Archives de catégorie : Mots d’humeur

Un nouveau panneau bien mérité devant la mairie de Besançon

Dans le billet précédent, je vous parlais des nouveaux panneaux qui fleurissent sur nos feux tricolores à certains carrefours et qui ont vocation à autoriser les cyclistes à tourner à droite lorsque le feu est rouge.

Panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite à certains carrefour lorsque le feu est rouge

Panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite à certains carrefour lorsque le feu est rouge

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On m’a sondé. Enfin presque…

Petite anecdote du jour.

Dring dring (les sonneries modernes sont difficiles à restituer sous forme d’onomatopées)

– Oui, allo ?

– Bonjour, je travaille pour l’IFOP et j’effectue un sondage sur divers sujets d’actualité. Est-ce que vous accepteriez de répondre à quelques questions ?

– Pourquoi pas [pour une fois qu’on me sonde]…

– Sachez d’abord, que certaines questions portent sur vos opinions personnelles et l’IFOP s’engage à ce que cela reste confidentiel et respectueux de la loi Informatique et Libertés.

– C’est parfait.

– Alors tout d’abord, quelle est votre année de naissance ?

– [je lui ai dit mais pas à vous, na !]

– Quel est le dernier diplôme que vous avez obtenu ?

– [idem]

– Quelle est le profession du chef de famille ?

– Euh, je ne sais pas moi. On est deux en fait dans le couple. Vous voulez les deux professions ?

– Non, seulement celle du chef de famille.

– Mais il n’y a pas de chef de famille, désolé. On est en 2013…

– Bah oui mais ce sont les critères de l’INSEE…

– Alors on va en rester là. La profession du sondé d’accord, mais si je donne mon avis personnel et qu’au final ça compte comme celui d’un chef de famille qui engage le couple, il est faussé d’avance votre sondage. Désolé mais j’arrête là. Faut évoluer.

Au revoir poli.

 

C'est vrai quoi. C'est qui l'chef ?

C’est vrai quoi. C’est qui l’chef ?

 

 

J’avoue que la notion de « chef de famille », balancée comme ça soudainement, m’a semblé surgir d’un autre âge.  Alors, après ce court entretien, j’ai effectué une rapide recherche sur le site de l’INSEE et sur Wikipedia. Il semble que la notion de « chef de famille ou de ménage » a du plomb dans l’aile depuis pas mal de temps mais que l’INSEE évolue beaucoup plus lentement dans ses sondages, que la prédominance masculine est encore à l’ordre du jour et que l’IFOP est encore bien ancrée dans le XXe siècle….
Pas sûr qu’avec ce genre de notion archaïque servant toujours de référence aux sondeurs, on fasse efficacement évoluer l’égalité entre hommes et femmes (ou femmes et hommes c’est selon).

Personne de référence du ménage
En 1982, à la notion de « chef de ménage », dont la connotation était jugée trop hiérarchique, on a substitué celle de « personne de référence du ménage ». A chaque ménage correspond une personne de référence et une seule.
Elle est déterminée de la manière suivante. La personne de référence du ménage est déterminée à partir des seules 3 personnes les plus âgées du ménage. S’il y a un couple parmi elles, la personne de référence est systématiquement l’homme du couple.
Si le ménage ne comporte aucun couple, la personne de référence est l’actif le plus âgé (homme ou femme), et à défaut d’actif, la personne la plus âgée. (source : INSEE)

 

Depuis les années 1960, en France, le législateur essaie de promouvoir l’égalité des sexes, allant ainsi à l’encontre de la tendance « naturelle » de la société, qui ne la réalise pas spontanément1.
Après avoir remplacé le titre « Chef de famille » par celui de « Personne de référence », tout en gardant la prédominance masculine, l’INSEE a attendu 2004 pour commencer à intégrer l’égalité des époux dans le contenu de ses sondages. (source : Wikipedia)

Veilleurs, Réveilleurs et Raymond(s)

Mercredi 26 juin 2013, le dernier carré bisontin des « anti mariage pour tous » se réunissait sous le kiosque Granvelle sous haute protection policière pour affirmer sa désobéissance civile vis à vis de la loi instaurant le mariage homosexuel.

