Au commencement, il y eut cette lettre d’amour que Pauline adressa à Baptiste quelques jours après Noël.
Baptiste attendit la nouvelle année pour réagir. Il prit alors sa plume Azertyuiop (trop jeune pour avoir un Montblanc) et adressa à Pauline une réponse toute en douceur. Il appela cela « Droit de réponse » pour faire un peu comme les grands ; mais dans le fond, personne n’est vraiment dupe : cette lettre est une déclaration. Une bafouille chargée d’émotions et délicatement emprunte d’une maladresse fort touchante.
Dans l’espace « Expressions politiques » du BVV de novembre dernier, Martine Jeannin – conseillère municipale (Gauche moderne, groupe Centre droit) nous parlait des dangers de l’eau polluée par les médicaments.
Dans le tout nouveau BVV de janvier 2012, Mme Jeannin reprend la plume pour nous alerter cette fois-ci contre les dangers de la vidéo surveillance et de « la navigation en ligne ».
Des sujets fort intéressants au demeurant mais très généraux et que Mme Jeannin ne prend pas la peine de rattacher aux « réalités locales ».
Mais non rien de cela. On reste dans le général voire même le consensuel : gare aux libertés individuelles (bah oui bien-sûr), pas bien les médicaments dans l’eau (et les chiffres de cette pollution dans notre eau du robinet bisontine où sont-ils ?), pas bien les méchants escrocs sur Internet (ah bon ?)…
Autre exemple extrait du billet de janvier :
[quote]Si la technologie peut avoir une réelle utilité, pour diffuser l’information, pour exemple : tout en restant chez soi, suivre les débats du conseil municipal (…)[/quote]
Quelle belle occasion manquée de sortir du général pour parler du cas de Besançon !
Le conseil municipal de Besançon dispose depuis peu d’une nouvelle salle équipée pour filmer les séances du Conseil municipal qui sont d’ailleurs retransmises en direct… dans la salle des pas perdus qui est juste à côté, pour le public présent sur place.
Or la municipalité a fait le choix de ne pas retransmettre les séances sur Internet. Pas de podcast du conseil municipal pour les Bisontins. Ils n’ont qu’à se déplacer ces paresseux et y assister sur place !
Un choix très contestable qu’Emmanuel Dumont – adjoint à la Communication – avait justifié en ces termes via Facebook :
[quote]Les séances sont publiques, chacun peut y assister et nous évitons les shows démagogiques avec cette non retransmission.[/quote]
Comme si les conseils municipaux ou communautaires actuels – sans vidéo – étaient épargnés par les shows démagos… ah la la…
Bref, sur ce point localement très sensible, Mme Jeannin aurait pu utiliser sa tribune dans le BVV afin d’exiger haut et fort la retransmission sur Internet du Conseil Municipal, en expliquant en quoi cela aurait apporté un progrès démocratique… Elle aurait sans doute rencontré une belle adhésion auprès des Internautes bisontins… Mais non. Rien. Juste des considérations d’ordre général.
Il faut dire que dire un peu trop de mal de la Majorité municipale de gauche – quand est estampillée Gauche moderne – c’est prendre le risque de ne pas pouvoir y retourner un jour, dans cette majorité, dans le cas où…
Et s’opposer un peu trop fermement à l’opposition de droite – lorsqu’on est rattaché au Centre droit – pourrait empêcher d’y faire à nouveau allégeance dans l’hypothèse où…
Mieux vaut donc faire plaisir à tout le monde en enfonçant des portes ouvertes… mais pas des portes trop bisontines hein…
Tiens au fait, que dit le réglement intérieur du Conseil municipal sur le contenu des pages d’expressions politiques ? Il dit ça :
Extrait :
[quote]Le contenu des tribunes libres est consacré à des questions d’intérêt local, communal et intercommunal, voire régional.[/quote]
Donc « pas beau les médicaments dans l’eau », « ouille ! dangereux la vidéo-surveillance » et « attention au méchant Internet » c’est bien, mais sans rattachement concret à l’intérêt « local » c’est limite out non ?
Sinon, chaque groupe pourrait utiliser cette tribune pour parler au final de tout et de n’importe quoi. Le BVV est un bulletin municipal non ?
Au passage, ce sont les élus MODEM qui doivent apprécier. Eux qui ont perdu une grande part de leur espace d’expression après que les deux élus de la « Gauche Moderne » se soient émancipés du groupe UMP et assimilés.
