre hors de leur vue et ils pensent immédiatement qu’on leur cache quelque chose. Les paranos ! Alors ils sortent le zoom – comme moi.

Oh ! C’est une déclaration de travaux pour un nouveau « RELAIS TELEPHONIE MOBILE » Orange. Et sur les deux feuilles en bas, que lit-on ? Le tout étant apposé à plus de 3 mètres de hauteur, on sort cette fois le très gros zoom.

Il s’agit de la décision d’autoriser les travaux prise par Monsieur le Préfet lui-même (Monument historique oblige). Cette décision date du 2 mars 2010 et on y apprend que des antennes seront planquées mises en place dans le clocher sous réserve du respect de tout un tas de prescriptions inhérentes à la teneur patrimoniale du lieu.
Il semble que les travaux n’aient pas encore commencé. Le clocher est encore un clocher.

En voilà un chouette point de vue pour toi père Noël. Idéal pour repérer les cheminées alentours. Et tu sais quoi ? De là-haut tu pourras directement livrer les pauvres gamins qui sont obligés de passer Noël à l’hôpital. Celui-ci se trouve précisément derrière l’église et l’un de ses pavillons est juste en contrebas du clocher. Vois le détail entouré sur la photo.


C’est assez pour aujourd’hui. La suite demain vendredi 23 décembre… Bien à toi !

Épisode 3 : une bonne fournée de fausses cheminée pour ce troisième volet

  • 8 Quai Bugnet (localisation) : sur le toit d’une résidence privée, 2 antennes SFR (1 et 2) dans une fausse cheminée


  • 73 rue de Chalezeule (localisation) : sur le toit d’une tour, 2 antennes Orange (1 et 2) dans deux fausses cheminées.

  • 48 rue du professeur Jules Haag (localisation) : sur cet immeuble géré par Grand Besançon Habitat (ça devient une habitude), 2 antennes SFR (1 et 2) dans deux fausses cheminées.

  • 24 boulevard Léon Blum (localisation) : en haut d’une tour, 3 fausses cheminées camouflent 1 antenne SFR et 2 antennes Orange (1 et 2)

  • 1 rue de la Butte (localisation) : sur le toit de cette résidence privée, 2 antennes Orange (1 et 2) dans une fausse cheminée.

Pour aujourd’hui ça suffira. La suite demain et ce sera le dernier jour. Au programme encore des cheminées bidon, quelques antennes introuvables et le must du camouflage d’antenne à Besançon.

Épisode 4 : voici le dernier volet. C’est copieux.

  • 8b rue Charles Nodier (localisation) : sur le toit du Conseil Général du Doubs, deux fausses cheminées très grossièrement faites (un père Noël digne de ce nom ne s’y tromperait pas). Elles camouflent 2 antennes Orange (1 et 2)

  • 13 rue de la Préfecture (localisation) : sur le toit de ce bâtiment administratif appartenant également au Conseil Général du Doubs, 2 antennes Bouygues Telecom (1 et 2) dans une fausse cheminée.

  • 23 rue de Chaillot (localisation) : sur le toit de cette tour gérée par Grand Besançon Habitat, trois fausses cheminées abritant 2 antennes Bouygues Telecom (1 et 2) et 2 antennes SFR (3 et 4)

Sur la photo on aperçoit la grande barre du 26 rue de Fontaine-Écu. Elle aussi supporte des antennes mais elles ne sont pas camouflées

  • 13 ter, rue du Chapitre (localisation) : sur le toit de cette résidence, une cheminée juste au-dessus d’une fenêtre. Bizarre, hein père Noël ? Bah oui elle est fausse et camoufle 2 antennes SFR (1 et 2)

  • 132 rue de Belfort (localisation) : sur un bâtiment de la maison de retraite « La Retraite ». Deux antennes Orange (1 et 2) dans une fausse cheminée.

  • 18 rue des Jardins (localisation) : sur le toit de cette grande résidence, 2 émetteurs Bouygues Telecom (1 et 2) dans deux ou trois fausses cheminée(s).

  • 3 rue du Port Citeaux (localisation) : deux antennes Orange (1 et 2) dans une fausse cheminée sur ce bâtiment technique (France Telecom ?)

  • 8 faubourg Rivotte (localisation) : juste à l’entrée du tunnel sous la Citadelle, cette fausse cheminée très bien faite comporte pourtant des trappes étranges… elle dissimule des antennes. Quatre émetteurs sont signalés sur ce bâtiment : 2 Bouygues Telecom (1 et 2) et 2 Orange (3 et 4)

Ces antennes que nous n’avons pas trouvées et qui sont peut-être dissimulées dans de fausses cheminées : fais gaffe père Noël !