La veille, sur le compte Twitter des « Veilleurs » de Besançon, on montrait patte blanche. Histoire d’anticiper la contre-manifestation à laquelle les « Réveilleurs » de Besançon avait appelé.

 

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Comme si la première des violences, en République, n’était pas le refus de l’égalité des droits pour tous…

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Bilan de la soirée : autant de veilleurs que de réveilleurs. Et surtout une présence policière tournée du côté des seconds afin que leur laïcité exacerbée ne viennent surtout pas perturber la prière de rue autorisée par le Préfet.

Dans l’Est Républicain du lendemain, on peut lire cet extrait d’un article consacré à cette veillée :

Est Républicain du 27/06/2013

Est Républicain du 27/06/2013

Je vous ai surligné mon passage préféré. Le coup de l’ami homosexuel qui est totalement d’accord pour avoir moins de droits que les autres citoyens ; elle est bien bonne celle-là. On l’a déjà tellement entendue, y compris de la bouche de ceux qui voudraient devenir les « meilleurs d’entre nous » :

 

Revenons à Raymond Balmes, l’organisateur de cet instant d’homophobie décomplexée camouflé en charmante veillée de prière au coin du feu de la bougie.
À la lecture des inepties que ce monsieur a confié à l’Est Républicain sur l’homosexualité et les homosexuels, il apparaît évident qu’accorder l’égalité des droits aux Raymond n’est vraiment pas une solution. Il y a sans doute d’autres manières d’accueillir ces gens dans la société.
Les Raymond n’y sont évidemment pour rien s’ils se prénomment ainsi. Ce sont des victimes, parfois blessées violemment dans leur identité.
Faut dire que c’est pas simple de s’appeler Raymond, et cela explique sans doute leur différence dans la relation à l’autre. Alors les autoriser à se marier, à faire des gosses et tout ça, non. D’ailleurs la majorité des Raymond n’y est pas favorable.
J’ai des amis prénommés Raymond qui pensent exactement la même chose que moi, alors bien malin celui qui me traitera de raymondphobe !

Première rame du tramway : pourquoi le 6 juin ?

Demain c’est Jeudi Saint à Besançon.

En effet, ce jeudi 6 juin 2013, la première rame du tramway sera livrée – bien emballée – sur un très long camion en provenance de Saragosse (Espagne).

Est Républicain du 5/06/2013

Est Républicain du 5/06/2013

Après plus d’un an et demi d’un chantier omniprésent dont chacun souhaite désormais apercevoir la fin, l’arrivée de cette chenillette bleu turquoise dans le paysage bisontin n’a rien d’anecdotique. Elle annonce le (presque) bout du tunnel. C’est en décembre 2014 que le tram bisontin entrera enfin en service.

On imagine aisément que la livraison de la première rame sera célébrée comme il se doit : presse conviée, discours émus, population invitée à venir toucher du doigt le pressssssieux, petits enfants bisontins chantant « Il est né le divin enfant… » (ou pas). On suppose aussi que l’événement sera filmé sous tous les angles : depuis le sol, le ciel, le sous-sol…

Nous voici donc à la veille de ce grand événement et un article de l’Est Républicain du jour annonce le programme. Dans cet article, un passage étonnant, étrange, mystérieux :

LA DATE n’a pas été choisie au hasard. « On nous avait promis la livraison de la pre­mière rame du tramway courant juin. On a voulu que ce soit précisément le 6, une date symbolique », explique dans un sourire Pascal Gu­defin, directeur du projet tram à l’agglomération.

M’enfin ! Qu’est-ce qu’il veut dire le chef des tramophiles ? Qu’y a-t-il de si particulier le 6 juin et pourquoi avoir choisi cette date ? Où qu’il est le symbole ? Pourquoi ce sourire ? Est-ce un sourire sardonique ?

Alors évidemment, quand on vous dit « 6 juin », vous répondez « 44 » ; enfin j’espère. Au mieux parce que vous avez un minimum de culture historique. Au pire par simple réflexe neuronal parce que « 6 juin » ça va avec « 44 » et pis c’est tout !