Je m’en étais « ému » auprès de Martine Jeannin en novembre dernier, en lui adressant un message sur Twitter (son compte est @centristesbesac)
Voici notre échange surréaliste :
Alors j’ai taquiné un peu :
Et de quoi nous parle Mme Jeannin dans le BVV de janvier ? Ah oui :
[quote]Alors oui à la technologie mais l’homme devra veiller à rester le maître de l’éthique des TICS.[/quote]
Hé oui logique… qu’Internet serve à interpeler un élu municipal c’est pas très éthique tout ça…
Ça nous emme…. ok ?
Sondage
Faites part à Martine Jeannin des prochains sujets auxquels vous souhaiteriez qu’elle consacre sa prochaine tribune libre dans le BVV. Vous pouvez voter pour plusieurs sujets et même en proposer. C’est beau les TICS hein les Bisontins ?
Ce matin, une amie belfortaine reçoit ceci dans sa boîte aux lettres : un magnifique agenda bien rouge avec une petite carte signée de la main de son député – Damien Meslot (UMP).
Pourquoi la complimente-t-il ? Elle n’en sait rien. Elle n’a jamais rencontré ce parlementaire et n’est inscrite à aucun parti.
Alors peut-être manque-t-il la fin du message. Une fin sous-entendue et qui ferait sans doute l’objet d’un clin d’œil complice si ce cadeau avait été offert de la main à la main.
Le message deviendrait alors :
[quote]Avec mes compliments… par avance, à vous qui voterez sans doute pour moi après ce beau cadeau.[/quote]
Au fait ça rentre dans les frais de campagne ce genre de cadeau aux potentiels électeurs. Oui hein ? En tout cas ça sent la bonne vieille politique à papa grand-papa. L’art de prendre l’électeur pour une truffe.
SONDAGE : d’autres Belfortains ont-ils reçu le même ?
Souvenez-vous. C’était au tout début de l’année 2010 : Alain Fousseret surgissait sur Dailymotion.
Il venait nous souhaiter la bonne année. Attention : pas n’importe quelle année. 2010 était l’année des élections régionales et Alain Fousseret était tête de liste de Europe Écologie Franche-Comté. Les Verts quoi. Les écolos.
En bon écologiste, Alain Fousseret nous présentait ses éco-vœux (dixit le descriptif de la vidéo) et il le faisait derrière une table en carton. Sa chaise aussi était en carton.
L’ambiance de la vidéo est un poil austère. Le nouveau local était « encore en installation ». Les murs sont blancs et nus. Seuls deux drapeaux décorent la pièce. La voix résonne, ce qui laisse deviner une pièce encore bien vide.
Le discours est un brin maladroit dans la forme. On sent que les rouages de la com’ ne sont pas tout à fait maitrisés Mais au final tout cela est parfaitement raccord avec le décor, avec l’ambiance et peut-être avec l’image que le candidat souhaitait alors donner : simplicité, sobriété, sens de l’économie appliqué à soi-même.
N’empêche… le coup des meubles en carton, un brin démago non ?
Puis ce fut la campagne électorale, le joli mois de mars, les deux tours de scrutin, une jolie claque pour Monsieur Joyandet et la majorité conservée par la gauche. Alain Fousseret est resté vice-président du Conseil Régional et on ne l’a plus beaucoup vu dans la presse.
Et voilà qu’il reparait en ce début de mois de novembre au détour d’une interview qu’il a accordé à la Gazette de Besançon (p.6 et 7).
Une photo illustre l’article. C’est elle qui retient l’attention tant elle s’oppose à l’image officielle « de campagne » ci-dessus.
Il faut dire que tout est à l’exact opposé : l’homme est cette fois confortablement affalé installé sur un canapé plutôt classe. On est loin du carton des voeux pré-électoraux de 2010. Autour, c’est un intérieur bourgeois avec moulures et grand tableau sur le mur. C’est plutôt « chic ».
Visiblement l’objectif n’est plus de donner une image de sobriété dans un environnement écolo-compatible. Les élections sont passées. C’est peut-être pour ça.
En attendant, les deux images s’entrechoquent et donnent l’impression d’opposer un avant à un après, une image officielle à une image off, une vérité à une autre.
Précision : la seconde photographie aurait été prise au Conseil Régional de Franche-Comté, dans l’ancien bureau d’Edgar Faure.
Épisode 1 : le marché des rames du tramway du Grand Besançon a été remporté par une entreprise espagnole : CAF.