  • 20 rue de Vignier : adresse correspondant au logement foyer pour personnes âgées Le Marulaz
  • 39 Grande Rue : 2 antennes Bouygues Telecom (1 et 2). Pas assez de recul pour voir sur le toit.

Voilà, la liste des fausses cheminées des toits de Besançon est à toi. Elle n’est pas complète – tu l’auras compris – mais c’est en bonne voie !

Pour le plaisir, je voudrais juste te montrer jusqu’où l’on est capable de pousser le vice ou le génie (au choix) pour dissimuler les antennes de téléphonie dans notre bonne ville de Besançon.
Regarde bien le lanternon qui surplombe le dôme de l’ancien cinéma Plazza qui se trouve  au 59 rue des Granges.
Avec une bonne paire de jumelles, tu y apercevras des détails qui te feront vite comprendre que le lanternon est bidon et sert à dissimuler des émetteurs. Deux antennes Bouygues Telecom (1 et 2).

Père Noël je te salue et te souhaite une bonne tournée… c’est ce soir ! Ramono et moi espérons t’avoir été utiles.
Au fait, si tu veux une vue d’ensemble des cheminées (des vraies !) du centre-ville de Besançon, tu peux jeter un oeil ici. Il y a de quoi faire. Bon courage !


Pour aller plus loin

C’est où Paris ? À 2h05 de… Auxon !

Avec le TGV, tout va changer. La vie va enfin aller vite. Plus de temps perdu. Besançon enfin aux portes du monde ! Ah ! Vivement le 11 décembre !

Depuis cette semaine, les sucettes Decaux sont mobilisées. La Communication municipale a turbiné et nous a sorti une série d’affiches plutôt drôles qui déclinent l’idée suivante :

[quote]C’est où  Paris ? À 2h05 de Besançon ![/quote]

Sauf que voilà… ces affiches sont tout simplement mensongères puisqu’elles entretiennent la confusion Besançon / Gare de Besançon Franche-Comté TGV. Or la gare TGV – toute neuve, fraîchement inaugurée et dont l’ouverture est prévue ce 11 décembre – cette gare TGV donc n’est pas à Besançon : elle se trouve à Auxon (-Dessus et -Dessous), en rase campagne, là au nord de Besançon.

Pour s’y rendre depuis Besançon ou pour faire le trajet inverse, une navette est prévue depuis la gare Viotte. La durée du trajet se rajoute donc à la durée du trajet annoncé sur les affiches… Et ça change tout :

Besançon-Paris : rajoutez 20% de temps de trajet

Alors ? Paris sera à 2h05 de Besançon ? Eh non !

  • Gare d’Auxon – Paris-Gare de Lyon : 2h05. On est d’accord (meilleur temps)

  • Besançon Viotte – Paris-Gare de Lyon : 2h30. Soit 25 minutes de plus que ce que promet l’affiche ci-dessus.

Besançon-Lyon : rajoutez 20% de temps en plus

Alors on va gagner du temps sur ce trajet ? À vrai dire : que dalle !

  • Gare d’Auxon – Lyon : 1h57 (meilleur temps). L’affiche gratouille 2 minutes de plus…

  • Besançon Viotte – Lyon : 2h20 soit 23 minutes de plus que ce qu’annonce la mignonne affiche.

Remarquons au passage que le gain de temps apporté par le TGV sur le trajet Paris-Lyon est purement anecdotique puisque qu’en TER, au départ de Besançon Viotte et sans aucun changement, rejoindre Lyon ne vous prendra que 15 minutes de plus. Le billet, quant à lui, sera beaucoup moins cher. Vive le TER !

Besançon-Strasbourg : il faudra en réalité compter 30% de temps supplémentaire…

  • Gare d’Auxon – Strasbourg : 1h39 Ouha ! Mieux que sur l’affiche.

  • Besançon Viotte – Strasbourg : 2h08 soit 29 minutes de plus que ce que l’affiche nous fait miroiter…
    Mais restons optimiste : le gain de temps est au rendez-vous sur ce trajet car faire Besançon-Strasbourg était jusque là bien long.

Bref, vous l’aurez compris, cette campagne de communication autour des liaisons « Besançon-reste du Monde » nous prend pour des truffes.

Pourtant l’idée de départ était sympathique. Sans doute qu’il faut faire passer l’augmentation à venir du coût des billets et les réels gains en temps apportés par la ligne LGV ne les justifieront pas.

Tiens, pour finir sur une note positive et afin de montrer que je ne me contente pas de critiquer : je propose une petite mise à jour de l’affiche « officielle ». C’est simple mais ça a le mérite de dire enfin la vérité. C’est libre de droits.