Le 6 juin 1944 donc, le fameux D-Day, jour du débarquement des troupes alliés en Normandie – est-ce à cette date historique que notre « tramoculteur en chef » se réfère ?
Mais non bien sûr. Notre première rame n’est pas britannique, pas américaine, ni même canadienne. Elle est espagnole. Et puis elle ne débarque pas : elle chemine par la route.

Et puis, franchement, un « directeur du projet tram » ne se permettrait pas de comparer l’arrivée d’un bout de métal-plastifié bleu turquoise – fusse-t-il cher et attendu – au débarquement héroïque de soldats prêts à donner leur vie pour libérer l’Europe du joug nazi.
Non, il n’oserait décemment pas.

Alors ? Qu’y a-t-il de symbolique dans cette date du 6 juin ?

Là j’avoue, j’ai dû creuser. J’ai commencé par m’informer sur le Saint du jour : c’est Claude.
Le 6 juin c’est la Saint Claude.

Saint Claude, né à Bracon (Jura) vers 607 et mort en 699 à Saint-Oyand-de-Joux (auj. Saint-Claude), est un évêque catholique de Besançon.
(…) On l’honore le 6 juin. Il est le saint patron des tourneurs sur bois, qui sont nombreux dans le Haut-Jura. [source : Wikipédia]
Wikipédia - auteur : Vassil

Wikipédia – auteur : Vassil

 

Certes, il y a bien ici un lien avec Besançon mais voilà, le tramway il n’est ni jurassien (au grand dam de certaines dames) ni en bois. Cherchons une autre explication…

Pour ce faire, Wikipédia nous offre un outil précieux : pour chaque date du calendrier – par exemple le 6 juin – une page de l’encyclopédie collaborative en ligne répertorie les événements correspondants (naissances, décès, batailles, inventions…)

Pour notre 6 juin, il y a l’embarras du choix…
Tiens ! Nous avons par exemple le sacre de Charles II le Chauve en 848. Mais la référence me semble un tantinet éloignée du sujet qui nous intéresse.

Sinon, voilà Joseph Bonaparte – frère de l’autre – qui devint Roi d’Espagne le 6 juin 1808.
Hmm… Espagne / CAF / tram… ça pourrait le faire mais… c’est un coup à vous réveiller Mireille Péquignot ça. Pas sûr que ce soit une bonne idée. Passons.

Ah tiens ! J’ai autre chose : il y a un an pile poil, avait lieu le transit de Vénus devant le Soleil et c’était le dernier du XXIe siècle ! Bon bon… j’ai compris, je continue à chercher.

La naissance de René Monory le 6 juin 1923 ? Non : trop à droite.

Celle de Albert II, roi des Belges, en 1934 ? Non, non : trop belge.

Alors la naissance de Björn Borg en 1956 ? On aime bien le tennis à Besançon, non ? Non : à Besançon on célèbre le tennis FÉMININ.

Tiens ! J’ai quelque chose là ! La mort de Louis Lumière, il y a 55 ans, le 6 juin 1948 ! Ça tient le route ça non ? Louis Lumière et né à Besançon tout comme son frère Auguste avec lequel il a inventé le cinématographe – rien que ça !
Et puis vous savez quoi ? Les frères Lumière auront eux aussi leurs trombines sur une rame du tram.

photo : France 3 Franche-Comté

photo : France 3 Franche-Comté

Mouais… en fait non : les frères Lumière c’est un sujet tabou à Besançon, du fait de leurs affinités vichyssoises très prononcées durant l’Occupation. On s’éloigne de plus en plus du 6 juin 44… Laissons-là Louis Lumière.

Croyant ne jamais trouver l’explication de la date symbolique du 6 juin, j’ai bien failli abandonner… Et là je suis tombé sur le 6 juin 1978, date de naissance de Faudel.

Qui ça ?
Mais si allons ! Faudel. Ce chanteur de raï pour Top 50 qui rencontra quelques jolis succès à la fin des années 90, avant d’être oublié…

Faudel, que l’on surnommait « le petit prince du raï » aura 35 ans demain. Le jour où notre première rame de tram sera livrée.

Un hasard ? Une coïncidence ? Sans doute.