Épisode 2 : Fin septembre, alors que la CAGB organisait un voyage de presse sur le futur site de production en Espagne, Mireille Péquignot (conseillère municipale bisontine de l’opposition et déléguée communautaire) fustige le choix d’un constructeur espagnol dans un communiqué de presse. On y lit notamment :
[quote]Faire venir des rames d’Espagne alors que nous produisons ces matériels en Franche-Comté est un véritable non sens économique, industriel, écologique et social.[/quote]
Mme Péquignot accuse également le Président de la CAGB – Jean-Louis Fousseret –« de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.
[quote]Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique… [/quote]
Il ajoute :
[quote] (…)dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge … [/quote]
Épisode 5 : La polémique dépasse le microcosme bisonto-bisontin puisqu’elle vient de Dijon. Du Grand Dijon pour être précis.
Dans son édition du 31/10, l’hebdomadaire « Le Journal du Palais de Bourgogne » (rien que ça) publie un article sur l’arrivée de la première rame du tramway de Dijon. Le constructeur est Alstom.
Un encadré complète l’article. Il commence ainsi :
C’est une « pique » à peine déguisée à la communauté d’agglomération du Besançon, qui vient de choisir, pour fabriquer son tramway, l’espagnol CAF, alors même qu’Alstom possède deux sites industriels en Franche-Comté, l’un à Ornans, l’autre à Belfort. (…). CAF était sur les rangs aussi à Dijon, un peu moins cher qu’Alstom (50.000 euros de moins par rame).
Mais « nous sommes fiers d’avoir retenu Alstom au terme de notre appel d’offres« , souligne André Gervais, conseiller du Grand Dijon chargé du projet de transport en commun en site propre (TSCP).
(…) l’élu insiste sur la volonté politique du Grand Dijon de « contribuer au soutien de l’industrie française et de ses emplois » …
Pan sur les doigts ! Donc en substance, pour ce représentant du Grand Dijon : quand on veut on peut. Ils n’en manquent jamais une les Dijonnais pour rappeler que c’est eux « les grands ».
Bien bien…
Résumons :
à ma gauche JL Fousseret et ceux qui affirment qu’il n’est pas possible d’orienter un appel d’offre de cette envergure vers le choix d’une entreprise locale ( procédure d’appels d’offres au niveau Européen, strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge, etc.) ;
à ma droite M. Péquignot et le délégué TSCP du Grand Dijon pour qui il est tout à fait possible d’orienter un appel d’offre comme celui-ci vers le choix d’une entreprise locale.
Et le débat entre ces deux thèses où est-il ? Nulle part car nous n’avons eu droit au final qu’à un échange de certitudes. C’est pour l’instant à celui qui parle le plus fort. Les arguments, les vrais, nous n’en avons pas lus, pas vus, pas entendus.
Les Grands Bisontins sont-ils des gens trop simples incapables de comprendre quand on leur explique ? Pourtant ça apporterait de la clarté ne croyez-vous pas ? Ca éviterait les rumeurs, les « on m’a dit que »… ça permettrait de se faire un avis, un vrai.
Alors moi j’ai fait un rêve
Un rêve façon « Martin Luther King bisontin ». Un vrai rêve de citoyen qui en a plus qu’assez d’entendre des élus du peuple s’invectiver sans oser élever le débat au niveau de notre compréhension. Dans mon rêve, il est question de pédagogie à l’endroit des Grands Bisontins. Je vous raconte :
Première partie de mon rêve : Mme Péquignot m’envoie une petite lettre (elle aime bien écrire des lettres je crois) dans laquelle elle étaye ses propos.
Elle explique concrètement comment doit s’y prendre une communauté d’agglomération qui lance un appel d’offre au niveau européen afin d’orienter son choix en toute légalité vers une entreprise locale.
Dans sa lettre elle ne se contente pas de donner des positions de principe sur l’intérêt de privilégier l’économie locale (comme elle l’a fait jusqu’alors).
Non non, elle précise comment s’y prendre techniquement et juridiquement. Bref, elle démontre par A + B que c’est possible.
Bref , un véritable argumentaire. De la politique avec un gand P. La base d’un débat est enfin établi. Et moi, petit blogueur, je publie sa lettre.
J’y crois. Elle va le faire !