 

À moins que Faudel ait inspiré certaines vocations parmi les Bisontins et que ces derniers lui rendent ce petit hommage – le choix du 6 juin – en remerciement…

 

cheb-JL

Et puis si vous n’êtes pas convaincus, il y a la thèse qui fait super peur mais là vous êtes prévenus.
Il est question de numérologie, regardez un peu :

6 / 06 / 2013 -> 2+0+1+3 = 6

Vous les voyez les trois 6 qui font 666 ? Sacrebleu ! Le nombre du Diable !
De là à affirmer qu’il y a des satanistes derrière le bleu turquoise, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, mais bon… on a quand même la réponse pour le sourire : il était bien sardonique.
(merci Ganette pour cette explication).

S’il te plaît, l’afficheur mystérieux : continue !

S’il te plaît, toi qui nous offres ces petites virgules de poésie et d’humour qui font tant de bien dans cet hiver trop long : continue.
Ne t’arrête pas et surtout ne nous dis rien de tes motivations. Ou du moins, ne les révèle pas tout de suite.
Je ne suis pas pressé de savoir si tu es artiste ou anarchiste, en service commandé pour la Maison de quartier des Bains-Douches, étudiant(e) aux Beaux-Arts ou tout simplement poète…
Conserve encore le mystère sur ta démarche et continue à ponctuer la ville de tes petites phrases sur fond jaune, orange, vert ou fuchsia .
Et laisse-nous croire qu’elles apparaissent comme par magie aux endroits les plus insolites de la ville.
Si si ! S’il te plaît : continue !

 

Quelques specimens collectés (merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir des photos)

près de la mairie

près de la mairie

 

Place de la Révolution

Place de la Révolution

 

Poste de Battant

Poste de Battant

 

Place Pasteur

Place Pasteur

 

 

Le jour de la Fête des Mères

Le jour de la Fête des Mères

 

Le jour de la Fête des Mères

Le jour de la Fête des Mères

 

 

Rue des Granges

Rue des Granges

 

Rue de la Madeleine

Rue de la Madeleine

 

aveugles

Rue Moncey

Rue Moncey

 

Rue de l'école

Rue de l’école

 

Place Marulaz

Place Marulaz

 

Sur l'un des porches de la fac de lettes

Sur l’un des porches de la fac de lettes

 

 

Vers le square Granvelle

Vers le square Granvelle

Sur un arbre de Granvelle

Sur un arbre de Granvelle

 

 

Si vous en photographié d’autres, n’hésitez pas à m’envoyer vos clichés : lebisonteint@gmail.com

Besançon : un concours photo bidon avec la bénédiction de l’Office du Tourisme

Où l’on apprend que les organisateurs du concours photo ‘City Calendrier Besançon’ s’assoient copieusement sur leur propre réglement et que les photos généreusement offertes par les photographes amateurs de la région ne leur conviennent visiblement pas.

panneau

Peut-être avez-vous déjà lu ce précédent billet relatif au concours photo intitulé « CITY CALENDRIER BESANÇON« .

Petite séance de rattrapage : ce concours est organisé par une société privée – Studio 1517 – qui en appelle aux « talents photographiques amateurs du territoire » pour constituer un calendrier perpétuel (une photo par jour) consacré à Besançon.

Ce calendrier sera ensuite vendu 19 euros. Les bénéfices reviendront à la société éditrice qui fait habilement miroiter aux photographes amateurs l’immense privilège qu’elle leur offre : inscrire leur prénom et leur nom sous leur jolie photo…
L’égo des photographes amateurs est souvent démesuré mais tout de même, se laisseront-ils pigeonner si facilement ?

Afin d’apporter un peu de sérieux et d’officialité à cette opération, l’Office du Tourisme et des Congrès de Besançon est partenaire et co-organisateur du concours..
En réalité, il semble bien que son rôle se limite à :

  • publier un dossier de presse copié-collé de ceux qui ont été diffusés dans les autres villes ayant organisé un concours similaire avec Studio1517 ;
  • participer au « comité de sélection des photos lauréates« .
  • offrir aux dix premiers photographes lauréats des prix presque insultants quand on sait que le concours s’adresse à des photographes bisontins ;

extrait du réglement

  • et surtout, notre Office du Tourisme est là – et vous l’aurez compris sans peine – afin d’apporter une caution institutionnelle à une opération commerciale grimée en concours douteux et dont l’objectif inavouable pourrait être résumé en cette simple phrase : « Offrez-nous vos photos et nous, nous gagnerons de l’argent avec.« 

J’avais publié le précédent billet quelques jour avant la date limite de participation au concours qui était fixée au 5 mai dernier et nous aurions pu en rester là.

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extrait du réglement du concours

 

9 jours après la fin du concours…

Et voilà que le 14 mai dernier – soit 9 jours après la date limite de participation – la société organisatrice poste sur sa page Facebook dédiée au concours ce message :

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Tiens tiens… 9 jours après la date limite, il reste en fait encore 5 jours pour participer. Étonnant non ?

Est-ce à dire que nos photographes amateurs locaux n’auraient pas « offert » suffisamment de photographies ? À tel point que les organisateurs du concours ont décidé de s’asseoir sans vergogne sur leur propre réglement et de repousser – en douce – la date limite de participation ?

A moins que ce soit la qualité des photos déposées par les participants qui soit en cause. Les  « talents photographiques amateurs du territoire » ayant participé à ce concours ne seraient-ils pas assez talentueux pour permettre à Studio 1517 de constituer un calendrier suffisamment qualitatif et… commercialisable ?

Personnellement je penche pour cette seconde explication. Et la preuve nous en est apportée par la société Studio 1517 elle-même puisque…

 

18 jours plus tard après la fin du concours…

C’est au matin du 23 mai dernier que Stéphane Gavoyel’un de nos photographes amateurs locaux les plus talentueux – reçoit ce courriel :

mail-concours

 

Pas de chance : Stéphane est justement la personne qui avait attiré mon attention sur ce concours douteux il y a environ deux mois. Il fait partie de ceux qui ont vite détecté ce pigeonnage commercial déguisé en concours.

Reprenons deux éléments du courriel envoyés par Studio 1517 à Stéphane :

  1. « Ce concours vient de se terminer (…) »
  2. « Je trouve vos travaux sur votre blog particulièrement intéressants. Seriez-vous intéressé pour que vos photos soient publiées (avec signature de l’auteur bien entendu) ?

Joli paradoxe. En substance : le concours est terminé mais vous pouvez participer puisque que vous faites de chouettes photos.
Au passage, avez-vous remarqué le délicieux « lien vers le réglement » ?

En résumé, Stéphane Gavoye se voit généreusement proposer d’offrir ses plus beaux clichés à un éditeur de calendrier en échange du privilège de pouvoir les signer. Quel veinard ce Stéphane !

Et au fait… est-ce bien réglementaire de proposer ainsi à un photographe n’ayant pas participé au concours d’être publié dans le CITY CALENDRIER BESANÇON ?
Non. L’article 5 du réglement est très clair : les clichés lauréats, c’est à dire ceux qui seront publiés dans le CITY CALENDRIER, seront choisis par le comité de sélection « au terme du concours« .

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extrait du réglement du concours

L’opération commerciale déguisée en concours, les délais, la tentative de recruter des participants hors concours : tout faux.

J’en connais un qui devrait sérieusement commencer à regretter d’avoir apporter sa caution à cette opération : c’est notre Office du Tourisme. Car c’est bien lui qui a officiellement encouragé les photographes amateurs bisontins à participer à ce concours photo bidon*.
Au passage, et maintenant que la violation du réglement de ce concours est sur la place publique, notre Office du Tourisme n’a plus qu’une possibilité : exiger son annulation et retirer ses billes.

Moi je parie qu’il fera l’autruche…

 

*Dès lors que les organisateurs d’un concours s’assoient sur le réglement qu’ils ont rédigé, ce concours mérite amplement le qualificatif de « bidon ».

 

À voir sur le Net :

Photographes bisontins : voici un concours pour vous (pigeonner)

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous tenterait de participer à un concours photos ?

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entête du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous plairait que les photos que vous avez proposées pour ce concours paraissent dans un calendrier et que l’on flatte un peu votre égo d’artiste méconnu, histoire de vous motiver un peu ?