Seconde partie de mon rêve : Jean-Louis Fousseret, piqué au vif par le magistral argumentaire détaillé que vient de pondre son opposante, décide de répondre à son tour et de faire preuve – lui aussi – d’une grande pédagogie en expliquant pourquoi les procédures d’appel d’offre au niveau européen ne permettaient pas de choisir Alstom en lieu et place du constructeur espagnol. Il ne se contente pas de dire : « ce n’était pas possible juridiquement » et de renvoyer son opposante dans les choux (comme il l’a fait jusqu’alors).
Non non : il explique et donne des arguments techniques et juridiques précis. On veut des références, des textes, du Code des marchés publics et tant pis si on ne comprend pas tout.
Et tant mieux si c’est un conseiller très pointu qui s’occupe de la réponse. Je ne sais pas vous mais moi je préfère quand on m’explique. Même si je secoue parfois la tête de haut en bas pour faire croire que j’ai tout intégré…
Et vous savez quoi ? Le petit blogueur décide – grand seigneur – de publier la lettre de son Maire et Président d’Agglomération.
Et voilà comment on se retrouve en présence de deux beaux argumentaires. En les confrontant, je suis sûr que l’on pourra se rendre compte si quelqu’un bluffe ou nous cache des choses.
Et c’est là que je me suis réveillé…
…mais je ne demande qu’à reprendre ce rêve citoyen. Alors chers élus, vous êtes les bienvenus. Cet espace vous est ouvert.
Gonflé non ?
Pour aller plus loin
l’article du « Journal du Palais de Bourgogne » dont il est question dans ce billet.
Comme ça c’est plus précis. Parce qu’en 2006, Mme Royal n’a jamais reproché aux sondages de l’avoir désignée « candidate préférée des sympathisants socialistes ».
Il en va ainsi en politique. Lorsque les sondages vous font la courte-échelle : on dit qu’ils reflètent l’état de l’opinion et qu’ils sont des indicateurs essentiels dans une démocratie moderne.
Quand ils vous font un croche-patte : ils n’ont aucune valeur et doivent être passés sous silence.
Bref. L’éternel et insondable mauvaise foi des politiques lorsque les sondages leur sont défavorables.
On en viendrait presque à croire que les le Pen – père et fille – on refilé leur bonne vieille recette de grand-mère bretonne à Mme Royal : comment assaisonner sans finesse la ratatouille anti-sondagière d’une louche de victimisation et d’une casserole de paranoïa complotiste.
Voilà donc Ségolène Royal prenant la posture de martyre de l’establishment politico-médiatique, de celle qui se bat de l’intérieur contre un appareil verrouillé et monolithique (le PS), de l’individu libre que l’on veut faire taire et que l’on cherche à entraver…
La singularité contre l’uniformisation… la petite souris contre les éléphants.
C’est beau.
Tiens tiens. Ca me rappelle quelque chose. Mais quoi ?
C’est quelque part dans ma mémoire. Pas très loin mais ça reste insaisissable. Une réminiscence…
Si si ! C’est une histoire ! Que l’on m’a racontée ? non. Que j’ai lue ? non plus…
Ah oui j’y suis : une histoire « vue à la télé » ! Une série !
Mais laquelle ?
Plus belle la vie ? Euh non… la honte. Je n’ai jamais regardé jamais regardé jamais regardé jamais regardé… remarquez, la narrationcucul et le côté petits meurtres entre anciens époux ça pourrait le faire. Mais non, c’est pas ça.
C’est plus vieux.
Derrick ? Non non le troisième âge c’est le cheptel de François Hollande.
C’est une série encore plus ancienne…
Kung Fu ? Non, pas assez Zen Mme Royal… pas gagné que Petite Scarabée attrape le caillou blanc en 2012.
Les Envahisseurs ? Mmmm… non. Remarquez : on s’en approche. Le côté parano, le complot…
Alors quoi ? le Fugitif? Euh… faut pas abuser non plus…
Papa Schultz? Pour l’encadrement éducatif militaire… ah ouais pas mal. Mais non. Toujours pas ça.
Alors ? hasard ? subconscient qui fait des siennes ? clin d’œil intentionnel ? série culte de Mme Royal ?
Un choix vestimentaire au final pas si anodin que ça.
Quant au Prisonnier... série culte des années 70. Voici une séance de rattrapage pour ceux qui y aurait échappé.
Alors quid du Numéro 1 dans notre transposition ?
Numéro 1 est ce personnage mystérieux qui tire les ficelles durant les 17 épisodes de la série télévisée. C’est lui qui décide du sort de notre courageux et rebelle Numéro 6. Lui qui le prive de sa liberté.
Numéro 1 est son pire ennemi…
Eh bien figurez-vous que dans le dernier épisode (très délirant), on découvre que Numéro 1 avait le visage de Numéro 6 himself.
On est parfois son pire ennemi…
Alors quel numéro pour Mme Royal ? On le saura dimanche 9 octobre. Si c’est le 1 ou le 2 ça passe. Si c’est au-delà… il faudra rester au Village (de Solférino) ou… le quitter pour en bâtir un nouveau. Qui sait ?
Ce jeudi soir c’était Conseil communautaire au Grand Besançon.
138 élus sont présents puis un grand vide se fait dans la salle… Que s’est-il donc passé ?
Retour sur les événements de la semaine dernière
Mireille Péquignot, conseillère municipale Nouveau Centre (Groupe UMP) et déléguée communautaire, diffuse dimanche dernier un communiqué dans lequel elle accuse Jean-Louis Fousseret« de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.
En substance Mme Péquignot reproche au Président de l’Agglomération bisontine, d’avoir confié le marché des rames du futur tramway à une entreprise espagnole. Il s’agit d’après elle d’« un véritable non sens économique, industriel, écologique et social. »
C’est le voyage de presse organisée par la CAGB sur le site de production de CAF qui semble avoir provoqué l’ire de Mme Péquignot. Plusieurs articles sont en effet parus dans la presse. On y a beaucoup lu sur l’opportunité que le tramway bisontin constitue pour la société CAF dans sa stratégie de pénétration du marché des villes françaises moyennes.
Donc pour Mme Péquignot, la messe est dite : Jean-Louis Fousseret est un VRP de luxe à la solde du constructeur espagnol.
Et histoire de déposer une cerise sur le gâteau, elle ajoute : «Des commissions ont-elles été perçues ?»
Il n’en aura pas fallu plus pour provoquer une vive réaction de l’intéressé qui affirme dans un communiqué publié dès le lendemain : « Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique » …
Jean-Louis Fousseret ajoute : « dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge« …
Et comme il n’a pas du tout mais alors pas du tout apprécié les allégations de commissions perçues, il prévient : «Je vous demande désormais de mesurer vos propos. Si tel n’était pas le cas, je me verrais dans l’obligation de demander à la justice de notre pays de vous rappeler les règles qui protègent la probité et l’honneur de chacun».
Les choses en étaient restées là et la passe d’armes semblait marquer le pas… jusqu’à ce jeudi soir, jour de Conseil communautaire au Grand Besançon.
Dès le début de la séance, Gabriel Beaulieu, 1er vice-président de l’Agglomération, prend la parole pour s’exprimer sur le communiqué de Mme Péquignot, le tout sur un ton de remontrance. Jean-Louis Fousseret intervient à son tour de manière indignée sur le même sujet.
S’ensuit la réaction de Pascal Bonnet (UMP) qui se désolidarise de la prise de position de Mireille Péquignot qui n’est pas encore là…
C’est à ce moment que cette dernière – en retard – entre enfin en séance. Elle prend la parole et commence à lire un long texte dans lequel elle reproche à nouveau au Président de la CAGB d’avoir opté pour un tramway espagnol…
Quelques sifflets fusent puis les élus se lèvent les uns après les autres et quittent la salle. Ne restent alors en séance que les membres du bureau et une dizaine de délégués communautaires sur 138.
Pendant ce temps, Mme Péquignot poursuit imperturbablement la lecture de son texte devant un Jean-Louis Fousseret qui ne dit plus un mot ; semblant subir le verbiage de l’élue.
Une situation totalement inédite au Grand Besançon.
Voici une courte vidéo filmée depuis les bancs réservés au public. On y entend Mireille Péquignot lisant son texte, bien seule, au milieu des rangs clairsemés.
La suite ?
On l’attend avec impatience bien-sûr.
Pour ma part je me suis permis de contacter Mme Péquignot pour connaître sa position sur la manière dont la CAGB aurait dû s’y prendre pour confier le marché des rames du tram à Alstom, tout en respectant les procédures imposées pour ce marché européen.
Il n’est en effet pas suffisant de monter au créneau avec des « y’avait qu’à ». Les Grands Bisontins attendent désormais d’entendre des arguments détaillés que Mme Péquignot ne manquera sans doute pas de leur fournir afin d’étayer son propos.
Cette foule à perte de vue comme un fleuve qui avance. Ces visages, jeunes pour la plupart, aux expressions calmes et joyeuses à la fois . Ces regards dirigés à l’unisson vers le même point, la même personne, le même homme ; dans l’attente d’un instant heureux qui semble imminent.