 

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extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous semblerait normal qu’une société privée organise ce concours, qu’elle commercialise le calendrier en question et ne vous reverse rien en échange ?

 

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extrait du réglement du concours

 

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extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, cela vous rassurerait sur le sérieux de cette entreprise si l’Office du Tourisme de Besançon apportait sa caution à ce concours et si votre bien-aimé bulletin municipal (le BVV) en assurait l’aimable promotion  ?

 

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via Twitter

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extrait du réglement du concours

 

cap 2013-05-01 à 17.28.37

BVV du mois de mai 2013

 

Dites les photographes amateurs bisontins, cela achèverait-il de vous convaincre si la presse locale se faisait l’écho de ce concours en omettant de poser les questions qui gratouillent (coût du calendrier à la vente, lots à gagner pour les participants, lieux de ventes hormis l’Office du Tourisme, bénéfices de l’opération pour la société privée organisatrice…).

 

Dites les photographes amateurs bisontins, que diriez-vous de participer à ce concours photo, sachant que l’Office du Tourisme a mis dans l’escarcelle des prix tout à fait…. dépaysants :

 

prix

extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, pas trop de regret d’avoir un Office du Tourisme aussi pingre et de ne pas être photographe amateur marseillais ?

 

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City Calendrier de Marseille

… ou photographe amateur mulhousien ?

 

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City Calendrier de Mulhouse

 

Encore une précision : il n’est dit nulle part que les participants au concours dont au moins une photo aura été retenue recevront un exemplaire gratuit du calendrier. J’ai envoyé un message privé pour interroger le gestionnaire de la page Facebook du concours mais je n’ai pas reçu la moindre réponse.

Reconnaissez qu’il serait tout à fait regrettable que chaque participant doive acheter lui-même son calendrier à 19 euros pour dire : « Regardez ! Ma photo est dedans ! »

Si malgré tout cela, ce concours vous tente. Vous pouvez toujours offrir gracieusement vos photos à la société Studio 1517 qui se fera un plaisir de commercialiser le calendrier « Besançon au jour le jour » avec vos photos dedans. Vous avez pour cela jusqu’au 5 mai. Quelle chance vous avez !

Pour ma part, j’éviterai ce concours comme la peste. Offrir mes photos à une société privée qui en fera commerce sous prétexte que c’est une sacrée chance de voir ainsi mes clichés mis en valeur… non désolé je ne marche pas.
Je n’adhère pas non plus au fait que notre Office du Tourisme apporte sa caution institutionnelle à cette opération douteuse. Sans doute a-t-il été naïvement séduit par le fait que d’autres Offices du Tourisme, avant lui, se sont laissés convaincre.

Mais au final qu’apportera ce calendrier perpétuel à l’attractivité touristique de la ville ? Un bel objet souvenir que quelques visiteurs achèteront ? Sans doute. Mais alors pourquoi notre Office du Tourisme serait partenaire de cette opération ? Et pourquoi ne ferait-il pas de même avec tous les guides et albums photos concernant Besançon ?

Et pourquoi ce prix non négligeable de 19 euros ? Par quoi est-il justifié ? Certainement pas par le coût de la rétribution des droits photographiques puisque ceux-ci auront été cédés par des pigeons photographes amateurs bisontins.
Une pensée au passage pour tous les photographes professionnels locaux qui voient ce genre d’initiative comme une forme de concurrence déloyale organisée avec l’aimable complicité de l’Office du Tourisme local. Une chance pour eux : ils sont exclus de fait de la possibilité de participer (gratuitement) à ce concours. Qu’ils n’hésitent pas à s’exprimer dans les commentaires.

cap 2013-05-01 à 19.06.35

extrait du réglement

 

Sinon sachez qu’il existe à Besançon un concours photo annuel à visée non lucrative. Il est organisée par la Ville de Besançon. L’objet final est un calendrier de qualité distribué à tous les Bisontins. Les lauréats ne gagnent pas ici des lots de pacotille. Ils remportent des bons d’achats de 150 euros valables dans un commerce spécialisé (photo) de Besançon.