L’homme vers lequel cette foule se tourne c’est donc lui : François Hollande – le candidat préféré des Français dans les sondages pour la Présidentielle de 2012. En tout cas pour le moment…
Le site web de ce mouvement, visible à l’adresse http://hollandeaveclesjeunes.fr est aussi représenté sur les réseau sociaux :
une page Facebook proclamée « page officielle des jeunes qui soutiennent François HOLLANDE dans le cadre des primaires du PS en vue de l’élection présidentielle » ;
un compte Twitter présenté comme « le compte officiel des jeunes avec François Hollande pour 2012 »
Ce mouvement se dit officiellement reconnu par François Hollande. Voir l’échange de tweets ci-dessous.
(le tweet a été effacé vers 23h25 par son auteur suite au buzz provoqué par ce billet)
Et la photo ?
La photo m’a intrigué. J’ai d’abord eu l’impression qu’elle avait été prise lors d’un concert. J’ai donc voulu savoir lequel avec à l’idée cette question : « les personnes visibles sur ce cliché – et par ailleurs parfaitement reconnaissables – sont-elles au courant que leur image est exploitée à des fins politiques ? »
Bref, je me suis mêlé de ce qui ne me regardait pas. Mode « cherchage de petite bête » ou « je vois le mal partout ». Au choix.
Pas besoin de chercher longtemps puisqu’en utilisant un outil bien pratique, j’ai rapidement pu retisser l’histoire de cette chouette photo.
Alors à votre avis ?
Un meeting de François Hollande ? Non.
Un concert de Muse ? Non plus.
C’est tellement plus drôle.
Le photographe se nommeGueorgui Tcherednitchenko. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2007, il a réalisé une série de photos des candidats menant meetings.
Alors ?
Alors tenez-vous bien : cette photographie a été prise lors du meeting que Nicolas Sarkozy a tenu à Bercy, le 29 avril 2007. En attestent l’image et les détails présents sur le portefolio de l’auteur ou sur son compte Flickr.
Une foule attend l’apparition de Nicolas Sarkozy lors de son meeting de campagne de Bercy à Paris
Voici une situation plutôt cocasse non ?
En 2007, ces gens venaient soutenir Nicolas Sarkozy (UMP). A cette occasion leurs bobines et leurs expressions ont été immortalisées.
Quatre ans plus tard, tout cela se retrouve sur un site de soutien à François Hollande, candidat PS pressenti pour être le principal adversaire de Nicolas Sarkozy en 2012. Oups.
Ces gens se reconnaitront sans doute. Apprécieront-ils ce tour de passe-passe ? Les déçus du sarkozysme peut-être mais les autres ?
Une photo ne saurait se contenter d’être réussie techniquement et artistiquement. Elle a toujours une histoire. Vouloir lui en faire raconter une toute autre, c’est prendre le risque de la voir se retourner contre vous.
Pas sûr que François Hollande appréciera cette initiative.
Mise à jour à 23h05 : après le gros buzz généré par ce billet sur Twitter, la photo a été mise hors ligne vers 23h00… heureusement que j’ai pensé à capturer le tout 😉
Mise à jour à 23h30 : le compte Twitter @JeunesFHollande s’exprime et efface le tweet dans lequel il affirmait être reconnu par François Hollande (voir ci-dessus)
Une erreur ? Etonnant non ?
Ah ! Un peu d’humour. Bah voilà !
Donc si : ce site est bien reconnu par François Hollande… il va aimer tient 🙂
La portière s’ouvre puis se referme.
Le convoi démarre, motards de la Garde républicaine en tête.
La ville, les feux verts, orange, rouges peu importe. On passe.
Le tarmac. Les réacteurs qui sifflent. Quelques militaires au garde-à-vous.
A peine installé que déjà l’avion s’élance et décolle. Cap au sud. Vers la Côte d’Or. Pas de temps à perdre, tout est programmé, minuté, organisé.
Atterrissage, autres militaires, autre voiture blindée. Re-portière, re-convoi et les motards en tête.
Cette fois c’est la province, les gens ne sont pas blasés. Ils regardent passer cette caravane de voitures noires qui n’offre pas de casquettes et ne précède aucun peloton.
Le convoi s’arrête, portière qui s’ouvre, poignées de mains, sourires sincères – ou pas.
C’est la gare de Genlis qui n’est même pas encore sur la LGV ((Ligne à Grande Vitesse)).
Ne pas s’en rendre compte. Marcher vite sur le quai. Être disponible quelques instants pour les photographes, les caméras et les micros de la presse régionale. Puis monter dans ce TGV neuf et propre et s’installer à bord avec quelques ministres et un pool de journalistes autorisés. Patienter un quart d’heure.
Arriver à la gare de Besançon Franche–Comté TGVqui n’est pas à Besançon mais à Auxon. Ne pas avoir le temps de s’en apercevoir.
Descendre, poignées de mains, sourires, accolades circonstanciées. Des élus, des hauts fonctionnaires, des entrepreneurs, quelques autochtones triés sur le volet ou invités en remerciement de « services rendus ».
La visite – chronométrée – présentation du matériel, des engins. Se dire impressionné par notre industrie nationale tellement performante.
Puis vite, l’heure qui tourne. Saisir la paire de ciseaux posée sur le coussin, couper le ruban, inaugurer.
Applaudissements.
Petits fours, champagne mais pas le temps. C’est l’heure de la photo.
Alors se placer au centre d’un groupes de techniciens et d’ouvriers avec casques et gilets fluo. Prendre un air paternaliste et fier. Laisser les photographes immortaliser la scène.
Une petite phrase improvisée peut-être.
C’est fait.
Remonter dans le TGV. A bord, discuter avec quelques cheminots. Sourires, poignées de mains, tapes amicales dans le dos et gratitude exprimée à cette « France qui travaille et innove ». Le tout sous les micros et objectifs de la presse conviée.
Descendre en gare de Belfort-Montbéliard TGV – qui se trouve en fait à Meroux, mais tout le monde s’en fout.
Poignées de mains, sourires, quelques accolades circonstanciées. Des élus, des hauts fonctionnaires, une poignée d’autochtones triés sur le volet ou invités en remerciement de « services rendus ».
Visite du petit musée du TGV installé pour l’occasion. S’intéresser, s’émerveiller. Photos, micros, caméras…
Écourter la visite. Le temps qui file. Se diriger à grandes enjambées vers le hall de cette gare où n’a encore retenti aucun
S’installer derrière le pupitre – toujours le même. Adresser une signe de tête doublé d’un sourire à une personne reconnue au premier rang. S’il n’y en a pas, faire semblant. Ça fait « convivial » et c’est parfait pour la télé. Car ça passe à la télé.
Maîtriser ses nerfs, son épaule gauche.
Prendre la parole. Un discours de plus :
[quote]Bla bla bla nouvelle Ligne à Grande Vitesse bla bla premier tronçon Rhin-Rhône bla bla bla Franche-Comté bla bla Belfort bla bla Alstom bla bla bla 30 ans du TGV bla bla 1981 (enfin une raison de célébrer cette année honnie) bla bla industrie de pointe bla bla bla technologie bla bla modernisme bla bla la France qui innove bla bla toujours plus vite bla bla record bla bla 574,8km/h bla bla rayonnement international bla bla exportations bla bla Chine bla bla avenir bla bla je je je je bla bla je vous remercie.[/quote]
Applaudissements
Écouter poliment – non sans impatience contenue – le prochain orateur. S’éclipser. Pas le temps de s’éterniser.
Portière qui s’ouvre, se ferme. Direction l’aérodrome militaire puis Paris.
Achever une demi-journée en province.
…et manquer l’essentiel Monsieur le Président. Le seul véritable événement de la semaine en Franche-Comté : l’arrivée du Mont d’Or nouveau prévue pour ce samedi.
Mais ce fromage – véritable fleuron de notre terroir – on ne le flatte pas avec des records de vitesse. Il ne fonce pas, il coule.
Il faut savoir prendre le temps de le mériter avant de le déguster.
Patienter durant quatre mois – de mai à septembre – pendant que le fromage prend goût.
Alors seulement on peut l’inaugurer – sans cordon ni ciseaux – avec juste un peu d’ail, un verre de vin blanc du Jura et quelques pommes de terre.
Non. Promis ! Je ne fais pas de fixette sur Ségolène Royal.
Si cette article lui est encore consacré c’est parce qu’en effectuant des recherches lors de la rédaction du précédent billet, je suis tombé sur une image qui m’a pour le moins intrigué.
A la vérité, c’est bien de deux images dont il est question ici ; et tout l’intérêt réside précisément dans leur confrontation.
La première image est reprise sur la plupart des blogs et pages Internet de soutien à Ségolène Royal.