 

Pour aller plus loin :

le règlement du concours « Besançon au jour le jour »

le communiqué de presse de l’Office du Tourisme repompé sur le modèle que la société Studio 1517 fournit à ses partenaires institutionnels comme par exemple l’Office du Tourisme de Lille ou celui de Rennes.

 

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Si j’étais maire sortant de Besançon

Si j’étais le maire sortant de Besançon, je ferais installer des caméras de vidéo-surveillance dans l’année précédant les élections municipales afin de couper “l’herbe sécuritaire” sous le pied de mes adversaires de droite.

Je suis malin.

Évidemment, cela m’obligerait à faire le grand écart avec des principes que j’avais longtemps défendus ; mais je ne le dirais pas comme cela.
Je saurais habilement opposer mon “sens pragmatique” de maire de terrain aux “grandes positions idéologiques” de ceux qui seraient tentés de protester — y compris dans mon propre camp.
Et puis je prendrais bien soin de ne pas parler de « vidéosurveillance » mais de « vidéoprotection« . Nuance.

J’ai tout prévu.

Pour un maire sortant, se montrer protecteur à l’approche des élections, c’est bon ça.
Les « vieux » adorent. Ça les rassure. Et les « vieux »… ils votent – eux.

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Précision : ce billet est une « mise à jour » de cet autre billet publié il y a environ un an, dans un contexte un peu différent.

Ginko, les pneus neige et les bus cabriolets

Il neige ! Les bus Ginko rentrent au dépôt.
– Et nous on fait comment ?
– Eh bien comme d’hab : râlez et marchez !

À Besançon, ville de l’Est de la France où il neige tout de même quelques jours par an, c’est comme ça. Les raisons de cette incapacité de nos bus à affronter une couche de neige même modeste ? L’Est Républicain nous apporte quelques éléments de réponse dans un article du 6 février dernier.

Extrait :

Mais pourquoi diantre les bus sont-­ils à ce point frileux ?
« Par mesure de sécurité : les contraintes sont énormes, les bus peuvent glisser et renver­ser un piéton par essence plus nombreux en ville qu’en périphérie  Ils peuvent aussi occasionner des embouteillages supplémentaires, s’ils se met­tent en travers », note le servi­ce communication de Ginko. »

Voici l’argument n°1 : l’ouverture de parapluie.

Cette habitude se généralise un peu partout dans notre société frileuse. En résumé : si le maintien d’un service public est susceptible d’entraîner un risque – même minime – pouvant engager la responsabilité d’un donneur d’ordres, ce dernier suspend le service. Il ouvre le parapluie et tant pis pour la continuité du service public. Ceci passe au second plan.
L’exemple des transports scolaires de plus en plus souvent interrompus dès l’annonce d’une averse neigeuse en est une parfaite illustration.

Autre extrait de l’article de l’Est Républicain :

Reste qu’en dehors de la ville, les bus savent qu’il peut nei­ger en hiver en Franche-­Com­té, et chaussent des pneus adaptés. « En ville, ils n’en ont pas. C’est inutile pour 5 ou 6 épisodes neigeux dans l’an­née, c’est un problème de coût », confirme en marchant sur des œufs la com’de Ginko.

Voilà l’argument n°2 : les pneus hiver c’est trop cher ma p’tite dame…

Alors certes, il y a sans doute du vrai là-dedans. Équiper tous les bus de pneus hiver aurait un coût non négligeable qui serait forcément répercuté sur les tarifs.
Mais Besançon se trouve tout de même dans l’Est de la France, dans une région où la neige n’est pas un phénomène climatique exceptionnel. Dire que l’équipement serait « inutile » c’est un peu léger. Je pense que la/le responsable de de la communication de Ginko ne doit pas prendre souvent le bus en hiver.

Équiper certaines lignes particulièrement fréquentées semblerait pourtant logique. Et quand un bus est équipé d’un train de pneus hiver, use-t-il les pneus qu’il chausse durant le reste de l’année ?
Quant aux bénéfices que Transdev tire de l’exploitation de notre réseau de transport urbain, a-t-on aussi le droit d’y voir « un problème de coût » ou un élément « inutile » dont on pourrait tout à fait se passer ?  Hein ? On peut ?
Ah non en fait… On me souffle dans l’oreillette que ça ne marche pas comme ça… Mon raisonnement serait un tantinet naïf voire un brin anticapitaliste. Les bus c’est vachement plus compliqué.

ginko

Suggestion

Franchement Ginko. C’est pas un peu ballot de couvrir tes bus juste pour quelques jours de pluie par an ?
C’est pourtant évident : tu pourrais faire de sacrées économies en investissant dans des modèles cabriolets.