On y voit une photographie de la candidate légendée d’un ambitieux : « Ségolène Royal 2012 » .
Le tout est disposé en orientation portrait et évoque – peut-être – une affiche (pré-)électorale. Les couleurs – bleu, blanc et rouge – n’ont rien d’anodin, vous l’aurez compris. Mais là n’est pas notre sujet.
La plupart des sites « ségolénistes » l’utilisent également comme image promotionnelle cliquable menant vers le blog officiel de la candidate aux primaires du Parti Socialiste. Voir ici par exemple ou encore là.
Ceci nous amène à la seconde image qui est justement apparue il y a quelques jours lors du lancement du site officiel de campagne de Ségolène Royal à l’adressse : www.segoleneroyal2012.fr
L’image en question constitue le bandeau supérieur de toutes les pages du site.
A priori, ces deux photographies de Mme Royal se ressemblent beaucoup (mêmes habits, attitudes similaires, sourires semblables…), mais le sujet n’est pas orienté dans la même direction…
Cependant, en recadrant les deux images ; en les recentrant sur Ségolène Royal puis en les juxtaposant, surgit une impression étrange : celle d’être en présence d’une symétrie presque parfaite à quelques détails près…
Des détails qui font toute la différence. Les voyez-vous ?
Pour vous aider, j’ai retourné verticalement la première image afin que Ségolène Royal regarde dans la même direction sur les deux clichés.
Alors ? Il commence à vous sauter aux yeux le gros « photoshopage » ?
Car à l’évidence, ces deux images ne sont à l’origine qu’un seul et même cliché qui a été passé – dans le second cas – à la moulinette de la retouche numérique.
Nous pourrions écrire sous le premier « avant » et sous le second « après »…
Le jeu des 7 (?) erreurs
Passer d’une image à l’autre en faisant glisser latéralement la barre verticale qui se trouve au milieu de l’image ci-dessous… et observez attentivement…
Si l’animation n’apparaît pas (c’est apparemment le cas parfois sur le navigateur Chrome), tentez de recharger la page ou… contentez-vous de la vidéo ci-dessous.
Troublant non ? La même image et pourtant…
Il faut dire qu’ils n’y sont pas allés de main morte les « maquilleurs photoshopistes » avec Ségolène Royal.
Voici quelques-unes des interventions effectuées à coup de pinceau magique :
assombrissement de la chevelure et de la veste pour mieux faire ressortir, par contraste, la luminosité du visage et l’intensité du regard ;
effacement d’une mèche rebelle en haut à droite afin de ne pas perturber l’ovale du visage ;
rehaussment des commissures des lèvres, histoire de rendre le sourire plus ample et plus sincère (ça fait tout de même limite « Joker » à droite non ?) ;
déplacement de l’encolure du « petit haut rouge » ((il me manque le mot exact… Si vous l’avez, merci de commenter)) vers le bas et rehaussage de l’épaule droite. Cette simple retouche au niveau de l’épaule donne l’impression d’une attitude plus portée vers l’avant. La silhouette s’en trouve affinée. La stature semble plus droite et plus… euh… présidentielle ?
et évidemment, ce qui vous a sans doute le plus sauté aux yeux : un adoucissement des traits du visage très poussé – façon botox numérique injecté à des doses plus que raisonnables.
Adieu fatigue, rides et traces du temps qui passe. Bonjour regard pétillant !
Alors « désir d’avenir » certes mais de préférence avec le visage d’hier. C’est tellement plus vendeur !
Et tant pis si pour cela il faut employer les bidouillages dont usent et abusent les unes des magazines people en nous présentant à longueur d’année des corps et des visages fantasmés mais impossibles car irréels.
Vue !
Ségolène Royal n’est certes pas la première personnalité politique à céder aux sirènes de Photoshop pour améliorer son apparence.
A cet égard, le portrait officiel du Président Nicolas Sarkozy est un must qui n’aura pas échappé à l’oeil averti des habitués de la retouche numérique et de l’emploi des logiciels « lifteurs de peau ».
Le photographe « élu » par le Président – Philippe Warrin – était en l’occurrence un spécialiste de la photographie people – ce qui fit d’ailleurs polémique (gentiment) en 2007.
Sur le Président, il utilisa ces techniques habituelles. Réussissant l’exploit de transformer Nicolas Sarkozy en un personnage encore moins expressif que sa statue de cire présentée au Musée Grévin…
Nous n’en sommes pas très loin avec cette photographie très retouchée de Ségolène Royale…