D’autant que si l’on y réfléchit bien, les avantages pour l’usager seraient loin d’être négligeables : fin des problèmes de buée sur les vitres, terminées les mauvaises odeurs du voisinage, une climatisation naturelle et écologique (un nouveau label pour Besançon ?) et enfin : une vue imprenable sur notre cher site UNESCO.

Vive le progrès !

 ginko

 

Le tramway de Besançon en avance ? Pas d’accord !

Depuis mardi matin, les Bisontins sont heureux. Mais alors vraiment heureux.

Mardi c’était le jour de la grande conférence de presse. Événement au cours duquel a été révélée à la presse et au peuple LA GRANDE NOUVELLE : le tramway aura six mois d’avance (!)
Le tramway devait rouler en juin 2015. C’était prévu depuis le départ. Il roulera finalement dès décembre 2014 (!)

Imaginez la liesse populaire dans les rues de Besançon. Pétards, défilés spontanés, hourras lancés de toutes les fenêtres, coups de klaxons dans les embouteillages devenus tellement anecdotiques. On a même vu bouger la statue de Victor Hugo ; c’est dire.

Mardi était un jour incroyable.

Eh bien moi, je vais faire le rabat-joie, comme souvent ; et je vais vous dire pourquoi cette nouvelle ne me réjouit pas et même pourquoi elle me fait honte.

J’ai honte parce que Besançon n’est pas n’importe quelle ville. Que Dijon ait livré son tramway avec neuf mois d’avance, c’est une chose. Que n’importe quelle ville de France en fasse autant, voire mieux, pourquoi pas. Mais à Besançon non ! Pas d’accord !
À Besançon, on se doit d’être à l’heure. On a l’obligation d’être ponctuel parce que Besançon est LA ville emblématique de l’horlogerie traditionnelle française. Et c’est pas nouveau !

Et s’il fallait quelqu’un de plus fameux que moi pour vous en convaincre, voici ce qu’écrit notre maire dans son éditorial mensuel de notre bien aimé bulletin municipal : le BVV. Il nous annonce pour 2013  :

« […] La fierté du renouveau horloger avec, pour la première fois hors de Suisse, l’accueil des résultats du concours international de chronométrie.
Cet événement se conjuguera d’ailleurs avec la rénovation de l’Observatoire et le retour au premier plan du fameux poinçon de la « Vipère », un des trois plus prestigieux labels mondiaux de qualité chronométrique des montres… »

(La vipère ? C’est ce poinçon apposé autrefois sur les mouvements des montres bisontins pour en attester la précision.La vipère revient !)

Et alors ?

Alors on passe pour quoi nous maintenant ? Voilà plus d’un siècle qu’on se la pète avec notre maîtrise du temps, notre horloge atomique précise au pouillième de seconde, notre vipère, notre musée du temps et on envisage même un renouveau horloger ! Et là, paf ! En une conférence de presse, juste pour faire un coup de com’ populaire à l’approche des municipales, paf… c’est fini. Balayé. Toute la presse relaie que Besançon sera « EN AVANCE » dans la livraison de son tramway.
Mais bon sang ! C’est notre réputation de précision, de ponctualité et de maîtrise du temps qui s’efface d’un coup ! À l’heure où la ville communique sur l’air de « l’Air(e) du Temps« , c’est ballot non ?

Faut-il vous rappeler l’adage monsieur le maire : « Avant l’heure c’est pas l’heure. Après l’heure c’est plus l’heure. L’exactitude c’est la politesse des rois ».

Je m’apprête donc officiellement à lancer une pétition pour que notre tramway soit livré à la date prévue : en juin 2015. J’espère être suivi par de nombreux Bisontins. Il en va de la réputation horlogère de notre ville !

 

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